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Regardez L'invité de RTL Matin Week-end avec Stéphane Carpentier du 09 mars 2025.

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00:006h, 9h15, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:04Merci d'être avec nous, il est 8h47 en ce dimanche chez RTL Matin face à l'actualité.
00:08Et l'actualité est dominée par un homme revenu à la Maison-Blanche il y a sept semaines.
00:12Je veux parler bien sûr de Donald Trump, le président des Etats-Unis,
00:16capable de tout comme la planète le vit quasi quotidiennement,
00:19des mesures brutales, des vols de face, immigration, avortement, taxes douanières, Ukraine, Poutine.
00:25Trump fait du Trump en ce début 2025, ses supporters applaudissent,
00:29mais les autres s'interrogent, s'inquiètent, critiquent,
00:32et rêvent même d'une fin de l'état de grâce du patron de la Maison-Blanche.
00:35Marjorie Payon, bonjour à vous.
00:36Bonjour Stéphane.
00:37Vous allez nous aider à y voir un peu plus clair,
00:39on vous voit, on vous écoute régulièrement chez nos confrères de M6,
00:42vous êtes spécialiste de la politique américaine.
00:45Je parlais d'état de grâce, est-ce que les choses évoluent en ce moment ?
00:48Que disent concrètement les sondages depuis son élection ?
00:51Alors les sondages et les chiffres n'engagent que ceux qui les regardent vous me direz.
00:54Ce qui est intéressant c'est de voir où Donald Trump se situe
00:57par rapport à la première année de son premier mandat.
01:00De ce point de vue-là, il est en baisse.
01:01Après, on va regarder quelle est la qualité des Américains, des Américaines
01:06qu'on est en train de sonder.
01:07Ce qu'on peut dire de ces sondages-là, quels que soient les chiffres,
01:10je ne vais pas vous abreuver de numéros en l'occurrence,
01:13mais c'est que chacun reste campé sur ses deux positions.
01:16Un tiers, ou plutôt deux tiers des démocrates continuent à détester ce président,
01:22deux tiers des républicains l'adorent.
01:23Maintenant, la vraie nuance est d'aller regarder auprès des électeurs indépendants.
01:27Et là, il y a un sondage de NPR, certes, qui a été réalisé avant le clash
01:31dans le bureau Oval entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump et Jody Vance,
01:35mais c'est extrêmement intéressant parce que là on voit que la proportion est inversée.
01:39Deux tiers des électeurs indépendants commencent à se poser de sérieuses questions.
01:42Or, je rajoute quelque chose au suspense et finalement à cette quasiment série
01:47de retour à la Maison Blanche pour cette administration Trump 2.0,
01:52c'est qu'on est à un an et demi d'une élection très importante.
01:55Ce sont les élections de mi-mandat.
01:57Or, au moment où on se parle, les candidats pour ces élections de mi-mandat
02:01commencent à être investis ou à faire campagne pour les primaires
02:05pour eux-mêmes pouvoir concourir, soit pour le parti démocrate, soit pour le parti républicain.
02:09C'est une élection à laquelle Donald Trump a tout à perdre.
02:12Pourquoi ? Parce qu'en novembre 2026, le tiers du Sénat qui sera renouvelé
02:16comporte plus de sièges républicains que démocrates.
02:20Or, on arrive peut-être dans une situation, en jouant évidemment sur cette frange des électeurs indépendants.
02:25Vous vous souvenez, à chaque élection américaine, on vous dit, ça se joue là-dessus,
02:29sur cette frange-là de l'électorat.
02:30On peut se dire que certains candidats investis du parti républicain
02:35n'auraient pas envie de se réclamer de l'étiquette Donald Trump.
02:37Et ça, ça peut commencer à, en tout cas, sonner aux oreilles des très proches conseillers
02:42de Donald Trump à la Maison Blanche.
02:44Je pense notamment à sa chef de cabinet, Susie Watts,
02:46qui est une professionnelle de la politique venue de Floride,
02:48ou à Stephen Miller, qui l'a accompagné pendant toute cette campagne présidentielle.
02:52Vous parliez du clash du Bureau Oval, justement,
02:54sa politique pro-russe après trois ans de guerre en Ukraine.
02:57C'est perçu comment aux États-Unis en ce moment-là ?
03:00Alors d'abord, on va se parler, c'est un revirement de situations absolues et de doctrines,
03:05surtout en matière de politique et de diplomatie américaine.
03:09Entendre dans la bouche de celui qui aujourd'hui s'assoit dans le Bureau Oval
03:13autant d'éléments de langage venus du Kremlin, c'est quand même inquiétant.
03:18Et on va avoir, finalement, là aussi plusieurs nuances de comportement
03:23et de façon de justifier cette nouvelle politique du 47ème président des États-Unis,
03:28ce regard plutôt positif vers Vladimir Poutine.
03:32La première, c'est celle de ces fervents partisans.
03:34Je pense notamment à Mike Johnson, le patron de la majorité républicaine
03:38à la Chambre des représentants, qui va dire non, non, mais tout va bien, c'est normal.
03:41Il faut ce rapprochement avec la Russie parce qu'il faut réussir à faire ce deal
03:44et à faire que le cessez-le-feu puisse s'installer.
