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Sauvetage de ArcelorMittal, Socialistes pris pour cibles pendant la manifestation du 1er mai, présidence du PS... Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, député PS des Landes et candidat à la présidence du Parti socialiste, est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 05 mai 2025.

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Transcription
00:01RTL Matin
00:01Et tout de suite c'est l'invité de RTL Matin, Thomas.
00:05Vous recevez aujourd'hui Boris Vallaud, député des Londres.
00:08Il est aussi le président du groupe socialiste à l'Assemblée
00:10et candidat au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste.
00:13Bonjour et bienvenue sur RTL, Boris Vallaud.
00:15Bonjour, merci de votre invitation.
00:16Le Télégramme fait sa une ce matin sur François Bayrou.
00:19Budget, la drôle d'idée de François Bayrou.
00:21Cette drôle d'idée c'est un référendum que le Premier ministre appelle de ses voeux
00:24sur la réduction de la dette.
00:25Est-ce que c'est une bonne idée de demander aux Français leur avis sur le budget en clair ?
00:30Mais ce que je trouve curieux, c'est effectivement cette idée
00:34qui surgit dans l'esprit de François Bayrou,
00:36avant tout débat parlementaire,
00:38avant toute discussion avec les députés, les sénateurs
00:42sur la construction de ce budget.
00:46On a l'impression que ça relève plus de l'agitation que de la méthode.
00:49Quelle question va-t-il poser aux Français ?
00:51Vous savez, un budget, c'est des centaines et des centaines de pages, de chiffres.
00:55Et donc on a le sentiment qu'au fond c'est un nuage de fumée,
00:59une forme de grand désbrouffe, d'esquive d'un débat de fond.
01:04Préférez la forme à la question ?
01:06Probablement qu'il peut en avoir le désir.
01:11Mais que les Français soient interrogés n'est pas en soi une mauvaise idée.
01:17Je rappelle qu'il y a quelques mois encore, M. Bayrou suggérait
01:21que s'agissant de la question du référendum, on interroge les Français.
01:23Qu'à cela ne tienne ?
01:25Mais je crois que là, la proposition qu'il fait me paraît relever de l'improvisation.
01:31D'ailleurs, j'ai compris que celui qui détient le pouvoir d'interroger les Français
01:35par référendum, le président de la République, l'a appris de la même manière que vous, par la presse.
01:39Pourtant, ça simplifierait les choses.
01:40Soit les Français votent oui et ça légitime le budget, soit ils votent non et on passe à autre chose, non ?
01:44Finalement, c'est eux qui décideraient de censurer ou pas le gouvernement.
01:47C'est un principe d'annualité budgétaire, donc ça ne dispenserait pas que chaque année
01:51nous votions un budget.
01:53Ça ne dispense pas d'un débat parlementaire.
01:55Et je crois que le débat parlementaire, il est nécessaire.
02:00Il est nécessaire à, y compris, l'information des Françaises et des Françaises.
02:06Je crois qu'ils sont très désireux qu'il y ait plus de justice fiscale, qu'il y ait plus de solidarité nationale
02:11que ceux qui le peuvent, participent plus et mieux à cette solidarité
02:16que ceux qu'on a mis à contribution maintenant depuis des années et des années.
02:20Vous en êtes tout de vos envies de censure en ce moment au Parti Socialiste ?
02:23Je ne fonctionne pas par envie de censure.
02:25L'opposition a des droits constitutionnels, dont la possibilité de déposer une motion de censure,
02:31de la voter.
02:33Nous ne nous perdissons pas, par principe, de nos droits constitutionnels.
02:37Bon, décidément, l'exécutif cherche des moyens de gouverner autrement, visiblement,
02:41puisque le chef de l'État va lancer, lui, une convention citoyenne sur les temps de l'enfance.
02:45Elle devrait se mettre au travail en juin.
02:47Est-ce que ça, vous y êtes favorable ?
02:49Écoutez, que l'on débatte avec les premiers concernés de ceux qui concernent leur vie,
02:55ne me scandalise pas, ne me déplaît pas.
02:58Ça ne sent pas l'enthousiasme débordant, quand même.
03:00Il y a eu déjà une conférence de consensus sur les rythmes scolaires, par exemple,
03:03il y a quelques années, qui avait conduit à la semaine de cinq jours.
03:08Le gouvernement actuel, sous la présidence de M. Macron, il y a plutôt mis fin.
03:14Mais c'est quand même une bonne idée de mettre ces sujets, les journées d'école trop longues,
03:18trop de vacances, pas trop de vacances.
03:19Les rythmes scolaires, je rappelle que c'est ce gouvernement qui a préféré, j'allais dire,
03:27raccourcir, enfin, rallonger la durée des journées, donc raccourcir la semaine, que l'inverse.
03:31Donc, la question n'est pas seulement celle de faire des conventions citoyennes,
03:35il y en a eu qui ont été intéressantes, il s'agit d'en tirer des conclusions
03:38et de respecter ce que disent ces citoyens dans ce cadre-là.
03:44Ça n'a pas été le cas, par exemple, sur la convention sur le climat.
