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Alors que LFI prône "le désarmement" des belligérants pour rétablir la paix, François Bayrou et Sébastien Lecornu tentent de sensibiliser l'ensemble des parlementaires sur la défense nationale. Manon Aubry, députée européenne LFI et présidente du groupe La Gauche au parlement européen, est l'invitée de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 14 mars 2025.

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00:00RTL Matin
00:047h43 sur RTL, l'invité d'RTL Matin est Thomas, vous recevez aujourd'hui Manon Aubry, députée européenne, La France Insoumise.
00:11Bonjour et bienvenue sur RTL Manon Aubry.
00:12Bonjour.
00:13Alors vous revoilà les insoumis accusés d'antisémitisme en cause d'une affiche utilisant l'image caricaturée de Cyril Hanouna
00:19qui évoque l'affiche d'un film de propagande nazi. Est-ce que vous êtes à l'aise avec ça Manon Aubry ?
00:24Écoutez, cette affiche fait partie d'une série d'affiches qui utilisent tous les mêmes codes visuels qui visent Cyril Hanouna
00:31mais de manière plus générale la sphère Bolloré, Donald Trump, Elon Musk
00:35et dont l'objectif est de nénoncer le rôle que jouent tous ces acteurs-là dans la montée du racisme, dans la montée de l'extrême droite
00:42et d'appeler une grande mobilisation le 22 mars prochain.
00:45D'accord.
00:46Précisément...
00:47Mais je pense que c'est important d'expliquer dans quel cadre et Cyril Hanouna n'était pas visé spécifiquement en fonction de sa religion
00:53pour la sphère médiatique qu'il véhicule avec lui et dont je pense que vous n'êtes pas l'étonnant ici de la sphère Bolloré.
01:02Pas du tout mais...
01:03Pour autant, moi d'abord à la fois je ne considérais jamais quelqu'un en fonction de sa religion
01:09mais surtout j'ai bien vu que certains cherchaient à détourner cette affiche en faisant le parallèle avec les immondes affiches des années 30
01:19C'était absolument pas l'intention.
01:21Le crif, pas besoin de beaucoup connaître l'histoire pour savoir que cette iconographie est typiquement antisémite.
01:26La LICRA qui n'est pas à proprement parler une officine d'extrême droite.
01:29LFI recycle l'iconographie anti-juive.
01:32Patrick Cannaire, patron des sénateurs socialistes, votre allié dans le Nouveau Front Populaire, c'est une nouvelle saloperie de la France Insoumise.
01:39Écoutez, je viens de vous le dire que c'était absolument pas l'intention, c'était pas l'objectif et c'est la raison d'ailleurs pour laquelle cette affiche a été très rapidement retirée.
01:48C'est un peu un aveu de culpabilité d'enlever l'affiche ? Si elle ne pose pas de problème, pourquoi vous l'enlever ?
01:52C'est surtout qu'on n'a pas envie justement que la polémique se tienne autour de cette affiche et qu'on a envie de pouvoir parler du fond.
01:58Et qu'aujourd'hui si on appelle à une grande mobilisation le 22 mars prochain, c'est précisément parce que l'extrême droite partout dans le monde, partout en Europe et y compris en France
02:06est en train de faire monter les idées de racisme dont des millions de concitoyens en sont victimes.
02:11Parce que l'extrême droite aujourd'hui est un danger, elle est un danger aussi pour l'ordre international, Donald Trump d'un côté, Vladimir Poutine de l'autre
02:19et que c'est ce message que nous devons véhiculer en appelant, je le souhaite, à une mobilisation la plus massive possible samedi de la semaine prochaine.
02:26Ça on a compris qu'il y avait une manifestation, d'accord, mais est-ce que vous ne contribuez pas à faire monter l'antisémitisme en luttant contre le racisme ?
02:31Non, vous savez, jamais aucun d'entre nous, c'est vrai pour moi et c'est vrai pour tous mes camarades de la France Insoumise, n'a été condamné pour antisémitisme.
02:39C'est un délit extrêmement grave dans notre pays qui doit être combattu de toutes nos forces.
02:44Mais alors pourquoi il y a ces accusations récurrentes ? Vous connaissez la phrase du Cardinal de Retz, on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens.
02:50Pourquoi vous n'arrivez pas à en sortir de cette ambiguïté ? Pourquoi ça revient toujours ?
02:54Parce que, vous voyez, je viens ce matin à votre antenne, notamment pour parler de la réunion qui s'est tenue hier avec le Premier Ministre sur la Russie et l'Ukraine
03:05et vous voyez qu'on va passer dix minutes sur une affiche qui, par ailleurs, a été retirée, dont je vous dis qu'elle était maladroite et qu'elle n'aurait pas dû être là,
03:16mais dont on peut nier non plus les intentions d'un certain nombre d'acteurs du jeu politique qui veulent instrumentaliser cela.
03:23Sur l'antisémitisme, Jean-Luc Mélenchon dit bien « lâchez-nous ».
03:26Jamais aucun d'entre nous n'a été condamné, jamais.
