Vendredi 25 avril 2025, retrouvez Christophe Aulnette (Senior Advisor, Seven2), Michel Paulin (président du Comité Stratégique de Filière « Logiciels et Solutions Numériques de Confiance » & membre du conseil d'administration, Quandela) et Léo Briand (Cofondateur et président, Vittascience) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.
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00:00Bonjour à tous, c'est parti pour 30 minutes de débrief, je vous présente les sujets, les commentateurs juste après.
00:19Alors cette semaine dans le grand débrief de Smartech, on a une personne qui fait vraiment l'actualité,
00:24qui va pas mal nous occuper dans nos discussions aujourd'hui, Michel Paulin, bonjour.
00:27Bonjour. Membre du conseil d'administration de Candela et président du comité stratégique de filière qui s'appelle logiciel et solutions numériques de confiance.
00:36On va beaucoup en parler. Léo Briand est également avec nous. Bonjour Léo. Bonjour Delphine.
00:41Co-fondateur, président de VitaScience et Christophe Holnet. Bonjour Christophe. Bonjour Delphine.
00:46Senior advisor chez 7to. On va aussi parler quand même de TikTok, des questions d'éducation, de la jeunesse,
00:51avec l'ouverture d'une consultation citoyenne. C'est important sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.
00:58Mais donc d'abord, on va détailler ce plan de souveraineté du gouvernement.
01:03On va en débattre. Je vous propose en trois grandes parties.
01:06Le contexte, c'est d'abord un événement monté rapidement à Bercy avec cette volonté de mobiliser l'écosystème du numérique
01:14pour qu'il soit plus résilient et puis pour que la France devienne plus autonome, pleinement ancrée dans une dynamique européenne.
01:20Nous dit-on, il y a eu plusieurs annonces. L'une d'elles, c'est la mobilisation d'un comité stratégique de filière
01:26pour les logiciels et les solutions numériques de confiance. Et donc son président est avec nous, Michel Paulin.
01:32Donc ça y est, là, il y a eu vraiment la signature officielle de ce contrat. Qu'est-ce que ça change ? Qu'est-ce qu'il y a derrière cette signature ?
01:39La signature, c'est un symbole. Parce que, comme on le pense, en tout cas nous, la filière, c'est que tout ça, ça existait déjà.
01:46Et d'une certaine façon, on voit qu'il y a un événement qui est créé dans lequel l'État, mais aussi toutes les parties prenantes,
01:51on l'a vu les grands groupes, par exemple, mais également le monde de la recherche,
01:57sont quand même prendre conscience qu'il est absolument nécessaire d'agir et d'agir rapidement face à une situation qui existe depuis très longtemps,
02:04mais qui est en train de se cristalliser avec des annonces outre-Atlantiques qui sont un petit peu anxiogènes.
02:08On commence à avoir un petit peu peur. Et je pense qu'on aurait dû avoir peur depuis longtemps.
02:13Ça, c'est à mon avis. Mais tant mieux. Et profitons-en.
02:16Donc il n'est jamais trop tard pour bien faire. Et donc il est important de se mobiliser.
02:21Et c'est clair que, pour moi, cette symbolique...
02:24Le contrat de filière, c'est un bon outil, ça, justement, pour la mobilisation ?
02:27Non, c'est un outil. Ce n'est pas l'outil. Il n'y a pas qu'un seul outil. En plus, clairement, le contrat de filière a défini cinq axes.
02:35J'en prends un, par exemple, l'éducation. C'est clair qu'aujourd'hui, nous avons un problème potentiel de talent,
02:40de risque de ne pas avoir assez de talent, de féminisation de nos talents.
02:44Aujourd'hui, la tech intéresse dans le domaine de la technologie uniquement 20% de femmes.
02:50Alors, ce n'est pas possible. En Inde, il y en a 40. Donc pourquoi nous, on n'en a que 20 ?
02:54Donc il y a des vrais sujets structurels. Et ce n'est pas la filière qui va résoudre le problème.
02:57C'est en étant capable, vraiment, d'avoir une vision commune.
03:00Ça, je pense que c'est important. Un diagnostic commun. Et puis de définir des priorités.
03:05Et comment ça va se traduire très concrètement, là, au sein de ce qu'on dit ?
03:08Est-ce qu'il y a une liste de travaux que vous allez enclencher ?
03:12Alors, déjà, le contrat a défini des travaux.
03:15Pour vous dire un peu la lenteur du process, la décision de la création de cette filière date de deux ans et neuf mois.
03:21Donc on est sur des processus dans le monde de la tech qui sont un petit peu longs.
03:25Donc pendant ce temps-là, on a mobilisé 200 sociétés de l'écosystème qui ont contribué à ce contrat.
03:31Dans lesquels la filière et l'État prennent des engagements.
03:33Et d'autres, d'ailleurs, l'INRIA, par exemple, dans la recherche, les grandes écoles, certaines universités.
03:38On prend des engagements sur cinq thèmes.
03:41Et on va maintenant dérouler ces engagements.
03:43Alors les cinq thèmes, je vais juste te les donner.
03:44L'offre, c'est indispensable.
03:47L'innovation, tout ce qui est formation et féminisation.
03:51Le sujet de l'international, le sujet des données de confiance.
03:54Aujourd'hui, c'est un sujet qui est... Qu'est-ce que ça veut dire ?
03:57Et les sujets de régulation et de certification, qui sont des sujets aujourd'hui assez importants.
04:02Et on voit que, par exemple, les Américains régulent énormément ces sujets-là.
04:06Est-ce que nous, on fait respecter nos régulations ?
04:07Et quelles sont les bonnes régulations ?
04:09Je vais vous faire commenter, quand même, en plateau, peut-être déjà, Léo, sur cette partie éducation.
04:15Je pense que c'est assez nécessaire, effectivement.