03:47Boris Vallaud, ce lundi marque le début d'une semaine de grève à la SNCF.
03:50Ces grèves sont-elles légitimes ? Est-ce que vous soutenez les grévistes ?
03:53Écoutez, les revendications des agents de la SNCF, les conditions de travail, de rémunération,
03:59la qualité du service, le niveau d'investissement, tout ça, ce sont des sujets importants
04:03pour les agents de la SNCF, mais pour les usagers que nous sommes,
04:07nous savons qu'il y a des efforts considérables d'investissement à faire
04:11sur un certain nombre de nos réseaux, je pense aux petites lignes,
04:14et chacun est attaché à la qualité du service.
04:18Est-ce que vous soutenez la grève ?
04:19Mais je soutiens toutes les modalités constitutionnelles
04:23pour faire respecter, j'allais dire, la qualité du dialogue social.
04:27Si le dialogue social n'est pas...
04:28C'est une façon de...
04:29Non, ce que je veux dire, c'est que moi, je soutiens le dialogue social.
04:33Je ne suis pas d'avis que la grève soit le mode principal de négociation,
04:41mais il est parfois nécessaire de le faire.
04:42Aurore Berger, qu'on entendait tout à l'heure,
04:44et qui était l'invité du Grand Jury hier sur RTL, disait
04:46qu'il faut qu'ils arrêtent d'emmerder les Français.
04:48Oui, mais parce que Mme Aurore Berger a, d'une façon générale,
04:51un problème avec le droit de grève, peut-être même avec les libertés syndicales.
04:55Voilà, c'est peut-être ce qui nous distingue.
04:56Je ne dis pas, évidemment, qu'il s'agisse à toute force
04:59d'utiliser systématiquement ce moyen-là,
05:01mais quand le dialogue social est en panne,
05:03parfois, effectivement, pour se faire entendre,
05:05il n'y a que cette solution.
05:07Au bénéfice, je le dis, du service public, c'est ce qui me préoccupe.
05:10Boris Vallaud, vous avez dans votre groupe à l'Assemblée
05:12un député qui s'appelle Jérôme Gage.
05:13Visiblement, il n'est plus le bienvenu dans les manifestations de gauche,
05:16que ce soit contre l'islamophobie il y a huit jours
05:18ou pour la fête du travail jeudi.
05:20Dans les deux cas, il a été insulté, molesté, exfiltré.
05:23C'est quoi son problème ?
05:24Être socialiste ou être juif ?
05:26Eh bien, peut-être les deux, je dois vous dire.
05:28Mais moi, je vais vous dire, vous dites, il n'a pas sa place.
05:30Si, Jérôme Gage a sa place dans toutes les manifestations.
05:33Il s'est fait virer deux fois, là.
05:34Moi, je le dis, il a sa place dans toutes les manifestations.
05:35Et il a dit tout cela, plus l'antisémitisme.
05:37dans toutes les manifestations.
05:39Et je défendrai à toute force et en toute occasion
05:42la présence de Jérôme Gage dans les manifestations.
05:45Voilà, celle contre l'islamophobie
05:48comme celle du 1er mai.
05:50Vous êtes plus clair qu'Olivier Faure ou que Marine Tondelier ?
05:53Oui, je suis mon propre porte-parole.
05:55Et la même technique politique.
05:57Je crois qu'ils l'ont été par ailleurs.
06:01Je le dis, être attaqué par des imbéciles, des irresponsables,
06:07eh bien, on sait de quel côté la bêtise et l'irresponsabilité.
06:09Elle n'est pas du côté des socialistes.
06:10Elle n'est pas du côté de celle de Jérôme Gage.
06:12Vous l'avez eu au téléphone ? Vous l'avez appelé, vous, Jérôme Gage ?
06:13Bien sûr, je l'ai. Je l'ai eu au téléphone.
06:16J'ai, dès après, la manifestation et les mouvements de violence du 1er mai.
06:25N'est-on pas arrivé au point de rupture de ce que Manuel Valls,
06:28en son temps, avait appelé les gauches irréconciliables ?
06:31Écoutez, moi, je ne tire jamais de conclusion définitive.
06:34Je dis que...
06:34Peut-être qu'à un moment, il faut en tirer, non ?
06:36Je dis que, très clairement, ces imbéciles n'ont pas leur place dans les manifestations.
06:43La gauche, les socialistes, Jérôme Gage, ont la place dans ces manifestations.
06:47Laurent Wauquiez, il a appelé à établir un cordon sanitaire autour de la France insoumise.
06:51J'appelle tous les partis républicains à établir un cordon sanitaire avec LFI.
06:55Il ne peut y avoir de front avec les ennemis de la République.
06:58Est-ce que vous reprenez cette phrase ?
07:00Écoutez, moi, d'abord, vous savez, je m'épargne de citer Laurent Wauquiez d'une manière générale.
07:05Mais là, c'est le fond qui vous intéresse.
07:06Non, mais sur le fond, quand nous avons des désaccords avec la France insoumise, nous le disons.
07:10Quand ils sont extraordinairement forts, eh bien, il y a des moments de rupture.
