Lundi 31 mars 2025, retrouvez Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain), Valentine Ainouz (Responsable Stratégie Fixed Income, Amundi Investment Institute), Maxime Darmet (Economiste senior, Allianz Trade) et Céline Piquemal-Prade (Présidente, Piquemal Houghton Investments) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex. Conseils en investissement, produits
00:04structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:15Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change
00:19pour rester à l'écoute des marchés. Chaque jour du lundi au vendredi vous
00:22nous suivez à 20h30 à la télévision via vos box et vous nous
00:26retrouvez tous les jours également en replay sur bsmart.fr ou encore en
00:29podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées. Au sommaire de
00:32cette édition ce soir une fin de mois et une fin de trimestre même un peu
00:36chahuté c'est le moins qu'on puisse dire. L'ambiance est décidément
00:40risk-off sur les marchés depuis quelques séances maintenant. On avait déjà eu
00:44vendredi une séance compliquée notamment sur les marchés américains qui
00:47continuent de souffrir et l'ensemble des marchés d'action souffre aujourd'hui. On
00:51l'a vu en Asie ce matin, en Europe au cours de la journée et les marchés
00:55américains qui continuent de baisser à un rythme assez prononcé. On est toujours
00:59sur une baisse de l'ordre de 2% pour le Nasdaq en ce début de séance à
01:04Wall Street. Fin de trimestre, risk-off avec sans doute des
01:08rebonds lancements, des prises de profit également sur les trades et les
01:11positions gagnantes de ce premier trimestre et puis bien sûr une aversion
01:15aux risques exacerbées avec la perspective des annonces tarifaires de
01:19Donald Trump et de son cabinet le 2 avril c'est-à-dire mercredi de cette
01:23semaine. Plus de précisions dans un instant sur ces mouvements de marché
01:27avec Elie Zalkine qui sera avec nous en ouverture de Smart Bourse. Au cours de la
01:31semaine, au-delà du 2 avril et du jour de libération, les investisseurs
01:34prendront connaissance de différentes données macroéconomiques, l'inflation
01:36en zone euro. Nous avons déjà une première estimation pour la France,
01:39l'Espagne et l'Allemagne aujourd'hui. Nous aurons le chiffre européen demain et
01:43puis ce sera également la semaine de l'emploi américain.
01:46Verra-t-on déjà dans ce rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis les premiers
01:50stigmates, les premiers impacts de la politique menée par Donald Trump depuis
01:55le 20 janvier dernier ? C'est toute la question. Nous reparlerons également de
01:58Donald Trump dans le dernier quart d'heure puisque chaque début de semaine
02:01nous retrouvons notre correspondant américain Pierre-Yves Dugas pour un quart
02:04d'heure américain et nous parlerons de pure politique puisque avant même la
02:09clarification sur les tarifs se tiendront demain deux élections spéciales en
02:14Floride pour remplacer deux membres de la chambre des représentants républicains.
02:19Chambre des représentants où la majorité républicaine est très fine.
02:23Ces deux élections spéciales seront donc un événement politique important à
02:27suivre dans les prochaines heures et les prochains jours. Nous en parlerons dans
02:30ce dernier quart d'heure de Smart Bourse avec Pierre-Yves Dugas.
02:43Mais d'abord comme chaque soir en ouverture de Smart Bourse, tendance mon
02:46ami et c'est Lily Zalkine qui nous accompagne aujourd'hui pour vous
02:48apporter les infos clés du jour sur les marchés. Bonsoir Lily. Bonsoir.
02:52Et bien à deux jours de la sentence américaine sur les droits de douane
02:55autant le dire l'incertitude règne et fait quelques ravages sur les marchés.
02:59Oui après l'acier, l'aluminium et l'automobile, Donald Trump doit annoncer
03:04ce mercredi 2 avril, jour de libération du pays, les contours des
03:08droits de douane réciproques mais plus la date approche plus les investisseurs
03:12sont confus car ils ne savent pas encore les réelles conditions.
03:15Donald Trump a par ailleurs annoncé dans une interview ce dimanche que ses
03:18droits de douane s'appliqueraient pour commencer à tous les pays. En attendant
03:22la grande clarification, quelles sont les réactions que nous observons
03:25aujourd'hui sur les marchés Lily ? Dans ce contexte les marchés subissent des
03:28ventes appuyées partout dans le monde. Ce matin au Japon le Nikkei cédait plus
03:32de 4% à son plus bas niveau depuis six mois. En Europe la tendance est également
03:36négative. Les grands indices comme le stock 600, le DAX ou encore le CAC 40
03:40perdaient jusqu'à 2% au cours de la séance. Le CAC 40 tombant même sous les
03:447800 points au plus bas depuis le 21 janvier. Les indices américains ouvrent
03:48également un repli marqué jusqu'à 2% pour le Nasdaq qui avait déjà perdu
03:512,5% vendredi. Le S&P 500 lui est au plus bas depuis septembre.
03:56Enfin l'indice VIX de volatilité continue de progresser autour de 25.
04:01Sur le front macroéconomique on a pris connaissance de la première estimation
04:04pour l'inflation en Allemagne au mois de mars.
04:07Oui elle ressort inférieure aux attentes à plus 0,4% sur un mois en données
04:11harmonisées. Sur un an et toujours en données harmonisées elle progresse de
04:152,3% contre 2,6% le mois précédent et c'est mieux qu'attendu.
04:19Moins d'inflation et plus de consommation en Allemagne. On a vu les
04:23ventes au détail pour le mois de février publiées également aujourd'hui
04:26pour l'Allemagne. Oui les ventes au détail ressortent
04:29supérieures aux attentes donc puisqu'elle progresse de 0,8% sur un mois
04:32contre une hausse de 0,7% le mois précédent.
04:35Qu'en est-il des équilibres qu'on observe sur les marchés obligataires en
04:38ce début de semaine ? Le rendement américain à 10 ans poursuit
04:42sa détente autour de 4,2%. En Europe le rendement allemand à 10 ans se détend
04:46également de quelques points de base autour de 2,7%. Sur le front des devises
04:50beaucoup d'indécision avec un euro dollar finalement assez stable au-delà
04:54de 1,08. En revanche le mouvement de l'or se poursuit avec un nouveau record à
04:583120 dollars l'once. Et puis un mot de l'actualité des entreprises avec une
05:02chute marquée pour le titre Morelle et Promes aujourd'hui à la bourse de Paris.
05:05La compagnie pétrolière a annoncé avoir été informée que sa licence
05:08d'exploitation de pétrole au Venezuela avait été révoquée par les
05:12Etats-Unis. D'autres sociétés pétrolières comme Chevron sont également
05:15visées. Dans un contexte de fortes tensions entre les Etats-Unis et le
05:18Venezuela, Morelle et Promes perdent plus de 15% et occupent la dernière place du
05:22SBF 120. Quel sera le programme de demain sur les marchés pour les
05:25investisseurs Lily ? Demain la journée sera chargée puisque les investisseurs
05:29prendront connaissance de la première estimation de l'inflation pour la zone
05:32euro du mois de mars ainsi que du taux de chômage de février. Et du côté des
05:36Etats-Unis l'ISM manufacturier de mars sera publié ainsi que l'enquête JOLS
05:40de février. Enfin on prendra également connaissance de la décision monétaire
05:44de la banque centrale d'Australie. Merci beaucoup Lily. Lily Zalkin qui était avec
05:48nous ce soir pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:01Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète
06:05marché. Céline Pickmall-Prad est à nos côtés, présidente de Pickmall Auton
06:08Investments. Bonsoir Céline. Bonsoir Grégoire. Valentin Ennouz nous accompagne
06:12responsable de la stratégie Fixed Income chez Amundi Investment Institute.
06:15Bonsoir Valentin. Bonsoir Grégoire. Et ravi d'accueillir Maxime Darmet à nos côtés
06:19économiste senior chez Allianz Trade en charge notamment des Etats-Unis, de la
06:23France et du Royaume-Uni. Bonsoir Maxime, bienvenue. Merci d'être
06:27d'être avec nous. Parlons donc du Liberation Day le 2 avril de cette année
06:33mercredi de cette semaine. À un moment les investisseurs pragmatiques se
06:39disaient quitte à avoir des tarifs, annoncer les tarifs le plus vite
06:43possible qu'on puisse passer à autre chose et gagner en visibilité que ce
06:46soit les marchés ou les entreprises, les managements d'entreprises.
06:49Généralement une fois que la sanction est tombée on peut retrouver un peu de
06:55visibilité. J'ai peur que le 2 avril on n'ait ni l'un ni l'autre. En tout cas qu'on
06:58ait les tarifs et pas beaucoup plus de visibilité sur la suite.
07:02On peut avoir des annonces de hausse des tarifs mais après on peut
07:05rentrer dans des phases de négociation et on voit que c'est une période
07:09d'incertitude qui dure et aujourd'hui c'est l'incertitude qui pèse sur les
07:14marchés et sur l'économie. Si on voit l'économie américaine aujourd'hui elle
07:18est correcte. On a une croissance qui est restée jusqu'à présent au-dessus du
07:22potentiel. Depuis le début de l'année ça ralentit mais c'est surtout de
07:26l'incertitude qui pèse sur les consommateurs. Les consommateurs ils sont
07:29inquiets d'une possible détérioration du marché de l'emploi. Ils sont inquiets
07:33d'une correction, d'une plus grande correction sur le marché actions. Il ne faut pas
07:37oublier quand même que la conso aux Etats-Unis elle est tenue par les
07:39ménages les plus aisés, par un effet richesse et il y a aussi cet effet
07:42d'incertitude qui pèse sur les entreprises et le risque c'est que les
07:47entreprises américaines se mettent à reporter ou à annuler leur plan
07:52d'embauche, leur plan de dépense en investissement.