04:17On voit qu'on manque d'ingénieurs.
04:19On manque au minimum de 10 000 ingénieurs chaque année.
04:22C'est ce que l'État nous dit.
04:24Et on le voit, en fait, au moment des recrutements.
04:26Et par ailleurs, il y a un gros problème de féminisation qui s'observe dans le monde de la tech,
04:29mais qu'on a, en fait, en amont.
04:31Puisqu'il y a eu le gouvernement qui avait lancé une réforme du lycée il y a 5 ans.
04:35Et dans cette réforme, il y avait une option NSI, numérique, sciences informatiques,
04:39qui vit vraiment pour se destiner à une carrière dans la tech.
04:41Et dans cette option, on voit qu'il n'y a que 19% de jeunes filles.
04:45On n'a pas trouvé les arguments pour les convaincre.
04:47Dès le lycée, en fait, on a déjà cette stat d'à peu près 20%.
04:50Donc, je pense que l'enjeu, il est vraiment très jeune,
04:54qu'il faut influencer, finalement, dans les politiques très jeunes
04:56pour former, ensuite, à l'éducation et au numérique.
04:59– Et le fait, justement, de dire, là, on va s'organiser,
05:02ça fait partie, aujourd'hui, du plan stratégique ?
05:06Vous dites, bon, ça y est, il va vraiment se passer des choses ?
05:08– Je pense que c'est une vraie opportunité de se dire,
05:10historiquement, on s'est dit, on va faire des services,
05:13mais ce n'est pas grave si on délègue aux Américains, par exemple,
05:16nos infrastructures techniques.
05:18Ça va bien se passer.
05:19On se rend compte que, finalement, ce n'est peut-être pas trop le cas.
05:21Et donc, du coup, c'est peut-être un sursaut qui est nécessaire
05:24pour former, finalement, à la tech, la nouvelle génération
05:27et se dire que c'est une compétence qu'on doit avoir en France,
05:29ou en tout cas en Europe,
05:31et ne pas se reposer sur des alliés qui sont parfois douteux
05:35sur leur capacité à nous fournir…
05:37– Qui peuvent changer d'avis, quoi.
05:37– Voilà, qui peuvent changer d'avis.
05:39– Alors, ce sursaut, depuis tant qu'on en parle, Christophe ?
05:41– Il a mis un… voilà, le timing,
05:44parce que, finalement, ça a été lancé au moment
05:48où, finalement, Tchadjibiti arrivait sur le marché,
05:50et puis deux ans et demi après,
05:51donc, juste pour souligner les différences, parfois,
05:54de cycles, entre le cycle d'un gouvernement
05:56et qui doit aussi passer, parfois,
05:58plusieurs gouvernements différents.
05:59Ce qui est bien, c'est que ça a perduré.
06:01Je pense que c'est positif que ce soit un collectif
06:03qui inclut aussi des entreprises,
06:06un dirigeant entrepreneur reconnu à la tête,
06:11et je pense que ça, c'est un facteur de pérennité
06:13et de confiance aussi dans l'initiative.
06:17Je crois que, moi, ce que je trouve intéressant,
06:20c'est cette idée de promouvoir des briques technologiques,
06:23des solutions.
06:24Michel parlait tout à l'heure de la santé, de l'éducation,
06:29mais, par exemple, aussi dans la cyber,
06:30on a un certain nombre de sociétés.
06:33Moi, je suis moi-même chairman et investisseur
06:36de Board of Cyber,
06:37qui est une société d'évaluation de notation cyber
06:41qui a, finalement, essentiellement deux concurrents américains
06:43et qui fonctionnent tout aussi bien.
06:46Et donc, toutes ces solutions,
06:48on peut tout à fait les promouvoir.
06:51Mais pour ça, je pense qu'effectivement,
06:53il faut qu'un jour, on soit sur une infrastructure,
06:55peut-être, qu'on maîtrise un peu plus.
06:57Mais la réalité, il ne faut pas se cacher,
06:59il ne faut pas se bercer d'illusions.
07:01La réalité, c'est que les Amazon, Azure, Google Cloud
07:04sont là et ont une part de marché conséquente.
07:06Donc, il faut qu'on puisse s'assurer
07:08que ces sociétés se développent
07:10et puissent prospérer aussi sur ces écosystèmes.
07:13Et c'est pour ça que la dimension européenne
07:16et le fameux Digital Market Act,
07:18pour moi, sont importants dans le contexte
07:22pour s'assurer qu'on puisse à la fois faire prospérer
07:26ces briques technologiques sur les écosystèmes existants
07:29et puis, en parallèle,
07:30préparer un écosystème alternatif, plus européen.
07:34Mais ce qui se fera sur les technologies d'aujourd'hui
07:37ou celles de demain, c'est la question.
07:40Moi, mon point de vue vis-à-vis de cette initiative gouvernementale,
07:47c'est qu'en fait, la to-do list, on l'a depuis longtemps.
07:49Donc, qu'est-ce qu'on attend pour mettre en place désormais
07:53ce qu'on doit faire ?
07:54Ah ben, je peux vous reposer la question.
07:56C'est-à-dire que moi, je ne sais pas qu'est-ce qu'on attend.
07:58Je pense que tout est là.
07:59Oui.
07:59Donc, la question, c'est de voir...
08:01Est-ce qu'on a les technologies ?
08:04Oui, oui.
08:04On les a.
08:04Et pareil, je pense que personne, personne ne peut prétendre.
08:08Les seuls qui vont prétendre à ça, c'est les Chinois,
08:10qui disent qu'ils vont couvrir l'ensemble du stack.
08:11Quand je dis stack, depuis le haut du software
08:13jusqu'à les solvants, voire les terres rares.
08:17Parce qu'on peut descendre au niveau des terres rares.
