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Samedi 10 mai 2025, retrouvez Véronique Forge (fondatrice, Business O Féminin), Valérie Lion (rédactrice en chef, ViveS Media) et Marie-Hélène Dick (présidente, groupe Virbac et Panpharma) dans SMART WOMEN, une émission présentée par Marie-Claire Capobianco.

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Transcription
00:00Bonjour, bienvenue dans Smart Woman, l'émission qui donne le pouvoir aux femmes.
00:09J'y reçois chaque mois des personnalités qui partagent ma conviction que les femmes doivent prendre leur juste place
00:16dans toutes les sphères de pouvoir économique, politique, médiatique, scientifique,
00:21avec notamment la tech et tout le sujet de l'intelligence artificielle.
00:25Et c'est vrai qu'aujourd'hui, quand même, face aux défis auxquels nous devons faire face,
00:31il est évident que nous avons besoin de toutes les forces vives et donc de davantage de femmes en responsabilité.
00:37C'est une question d'équilibre, mais c'est au moins autant une question de capacité de performance économique
00:43et de capacité de progrès social.
00:45Alors aujourd'hui, pour en parler, je vais recevoir tout d'abord Véronique Forge,
00:49qui est la fondatrice de Business au féminin, qui est à la fois un média et une plateforme digitale
00:55d'accompagnement du leadership des femmes dirigeantes et entrepreneurs.
00:59J'aurai ensuite Valérie Lyon, qui est rédactrice en chef et fondatrice aussi de Vive Médias,
01:06qui prône le oser parler d'argent et l'émancipation financière des femmes.
01:11Et enfin, je ferai le portrait de Marie-Hélène Dick, qui est la présidente de deux grandes et belles entreprises,
01:17Virbac, spécialisé dans la santé animale, grande entreprise cotée.
01:23Et également Panpharma, qui est dans la santé humaine et qui est le dernier fabricant français
01:28de produits injectables pour le secteur hospitalier.
01:31Voilà le programme, donc à tout de suite avec Véronique Forge.
01:34Bonjour Véronique Forge.
01:41Bonjour Marie-Claire.
01:42Bienvenue dans Smart Woman.
01:44Alors Véronique, il y a 20 ans, vous étiez quasiment à ma place,
01:48puisque journaliste de formation vous animiez à l'époque une émission qui s'appelait
01:53Femmes d'exception, qui était sur Direct8.
01:56Donc vous étiez déjà engagée pour la cause des femmes.
01:59Et c'est ce qui vous a mené en 2013 à Londres, dans un premier temps, à créer Business au Féminin.
02:05Puis après, vous l'avez repris en 2017 à Paris, vous l'avez développé.
02:09Donc on en est maintenant à 6 ans de quasiment...
02:12Quelques années.
02:12Quelques années, voilà exactement.
02:14Alors, dites-nous, qu'est-ce que Business au Féminin ?
02:17Pourquoi vous l'avez créé ? Et surtout, qu'est-ce que ça fait aujourd'hui ?
02:19Alors, pourquoi je l'avais créé ?
02:21C'est ce que vous avez dit.
02:22J'ai commencé, c'est vrai que ça fait 20 ans que je travaille sur ce sujet des femmes,
02:27avec cette émission, et puis la prolongation, ça a été le lancement de Business au Féminin.com,
02:33qui est un média digital, à la base, qui avait pour ambition de s'adresser à la femme professionnelle
02:40et lui donner des clés de réussite.
02:41Parce que quand je faisais mes émissions, j'avais des femmes extrêmement inspirantes qui venaient,
02:45mais c'était de l'inspiration.
02:48Et j'avais vraiment envie de créer un média qui permettrait aux femmes d'avoir des clés concrètes
02:53pour accélérer, développer leur carrière.
02:56Donc, ça a été vraiment le début de Business au Féminin.
02:59Et puis, Business au Féminin a évolué, a eu plusieurs développements.
03:042017, je me suis particulièrement intéressée au sujet de l'entrepreneuriat féminin.
03:10Donc, j'ai lancé les Business au Féminin Awards,
03:13qui récompensent chaque année.
03:14C'est la huitième édition des femmes entrepreneurs.
03:17On remet ça à VivaTech.
03:18En 2019, j'ai créé un club physique, Business au Féminin Club,
03:22qui a petit à petit évolué en plateforme digitale de e-learning
03:26avec du contenu audio, des masterclass, des guides pratiques.
03:31Voilà. Donc, ça, ça a été Business au Féminin.