07:55Donc c'est une incertitude qui pèse sur l'économie américaine et maintenant le
08:00risque c'est la croissance mondiale.
08:02C'est ça, c'est-à-dire que là où on imaginait certes un ralentissement
08:06américain compensé par une reprise, une réaccélération du reste du monde, là ce
08:11scénario est un peu en balance aujourd'hui.
08:13Ce scénario, si ce risque de hausse des droits de douane, si les Etats-Unis
08:17persistent, c'est quand même ce qu'on a l'impression maintenant d'être de plus
08:21en plus un scénario central dans une politique commerciale agressive, le risque
08:25c'est qu'on passe de ralentissement aux Etats-Unis plus marqués à un risque, ce
08:28risque d'incertitude sur les droits de douane et de hausse des droits de douane,
08:32je dis bien les deux, incertitude et hausse des droits de douane, si ça se
08:35prolonge ça va peser sur la croissance mondiale.
08:37Maxime, comment vous évaluez les choses chez Allianz Trade, c'est vrai que Scott
08:42Bessin ou d'autres au sein de l'administration américaine disent
08:46tout commence le 2 avril, la négociation commence le 2 avril et
08:51Donald Trump l'a dit très clairement, je ne veux pas négocier avant la mise en
08:55place des tarifs, sous-entendu cette date du 2 avril va apporter des
08:59tarifs mais va apporter là aussi une grande phase d'imprévisibilité encore
09:03sur l'évolution, le caractère mouvant, réversible ou non de ces tarifs.
09:08Alors déjà est-ce qu'on aura tous les détails ? Dans les mesures, c'est pas certain
09:12parce que je vous rappelle que ces fameux tarifs réciprocaux, ça inclut
09:16trois éléments, les écarts de TVA, les barrières non tarifaires, donc par exemple
09:21quand vous importez des produits qui ont une régulation différente entre les
09:24Etats-Unis et la zone euro et les écarts de tarifs.
09:27Donc vous avez deux scénarios, le scénario pessimiste où on prend tout le
09:31package et donc là potentiellement on a un droit de douane américain qui
09:35augmenterait de 17 points, on atteindrait plus des 20% donc là
09:39honnêtement le scénario du pire avec des risques de récession très forts non
09:42seulement aux Etats-Unis mais également dans le reste du monde où vous avez le
09:46scénario optimiste où là peut-être l'administration Trump va juste prendre
09:49les écarts de tarifs et là ça sera surtout des pieds émergents qui seront
09:53plus impactés parce que les Européens par exemple on a quand même des écarts
09:56de tarifs très limités sauf sur certains produits mais globalement c'est très très
10:00très bien. Sectoriellement on peut avoir des différences marquées mais
10:03au global c'est de moins de 1 à 2 points pour les pays européens et
10:08voilà et donc ça c'est le premier point. Deuxième point, ce qui va suivre après
10:12les tarifs, les tarifs c'est peut-être l'étape numéro 1. L'étape numéro 2
10:16c'est quoi ? C'est d'autres politiques potentiellement très hétérodoxes par
10:19exemple il y a le fameux Mar-a-Lago accord proposé par le conseiller
10:23Mayran, tu l'as évoqué. Est-ce qu'on va parler du taux de change peut-être ? Est-ce
10:27qu'on va parler de l'indépendance de la Fed ? Ce type de politique hétérodoxe ne
10:31sont pas à exclure. Ils ont l'air d'être assez sérieux là-dessus.
10:34Vous arrivez à vous faire une conviction chez Allianz Trade sur cette
10:38partie de l'administration qui évoque les tarifs comme étant avant tout une
10:42source de revenus donc qu'il faut arriver à pérenniser ? On peut se dire que
10:46d'avoir des tarifs trop élevés ça pourrait être contradictoire avec l'idée
10:50d'une source de revenus pérennes notamment pour financer des baisses
10:53d'impôts. Et puis l'autre partie de l'administration, Doctrine Mayran, qui dit
10:57que c'est un levier de négociation, certains même n'iraient jusqu'à dire de
11:01coercition vis-à-vis du reste du monde. C'est un peu ça en fait. Et à la fois le
11:05premier but c'est de réduire les déficits commerciaux. Il y a l'idée erronée
11:08selon nous que les droits de douane permettent de réduire les déficits
11:12commerciaux alors que c'est plus compliqué que ça. Les déficits commerciaux c'est
11:14le résultat de déséquilibre macro-économique essentiellement. Donc ça
11:19c'est le premier point. Le deuxième point, tu l'as évoqué effectivement, c'est de
11:22générer des sources de revenus pour le Trésor fédéral, financer les baisses
11:25d'impôts. Alors actuellement où on se parle, on a à peu près, on estime 200,
11:29220 milliards de dollars dans les caisses en année pleine grâce à ces
11:33droits de douane. D'accord. Les baisses d'impôts c'est à peu près 300 milliards
11:36d'après la Chambre des représentants, leur projet. Par an ? Par an, je parle des
11:40revenus annuels. Donc on est plus ou moins en train d'équilibrer les comptes. Ceci
11:45tandis, ça ne veut pas dire que le déficit fédéral va se réduire. Non. Il a arrêté
11:49d'augmenter. On prévoit en 2025 une petite réduction. Il restera
11:53néanmoins à des niveaux très élevés ne serait-ce que parce que la charge de la
11:56dette continue d'exploser. Les taux d'intérêt restent très élevés et
12:00notamment à cause des politiques de l'administration Trump. Donc il y a une
12:03certaine incohérence. On veut réduire le déficit mais en même temps on mène des
12:06politiques inflationnistes qui maintiennent les taux élevés et donc des
12:09déficits fédéraux très élevés. Un point clé aussi pour les économistes, j'imagine
12:12Maxime, c'est qu'elles vont être ou qu'elles seront les réponses des partenaires
12:17slash alliés slash ennemis commerciaux, on ne sait plus trop, de l'Amérique dans
12:22cette affaire. Plus les réponses seront fermes, dures, définitives, plus le
12:27risque sera perdant-perdant pour tout le monde ? Absolument. Là, je crois
12:32qu'il n'y a pas de doute. Plus les réponses seront effectivement coercitives, plus
12:36on aura des impacts importants sur l'économie mondiale. Là, ce qui a l'air de se
12:39dessiner, c'est que manifestement les partenaires commerciaux des Etats-Unis
12:42sont plutôt mesurés. Ils ne sont pas dans la surenchère, ils n'essaient pas
12:47non plus de mettre autant de milliards sur la table. Donc voilà, on n'est pas
12:51vraiment dans le scénario du pire mais sait-on jamais.
12:55Effectivement, l'Union Européenne pourrait peut-être prendre un ton plus
12:58agressif. Comment est-ce que tout ça se répercute sur les marchés d'action
13:02mondiaux qui sont votre univers d'investissement ? Céline, la séance du
13:07jour, c'est une fin de trimestre aussi. Il y a eu quand même des performances
13:10positives parce qu'on est beaucoup focalisé sur les Etats-Unis. Mais quand
13:13on regarde les performances en dehors des Etats-Unis sur le premier trimestre,
13:16il y a eu quand même beaucoup de bonnes choses. Donc comment est-ce qu'on arrive
13:19à faire un peu le tri entre la fin de trimestre et les rebalancements et puis
13:24effectivement le risque du 2 avril spécifique ? Ce qui est très intéressant
13:28Grégoire cette année, c'est qu'on l'évoquait tout à l'heure avec Valentin, on
13:31l'a évoqué à l'instant avec Maxime, dans cet environnement extrêmement incertain du
13:35côté des Etats-Unis, le marché qui a été le plus sanctionné cette année, c'est
13:39clairement le marché américain. Ça faisait 15 ans que le marché américain
13:42faisait la course en tête. En 2025, pour la première fois, on a un marché
13:47américain qui est en baisse. Mais c'est quand même assez rare.
13:52Parce que ça faisait 15 ans que si on voulait investir sur les actions, la seule chose à faire
13:56c'est de jouer systématiquement les Etats-Unis. Et bien là pour la première fois, on a
14:01les Etats-Unis qui baissent avec le S&P 500 qui va finir à moins 10, le Nasdaq à
14:05moins 15 et de l'autre côté, comme vous le disiez à l'instant, on a l'Europe qui
14:09va être à plus 6, plus 7 et puis les pays émergents qui ont eu une belle
14:14performance ce trimestre avec la Chine qui va être à plus 13 et le Brésil à
14:20plus 14. Donc on a vraiment une arrivée totalement différente de tout ce qu'on a
14:25pu connaître depuis 15 ans. Donc c'est quand même important de le souligner
14:29parce que depuis la crise de 2008, la crise des subprimes, ça avait été vraiment une
14:34course frénétique de la part du marché américain et c'est la première fois
14:38qu'on a ce changement. La question que vous allez me poser, c'est est-ce que ça va continuer ?
14:41Alors non, mais même avant ça, c'est juste sur l'analyse de ce trimestre parce
14:45qu'au-delà des performances, on a vu des rotations de flux intenses.
14:49Il y a eu chez les investisseurs globaux le besoin de sortir des Etats-Unis.
14:53Est-ce que c'est ça le driver clé qui fait qu'effectivement on a vu de l'argent
14:58se réallouer dans le reste du monde ou est-ce que c'est l'attrait du reste du
15:02monde, et pourquoi pas, qui a pu séduire aussi un certain nombre d'investisseurs
15:06dans le jeu relatif des marchés, dans le concours de beauté permanent des marchés ?
