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Avec un modèle innovant mêlant économie circulaire, pièces détachées de seconde main et vrac en libre-service, Carter-Cash repense l’équipement automobile. Thierry Deuzé, son directeur général, nous explique comment cet engagement s’est concrétisé, depuis l’ouverture de son magasin pilote en 2022, jusqu’à la refonte des conditions de travail pour ses salariés.

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Transcription
00:00L'invité de ce Smart Impact, c'est Thierry Dezé, bonjour.
00:10Bonjour, merci de bien savoir.
00:11Vous êtes le directeur général de Carter Cash en scène qui existe depuis 2002.
00:16C'est combien de magasins, combien de garages aujourd'hui ?
00:18Alors aujourd'hui on parle de magasins chez Carter Cash, nous sommes des distributeurs, discounters d'ailleurs.
00:23Et nous avons un peu plus de 100 magasins parce qu'on en a 90 en France, 9 en Espagne et 4 en Italie.
00:28Et quels produits, quels services vous proposez ?
00:31Alors, on propose des produits effectivement, on est sur le marché de l'entretien automobile.
00:35Et donc sur ce marché-là, deux équilibres très très forts, le marché du pneumatique et après le marché de la pièce détachée,
00:43tout ce qui est là pour entretenir les véhicules existants sur le parc roulant.
00:46Ça veut dire que les pneumatiques, on les achète chez vous mais vous ne les installez pas ?
00:49Si.
00:50Ah, vous les installez aussi.
00:51Alors on parle de magasins parce qu'avant tout on a un métier de distributeur.
00:54Ok.
00:55Mais bien évidemment il y a des produits de type le pneumatique où la prestation est contrainte.
00:58Et donc on a des ateliers avec nos magasins dans lesquels on a des prestations courtes
01:03puisqu'on change les pneus et aussi on fait les vidanges.
01:05Les vidanges d'ailleurs, premier impact par rapport à l'environnement.
01:08Oui.
01:09On fait le choix de faire les vidanges puisque aujourd'hui c'est une clé d'entrée sur l'entretien automobile extrêmement important.
01:14Et on préfère les faire dans nos ateliers que de voir des vidanges sauvages qui se font en bout de parking ou sur les trottoirs
01:20et on ne sait pas ce que devient l'huile.
01:21En tout cas, passant dans nos ateliers, les vidanges permettent de nous garantir aussi l'environnement par rapport aux huiles usagées.
01:27Oui, parce que votre enseigne, elle nous intéresse particulièrement ici à Smart Impact
01:31parce qu'il y a un engagement des actions en matière environnementale notamment qu'on va détailler.
01:37Déjà, depuis quand c'est un enjeu stratégique pour vous ?
01:40Depuis toujours.
01:41Création 2002, vous aviez déjà ça en tête ?
01:43Oui, toujours, mais avec un focus assez particulier.
01:46En 2002, c'est une création.
01:47Juste un petit résumé, on appartient au groupe Mobivia, la maison mère de Roto, qui a plus de 55 ans.
01:52Et nous, on a démarré effectivement le 1er mars 2002 avec notre premier magasin sur Paris.
01:57Mais dès le départ, on savait qu'on allait s'adresser à une clientèle qui, elle, était ce qu'on appelle une clientèle de masse
02:03qui est très focussée sur le prix.
02:05Et donc, en étant focussé sur le prix, dès le départ, on était dans une économie frugale.
02:10On va appeler ça comme ça.
02:11Et donc, dès le départ, on avait une dimension RSE qui était déjà, je vais prendre différents exemples avant de parler du produit,
02:17mais déjà sur les bâtiments.
02:2090% de nos magasins sont des friches industrielles.
02:22Donc, on ne construit pas de nouveaux magasins, mais on s'implante sur des sites déjà existants.
02:26Et donc, déjà là, on était dans une démarche, pas seulement économique, mais derrière environnementale sur le bâtiment.
02:32Une deuxième dimension sociale et sociétale, c'est la promotion interne chez nous qui est extrêmement importante.
02:36On a des métiers assez simples. On a une mécanique simple et haute.
02:40Donc, on est assez ouvert sur les jeunes courageux qui veulent venir travailler chez nous.
02:45Et du coup, là aussi, ça nous permet d'avoir une belle promotion interne.
02:48Aujourd'hui, plus d'un tiers de nos directeurs de magasins ont démarré monteurs-vendeurs dans nos ateliers ou dans nos magasins.
02:53Donc là aussi, pour nous, c'est une forte dimension sociale.
02:56Je vous ai parlé des friches, je vous ai parlé du social avec nos équipes.
02:58Bien évidemment, les produits.
02:59Et dès le départ, notre approche sur le produit, étant des discounters, il est sur le prix, bien évidemment, la qualité et la disponibilité.
03:07Mais étant sur le prix, il faut qu'on trouve toutes les solutions pour que nos clients puissent trouver un intérêt sur l'entretien de leur véhicule.
03:13Donc, on parle de seconde main très vite, en fait, de pièces auto d'occasion.
03:18Parce que ce n'était pas, d'ailleurs, ça n'est pas encore totalement aujourd'hui, mais ce n'était pas naturel.
