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Regardez L'invité de RTL Matin avec Stéphane Carpentier du 01 janvier 2025.

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00:007h47, c'est RTL Matin, face à l'actualité. L'actualité, ce sont les vœux du Président.
00:07C'était hier soir, Emmanuel Macron s'est adressé aux Français, vous l'avez suivi sur RTL,
00:12allocution de la Saint-Sylvestre, il s'agissait des huitièmes vœux du chef de l'État
00:16depuis son arrivée à l'Élysée. Bonjour Laurent Jacobelli.
00:20Bonjour.
00:21Merci d'être en direct, député de Moselle, porte-parole du RN, Rassemblement National.
00:26Vous avez évidemment écouté et vu le Président, allocution teintée de nouveautés,
00:30enregistrée depuis le jardin d'hiver du Palais Présidentiel, prise de parole très courte,
00:34onze minutes, ce sont ses vœux les plus courts, entamés d'ailleurs par une vidéo de 120 secondes
00:39sur les réussites de 2024, notamment la réouverture de Notre-Dame de Paris
00:42ou les images de l'été olympique. Pourquoi ces nouveautés d'abord, d'après vous, Laurent Jacobelli ?
00:48Quand on n'a rien à proposer sur le fond, on s'occupe de la forme.
00:51Je pense qu'effectivement, le Président de la République avait bien compris
00:54que les Français n'avaient pas spécialement envie, dans cette période de fête,
00:56de l'écouter pendant une demi-heure, ressasser toujours la même autosatisfaction,
01:01ressasser toujours le même mépris. Alors oui, il a changé un peu la forme,
01:05mais même dans son clip de présentation, on peut être surpris.
01:08Tant mieux si la France a fait de belles choses et je pense qu'on en est tous très heureux.
01:11Mais dans ce clip, on n'a pas vu, par exemple, la baisse du pouvoir d'achat,
01:15on n'a pas vu les impacts de l'immigration, de l'insécurité sur la vie quotidienne des Français,
01:20l'instabilité qui menace les entreprises, l'instabilité fiscale.
01:24Bref, beaucoup de choses étaient ignorées dans ce clip,
01:27qui ressemblait quand même un petit peu à une vision imaginaire de la France.
01:31Malheureusement, la réalité des Français, elle est bien différente.
01:33On a encore eu l'image d'un Président déconnecté.
01:35Laurent Jacobelli, j'imagine que l'objectif de l'Elysée, c'était de montrer des images positives.
01:39Emmanuel Macron, il a clairement fait son mea culpa, hier soir quand même,
01:42sur la dissolution de l'Assemblée nationale,
01:44qui a semé, dit-il, division et instabilité.
01:47Ça n'est pas rien, il était France, mea culpa.
01:49C'était un petit début d'excuses présentées par le Président de la République.
01:54Mais enfin, excusez-moi pour quelqu'un qui, depuis huit ans méthodiquement,
01:58avec patience, déconstruit notre pays,
02:00qui a mis les Français dans une situation compliquée,
02:03une situation identitaire, sociale, financière, sécuritaire,
02:07venir dire qu'il a peut-être fait une erreur en faisant la dissolution de l'Assemblée nationale.
02:12Écoutez, c'est un petit peu faible par rapport à la réalité.
02:15Et puis, une fois encore, ce n'est pas la dissolution qui est une erreur.
02:18Ce qui a été une erreur, c'est l'alliance contre-nature entre les deux tours,
02:21entre l'extrême-gauche, le centre et la droite,
02:23pour empêcher la France d'avoir une majorité menée par Jordan Bardella.
02:26C'est ça le vrai scandale et c'est ça qui a amené un peu d'instabilité.
02:30Donc, le Président de la République, une fois encore,
02:32sous découvert de mea culpa, joue la défausse.
02:35Il a appelé au ressaisissement collectif.
02:37Je répète, ressaisissement collectif face à cette crise politique que la dissolution a provoquée.
02:42C'est un message pour vous, pour l'opposition quand même, non ?
02:45Écoutez, nous, on n'a pas du tout l'impression qu'on doit se ressaisir.
02:48Je pense que la démocratie, vous savez, n'est pas un problème,
02:51ce n'est pas un obstacle, c'est normal.
02:53C'est normal que les Français votent.
02:54Ce qui est anormal, c'est de ne pas écouter ce qu'ils nous disent.
02:58Et c'est exactement ce que fait le Président de la République.
03:00Les Français veulent une rupture et il leur donne un gouvernement
03:03qui est un gouvernement réchauffé avec tous les anciens qui reviennent,
03:06le retour des vieilles gloires.
03:08Les Français veulent une politique d'immigration beaucoup plus ferme.
03:11Le Président de la République n'en a même pas parlé dans ses voeux.
03:14Non, celui qui doit se ressaisir en premier lieu, ça devrait être lui.
03:17Mais qui croit encore qu'Emmanuel Macron peut changer ?
03:20Ce qui est très inquiétant, c'est qu'il se place dans la perspective de 2050 dans son discours.
