• avant-hier
Jeudi 3 avril 2025, retrouvez Emilie Rosso (Co-autrice de l'enquête, "PFAS : la grande intox de l'industrie"), Pascale Nollet (Cofondatrice et PDG, Cuchöt), Céline Delaugère (Fondatrice, MyDataMachine) et Sébastien Chanlon (Coordinateur des laboratoires, WESSLING) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises Impact Positif et voici le sommaire.
00:15Mon invitée, c'est Céline Dallogère, la cofondatrice de My Data Machine. Elle viendra nous parler de la journée de la femme digitale.
00:22On verra notamment pourquoi les femmes sont encore sous-représentées dans les métiers du numérique et de l'intelligence artificielle.
00:28Notre débat, il portera sur les PFAS, ces polluants éternels présents dans de nombreux produits du quotidien.
00:34Une loi réduisant leur utilisation vient d'être votée, on verra ce qu'elle peut changer.
00:39Et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables, je vous présenterai les coussins chauffants de cul chaud.
00:45Une alternative au chauffage qui sont déjà remis interdit sur les terrasses des restaurants.
00:49Trois thèmes, 30 minutes pour les développer, c'est Smart Impact.
00:59L'invitée de ce Smart Impact, c'est Céline Dallogère, bonjour.
01:03Bonjour Thomas.
01:04Bienvenue, vous êtes la cofondatrice de My Data Machine, on va parler ensemble de la journée de la femme digitale,
01:09de la sous-représentation des femmes dans les métiers du numérique et de l'intelligence artificielle.
01:13Mais d'abord, je veux bien que vous nous présentiez cette entreprise que vous avez créée avec Ronak Pontel.
01:18Votre promesse est d'aider les entreprises d'IA à générer des données riches.
01:22Je dis ça, je n'ai pas forcément compris, c'est quoi exactement votre métier ?
01:26Oui, alors tout à fait, j'ai cofondé My Data Machine et ce que je fais, c'est que j'aide les entreprises
01:33à développer des briques d'intelligence artificielle.
01:37Et vous le savez, pour développer de l'intelligence artificielle, il faut beaucoup de données.
01:41Et ça, je m'en suis rendue compte dès le début de My Data Machine, car à ce moment-là, je développais moi-même une IA
01:49et j'avais besoin de beaucoup de données.
01:52C'est pour ça que j'ai créé My Data Machine et en fait, on offre différents services qui vont permettre de créer des données structurées.
01:59C'est quoi une donnée structurée ?
02:01Oui, alors par exemple, en tant qu'entreprise, on peut avoir beaucoup de données, mais elles ne sont pas nécessairement classées.
02:08Par exemple, on a des images, mais on ne sait pas à quoi elles correspondent.
02:11Et ensuite, pour entraîner une intelligence artificielle, on a besoin de nommer ces images, les classer, les trier.
02:18Et ensuite, on peut entraîner, évaluer l'intelligence artificielle.
02:22Et donc, c'est ce qu'on fait. On vient agréger les données, les structurer.
02:26Dans quel secteur ? Qui sont vos clients aujourd'hui ?
02:30On travaille principalement dans le secteur de la fashion tech, mais aussi du retail pour des e-commerce ou des marques de mode, de sportswear.
02:41Ce genre de clients et aussi des clients qui vont développer des softwares pour ces clients également.
02:47Le 17 avril prochain, c'est la journée de la femme digitale qui devient « Join forces and dare », « Unir nos forces et oser ».
02:54Tout est dans le changement de nom. Il y a une ambition internationale pour cette journée de la femme digitale ?
03:00Oui, tout à fait. C'est une initiative qui est née en Europe.
03:04Mais même là, aujourd'hui, l'idée, c'est de partager cette initiative dans le monde.
03:09Et je dois dire que nous aussi, chez My Data Machine, on porte cette initiative même entre l'Inde et la France.
03:16Et on est heureux de pousser les femmes, d'inspirer les femmes à se lancer dans le digital et plus particulièrement dans l'intelligence artificielle cette année
03:25puisqu'en 2025, le thème, c'est l'intelligence artificielle principalement.
