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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00Bonjour à tous, il est arrivé avec le camail rouge et l'étole papale qui est déjà un signe de rupture
00:14lorsqu'on se souvient comment le pape François était arrivé tout de blanc et il avait refusé
00:19l'habit traditionnel du pape, le camail rouge et l'étole palpale et le monde a donc appris
00:29que le cardinal américain Robert Francis Prévost, né d'un père français et d'une mère italienne
00:39était donc le 266e successeur de Saint-Pierre, 267e pape et il a choisi Léon XIV comme nom de pape
00:52ça aussi c'est un signe, François avait créé un nom, François, ce pape a repris un nom qui existait, Léon
01:01et ce sera donc le 14e dans cette lignée.
01:06Bonsoir à tous, vous connaissez Véronique Jacquier, je vous présente Mgr Dominique Rey
01:12qui est évêque, émérite du diocèse de Fréjus-Toulon, qui connaît le pape et qui a échangé avec lui,
01:20pourra nous parler de lui, de sa personnalité.
01:23L'abbé Vincent de Mélo est également avec nous, prêtre du diocèse de Paris.
01:28Bonsoir M. l'abbé.
01:29Louis Dauphren que vous connaissez journaliste et puis Joseph Massé-Scaron et Georges Fenech sont là.
01:34Mais c'est vrai que Mgr Dominique Rey, lorsque vous m'avez dit en entrant dans ce studio que vous connaissiez la personnalité de ce pape
01:45et on va apprendre à retenir son nom, Robert Francis Prévost, tout de suite j'ai envie de vous demander
01:50comment est ce pape, qui est-il, quelle est sa personnalité et est-ce que vous êtes heureux ce soir
01:58qu'il soit le premier pape américain sur le trône de Saint-Pierre ?
02:03Alors j'ai eu le contact avec le cardinal Prévost lorsqu'il assumait les tâches responsables de préfets de la Conglégation pour les évêques.
02:14Il a été nommé récemment d'ailleurs par le pape François à cette tâche.
02:19C'est quelqu'un qui a eu un parcours à la fois missionnaire, puisqu'il faisait partie de la communauté des Augustins.
02:25Il a été amené à exercer un ministère et un épiscopat même au Pérou.
02:31Et puis c'est quelqu'un qui a beaucoup travaillé sur les questions canoniques en particulier.
02:37Il a enseigné, il a été lui-même directeur de séminaires.
02:41Il a fait beaucoup d'aller-retour entre Chicago, où il était son point de départ, et puis le Chili, le Pérou pardon.
02:49Il a eu une expérience missionnaire, le formateur, une qualification canonique.
02:56Donc il a embrassé dans son parcours vraiment un regard qui est assez ample sur le rôle d'un évêque, la mission d'un évêque, et un sens de l'Église universelle.
03:06Alors on est toujours évidemment intéressé à avoir des éléments de personnalité.
03:10C'est bien normal, parce qu'au-delà de la personnalité intellectuelle de ce nouveau pape, il y a également ce qu'il est dans la vie.
03:18Comment vous est-il apparu ?
03:20Les contacts que j'ai eus avec lui témoignent d'une personnalité très discrète, réservée, très à l'écoute.
03:30Dans les entretiens que j'ai pu avoir, c'était quelqu'un qui, je dirais, était attentionné à son interlocuteur.
03:36C'était un trait important.
03:37Je crois, et surtout par rapport à la mission qui était la sienne, c'était un sens aussi très fort de la doctrine catholique.
03:47Parce qu'il était quelqu'un qui a enseigné dans les universités et auprès des séminaristes.
03:54Donc à la fois une qualification intellectuelle et en même temps un sens relationnel.
04:00Et c'est ce qui ressort de sa personnalité telle que je l'ai pu l'appréhender dans mes contacts que j'ai eus à plusieurs reprises avec lui.
04:07On va essayer évidemment de savoir quelle sera la ligne de ce pape.
04:11Mais c'est vrai que ce que vous dites là, une forme de discrétion, une forme de retenue, on a pu l'observer.
04:17Avec ses premiers instants d'un prêtre qui a manifesté, l'émotion doit être grande quand même.
04:24Mais une forme de sang-froid et je dis de retenue à la fois dans les gestes et puis dans ses premiers moments que vous avez sans doute vécu sur l'antenne de CNews.
04:32Et que les fidèles par milliers ont vécu sur la place Saint-Pierre.
04:35Émeric Pourbet est en direct avec nous de Rome.
04:39Émeric, c'est la première fois qu'un pape est américain.
04:42Robert Francis Prévost.
04:44Je pensais aux églises d'Afrique, aux églises d'Amérique du Sud qui peuvent voir dans un pape américain un pape des riches.
04:53Est-ce que je me trompe ou est-ce que cette analyse est fausse ?
04:56Eh bien je crois que c'est toute la subtilité de ce choix qu'ont fait les cardinaux que délire un américain mais qui a été longtemps missionnaire au Pérou.
05:11Comme ça vient d'être dit par Mgr Rey.
05:14Et effectivement je crois que c'est un peu un homme qui est au carrefour de plusieurs cultures et de plusieurs sensibilités.
05:22Qui s'inscrit en même temps dans une tradition.
05:25Vous l'avez noté Pascal.
05:26Notamment effectivement par le choix qu'il a fait de ses vêtements liturgiques.
05:31Il donne une indication qu'effectivement il ne va pas chercher à bouleverser la maison église si je puis dire.
05:38Comme l'avait fait le pape François et certainement pour des raisons missionnaires.
05:42Mais là aussi c'est un missionnaire mais qui va peut-être être plus respectueux.
05:47C'est un canoniste aussi.
05:49Ça c'est très important parce que le droit canon c'est la loi de l'église en quelque sorte.
05:54Et donc il a étudié ce droit canon.
05:56Il devait faire une thèse en droit canon.
05:59Et puis il l'a laissé tomber pour justement partir faire son engagement missionnaire en Amazonie.
06:05Et donc vous voyez il cumule finalement plusieurs influences.
06:09Je crois qu'il ne faut pas trop vite le classer d'un côté ou de l'autre.
06:13Peut-être est-il un peu de tout cela d'ailleurs.
06:14Justement moi c'est vrai que lorsqu'il est apparu à la fenêtre de la basilique Saint-Pierre avec le camaï et son étole.
06:22On avait l'impression de voir Benoît XVI en plus jeune quelque part.
06:27Et donc voilà.
06:28Effectivement aussi avec cette réserve.
06:30Et je pense que ça, ça va aussi, ça a compté en tout cas dans le choix des cardinaux.
06:35Après la personnalité explosive on peut dire du pape François.
06:39Là je veux choisir un homme calme, réservé, sans doute d'intériorité.
06:45On l'a vu dans son premier discours parler de la Vierge Marie, parler du mal, donc du combat spirituel.
06:51Tout cela on sent qu'il le vit.
06:53C'est un religieux aussi, ce n'est pas anodin.
06:55C'est-à-dire que par rapport à des prêtres, je dirais diocésains, qui sont en charge de paroisses,
07:03lui a une habitude de la prière contemplative peut-être un peu plus renforcée.
07:09Et donc tout cela signale aussi une personnalité qui certainement va nous étonner.
07:14Et il va falloir voir les premiers pas de son pontificat pour déterminer une tendance vers là, vers où il veut emmener l'église.
07:24Mais je crois que là il y a beaucoup de potentialité en tout cas dans son parcours déjà.
07:29On peut aussi quand même remarquer le fait d'avoir un père français, une mère italienne.
07:35Il est américain, il est né à Chicago.
07:37Mais voilà, il a aussi cette culture européenne dans ses gènes.
07:41Et ce sera important pour la suite bien sûr.
07:43Merci Emeric Pourbet, en quête d'esprit chaque week-end sur l'antenne de CNews.
07:50Jean-Luc Mélenchon a réagi, un américain Trumpiste avec un nom français qui parle espagnol et commence par le mot paix.
07:55Pense à Michael pour les chrétiens.
07:57Emmanuel Macron a dit moment historique pour l'église catholique et ses millions de fidèles.
08:00Au pape Léon XIV, à tous les catholiques de France et du monde.
08:04J'adresse un message fraternel en ce 8 mai.
08:06Valérie Pécresse, tous mes voeux au nouveau pape Léon XIV.
08:10Je lui souhaite beaucoup de succès dans son éminente mission à travers la turbulence du monde.
08:14Gérald Darmanin, immense nouvelle pour le monde.
08:16Le cardinal Robert Francis Prévost devient le pape Léon XIV.
08:21Marine Tondelier.
08:22Donald Trump, félicitations au cardinal Robert Francis Prévost qui vient d'être nommé pape.
08:27C'est un immense honneur de savoir qu'il est le premier pape américain.
08:32Quelle émotion et quel grand honneur pour notre pays.
08:35Comment vous analysez, Louis Dufresne, les premiers pas de ce pape ?
08:42C'est très difficile évidemment de tirer des conclusions définitives.
08:46Chacun remarquera ce qu'on appelle le camaille rouge qui est le vêtement du pape que ne portait pas le pape François comme il ne portait pas également l'étole.