03:33Et puis, également, Business au Féminin, aujourd'hui, ce sont des événements,
03:38des événements mensuels, mais également des événements comme le Female Leadership Forum.
03:42Voilà. C'est ce que vous venez de faire en fin mars, avec succès.
03:46Alors, dites-nous quelques mots de ce forum.
03:48Qu'est-ce que vous en avez retiré, finalement ?
03:50Alors, c'est la deuxième année.
03:52Donc, on fait ça chez Google.
03:55Deuxième édition.
03:57Alors, déjà, l'ambition du Female Leadership Forum.
04:00Là encore, l'ambition d'avoir à la fois de l'inspiration,
04:04mais aussi des clés concrètes.
04:05Donc, j'ai invité de nombreuses femmes de premier plan,
04:09comme Mercedes Herra, comme Fanny Moisan, qui est la présidente de Vestiaire Collective,
04:13mais aussi des grands spécialistes de la négociation.
04:18L'idée étant, toujours dans la philosophie, entre guillemets, de Business Féminin,
04:22de donner des clés concrètes aux femmes pour accélérer leur carrière.
04:27On a eu plus de 250 femmes qui étaient présentes, in situ.
04:33Et puis, on était en live.
04:36Donc, beaucoup plus de femmes qui ont pu assister à l'événement.
04:39Et au global, vous avez une idée du nombre de femmes
04:41que, depuis le début, vous avez pu, d'une façon ou d'une autre, accompagner ?
04:46Nous sommes dans la vie des femmes, de plus de 70 000 femmes.
04:5270 000 femmes.
04:52Puisque nous sommes sur des...
04:54À la fois, il y a les membres, il y a les abonnés à Business Féminin,
04:59il y a toutes les personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux.
05:02Et on n'est pas du tout uniquement en France,
05:04puisque, par définition, la plateforme, notamment,
05:07de e-learning, businessoféminin.com, elle est digitale.
05:12Donc, nous avons des abonnés, des membres qui viennent du monde entier,
05:16du monde francophone.
05:18Alors là, vous êtes en pleine période de sélection
05:21pour la 8e édition, vous le disiez, des awards.
05:25Donc, ça va se passer à Vivatech, je suppose, comme d'habitude,
05:27puisque vous avez toujours fait quasiment à Vivatech.
05:30Qu'est-ce que...
05:30C'est un petit peu tôt, sans doute, mais qu'est-ce que vous voyez ce profil ?
05:34D'abord, est-ce qu'il y a de plus en plus de dossiers qui vous arrivent ?
05:37La sélection est-elle plus difficile qu'avant ?
05:39Est-ce que vous voyez des différences ?
05:40Qu'est-ce que vous constatez ?
05:41Alors, c'est vraiment une excellente question,
05:44parce que c'est vrai que, tous les ans, je regarde les dossiers
05:46avec le jury, et on évalue, on voit
05:49qu'est-ce qui a changé par rapport à l'année dernière.
05:52Je dirais que, sur le long terme, depuis 2017,
05:54il y a une qualité des dossiers qui a vraiment énormément progressé.
05:59Donc, on a autant de candidatures,
06:01mais on a de meilleures candidatures avec des projets
06:04ou des entreprises qui sont vraiment en croissance.
06:08on a de plus en plus de scale-up.
06:10Donc ça, c'est extrêmement appréciable.
06:14Et on voit que tout le travail que nous avons fait,
06:17et que d'autres acteurs, évidemment, ont fait,
06:20porte ses fruits, puisque les femmes, voilà, ont vraiment des...
06:24Vous pouvez citer un nom un peu emblématique,
06:26mais il y en a eu beaucoup, mais bon...
06:27Il y en a eu beaucoup, mais je citerais, par exemple,
06:31Emmanuel Duez, l'année dernière,
06:34qui est cofondatrice de Bugali,
06:37et donc, et plein d'autres.
06:39Et en fait, le Business Women Awards,
06:41c'est trois prix.
06:42C'est le prix start-up, le prix scale-up et le prix young.
06:46Et donc, on accompagne aussi et on récompense des porteuses de projets.
06:51Parfait.
06:52Et alors, en quelques mots...
06:53De moins de 25 ans, pardon.
06:54De moins de 25 ans, oui, des jeunes.
06:55Donc, en quelques mots, vous avez de nouveaux projets
06:58ou vous êtes encore en train de mûrir tout ça ?
07:00Ah, non, non, on ne mûrit pas.
07:02On avance en permanence.