03:29Effectivement. L'idée, c'est quoi ? C'est de devenir un accélérateur de croissance pour les femmes dans l'univers de la tech ? C'est ça l'ambition ?
03:37L'ambition, c'est d'inspirer, d'aider aussi à trouver des financements et de pousser des rôles modèles, que ce soit des entrepreneurs, des étudiantes, mais aussi des salariés d'entreprise.
03:51Et nous, par exemple, chez My Data Machine, on vient mettre à l'honneur des initiatives créées par des femmes dans notre entreprise liées au digital et à l'intelligence artificielle
04:01pour les pousser et inspirer d'autres à se lancer et à faire le premier pas vers le digital.
04:08On va voir quelques chiffres. D'abord, les femmes dans les métiers du numérique, c'est à peu près la même proportion.
04:14C'est l'INSEE qui nous dit qu'en 2023, 24% des emplois dans les professions numériques étaient occupés par des femmes.
04:20Et puis, autre chiffre qui est donné par les organisateurs de la journée de la femme digitale, 25% des effectifs travaillant dans l'intelligence artificielle en France sont des femmes.
04:32Pourquoi ça reste aussi faible ? Il y a encore des stéréotypes qui ont la vie dure d'une certaine façon ?
04:38À mon sens, c'est à la fois culturel et structurel. C'est-à-dire que les jeunes filles, dès l'école, ne sont pas nécessairement poussées vers les maths, l'informatique, qui sont les bases de l'intelligence artificielle.
04:48Et en fait, il y a une espèce de barrière qui se crée dès le plus jeune âge. Ce qu'il faut changer, c'est-à-dire inspirer ces jeunes filles, leur parler et leur montrer que c'est possible de se lancer en tant que femme dans le digital et dans l'intelligence artificielle.
05:02Et ensuite, moi, je l'ai vu en tant qu'entrepreneur, ça peut être assez compliqué de se lancer en tant que femme, notamment quand on va chercher des financements.
05:10On se retrouve souvent devant des hommes. Des clubs d'investisseurs, il n'y a que des hommes. Beaucoup, souvent. Il y en a quelques-uns qui sont nés comme Layla Capital qui crée…
05:24Qu'on a reçu ici, oui, effectivement. Ah super ! Qui poussent aussi des femmes et qui veulent pousser des femmes. Mais c'est vrai qu'on se retrouve souvent à devoir pitcher devant des hommes et entourer d'entrepreneurs hommes.
05:36C'est quand même tous les jours, souvent, on doit se faire sa place. C'est ce que j'ai fait et j'encourage d'autres femmes à le faire pour petit à petit féminiser le…
05:46Oui, vous êtes l'un des rôles modèles d'une certaine façon et il y en a besoin. Il y en a besoin notamment dans les écoles, dans les collèges, les lycées ?
05:54Oui, tout à fait. En fait, comme je disais, ça commence vraiment depuis le plus jeune âge. Moi, aujourd'hui, j'interviens régulièrement à l'ESSEC, par exemple, ou dans des écoles pour pouvoir déjà parler avec des jeunes filles.
06:08Et je me rends compte qu'effectivement, c'est important pour elles de se rendre compte que c'est possible en tant que femmes de se lancer.
06:15Vous êtes à la fois ingénieure, mannequin et triathlète. Donc, il y a trois carrières de front en quelque sorte. Est-ce que derrière ça, il y a l'idée de repousser les limites ? Est-ce que c'est un moteur pour vous, ça ?
06:31Oui, c'est vrai. C'est un moteur pour moi de pouvoir prouver par exemple que c'est possible d'être mannequin et entrepreneur dans l'intelligence artificielle. Ça a été quelque chose que j'ai voulu prouver à un moment. Je l'ai prouvé. Je trouve que justement, l'innovation, ça passe aussi par repousser les limites. Et effectivement, je l'illustre dans ces différents sujets.
06:55Et le triathlon aussi ?
06:57Le triathlon aussi, effectivement.
06:59Parce que c'est très chronophage. Ça nous sort de l'IA, mais c'est une vraie question de curieux. Quand on est chef d'entreprise, déjà, il y a un côté Shiva. On fait beaucoup, beaucoup de choses. Et vous trouvez le temps de vous entraîner pour des triathlons ?