08:57Et puis le nom, je le disais, ce n'est pas la même chose de reprendre la filiation d'un nom que de créer un nom.
09:05Ça dit beaucoup.
09:06Oui, assurément.
09:07Léon XIII a régné 25 ans, je crois.
09:10C'est lui quand même qui est à la manœuvre, Léon XIII, qui était de la doctrine sociale de l'Église avec des encycliques très importantes
09:17qui ont beaucoup compté dans la manière dont l'Église appréhendait l'économie, la question sociale.
09:24Et donc, nul doute que face au libertarien américain, je pense que le cardinal Prévost, enfin devenu pape, Léon XIV aura des choses à dire.
09:31Léon XIII, je précise, pape de 1878 à 1903.
09:36Grand pape du XIXe siècle et en même temps extrêmement moderne par rapport à toutes les considérations économiques
09:42que l'on peut faire ressurgir aujourd'hui facilement dans l'actualité.
09:45Toutes les problématiques n'ont pas vieilli.
09:48Et ça, c'est important parce que, vous voyez, la Repubblica disait, le journal italien, c'est le moins américain des cardinaux américains.
09:53Donc, il ne faut pas exagérer peut-être son tropisme outre-Atlantique dans la mesure où il est situé plutôt à mi-chemin
09:59entre la triade progressiste américaine incarnée par le cardinal Kupitch plutôt à gauche
10:08et les conservateurs américains qui étaient très hostiles au pape François.
10:14Lui est dans une position médiane et sa filiation à Léon XIII le situe dans un positionnement économique
10:21qui va être intéressant par rapport à tout ce que l'on va pouvoir suivre comme développement
10:26à l'égard des relations qu'il pourra avoir avec Donald Trump,
10:29à l'égard aussi de ce que dit l'Église sur l'économie.
10:32Parce que là, il y aura peut-être une filiation avec le pape François sur la tyrannie de l'argent,
10:37sur la mondialisation de l'indifférence.
10:39Je ne suis pas du tout sûr qu'il passe par part des profits ce qu'a dit le pape François
10:42de manière extrêmement forte dès le début de son pontificat.
10:45On va être dans une seconde en direct de Rome avec l'abbé Mathieu Raffray.
10:49Mais c'est bien normal que ce soit les hommes d'église ce soir que j'interroge pour avoir leurs sentiments.
10:55Peut-être tout simplement, monsieur l'abbé, vous êtes l'abbé Vincent de Mélo, prêtre du diocèse de Paris.
11:01Peut-être tout simplement, mon père, êtes-vous heureux ce soir de cette nouvelle et qu'attendez-vous ?
11:07Alors très heureux, parce qu'une église catholique sans pape, ça ne va pas.
11:12Enfin, on a besoin, on a été décapité en quelque sorte et je n'aime pas les décapitations.
11:17Et donc, nous avons enfin un pape pour nous conduire et c'est bien et vraiment.
11:24Et puis, j'ai vécu cette ambiance de l'élection d'un pape place Saint-Pierre.
11:29Il y a quelque chose d'une joie profonde, d'une exultation, d'une euphorie même.
11:33C'est vraiment un moment incroyable.
11:34Donc, je suis très heureux.
11:36Voilà.
11:36Qu'est-ce que j'attends de lui ?
11:38Je dirais qu'il continue, il a évoqué déjà la question de la mission, vraiment ce désir missionnaire.
11:45Évidemment, on voit bien que le choix de ce nom, c'est quelqu'un qui manifestement va porter attention au catholicisme social,
11:54enfin à cette filiation du catholicisme social.
11:56On ne choisit pas ce nom par hasard.
11:58Enfin, il est très, très signifiant.
12:01Et puis, moi, j'ai trouvé qu'il y avait une forme d'émotion chez lui, une forme de timidité et une forme de retenue aussi.
12:11Quelque chose d'humble, en tout cas.
12:13C'est l'impression qui s'en dégage et qui, pour le coup, me rappelle un tout petit peu Benoît XVI,
12:18qui était un homme extrêmement humble, extrêmement simple dans la relation, extrêmement doux.
12:23Je trouve qu'il y a quelque chose de cette douceur et de cette humilité qui est touchante.
12:28L'abbé Mathieu Raffray doit être avec nous en direct de Rome.
12:31Bonjour, monsieur l'abbé.
12:33Merci d'être avec nous.
12:35Je vous ai beaucoup eu ces derniers jours et toutes les équipes de CNews étaient également près de vous pour vous interroger.
12:42Et très souvent, vous avez souhaité que le futur pape soit un pape de la doctrine, soit un pape de la foi,
12:50au-delà de l'engagement, j'ai envie de dire, politique.
12:54Est-ce que ce soir, vous êtes rassuré par le nom de ce pape que vous connaissiez peut-être ?
13:01Et est-ce que vous pouvez nous donner votre sentiment ?
13:08Alors, je vous avoue que je ne le connais pas très bien et que je ne peux pour l'instant me baser que sur ce que j'ai vu, comme tout le monde.
13:16Déjà, c'était un moment très émouvant.
13:19Et le choix du nom de Léon, effectivement, ça manifeste son désir de se placer dans la continuité de au moins Léon XIII,
13:28qui a été, ça a été déjà souligné, le pape de la doctrine sociale de l'Église,
13:32mais aussi le pape de la philosophie thomiste, du renouveau de saint Thomas d'Aquin, donc de la doctrine.
13:37Donc moi, j'y vois un signe très positif.
13:39Et puis, le fait qu'il ait parlé de ses ponts, il me semble qu'il a voulu se placer dans la continuité du pape François,
13:45mais en parlant aussi des ponts entre Dieu et les hommes.
13:48Donc, voilà, remettre peut-être au centre la foi.
13:53Et il s'est beaucoup adressé aux catholiques, c'était très intéressant.
13:56Il s'est adressé aux catholiques en leur disant, voilà, vous devez faire de l'Église un lieu d'accueil.
14:01Un lieu d'accueil, ça veut dire prêcher la foi, être missionnaire.
14:06Voilà, ce sont quelques éléments comme ça.
14:07Le fait qu'il soit apparu à la loggia avec la mausette comme Benoît XVI,
14:13c'est aussi, il me semble, un petit signe, peut-être un petit clin d'œil,
14:16en faveur de ceux qui étaient plus attachés à la figure du pape Benoît XVI.
14:23Merci beaucoup Mathieu Raffray.
14:25Merci mon père d'être intervenu à l'instant sur l'antenne de CNews.
14:30Alors, bien sûr, pour essayer de comprendre Léon XIV, on va aller regarder Léon XIII.
14:36Et Léon XIII, M. Labelle disait à l'instant, a relancé les études thomistes.
14:43Je ne suis pas sûr que ceux qui nous écoutent sachent précisément ce que sont les études thomistes
14:49et ce que ça signifie.
14:50Alors, effectivement, dans le parcours du pape, du nouveau pape qui vient d'être élu,
15:00il y a, en faisant cette référence à Léon XIII,
15:06il y a ce souci aussi de se rattacher à une tradition, à une doctrinale
15:10qui a été énoncée par le pape, par saint Thomas d'Aquin.
15:17Saint Thomas d'Aquin qui...
15:18D'où thomiste.
15:19Voilà, d'où le mot thomiste,
15:21qui va nous donner une réflexion philosophique et théologique
15:26qui va constituer, je dirais, un corpus doctrinal
15:31qui a servi de base aussi à tout un développement de la théologie.
15:37Donc, en empruntant ce nom, c'est vraiment aussi ce souci que la pastorale,
15:43et le pape François a beaucoup développé ce sens pastoral,
15:47aller au-devant des personnes qui sont très loin de l'église,
15:50des périphéries, des hôpitaux de campagne, etc.
15:53soit en même temps, c'est le pastoral fondé sur, je dirais,
15:59l'enseignement de l'église,
16:00ou pas que ce ne soit simplement du sentimentalisme,
16:03mais profondément qu'on ait une intelligence de la foi.
16:08Et c'est là le propos de saint Thomas d'Aquin,
16:11c'est de donner une intelligence à notre foi chrétienne.
16:16Notre foi, comme le disait le pape Benoît XVI,
16:20et à la suite de Jean-Paul II, il y a cette ratio,
16:22où notre foi s'exprime aussi par la raison.
16:26Il n'y a pas une opposition entre la foi et la raison.
16:28J'ai des raisons de croire.
16:30Et donc de pouvoir mobiliser notre raison.
16:32Et vous y voyez une continuité avec François, de ce point de vue-là,
16:35ou autrement, une forme de, sinon rupture, du moins de nuance ?
16:40Je vois en tout cas une ligne de continuité avec ce qu'avait fait le pape Jean-Paul II,
16:47en insistant beaucoup sur l'anthropologie chrétienne,
16:50et aussi, bien sûr, Benoît XVI.
16:52Donc, je ne veux pas dire qu'il y a une rupture par rapport à François.
16:55Il faut attendre un peu les décisions, les orientations que le nouveau pape,
17:00Léon XIV, va prendre.