03:28Mme Hassan, votre collègue eurodéputée, affirme que la famille Biba, cette maman et ses deux enfants, dont un bébé pris en otage le 7 octobre et tué, n'a pas été assassiné par le Hamas.
03:36Quand elle dit que le Hamas a une action légitime du point de vue du droit international, vous appelez ça comment ?
03:41Écoutez, on peut refaire l'exégèse de chacune des phrases de mes collègues, vous allez pouvoir en sortir d'autres.
03:47On peut sortir chacune des phrases de leur contexte.
03:49Sur le conflit israélo-palestinien, nous avons toujours été très clairs à condamner les attaques du 7 octobre,
03:54qui sont des attaques terroristes dont le seul objectif était de terroriser la population,
03:59et qui pour autant ne justifient absolument pas la réplique de la part du gouvernement israélien,
04:06mais aussi la colonisation qui n'a pas démarré le 7 octobre et qui massacre les populations.
04:11Et les filles ont parfois des formes d'expression d'un parti antisémite.
04:14C'est Gérard Larcher, le président du Sénat, qui disait ça hier matin.
04:16Mais Thomas Soto, vous allez pouvoir sortir l'ensemble des phrases qui ont été tenues par l'ensemble de la classe politique à notre rencontre.
04:22Moi, je ne laisse pas les autres parler pour moi-même.
04:24Donc si les uns et les autres veulent juger ce que je pense sur le fond, ils m'écoutent comme ils le font ce matin,
04:30notamment sur le conflit israélo-palestinien.
04:32Ils savent très bien que nous avons condamné les attaques du 7 octobre,
04:35et que oui, nous condamnons avec la plus grande fermeté aussi les massacres qui sont commis par le gouvernement israélien,
04:40et que oui, nous ne baisserons jamais la voix et nous ne serons jamais intimidés par les menaces,
04:46y compris que nous recevons pour dénoncer aujourd'hui ce qui est aussi condamné par la Cour pénale internationale.
04:50Vous pourriez dire aujourd'hui « Je suis juif », comme on dit « Je suis Charlie », comme on dit « Je suis musulman », oui ?
04:56Mais bien sûr ! Bien sûr, aujourd'hui, l'antisémitisme est une réalité dans notre pays.
05:00Mais de la même manière que vous venez de dire « Je suis musulman »,
05:03aujourd'hui, les musulmans subissent un racisme dans notre pays,
05:07qui est là aussi systémique, qui est là aussi alimenté avec des amalgames qui sont faits,
05:12et c'est la raison pour laquelle nous voulons aussi nous mobiliser,
05:15et nous appelons à nous mobiliser massivement le 22 mars prochain.
05:19Ça, on aura compris le message !
05:21Peut-être même que vous serez des nôtres !
05:22On va parler de la situation en Ukraine, Manon Aubry.
05:25Vladimir Poutine soutient sous ces conditions le principe d'une trêve, d'un cessez-le-fait avec l'Ukraine.
05:29Est-ce que vous pensez que la méthode Trump, qui nous bouscule, qui nous désoriente, est en train de fonctionner ?
05:34En tout cas, ce qui illustre la méthode Trump, c'est que l'Union européenne et la France sont en train de sortir de l'histoire.
05:40Puisque c'est l'Union européenne qui est, en quelque sorte,
05:44mise au banc d'une guerre qui se déroule sur notre continent,
05:47et que nous sommes réduits au rôle de spectateur, de commentateur, faute de pouvoir être acteur.
05:52Et je le regrette, puisque si Trump, demain, organise les conditions de la paix,
05:56il l'organise à ses conditions à lui, pas aux conditions de l'Union européenne.
06:01Je regrette que la France n'ait pas pris d'initiative diplomatique ces trois dernières années,
06:06et qu'on se retrouve aujourd'hui...
06:08Vous n'avez pas beaucoup poussé, vous, pour aider les Ukrainiens ?
06:10Anne Hidalgo disait hier matin, les Insoumis n'ont jamais soutenu l'Ukraine, ils ont toujours été pro-Putine.
06:15Le 12 mars 2024...
06:17Vous avez une petite tendance à prendre tous ceux qui nous attaquent politiquement pour dire
06:20« Mais regardez, vous êtes du mauvais côté de l'histoire ».
06:22C'est normal, nos adversaires politiques nous attaquent.
06:24Je n'ai pas à juger si vous êtes du bon ou du mauvais côté de l'histoire.
06:27J'essaye de sortir de votre mainstream d'ambiguïté.
06:30Mais posez-moi des questions sur mes positions, et chacun pourra...
06:33Fin septembre 2024, Parlement européen.
06:35Résolution sur le vote sur la poursuite du soutien financier et militaire à l'Ukraine.
06:39Vous vous êtes abstenu, on est d'accord ?
06:41Alors, Thomas Soto...
06:42On est d'accord ou pas ?
06:43Est-ce que vous savez combien de résolutions il y a eu au Parlement européen ?
06:45Puisque vous vous intéressez, c'est bien.
06:47Sur l'Ukraine, votée ces trois dernières années de guerre.
06:50Est-ce que vous savez ?