08:19Aujourd'hui, même les Américains n'ont pas tout ça.
08:20Alors, ils ont des points extrêmement forts.
08:22Alors, le cloud, ils ont les operating systems.
08:25Ils ont le design des chipsets.
08:27Ils n'ont pas la fabrication des chipsets.
08:28La fabrication des chipsets, c'est les Taïwanais.
08:30Les lasers, ce n'est pas eux.
08:31C'est des Néerlandais.
08:32Donc, on voit bien aujourd'hui que personne, personne n'a la maîtrise
08:36de l'ensemble des stacks sur à peu près tout.
08:38Le problème qu'a l'Europe, c'est qu'aujourd'hui,
08:39elle n'a aucun point fort sur l'ensemble de ses stacks.
08:42C'est-à-dire que sa part de marché, à l'exception de la gravure
08:44au niveau de la SMLL, à part ce domaine-là, elle n'en a pas.
08:49Et donc, je pense qu'il faut avoir une action très concertée et forte
08:54pour créer des champions qui vont établir un rapport de force.
08:57L'idée n'est pas de savoir si les Américains seront toujours là.
09:01Les Chinois sont toujours là.
09:02Le problème dans le cloud, c'est que 80% aujourd'hui de la commande publique,
09:05de la commande publique, 80% de la commande publique,
09:08se fait sur des plateformes américaines.
09:1080% des grands groupes se font sur des plateformes américaines.
09:12Si vous regardez les États-Unis, 80% de la commande se fait sur des plateformes américaines.
09:16En Chine, 99% se font sur des domaines chinois.
09:21Donc, le sujet, il est l'exemplarité que doit avoir l'État.
09:24Peut-être pas pour aller à 80% européens.
09:27C'est peut-être pas mal.
09:28Mais aujourd'hui, si on augmentait de 5%,
09:315% la commande publique fléchée vers des solutions européennes,
09:35ça change radicalement.
09:36Il y a eu des engagements de la ministre, par exemple.
09:39Il y a eu un premier engagement qui a été un engagement qui est une très bonne initiative,
09:43qui était « j'achète la French Tech ».
09:46Bon, c'est très très bien.
09:47Je choisis la French Tech.
09:48Je choisis la French Tech, pardon.
09:49Je ne sais pas « j'achète ».
09:49Mais moi, j'étais plus concret, c'est « j'achète ».
09:52J'achète, c'est la commande qui fait le succès.
09:56C'est très bien.
09:57On voit bien que ce n'est pas suffisant.
09:59Il faut passer à une échelle supplémentaire.
10:01Dans le domaine de la cyber,
10:02moi je pense que c'est un domaine extrêmement intéressant.
10:04Aujourd'hui, il y a des pépites françaises qui sont des entreprises remarquables,
10:08qui ont des technologies au top.
10:11Aujourd'hui, il est regrettable que l'État français continue à acheter des solutions américaines
10:15ou des solutions israéliennes dans des proportions qui sont 80-20.
10:20Ce serait 40-60 déjà.
10:22Ça change radicalement l'économie.
10:24Et je pense en plus que ça permettrait de dynamiser la R&D,
10:27ça permettrait de dynamiser, de créer du business,
10:30donc d'exiger aussi d'être bon.
10:32Et donc c'est un effet vertueux.
10:33Et je pense que la prise de conscience
10:35comme quoi, collectivement, nous avons un rôle,
10:38M. Pouyanné a dit quelque chose.
10:43Maintenant, il faut agir.
10:43Au site de Lille, au forum de Cyber, pardon.
10:45Lille en disant, finalement, je suis un peu désemparée.
10:48Moi, je n'ai pas tellement d'autres choix que les choix de l'État.
10:50Oui, mais ça, c'est faux.
10:52Ça, je le dis depuis très très longtemps, c'est faux.
10:55Aujourd'hui, on se cristallise principalement sur Microsoft 365
10:58où on dit qu'il n'y a pas de solution alternative.
11:01Je ne vais même pas rentrer dans ce débat.
11:02Parce que je pense qu'il en existe.
11:04Est-ce qu'on utilise aujourd'hui toutes les fonctions de 365
11:07qui sont soi-disant mises en avant ?
11:09Non.
11:09Donc on pourrait certainement avoir des solutions aujourd'hui
11:11qui fonctionnent et qui seraient capables de le faire.
11:13Sur plein d'autres domaines, dans la santé,
11:16dans la GED,
11:17dans le domaine de la cyber,
11:18dans le domaine du cloud infrastructure,
11:21dans le domaine aujourd'hui d'un certain nombre de logiciels,
11:23la France, l'Europe ont des solutions qui sont tout aussi bonnes.
11:28Et j'ai envie de dire, commençons par là.
11:30Si aujourd'hui, c'est compliqué,
11:31et pourquoi s'arrêter à 365 pour dire,
11:33ah, c'est l'excuse ?
11:34Et donc, j'ai envie de dire,
11:36parfois, il y a une fainéantise intellectuelle
11:38et le syndrome d'IBM qu'on a connu dans les années 80,
11:40on l'a maintenant dans les GAFA,
11:41mais on l'a dans les grands éditeurs.
11:42Ah !
11:43Et un directeur informatique ne sera jamais condamné
11:46s'il choisit ces solutions qui sont des monopoles de fait.
11:48Non, mais on est ravis que vous soyez à la tête
11:50de toute cette nouvelle organisation,
11:54parce qu'on se dit, bon, voilà,
11:55il y a quelqu'un qui porte vraiment le discours,
11:56mais qu'est-ce qu'on en attend très concrètement, Christophe ?
12:00Moi, je salue le discours réaliste.
12:02Oui.
12:03Parce qu'on n'est pas en train de dire,
12:04on va être souverain du sol au plafond,
12:05parce que la souveraineté, c'est...