07:04Vous connaissez très bien l'écosystème, Marie-Claire.
07:06Il y a de nouveaux acteurs.
07:08Il y en a qui arrivent, il y en a qui disparaissent.
07:10L'important, c'est d'être toujours dans l'innovation,
07:13penser, réfléchir à ce qui va pouvoir intéresser.
07:18Donc, oui, j'ai de nouveaux projets
07:20autour notamment des sujets de santé, des femmes.
07:25Et des femmes et de l'argent, on m'avait dit.
07:27Et les femmes et l'argent.
07:29Voilà.
07:29Donc, toujours innover.
07:31Et je crois que vous allez en parler dans quelques instants.
07:33Ça va me faire une transition toute trouvée.
07:34Parce qu'après vous, j'ai Valérie Lyon.
07:36Et effectivement, elle aussi.
07:37Enfin, elle, c'est vraiment son thème.
07:39Des femmes et de l'argent.
07:40Donc, on va en parler ensemble.
07:42Écoutez, Véronique, merci beaucoup pour tout ça.
07:45Et je trouve que c'est très intéressant de voir que vous avez vraiment trouvé,
07:49avec toutes vos actions, vous avez vraiment trouvé votre public.
07:52Alors même qu'il y a beaucoup d'initiatives.
07:54Donc, ça montre bien que la qualité fait que ça ressort.
07:57Et que donc, vous avez aujourd'hui beaucoup de monde qui suit tout ça.
08:00Merci par ce compliment, Marie-Claire, que je prends.
08:05Oui, et puis, je le disais, innover, innover en permanence.
08:09Et être accompagnée, ça c'est le dernier point, par des grands noms des BNP Paribas, AXA, Google.
08:16Aujourd'hui, aussi des entreprises américaines.
08:20Là, je reviens de Los Angeles.
08:21Vous avez cette chance d'être accompagnée, c'est formidable.
08:24Merci beaucoup, merci Véronique.
08:25Merci Marie-Claire.
08:26Bravo.
08:30Bonjour Valérie Lyon, ravie de vous avoir sur le plateau.
08:34Bonjour Marie-Claire, merci de votre invitation.
08:37Alors écoutez, c'est le jour des journalistes,
08:38puisque avant vous, vous avez entendu Véronique Forge.
08:41Et là, maintenant, vous également, vous êtes une journaliste depuis plus de 30 ans.
08:47Donc, une expérience marquée.
08:48Vous avez démarré par l'économie d'ailleurs, c'était vraiment votre thème.
08:52Et puis, vous avez compris, et donc, vous avez eu envie d'être dans l'accompagnement des femmes.
08:58Et je suis témoin, pour vous avoir croisé à plusieurs reprises dans nos vies professionnelles respectives,
09:03que vous avez, il y a longtemps que vous cherchiez à développer un média spécifique.
09:06Et le groupe Bayard vous en a offert l'opportunité avec la création de Vive Média.
09:11Alors, première question, ce nom de Vive avec un S majuscule, pourquoi, comment ?
09:18Parce que les femmes sont des forces vives, des forces vives de la société, mais aussi de l'économie.
09:23Et ça, on l'oublie un peu trop souvent.
09:25Je dirais que le potentiel économique des femmes, il est largement sous-estimé, voire négligé.
09:30Et c'est l'objet de Vive Média que de regarder ce sujet sous le prisme de l'économie.
09:37Les femmes, elles ont conquis leurs droits civiques, leurs droits de vote, leurs droits reproductifs, le contrôle du corps, leurs droits professionnels aussi.
09:44Et on en parlait à l'instant avec, vous en parliez avec Véronique Forge.
09:47Les femmes ont massivement investi le monde du travail dans la deuxième partie du XXe siècle.
09:52En revanche, elles n'ont pas encore conquis l'égalité économique et financière.
09:57Et Vive Média, ça s'appelle Vive aussi parce que c'est un élan.
10:00Vive, il y a une dynamique.
10:02Il y a beaucoup de choses à y revivre.
10:04Voilà. L'idée, c'est d'accompagner les femmes vers leur indépendance économique et financière.
10:09Parce que gérer une trajectoire professionnelle, c'est bien.
10:13Gérer une trajectoire professionnelle et personnelle en ayant les clés de sa liberté financière, c'est mieux.
10:20Encore mieux.
10:21Alors, vous savez que moi, je parle toujours de la juste place des femmes dans les sphères de pouvoir.
10:25Alors, notamment économique, bien sûr, puisque c'est un sujet ô combien important et pas suffisamment mis en évidence.