15:10Alors effectivement, on a eu un effet crainte du côté des Etats-Unis alors
15:16que c'était un petit peu, et c'était très très facile, il fallait tout le temps acheter
15:19le dollar, il fallait tout le temps acheter des Etats-Unis. Et là effectivement, on a des
15:22investisseurs qui commencent à avoir la peur d'être positionnés sur les Etats-Unis.
15:25Alors on ne va pas jusqu'au point qu'on avait vu sur la Chine où on avait la Chine qui est
15:30devenue non investissable, mais on a une question qui commence à se poser de la part des investisseurs
15:35qui se demandent, mais finalement, si j'investis aux Etats-Unis, est-ce que je ne prends pas un
15:38risque bien supérieur à celui que j'avais en tête du côté de la devise, du côté de ma liquidité,
15:46est-ce que ça va être si facile que ça finalement demain de vendre mes actifs, est-ce que je ne vais
15:51pas être obligée de la part du gouvernement américain d'acheter tel ou tel actif pour justifier
15:56le fait que j'ai eu accès à des actifs américains ? Donc ce sont des incertitudes qui n'étaient pas
16:01du tout anticipées par le marché. On se pose des questions sur les piliers du marché américain en
16:07tant que tel. Tout à fait. Et donc effectivement, c'est tout un écosystème qui est remis en cause
16:12à un moment où, encore une fois, c'est un petit peu un grain de sable qui arrive dans une machine
16:17qui était extrêmement bien huilée. Donc c'est ça aussi qui joue et qui fait qu'on a une telle
16:21ampleur dans le retournement de marché, c'est que tout le monde était positionné du même côté,
16:26tout le monde était convaincu qu'il n'allait rien se passer, tout le monde a ouvert le champagne quand
16:29Trump a été élu, donc les investisseurs ont été pris totalement à cause de ça.
16:33Le biais de confirmation quoi, 2016 !
16:34Là, effectivement, c'est ça qui a joué, et donc effectivement, personne n'a eu une telle incertitude.
16:39On ne peut rien exclure, c'est l'hétérodoxe, on ne peut rien exclure, c'est exactement ce que je disais.
16:41La rupture potentielle, c'est ce que disait Valentine également.
16:45Ce qui est vraiment très intéressant, c'est que s'ils remettent en question des années d'intégration,
16:49ça veut dire quoi ? Ça veut dire remettre en question les marges exceptionnelles des entreprises américaines.
16:54Et ces marges exceptionnelles, c'est ce qu'avaient tenu les marchés actions américains depuis des années,
16:58où à chaque résultat, on regarde quand même les graphiques de marge des entreprises américaines,
17:04où ça monte, ça monte, ça monte, on se dit mais comment ça monte ?
17:06Mais en fait, c'était un travail important qui était fait sur l'optimisation des chaînes de production.
17:11Donc là, Trump, il est quand même très très destructif et s'il met fin à cette intégration,
17:16ça veut dire moins de belles marges pour les entreprises américaines.
17:19Donc s'il va jusqu'au bout de l'histoire, c'est quand même un ralentissement qui se dessine.
17:22D'autant plus que les Etats-Unis n'ont pas la capacité productive de rapatrier toute la production.
17:27Donc Reagan-Trump ne semble quand même totalement...
17:29On ne peut pas servir le consommateur américain avec la base industrielle américaine aujourd'hui.
17:34Surtout que si on ralentit l'immigration, en fait, on ne pleurera pas.
17:37D'autres politiques incohérentes, effectivement, donc l'immigration qui est fortement ralentie.
17:40Alors on va voir ce qu'ils font sur l'immigration de travail qualifié.
17:44Mais effectivement, il y a un peu des objectifs incohérents entre les taux d'intérêt et l'inflation qui augmentent,
17:49enfin qui restent élevés du moins pour les taux d'intérêt, la politique d'immigration qui se durcit.
17:52En même temps, on veut faire du re-sharing.
17:55Donc là, il y a quelque chose qui ne va pas dans la logique trompienne, si vous voulez.
18:01On verra jusqu'où le plan peut être déroulé ou jusqu'où est-ce que le plan s'arrête de ce point de vue-là.
18:08Oui, je vous laisse répondre du coup à votre propre question.
18:11Mais cette mécanique que vous avez décrite, qui est aussi une mécanique de flux, effectivement, qu'on a observée au premier trimestre,
18:17est-ce qu'elle peut encore avoir du vent dans les voiles ?
18:20Au-delà des incertitudes qui nous attendent et qui s'annoncent encore très élevées, voire peut-être encore plus élevées demain qu'aujourd'hui.
18:26Sur les marchés actions, il faut que vous jouiez avec les probabilités.
18:32Il ne faut pas aller contre le vent.
18:35Et en général, il faut aller là où, effectivement, l'argent arrive.
18:39Aux États-Unis, on le dit à l'instant, on a beaucoup d'incertitudes.
18:42On a une masse monétaire qui est plutôt en train de se resserrer.
18:44On a un problème d'inflation.
18:46Et on ne sait pas ce que vont devenir les bénéfices d'entreprise.
18:49Donc effectivement, ça fait beaucoup pour un marché surdétenu, survalorisé.
18:52Mais ce qui est très intéressant, c'est que c'est pour ça qu'on a eu ce balancier entre les différentes parties du monde sur le premier trimestre.
18:59De l'autre côté du monde, on a des marchés sur lesquels vous avez des entreprises qui ont le vent en poupe et qui ont des valorisations qui sont très faibles.
19:08Et c'est ça qui est extrêmement intéressant.
19:10Et ce qu'il faut avoir en tête aussi, c'est qu'historiquement, on l'a souvent évoqué ensemble,
19:15mais quand on a un renversement de marché, quand on en rentre en bear market,
19:19il faut toujours faire attention à regarder, identifier les surperformeurs dans la baisse.
19:26Parce que même si c'est contre-intuitif, ça va être le secteur, le marché qui surperforme à la baisse qui va surperformer à la hausse.
19:35Et on est sur des moments qui durent des décennies.
19:38Donc on l'a dit tout à l'heure, on a commencé cette progression pour le marché américain soutenue par les bénéfices depuis 2009 de la part de la technologie.
19:452009-2025. Avant, on avait eu un mouvement qui était 2000-2009.
19:50Précédemment, c'était 87-2000.
19:52Enfin, c'est des moments qui sont très longs.
19:54Donc il faut une fois tous les 10 ans, et on y est, se poser la question de son positionnement de portefeuille.
19:59Et donc là, on a des marchés émergents qui surperforment.
20:03On a le marché chinois, qu'on n'a pas encore parlé, qui surperforme à la baisse.
20:07Ça veut dire quelque chose.
20:09On a parlé de l'or tout à l'heure.
20:11L'or qui monte de 18% sur un trimestre.
20:17Les minières qui progressent également de 25%.
20:20Il y a quelque chose qui se passe de l'autre côté.
20:23Il faut se rappeler aussi qu'entre 2000, moment du krach du Nasdaq, pareil, on avait les marchés émergents et les orifères qui avaient surperformé.
20:31Donc il faut se poser la question d'un repositionnement, à mon sens, de portefeuille.
20:34Et ce schéma, même en relatif, il est valable si le 2 avril, Trump nous avoine, pardonnez-moi l'expression, de droite douane sur l'Europe, sur la Chine ?
20:44Parce que c'est vrai que pour l'instant, on a l'impression que la relation est conflictuelle, toujours avec la Chine.
20:49Mais elle pourrait l'être beaucoup plus entre Trump et Xi Jinping.
20:53On peut imaginer un pic de tension qui n'est peut-être pas encore atteint de ce point de vue-là.
20:57Ce qui est très intéressant, c'est qu'on a d'un côté un marché américain sur lequel on n'a rien anticipé.
21:01Et même aujourd'hui, quand on regarde la valeur reçue, on est à 22 fois.
21:04Je ne peux pas me dire, le marché américain, il n'est vraiment pas cher, il y a des choses à faire.
21:07Et comme le disait à l'instant Valentine, je ne sais pas où vont aller les bénéfices.
21:10Parce que les marges sont très élevées.
21:12Donc j'ai des attentes qui restent fortes.
21:14Et j'ai une valorisation qui est très élevée.
21:16De l'autre côté, sur le marché chinois, on n'attend plus rien.
21:18On est tous désespérés. On se dit, ils sont tous nuls.
21:21Et donc 20% de tarifs, c'est presque une bonne nouvelle.
21:23Et on attend des catastrophes.
21:25Et ils nous ont sortis, quand même depuis...
21:27Parce qu'il y a eu quand même des annonces de la part des entreprises.
21:29Ils nous ont sortis dix psyches.
21:31Alors qu'on pensait que les Etats-Unis étaient largement devant sur l'intelligence artificielle.
21:34On s'aperçoit que finalement, il y a des petits Chinois qui sont tout aussi malins.
21:38Et on avait Elon Musk qui était la star de la voiture électrique.
21:43Qui se retrouve avec BYD dans les mollets.
21:45Et finalement, BYD qui nous dit, moi j'ai une voiture qui se recharge en 5 minutes.
21:50Donc finalement, et tout ça, je le paye pour un tiers de ce que je payais Tesla.
21:56Mais les investisseurs, ils sont en train de se dire, je me suis trompée.
21:58Il faut que je me repositionne.
22:00Il y a des belles sociétés. Elles sont ailleurs que ce que je pensais.
22:02Et il faut me réintéresser à ces marchés-là.
22:04Sur la biotech chinoise aussi.
22:07Il n'est pas loin d'être équilibré aujourd'hui.
22:10Valentin, moi je suis frappé par...