12:07Absolue, ça n'existe pas.
12:10Ce qu'il faut savoir, c'est choisir
12:12et maîtriser ses dépendances.
12:13Et je pense que sur un certain nombre de sujets,
12:15il faut accepter, il y a des parts de marché,
12:17il y a des réalités, les entreprises sont globales.
12:19Donc, par contre, ce choix de dire,
12:21notamment sur ces solutions, sur ces briques,
12:25je pense que c'est...
12:26Et les encourager,
12:28encourager le secteur public,
12:30mais pour ça, il faut peut-être mettre
12:31un certain nombre d'indicateurs
12:32qui permettent de mesurer...
12:32Ça ne faut imposer des quotas ?
12:34De mesurer, non, je pense qu'il ne faut rien imposer,
12:36il faut encourager,
12:37et je pense que tout le monde a à cœur
12:39de faire en sorte qu'il y ait quand même
12:40une industrie logicielle française et européenne
12:43qui fonctionne.
12:44Mais comme je le disais tout à l'heure,
12:45il faut qu'il y ait un environnement de régulation
12:46qui le permette.
12:47Parce que les grands acteurs américains,
12:49notamment dans des contextes de crise,
12:51ils ont tendance à faire des systèmes
12:52de bundling mortifères pour les startups.
12:55Je vais prendre l'exemple de la cyber maintenant.
12:56Si demain, Microsoft ou Google rajoutent des briques
13:00et dit finalement, pour le même prix,
13:01vous avez tout ça,
13:02c'est quand même très compliqué.
13:04D'où l'importance...
13:04Ou rendre la migration complexe aussi.
13:06Ou rendre la migration complexe.
13:08Aujourd'hui, Google vient d'annoncer
13:09son résultat trimestriel,
13:1190 milliards sur le trimestre,
13:13pas sur l'année,
13:14et 34 milliards de profits nets.
13:16Donc on est quand même face à des gens.
13:18Donc pour ça,
13:18il faut à la fois identifier ces filières
13:21et les protéger,
13:23et puis s'assurer qu'effectivement,
13:25on encourage...
13:25La façon d'encourager,
13:27ça peut être de mesurer
13:28et de collectivement,
13:29de regarder finalement
13:31quel est le pourcentage
13:31qui a été commandé par le secteur public.
13:34Parce que ça, on peut le mesurer.
13:36Vous, vous êtes en étroite collaboration
13:39avec l'État
13:40sur les sujets d'éducation et du numérique.
13:44Michel nous rappelait la lenteur
13:46de certains process.
13:47Il y a moyen d'accélérer selon vous ?
13:49Alors le ministère de l'Éducation nationale,
13:51c'est un peu particulier
13:52parce que je pense que ce n'est pas
13:53un aussi gros marché que la cybersécurité
13:55ou la santé par exemple.
13:56Et du coup,
13:57l'ensemble du marché...
13:58C'est un très gros budget de l'État.
13:59Oui, mais c'est surtout
14:00les salaires d'enseignants
14:01et les infrastructures.
14:02Et en fait, finalement,
14:03le logiciel de numérique éducatif,
14:05il y a eu une étude EY l'année dernière,
14:08je crois que c'est entre 200 et 300 millions d'euros par an.
14:11Ce qui est un pouillème du chiffre d'affaires,
14:13par exemple, de Google,
14:14dont on parlait.
14:15Donc les gros acteurs étrangers...
14:16Ce qu'on peut peut-être regretter.
14:17Ce qu'on peut regretter.
14:18Alors qu'on est en train de penser justement
14:19à réinventer l'éducation.
14:20Oui.
14:20D'ailleurs, je le glisse là,
14:22mais pour le numérique éducatif,
14:24par exemple,
14:24on dépense 10 fois moins par élève
14:26que les Anglais,
14:28qui sont à peu près équivalents
14:29en termes de pays.
14:30Je parle vraiment du numérique éducatif,
14:32pas des dépenses d'éducation au sens large,
14:34mais ça veut dire que, voilà,
14:35on a un ratio très élevé
14:38au niveau des dépenses d'éducation en France,
14:41mais le numérique éducatif représente
14:42une vraiment toute petite partie de ça.
14:44Mais du coup,
14:44ce que je voulais dire,
14:45c'est que comme c'est un tout petit marché,
14:47donc au max,
14:48un acteur pourrait espérer gagner
14:49quelques dizaines de millions d'euros
14:50sur ce marché qui est très complexe.
14:52Donc on a assez peu
14:52de concurrence internationale,
14:54à part Microsoft,
14:55ce qui est connu et reconnu
14:57depuis assez longtemps
14:58dans l'éducation nationale,
14:59puisqu'ils vendent des licences justement.
15:01Voilà,
15:01et c'est d'ailleurs la première boîte.
15:03En fait, la concurrence,
15:03elle est en interne à l'éducation nationale,
15:05parce que je connais bien
15:06le secteur des head tech.
15:07Oui.
15:07Oui.
15:08C'est ça.
15:08À part Microsoft,
15:09qui est du coup la plus grosse head tech
15:11de fait en France.
15:13Cela dit,
15:13sur le logiciel aussi,
15:14il y a une concurrence en interne
15:15avec l'Adinum,
15:17par exemple,
15:17qui produit ses propres logiciels.
15:20Oui,
15:21alors c'est une discussion
15:22qu'on pourrait avoir
15:22sur le rôle de l'Adinum.
15:23Moi,
15:23je pense que le rôle de l'État,
15:25ce n'est pas de construire
15:26des logiciels.
15:28Après,
15:28on peut en discuter,
15:29mais ce n'est pas mal de construire.