07:14Il ne vous a pas échappé qu'en ce moment, avec la France insoumise, nous sommes dans une forme de divorce consommé.
07:20Donc, ensuite, s'agissant de M. Wauquiez, mais que M. Wauquiez commence par lui-même être un républicain authentique, un républicain exemplaire,
07:28et ce sera utile à la cause commune.
07:30Ça veut dire quoi, une forme de divorce consommé ?
07:32Ça veut dire que, vous l'avez bien compris, et c'est d'ailleurs un des thèmes de notre congrès,
07:37nous sommes dans la construction d'une nouvelle géographie de la gauche,
07:42avec de la gauche de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, sans la gauche...
07:48Ça veut dire, par exemple, pour les municipales, pardon, mais très concrètement...
07:51Qui a d'ailleurs décidé, qu'il n'y aura pas d'accord général.
07:52Il n'y aura pas d'accord général, au municipal, ça c'est clair et net.
07:55Oui, c'est ce que je vous dis.
07:57Est-ce que les filles devenues à la gauche, que le FN a longtemps été à la droite ?
08:00Pardon, moi j'ai bien compris vos questions, mais il y a aussi un paquet de sujets qui intéressent la vie quotidienne des Françaises et des Français.
08:06On n'a pas échappé qu'on en a parlé.
08:07On a commencé par le référendum sur le budget, on a fait la SNCF, on a parlé de la convention citoyenne sur l'école.
08:12Oui, bien sûr, et j'aurais aimé parler, d'ailleurs c'était aussi un des objets d'invitation, de ce que je propose dans le cadre de ce congrès.
08:18Eh bien, allons-y.
08:18La démarchandisation de tout ce qui est essentiel à nos vies.
08:21Voilà.
08:22Ça, c'est des sujets qui concernent la vie quotidienne des Français.
08:25Est-ce que vous avez conscience que les formes du capitalisme,
08:28qui était l'accumulation du profit, est devenue un mode de capitalisme d'accaparement, aujourd'hui ?
08:34D'une certaine manière...
08:35Ça sera du règlement en mesure concrète.
08:37Très concrètement, il faut faire sortir un certain nombre des éléments qui sont essentiels à nos vies.
08:40La petite enfance, le grand âge, la santé, l'éducation, nos biens communs,
08:45de ces logiques marchandes qui sont des logiques qui trient les vies, qui excluent,
08:48qui repoussent les gens sur le bord du chemin.
08:54Regardez quelques exemples concrets, parce que vous en avez vu les scandales à travers la presse
09:00ou à travers un certain nombre d'ouvrages.
09:02Est-ce que vous trouvez normal que la petite enfance ou le grand âge, par exemple, soit à but lucratif ?
09:06Que l'enfance ou la vieillesse souhaitent une marchandise ?
09:09Eh bien, on peut faire d'autres choix.
09:11Celui du non lucratif, celui de la gestion publique.
09:14Dans les Landes, par exemple, il n'y a pas d'épad à but lucratif.
09:16Le taux d'encadrement est supérieur à ce qu'il était sur Orpéa au moment du scandale.
09:19Il faut tout renationaliser tout ça ?
09:20Il faut que les places qui soient créées dans les épades, dans les crèches,
09:24soient des places à but non lucratif.
09:27Si vous pensez que la privatisation ne coûte rien aux finances publiques, vous vous trompez.
09:30Si vous pensez qu'elle ne coûte rien aux hommes et aux femmes qui n'ont que leur force de travail pour vivre,
09:36vous vous trompez.
09:37En réalité, tout ça, ça sape la cohésion nationale.
09:39Regardez nos biens communs.
09:41L'eau, la terre, leur accaparement fait que le prix de l'eau augmente.
09:45Eh bien, là aussi, il faut une politique publique de l'eau.
09:46Il y a des collectivités qui ont choisi cette politique publique de l'eau.
09:48Et c'est le programme que vous défendrez dans la course.
09:50Absolument.
09:50Pardonnez-moi, mais j'aime bien de temps en temps,
09:52bien sûr qu'il y a des contingences politiques,
09:54mais parler de la vie des gens, c'est difficile de remplir un fricot.
09:56On en a beaucoup parlé, on continue à parler, on en parle tous les jours sur RTL.
10:00Moi, j'ai quand même une dernière question qui est la même, vous n'avez pas répondu.
10:02Est-ce que l'EFI est devenue à la gauche que le FN a longtemps été à la droite ?
10:05Un parti extrême, une machine à faire perdre les élections ?
10:07Qu'elle puisse faire perdre les élections
10:08et qu'elle n'ait pas de vocation majoritaire,
10:11qu'elle nous entende dans une gauche qui n'a pas une vocation majoritaire ?
10:14Oui, je le dis.
10:15Que vous compariez la France insoumise avec le Rassemblement national,
10:18c'est là aussi une façon de dénoyer le Rassemblement national.
10:20Mais dans votre question, c'est ce que ça sous-entend.
10:22Si vous faites les entendus et les sous-entendus, on ne va pas s'entendre.
10:24Merci quand même d'être venu.

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