22:12Alors, qu'est-ce que tout ça implique pour les taux ?
22:14Évidemment, c'est une grande question, les taux longs notamment.
22:16Mais les taux courts également.
22:18Ça nous amène au sujet des banques centrales.
22:20Quand je regarde les marchés de change, bon oui, ça bouge un peu sur le dollar.
22:24Mais honnêtement, il y a eu un petit run de l'euro, on est d'accord.
22:27Qui s'est réapprécié de 4-5%.
22:30Mais là, sur une séance comme ça, c'est assez équilibré.
22:33C'est le reflet d'une incertitude, d'une indécision des investisseurs
22:37sur le sens à prendre sur une devise majeure comme le dollar aujourd'hui.
22:41Voilà, le marché aujourd'hui, on le voit ces derniers jours, il est quand même en mode pause.
22:45Le marché attend le verdict du 2 avril.
22:48On a un niveau d'incertitude qui est élevé sur l'ampleur, le périmètre des hausses des droits de douane.
22:54On a aussi un niveau d'incertitude qui est élevé sur quelles sont les réponses
22:57qui vont être apportées par les différents pays partenaires.
23:00Si on peut encore utiliser cette expression.
23:03Aujourd'hui, je dirais sur les marchés taux ou actifs risqués, le marché est en mode pause.
23:08Après, je pense que c'est intéressant, si on regarde par exemple les taux euros,
23:11de regarder le marché en fonction des séquences.
23:14À moyen terme, on est d'accord, il y a une nouvelle histoire qui est en train de se mettre en place en Europe.
23:19Une histoire où on anticipe un peu plus de croissance, un peu plus d'inflation.
23:23Le plan de 500 milliards sur les dépenses en infrastructures sur l'Allemagne,
23:27ça va changer la donne sur l'économie allemande.
23:30Une économie allemande plus forte, c'est quand même une Europe plus forte.
23:33Même si on peut s'interroger sur des divergences économiques à venir,
23:36Europe, Allemagne versus autres pays européens, c'est quand même une Europe plus forte.
23:41Donc ça, ça a quand même été très très rapidement.
23:43Si on regarde la réponse sur les taux, elle a été extrêmement rapide.
23:46En 15 jours, on a pris plus 50 points de base, plus 0,5% sur le disons allemand.
23:51Et le marché ne s'y est pas trompé, ça a tenu.
23:54C'est un peu revenu, mais ça a tenu.
23:56L'idée que nous, si on regarde aujourd'hui ce plan de dépenses,
23:59ça va changer la donne quand même sur la croissance à moyen terme sur l'Allemagne.
24:03Ça veut dire aussi plus d'émissions.
24:05Si on regarde les 500 milliards, on ne sait pas vraiment aujourd'hui comment on va les financer.
24:11Mais si on veut aussi augmenter nos dépenses sur la défense pour passer de 1,9 points de PIB à 3,5 points de PIB,
24:18ça fait quand même beaucoup d'émissions en plus.
24:21Donc nous, on estime que la valeur d'équilibre pour les disons allemands tourne autour de 3%
24:27dans cet environnement d'un peu plus de croissance, peut-être même 3,1.
24:32Mais ça, c'est à moyen terme.
24:34À court terme, qu'est-ce qu'on a ?
24:36Parce que l'impact positif sur la croissance de ces plans, ce n'est pas un impact pour les six prochains mois.
24:41À court terme, qu'est-ce qu'on a ?
24:43Des taux plus élevés, donc ça, ça va quand même continuer de peser sur la croissance,
24:46même si on voit s'amorcer une légère reprise du crédit des entreprises.
24:49Mais c'est surtout Trump.
24:51Je veux dire, on peut parler des taux, mais la réalité, c'est surtout l'impact de Trump sur la croissance mondiale
24:58qui peut jouer pour moi sur les taux.
25:00Après, la question pour les banques centrales, elle ne va pas être simple,
25:03parce que ça va dépendre quelle est l'inflation que va générer cette politique de Trump.
25:08Je trouve que pour l'Europe, le risque d'avoir un vrai retour de l'inflation est quand même beaucoup plus faible qu'aux Etats-Unis.
25:14Donc moi, je suis assez confiante sur le fait que la BCE continue de baisser ses taux.
25:19Nous, on a un taux terminal à 1,75, je suis assez confortable là-dessus.
25:22Donc elle peut quand même faire un pas en dessous de 2% ?
25:25Si on voit toutes les dernières données sur l'inflation de France.
25:27Allemagne ?
25:28Oui, Allemagne, très bon chiffre.
25:30Donc on est quand même assez confiant sur le fait, même si la BCE adopte un ton un peu plus prudent,
25:35on est quand même confiant sur le fait que la BCE continue de baisser ses taux.
25:38Pour la Fed, la Fed peut se retrouver face à un dilemme de moins de croissance, plus d'inflation.
25:48Après, la question va être, est-ce que cette inflation, elle est transitoire ou pas ?
25:52L'inflation générée par la hausse des droits de douane.
25:54Le scénario central, c'est qu'elle pourrait être transitoire, que le choc de prix pourrait être transitoire.
25:58C'est ce qu'ils avaient dit en 2020.
26:00C'est ce qu'ils ont gardé en scénario central.
26:03Ils étaient étonnés par le manque d'humilité du président de la Fed.
26:05Sur sa dernière réunion ?
26:08Ils ont dit que c'était un base case.
26:11Donc c'était quand même un scénario central avec des scénarios de risque.
26:14Même si le taux de dot était un peu plus au quiche que beaucoup ont dit,
26:17puisqu'il y a de plus en plus de membres du FOMC qui anticipent zéro baisse de taux.
26:21La question, c'est la durée du transitoire.
26:24Voilà, exactement.
26:25Et après, le risque qu'ils veulent prendre par rapport à leur crédibilité.
26:28Parce que comme on vient exactement de souligner,
26:31l'épisode Covid où leur crédibilité a été mise à mal n'est quand même pas très très loin.
26:37Ce qu'on peut discuter, c'est de répatrier les chaînes de production.
26:40Ça ne va pas se faire en six mois.
26:42S'ils veulent vraiment le faire, c'est une histoire de trois ans, trois, cinq ans.
26:46Donc ça veut dire des pressions sur les coûts qui vont durer.
26:48Donc cette inflation peut peut-être un peu perdurer.
26:51Après, qu'est-ce qui va l'emporter de la croissance et de l'inflation ?
26:55Ce n'est pas évident.
26:56Je suis quand même de l'avis que si on continue, on persiste sur cette voie,
26:59même aux Etats-Unis, c'est quand même la croissance qui va vraiment souffrir.
27:04Qu'est-ce qui va souffrir le plus ? C'est quoi le risque principal sur la macro américaine ?
27:08Est-ce qu'on parle d'un soft landing, enfin, qui n'a jamais eu lieu,
27:12puisque ça fait deux ans que l'économie américaine est au-dessus du potentiel ?
27:15Est-ce que là, enfin, on arrive à revenir un peu en dessous du potentiel,
27:19sans aller trop loin non plus dans le rouge ?
27:22Ou est-ce que les choses n'étant pas forcément linéaires,
27:24le vrai risque principal est celui d'un atterrissage en douleur ?
27:29Il faut bien se rappeler que ce qui a soutenu la surperformance de l'économie américaine,
27:33c'est deux choses, c'est l'immigration forte, on l'oublie,
27:36et la politique budgétaire, des déficits colossaux, plus de 6-7% du PIB.
27:41C'est ça qui a alimenté la croissance, la surperformance américaine.
27:45Donc là, un de ces leviers commence à se tarer, on en a parlé de l'immigration,
27:49le fiscal, il y a des baisses de dépenses fédérales menées par Elon Musk,
27:53même s'il ne faut pas surestimer ses coûts budgétaires,
27:57ce n'est pas non plus ça qui va faire changer la donne.
27:59Donc il y a certains moteurs qui commencent à se gripper,
28:02les marchés financiers sont dans le rouge, on a évoqué les effets richesses négatifs,
28:05notamment pour les ménages américains qui ont vu des années de fortes hausses
28:09de leurs actifs financiers, d'un coup ils voient les valeurs se corriger assez nettement.
28:14Donc nous, à l'instant, on est plutôt sur un scénario d'une économie américaine
28:17qui ferait du surplace au premier semestre, avec des risques nettement baissés,
28:21et ce qui est intéressant de voir, c'est que ce ralentissement est surtout le fruit du consommateur.
28:26Donc c'est vraiment dans les enquêtes qu'on voit que le consommateur s'effrite beaucoup.
28:31Là, c'est le moral qui baisse, c'est la vibe qui retombe.
28:34Parce qu'on l'évoquait aussi, le marché de l'emploi risque de se détériorer,
28:37mais surtout le consommateur voit les hausses de prix.
28:39Donc c'est vraiment ce qui revient, le consommateur voit les hausses de prix,
28:42il a déjà vu les hausses de prix en 2022-2023, on lui refait le coup,
28:46donc le moral du consommateur américain peut lâcher.
28:49Après, pour l'instant, on n'est pas dans un scénario noir, nous,
28:52dans la mesure où l'économie américaine reste quand même, en termes de bilan financier, relativement solide.
28:58Les ménages ont quand même des bilans assez solides,
29:01ils ont des dépenses d'intérêt assez faibles,
29:03la croissance des salaires des revenus les plus faibles a pas mal progressé,
29:07ils sont prêteurs sur le reste de l'économie, les ménages américains,
29:12donc ils ont quand même des bilans solides.
29:13Mais tout va dépendre, bien évidemment, de la politique menée en termes tarifaires par l'administration Trump.