15:30Surtout,
15:31ce qui est paradoxal,
15:32c'est que l'État,
15:33d'un côté,
15:33fait des AMI
15:34pour demander à des industriels
15:36de faire des logiciels
15:37et en parallèle,
15:38dépense de l'argent.
15:39Donc c'est notre argent,
15:41tout ça.
15:41Donc d'un côté,
15:42on pousse pour des AMI,
15:43donc on fait des subventions.
15:45Moi,
15:45je ne suis pas pour les subventions,
15:46mais on fait des subventions
15:47pour créer des logiciels.
15:48Et puis en parallèle,
15:49on dépense avec des intégrateurs
15:50de l'argent
15:51pour faire une solution
15:52qui va être concurrente
15:53à ce que l'on est en train
15:54de développer avec les AMI.
15:55Donc pour moi,
15:55je pense que le plus important,
15:56c'est la cohérence.
15:59Je prends un exemple
15:59dans le cloud,
16:00on en a parlé.
16:01Faisons appliquer
16:01la doctrine de cloud au centre.
16:04Faisons-la à l'appliquer.
16:05Il y a plein d'exceptions aujourd'hui
16:06et on ne voit que des exceptions.
16:08Donc l'État définit une doctrine
16:09et ne l'applique pas.
16:11C'est le problème aussi
16:12de la réglementation.
16:13Aujourd'hui,
16:13on a tendance en Europe
16:16et en France
16:16de beaucoup réglementer.
16:17Mais on n'applique pas
16:18la réglementation.
16:19On ne l'applique pas.
16:20Est-ce qu'on va ?
16:21Alors j'ai vu qu'il y a eu
16:22DMA,
16:22comment ça a été un peu appliqué ?
16:23Ça y est,
16:23on a deux avant.
16:24DSA,
16:24on a eu deux cas.
16:25Mais il y a eu un moment
16:26un doute pour savoir
16:26si on n'allait pas le décaler.
16:28Je pense qu'aujourd'hui,
16:29ça ne sert à rien
16:29de faire des réglementations
16:32si on ne les applique pas.
16:33Je ne pense pas
16:33qu'il faut les multiplier.
16:35Il faut au contraire
16:35les canaliser.
16:37Les Américains ont
16:37de la réglementation.
16:38Le Cloud Act,
16:39le FISA Act,
16:40ils ont plein de réglementations.
16:42Ils les appliquent.
16:43Ils sont extrêmement réguliers
16:44dans l'application.
16:45Je pense que ça aussi,
16:46c'est quelque chose
16:46sur lequel nous,
16:47en tout cas,
16:47on milite pour qu'il y ait
16:48cette prise de conscience.
16:49Je voulais vous lancer
16:50sur l'appel d'offres
16:52à Projet France 2030
16:53pour le renforcement
16:54de l'offre de services cloud.
16:56Nos offres cloud françaises
16:58ont besoin d'être renforcées.
17:00J'entends ça, moi.
17:02Moi, je vais généraliser.
17:03C'est-à-dire que je pense
17:03aujourd'hui que dans ce qui est
17:05la recherche,
17:07il faut toujours renforcer.
17:09Que ce soit dans le cloud,
17:10que ce soit dans la cyber,
17:11tout ce qui est en tech avancée,
17:13on peut appeler ça
17:14de la deep tech,
17:15de quantique.
17:15Alors, on a parlé de Candela,
17:16mais le quantique,
17:17c'est pareil.
17:18Je pense que là,
17:19l'État a un rôle
17:19qui doit être un état
17:20visionnaire d'aider à le faire.
17:23Moi, je suis beaucoup
17:24plus à titre personnel.
17:27Je ne suis pas très à l'aise
17:27avec les AMI
17:28et au niveau européen
17:29ce qu'on appelle les IPCEI.
17:30parce que c'est beaucoup,
17:31beaucoup d'argent
17:32qui souvent,
17:32ils sont dispersés.
17:34On saupoudre,
17:35on contente tout le monde,
17:36tous les États,
17:38tout l'écosystème
17:39est presque satisfait
17:40avec des enjeux
17:42qui sont souvent
17:42à 4 ans, à 5 ans.
17:44Vous imaginez de l'IA
17:45à 4 ans, à 5 ans,
17:46on ne sait pas
17:46ce que ça va faire.
17:47Donc moi,
17:47je reste persuadé
17:48que le principal moyen
17:51que doit utiliser l'État,
17:52c'est,
17:53et inciter les autres,
17:54c'est la commande.
17:55Parce que ça,
17:56c'est un effet bénéfique.
17:57Le deuxième,
17:58c'est qu'aujourd'hui,
17:59on a un grand problème,
18:00c'est qu'on le voit
18:01dans le quantique,
18:01on le voit dans la cyber,
18:02on le voit même dans l'IA,
18:04c'est qu'on a des pépites,
18:05soi-disant,
18:05il n'y a pas d'offres,
18:06mais elles sont rachetées.
18:08Elles sont financées
18:08et rachetées
18:09par des acteurs
18:09autres quantiques.
18:10Elles sont identifiées
18:10par d'autres, oui.
18:11Voilà.
18:11Et donc,
18:11ça veut dire
18:12que ces offres,
18:12elles existent,
18:13et elles sont aujourd'hui,
18:14on peut parler du Guinface,
18:16on peut parler,
18:17comment dire,
18:17de Cloudfair,
18:19de Snowflake,
18:20toutes ces boîtes-là,
18:20c'est des boîtes
18:21qui sont parties au Nasdaq.
18:30les Tetris,
18:31les Alphine Lab
18:31vont avoir ce sujet-là.
18:33L'accès au capital
18:34dans des proportions,
18:35et alors le quantique,
18:36je vais donner juste
18:37un ordre de grandeur,
18:37l'accès au capital
18:38dans des proportions
18:39qui doivent être
18:39de l'ordre du milliard,
18:41c'est-à-dire 100 millions,
18:43200 millions,
18:43300 millions,
18:44est un enjeu stratégique.