10:32Pour vous, le pouvoir économique, vous y mettez, je crois, plusieurs éléments.
10:35Alors, qu'est-ce que ça représente pour vous ?
10:37Tout à fait. Alors, le pouvoir économique des femmes, c'est sûr que sur la longue durée, on peut dire quand même qu'on a progressé,
10:43ne serait-ce que par l'arrivée massive des femmes sur le marché du travail.
10:47Et le fait qu'elles perçoivent, surtout en France où on a des taux d'activité féminin les plus élevés d'Europe,
10:52elles perçoivent un salaire.
10:54Donc, effectivement, elles ont, de ce point de vue-là, une place économique.
10:59Mais une place économique qui est largement, je dirais, inférieure à ce qu'elles représentent dans la société.
11:05D'abord parce que les inégalités de salaire persistent.
11:08Elles persistent pour un certain nombre de raisons qu'on ne va pas détailler ici.
11:14Mais en tout cas, elles se réduisent.
11:15Beaucoup d'efforts sont faits, mais on est encore à un noyau dur de 5% à poste égal, temps de travail égal.
11:23Mais on a aussi le constat que dans les métiers majoritairement occupés par les femmes, les salaires sont bas,
11:28que les femmes accèdent beaucoup moins que les hommes au poste à responsabilité, là où on est mieux payé.
11:34Et la conséquence de tout cela, c'est quoi ?
11:35C'est que les femmes qui veulent épargner autant que les hommes ont moins de capacité d'épargne que les hommes.
11:42Et encore pire, elles investissent beaucoup moins que les hommes.
11:45Chez Vive Média, depuis le lancement du Média, nous réalisons un baromètre chaque année sur les femmes et l'argent.
11:51On interroge environ 2000 Français, un échantillon représentatif de la population nationale.
11:55Et notre baromètre, encore en 2025, nous dit par exemple que les femmes investissent deux fois moins que les hommes en bourse.
12:01Elles sont beaucoup moins présentes sur les investissements qui ont des perspectives de rentabilité intéressantes.
12:07La conséquence, c'est quoi ?
12:08C'est qu'elles constituent moins de capital financier.
12:11Et donc qu'elles peuvent être moins facilement des actrices pleines et entières de l'économie.
12:16Parce que l'enjeu, c'est ça.
12:17C'est que les femmes soient des actrices pleines et entières de l'économie.
12:20Si elles ne peuvent pas investir dans l'économie, si elles ne peuvent pas créer leur entreprise ou reprendre une entreprise.
12:26Aujourd'hui, on plafonne en France à 4 femmes sur 10 entrepreneurs.
12:30Et les femmes sont majoritairement auto-entrepreneurs.
12:33Et encore là, on est au niveau... Voilà, exactement.
12:34Après, dès qu'on monte un peu, c'est 12% de femmes chez les dirigeants d'ETI, de PME.
12:39C'est très faible.
12:40Et ce chiffre bouge assez peu, finalement, en dépit de tous les efforts qui sont consentis.
12:44Exactement.
12:44Donc en fait, on voit que les femmes ont encore du mal à prendre toute leur place dans notre système économique.
12:51Que ce soit en tant qu'investisseuse, que ce soit en tant qu'entrepreneuse.
12:56Et donc, l'enjeu, c'est effectivement d'aider les femmes à se constituer un patrimoine.
13:02Certaines parlent aujourd'hui de matrimoine.
13:04C'est-à-dire de prendre leur destin financier en main.
13:07Parce que c'est assez frappant de constater qu'aujourd'hui, en France, plus de la moitié des diplômés de l'enseignement supérieur sont des femmes.
13:13Oui, bien sûr.
13:13Donc un capital intellectuel très élevé et un capital financier qui n'est pas du tout en rapport.
13:18Absolument.
13:19Et d'ailleurs, en lien avec ce que vous dites, vous avez parlé des femmes qui investissent peu et qui ont donc moins de capacité à avoir des placements intéressants.
13:26Mais on a de l'autre côté, bien sûr, les femmes qui lèvent moins d'argent également.
13:30C'est le cas des financements en fonds propres pour les entrepreneurs.
13:34Alors bon, vous, vous avez vraiment ce discours très clair et très assumé de l'argent en l'ère de la guerre.
13:39Parce que parfois, on n'ose pas en parler.
13:41Et d'ailleurs, les femmes, dans les enquêtes, mettent souvent en avant la notion de sens.