07:11Oui. Alors, j'avais lu au démarrage de cette passion qu'au début, ça nous paraissait beaucoup quand on commence au triathlon de faire du sport une fois par jour et qu'à la fin, les triathlètes en font deux, trois fois par jour. Et c'est vrai que petit à petit, on arrive à glisser des nouvelles séances de sport dans sa semaine. Mais c'est quand même assez compliqué de tout balancer. Mais voilà, il y a des semaines où on peut en faire plus, d'autres un peu moins en fonction des périodes, c'est sûr.
07:40Je reviens à l'intelligence artificielle, donc le thème de cette journée de la Femme Digitale cette année. Il y a des événements qui seront organisés ce jour-là, le 17 avril, mais tout au long de l'année, justement, pour vivre l'IA au féminin d'une certaine façon ou pour inciter à se lancer dans ce secteur ?
07:58Oui, c'est important qu'on en parle et notamment auprès des femmes. Donc là, par exemple, je vais participer chez Vox à une conférence pour comment l'IA peut aider les femmes dans leur carrière. Et je suis ravie aussi aujourd'hui d'en parler. Effectivement, en France et en Europe, mais aussi dans le monde, on s'aperçoit qu'il y a toujours de l'actualité et encore plus aujourd'hui de pouvoir en parler.
08:25Est-ce que c'est aussi l'occasion d'aborder ? Il y a beaucoup d'enjeux autour de l'IA, des enjeux éthiques, des enjeux économiques, des enjeux sociétaux. C'est aussi l'occasion de mettre ça sur le tapis ?
08:41Oui, tout à fait. Effectivement, par exemple, à l'Observatoire de l'IA, on travaille sur comment acculturer les gens et faire réfléchir sur comment on peut développer une intelligence artificielle éthique. Et justement, je crois et je suis persuadée que ça passe par la diversité des personnes qui vont participer à cette réflexion de pouvoir partager au grand public.
09:10Est-ce qu'une IA féminine est plus éthique qu'une IA masculine ? Une question volontairement totalement provocatrice.
09:19Je ne sais pas comment répondre à ça, effectivement, mais je pense que c'est important d'avoir des femmes qui peuvent participer aux constructions des IA pour pouvoir réfléchir aux différents biais culturels qui peuvent apparaître, mais comme toute personne pourrait y participer.
09:39Évidemment, il y a des gens comme vous qui se posent pour réfléchir, mais à côté de ça, dans le même temps, il y a des géants du numérique et les États qui se sont lancés dans une course effrénée. Est-ce qu'il n'y a pas quand même un risque de voir pour la première fois un outil échapper à l'homme ?
09:58On aurait pu se poser cette question aussi au moment de la création de l'électricité. En fait, c'est une technologie nouvelle qui va nous aider à dépasser des limites existantes.
10:11Maintenant, le débat, c'est comment on fait pour que ces innovations et ces nouvelles technologies soient utilisées de manière saine pour l'humanité et pour nous aider à développer un monde éthique tel qu'on le veut.
10:29– Merci beaucoup Céline Delaugerre, à bientôt sur Be Smart for Change et bonne journée de la femme digitale, join forces and dare.
10:37C'est le 17 avril prochain. Tout de suite, notre débat, comment se débarrasser des polluants éternels.
10:51Comment se débarrasser des PFAS ? On en débat tout de suite avec Sébastien Chanlon. Bonjour.
10:55– Bonjour.
10:56– Bienvenue, vous êtes coordinateur des laboratoires Vessling et puis avec nous en duplex, Émilie Rousseau qui est journaliste à France Télévisions,
11:03co-autrice de l'enquête PFAS, la grande intox de l'industrie. Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
11:10Peut-être une question de présentation pour démarrer. Les laboratoires Vessling, c'est quoi votre métier ?
11:15– C'est de faire des analyses physico-chimiques. Les laboratoires Vessling ont été créés en 1983 par le docteur Vessling.
11:22Et du coup après, se sont développés en Europe, principalement en Allemagne.