29:18Et du comportement des agents économiques, c'est-à-dire le pouvoir de fixation des prix,
29:22qui est tombé du ciel pour certaines entreprises pendant le choc inflationniste,
29:27est-ce que ces entreprises-là peuvent reproduire ou garder, conserver,
29:32regagner du pouvoir de fixation des prix dans une deuxième vague d'inflation éventuelle ?
29:37Ça va dépendre des secteurs, le secteur de la distribution, retail, par exemple, a très peu de marge,
29:41donc là, ils vont devoir...
29:42Eux, pour eux, c'est fini, quoi.
29:44On ne pourra pas repasser les hausses de prix comme on l'a fait sur la période 2022-2023.
29:49À mon avis, ils vont devoir prendre un parti dans les marges.
29:51Il y a des secteurs plus résilients comme l'Haïti, par exemple.
29:53Eux, ils m'aident beaucoup plus dans les prix.
29:55Donc il y a vraiment une logique sectorielle qui va jouer, je pense.
29:59Et pour l'arbitrage de la réserve fédérale américaine ?
30:02Alors nous, on pense clairement dans ce type de choc qui est le pire des chocs,
30:06c'est vraiment un choc négatif sur la croissance et positif sur l'inflation.
30:09Que vous dit l'Emmanuel d'Economie, première année, je me rappelle ?
30:13Leçon 1.
30:14Voilà.
30:15101.
30:16101.
30:17Leçon 1.
30:18La banque centrale ne fait rien.
30:19D'accord.
30:20Donc ni augmenter les taux, ni baisser les taux.
30:21Elle doit laisser passer la vague inflationniste.
30:24Donc nous, on pense que la prochaine baisse des taux n'interviendra pas avant novembre.
30:27Ah oui, fin d'année.
30:28Et on ne voit plus de baisse de taux.
30:29Fin d'année.
30:30Et encore, je pense qu'il y a même un risque qu'il n'y ait pas de baisse de taux du tout.
30:32Je comprends.
30:33Puisqu'on part d'un niveau d'inflation élevé,
30:36on part de salaires qui ont un risque de croissance assez élevé
30:39et d'anticipation d'inflation très élevée aussi.
30:42Le cocktail n'est pas bon pour la Fed.
30:43Elle ne peut pas l'ignorer.
30:44Donc selon nous, vraiment au plus tôt 2025,
30:47la lutte contre l'inflation prendra…
30:49Donc le put est loin, quoi.
30:50Le put est assez loin, là.
30:51Très certainement.
30:52Très certainement.
30:53Valentine, tu es d'accord avec ça ?
30:54Pour l'instant, oui, les anticipations d'inflation,
30:56elles ont remonté très très fortement pour les consommateurs.
30:59Après, sur les marchés, elles sont restées relativement stables,
31:01si on regarde le 5 avril.
31:02Après, c'est les consommateurs qui comptent vraiment.
31:04Parce qu'après, si vous anticipez plus d'inflation,
31:06vous négociez plus de salaire,
31:07et donc là, le risque d'une boucle prix-salaire commence à s'installer.
31:11Donc nous, on regarde vraiment plus ce qui se passe
31:14sur les côtés consommateurs, voire entreprises,
31:16plutôt que marchés financiers.
31:17C'est plus volatile.
31:18Après, je pense que ce qui est quand même assez intéressant,
31:21c'est est-ce que les entreprises vont avoir cette capacité
31:23d'augmenter les prix dans un environnement
31:25où la demande est plus faible,
31:26dans un environnement où le déficit,
31:29il n'y aura pas le même soutien à la consommation
31:31qu'on a eu pendant le Covid,
31:32dans un environnement où le marché action va corriger
31:35et dans un environnement
31:36où on va avoir des marchés de l'emploi aussi
31:38qui peuvent se détériorer.
31:39Parce que même si l'économie américaine
31:41a créé des emplois à plus de 150 000,
31:43on voit quand même que le taux de démission
31:45est quand même largement inférieur au niveau d'avant Covid.
31:48On voit quand même que les secteurs sont beaucoup plus créés
31:51sur les secteurs à bas salaire, la santé, la logistique.
31:56Mais tous les secteurs sensibles à la croissance
31:58ou les secteurs qui n'arrêtent pas de rajouter comme la tech,
32:00il y a plutôt des destructions d'emplois que des créations.
32:03Et puis évidemment, dans tout ce qui est job d'État,
32:06on voit que ça commence à baisser, c'est évident, on comprend.
32:09Mais voilà, on a quand même un environnement
32:11où il y a quand même une demande
32:13qui peut être potentiellement beaucoup plus faible
32:16que dans la période Covid.
32:17C'est-à-dire beaucoup plus de difficultés pour les entreprises
32:19de passer les augmentations de prix.
32:21Après, il y a des secteurs,
32:23on prend par exemple le secteur auto
32:24parce qu'il est quand même très emblématique aujourd'hui.
32:26Les hausses de droits de douane de plus de 25 %,
32:30ça veut dire plus de 10 000 sur chaque voiture.
32:32C'est des chiffres qui circulent aujourd'hui.
32:34C'est plusieurs milliers de dollars sur un modèle.
32:36Est-ce que les marges des constructeurs autos
32:38peuvent se permettre d'absorber ?
32:39Pas vraiment, donc ils n'auront pas le choix.
32:41Donc ça va se traduire quoi ?
32:42Par une baisse des ventes.
32:44Et des prix de l'occasion qui vont se remettre à flamber,
32:47des prix d'assurance derrière automobiles
32:49qui vont se remettre à flamber.
32:50Je me souviens que dans le CPI,
32:51c'est toujours des points importants.
32:53Ça peut vite se voir dans des indicateurs statistiques.
32:56Donc ça va se traduire,
32:57pas forcément par des baisses de marge,
32:59mais par un ralentissement fort de l'activité.
33:02Bon, vos commentaires Céline, si vous le souhaitez.
33:05Non, mais moi je suis tout à fait d'accord avec ce que vous avez dit.
33:07Je pense qu'effectivement, de toute façon,
33:08globalement, quand on est dans un environnement incertain,
33:10le consommateur a tendance à épargner plus,
33:12ce qui finalement amène à plus de chômage.
33:15Et puis quand on a plus d'incertitudes,
33:17le chef d'entreprise, qu'est-ce qu'il fait ?
33:19Il n'investit pas, il pousse le crayon.
33:21Donc les deux combinés, ça va pas être bon.
33:23Et donc je pense qu'on est encore beaucoup trop optimiste
33:26pour ce qui est de la croissance américaine,
33:28qui risque à mon sens d'avoir un énorme,
33:30enfin un gros trou d'air.
33:32On n'est pas au bout des surprises négatives sur les Etats-Unis.
33:35Et normalement, et c'est ce qui me chagrine un petit peu,
33:38on devrait avoir une baisse des bénéfices d'entreprise
33:40quand on a un ralentissement économique,
33:42alors qu'aujourd'hui on attend toujours une progression
33:44autour des deux chiffres sur les bénéfices américains.
33:47Et quand on écoute FedEx, on écoute Walmart,
33:50on écoute Delta Airlines, on les écoute tous,
33:53ils nous disent tous, il y a des incertitudes macro,
33:56les clients ne viennent plus dans les magasins.
33:58Et donc à chaque fois, ça fait du moins 10
34:00lors de l'annonce des résultats,
34:02mais on a l'impression que les analystes ou le marché
34:04est à chaque fois surpris.
34:06Comme si on pensait qu'il y avait deux mondes.
34:08Et c'est 70% du PIB américain, c'est la consommation.
34:12Donc il y a quelque chose qui n'est pas encore bien collé,
34:14et je vois très peu d'analystes
34:16qui parlent de ce ralentissement à venir du côté de l'économie.
34:19Et les valorisations que vous avez sur vos marchés,
34:21elles protègent quand même du risque,
34:23parce qu'il y a une récession aux Etats-Unis,
34:25si le consommateur américain flanche,
34:27c'est un problème pour Donald Trump et le marché américain,
34:29c'est un problème pour le monde entier.
34:31C'est pour ça qu'il faut être sur des bouées
34:33qui sont le plus éloignées possible du problème.
34:35D'accord.
34:36C'est-à-dire que depuis 15 ans...
34:37C'est quoi un exemple de bouée, là, justement ?
34:39Je parlais de la Chine.
34:40La Chine, d'accord.
34:41Ils ont vécu, là on a eu une espèce de guerre froide
34:44qui était enclenchée entre les deux blocs.
34:46Donc il y a eu beaucoup, beaucoup d'écartements.
34:48De dissociation, d'accord.
34:49De dissociation avec un...
34:50Il y a eu un découplage qui a été effectué depuis 10 ans.
34:53Les exportations chinoises,
34:54elles vont essentiellement vers les pays émergents aujourd'hui,
34:56très peu vers les Etats-Unis.
34:58Le pourcentage des ventes des sociétés cotées à la bourse chinoise
35:03qui sont liées à l'étranger, c'est 15%.
35:05On est très, très loin des niveaux qu'on peut avoir aux Etats-Unis
35:08de dépendance vis-à-vis de l'étranger.
35:09Donc si vous allez sur des entreprises qui sont en Chine,
35:13qui vont aller vendre leurs produits au Brésil
35:15ou qui vont aller vendre leurs produits ailleurs dans les pays émergents
35:17ou si vous avez même des sociétés qui vendent en Chine,
35:21vous êtes loin du problème.
35:23Et c'est à mon sens ça qu'il faut aller chercher.
35:25Il faut être le plus décorrélé de ce ralentissement américain.