13:46Bon, c'est une vraie réalité, bien évidemment.
13:48Mais en plus de scrupules ou du moins de plus de pudeur à parler d'argent.
13:53Alors comment on peut faire pour que justement les femmes se retrouvent finalement, accélèrent dans ce changement culturel,
14:01enfin que le monde change et qu'elles se retrouvent à égalité des hommes dans ce rapport à l'argent ?
14:07Alors c'est vrai que ce rapport à l'argent pour les femmes, il est complexe, il est délicat.
14:10Notre baromètre, il montre qu'on donne un certain nombre de mots auxquels on associe spontanément l'argent.
14:14Le premier mot chez les femmes, c'est angoisse.
14:16Le premier mot chez les hommes, c'est liberté.
14:18Donc effectivement, on a un sujet.
14:20Après, il ne faut absolument pas culpabiliser les femmes sur ce sujet.
14:24Les femmes ont été très longtemps exclues du monde financier et bancaire.
14:27Il faut rappeler que c'est seulement le 13 juillet 1965, donc il y a 60 ans seulement, qu'une loi a autorisé une femme mariée à ouvrir un compte bancaire sans l'autorisation de son mari,
14:37à travailler d'ailleurs aussi sans l'autorisation de son mari.
14:40Et c'est seulement en 1967 qu'une femme a pu entrer à la Bourse de Paris.
14:43Donc c'est un monde dont les femmes ont été très longtemps exclues et ça fait peu de temps qu'elles sont, on va dire, admises dans ce monde.
14:52Alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut parler d'argent.
14:54Donc nous, c'est ce qu'on dit chez Vive Média. On aime à dire qu'on est le premier média des femmes qui osent parler d'argent.
14:59Il faut commencer par en parler. Il faut surmonter le tabou, ne pas avoir de prévention sur ce sujet-là.
15:07En parler avec ses amis, en parler dans le monde personnel, dans la sphère personnelle et la sphère professionnelle.
15:13En parler au travail pour obtenir une augmentation de salaire.
15:16En parler avec ses amis pour savoir quel placement financier elles ont fait,
15:20comment elles se sont éventuellement constituées, un capital, un patrimoine, etc.
15:25Donc en parler. Et puis l'éducation économique et financière, c'est vraiment une des missions de Vive,
15:30c'est-à-dire informer, former et sensibiliser.
15:34C'est ce que nous faisons aussi avec Vive, puisque nous faisons des ateliers, des conférences,
15:38notamment en entreprise, pour sensibiliser les salariés à la nécessité de reprendre leur destin financier en main.
15:44Voilà, donc tout est dit avec cela. Donc merci pour cette action. Continuez à le faire.
15:49Et merci encore une fois de se franc parler sur un sujet qui est souvent édulcoré par notre culture.
15:54Donc il faut le dire, il faut oser parler d'argent et oser entreprendre, et oser tout court d'ailleurs.
16:01Merci beaucoup. Merci Valérie.
16:03Bonjour Marie-Hélène Di.
16:10Bonjour.
16:10Très heureuse de vous recevoir dans Smart Women.
16:13Marie-Hélène, nous nous sommes connues dans un dîner organisé par Martine Minuto.
16:18Je la cite parce qu'elle a créé la Fondation, enfin Women Initiative Foundation,
16:22donc pour les femmes également. Et d'ailleurs je l'ai interviewée, son émission est disponible sur Bismarck.
16:27Enfin tout ça pour dire que ce soir-là, je ne vous connaissais pas parce que vous êtes peu connues alors que franchement votre position et votre histoire est tout à fait passionnante.
16:39Et j'ai eu envie justement de la faire partager à nos auditrices, auditeurs aujourd'hui.
16:43Alors vous présidez depuis maintenant presque 30 ans, 30 ans passés même, 30 ans passés au destiné de deux très belles entreprises.
16:52Il y a d'une part, on va en parler bien sûr, il y a d'une part Virbac qui est dans la santé animale, qui est une grande entreprise cotée,
16:59qui est bien sûr très internationale. Et puis également Penpharma qui là est dans la santé humaine, qui est une belle ETI également.
17:07Et je le disais en introduction, dernier fabricant français, donc ça mérite d'être dit également.
17:12Alors ces deux entreprises, vous les avez, elles ont été fondées par votre père en fait,
17:17et vous avez dû en prendre la responsabilité de façon assez brutale, puisqu'il y a eu le décès de votre père qui vous a obligé à prendre les rênes.