17:02Mais en tout cas, c'est la volonté aussi que l'expression de notre foi,
17:07qui passe par la charité, la compassion, l'écoute de tout le monde,
17:10soit aussi une expression qui donne sa place à la raison, à l'intelligence,
17:17et une manière de comprendre le monde, de se comprendre soi-même,
17:20pour qu'elle soit notre capacité aussi de la foi,
17:23c'est de pouvoir être communiqué aux autres, partagé,
17:26ce qui suppose de maîtriser la raison.
17:29Vous savez, Monseigneur, que tous les jours, nous faisons cette émission,
17:32l'heure des pros, et c'est la première fois qu'une personne peut parler
17:36sans être interrompue.
17:37Et depuis le début de cette émission,
17:41depuis le début de cette émission,
17:43ça fait quelques années maintenant que j'anime cette émission,
17:46il est rare qu'un intervenant commence sa phrase
17:50et qu'il puisse la terminer.
17:52Eh bien, voyez-vous, je pense que l'élection de ce pape
17:54a fait descendre l'Esprit Saint sur ce plateau,
17:57au point où ce soir, chacun peut aller au bout de sa démonstration.
18:01Je pense que vous devriez en venir régulièrement avec nous.
18:04Véronique Jacquet qui est avec nous, en tout cas.
18:06Comment ?
18:07Nous l'avions prévu avant, nous en avions parlé ensemble.
18:10Véronique Jacquet, que vous connaissez,
18:12qui intervient régulièrement dans l'émission Enquête d'Esprit
18:14et qui est une catholique fervente
18:17et qui attend forcément quelque chose du pape
18:20et qui attend une ligne, pourquoi pas,
18:24qui attend des signaux.
18:26Est-ce que ce soir, d'abord, est-ce que vous êtes heureuse ?
18:28C'est la question que je posais à M. l'abbé.
18:30Mais est-ce qu'au-delà de ce bonheur furtif,
18:35il y a chez vous une espérance ?
18:37Écoutez, je pense que déjà, il y a quand même un consensus sur le pape.
18:41C'est-à-dire que c'est à la fois une surprise
18:43et en même temps, il a été élu au bout de cinq tours.
18:45C'est-à-dire que ça a été rapide.
18:47C'est le premier pape américain.
18:49Donc moi, j'y vois quand même un symbole très très fort
18:51pour ce pays qui est un pays riche
18:54mais quand même composé d'énormément de pauvres.
18:56Donc la question sociale, elle va être prégnante
18:58et je pense qu'il va bousculer Trump
19:01d'une façon qui va être intéressante
19:03et qu'on va être amené à suivre.
19:06Vous pensez que les cardinaux auront voulu mettre une opposition à Donald Trump ?
19:10Non, non, non, quand même pas, bien entendu.
19:12Mais ils ont quand même été suffisamment audacieux
19:16pour aller chercher un Américain.
19:18Et hier matin, quand le cardinal Rey a dit
19:20« Priez en conscience et prenez deux paramètres en ligne de compte,
19:25c'est-à-dire l'unité de l'Église et le fait de réveiller les consciences »,
19:28ils ont été suffisamment audacieux pour dire
19:30« Voilà, ce pape, on peut lui faire confiance.
19:33C'est un consensus, effectivement, sur la question missionnaire. »
19:36Et je pense que là, il s'inscrit dans le siège du pape François.
19:39C'est-à-dire que c'est un homme qui aime le peuple,
19:41qui aime tous les peuples.
19:43Il a été longtemps missionnaire au Pérou.
19:46Sur les terres incas, il a été évêque quand même d'un diocèse
19:51qui faisait 15 000 kilomètres carrés et qui englobait l'Amazonie.
19:55Donc, c'est pas rien.
19:57Enfin, voilà, les petits peuples de la terre, il les connaît.
20:00En même temps, évidemment, il a sa culture américaine.
20:03Il s'est présenté comme un fils de Saint-Augustin.
20:05C'est un religieux.
20:06Pour moi, vraiment, il est à la croisée des chemins
20:08de tout ce qu'on peut espérer d'un pape.
20:09Et puis, dernière chose, la grille spirituelle.
20:11Il a dit « Le mal ne gagnera pas ».
20:14Et effectivement, il a choisi le prénom de Léon XIV.
20:18Et là encore, il s'inscrit dans le siège de Léon XIII.
20:21Parce que Léon XIII, c'est le pape qui a instauré dans l'église
20:24la fameuse prière à Saint-Michel pour combattre le mal
20:27et pour protéger l'église et le monde du mal.
20:30Alors là, si vous parlez du mal, je me tourne naturellement vers Joseph Massescaron.
20:35Je n'inquiète pas le mal.
20:37Voilà, parce que c'est un des thèmes, monseigneur, favoris de M. Massescaron
20:43qui pense que le diable murmure à notre oreille et qu'il faut combattre.
20:49Et ensuite, après, il nous appartient de l'entendre ou de ne pas l'entendre, bien évidemment.
20:53Évidemment, j'ai été, cette phrase, comme Véronique, comme nous tous ici,
20:57cette phrase, et puis en même temps, lorsqu'il parle de la Vierge de Marie, aussi.
21:01Mais cette phrase, elle est absolument frappante.
21:05Je trouve que, paradoxalement, déjà, je trouve, je vous entends,
21:09il y a beaucoup de choses à dire sur ce pape.
21:11D'abord, c'était dit, c'est-à-dire que c'est le pape également de l'unité d'église.
21:15C'était un peu sous-entendu, mais avant, il était en quelque sorte,
21:19pardon d'employer ce mot, mais une sorte de DRH.
21:22Donc, il était extrêmement liant, il était extrêmement discret,
21:26il était accommodant, et ça, c'est l'unité de l'église.
21:30Et c'est un élément important, puisque c'est ce que tous les chrétiens attendaient,
21:33et pas simplement les catholiques, c'est cette unité de l'église.
21:36Et puis, évidemment, il y a, en effet, la référence à Léon XIII.
21:40Moi, je suis historien, Rerum Novarum, c'est quelque chose qui est extrêmement important,
21:44et pas simplement pour la doctrine sociale de l'église, mais même également pour...
21:47Si vous me permettez, il faut que vous expliquiez les deux...
21:49Des choses nouvelles, pendant Rerum Novarum.
21:51Tout le monde ne pratique pas le latin, bien sûr, même si on parle un peu latin ces derniers jours.
21:58Rerum Novarum.
22:00Novarum, Rerum, c'est la chose.
22:02S-R-E-I, et Novarum, c'est nouveau.
22:05Bon, la chose nouvelle, mais concrètement, c'est-à-dire quoi la chose nouvelle ?
22:08Eh bien, c'est l'instauration de la doctrine sociale de l'église qui a énervé tout le XIXe siècle,
22:14et même au-delà du XIXe siècle, plein de personnes...
22:18De Gaulle a été pour... De Gaulle ne serait pas De Gaulle s'il n'y avait pas eu, pardon, Léon XIII,
22:23s'il n'y avait pas eu cette doctrine sociale de l'église.
22:26Ça, il faut le dire.
22:27Bon, donc c'est quelque chose d'important.
22:28Ensuite, moi, je suis évidemment sensible également à ce rattachement à l'ordre de Saint-Augustin,
22:34puisque Saint-Augustin, c'est en même temps un certain nombre de...
22:37C'est le vœu, c'est en même temps la mission, mais l'ordre de Saint-Augustin.
22:41Pourquoi dites-vous Saint-Augustin ? On a parlé de Saint-Thomas d'Aquin.
22:44Pourquoi dites-vous Saint-Augustin ?
22:45Parce que, pardonnez-moi, lorsqu'on te parlait de Saint-Thomas et on parlait de Léon XIII,
22:50s'il faut parler de Léon XIV, il faut parler de Saint-Augustin.
22:54Saint-Augustin étant antérieur, puisque vous vous demandez des précisions, à bien sûr, à Saint-Thomas d'Aquin.
22:59Et qu'il était membre de cette communauté.
23:01En fait, au XIIIe siècle, il y a un ordre religieux qui s'est créé,
23:04qui s'appelle l'ordre des Augustins, qui a repris une règle écrite par Saint-Augustin lui-même pour sa sœur,
23:09qui était religieuse.
23:11Il y avait un certain désordre dans ce monastère de religieuses,
23:14et Saint-Augustin a écrit une règle qui a été finalement adoptée par un ordre masculin,
23:18les religieux Augustins.
23:20Donc, en fait, il fait partie du clergé qu'on appelle régulier, non pas séculier.
23:23Donc, des ordres religieux, comme le pape François était jésuite, donc religieux,
23:27comme il y a des franciscains, des dominicains, etc.
23:29Lui, il est donc d'un ordre religieux.
23:33Et Saint-Augustin, c'est un immense docteur.
23:36Et c'est quand même vraiment...
23:38Et c'est intéressant, c'est que le pape Léon XIV était un enseignant,
23:42était un professeur.
23:44Et donc, moi, je trouve que dans ce pape, il y a un tout petit peu de Jean-Paul II,
23:48il y a un petit peu de Benoît Seil, il y a un peu du pape François.
23:51Et un peu de Jean-Paul II parce que Jean-Paul II était un pape jeune,
23:54celui-là est jeune et on va l'avoir pour plus de 20 ans.