11:27Et puis en 1999, on a ouvert une succursale en France qui a été rachetée par ALS, un groupe international australien d'origine, en 2024, mi-2024.
11:39– Et donc vous travaillez sur, par exemple, là on va vraiment parler des PFAS, il n'y a pas que ça évidemment dans votre activité,
11:45mais ça fait partie des analyses que vous réalisez pour vos clients ?
11:48– Oui tout à fait, ça fait partie des analyses qu'on réalise pour nos clients, qui sont principalement des instituts de recherche,
11:56mais aussi surtout des bureaux de contrôle. Et puis aussi on travaille beaucoup sur les centrales d'enfouissement de déchets.
12:04– D'accord. Émilie Rousseau, ces PFAS, on va peut-être commencer par rappeler polluants éternels,
12:10c'est le mot qui est évidemment beaucoup plus frappant pour tout le monde. On les retrouve un peu partout dans notre quotidien ?
12:17– Ah oui, les polluants éternels, effectivement les PFAS, on les retrouve dans des tas d'objets du quotidien qui vont aller,
12:23on en a beaucoup parlé, des poêles anti-adhésives, des cosmétiques, des détergents, mais aussi il y a beaucoup d'usages industriels,
12:32dont on parle moins, mais qui sont aussi très importants, c'est-à-dire que de nombreux tuyaux, de nombreux joints des usines,
12:42des plateformes industrielles sont faits en PFAS, on en trouve dans les panneaux photovoltaïques,
12:48on en trouve dans les batteries électriques, voilà, on en trouve dans de très nombreux objets,
12:54et c'est ce qui fait qu'ils sont aujourd'hui aussi répandus dans notre environnement.
12:57– Sébastien Chanlon, pourquoi il y en a tant des PFAS ? On va parler de leurs effets néfastes d'abord,
13:03mais pourquoi ils intéressent à ce point les industriels ?
13:06– Tout d'abord parce qu'ils ont des super propriétés physico-chimiques,
13:09clairement c'était des molécules miracle qui ont été développées à partir des années 40,
13:16qui ont des capacités notamment à la fois hydrofuges et oléofuges,
13:21c'est-à-dire qu'elles protègent à la fois de l'eau et des huiles, entre autres,
13:27puisqu'en plus c'est des bons isolants thermiques électriques,
13:31et puis en plus c'est des molécules qui ne sont pas destructibles justement,
13:37et qui du coup permettent de réaliser beaucoup d'applications.
13:43– Et c'est pour ça qu'elles se sont développées un peu partout.
13:46Émilie Rousseau, quel danger ces PFAS, qu'est-ce que ça provoque pour notre santé ?
13:52Est-ce que ça a été prouvé scientifiquement ça ?
13:55– Alors il faut d'abord préciser que les PFAS c'est une grande famille de molécules,
13:58il y en a plus de 10 000, et qu'elles n'ont pas toutes les mêmes propriétés.
14:04Une fois qu'on a dit ça, la caractéristique qui va les rassembler c'est leur persistance,
14:10c'est-à-dire que c'est pour ça qu'on les appelle polluants éternels,
14:13c'est un peu galvaudé, mais éternels parce qu'en fait elles sont persistantes,
14:18elles ne se dégradent pas naturellement dans l'environnement,
14:20et c'est ça qui va véritablement faire leur danger,
14:23parce que c'est ça qui va faire qu'elles sont bioaccumulables dans notre corps humain,
14:26c'est-à-dire qu'une fois qu'on les ingère, on va s'en débarrasser,
14:29mais très très très très très lentement, donc elles vont s'accumuler,
14:32et forcément plus il y en a dans l'environnement, plus on va y être exposé.
14:37Donc ça c'est la première chose, il faut vraiment comprendre
14:40que c'est la persistance qui va créer le risque,
14:43et ensuite sur les effets sur la santé,
14:46on n'aura pas assez d'une demi-heure pour tous les évoquer,
14:49donc il y en a de très nombreux, il y a de plus en plus d'études
14:52qui vont montrer les effets sur la santé,
14:54ils sont des perturbateurs endocriniens,
14:56ils ont des effets sur la fertilité,
14:59ils ont des effets sur le développement du fœtus,
15:02le développement cognitif des enfants, etc.