17:26Alors vous étiez déjà dans Penpharma depuis 4 ans je crois, vous aviez un diplôme vétérinaire,
17:30donc vous aviez une formation qui vous préparait, mais pour autant, étiez-vous prête vraiment pour prendre cette grande responsabilité ?
17:38Alors effectivement, comme vous le disiez, j'avais quand même le background, j'étais vétérinaire et j'avais fait un billet HEC, mais j'avais 27 ans.
17:44Donc effectivement, je n'étais pas vraiment prête, surtout qu'à l'époque, je pense que ça a quand même changé.
17:52Avec mon père, on parlait de l'entreprise, on était imbibé, mais on ne communiquait pas non plus énormément.
18:00Donc effectivement, il a fallu que je gagne en légitimité.
18:04Et en tout cas, ce qui a été ma force depuis le début jusqu'à maintenant, c'est vraiment, je dirais, la passion et la détermination.
18:14Oui, et puis vous n'avez pas écouté tous ceux qui vous disaient, mais non, ce n'est pas possible, il faut vendre, etc.
18:20Vous avez eu la conviction d'y aller, en fait.
18:22Exactement. Je dis souvent, je n'ai pas hésité une seconde, parce que j'avais vraiment envie de reprendre ce flambeau.
18:31Donc Virbac, par exemple, à l'époque, c'était quand même une société d'une certaine taille.
18:36Il y avait déjà, je dirais, 1000 employés.
18:39Donc effectivement, il y avait aussi, je dirais, la croyance que quand on est en tant que laboratoire pharmaceutique, il faut avoir une grosse taille d'autique,
18:49que les petits n'ont pas leur place.
18:50Et je dirais que, finalement, moi, ça m'a finalement un peu galvanisé, stimulé, exactement.
18:57Et j'ai eu vraiment envie de leur montrer, ben non, mais même si on est petit, petit, on est peut-être plus agile,
19:03avec peut-être effectivement des collaborateurs encore plus motivés.
19:06Et on peut soulever des montagnes.
19:08Et souvent, je dirais, le monde, il a été changé comme ça avec une poignée d'hommes et de femmes.
19:14Et aujourd'hui, je suis très fière, parce que 30 ans après, Virbac, une société...
19:18Oui, on va en parler plus en détail de Virbac et de Panpharma.
19:21Mais vous avez connu, au-delà du démarrage dont vous avez fait face, vous avez aussi connu, juste pour le citer,
19:29un épisode assez dramatique côté Panpharma, quand vous avez eu cet incendie qui vous a également ravagé.
19:36Effectivement. Donc effectivement, Panpharma, c'est une petite société avec une mine de production.
19:40Et effectivement, je dirais, ben, il y a un incendie qui a tout détruit.
19:44Donc je dirais, l'entreprise était par terre.
19:48Et après, quand même, là, j'ai pris quand même le temps de la réflexion.
19:53Finalement, je me suis dit, ben, finalement, ben, reconstruisons, on va y aller.
19:58Et là aussi, je dirais, ce qui m'a vraiment portée, ben, ce sont les collaborateurs.
20:02Panpharma, c'est en Bretagne.
20:03Et il y avait, je dirais, comme ça, une bande d'une dizaine de collaborateurs qui avaient foi en l'entreprise et qui m'ont portée.
20:12Et voilà, donc on est arrivé quelques financements.
20:15Et ça a été plus d'histoire.
20:15Vous avez réussi à repartir.
20:17Et on est reparti de zéro.
20:18Donc c'est vrai que Panpharma, là, je dirais, c'est plus vraiment mon bébé.
20:22Parce que le fait comme ça de repartir à zéro et de reconstruire, voilà, c'est une très, très belle aventure.
20:28Vous l'avez fait en famille, même si c'est vous qui êtes véritablement la dirigeante et qui avez vraiment été là.
20:34Mais vous l'avez, au départ, vous aviez à la fois votre frère, votre mari.
20:37Enfin, vous étiez, vous n'étiez pas entièrement seule.
20:40Ah ben, tout à fait.
20:41Non, non, mais exactement.
20:42Non, mais encore une fois, avec tous ces, je dirais, ces jolies choses, je les ai fait accompagner.
20:48Et en particulier avec mon mari, qui n'est pas dans l'entreprise, qui a aussi sa propre entreprise, qui est entrepreneur, mais qui m'aide énormément.
20:56Non seulement, je dirais, qui me stimule, qui m'épaule, mais également, on partage beaucoup de décisions ensemble.