23:57Et il a 70 ans, Jean-Paul II, je crois, avait 58 ans.
23:5968.
24:0058, mais en fait, on peut l'avoir pour 15 ans.
24:04Donc il y a 10 ans de plus quand même que Jean-Paul II.
24:06Oui, mais quand même.
24:07Pardonnez-moi, c'est aussi un point commun avec Léon XIII.
24:09Avec Léon XIII.
24:10Léon XIII qui a été un pape mortificat.
24:13Jean-Paul II était un pape non-européen polonais en régime communiste.
24:18Et là, on a un Américain avec Trump.
24:22Enfin, il y a quelque chose tout de même, voilà, avec aussi une figure manifestement qui va s'intéresser aux questions sociales.
24:30Il y a du Benoît XVI dans son caractère d'enseignant et sa discrétion et sa connaissance de la curie, très clairement.
24:37Et puis, il y a dans ce souci des pauvres et ce pied en Amérique latine extrêmement fort, ce lien avec la magne latine extrêmement fort, quelque chose du pape François.
24:46Jean-Claude Chénèque, il ne s'est pas exprimé.
24:48Je vais parler très modestement en présence d'hommes d'église éminents.
24:52Et répondre aussi directement à la question que vous avez posée à Véronique.
24:56Il n'y a pas vraiment répondu dès le début.
24:58Vous lui avez demandé si elle ressentait de la joie comme M. Labbé a dit.
25:00« Je ressens de la joie ».
25:01Ah oui, oui.
25:02Alors moi, je ressens de la joie.
25:04D'abord, je trouve qu'il a une bonne bouille.
25:07C'est une analyse théologique qu'on peut retenir.
25:12C'est un peu familier, mais je trouve qu'il a quelque chose quand même de…
25:16Il a la foi réservé, mais il témoigne d'une proximité.
25:19On voit qu'il aime les gens.
25:20Je pense que c'est important.
25:21Alors donc moi, en tant que…
25:22Quand on n'est pape, oui.
25:23Oui.
25:23Et puis même autrement.
25:25Très modestement, en tant que catholique, je ressens cette joie.
25:30Mais vraiment, sincèrement, je la ressens comme sans doute le milliard 400 millions de catholiques dans le monde.
25:37Mais ça fait du bien.
25:39Je vais vous dire pourquoi.
25:41Parce que j'en ai un petit peu marre d'entendre toujours ces crèches qu'on interdit,
25:47ces statues de l'archange Saint-Michel qu'on déboulonne.
25:50Vous voyez ?
25:51Donc je crois que là, il y a aussi un phénomène culturel chez nous.
25:54C'est la chrétiennité.
25:56Et quand je vois cette ferveur, quand je vois ces églises qui se remplissent à nouveau,
26:02ces catéchumens, ces baptêmes, etc., je me dis que la religion, elle est bien vivante.
26:07Et l'élection de ce pape, effectivement, en très peu de temps, montre qu'elle est unie.
26:12Et donc, c'est que des sources de satisfaction et de joie.
26:16Voilà.
26:17Monseigneur Dominique Ré est avec nous.
26:20Il est évêque émérite du diocèse de Frégis-Toulon.
26:22Mais c'est vrai, ce que dit notre ami Georges, il y a une demande de spiritualité.
26:27Tout le monde est d'accord là-dessus.
26:29Alors, elle s'exprime parfois d'une manière différente.
26:30Ça peut être avec l'église de Rome, et puis parfois, ça peut être une autre recherche, notamment chez la jeune génération.
26:37Mais ce qui est frappant dans cette séquence depuis une quinzaine de jours, c'est les images qui nous arrivent de Rome.
26:42C'est la liturgie.
26:44C'est la solennité.
26:46Hier, on parlait d'extra-omnes.
26:49C'est deux portes qui se ferment.
26:51Et je m'amusais en disant, il n'y a pas de badge dans la chapelle Sixtine.
26:57Il y a quelque chose d'immuable, de l'ordre du rite, quelque chose d'apaisant.
27:01La prière, la litanie des saints, que je trouve une superbe prière.
27:05Donc, il y a quelque chose qui touche, mais qu'on soit croyant ou pas, qui touche le plus grand nombre.
27:10Et tout à l'heure, au moment où le pape apparaissait sur la Loggia delle Benizioni, je regardais dans la rédaction, tout le monde était arrêté, croyant ou non-croyant, chrétien ou peut-être pas chrétien.
27:24Donc, il y a quelque chose qui frappe, qui touche le plus grand nombre.
27:29Oui, surtout dans un contexte qui est celui de la sécularisation, etc.
27:33Il y a vraiment un besoin de transcendance, de sacralité, de ritualité.
27:38Et c'est cela aussi que le pape signifie à travers son élection.
27:45Alors, il y a l'expression liturgique et les protocoles qui soulignent cela, mais plus profondément de figures, qui sont des figures tutélaires.
27:54Le pape, c'est d'abord, c'est bien sûr un pasteur, c'est un docteur de la foi, mais il exerce une paternité.
28:02Et cette paternité, je le dis comme évêque, il la reçoit de Dieu.
28:08Et donc, à travers cette figure et tout le processus qui s'est engagé pour prier autour de lui, pour toutes les manifestations de prière,
28:18c'est vraiment trouver dans cette figure du pape vraiment un père.
28:23C'est ce dont on a besoin, notre société a besoin.
28:25Alors, on va voir peut-être un portrait de celui qui est aujourd'hui le 267e pape, qui a choisi Léon XIV comme nom de pape.
28:35Et je rappelle, pour ceux qui arrivent à l'instant sur notre antenne, Robert Francis Prévost.
28:40Prévost.
28:41Non, incroyablement français.
28:43Prévost.
28:44Son père était français, sa mère est italienne.
28:46Je vous propose de voir un portrait de lui, puis on pourra l'écouter dans ses premiers mots.
28:52L'annonce est tombée à 19h13.
28:55Abemus papam.
28:57Le cardinal Dominique Mamberti annonce le nom du nouveau pape.
29:04Et c'est l'américain Robert Francis Prévost, 69 ans, qui est élu.
29:08Originaire de Chicago, il a été ordonné prêtre en 1982, à 27 ans seulement.
29:13Fort d'une vingtaine d'années en Amérique du Sud, il est nommé en 2023 par le pape François,
29:19président de la commission pontificale pour l'Amérique latine,
29:22et préfet du dicastère des évêques, chargé de nommer les évêques du monde entier.
29:26Un homme d'église décrit comme discret et réservé.
29:30Que la paix soit avec vous tous.
29:36Je vous donne un salut de paix.
29:39A toutes les personnes, où qu'elles soient, à tous les peuples, à toute la terre.
29:46La paix.
29:47Que la paix soit avec vous.
29:48Robert Francis Prévost devient le 267e pape de l'histoire.
29:54Le premier américain souverain pontife.
29:57Son nom désormais, Léon XIV.
30:00Et Louis Dauphren est avec nous pour peut-être analyser ce scrutin.
30:04C'est un scrutin qui a été extrêmement court.
30:05Visiblement, il y a eu quatre tours de scrutin.
30:08C'était intéressant d'ailleurs d'imaginer le jeu des pronostics.
30:12Lorsqu'on a vu cette fumée blanche, immédiatement, beaucoup de personnes ont dit
30:17« C'est Paroline ».
30:18Puisque la brièveté du conclave penchait pour Paroline qui était le favori.
30:27Mais la fameuse phrase qui entre pape ressort cardinal du conclave,
30:33eh bien cette phrase va aujourd'hui au cardinal Paroline.
30:37Quatre tours de scrutin.
30:38C'est très court.
30:39C'est plus court que les dernières fois.
30:42Comme Benoît XVI.
30:43Cela dit, ce qui fait sa caractéristique, le fait qu'il ait été mis dans les grands électeurs
30:49et pas forcément dans les papes habillés, c'est qu'il ait été nommé cardinal, créé cardinal il y a peu de temps.
30:55Donc c'est quand même une progression extrêmement rapide.
30:59Et on l'a dit, il était le DRH de l'Église.
31:02Donc ça a joué sans doute là aussi dans cette élection express.
31:10Je retiens le fait que les cardinaux ont réussi à s'entendre alors que quand même la majorité était quand même très élevée.
31:17Il faut-il le rappeler, il fallait avoir 89 voix sur les 135
31:21puisque c'est la première fois qu'il y a autant de cardinaux à devoir se prononcer sur l'avenir de l'Église et à choisir un pape.
31:27Et donc ça veut dire qu'il a dû faire l'unanimité très rapidement au sein des cardinaux.
31:33Alors il y a peut-être, on en avait parlé, une dimension, peut-être un poids financier de l'Église américaine
31:39qui finance beaucoup le denier de Saint-Pierre.
31:41C'est un contributeur très fort du Vatican avec l'Allemagne en particulier.
31:45Donc c'est certain que ça a dû jouer.
31:48C'est-à-dire que l'Église américaine, dites-vous, finance...
31:52Beaucoup le train de vie de l'Église.
31:55Et comment ?
31:55Par le don.
31:56Toutes les églises.