18:45Et là,
18:45l'État doit favoriser.
18:47Le quantique,
18:48j'ai fait une estimation,
18:49il y a 6 boîtes
18:49aujourd'hui en France
18:50qui sont au top mondial
18:52de la recherche.
18:53C'est certainement
18:54les meilleurs,
18:55parmi les meilleurs
18:56aujourd'hui.
18:57Aux Etats-Unis,
18:58les meilleurs aujourd'hui
18:59sont en train de se financer
19:00entre 300 et 1 milliard
19:02chacune sur chacun
19:03des levées.
19:05Si vous faites le calcul,
19:06il faut 6 milliards
19:06pour la filière quantique
19:07si on garde
19:08les 6 sociétés
19:09qui sont aujourd'hui.
19:10C'est très bien
19:11un lycée Bob
19:11à lever 100 millions,
19:12mais je pense qu'il faut
19:13qu'on change de perspective.
19:14Et donc,
19:15ce qu'on essaye nous de dire,
19:16c'est qu'arrêtons
19:17de faire de la poussière
19:19à 50 millions
19:19sur un IPCEI
19:20ou un AMI,
19:22mettons les moyens
19:22sur de la deep tech
19:23et en revanche,
19:25finançons la capacité
19:26de scaling
19:26par la commande publique
19:27et l'accès au capital.
19:29Lancement aussi
19:31d'une mission
19:31de préfiguration
19:32d'un observatoire
19:33de la souveraineté numérique
19:35qui est confié
19:36au Conseil régional
19:37de l'économie.
19:38L'idée,
19:38c'est de cartographier
19:39comme ça
19:39nos dépendances technologiques.
19:41J'ai envie de faire
19:42la même phrase
19:42que j'ai faite au début.
19:43On les connaît,
19:44nos dépendances technologiques.
19:45Alors,
19:45je dis ça,
19:46mais en même temps,
19:46j'ai lancé une série
19:47dans Smartech
19:47pour étudier ces dépendances.
19:49Mais surtout,
19:50est-ce qu'on peut en sortir ?
19:51C'est ça la question, non ?
19:52Est-ce qu'on peut sortir
19:53de ces dépendances ?
19:54Oui,
19:54Parce que quelles sont
19:55nos dépendances ?
19:56Je crois,
19:57on en a largement parlé
19:59précédemment.
20:00Les dépendances,
20:01on les connaît.
20:01Ce qui est peut-être intéressant
20:02dans cet observatoire,
20:03c'est qu'il peut effectivement
20:05au moins définir
20:08un dashboard
20:09ou une sorte d'indicateur
20:10qui permet de dire
20:11voilà l'état des lieux.
20:12Alors,
20:13peut-être qu'il faut,
20:14on le connaît,
20:15on le connaît
20:15dans des rapports,
20:16etc.,
20:17mais peut-être faire
20:17un petit tableau de bord
20:18de cet indice de dépendance,
20:21si je puis dire,
20:21et puis dire,
20:23et d'avoir un indicateur
20:24qui mesure.
20:25Bon,
20:25mais le thermomètre...
20:26Christophe,
20:27en combien de temps
20:27pouvez-nous le faire
20:28le dashboard ?
20:29Avec l'IA,
20:29je pense que ça peut aller vite.
20:31Mais le...
20:32Non,
20:32non,
20:33mais il faut faire attention,
20:34il faut faire un beau thermomètre,
20:35mais le thermomètre
20:37pour mesurer la fièvre,
20:38c'est sympa,
20:38mais à un moment donné,
20:39il faut faire quelque chose
20:39quand on a la fièvre.
20:40C'est ça.
20:40D'où la question
20:41de mettre ça en action.
20:43Moi,
20:43je partage 100%
20:45ce que vient de dire
20:46Michel Polin,
20:47à savoir pas de saupoudrage,
20:49se focaliser,
20:51l'échelle européenne
20:52et peut-être pas les 27,
20:55justement,
20:55pour éviter ces phénomènes
20:57où on met beaucoup d'argent
20:58et puis finalement,
20:58il faut faire plaisir
20:59à tout le monde
20:59et on saupoudre,
21:01mais peut-être de faire
21:01des alliances France-Allemagne-Angleterre,
21:04comme on le voit aujourd'hui
21:04potentiellement sur la défense
21:06avec des allières,
21:08mais il y a quand même
21:09une puissance de feu
21:10et de se dire,
21:10est-ce qu'à 3,
21:12à 4,
21:12à 5,
21:13on ne peut pas se dire,
21:14bon,
21:14on fait à Paris,
21:15mais c'est-à-dire qu'on dit,
21:16OK,
21:16sur le quantique,
21:17c'est dans votre pays
21:18et là,
21:18on met le paquet
21:18sur la cyber,
21:19c'est là
21:20et on essaye plutôt
21:21que de saupoudrer
21:22sur toutes les filières,
21:23de mettre le paquet
21:24à un endroit donné
21:25et accepter une perte
21:28de souveraineté locale
21:29au profit
21:29d'une souveraineté européenne.
21:31Et cet observatoire
21:32de la dépendance,
21:33qu'est-ce que ça ne veut pas dire
21:34aussi qu'on commence
21:35à prendre conscience
21:35que finalement,
21:36c'est un peu plus complexe
21:37dépendre des Américains ?
21:38Ah bah oui,
21:39ça peut poser un problème.
21:41Oui, c'est sûr.
21:42Bah, historiquement,
21:43le choix par défaut,
21:44c'était un peu
21:45les solutions software américaines
21:47et matériel chinoise,
21:48essentiellement,
21:49enfin asiatique.
21:50Et de plus en plus,
21:51on se questionne là-dessus.