03:22Oui, tout à fait. Alors, assez rapidement, on s'est positionné sur des marchés où l'offre était déjà existante.
03:28Je vais prendre l'offre la plus ancienne qu'on a chez nous.
03:30C'est tout ce qu'on appelle les pièces tournantes, sans vouloir faire de mécanique.
03:33Mais aujourd'hui, les transmissions, les démarreurs, les internateurs, toutes ces pièces qui peuvent être des pièces de renouvellement,
03:40depuis déjà très longtemps, notre offre unique au magasin est une pièce de reconditionné.
03:46Donc ça, ça existe depuis très longtemps.
03:47Et puis après, au bon an, mal an, on a avancé sur d'autres marchés.
03:51Je peux vous prendre l'exemple de la batterie.
03:53On a une batterie qui s'appelle Regain.
03:55C'est une batterie recyclée, puisque la batterie, distribuant des batteries neuves,
03:58on a aussi la possibilité de récupérer des batteries.
04:01Et avec la récupération de nos batteries, on sait en remettre sur le marché
04:04avec le même niveau de qualité et d'onde de garantie.
04:08Et avec toujours la volonté d'aller plus loin dans cette démarche d'économie circulaire,
04:12vous avez ouvert une sorte de magasin pilote fin 2022 dans le Nord.
04:17Alors, en quoi il pousse le curseur encore un peu plus loin ?
04:21Il a tous les droits, ce magasin.
04:22C'est un magasin qui existait déjà, qui était dans le bon rythme de l'entreprise et de son développement.
04:27Mais par contre, on lui a donné carte blanche avec une équipe spécialisée sur le développement durable.
04:32En disant, vous êtes là notre R&D, notre laboratoire pour nous trouver la prospection des produits,
04:39la prospection des attentes clients.
04:41Puisqu'aujourd'hui, sur notre cœur de métier, qui est le métier du discount,
04:45il ne faut pas oublier que nos clients, avant tout, leur préoccupation, c'est la maîtrise budgétaire de l'entretien de leur véhicule.
04:50Mais dans ce cadre-là, si en plus on peut trouver une solution qui est bonne pour leur porte-monnaie,
04:54qui est bonne pour leur véhicule, mais en plus qui est bonne pour l'environnement, là on a tout réussi.
04:58Mais est-ce que ça veut dire que ce magasin, vous dites, il a carte blanche, même en étant moins rentable que les autres ?
05:04C'est ce que j'entends.
05:04Non, bien évidemment, il y a des enjeux de rentabilité.
05:08Mais aujourd'hui, en ayant le concept de base, ils viennent additionner beaucoup de tests différents.
05:13Je vais en prendre quelques exemples.
05:14Par exemple, c'est grâce à eux qu'on a pu mettre en route ce qu'on appelle les barres à huile,
05:19et donc le fait d'aller sur le vrac pour des conditionnements d'huile.
05:23On est parti d'un critère tout simple aujourd'hui.
05:25Les ventes de bidons d'huile se font ou en 5 litres ou en 1 litre.
05:28Mais l'âge moyen des véhicules de notre client, il a plus de 16 ans.
05:31Et donc sur ce type de véhicule, on a des carters, des contenants d'huile qui sont en 3, 4, 5 litres.
05:37Donc tous les clients n'ont pas besoin de 5 litres.
05:39Et donc avançant sur une disponibilité en vrac, ça permet de répondre au moindre coût,
05:44puisque aujourd'hui le client n'est plus contrat à devoir acheter un bidon de 5 litres, mais bien la quantité disponible.
05:49On produit moins de plastique, évidemment.
05:50Du coup, maîtriser son budget et derrière, toute la maîtrise qui est moins de contenants, moins de transport, etc.
05:57Et donc totalement vertueux en termes d'environnement.
06:00Mais alors, le vrac, c'est la première fois que j'en parle dans...
06:04Vraiment, bravo pour l'initiative et l'idée, mais dans les autres secteurs, c'est toujours une question de logistique derrière.
06:09Parce qu'on ne vend pas de la même façon en vrac, ou évidemment, quand c'est emballé.
06:13Comment vous avez relevé ce défi ? Est-ce que c'était si compliqué que ça ?
06:15Ce qui était compliqué, c'était de faire adhérer les industriels, les fournisseurs.
06:20Parce qu'aujourd'hui, dans leur mécanique, dans leur tradition, on vend dans des fûts quand on vend directement à l'atelier,
06:25on vend dans des bidons quand on vend au client final, comme on le fait dans notre activité bistoussi.
06:30Mais aujourd'hui, le vrac n'est pas démocratisé pour le client final.
06:36Et donc, il a fallu beaucoup travailler sur trouver les partenaires, les associés, pour pouvoir avancer.
06:42Du même niveau, quelques années précédemment, on a mis en place une huile régénérée.
06:49C'est-à-dire que c'est une huile qui, suite aux huiles de vidange qu'on a récupérées,
06:52qui permet d'être traitée avec des procédés d'additifs, qui permet de repartir sur une huile de deuxième vie.