03:24Là, c'est fou.
03:25Quand on voit le mal qu'il a fait à la France en huit ans,
03:27on préfère ne pas savoir quel avenir il veut dessiner pour nos concitoyens et notre pays.
03:31Pardon Laurent Jacobelli, mais on entend donc ressaisissement collectif
03:34de la part du Président de la République.
03:36Est-ce qu'il ne faudrait quand même pas avancer un tout petit peu
03:38après tous ces mois qu'on vient de traverser ?
03:41Bien sûr qu'il faut avancer.
03:42Et d'ailleurs, Marine Le Pen, qui est la présidente du groupe à l'Assemblée nationale, l'a dit.
03:46Nous, on veut être une opposition ferme, résolue, mais constructive.
03:50Sauf qu'on a bien vu qu'au bureau de l'Assemblée nationale,
03:52malgré le vote de 11 millions d'électeurs pour nos listes,
03:55nous n'avons aucun représentant.
03:57Qu'à chaque fois que nous faisons une proposition de loi,
03:58elle est rejetée par principe qu'elle vient du Rassemblement national.
04:01Vous savez, pour discuter, il faut être deux.
04:03Il y en a un qui parle et l'autre qui écoute.
04:04Et puis après, on change les rôles.
04:06Mais si nous, on nous demande de nous taire, de baisser la tête et d'avoir honte de nos votes,
04:09évidemment, ça ne va pas avancer.
04:11Je pense que si le président de la République voulait vraiment, vraiment
04:14travailler avec ses oppositions, travailler avec l'ensemble des Français,
04:17il l'aurait montré et il l'a montré l'inverse.
04:18Est-ce que vous dites aujourd'hui qu'il doit partir ?
04:22Cette décision, elle est dans sa tête.
04:24C'est à lui de la prendre.
04:25Mais quand on regarde les données de l'équation,
04:27il faut maintenant un retour aux urnes pour changer les choses.
04:30Ça passera probablement par une nouvelle dissolution.
04:32Il est vrai que si on changeait à la tête le président de la République,
04:37beaucoup de choses iraient mieux parce que ce président, aujourd'hui,
04:39est rejeté, lui et sa politique, par une très, très grande majorité des Français.
04:43Alors, dans sa prise de parole hier soir, il a dit qu'il demanderait aux Français de trancher.
04:47Il veut les consulter sur des sujets déterminants.
04:50Ça veut dire quoi, selon vous ?
04:52Écoutez, si on regarde le passé, ça veut dire convention citoyenne.
04:56Ça veut dire grand débat.
04:57Ça veut dire rencontre de Saint-Denis.
04:58Ça veut dire des grands routes où on réunit beaucoup de monde.
05:00On parle pendant des heures et puis, après, on éteint la lumière et rien ne se passe.
05:03Et il faut quoi ? Des référendums, du coup ?
05:05Mais bien sûr qu'il faut des référendums et nous, on le propose depuis longtemps.
05:08Mais pas un référendum sur la largeur des trottoirs,
05:11un référendum sur les questions essentielles pour la vie des Français.
05:14Nous, on en a un clé en main.
05:15Si le président de la République veut gagner du temps,
05:17c'est le référendum sur l'immigration qu'avait proposé Marine Le Pen pendant les présidentielles.
05:21Parce que ça, c'est un sujet sur lequel les Français n'ont jamais été directement consultés
05:25et dont l'impact sur leur vie quotidienne est énorme.
05:27Donc, banco, chiche, allons-y, Monsieur le Président.
05:30Vous vouliez que l'on se ressaisisse tous collectivement.
05:32Eh bien, allons-y.
05:33Ressaisissons-nous autour d'un référendum sur l'immigration.
05:36Je vais vous dire, mon petit doigt me dit qu'il n'en aura ni la volonté, ni le courage.
05:39Il n'a jamais fait en ces temps-là, en termes de référendum.
05:41C'est-à-dire que vous y croyez un tout petit peu quand même
05:42ou vous parlez ce matin des faits d'annonce ?
05:44Vous savez, Noël est passé.
05:46Alors, je sais qu'on est à la période des bonnes résolutions.
05:48Alors, pour beaucoup, ça va être de boire moins de café ou d'aller à la salle de sport.
05:52Pour Emmanuel Macron, la bonne résolution, quasiment tous les ans,
05:54c'est de mettre en place des référendums.
05:56Mais comme toutes les bonnes résolutions, dès le 2 janvier, il les a oubliés.
05:59Vous, vous appelez un référendum sur l'immigration.
06:01La gauche dit banco également, mais réclame un référendum sur les retraites.
06:05Est-ce que cette idée-là, vous la validez ?
06:07Mais pourquoi pas ?
06:08Je vais vous dire, nous, nous sommes au Rassemblement national, partisans du référendum.
06:11Parce que nous avons conscience que ce pays appartient aux Français
06:14et que c'est aux Français de se prononcer.
06:15Et de se prononcer le plus possible pour avoir la maîtrise de leur destin.