06:51Non, je ne sais pas combien il y a eu, mais je vois que c'est...
06:52Une trentaine.
06:53Combien vous en avez voté ?
06:54Est-ce que vous savez combien j'en ai voté ?
06:55Combien ?
06:5628.
06:57Et avant-hier, vous l'avez voté ou pas ?
06:58Alors, avant-hier, le problème de cette résolution...
06:59Je me suis abstenue, je vais vous dire, je me suis abstenue sur cette résolution.
07:02Le problème de cette résolution, c'est que d'un côté, elle condamne l'action et le fait que la Russie est envahie en violation du droit international.
07:11Elle dit, juste pour que nos auditeurs comprennent, elle dit que l'Union européenne est le principal allié stratégique de l'Ukraine et qu'elle doit l'aider à exercer son droit de légitime défense.
07:18Et elle demande des sanctions plus efficaces contre la Russie.
07:20Thomas Soto, est-ce que vous savez combien de pages fait cette résolution ?
07:23Il ne faut pas vous dire l'intégralité parce qu'il n'y en a pas 14.
07:25Exactement, elle fait plus d'une dizaine de pages.
07:26Le problème de cette résolution, il est multiple.
07:28A la fois, cette résolution était datée puisqu'elle a été votée après la proposition d'accord de cesser le feu et il ne fait qu'à peine référence.
07:36Et puis surtout, le problème de cette résolution, c'est qu'elle ne dresse pas le chemin diplomatique qui est nécessaire pour trouver une issue à cette guerre.
07:43Parce que c'est ça aujourd'hui l'enjeu.
07:45Quand on est dans une situation de pré-guerre, je crois que vous connaissez bien mon nom, ça me fait plaisir.
07:49Je vous voyais avec grand plaisir.
07:51Quand on est en situation de pré-guerre, les symboles, les principes sont importants, l'unité est importante.
07:55Et c'est la raison pour laquelle nous avons dit depuis le départ, à la fois qu'il faut un soutien, y compris financier.
08:00Je l'ai voté à chaque fois que ça s'est posé au Parlement européen.
08:03Et de l'autre côté, on ne peut pas se servir de ce contexte pour alimenter les craintes de la guerre, préparer les esprits à la guerre et demander des sacrifices sociaux.
08:15Comme jamais, parce que je veux alerter, y compris sur la scène européenne, va-t-être adopté sans vote du Parlement européen,
08:22de l'argent sonnant et tribuchant pour les chars d'assaut, alors qu'il en manque pour les hôpitaux.
08:27Il y a quand même un petit sujet sur ce deux poids deux mesures.
08:30Il ne faut pas là aujourd'hui s'occuper des deux à la fois ?
08:32Vous avez raison. Oui, je pense qu'il faut s'occuper des deux à la fois et je pense surtout qu'il faut partir des besoins.
08:36Hier, j'ai assisté à la réunion avec le Premier ministre François Bayrou et le ministre des armées.
08:41Et quand je leur ai posé la question, pourquoi 100 milliards d'euros d'investissement dans l'armée qui a été annoncé par la France ?
08:47François Bayrou m'a répondu...
08:48On va doubler, on est à 50 et ils veulent passer à 100.
08:50Et François Bayrou m'a répondu, vous savez, c'était un extincteur.
08:53Soit dit en passant, on a annoncé 100 milliards d'euros comme ça.
08:56Et quand je leur ai dit, mais est-ce que vous avez évalué les besoins ?
08:58Ils m'ont dit, ben non, en fait, ils sont en cours d'évaluation.
09:01Donc, ils ont annoncé ce chiffre comme ça, à la va vite, sans partir des...
09:04C'est le sentiment que ça m'a donné, sans partir des besoins.
09:07Et je lance l'alerte parce que vous avez vu comme moi qu'on discute déjà d'avoir à travailler jusqu'à 70 ans, comme c'est le cas au Danemark.
09:14Le ministre des Affaires Européennes, Benjamin Haddad, parle déjà d'une retraite par capitalisation.
09:20Donc, oui, la seule guerre qu'ils sont en train de préparer, en réalité, à l'heure où je vous parle, c'est une guerre sociale.
09:25Une guerre sociale contre nos acquis sociaux, contre notre modèle de guerre sociale.
09:28Donc, il n'y aura pas de soutien de LFI à l'économie de guerre, entre guillemets ?
09:31Non. Nous, ce qu'on veut, c'est une économie qui est fondée sur nos besoins, à la fois sur nos besoins en matière de défense,
09:35mais aussi nos besoins en matière sociale, nos besoins en matière écologique.
09:39Je veux dire, on a un défi majeur dans notre société, qui est la transition écologique.
09:42La transition écologique, tout d'un coup, ça a disparu.
09:44Les inégalités, ça a disparu. La pauvreté, ça a disparu.
09:46Tout ça n'existe plus dans notre société, parce qu'il va falloir aller mourir au front et faire la guerre.
09:51Je trouve que tout ça n'est pas sérieux, n'est pas responsable.
09:53Et il est temps d'en revenir un petit peu à la raison.

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