Antoine de Caunes se souvient de l'arrêt brutal du Grand Journal.
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00:00Le Grand Journal, vous l'avez présenté pendant seulement deux saisons.
00:02Est-ce qu'on peut dire que ça restera l'une des grandes déceptions de votre carrière ?
00:05Non, enfin oui et non.
00:08C'est-à-dire déception, oui, parce que ça s'est arrêté brutalement,
00:11parce qu'au moment du changement d'actionnaire,
00:12et qu'on était prêts à envoyer sur une saison 3 qui aurait été plus à ma main.
00:17Vous avez dû rentrer dans les chaussons de Michel Denisot, si j'ose dire.
00:19Exactement, il a fallu que je mette ça à mes pieds, à ma pointure.
00:22Et si vous voulez, je me retrouvais interviewé dans la première partie des politiques
00:26qui m'intéressaient assez peu, pour dire les choses simplement.
00:30Et dans une deuxième partie, à faire plus la culture, la pop culture, où là je m'amusais.
00:33Mais donc l'équilibre entre les deux était...
00:36Bon, la troisième saison, on avait dit par exemple qu'on arrête les politiques.
00:39On arrête les politiques et on refait vraiment un show comme on a envie de le faire, en s'amusant.
00:45Et là, c'était évidemment très séduisant.
00:47Ça, c'était validé ? On était sur le chemin d'une troisième saison ?
00:49On était sur le chemin de la troisième saison, oui, absolument.
00:51Et qu'est-ce qui se passe ? C'est le changement d'actionnaire ?
00:53Le changement d'actionnaire, et début juillet, on nous dit non, il n'y aura pas de troisième saison, on arrête.
00:57On arrête la production.
00:57En fait, c'est la production de l'émission qui a été arrêtée.
01:00Juste au moment où vous vous dites, là je vais m'amuser, je vais pouvoir faire du deux cônes, entre guillemets.
01:05Exactement.
01:06Et donc oui, j'ai été triste et malheureux de ça.
01:09Vous l'avez dit, après une période de dépression même, ça a été une claque ?
01:12Oui, alors c'était une période de...
01:15Non, je me suis tapé une bonne petite déprime, oui, bien solide.
01:20Parce qu'en plus, ça intervient au début de l'été ?
01:22Oui, ça intervient au début de l'été, c'était brutal.
01:24Mais la déprime, la dépression elle-même, c'est un mélange de plein d'autres choses.
01:28Il y a ça, évidemment, la brutalité du truc.
01:31Et puis, il y a le deuil de mes parents que je n'avais pas vraiment fait correctement,
01:36qui avait disparu des années plus tôt et que j'avais enfoui ça sous des coussins.
01:42Pareil, on verra plus tard, comme le jour dans l'intime.
01:45Et puis tout ça m'est revenu.
01:46Je ne sais pas lequel a entraîné l'autre, mais ça m'a re-sauté à la gueule d'un seul coup.
01:50Et j'ai passé un seul moment, oui.