21:06Et alors aujourd'hui, pour situer, parce qu'encore une fois, les noms ne sont pas toujours connus, situez-nous, d'abord VIRBAC, puisque c'est la plus grosse, en termes de chiffres, en termes de pays, etc.
21:16Voilà, donc VIRBAC, ça fait maintenant pas loin d'un milliard quatre.
21:19Donc on est le sixième laboratoire pharmaceutique exclusivement dédié à la santé animale, donc ce qui est plutôt médicaments.
21:27On couvre toutes les espèces.
21:29Oui, c'est ça.
21:30Donc il y en a beaucoup d'espèces d'animaux, mais principalement quand même à 55% les petits animaux, donc chiens, chats.
21:37Donc très internationales, je dirais nos ventes en France, c'est moins de 10%.
21:41Donc on a des filiales, effectivement, dans le monde entier.
21:45Alors au niveau, je dirais, de l'empreinte industrielle, donc on a une quinzaine de sites industriels pour fabriquer tous ces médicaments et vaccins, donc c'est énorme.
21:52Les plus gros sont en France et d'ailleurs, on a toujours cru, je dirais, à la France et là, on est en train de continuer à investir massivement, je dirais, en France et en particulier dans une autre unité de vaccins, donc haute technologie.
22:08Mais on a des usines partout dans le monde et également des unités de recherche en France, aussi partout dans le monde.
22:15Et vous avez combien de personnes au total dans VIRBAC ?
22:195800 aujourd'hui. Donc effectivement, on est coté en bourse pour 50%, mais on reste majoritaire, la famille reste...
22:27Oui, vous gardez la main sur la décision, bien sûr. Et donc ça, c'est VIRBAC. Et PAN Pharma, donc là, c'est santé humaine.
22:35Alors santé humaine, donc nous, notre créneau, on est vraiment spécialisé dans tout ce qui est médicaments indispensables à l'hôpital.
22:43Donc c'est souvent, je dirais, des produits matures, mais qui sont vraiment très, très, très utilisés par les médecins.
22:49Donc on travaille beaucoup...
22:50Antibiotiques, enfin, pour citer des noms qui parlent...
22:53Antibiotiques, anesthésiques, antidouleurs, décéparines pour les dialysés.
22:5890% de notre portefeuille, ce sont vraiment des médicaments dits indispensables.
23:04Il y a eu une catégorie comme ça.
23:05Une lomenclature.
23:06Une lomenclature.
23:07Donc on fait à peu près 160 millions d'euros de chiffre d'affaires. Très international aussi, puisque dans la pharma, dans la pharmacie, effectivement, la France, ça pèse 5%.
23:19Donc comme on a des usines, des gros coûts fixes, on est obligé, tant mieux, d'aller à l'international.
23:26Oui, les conditions ne sont pas les mêmes partout en termes d'accès, justement, aux médicaments. Donc ça joue aussi.
23:31Mais alors, finalement, des deux côtés, tant côté vétérinaire que côté humain, contrairement aux gros acteurs qui ont de plus en plus tendance à se spécialiser,
23:41vous, vous jouez au contraire le fait d'être une large palette pour pouvoir justement couvrir plusieurs besoins à la fois.
23:47Alors effectivement, non, Virbac, effectivement, et un des gros enjeux de Virbac, c'est de gérer la complexité.
23:52Parce qu'effectivement, comme je vous l'expliquais, on est sur toutes les espèces animales. On est multi-pathologies.
24:01Ça va des médicaments. On fait même de la nourriture pour chers et chats qu'on vend chez le vétérinaire.
24:07Les vaccins, des médicaments plus pour le bien-être. Donc on a vraiment toute la palette.
24:12Et donc toute espèce, tout pays, tout produit, c'est vraiment...
24:18Oui, c'est un choix stratégique qui est assez spécifique et qui est vraiment opérant.
24:25Effectivement. Et justement, par exemple, dans le domaine vétérinaire, aujourd'hui, quand on regarde les plus gros,
24:31aujourd'hui, par exemple, le numéro 1, il se spécialise vraiment chien, chat,
24:36parce que souvent, c'est vrai, c'est un marché qui continue à croître.
24:40Et à l'inverse, je dirais, Pamparma, on a plutôt quand même choisi, voilà, le créneau, des médicaments matures, hospitaliers, stériles, injectables.
24:50Donc là aussi, ça demande des très gros moyens dans un univers qui est extrêmement réglementé.
24:55Donc on est quand même plutôt spécialisé.