31:57Voilà, toutes les églises financent et donc il y a beaucoup d'argent aux États-Unis.
32:00Et donc c'est normal que...
32:01Mais ce n'est pas nouveau.
32:02Souvenez-vous qu'aux obsèques de...
32:04J'ai déjà pu le dire évidemment ici.
32:05Aux obsèques de Jean-Paul II, il y avait trois présidents américains.
32:09Mais de mon point de vue, Jean-Paul II était un pape finalement beaucoup plus américain
32:12que ne l'est peut-être Prévost.
32:14Parce que Jean-Paul II s'inscrivait dans la logique de l'affrontement des blocs,
32:17la lutte contre le communisme.
32:19Donc on a pu dire qu'à l'époque, l'Église était vraiment l'aumônerie du camp du bien.
32:24Aujourd'hui, les frontières sont beaucoup plus mouvantes.
32:27Et les fronts sont beaucoup plus renversés.
32:28Et finalement, c'est peut-être le moins américain, comme on l'a dit, des cardinaux américains.
32:34Ça va être intéressant d'observer aussi.
32:36Moi, j'ai un petit attachement.
32:38Parce qu'on n'a pas dit encore que Prévost, c'est un nom quand même français.
32:41Il y a une histoire française aux États-Unis qui va peut-être être sujette à enquête.
32:47Parce que c'est intéressant de savoir que les États-Unis auraient pu être français.
32:50C'est intéressant de savoir que ce corridor du Mississippi qui va de Chicago jusqu'à Saint-Louis en allant à le pays d'en haut,
32:59ce qu'on appelle le pays d'en haut, la Louisiane étant le pays d'en bas, c'était français.
33:03Il y a ce qu'on appelle le French Heritage Corridor que des fondations américaines s'emploient à réactiver aujourd'hui,
33:10à faire découvrir.
33:11C'est aussi un héritage français de ces régions.
33:14Parce que ce sont des régions qui ont été découvertes par les Français initialement.
33:18Donc, c'est intéressant cet attachement à l'Europe par son nom.
33:22Et donc, vous voyez, ça le décale beaucoup par rapport à l'image qu'on pourrait avoir, je pense,
33:26à la fois d'un anti-Trump et puis d'un produit stricto sensu de la culture américaine.
33:32Je pense que c'est quelqu'un qui, pour le coup, fera une synthèse beaucoup plus intelligente, sans doute.
33:36– Bon, on aura évidemment, on ne saura pas quels sont les autres cardinaux qui ont été nommés.
33:43– Un dernier mot, Pascal, on ne sait pas quel est son positionnement tellement à l'égard de la liturgie traditionnelle.
33:47Il n'a pas été tellement exposé à cette question-là.
33:50Je sais que c'est un critère qui peut compter sur CNews.
33:53Donc, c'est quand même important de le souligner.
33:55– Pas seulement sur CNews, mais c'est quand même important de le dire.
33:59– Qui comptait aussi pour Benoît XVI,
34:02parce que Benoît XVI n'avait pas de mots assez durs sur la liturgie,
34:05qui était celle d'aujourd'hui.
34:08Et il trouvait qu'elle était très pauvre,
34:10et que c'était une des raisons aussi parfois
34:12que les fidèles se sont espacées ou éloignées des églises.
34:20Mais c'est vrai que, bon, je ne sais pas ce que vous en pensez.
34:22– Mais ça va être intéressant de voir s'il va réparer un peu les choses sur le terrain-là.
34:25– Oui, alors, Monseigneur, c'est un sujet…
34:29Le latin, lorsque, par exemple, tout à l'heure, sur le balcon, sur la loggia,
34:34l'annonce a été faite en latin.
34:36Le latin apporte une forme de mystère, de solennité.
34:40Bon, il se trouve que la messe n'est plus en latin depuis Vatican II.
34:43Et la liturgie est moins puissante qu'elle ne l'était.
34:46Je ne sais pas ce que vous disent vos fidèles.
34:49C'est vrai que ces jours-ci, on voit une liturgie très puissante,
34:52très forte, très marquante.
34:54Alors, comment peut-elle évoluer cette liturgie ?
34:57Je ne sais même pas.
34:58Je ne sais même pas ce que pourrait faire le pape pour changer les choses.
35:02– C'est vrai qu'on est dans un contexte où il y a des fractures
35:06à l'intérieur même de l'Église par rapport à la pratique de la forme ancienne de la liturgie
35:12et qu'il y a sans doute un travail de réparation, d'inclusion qui est à faire.
35:20Il ne s'agit pas de remettre en cause, finalement, tout le Vatican II
35:23et tout ce que le magistère a pu développer ces années durant,
35:29mais ne pas perdre non plus ce lien avec une tradition vivante.
35:35Comment la prendre en compte, l'insérer ?
35:38– Benoît XVI était allé vers des…
35:40– Et c'est ce que l'a fait Benoît XVI, effectivement.
35:41– Voilà, il était allé vers, comment dire, des célébrations de messe plus traditionnelles
35:46et au contraire, François était revenu dessus.
35:50– Voilà, il y a eu effectivement un retour en arrière.
35:52Et là, maintenant, je dirais, la responsabilité par rapport à ces tensions
35:56qui existent toujours, de pouvoir trouver, je dirais, un chemin,
36:00un canal qui soit un canal de paix, qui permette, je dirais,
36:04l'expression de différentes sensibilités, tout en restant fidèle
36:08à la ligne directrice de l'Église et au magistère du pape.
36:16Voilà, c'est un travail, je dirais, de réparation qui convient, à mon avis,
36:20de faire et qui est très important et très urgent.
36:24– Si vous permettez, moi, je voudrais évoquer…
36:26– L'abbé Vincent de Mélo.
36:27– Deux points de la spiritualité de cet homme.
36:30qui est intéressant de connaître d'abord, c'est un religieux augustin
36:34et les religieux augustins ont un lien très particulier avec la Vierge Marie
36:39et particulièrement la Vierge Notre-Dame du Bon Conseil,
36:42au sanctuaire de Gennazzano, près de Rome,
36:44qui est confié au religieux augustin
36:46et qui est vraiment la Vierge Marie qu'il prie.
36:52Et c'est intéressant, dans la chapelle Paulinière,
36:54avant de rentrer en conclave, il priait devant cette Vierge, d'ailleurs.
36:57La même Vierge, première chose.
36:59Deuxième chose, il a parlé du mal.
37:01Il prend le nom de Léon XIII.
37:03Il faut savoir, parce que là aussi, je trouve que sur le pape François,
37:05c'est quelque chose qui est passé sous les radars.
37:07Le pape François a parlé du diable comme aucun pape avant lui.
37:12C'est absolument incroyable.
37:13Le pape Léon XIII est celui dont nous utilisons encore dans l'Église les formules d'exorcisme.
37:20C'est lui qui a écrit le grand exorcisme, le petit exorcisme.
37:23Et le pape François a demandé que la prière à Saint-Michel,
37:28écrite par le pape Léon XIII, soit récitée à nouveau par les prêtres après la messe.
37:33Et c'était une sorte de préoccupation majeure du pape Léon XIII,
37:38à tel point que lorsqu'il a fait imprimer les formules du grand exorcisme,
37:43les rotatives du Vatican à trois reprises se sont brisées nettes,
37:47avec une forme d'attaque démoniaque contre l'impression de cet exorcisme.
37:54Et en fait, il y a, je pense, quelque chose à ne pas négliger,
37:59parce qu'on analyse l'Église avec des considérations finalement très phénoménologiques, très extérieures.
38:05Il ne faut pas négliger la conscience qu'il y a dans l'Église
38:08d'une forme de combat spirituel contre le mystère du mal.
38:11Et je pense qu'à la pointe de cela, les papes en sont particulièrement conscients.
38:18Mais Mgr Rey, dans le diocèse de Fréjuste-Toulon, il y a un exorciste ?
38:23Oui, comme dans la plupart des diocèses.
38:27Il intervient ?
38:28Il intervient, oui, il est sollicité.
38:32Alors il faut toujours un discernement, parce qu'il y a certains qui voient le mal partout.
38:36Mais qui décide s'il intervient ou pas ?
38:38C'est dans un contact personnel avec les personnes qui viennent le trouver,
38:43qu'il y a d'abord une écoute, un discernement, et ensuite...
38:47Mais la hiérarchie de l'Église n'intervient pas ?
38:49Vous, par exemple, vous ne donnez pas votre avis ?
38:51Non, dans la mesure où je donne un mandat comme évêque à un prêtre pour exercer ce ministère,
38:57je dirais qu'il y a une confiance qui lui est donnée pour exercer avec sagesse, prudence, ses prières.
39:05On va découvrir évidemment le cardinal américain Robert Francis Prévost,
39:08et on va découvrir son compte Twitter.
39:10Et sur son compte Twitter, le cardinal Prévost, devenu pape ce soir,
39:13ne ménageait pas Trump, et encore moins J.D. Vance.
39:17C'est des choses qu'on a pu lire ces dernières minutes.