06:19C'est-à-dire exactement l'inverse de ce que fait Emmanuel Macron depuis qu'il a été élu.
06:23Donc nous, nous sommes ouverts à tout référendum.
06:25Vous savez, dans la mesure où il est constitutionnel et qu'il pose une vraie question.
06:28Pas un faux référendum.
06:30Est-ce que vous pensez que le ciel est bleu ?
06:32Est-ce que vous pensez que c'est sympa d'aller en vacances ?
06:35Non, des vrais référendums sur ces sujets de fond.
06:37Pas des référendums satisfacits qui permettraient de dire au Président de la République
06:41« Vous voyez, les Français sont d'accord avec moi. »
06:43Je pense que maintenant, les petites astuces, les petites ruses, il faut arrêter.
06:46Il faut se mettre au travail.
06:46Oui, il faudrait se ressaisir.
06:48Mais c'est un message que je lance à mon tour au Président de la République.
06:50Alors, Jacques Obéli, après tout ça, après cette année 2024 assez hors norme
06:54de division de crise politique, XL avec quatre premiers ministres.
06:58À quoi ça peut ressembler la suite ?
06:59Est-ce que les Français, les auditeurs de RTL qui vous écoutent ce matin,
07:02peuvent espérer que ce monde politique,
07:05il ne nous offre pas les images qu'on a connues ces derniers mois ?
07:09Oui, bien sûr que les Français peuvent et doivent l'espérer
07:11parce qu'ils ont leur destin entre leurs mains.
07:13Il n'y a aucune fatalité, aucune fatalité à avoir 3 300 milliards de dettes.
07:16Aucune fatalité à ce que le chômage redémarre.
07:19Aucune fatalité à ce qu'on ait peur de sortir de chez soi à 21 heures
07:23ou qu'on ne reconnaisse plus notre pays dans certains quartiers.
07:25Aucune fatalité.
07:26Ce pays deviendra ce que nous voulons qu'il devienne.
07:29C'est-à-dire que la France peut redevenir forte.
07:31Elle peut redevenir fière.
07:32Elle peut retrouver son rôle à l'interne comme dans le monde.
07:37Mais ça, ça dépend du vote des Français.
07:39Et c'est pour ça que le retour aux urnes est vraiment urgent.
07:412025 sera une très belle année.
07:44Moins il y aura de main condamnant, mieux elle sera.
07:46Vous n'êtes pas un peu responsable, vous, les politiques, de ce qu'on vit ?
07:49Vous savez, moi, l'expression « vous, les politiques »,
07:51j'ai un peu de mal à la comprendre.
07:53Je pense qu'il y a ceux qui ont exercé le pouvoir depuis 40 ans,
07:56qui ont fait la même politique, une politique terrible,
07:58au détriment des Français, au profit de la mondialisation,
08:01en oubliant notre histoire, notre culture,
08:03en oubliant finalement que les Français étaient des gens honnêtes,
08:06qui bossaient et qui aimaient leur pays.
08:08Cette politique-là, il faut arrêter.
08:09Puis il y a ceux qui n'ont pas gouverné.
08:10Nous en sommes partis au Rassemblement national.
08:12Et c'est pour ça qu'il est temps de tenter autre chose.
08:14Il faut une vraie alternance.
08:16Et cette alternance, nous l'incarnons.
08:17Donc, « vous, les politiques » n'est pas une expression que je prends, que j'achète.
08:21Il y a les politiques qui ont tout raté.
08:23Et puis, il y a l'alternance qu'il faut essayer.
08:25Je la reformule, alors, mon expression en jacobillis.
08:27Est-ce que le fossé s'est pas encore un peu plus creusé
08:30entre les politiques et les Français ?
08:33Vous savez, on peut comprendre que les Français se désintéressent de la politique
08:36quand on voit les promesses non tenues,
08:37quand on voit le mépris, notamment de la Macronie,
08:40pour les électeurs et pour l'ensemble des citoyens,
08:43pour voir ce qu'on a fait du bijou qui était la France,
08:45le joyau qui était la France.
08:46Quand on voit ce que c'est en train de devenir,
08:48oui, je comprends que certains Français soient tristes
08:50à l'idée d'imaginer que leur politique ne fasse pas le travail.
08:53Pour autant, la politique, c'est elle qui nous sortira de là.
08:56La politique, elle est présente partout.
08:57Dans les augmentations du gaz, du timbre, du tabac qui arrivent,
09:01c'est de la politique.
09:02Le fait que les impôts, le matraquage fiscal
09:05viennent pourrir le pouvoir d'achat des Français, c'est de la politique.
09:07Le fait que l'insécurité atteint des chiffres extraordinaires et terribles,
09:11c'est de la politique.
09:12Donc c'est la politique qui nous a amenés dans cette situation.
09:14Mais courage, je le dis aux Français,
09:16c'est la politique qui nous en sortira.
09:18Pour autant, il faut changer d'équipe politique, ça c'est sûr.

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