15:04Alors il y en a aussi certaines qui viennent d'être classées cancérigènes
15:08par l'OMS et par le Centre international de recherche contre le cancer,
15:11donc certaines molécules, mais il faut bien garder en tête
15:15que si on veut faire le lien entre toutes les molécules,
15:18il faut se dire qu'elles sont persistantes,
15:21et puis il faut aussi parler des effets cocktails,
15:23c'est-à-dire qu'on est exposé à plusieurs molécules différentes en même temps,
15:27et ça c'est encore mal documenté.
15:29Et donc, je reste avec vous Émilie Rousseau,
15:32il y a cette loi qui a été votée le 20 février à l'Assemblée nationale
15:35qui réduit l'utilisation d'épiphases.
15:38Peut-être en quelques mots, dans quels domaines ?
15:41Parce que tous les domaines ne sont pas concernés.
15:43Non, alors c'est vrai que la loi ne s'applique pas à tous les domaines,
15:46pour l'instant elle s'applique surtout sur les vêtements, les textiles,
15:51alors pas tous, parce qu'il y a certains textiles comme par exemple
15:53les tenues pour les pompiers qui seront exclus,
15:56parce qu'on a besoin d'épiphases pour ce genre de vêtements,
16:00les fartes de ski et les cosmétiques.
16:04Les ustensiles de cuisine faisaient partie au début du champ d'application de la loi,
16:08puis on l'a tous suivi, ils ont été exclus in fine.
16:12Ça a quelles conséquences pour les industriels une loi comme ça ?
16:15Déjà, il faut qu'ils trouvent d'autres solutions.
16:18Malheureusement, ce qui se passe avec ce genre de loi,
16:21c'est qu'on va trouver aussi des solutions qui sont des solutions alternatives
16:24avec des molécules qui vont ressembler énormément à celles qui sont interdites,
16:28et qui potentiellement n'ont pas de données toxicologiques.
16:31Actuellement, on a des données toxicologiques sur les chaînes longues,
16:35sur les chaînes plus courtes et les molécules plus récentes,
16:37on a moins de données, parce qu'on les collait moins aussi.
16:40Et le problème est là, on a l'exemple du bisphénol A
16:43qui a été remplacé par le bisphénol B qui était plus toxique,
16:46mais le risque est de remplacer des molécules toxiques
16:49par d'autres molécules qui sont potentiellement plus toxiques.
16:51Donc, il y a un gros enjeu au niveau industriel,
16:53et puis aussi, il va falloir surveiller de très près ce qui va se passer.
16:57Mais ça veut dire que ces industriels,
17:01parce qu'on peut espérer qu'ils cherchent des alternatives quand même,
17:04ils ne peuvent pas se passer d'épiphas aujourd'hui ?
17:07En fait, dans beaucoup de domaines, c'est très compliqué.
17:09Et je pense qu'il va falloir aussi faire une balance
17:12entre l'exposition et le risque.
17:14On parlait justement des tenues des pompiers.
17:16Potentiellement, un pompier va porter sa tenue,
17:20peut-être dans certaines situations, pendant une durée limitée.
17:24Mais si on porte la même tenue toute la journée,
17:28par exemple, on aura une exposition qui va être plus grande.
17:30Et de fait, cette exposition va avoir un risque beaucoup plus grand pour la santé.
17:35Oui, effectivement.
17:36Émilie Rousseau, sur les contaminations de l'eau,
17:40je voudrais qu'on se concentre quelques minutes là-dessus.
17:42Est-ce que la loi prévoit des contrôles plus importants ?
17:46Est-ce que ça vous semble suffisamment ambitieux, ce qui a été voté ?
17:49Alors, il y avait déjà un arrêté ministériel
17:53qui prévoyait la recherche d'épiphas de manière plus régulière et active.
18:00Et ça, c'est lié à la norme européenne qui va bientôt rentrer en application
18:04et qui va pointer un certain nombre d'épiphas,
18:0720 molécules pour être tout à fait exact.