39:21Oui, c'est pour ça que je vous disais que ce qui va se passer aux États-Unis est intéressant,
39:24parce que quand on parlait de tradition, et notamment d'attraction liturgique,
39:30il y a quand même de plus en plus d'Américains qui se convertissent au catholicisme aux États-Unis,
39:35et qui en plus sont attirés par la forme traditionnelle des rites.
39:41Et J.D. Vance, par exemple, est l'un de ces nouveaux convertis.
39:45Et il fait partie de ce courant de pensée intellectuelle qui est très très structuré
39:50et qui veut être force de proposition, notamment dans la société.
39:53C'est-à-dire que c'est un courant qui n'hésite pas à parler du bien commun,
39:57à dire qu'on arrive au bout du bout du libéralisme et d'une économie complètement débridée.
40:03Donc il faut penser au bien commun, il faut voir comment on peut s'occuper des pauvres.
40:07J.D. Vance, par exemple, est très traditionnel dans son approche catholique de la politique,
40:11puisqu'il dit que le premier sanctuaire de la société, c'est la famille.
40:16Il faut reconstruire les familles, il faut faire en sorte qu'elles ne soient plus blessées.
40:19Oui, mais lui a une histoire très particulière.
40:22Il n'a pas connu son père, il a une mère dysfonctionnelle,
40:24il avait des grands-parents dysfonctionnels, il s'est fait tout seul.
40:27Donc il dit, moi je sais comment il faut raccommoder ce tissu-là.
40:30Et il met sa foi vraiment, si j'ose dire, en croisade, il part en croisade.
40:35Alors on va voir comment ce nouveau pape ressent les choses
40:39et se positionne par rapport à ce combat dont l'Église est très traditionnel.
40:44Les mots durs peuvent aussi s'expliquer par le fait que justement
40:47quelqu'un qui a enseigné le droit canonique peut voir quand même d'une manière,
40:53comment dire, avec une certaine retenue, une certaine distance,
40:56ceux qui, les politiques, qui donnent des leçons canoniques à l'Église.
41:00Vous comprenez ce que je veux dire.
41:01Donc il y a eu d'ailleurs une polémique assez forte entre le pape François et M. Vance,
41:08sur Saint-Augustin précisément.
41:10Donc on peut comprendre également la distance qu'il peut avoir.
41:15Je voudrais apporter une nuance là-dessus.
41:17J. Devens appartient à un courant intellectuel qui s'appelle le post-libéralisme.
41:21Il n'est pas dans le courant néo-conservateur américain.
41:24Le post-libéralisme qui est un courant porté essentiellement par les catholiques
41:28plus que par les évangéliques qui étaient vraiment des têtes de pont du courant néo-conservateur.
41:34Et ce courant post-libéral est un courant qui est extrêmement porté
41:38sur la doctrine sociale de l'Église justement.
41:39et sur la notion de bien commun et qui donc n'est pas un courant ultra-libéral
41:45et d'un capitalisme échevelé.
41:47Et c'est là où on va probablement voir se dessiner une ligne de démarcation au fil du temps
41:51entre Trump et J. Devens.
41:53Et je pense que le pape ne peut pas l'ignorer.
41:59Et peut-être anticipe-t-on aussi le fait que J. Devens pourrait succéder à Donald Trump.
42:03Ce qui évidemment est une manière de poser un jalon important
42:07en termes d'influence sur l'histoire du monde.
42:10Et l'Église peut-être anticipe cet aspect-là.
42:13Finalement, Donald Trump passera dans assez peu de temps.
42:16Et ce sera sans doute, sans doute, lui qui prendra les rênes.
42:19Et là, il y aura quand même un dialogue extrêmement intéressant.
42:22Moi, je pense qu'on est tous peut-être impatients.
42:24Et Véronique avait raison de le dire.
42:25Je pense que le dialogue que pourraient avoir J. Devens et le nouveau pape,
42:30ce serait vraiment passionnant d'organiser une disputation entre eux
42:33sur la manière dont l'Église doit aborder les questions économiques.
42:38Le pape François a défriché sur la tyrannie de l'argent.
42:40Il a beaucoup défriché.
42:41Ce serait très intéressant de semer à présent.
42:43Je vous en entends.
42:44Et chacun reçoit cette information différemment ce soir.
42:48Vous l'avez dit plusieurs fois, l'aspect économique de l'Église vous intéresse.
42:53Monseigneur est peut-être intéressé par quelque chose de différent
42:57et peut-être l'importance de la foi, de la raison de la foi,
43:00ce que vous avez dit tout à l'heure, bien évidemment.
43:03Alors, on a interrogé des catholiques, figurez-vous,
43:06je crois dans le 18e arrondissement au Sacré-Cœur.
43:09Et on leur a demandé, les équipes de Sineuse,
43:11leur ont demandé leur sentiment sur cette élection.
43:13Écoutons-les.
43:15Je suis français, je suis très chauvin.
43:17J'aurais préféré qu'ils soient français.
43:18Il faut des gens qui gèrent l'Église aussi
43:22et qui soient aussi bien que l'ancien,
43:24qui a fait pas mal de belles choses.
43:26On espère ça.
43:27Après, voilà, qu'ils soient heureux dans ce qu'ils font
43:30et qu'ils nous rendent un peu heureux aussi,
43:32malgré que je ne suis pas croyant.
43:34Mais voilà.
43:35Ici, donc, on a eu la chance quand même d'être à Paris,
43:38en France déjà, dans un pays de tradition chrétienne,
43:42d'être à Paris devant le Sacré-Cœur.
43:43Et moi, je pense que ça donne envie, voilà,
43:45de respirer, de prendre un nouveau souffle
43:47et de se diriger vers quelque chose de nouveau
43:49et de garder les yeux grands ouverts.
43:51Alors, je dirais avec espérance pour les citoyens
43:54et peut-être avec foi pour ceux qui sont croyants.
43:56Monseigneur Dominique Ré est avec nous ce soir.
43:58Il est évêque émérite du diocèse de Fréjuice-Toulon.
44:00C'est vrai que cette première personne interrogée disait,
44:03bon, j'aurais aimé que ce soit un Français.
44:06La presse française a mis en avant quelques cardinaux,
44:09mais comme la presse espagnole a mis en avant
44:11quelques cardinaux espagnols
44:13et la presse italienne avait mis en avant
44:14quelques cardinaux italiens.
44:16La vérité, c'est que les chances françaises
44:17étaient sans doute faibles.
44:19Oui, c'est difficile de se projeter
44:21à partir simplement de notre attachement national.
44:26Je dirais qu'il faut avoir une vision large.
44:28L'Église est catholique au sens d'universel.
44:32Dans ce fait, ce qui est intéressant
44:35dans la personnalité du nouveau pape,
44:38c'est sa trajectoire, ses origines personnelles.
44:41Père français, mère italienne.
44:45Il a été aux États-Unis, il a été en Église du Sud.
44:49Il a été un homme proche des milieux intellectuels,
44:54en même temps proche du peuple, un homme de contact.
44:55Donc je dirais, de ce point de vue,
44:57il a un parcours qui lui donne une dimension assez universelle.
45:01Et moi, ce que j'attends profondément du pape,
45:05c'est aujourd'hui qu'il guide notre Église
45:09dans un esprit de communion missionnaire.
45:11Communion, c'est-à-dire, comme j'évoquais tout à l'heure,
45:14un risque de fragmentation,
45:16de différentes sensibilités.
45:18On le sent à travers la liturgie,
45:20à travers des prises de position
45:21dans le précédent magistère du pape, François.
45:27Et en même temps missionnaire,
45:29parce que le christianisme, il n'est pas simplement derrière nous,
45:32comme un héritage, il est aussi devant nous.
45:34Il est l'espérance de l'humanité.
45:36Et c'est très intéressant de voir qu'au cœur de cette année,
45:40qui est le jubilé de l'espérance,
45:41on a l'élection de quelqu'un qui a pour mission de l'incarner.
45:46Et puis les choses ont changé,
45:47parce que sur la terre de France,
45:48il y avait une religion qui était dominante
45:50lorsque Léon XIII était à Rome.
45:54Et aujourd'hui, une deuxième religion est présente sur le sol de France
45:57avec une influence certaine.
45:59Oui, tout à fait.
46:00Il y a aussi toute une réflexion sur le rapport avec...
46:06D'une part, on est entre un indifférentisme
46:10et un agnosticisme, un athéisme de beaucoup,
46:15et puis en même temps, parfois, un fanatisme religieux.
46:18Et comment nous, comme chrétiens,
46:20à travers une dimension de dialogue,
46:21on doit vraiment annoncer le Christ avec courage, fidélité, liberté.
46:26Et c'est ce que Dieu attend de nous
46:27et ce que le peuple chrétien attend aussi.
46:30Véronique parlait tout à l'heure de la famille
46:31et combien elle est importante,
46:33combien elle est structurante, bien évidemment.
46:36Mais les droits individuels, bien souvent,
46:39ont pris le pas sur l'esprit collectif.
46:42Et les hommes, les femmes, ont envie, aujourd'hui,
46:46d'avoir leur propre vie, parfois, en tout cas,
46:49je ne sais pas si je l'exprime clairement,
46:51mais en tout cas, de droits individuels pour eux
46:53et parfois, au détriment, pourquoi pas,
46:56lorsqu'ils se séparent, lorsqu'ils divorcent,
46:59de leurs enfants, de leur famille, etc.