35:29Et c'est vrai que c'est un des problèmes qu'on a un tout petit peu sur l'Europe
35:31parce qu'on le sait tous, quand les Etats-Unis s'enrhument,
35:34l'Europe est ternue.
35:35Voilà, c'est un petit peu le problème qu'on risque d'avoir.
35:37Et on est quand même une économie qui est assez liée,
35:39malgré tout, à l'économie américaine.
35:41Donc c'est le petit bémol qu'on devrait avoir à court terme pour l'Europe.
35:44Et là, on parle du ralentissement aux Etats-Unis,
35:46mais si ça se passe mal, si la politique commerciale se durcit,
35:48ça ne va pas être qu'un sujet américain,
35:50ça va être un sujet croissance mondiale.
35:52Et ce qui est génial, ça va être de voir la réponse
35:55qui est apportée par les pays partenaires.
35:59Parce que le côté très très positif de la politique de Trump agressive,
36:04c'est la réaction de l'Europe.
36:06Où en fait, on se reprend en main.
36:08Où l'Allemagne, après deux années de récession, se dit
36:11« Oula, il va falloir quand même que je fasse quelque chose pour restructurer mon économie. »
36:14Où l'Europe se dit « Oui, il faudrait peut-être qu'on soit un peu plus autonome,
36:18qu'on renforce notre souveraineté sur la défense. »
36:21Peut-être qu'ils vont aussi s'interroger sur renforcer la souveraineté sur le numérique.
36:24Donc la réaction, ce qui va être extrêmement intéressant,
36:27ça va être vraiment ces histoires de séquences.
36:29Si c'est mauvais pour les Etats-Unis,
36:31ça veut dire que ça va quand même être mauvais pour la croissance mondiale.
36:33Et ce qui va être intéressant,
36:35et là où il va sûrement y avoir d'énormes opportunités en tant qu'investisseurs,
36:38c'est quelles vont être les réponses apportées par les pays partenaires.
36:42Est-ce qu'on poursuit ?
36:44Est-ce qu'on augmente l'idée de l'autonomie stratégique
36:48dans une adversité conjoncturelle, cyclique, provenant des Etats-Unis ?
36:53Exactement.
36:54Et des plans de soutien, par exemple en Chine,
36:56parce qu'ils en ont un peu sous le pied pour la consommation,
36:59je pense qu'ils en gardent sous le pied en cas d'une attaque,
37:02d'une politique commerciale beaucoup plus agressive des Etats-Unis.
37:07Ils en gardent sous le pied pour faire des plans.
37:09Et donc là, c'est vraiment des opportunités pour les investisseurs.
37:11Un point qu'on a discuté avec certains de vos confrères sur la Chine,
37:15c'est aussi ce qui s'est passé en cinq ans.
37:18C'est-à-dire qu'on se souvient de 2020,
37:21cinq ans en arrière, fin d'année,
37:23Unfinancial devait entrer en bourse.
37:26Deux jours avant, le parti D-Stop s'est terminé.
37:29On comprend que Xi Jinping a peur à un moment d'être dépassé,
37:33que le parti, bien sûr, soit dépassé par ses mastodontes technologiques,
37:37qui étaient les BATX à l'époque.
37:39C'était Alibaba, Baidu, Tencent, Xiaomi, etc.
37:42Tous ces groupes-là qui connaissaient une envolée spectaculaire.
37:45Jack Ma disparaît, on ne sait plus où il est.
37:48Et puis derrière, on va laminer des secteurs comme les jeux vidéo,
37:51comme l'éducation, l'EdTech, etc.
37:53Cinq ans après, on retrouve Xi Jinping entouré de Jack Ma,
37:58du patron de DeepSeek, qui lui, a créé son innovation dans son garage,
38:02sans le parti.
38:04On a l'impression qu'on a compris que l'esprit d'entreprise,
38:09ça pouvait servir à quelque chose, y compris dans un pays comme la Chine.
38:13Effectivement, le contraste est assez intéressant,
38:15parce qu'on a d'un côté les Etats-Unis, sur lesquels on a beaucoup d'incertitude,
38:19et on a l'impression que les Chinois sont en train d'en profiter
38:22pour se rattraper par rapport à tout.
38:24Se refaire une image.
38:26Une image apaisée, en offrant de la visibilité sur le long terme,
38:30ce qu'on n'a pas beaucoup aux Etats-Unis.
38:32C'est vrai qu'il y avait le fait qu'ils étaient en conflit avec les entrepreneurs.
38:35Maintenant, ils se sont affichés avec les entrepreneurs, donc c'est fini.
38:38Deuxième chose, il y avait un problème, parce qu'ils n'avaient jamais poussé la consommation.
38:41Comme on le disait à l'instant, un des grands problèmes de la Chine,
38:44c'est qu'ils poussent tout le temps vers les exportations,
38:46mais il y a un moment où il faut avoir des entreprises
38:49qui sont tournées vers les consommateurs,
38:51et des consommateurs qui arrêtent d'épargner
38:53et qui se mettent à dépenser pour leur quotidien.
38:56Et ça, c'est le levier qui a été identifié comme la priorité
39:00le 16 mars du prochain plan national pour l'économie chinoise.
39:03Donc, c'est quand même un énorme changement.
39:05Et puis, on a des pépites qui sont en train d'émerger.
39:10Donc, effectivement, avec par exemple BYD qui nous explique
39:13qu'ils ont 110 000 ingénieurs qui travaillent.
39:16Donc, le rattrapage à faire pour d'autres...
39:19Je veux bien qu'en Europe, on soit très très fort chez Volkswagen,
39:22mais avant qu'on ait 110 000 ingénieurs qui travaillent
39:25pour un leader automobile, on en est très très loin.
39:28Donc, ils ont profité un petit peu des dix années de calvaire
39:33qui ont été subies par les marchés chinois
39:35pour reconstituer une force de frappe dans les énergies renouvelables,
39:39dans la voiture, dans les semi-conducteurs, dans l'intelligence industrielle.
39:44Ils sont restés même dans les produits bas de gamme.
39:46Je regardais, les Chinois...
39:48Ce qui est totalement unique.
39:50Généralement, les pays marginaux, ils disent que les produits sont montés en garde.
39:54Et là, je crois que c'est la première fois, honnêtement, dans l'histoire économique
39:58qu'on a vu les Chinois, un pays en tout cas,
40:00qui maintient des parts de marché significatives dans les produits bas de gamme.
40:04On arrive à être l'usine du monde, et également, en plus des produits technologiques.
40:08Ils vont utiliser ça comme usine à cash,
40:11parce que du coup, ils ont des parts de marché colossales
40:13pour financer l'innovation.
40:15Mais ce n'est pas sans rappeler ce qu'avaient fait les Japonais.
40:18Les Japonais, début des années 80, on les avait totalement sous-estimés
40:21et après, ils nous ont laminés avec Sony, Nintendo...
40:25Enfin, on était complètement tout ça.
40:27Et on a découvert la déferlante des années 80.
40:29Donc, on verra, mais effectivement, il y a quelque chose d'intéressant.
40:32Et ce que vont faire les Américains ?
40:34De revenir sur les fachos.
40:36Oui, mais sûr.
40:37110 000 ingénieurs, oui.
40:41Un petit mot de la France.
40:42Dans le contexte européen, Maxime, ça fait partie des pays que vous suivez de près
40:46chez Allianz Trade, donc on évoquait le plan, la relance allemande.
40:50C'est bon pour l'Allemagne.
40:52C'est bon pour tout le monde.
40:54Ça peut créer des chocs asymétriques quand même entre les pays.
40:58Et parlant concrètement de la France,
41:01quel niveau de transmission est-ce qu'on peut avoir
41:04entre la relance budgétaire allemande, ce qu'elle va produire en Allemagne,
41:07et l'économie et la croissance française ?
41:11De façon indébutable, c'est une très bonne nouvelle pour la France et pour l'Europe.
41:14Notamment le plan d'infrastructure.
41:16Ce type de dépenses, notamment les montants qui ont été annoncés,
41:19c'est un contenu en importation très fort.
41:22Donc clairement tous les pays, y compris la France, vont en profiter
41:25en termes d'exportation inclue.
41:27Mais aussi plus généralement en termes de sentiments.
41:29Ça améliore les perspectives sur le secteur industriel.
41:32Donc vraiment des bonnes choses.
41:35Après, à court terme, il y a un petit bémol, c'est effectivement
41:37des conditions financières qui sont un peu plus dures.
41:39Les taux d'intérêt qui ont suivi à la hausse les taux d'intérêt allemands,
41:43donc ça c'est moins bon pour le marché immobilier par exemple,
41:45qui est très sensible à la partie longue des taux d'intérêt.
41:47Mais indéputablement, à moyen terme, ça va être positif.
41:50Après, tout va dépendre de savoir où est-ce que cet argent va être dépensé.
41:53La défense, vous savez, vous pouvez aussi créer des éléphants blancs.
41:57L'effet multiplicateur n'est pas évident quand on investit dans la défense.
42:01Voilà, ça dépend dans quoi vous dépensez.
42:03Même si il est clair que l'industrie de défense britannique, française,
42:07italienne, dans une moindre mesure, vont clairement profiter des nouvelles commandes.
42:11Mais tout ça prend du temps.
42:12Il faut établir les chaînes de valeur.
42:14Il faut embaucher les nouveaux ingénieurs, techniciens.
42:17L'Europe reste quand même confrontée à un potentiel de croissance très faible.
42:22Ça reste parce que la population décroît ou croît très faiblement.
42:26Donc on n'a pas la main d'oeuvre nécessaire.
42:28Donc on va devoir jouer sur le levier de la productivité,
42:31qui est le deuxième pilier de la croissance.