18:09Et donc, comme on les recherche dans l'eau potable,
18:11on va aussi aller les chercher chez des industriels
18:13pour savoir qui pollue l'eau potable.
18:16La loi apporte quelque chose de nouveau.
18:19Elle apporte le fait que la recherche d'épiphas dans les rejets industriels
18:24ne va plus se limiter qu'aux 20 épiphas
18:27qui sont visés par la norme européenne sur l'eau potable.
18:32Ça veut dire qu'on va étendre le champ de recherche.
18:35Et ça, c'est une bonne chose parce que, comme je vous l'ai dit,
18:37il y a 10 000 molécules.
18:39Tous les industriels n'utilisent pas les mêmes.
18:41Donc, il faut absolument qu'on enrichisse nos connaissances
18:44et qu'on aille chercher d'autres types de molécules.
18:47Encore faut-il que les industriels communiquent les molécules qu'ils utilisent
18:51et qu'on sache quoi aller chercher.
18:53Donc, ça, c'est le point positif de la loi.
18:56Le point un petit peu plus négatif,
18:59c'est que cette loi n'interdit pas les rejets d'épiphas dans l'environnement.
19:04Or, à mon avis, c'est là-dessus qu'il faut qu'on agisse
19:06et qu'on limite un maximum les émissions d'épiphas,
19:11que ce soit dans l'eau ou dans l'air,
19:13qu'on les limite à la source
19:15avant de se poser la question des alternatives.
19:17Parce qu'il va falloir se la poser, évidemment, vous l'avez dit.
19:20Et on sait qu'aujourd'hui, il y a plus d'alternatives que ce qu'on pense.
19:23C'est ce qu'a révélé notre enquête.
19:25Mais avant même de se poser cette question des alternatives
19:28et d'encourager les industriels à aller chercher des alternatives,
19:30il faut véritablement stopper la diffusion d'épiphas dans notre environnement.
19:35Ces alternatives, je voudrais bien...
19:37Parce que vous, vous êtes en lien direct avec les industriels
19:41ou des organismes qui travaillent avec eux.
19:43Est-ce qu'ils mettent autant d'énergie à trouver des alternatives
19:47ou alors est-ce qu'ils cherchent de nouveaux piphas ?
19:49Vous voyez ce que je veux dire ?
19:50Ça coûte très cher.
19:51De trouver des alternatives.
19:52Oui, bien sûr, parce que c'est de la recherche et développement avancé.
19:55C'était facile parce que ces molécules, même si elles ont été trouvées par hasard,
19:59elles ont rendu énormément de services pour pas mal de gens.
20:02On n'a pas précisé quand même qu'une des grosses parties de l'intoxication aux piphas,
20:07elle vient aussi de l'alimentation et des emballages alimentaires.
20:10Et je pense que c'est important aussi de le signaler.
20:13Notamment les revêtements des papiers qui sont à la fois hydrofuges et oléofuges,
20:17dont je parlais pour les emballages de nourriture de fast-food, on va dire,
20:23qui permettent justement d'avoir cette qualité-là.
20:27On peut les remplacer.
20:28Donc il y a des solutions qui existent déjà.
20:30On va parler peut-être de la cire d'abeille, par exemple,
20:33qui a à peu près les mêmes propriétés.
20:35Donc si on enduit un papier de cire d'abeille,
20:38on va avoir à peu près les mêmes propriétés que l'épiphase.
20:41Bon, après, il va falloir encore qu'il y ait des abeilles.
20:43Ça, c'est un autre sujet.
20:45Mais c'est vrai que tout ça, c'est à la fois de la recherche,
20:50parfois aussi du bon sens.
20:51Parce qu'effectivement, on a la solution facile à proximité.
20:54Mais peut-être qu'il va falloir aller chercher d'autres solutions
20:56qui sont un peu plus complexes.
20:58Il y a des polyéthylènes qui sont beaucoup moins toxiques pour la santé,
21:02qui peuvent être utilisées dans certaines situations.
21:05Mais bon, oui, effectivement, ça force un petit peu aussi les industriels
21:09à aller vers ce type de recherche et à augmenter leur recherche
21:12et développement pour aller chercher d'autres molécules.