21:52Le logiciel,
21:53j'ai l'impression
21:53qu'on commence
21:53à avoir une offre
21:54qui se généralise
21:56et que c'est plutôt facile
21:58de changer le logiciel
21:59par rapport au matériel.
22:00Et je pense que
22:00la dépendance sur le matériel
22:01va être beaucoup plus difficile
22:02à corriger.
22:04On voit que les dispositifs,
22:06les usines et tout,
22:07là, il y a Apple,
22:08je crois,
22:08qui a annoncé
22:08qu'ils migraient
22:09toute leur production
22:10d'iPhone en Inde,
22:11par exemple.
22:12J'imagine même pas
22:12la complexité.
22:14Enfin, c'est pas juste
22:14qu'on change
22:14de Microsoft 365
22:16à une autre offre logicielle.
22:17Là, on est vraiment
22:18sur des migrations
22:19très, très complexes.
22:20Mais je pense que
22:21pour la partie logicielle,
22:21en tout cas,
22:22qui capte aujourd'hui
22:23l'essentiel de la valeur économique,
22:25on va voir émerger
22:26des offres de plus en plus
22:27et surtout,
22:28on va voir les acheteurs
22:29qui vont commencer
22:29à se bouger
22:31pour changer
22:32et qui vont pas rester
22:33dans le phénomène IBM
22:34des années 80
22:35où ils voulaient pas changer.
22:36Alors, je voulais vous faire
22:37réagir aussi, Léo,
22:38sur cette consultation citoyenne
22:39sur TikTok.
22:41Donc, c'est quand même
22:42assez rare
22:43ce genre d'initiative
22:45pour être signalée.
22:46Ça se passe dans le cadre
22:46d'une commission
22:47d'enquête parlementaire
22:48sur les effets psychologiques
22:50de TikTok
22:50sur les mineurs.
22:52Donc, il y a un questionnaire
22:53qui est mis en ligne,
22:54qui est anonyme.
22:55Ils ont aussi ouvert
22:56une boîte mail
22:57si vous avez envie
22:59de partager
22:59des témoignages
23:00plus personnels.
23:01C'est destiné
23:02aux jeunes
23:02et aux parents.
23:06On avait besoin
23:07de se connecter
23:08davantage
23:09aux citoyens
23:10pour comprendre
23:10quels étaient véritablement
23:11les usages
23:12et les méfaits
23:14de ces plateformes sociales.
23:15Je pense que c'est
23:16une bonne initiative
23:16d'essayer de se connecter
23:18et de ne pas prendre
23:18des sillons
23:19qui viennent trop d'en haut.
23:20Les députés peuvent être
23:21un peu déconnectés,
23:22c'est ça ?
23:23Tous n'ont pas d'enfants
23:24et par ailleurs,
23:26c'est assez rapide.
23:27On voit que TikTok
23:28n'était pas forcément
23:28quelque chose de très utilisé
23:29il y a quelques années
23:30et aujourd'hui,
23:31c'est vraiment la référence.
23:32Vous les voyez, vous,
23:33à l'école,
23:34ces enfants
23:34qui souffrent aujourd'hui
23:36des réseaux sociaux ?
23:37Mes enfants sont un peu plus jeunes,
23:38ils sont en primaire,
23:39donc ils ne sont pas encore
23:40sur TikTok,
23:41fort heureusement,
23:42mais en tout cas...
23:43Vous êtes sûr ?
23:43Oui.
23:44Mais les stats là-dessus
23:45sont vraiment sans appel.
23:47La plateforme...
23:49Et donc moi,
23:49c'est vrai que je me dis
23:50à un député
23:51qui n'a peut-être pas
23:52trop l'actu,
23:52il se dit, par exemple,
23:53les jeunes utilisent encore Facebook,
23:54ce qui n'est pas du tout le cas.
23:56Et en fait,
23:56intuitivement,
23:57on peut avoir
23:58ce genre de réflexion
23:59et c'est assez facile
24:01d'être déconnecté
24:01en quelques années à peine.
24:03Donc oui,
24:03je pense que c'est nécessaire
24:04et je n'ai pas la solution encore.
24:06Donc je suis assez curieux
24:07de savoir ce que ça va donner,
24:08cette consultation.
24:09Moi, ce que je regrette,
24:10c'est qu'en fait,
24:11parce que j'ai répondu
24:11au questionnaire,
24:13et je pensais qu'on pourrait
24:14donner son avis
24:14sur différentes pistes,
24:16justement.
24:17Il n'y en a qu'une
24:18qui est proposée,
24:19c'est la limite d'âge.
24:20Est-ce que plutôt
24:21donner accès à 13,
24:2215 ou 18 ans ?
24:24C'est la seule piste
24:24que vous avez suggéré.
24:25Puis la limitation
24:25des téléphones aussi,
24:27parce que là,
24:27il a été annoncé
24:28que les téléphones
24:28allaient être supprimés au collège,
24:30ce qui est quand même
24:30une grosse annonce,
24:31puisque les élèves
24:32commençaient à faire du TikTok
24:34dans la cour de récré non-stop.
24:35Et donc,
24:36on voit que pour la socialisation
24:37des jeunes à cet âge-là,
24:38ce n'est pas forcément l'idéal.
24:39Après,
24:40il y a probablement
24:40des aspects positifs aussi
24:41aux réseaux sociaux,
24:42mais c'est vrai qu'on atteint
24:43un peu les limites
24:43quand on l'utilise
24:44à plusieurs heures par jour.
24:47Je suis d'accord,
24:48je pense que c'est
24:48une très bonne initiative
24:49qu'on fasse remonter
24:49le constat par les gens
24:52qui le vivent,
24:52et notamment ici,
24:54sur ce plateau,
24:55on avait eu Christine Gulliver,
24:57porte-parole du collectif
24:58Maire mineur,
24:59éthique et réseau.