42:33Mais ça, ça met beaucoup de temps à s'enclencher, si vous voulez.
42:37Donc vision positive, mais c'est plutôt du moyen terme.
42:39Sur le court terme, on reste assez prudent.
42:41L'Europe n'a pas changé d'un claquement de doigts.
42:43Ça va dans le bon sens.
42:44Les infrastructures notamment.
42:46C'est un choc positif pour la zone euro globalement et pour la France.
42:50Mais attention à ne pas surestimer les effets.
42:52Pour la Banque Centrale Européenne, qu'est-ce que vous comprenez de sa fonction de réaction
42:56entre Trump, le court terme, le risque de trou d'air ou de manque de croissance,
43:00de fragilité de la croissance et de la reprise,
43:02et des perspectives un peu plus brillantes pour le moyen long terme ?
43:08On voit un taux terminal autour de 2%, donc on n'est pas très loin des mois de juin.
43:12D'accord, c'est déjà un peu plus élevé que ce que disait l'ancienne.
43:141,75, je crois.
43:15Oui, mais bon.
43:17Chaque quart de point peut compter quand même dans cette affaire.
43:20Globalement, la baisse est quand même bien placée pour baisser encore les taux,
43:23relancer la croissance, l'inflation.
43:25Et 2% c'est bien alors ?
43:262% nous semble un taux terminal.
43:28Ça soutient ou pas ?
43:29Légèrement soutient.
43:30D'accord.
43:31Ça soutient légèrement.
43:32Ça va vraiment dépendre de ce qui se passe cette semaine en termes de droits de douane.
43:36Bien évidemment.
43:38Et ce serait vu baisser taux pour la Banque Centrale Européenne ?
43:42Oui, il reste sur la croissance.
43:44Moi je vois ça baisser taux.
43:45Après ça dépend vraiment de la réponse qu'il y a à importer en termes de revenus.
43:48Bonne nouvelle sur le front de l'inflation.
43:49Et plus généralement, si on prend un peu de recul, il y a un autre sujet,
43:51on n'a pas eu trop le temps d'en parler,
43:53c'est que vont devenir les produits chinois qui n'auront plus de taux en Amérique
43:57et les produits canadiens sur l'acier.
43:59L'Europe est en train d'essayer de se protéger.
44:01Ils risquent de se déverser en Europe, dans d'autres pays émergents.
44:04Donc ce choc est potentiellement déflationniste.
44:06Pour le reste du monde.
44:08Ce qui est bien pour nous.
44:09Puisque vous avez des milliers de tonnes d'acier canadiens qui ne savent plus où aller.
44:13Automobiles aussi, japonais, coréens, qui sont très dépendants du marché américain.
44:18On verra comment la protection des frontières fonctionne de ce point de vue-là en Europe.
44:22Il risque d'y avoir du protectionnisme qui revient au Canada.
44:24C'est un ami fiable, la Chine, on verra.
44:27C'est ce que craint Trump.
44:28Il craint encore des alliances entre les pays partenaires.
44:32Et ce serait la réponse la plus positive qu'on puisse amener à cette guerre commerciale.
44:37C'est pour ça qu'on verra ce qu'en est des tarifs universels et réciproques.
44:40C'est vrai que s'il veut tout patcher, ce sera un tarif pour tout le monde.
44:43C'est pour ça que cette période d'incertitude va durer.
44:46Le temps que tous ces équilibres se remettent en place,
44:48ce n'est pas quelque chose qui va se faire en deux mois.
44:50Avec des niveaux d'incertitude selon tous les modèles des économistes
44:53qui ont déjà explosé tous les records, y compris ceux de Trump 1.0.
44:56Dernière question, Valentine.
44:58Je reviens sur le choc de taux en Europe lié aux nouvelles perspectives allemandes.
45:03C'est toute la courbe qui a monté.
45:05Et l'ensemble de la courbe de manière assez homogène.
45:08Est-ce qu'il faut imaginer quand même que les spreads puissent se récarter
45:12entre l'Allemagne et d'autres pays à un certain stade ?
45:16Sur la courbe, on avait même les anticipations de baisse de taux de la BCE qui avaient été réduites.
45:21Les investisseurs se sont dit qu'on va peut-être devoir moins baisser les taux
45:24vu qu'on aura un peu plus de croissance.
45:26Je trouve que ce n'est pas aussi évident que ça,
45:28parce que la croissance est évidente.
45:3050 milliards par an, c'est un point de PIB pour l'Allemagne,
45:34sans compter aucun effet multiplicateur.
45:36L'effet multiplicateur sera quand même un peu plus important sur l'infrastructure que sur la défense.
45:40L'Allemagne peut s'assurer sur les 10 prochaines années une croissance qui tourne entre 2 et 5.
45:46Cet impact croissance, c'est positif pour l'Europe.
45:49Je partage ce point de vue.
45:50Une Allemagne forte, c'est une Europe forte.
45:52Mais on peut quand même s'interroger sur l'impact qui soit un peu moins positif pour les autres pays européens.
45:57Parce qu'eux vont voir si on doit augmenter nos dépenses sur la défense.
46:01Et si c'est fait au niveau national, ça veut dire avoir plus de discipline budgétaire.
46:05Ça interpelle sur la croissance pour des pays comme la France.
46:09Si la France doit réduire ses dépenses pour faire plus pour dépenser sur la défense, ça va être quand même compliqué.
46:15Augmenter les taxes.
46:17Ça veut dire que l'impact croissance est moins évident.
46:22Après, ça va dépendre aussi comment est-ce qu'on dépense sur la défense.
46:27Est-ce qu'on va acheter des produits américains ?
46:29Parce qu'on voit que pendant la guerre avec l'Ukraine, on a acheté beaucoup de produits aux Américains.
46:32Donc l'effet multiplicateur, c'est un éléphant blanc pour eux.
46:37Je pense que pour moi, il y a deux points qui vont être importants pour limiter cette divergence économique entre les pays de la zone euro.
46:44C'est que les financements de la défense soient faits au maximum au niveau européen.
46:48On voit que ça a du mal à se dessiner dans cette direction.
46:51Et que la BCE reste accommodante pour pouvoir absorber ce surplus d'émissions.
46:58Donc ça, c'est les deux paramètres pour éviter cette divergence entre les pays.
47:03On verra déjà des premiers éléments de clarification attendus cette semaine, ce 2 avril, sur les tarifs et les conséquences à suivre.
47:10Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
47:13Valentin Henouz, Amundi Investment Institute, Maxime Darmais, Allianz Trade et Céline Picmal-Prade, Picmal Outon Investments.
47:25Le dernier quart d'heure de Smartbourg, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:28Et chaque lundi, en début de semaine, le thème, c'est celui des Etats-Unis et de l'actualité politique et économique américaine.
47:35Le quart d'heure américain avec notre correspondant américain à distance avec nous, Pierre-Yves Dugas.
47:39Bonsoir Pierre-Yves, merci beaucoup d'être là.
47:42Pierre-Yves, vous avez raison de le noter dans la séquence qui va se dérouler tout au long de la semaine.
47:47Avant le 2 avril, il y a le mardi 1er avril qui sera un jour d'élection spéciale en Floride
47:55pour renouveler deux sièges de membres de la Chambre des Représentants,
47:59deux membres républicains de la Chambre des Représentants Pierre-Yves.
48:02Et oui, deux sièges qui correspondent à des circonscriptions qui avaient été largement remportées par Donald Trump au mois de novembre.
48:11Et si l'on en croit les sondages, mais faut-il croire les sondages,
48:17les démocrates sont partis pour faire beaucoup mieux qu'en novembre dernier,
48:24voire peut-être pourront-ils ravir aux républicains la sixième circonscription de Floride,
48:33qui était celle de Mike Waltz, qui a démissionné dans les heures qui ont suivi son élection de novembre
48:40pour devenir conseiller à la sécurité de Donald Trump.
48:45En ce qui concerne la première circonscription de Floride, c'était celle de Matt Gaetz,
48:49qui lui aussi a démissionné, qui ambitionnait de devenir secrétaire à la justice, attorney general.
48:56Et puis quand on est allé vraiment fouiller un petit peu plus sérieusement dans son placard,
49:00on a trouvé tellement de cadavres que les républicains du Sénat ont fait comprendre à Donald Trump
49:06qu'il n'était pas question qu'il vote pour un individu pareil.
49:09Du coup, Matt Gaetz n'est plus le représentant de la première circonscription.
49:13Cette première circonscription se trouve au nord-ouest de la Floride, à la frontière de l'Alabama.
49:20C'est très conservateur. Il y a beaucoup de militaires.
49:23Et là, il semble que la bonne personnalité, crédible en tout cas, de l'homme qui était le directeur financier de l'État de Floride
49:32suffise pour garantir que cette circonscription reste à républicains.
49:37Alors c'est très important parce que, ne l'oublions pas, les républicains aujourd'hui n'ont que 218 sièges à la Chambre.
49:44Les démocrates en ont 213. Et il y a 4 sièges vacants.
49:49Alors vous me direz, comment se fait-il qu'il n'y ait que 2 élections spéciales, 2 élections exceptionnelles, alors qu'il y a 4 sièges vacants ?
49:58Eh bien, parce que c'est au gouverneur de chaque État de décider quand auront lieu ces élections législatives extraordinaires.
50:09Et le gouverneur du Texas n'est pas pressé de convoquer les électeurs pour le siège vacant qui appartenait à quelqu'un qui est décédé depuis.
50:20Même chose en Arizona où le gouverneur hésite pour le moment.
50:24Mais ce qui est particulièrement intéressant, c'est de voir qu'un siège de la 21e circonscription de l'État de New York,
50:32celui de Elise Stefanik, n'est pas à pourvoir.