07:00Et bien là aussi, il a fallu qu'on se batte face à des industriels,
07:03pour des raisons de monopole et de marché existants, et d'être un peu à l'initiative.
07:06Donc, ça nous a pris un peu de temps.
07:07Mais aujourd'hui, dans tous nos magasins, on trouve de l'huile régénérée disponible,
07:10ce qui permet de le réemploi, et ce qui permet aussi, par rapport à la typologie de nos clients,
07:15de répondre à leurs contraintes budgétaires.
07:17Est-ce que vous êtes à l'origine d'une filière, ou est-ce qu'il faut que la filière existe pour pouvoir vous lancer ?
07:24Vous voyez ce que je veux dire ?
07:25C'est-à-dire, pour proposer un nouveau produit de seconde main, il faut quand même avoir un écosystème derrière.
07:30Exactement. Nous sommes des distributeurs.
07:32Et donc, toute la démarche des produits que l'on peut avoir sur la quête de l'amélioration de l'environnement,
07:37parce qu'il ne faut pas oublier que notre activité est une activité polluante,
07:40la voiture est une activité polluante, la fabrication de pneus ou de pièces peut être polluante,
07:45et donc notre combat est d'accepter que nous sommes des pollueurs,
07:48et donc de tout faire pour pouvoir le réduire.
07:50Mais on ne peut pas le faire tout seul.
07:51En tant que distributeur, on n'a pas cette démarche et cette faculté à produire,
07:56et donc il faut trouver les bons partenaires.
07:57Les exemples que je vous ai pris sur le bar à huile, sur l'huile régénérée, sur la batterie,
08:02parce qu'on a construit une relation de confiance avec des fournisseurs à qui on travaille déjà,
08:06et qui ont cru à cet engagement.
08:07Il y a aussi la dimension sociale, sociétale, vous en avez parlé tout à l'heure,
08:11mais vous avez travaillé sur les chaînes de montage des pneus
08:16pour améliorer les conditions de travail des salariés.
08:19Je veux bien que vous nous expliquiez ça.
08:20Alors, métier de masse.
08:21Donc notre métier est de, effectivement, avoir des flux importants dans nos magasins et dans nos ateliers.
08:27Et donc aujourd'hui, on a avancé avec un de nos fournisseurs, pareil que sur le produit,
08:31alors que là, on est sur les machines d'atelier,
08:33mais pour améliorer les conditions de travail de nos monteurs-vendeurs,
08:37qui, eux, sont effectivement à dérive intense de montage de pneus tous les jours.
08:41Et puis, c'est une chaîne de montage qui permet,
08:44dès le démontage de la roue jusqu'au changement du pneu à son équilibrage,
08:48d'avoir moins de portes de charge, d'avoir moins de postures compliquées,
08:51qui permet de positionner le pneu en hauteur, de l'amener à la machine,
08:54et donc de faciliter l'ensemble du poste de travail entre le montage et le démontage des pneus.
08:59Est-ce que vous voyez déjà les résultats ?
09:01Oui.
09:02Je ne sais pas, par exemple, sur les arriérés maladies ?
09:04Alors, ça commence à se mesurer, parce qu'on est emploi au déploiement.
09:07Par contre, là où on le mesure, c'est tout de suite sur la satisfaction de nos collaborateurs.
09:10De suite, ils nous disent, les plus anciens, un peu référent-terre au changement,
09:14ça va moins vite.
09:15Oui, mais par contre, c'est mieux pour tes conditions de travail.
09:17Et puis, les plus nouveaux qui découvrent le métier se disent, c'est quand même très, très facilitant.
09:22C'est un métier physique, de monter des pneus toute la journée.
09:25Et donc, ils reconnaissent très rapidement, nos équipes, l'efficience par rapport à leur santé.
09:31Et ce sont souvent des pneus rechappés, des pneus de seconde main, juste ?
09:35Alors, on a des pneus reconditionnés.
09:38Il faut savoir que le groupe Mobivia a investi il y a quelques années dans la reprise d'une usine à Béthune,
09:43une ancienne usine Bridgestone.
09:45Et on lançait une marque, Léonard, qui est un pneu reconditionné,
09:48qui est distribué dans nos magasins, ainsi que chez Noroto et Midas,
09:51les différentes enseignes du groupe Mobivia.
09:53Et donc, ces pneus ont aussi la vertu du réemploi des pneus déjà en circulation,
09:59qu'on récupère auprès de nos clients et qui peuvent être mis sur le marché.
10:02Et aujourd'hui, ces pneus représentent à peu près 5% de ce qu'on distribue sur le marché.
10:06Donc là aussi, c'est un nouveau produit, puisque ça n'a plus de quelques années, avec la marque Léonard.
10:11Ça nous permet d'avoir des produits recyclés, reconditionnés,
10:14qui ont une garantie de 4 ans pour rassurer les clients
10:17et qui, derrière, effectivement, réutilisent beaucoup moins de CO2 par rapport à la fabrication d'un pneumatique.
10:24Évidemment. Merci beaucoup Thierry Dezé et à bientôt sur Bsmart4Change.
10:28On passe à notre débat, comment rendre les énergies renouvelables plus désirables.

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