21:15Avec peut-être aussi l'aiguillon, on va dire, juridique ou judiciaire
21:20à la régie publique des eaux potables de Paris, à portée pleine de contrix.
21:24Son objectif, c'est de faire payer à l'industrie chimique
21:26le coût de la décontamination.
21:28Émilie Rousseau, on est un peu dans l'application du principe pollueur-payeur.
21:33Est-ce qu'on peut évaluer le coût de la dépollution ?
21:36Est-ce qu'on a commencé à travailler là-dessus ?
21:38C'est précisément ce qu'on a fait avec le Forever Lobbying Project,
21:42un consortium de journalistes.
21:44On était 46 et on a calculé le coût de la dépollution.
21:47Et on a trouvé que ça allait nous coûter 100 milliards d'euros par an
21:52jusqu'à ce qu'on arrête d'utiliser d'épiface.
21:55Donc, c'est près de la moitié du budget de l'Union européenne.
21:58Le coût de la dépollution, il est énorme.
22:01Il est absolument énorme.
22:03On ne pourra pas, d'ailleurs, tout dépolluer.
22:06Il va falloir faire des choix et ça, c'est les scientifiques eux-mêmes qui le disent.
22:10Et ce coût-là, on le sait, le coût qu'on a calculé, il est largement sous-estimé.
22:16Évidemment, le principe du pollueur-payeur commence à poser des questions.
22:22C'est-à-dire que de nombreuses métropoles, de nombreuses collectivités se posent la question,
22:26se disent comment on va faire pour mettre en place nos stations de filtration
22:30et portent plainte ou entament des procédures judiciaires contre les industriels.
22:35C'est le cas, vous l'avez dit, à Paris, mais c'est aussi le cas ici à Lyon.
22:39Il y a 40 communes qui ont porté plainte contre les deux industriels.
22:43La métropole de Lyon a aussi engagé un recours.
22:46Donc, quand on est face à un coût aussi énorme,
22:49évidemment, le principe du pollueur-payeur, qui, on le sait, n'est pas très souvent appliqué,
22:54prend tout son sens.
22:56Merci beaucoup à tous les deux.
22:58À bientôt sur BeSmart4Change.
23:00Émilie Rousseau, votre enquête, elle est toujours disponible à voir sur le site francetv.fr.
23:06Merci encore. On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
23:14Smart Ideas, tout de suite avec Pascale Nollet. Bonjour.
23:20Bonjour.
23:21Bienvenue. Vous êtes la cofondatrice de CueChaud.
23:23Vous l'avez créé tout début 2021 avec Valérie Delhaim.
23:26C'était quoi le déclic ? Qu'est-ce qui vous a lancé ?
23:29C'était une expérience en terrasse un peu désagréable,
23:33avec un radiant qui chauffe trop fort sur la tête et la personne en face qui a froid.
23:37On a eu la volonté de proposer une alternative éco-responsable à ces chauffages radiants en terrasse
23:44qui, maintenant, sont interdits sur l'espace public.
23:47Effectivement, il y a eu l'interdiction depuis.
23:49Un coussin chauffant qui réchauffe la Lune, pas la Terre.
23:52J'adore votre slogan.
23:54Vous en êtes où aujourd'hui, quatre ans après la création de CueChaud ?
23:58On a mis deux années de R&D pour pouvoir trouver ce produit,
24:02puisque notre volonté, c'était de faire un produit 100% français.
24:06Et comme vous l'imaginez, un produit électronique, ça prend un petit peu de temps.
24:10On a même réussi le challenge de fabriquer notre propre batterie en France.
24:14Donc, il nous a fallu deux bonnes années pour ça.
24:17Et là, on a installé un bon nombre de terrasses.
24:20On a plus de 1500 coussins installés sur tout le territoire français.
24:25Et on entame maintenant l'installation en indoor.
24:29Alors, on va en parler tout à l'heure de l'indoor.
24:31Mais peut-être sur cette période de R&D, sur les choix des matériaux, sur les batteries,
24:38quel principe vous avez suivi ?
24:40Alors nous, on a voulu vraiment avoir une démarche très RSE,
24:44en choisissant des partenaires locaux.