47:02Puisque les couples ont du mal à rester longtemps ensemble.
47:07Donc c'est une question qui répond à ce qu'est la famille,
47:10est-ce que la famille recomposée est un modèle,
47:12aujourd'hui, autant de questions que les jeunes gens,
47:15ne se posent pas les jeunes gens, d'ailleurs, à 25 ans,
47:17mais souvent, quand arrivent les 30 ans, 40 ans, 45 ans, 50 ans,
47:22qu'est l'âge où commence parfois une deuxième vie ?
47:25Il y a une atomisation des modes de vie.
47:27Et c'est cela, je dirais, il y a cette perte de sens du collectif.
47:31Mais pour avoir du collectif, il faut avoir des valeurs communes
47:34et rapporter ces valeurs à quelque chose
47:39qui transcendent les intérêts particuliers.
47:42Et je crois, effectivement, on l'évoquait tout à l'heure,
47:44c'est la famille qui est la première cellule de base de la société,
47:49où on apprend à l'altérité, à fonctionner avec d'autres différents.
47:53Et c'est, je crois, un des grands enjeux,
47:56je souligne bien Jean-Paul II,
47:57à un propos de la défense de la vie, de la famille, etc.
48:00L'évangélisation commence par l'incarnation,
48:03Jésus commence sa mission à Nazareth,
48:05et je crois qu'aujourd'hui, c'est, je dirais, à partir de la famille
48:08que ces valeurs fondatrices d'humanité et de socialité sont rendues possibles.
48:12On peut vous évoquer les questions sociétales.
48:16C'est intéressant, justement, de voir que l'Église,
48:19elle ne défend pas un intérêt catégoriel dans la société.
48:22Et finalement, le communautarisme, c'est de l'individualisme à plusieurs
48:24et qui a tendance à fractionner le bien commun d'une société,
48:29d'une possibilité de vivre ensemble et de construire un projet commun.
48:33Et l'Église, elle fonde sa réflexion sur une réflexion anthropologique,
48:37sur le besoin originel de l'homme
48:40et pas sur la revendication émotionnelle fondée sur des souffrances,
48:44des blessures, etc.
48:45Et donc, l'Église a une parole qui va, là-dessus, toujours tranchée.
48:49Et ce qui est intéressant, c'est que le pape François, précisément,
48:51qui était très apprécié des milieux dits progressistes,
48:55de la société progressiste,
48:57tel qu'en politique, on parle du progressisme,
49:00était, là-dessus, extrêmement vigoureux sur ces questions sociétales.
49:04Il était très aimé de ceux qui n'étaient pas catholiques.
49:06Oui, aimé de ceux qui n'étaient pas catholiques,
49:07sauf que sur des sujets...
49:09Et parfois des catholiques, il était plus de défiance.
49:12Oui, bien sûr.
49:13La défense de la vie, la théorie du genre,
49:15sur la loi fin de vie que le président république française,
49:20aujourd'hui, est en train de promouvoir,
49:22il était extrêmement vigoureux.
49:24C'est-à-dire que, pour lui, avec cette conscience
49:26que l'Église a une mission dans ce monde,
49:28de défendre un bien qui est commun à tous les hommes,
49:30et pas qu'aux chrétiens.
49:31Ce n'est pas une revendication catégorielle.
49:33Et je crois que, là-dessus, il faut aussi s'attendre
49:36à ce que, quelles que soient, finalement,
49:38les nuances que va apporter le pape Léon XIV,
49:42il y a un inchangé, quoi.
49:43C'est-à-dire que, vous le dites souvent...
49:44Sur le dogme, c'est difficile de faire évoluer.
49:47Il y a un invariable qui...
49:48Voilà, le pape, quand j'entends un pape conservateur,
49:51non, le pape est catholique.
49:52Donc, il y a en tout cas des éléments
49:55sur lesquels il n'est pas possible de revenir.
49:59L'avortement en fait partie,
50:00le fin de vie en fait partie.
50:01Après, il y a possibilité, je ne sais pas,
50:04d'ouvrir à certaines choses dans la pratique.
50:07Mais, Président, on peut aussi avoir une analyse
50:09très rationnelle et pas confessionnelle
50:11d'un certain nombre de sujets.
50:12La famille, c'est aussi, quand même,
50:14le premier amortisseur social.
50:15Et face à tous les chocs de nos sociétés,
50:18elle reste, finalement, une valeur sûre.
50:21Et vous voyez, vous parliez du mariage.
50:23Nous observons, en France aujourd'hui,
50:26une demande exponentielle de demande de préparation au mariage,
50:30dans les paroisses.
50:31C'est absolument incroyable.
50:33Et qui va de pair avec le renouveau des catéchumènes,
50:37de mon nom de thème.
50:38Mais on a les enfants du divorce,
50:39aujourd'hui, qui s'adressent à l'Église,
50:42pour se préparer au mariage.
50:44C'est-à-dire que là, il y a quand même le sentiment
50:46que l'Église a quelque chose à dire
50:49pour offrir une solidité et un projet de vie,
50:51et tracer un projet de vie,
50:53parce que le Christ est un rocher.
50:56Et que le Seigneur les accompagne.
50:58Et l'Église a une parole à transmettre.
50:59Mais c'est du sujet très douloureux, bien évidemment.
51:02Parce que ces enfants ont parfois...
51:04Ils ont souffert.
51:05Et tous les enfants souffrent.
51:07Bien sûr.
51:07Du divorce de leurs parents.
51:08Évidemment.
51:10Mais parfois aussi,
51:12les choses peuvent se raccommoder.
51:16Dans le temps de l'amour,
51:17on oublie toujours le dernier temps,
51:19qui est le temps de la réconciliation.
51:20Et que ceux qui se sont parfois quittés,
51:23qui se sont aimés,
51:24qui ont divorcé,
51:25peuvent se réconcilier.
51:27Ça s'appelle l'espérance.
51:28Ça s'appelle l'espérance.
51:29Ça s'appelle l'espérance.
51:30Le temps de la réconciliation.
51:34On n'est pas arrivé au bout.
51:36Qu'il y a encore une autre étape à vivre.
51:38Et précisément,
51:38je pense qu'on a des jeunes aussi
51:40qui aujourd'hui espèrent
51:42et ont une espérance chevillée au corps
51:45de ne pas reproduire forcément
51:48des souffrances qu'ils ont pu connaître.
51:50L'espérance,
51:51et aussi justement les paroles de Léon XIV,
51:54le mal ne gagnera pas.
51:56Par essence,
51:57ça ouvre sur l'espérance.
51:59Pardonnez-moi,
52:00mais un pape ne peut pas dire autre chose.
52:03Je veux dire,
52:04un pape ne peut pas dire
52:05le mal va gagner.
52:06Et c'est bien la difficulté d'ailleurs.
52:09Et il a raison de le dire.
52:11Maintenant,
52:12on a quand même décrypté
52:13ce qu'il y avait derrière cette phrase.
52:18Le mal ne l'emportera pas.
52:19On a dit quand même
52:20que pour lui,
52:20c'était essentiel le combat spirituel.
52:22Oui, bien sûr.
52:23Les papes,
52:24mais là,
52:24il l'assume.
52:25Dès sa première prise de parole,
52:27c'est très très important.
52:29Et il ne faut pas oublier non plus
52:30que quand les cardinaux
52:31sont entrés en prière
52:32pour avoir un choix éclairé
52:34sur le futur souverain pontife,
52:36le cardinal Rey leur a dit
52:38vous priez pour le futur pape,
52:41pour le bien de l'Église
52:43et pour le bien de l'humanité.
52:45C'est-à-dire que ce pape qui est choisi,
52:46il est offert à toute l'humanité.
52:48Et je voudrais juste préciser quelque chose
52:50quand on fait des projections
52:53sur les intentions sociétales du pape,
52:55qu'est-ce que cela pourrait être
52:57et qu'on repart finalement
52:58dans le fait qu'il pourrait encore
53:00et toujours s'adresser aux périphéries.
53:01D'abord,
53:02il ne faut pas oublier
53:02que les nouvelles périphéries,
53:03c'est quand même la vieille Europe
53:05qui est complètement déchristianisée.
53:06Donc,
53:06il faudrait peut-être commencer par là.
53:08Et il a un père français,
53:09donc on espère qu'on aura la chance
53:10de le voir en France
53:12un peu plus souvent
53:12que le pape François.
53:15Voilà.
53:15Et puis,
53:16la deuxième chose,
53:17c'est que les catholiques,
53:18eux,
53:18qui découvrent ce nouveau pape,
53:21espèrent qu'il soit nourri
53:22dans leur foi,
53:23qu'il soit conforté dans leur foi
53:25et qu'il reçoive un enseignement.
53:26Et on va l'attendre
53:27sur sa première encyclique.
53:28Ça va donner le tempo aussi
53:30de son pontifica.
53:31Ça va être intéressant également
53:32de voir,
53:33je disais tout à l'heure
53:33qu'il est donc arrivé
53:34avec la camaille rouge,
53:37avec l'étole également.