24:57Alors vous parlez de réglementation. Alors justement, on peut évoquer aussi, on en avait parlé ensemble quand on a préparé.
25:02Mais finalement, tout ce qu'on demande, tout ce qu'on attend de l'entreprise aujourd'hui,
25:07parce qu'à la fois, on en attend les basiques de se développer, de faire de la croissance, de faire de l'emploi, etc.
25:13Bon, ça, c'est assez normal, entre guillemets.
25:15On en attend davantage avec la... Enfin, en France, notamment, la loi PAC, qui a, en termes de gouvernance, raison d'être,
25:22plus proche de nous, les sujets écologiques, et notamment la CSRD, la CS3D.
25:26Bon, en quelques mots, qu'est-ce que vous pensez de tout cela ?
25:30Est-ce que pour vous, finalement, c'est bien, c'est pas bien ?
25:33Non, mais effectivement, c'est quand même une bonne chose d'évoluer.
25:37Vous n'avez pas cité d'ailleurs tout ce qui est bien-être, des collaborateurs.
25:41Donc ça, effectivement, c'est bien.
25:44Mais des fois, je dis attention, parce qu'effectivement, à trop, je dirais, charger la barque,
25:49et comparativement, voilà, à d'autres pays ou d'autres continents, c'est compliqué.
25:58Donc il ne faut quand même pas oublier, je dirais, le sens de l'entreprise.
26:03Donc voilà, se développer, fournir du travail, mais à la fois, je dirais, éduquer, former.
26:10Enfin bon, on ne peut pas tout faire.
26:13Et ce qui est important aussi, et j'aimerais bien qu'on évolue davantage,
26:19voilà, c'est par exemple que les politiques qui font les normes, etc., comprennent mieux.
26:24Eh oui, eh oui.
26:25Comprennent mieux l'apport d'abord des entreprises dans l'économie française,
26:30et essayent de mieux comprendre aussi la psychologie des entrepreneurs pour nous aider.
26:35Et on a progressé, mais il y a encore tellement à faire.
26:39Et juste une petite comparaison avec nos voisins allemands, qui connaissent des difficultés.
26:43Et nous, par exemple, on a des vrais problèmes de pénurie de manœuvres en Allemagne.
26:47Donc je ne dis pas qu'Allemagne, c'est la panacée, pas du tout.
26:49Mais je dirais, sur le business friendly, franchement, ils ont 10 ans d'avance.
26:57Et nous qui sommes dans une, effectivement, un marché extrêmement réglementé,
27:01donc on est toute la journée à discuter avec nos autorités, qui viennent nous inspecter, etc.
27:06Il y a vraiment deux points de mesure entre les autorités allemandes,
27:10qui sont, je dirais, énormes, qui sont win-win partenariat avec les autorités françaises.
27:16Donc voilà, on a progressé, mais il faut vraiment que nous continuons.
27:19C'est le message qu'on va terminer sur ce message.
27:22Je crois que plus on en parle, et plus justement des personnes comme vous venez parler,
27:27mieux on voit à la fois ce que vous représentez, vous, en tant que femme patronne d'une très belle entreprise,
27:33d'un très beau groupe, mais à la fois ce que l'entrepreneur, au sens large,
27:37peut souhaiter pour être encore plus facilité dans son travail d'entreprise,
27:42et dans son travail pour la collectivité, puisque l'économie, c'est ce qui nourrit tout le reste.
27:47Voilà. Et juste un petit point, et c'est vrai que pendant le Covid, justement,
27:50où on était un petit peu à l'économie de guerre, on avait super bien travaillé.
27:53Oui, bien sûr.
27:53Avec nos autorités, on s'était bien compris, on avait fait un super travail.
27:58Bon, on ne va pas souhaiter le retour du Covid,
27:59mais on souhaite, effectivement, qu'on puisse faire les choses différemment.
28:03En tout cas, merci beaucoup, Marie-Hélène, d'avoir accepté de venir.
28:06Je sais que vous n'êtes pas très volontariste pour parler dans les médias,
28:09mais c'est très bien que vous l'ayez fait.
28:10Je suis sûre que ça va permettre à des tas de femmes, d'ailleurs,
28:14de se projeter aussi sur la capacité, la résilience,
28:16parce que vous êtes vraiment un exemple de résilience dans tout ce que vous avez fait.
28:20Donc, bravo, merci pour tout cela.
28:23Notre émission est terminée.
28:25Donc, merci de l'avoir suivie.
28:27Et je vous donne rendez-vous, bien sûr, au mois prochain.