24:47Nous sommes basés dans les Hauts-de-France.
24:49On a la chance d'avoir un tissu encore d'entreprise très chouette à Lille.
24:54Et cette idée était vraiment de fabriquer avec la durabilité et la réparabilité du produit.
25:00Donc, tous les ingrédients ont été choisis et sélectionnés pour cet objectif de durabilité.
25:06Et ça veut dire qu'on peut, entre guillemets, détacher un ingrédient, le réparer...
25:10Exactement. Il n'est plus question d'entendre...
25:12... de s'occuper de tout le coussin.
25:14Voilà. Il n'est plus question d'entendre la carte électronique est morte, il faut jeter le produit.
25:18Non. Tous les ingrédients sont durables et réparables dans tous les cas.
25:22Et les batteries, ça a été une vraie galère ?
25:24Oui, les batteries, ça a été une vraie galère.
25:26Parce que nous avions le souhait d'avoir une batterie d'une certaine puissance, 12 volts.
25:31Et dans des batteries standards, c'est des gros volumes qui ne sont pas intégrables dans un produit.
25:35Nous, on a une très jolie batterie qui a le look d'un iPad extrêmement plat.
25:40Et on a trouvé un partenaire qui nous a trouvé l'aspect technique.
25:45Et nous, on a travaillé sur l'aspect esthétique de cette batterie.
25:49Et donc, après les terrasses de restaurants ou d'hôtels, vous vous attaquez au marché indoor, c'est ça ?
25:56Oui, puisqu'on avait, nous, l'expérience du coussin dans nos propres bureaux.
26:00Et les gens autour de nous nous disaient, mais c'est génial, nous aussi on a froid.
26:04Et on s'est rendu compte qu'en effet, cette volonté de baisser le chauffage à 19 degrés pouvait être complexe dans de nombreux lieux.
26:10Et vous avez aussi des applications aujourd'hui comme les halls d'accueil qui sont toujours en courant d'air.
26:15Les bâtiments qui sont difficiles à chauffer.
26:17C'est une vraie alternative qui permet, en réchauffant les reins, d'avoir une sensation de bien-être.
26:23C'est la bouillotte contemporaine.
26:25Effectivement. Et donc, vous avez un slogan pour ce marché-là ?
26:32Oui, le slogan, c'est réchauffe le corps, pas le décor.
26:36Et en effet, ça dit tout.
26:38Ça veut dire qu'aujourd'hui, dans les grands bureaux où on a moins de monde, ça évite de mettre le chauffage trop fort.
26:46C'est aussi intéressant pour le télétravail.
26:48Plutôt que de chauffer la maison, on se réchauffe.
26:51Et puis les premiers retours qu'on a, c'est les bienfaits physiologiques.
26:55Réchauffer les reins, ça permet de soulager les tensions musculaires ou les douleurs de ventre.
27:02Donc ça a des effets collatéraux aussi intéressants en posture assise.
27:05Je reviens aux terrasses. Est-ce qu'elles appliquent vraiment la nouvelle réglementation ?
27:11Est-ce qu'elles ont d'autres alternatives ? C'est quoi les alternatives ?
27:14Il faut savoir qu'en terrasse, cette interdiction n'est mise que sur l'espace public.
27:20C'est-à-dire que tous les lieux rooftop ou cours intérieur n'ont pas cette réglementation.
27:25C'est la raison pour laquelle on voit encore des lieux avec et des lieux sans.
27:29Mais sur l'espace public, on est tenu de respecter cette norme pour le bien-être de la planète.
27:35Et donc, achetons des coussins chauffants de chez Cuchot.
27:39Merci beaucoup d'être venue nous présenter votre entreprise.
27:44Je vous dis à bientôt sur Be Smart for Change.
27:47Et je vous dis à demain.
27:48Merci à celles et ceux qui m'accompagnent pour préparer cette émission.
27:51Alexis Mathieu, Marie Billa et Juliette Miglierina à la production et à la programmation.
27:56Alice Pitavie, la réalisatrice.
27:58Héloïse Merlin au son.
27:59Belle soirée à toutes et à tous.
28:09Sous-titrage Société Radio-Canada