53:38Et puis,
53:38il y a un troisième signal
53:40qui sera donné.
53:41C'est où habitera-t-il ?
53:43Puisque François habitait
53:44à Sainte-Marthe.
53:47Alors que les papes,
53:49les autres papes
53:49ont toujours habité
53:50dans le palais apostolique.
53:54Donc ça,
53:54ça va être intéressant.
53:55Oui, tout à fait.
53:56Dont l'appartement est modeste,
53:57faut-il le rappeler.
53:58Oui, extrêmement modeste.
53:59Le palais apostolique,
54:00c'est un nom.
54:01Et dans Jean-Paul II,
54:03dans cet appartement,
54:04tous les matins,
54:05célébrait une messe privée
54:06et recevait des gens.
54:08C'est-à-dire qu'il a reçu
54:09des centaines de milliers
54:10de personnes
54:11dans un contact
54:12assez intimiste.
54:12Moi, j'ai pu en bénéficier.
54:14Et vous confirmez
54:15que cet appartement
54:16est extrêmement modeste.
54:17Oui, extrêmement modeste.
54:18Cette chapelle
54:18est extrêmement modeste.
54:20En fait,
54:20il crée un lien
54:21avec les gens.
54:22C'est toujours le même appartement.
54:23C'est toujours le même appartement.
54:24C'est toujours le même appartement
54:26où tous les papes
54:26ont été depuis la nuit des temps.
54:28À chaque petit déjeuner,
54:29Jean-Paul II
54:29avait aussi des gens à sa table.
54:30C'est-à-dire que
54:31Jean-Paul II,
54:32lui, avait préservé
54:34ce lieu un peu d'intimité
54:35mais a reçu
54:36des centaines de milliers
54:38de gens dans ce lieu.
54:40Donc, effectivement,
54:42ça correspond probablement
54:43à des besoins personnels
54:44qui sont différents
54:45mais c'est aussi...
54:47Disons que ce n'est pas
54:47une tour d'ivoire
54:48qui le coupe du monde.
54:49Il est 21h.
54:50Je sais que Gauthier Le Bret
54:50va prendre la parole
54:53avec Lélie Mathias
54:54dans une seconde.
54:55Est-ce qu'on peut entendre
54:56peut-être
54:56quelques fidèles
54:57qui ont été interrogées,
54:58je crois,
54:58à Notre-Dame,
54:59Benjamin Nau.
55:02Je pense que
55:03si on a un pape américain,
55:05c'est peut-être
55:06que du lobbying
55:07a été fait
55:07par Trump
55:09vis-à-vis des cardinaux
55:11qui pouvaient influencer
55:12l'élection.
55:13Les États-Unis
55:14étaient un peu
55:14en train de s'isoler
55:15récemment.
55:16On peut penser que
55:17peut-être que
55:18de mettre un pape américain,
55:19c'est un mouvement
55:19justement pour unifier
55:21un peu au niveau
55:22de la religion catholique.
55:24J'ai pas mal
55:25d'amis américains
55:25ou américaines plutôt
55:27qui m'ont tout de suite
55:28envoyé des messages
55:29en me disant
55:29c'est bien,
55:30c'est un contre-pouvoir
55:31pour Donald Trump
55:32et moi j'ai pensé ça aussi.
55:34Chacun y va
55:35de sa première analyse.
55:37Je me suis intéressé.
55:38Alors Léon XIII,
55:39j'ai découvert évidemment
55:40Léon XIII,
55:41c'est l'être humain
55:42le plus vieux
55:43à avoir été filmé.
55:44Il y a des images,
55:46alors ça c'est tout à fait
55:46étonnant.
55:47Le premier pape
55:49à être aussi scénarisé.
55:52Et alors je me suis intéressé
55:54à Léon Ier
55:56qui était le 45ème pape
55:57de l'église catholique
55:58du 29 septembre 440
56:00jusqu'à 461.
56:04Le pape Léon
56:04s'avance les mains nues
56:05au devant du terrible Attila
56:07et de ses un.
56:09Il réussit à le détourner de Rome.
56:11Il eut moins de chance
56:12trois ans plus tard
56:12en 455
56:13s'il obtient des vandales
56:15qu'ils épargnent les Romains.
56:15Ils assistent impuissants
56:17au pillage de la ville.
56:18Ce pape a souligné
56:19Benoît XVI
56:20et valoie de manière aiguë
56:23la responsabilité
56:24du successeur de Pierre
56:25dont la mission est unique
56:27dans l'église
56:27car seul cet apôtre
56:29a reçu ce qui a été annoncé
56:31aux autres
56:31tant en Orient
56:33qu'en Occident.
56:36Je vous vois songeur
56:38monseigneur.
56:40Je n'ai pas l'habitude
56:41voyez-vous
56:42de gens qui pensent
56:43autour de cette table
56:46bien souvent
56:47bien souvent
56:49ils prennent la parole
56:51et après
56:51ils pensent
56:52ils ont dit
56:53bon je vais vous remercier
56:55parce que
56:55ça a été un moment
56:56vraiment intéressant
56:58et puis vous nous avez guidé
56:59vous nous avez aidé
57:01avec évidemment
57:02beaucoup de prudence
57:03pour saisir
57:06ce que sera
57:07et c'est bien normal
57:08ce nouveau pontificat
57:10qui commence
57:11je vois que notre ami
57:13Gauthier Lebrecht
57:14est là
57:14je voulais saluer
57:15Benjamin Hannaud
57:16on avait prévu
57:17figurez-vous
57:18de choses un peu plus prosaïques
57:19pardonnez-moi monseigneur
57:21mais bien sûr
57:22je vois que
57:23je vois quand même
57:25que ça vous intéresse
57:27bon
57:28et Benjamin Hannaud
57:29est en régie
57:30avec nous ce soir
57:31et avec
57:32notre ami
57:33Eliott Desval
57:33ils étaient tous les deux
57:34au Parc des Princes
57:35hier soir
57:35ils ont quasiment grandi
57:37avec le Paris Saint-Germain
57:38et le Paris Saint-Germain
57:39figurez-vous
57:40est en finale de Ligue des Champions
57:41tout ça est bien trivial
57:43je vous l'admets
57:44mais il n'empêche
57:45qu'on avait prévu
57:46qu'ils viennent tous les deux
57:47nous parler
57:48de cette rencontre
57:49ce sera une autre fumée blanche
57:51exactement
57:51mais ça sera évidemment
57:52pour un autre jour
57:54mais je les salue néanmoins
57:55parce que leur émotion
57:56mais
57:57c'est la communion aussi
57:59le sport
58:00c'est partager
58:01quelque chose ensemble
58:03et effectivement
58:04quand ça se passe bien
58:05ça peut être formidable
58:07c'est un lien
58:07par exemple
58:08il y a beaucoup de pères
58:10qui prennent parfois
58:11un abonnement
58:13au Parc des Princes
58:13pour partager quelque chose
58:15avec leur enfant
58:15parce que ce moment là
58:17quand ils vont au stade ensemble
58:18leur enfant a 12 ans
58:2013 ans
58:2014 ans
58:21c'est parfois le seul moment
58:22de la semaine
58:24où ils vont ensemble
58:25ils prennent pourquoi pas
58:26le métro
58:26ou dans une autre ville de France
58:27ils passent ensemble
58:28avec un frère
58:29deux frères
58:30et ces souvenirs là
58:31ce moment là
58:33qui est créé
58:34toute leur ville
58:35s'en souviendront
58:36moi j'avais fait l'expérience
58:37dans ma propre famille
58:38mon père m'amenait
58:39chaque fois
58:40au stade Geoffroy Guichard
58:41il était un grand admirateur
58:43des Verts
58:43et c'était vraiment
58:45les moments
58:45où je pouvais le rencontrer
58:47on partageait
58:48une aventure commune
58:50et bien exactement
58:50et voilà
58:51il y avait un lien
58:52et tous les petits enfants
58:53se souviennent de ça
58:55ils ont souvent découvert
58:56le football
58:56avec leur père
58:58mais oui moi
58:58à 15 ans
58:59j'avais un abonnement
59:00au Paris Saint-Germain
59:01donc j'y allais
59:01très régulièrement
59:02et c'était effectivement
59:04un moment extrêmement
59:05fort de communion
59:07il est 21h04
59:09merci
59:09vraiment merci
59:10grandement à vous
59:12Emmerick Pourbet
59:13est avec nous
59:14sur la place Saint-Pierre
59:16Emmerick
59:16qui va pouvoir
59:17nous rappeler
59:18les conditions
59:19et la rapidité
59:20et puis
59:21si vous saviez
59:22si vous pouviez savoir
59:24quels sont les autres
59:25cardinaux
59:25qui ont été nommés
59:27
59:28vous nous donneriez
59:29une information
59:30tout à fait passionnante
59:31cher Emmerick
59:33bonsoir
59:33Gauthier Lebret
59:34dans une seconde
59:35merci beaucoup Pascal
59:41oui effectivement
59:41alors cette information
59:42elle nous intéresse tous
59:44mais il se pourrait
59:46qu'on ait à attendre
59:48quelques jours

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