03:47Si je regarde de notre côté des Républicains,
03:50côté Congrès, le patron de la majorité des Républicains au Sénat,
03:54John Keynes, qui n'a jamais été un pro-Trump absolu, lui dit attention,
03:59là on est en train d'aller sur une ligne de crête extrêmement difficile.
04:02Quand Donald Trump traite Volodymyr Zelensky de dictateur, ça n'engage que lui.
04:07Je cite ses propres propos et lui serait plutôt partisan dans le retour de l'Ukraine à la table.
04:12Donc là aussi, en fonction de la position que vous pouvez avoir sur le personnage de Donald Trump en tant que tel,
04:19vous allez avoir une impression différente de la façon dont il se comporte avec la Russie.
04:23Sur le plan intérieur, c'est-à-dire par rapport à sa population justement, une partie la élue,
04:27ils attendaient beaucoup les Américains concernant le quotidien, le fameux coup de la vie.
04:31Trump en avait beaucoup causé pendant la campagne.
04:33Là, il y a une vraie déception là-dessus parce qu'il ne dit rien, il n'avance rien.
04:36Alors, lui a l'impression d'avancer en tout cas, c'est ce qu'il vous a dit notamment dans la nuit de...
04:41Enfin, pas vous Stéphane directement, mais en tout cas à ses électeurs et ses électrices dans la nuit de mardi à mercredi
04:45pour sa première allocution devant le Congrès.
04:48On a eu à faire en réalité un discours de campagne.
04:51Enfin bon, je n'ai pas vu énormément de différence entre le Trump que j'ai pu voir sur cette campagne américaine
04:56et le Trump qui s'exprimait devant les sénateurs et devant les représentants.
05:01Mais ça, vous allez le voir pendant les trois prochaines années et demie qui continuent à se dérouler.
05:05Donald Trump, c'est quelqu'un qui est en campagne permanente.
05:07Sur le coût de la vie, on a beaucoup parlé de cette boîte d'œufs à 12 dollars par exemple.
05:12Oui, ça va commencer réellement à impacter et surtout, encore une fois, ça impacte qui ?
05:18Les électeurs et les électrices.
05:20Et de ce point de vue-là, par rapport à l'économie, que vous soyez républicain ou démocrate,
05:24les 12 dollars, il faut quand même les sortir du porte-monnaie.
05:27Concernant les droits de douane, qu'est-ce qu'il a promis en vrai et qu'est-ce qu'il a fait ?
05:30Alors, les droits de douane, c'est...
05:32Il est allé loin et puis il est revenu un peu en Inde ?
05:33On a l'impression là aussi d'assister à une série dans la série.
05:37Vous vous souvenez, le 3 février dernier, on commentait le fait que les droits de douane,
05:4325% de plus pour le Mexique ou pour le Canada, allaient s'appliquer dans les 24 heures.
05:47Finalement, au bout de ces 24 heures, on arrive à trouver un accord avec l'Audio Chamber pour le Mexique
05:52et avec Justin Trudeau pour le Canada, sous le prétexte de dire
05:56il faut renforcer, messieurs, dames, vos dépenses,
05:59non seulement de défense pour pouvoir sécuriser vos frontières respectives,
06:03mais aussi la lutte contre les opiacés et le fentanyl.
06:07Mais dans 30 jours, 30 jours de répit, dans 30 jours, on vérifie,
06:10on vous rendait vos copies, on vérifie si vous avez fait les bonnes additions
06:12et à partir de là, on va rediscuter.
06:15On a assisté strictement à la même chose cette semaine.
06:17Remenace sur les droits de douane.
06:19Reprise de parole de Claude Hachembaum d'un côté et de Justin Trudeau de l'autre,
06:22qui cette fois-ci, Justin Trudeau, il faut dire qu'il n'a plus rien à perdre.
06:25Certes, son pays est en campagne pour l'élection du prochain Premier ministre,
06:28mais lui-même est démissionnaire.
06:30Donc, on a vu un Justin Trudeau volé au secours du Canada
06:33avec finalement, pour une fois, un discours très en plein d'une fierté nationale canadienne,
06:41ce qui est rare en l'occurrence.
06:42Le Canada est un pays formidable,
06:43mais c'est quand même le voisin le plus sympathique des États-Unis jusqu'à présent,
06:48avec surtout cette farouche idée de dire
06:50nous ne serons jamais ce 58e état que Donald Trump veut absolument nous voir devenir.
06:55Bref, à l'issue des 24 heures, on trouve à nouveau un délai
06:58pour pouvoir peut-être appliquer ces 25% supplémentaires
07:02à partir du 2 avril.
07:04Donc, j'ai peur que si on se revoit dans un mois,
07:06on se redise que ça y est, un nouvel épisode est enclenché.
07:09Et ça n'a fait que cette semaine qu'il est à la Maison Blanche.
07:11Voilà, on va passer 4 ans très rythmés.
07:14On aura l'occasion de vous écouter encore.
07:16Merci beaucoup Marjorie Payon d'être passée sur RT.
07:19Merci Stéphane.
07:19Spécialiste de la politique américaine et de la tech aussi.
07:228h54, dans un instant la météo complète chez nous en France.

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