50:38Elise Stefanik, là encore, avait annoncé qu'elle démissionnerait de son poste de représentant
50:45parce qu'elle s'était illustrée de manière assez brillante au moment des auditions publiques
50:50qui ont été humiliantes pour la direction des grandes universités américaines, Yale, Harvard, etc.
50:56et qu'elle avait été présélectionnée par Donald Trump pour devenir ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies,
51:01et quand les Républicains, il y a quelques jours seulement,
51:04se sont aperçus que cette élection spéciale de la 21e circonscription de l'État de New York risquait de mal tourner pour eux,
51:11Elise Stefanik s'est découvert une passion pour continuer de défendre les intérêts de ses électeurs de l'État de New York
51:20et met de côté le poste qu'elle ambitionnait aux Nations Unies.
51:26Cela est immédiatement interprété comme la perception d'une forte inquiétude de la part des Républicains
51:33qui ont gagné, mieux qu'ils ne le pensaient, les législatives et les présidentielles de novembre,
51:39mais qui, aujourd'hui, en ce début du mois d'avril, se rendent compte que leur popularité n'est plus ce qu'elle était.
51:47Alors il faut rappeler une chose importante dans les élections américaines,
51:50c'est que, particulièrement en cette période trumpiste,
51:55Donald Trump gagne des élections parce qu'il fait voter pour lui des gens qu'il ne voterait pas.
52:00Mais quand on est dans le cadre d'une élection anticipée, d'une élection spéciale,
52:07cet effet de mobilisation de Donald Trump n'est pas là.
52:11On ne va voter que pour un représentant, pas pour Donald Trump.
52:14D'où l'importance accordée par Donald Trump dans cette élection.
52:17Il est intervenu dans les dossiers de conscription de Floride, par téléphone, devant des centaines de supporters,
52:23pour expliquer qu'il était très important de voter pour les candidats républicains
52:29et que ces derniers pourraient aller à la Maison-Blanche et lui téléphoner à tout moment
52:33pour défendre les intérêts de leurs électeurs.
52:36On prend ça très au sérieux parce qu'il y a un enjeu national.
52:40Si les Républicains perdent encore quelques voix à la Chambre des représentants,
52:44l'essentiel des promesses électorales de Donald Trump risque de passer à la trappe.
52:49Il s'agit, un, de la reconduction des baisses d'impôts,
52:54baisses d'impôts qui avaient été votées en 2017 et qui vont expirer fin 2025.
52:59Il faut absolument que le Congrès vote cette reconduction si la promesse de Donald Trump doit être tenue.
53:06Une réforme du système de l'immigration.
53:08Et, petit détail qui intéresse beaucoup les gens qui suivent SmartBourse,
53:13le relèvement du plafond de la dette qui devrait intervenir en juillet-août.
53:18Oui, effectivement, un enjeu très très important que cette fine majorité
53:23à la Chambre des représentants pour le parti républicain
53:26et donc deux élections spéciales notamment à suivre en Floride,
53:30avant même les annonces tarifaires.
53:33L'autre sujet, Pierre-Yves, c'est la vitesse à laquelle les esprits animaux se sont refroidis aux Etats-Unis
53:40quand on voit toutes les enquêtes, alors auprès des ménages en l'occurrence,
53:44passer d'un optimisme débridé en novembre dernier
53:48à un pessimisme, fin du mondisme dans les dernières enquêtes du mois de mars.
53:53Comment on passe d'un état d'esprit à l'autre aussi rapidement, Pierre-Yves ?
53:59Vous vous souvenez, il y a un an, le New York Times, il y a longtemps qu'on n'en avait pas parlé,
54:05le Washington Post, CNN, mes médias favoris, vous voyez, Grégoire,
54:11nous expliquaient que l'économie allait très bien, que Joe Biden était parfaitement en charge,
54:17que toutes ces rumeurs selon lesquelles il était fatigué, il dormait tout le temps,
54:21ce n'était pas vrai du tout, que l'économie américaine allait très bien,
54:24que l'inflation était en voie de résorption et que ce pessimisme des Américains
54:30qui entraînait une montée de la popularité de Donald Trump et des Républicains,
54:34que ce pessimisme était tout à fait injustifié et irrationnel
54:38et qu'il était entretenu par la mauvaise foi de Fox News.
54:41Aujourd'hui, on a le phénomène inverse.
54:44Les mêmes médias ont absolument besoin que l'Amérique tombe en récession.
54:51C'est nécessaire pour valider leur virulente opposition à tout ce que fait de manière brouillonne,
54:55précipitée et outrancière Donald Trump depuis deux mois.
54:59Et ils veulent une récession, ils souhaitent une récession,
55:02ils veulent que les fusées de SpaceX explosent en vol.
55:07C'est important pour valider la thèse selon laquelle l'autrumpisme est un danger pour la démocratie américaine.
55:13Et là, je ne fais que citer les lignes quotidiennes du Washington Post et des New York Times.
55:18Alors, que constate-t-on ?
55:21Les Américains sont extrêmement inquiets,
55:23et cette incertitude créée par la politique changeante de Donald Trump en matière tarifaire,
55:29en matière de droits de douane donc,
55:31contribue à la confusion et à l'inquiétude des entreprises,
55:35des épargnants, notamment en bourse, et des consommateurs.
55:40C'est indéniable.
55:41Le marché du travail ralentit, le chômage remonte un petit peu,
55:44toujours à un niveau correct,
55:46et la croissance ralentit sérieusement.
55:48On risque d'avoir au premier trimestre une croissance de l'ordre de 0,3-0,4%,
55:53peut-être en rythme annuel,
55:55ce qui est beaucoup moins glorieux que les trois et quelques que l'on observait à la fin de l'année dernière.
56:01Et puis, l'inflation, qui Donald Trump lui-même le reconnaît,
56:05était une raison fondamentale de la défaite des démocrates.
56:09Cette inflation, elle ne baisse plus.
56:11Et on peut même défendre la thèse qu'elle est en train d'accélérer un petit peu à nouveau,
56:17et qu'elle risque d'accélérer, ne serait-ce que de manière transitoire,
56:20adjectif, ô combien dangereux,
56:22si les droits de douane qui nous sont promis par Donald Trump,
56:26et dont il va rajouter une couche le jour de la libération du 2 avril,
56:31si ces droits de douane sont mis en oeuvre.
56:33D'où une réelle inquiétude, une démobilisation des Républicains,
56:38et la possibilité, et on l'observe dans toutes les enquêtes d'humeur des Américains,
56:44que ce ralentissement de la conjoncture inquiète les anticipations.
56:49Le moral des Américains sont tombés au plus bas depuis 2022,
56:53et s'est présenté comme une catastrophe.
56:56Je rappellerai tout de même qu'en 2022, Joe Biden était président,
56:59et qu'en 2022, les mêmes journalistes nous expliquaient que tout allait très bien.
57:04Bon, c'est intéressant, l'enquête de l'université du Michigan,
57:07qui est très polarisée entre démocrate et républicain,
57:10mais c'est vrai que les dernières mesures montrent quand même une baisse de morale
57:13assez concomitante entre les partisans démocrates et les partisans républicains.
57:19Les deux sont affectés.
57:21Loin de moi la volonté de nier l'évidence du ralentissement de la consommation
57:27et de la forte inquiétude des consommateurs américains,
57:29créée en partie par l'incroyable violence de la politique mise en œuvre par Donald Trump
57:36depuis le 20 janvier.
57:37Ce n'est pas mon propos.
57:38Je veux simplement relativiser les choses et rappeler qu'il y a un an, c'était l'inverse.
57:43En 2008-2009, le moral des consommateurs américains s'est effondré
57:49et la consommation a suivi.
57:51L'an dernier, le moral des consommateurs américains a plongé,
57:55mais la consommation a continué de grimper.
57:59Aujourd'hui, que va-t-il se passer ?
58:02Est-ce que ces enquêtes sur le moral des Américains vont se traduire
58:05par un ralentissement effectif de la consommation
58:08ou au contraire, les beaux jours reviennent, le printemps revient
58:12et les choses vont se normaliser ?
58:15C'est probablement la vérité, probablement un petit peu entre les deux
58:19parce qu'il est indiscutable que les hausses de prix que nous promettent
58:22sur certains secteurs, notamment l'automobile,
58:25tous ces droits de douane qui sont présentés comme la panacée
58:28par le président Trump, vont faire mal au budget du consommateur américain moyen.
58:34Il y a un indicateur qui me plaît énormément et qui est assez simple à suivre,
58:38c'est celui du prix de l'essence à la pompe.
58:41Il est tombé en dessous de 2 dollars le galon en décembre.
58:45Aujourd'hui, on est à 2,24, rien que là, même si 2,24 est historiquement très bas.
58:49Rien que sur ce petit indicateur-là, les Américains qui tous les jours
58:53doivent faire le plat, se demandent à quelle sauce ils seront mangés
58:57au cours des prochains mois.
58:59Tout est une question d'ampleur, de magnitude.
59:01Jusqu'à présent, Jérôme Poel fait bien la distinction entre les soft data,
59:04les enquêtes de morale qu'il voit effectivement s'affaiblir
59:07et les données dures, qui sont un peu retardées certes,
59:10mais qui montrent quand même encore une certaine résilience de l'économie américaine.
59:14Merci beaucoup à Pierre-Yves.
59:15Pierre-Yves Dugas avec nous chaque lundi pour ce quart d'heure américain
59:18dans Smart Bourse sur Be Smart For Change.
59:23Smart Bourse vous a été présenté par Silex.
59:26Conseils en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.