25:00Et je trouve qu'après,
25:01j'ai été assez sensibilisé
25:03à ce qu'elles avaient fait
25:05et j'ai essayé
25:05de leur donner
25:06un petit coup de main
25:06pour les aider
25:08à être auditionnés
25:10par la commission
25:13qui est dirigée
25:14par le député
25:16Arthur Delaporte
25:17et Laure Miller.
25:19Et c'est vrai
25:19que quand on regarde
25:20ce qu'elle remonte,
25:22c'est vrai qu'on n'a pas d'ado
25:24ou qu'on est peut-être
25:25dans des élites
25:28ou je ne sais pas,
25:29peut-être pas
25:29s'en rendre compte
25:31de la catastrophe
25:32qui s'annonce,
25:34à savoir l'addiction,
25:36l'emprise
25:36des influenceurs
25:38sur les jeunes,
25:39les manipulations possibles,
25:40les impacts
25:41sur la santé mentale,
25:43il y a un risque
25:43de sacrifier vraiment
25:44une génération
25:45et je pense qu'il faut réagir.
25:46Donc sur les solutions,
25:48il y a effectivement
25:48l'âge
25:50qui pour moi
25:51serait une bonne chose,
25:52mais alors il y a
25:52une recommandation,
25:53il pourrait y avoir
25:53aussi un contrôle d'âge.
25:54Ce n'est pas impossible
25:55de faire un contrôle d'âge
25:56avec des systèmes tierces.
25:59Et puis quand on voit
26:00que finalement
26:01la version chinoise
26:04de TikTok
26:05que Biden fait
26:06qui s'appelle
26:07Douyin
26:07en Chine,
26:10il y a un contrôle d'âge,
26:11c'est sûr,
26:12c'est plus fliqué,
26:13mais bon,
26:13il y a un contrôle d'âge
26:14et il y a interdiction
26:16d'utiliser.
26:17TikTok s'arrête
26:17pour les moins de 14 ans,
26:19je crois,
26:19entre 22h et 6h du matin
26:21et puis de la même façon,
26:23il y a 40 minutes
26:24d'utilisation maximale
26:25du scrolling infini.
26:27Donc on voit que même
26:28les Chinois
26:29qui sont initiateurs
26:30de cet outil diabolique,
26:31ils l'ont eux-mêmes
26:32fortement régulé
26:33dans leur propre territoire.
26:34Ce qui est intéressant
26:35avec la commission d'enquête
26:35aussi,
26:36c'est qu'ils vont recevoir
26:36des TikTokers,
26:38certains qui posent
26:39problème aujourd'hui,
26:40vont aussi recevoir
26:41les représentants
26:42de TikTok
26:44et on leur posait
26:45la question,
26:46nous les journalistes
26:47à une conf de presse,
26:47si les TikTokers
26:49étaient obligés
26:50de répondre
26:50et de se présenter.
26:51Oui,
26:51la commission d'enquête
26:52quand même a ce pouvoir-là.
26:54Moi, personnellement,
26:55j'invite tout le monde
26:55à répondre à ce questionnaire.
26:57Il ferme le 31 mai
26:58donc quand même,
26:58il ne faut pas trop traîner.
27:01Partagez vos témoignages,
27:02c'est toujours important.
27:04Ça reste un sujet là,
27:05les plateformes sociales
27:06sur lesquelles
27:06on est complètement absent
27:07nous, l'Europe.
27:08On n'a aucune autre offre
27:09à proposer.
27:10Non,
27:10il n'y a pas de...
27:12Il y a quelques petites offres
27:13spécialisées
27:14sur des segments niche
27:15et des réseaux sociaux
27:17massifs.
27:19Alors,
27:19TikTok est plutôt
27:20pour les jeunes
27:20mais même Facebook
27:21reste toujours
27:22mais c'est plus maintenant
27:22pour les jeunes
27:23ou LinkedIn
27:24pour la partie professionnelle.
27:26Aujourd'hui,
27:26on n'a pas ces solutions-là.
27:28Ça va faire partie
27:28de vos sujets
27:29ou pas du tout ça ?
27:30Non mais là,
27:31pareil,
27:31je pense qu'il ne faut pas
27:33se défocaliser.
27:34Aujourd'hui,
27:34on ne va pas appeler
27:35à créer un réseau social
27:36massif pour être capable
27:39de...
27:39Je pense que c'est illusoire.
27:41Il faut d'abord
27:43se concentrer
27:43là où on établit
27:45un bon rapport
27:45de force sain
27:47dans l'ensemble
27:48de ce que j'évoquais,
27:48de la stack.
27:49de dire qu'il faut
27:52impérativement
27:52avoir un système.
27:54D'autant que je pense
27:55que le problème
27:56n'est pas de savoir
27:56s'il est américain
27:57ou chinois.
27:58Le problème,
27:59c'est comment on utilise
28:00ces outils-là
28:01et comment sont-ils utilisés.
28:03Donc,
28:03je ne suis pas sûr
28:04que c'est parce qu'il est français,
28:05il est allemand,
28:06etc.
28:06Est-ce qu'il sera plus vertueux ?
28:08Ce qui est intéressant,
28:08c'est...
28:08Comme un site configuré aussi.
28:10Oui,
28:10c'est ce que vous avez dit.
28:11C'est très intéressant,
28:12c'est parce qu'on voit
28:13quand même qu'il y a des choses
28:15qui peuvent être faites.
28:15Après,
28:16qu'est-ce qu'il peut être fait ?
28:16C'est que le TikTok
28:17ou l'équivalent du TikTok chinois,
28:19il n'a rien à voir
28:19avec le TikTok actuel
28:20américain
28:22ou français
28:22ou européen
28:24parce qu'ils ont mis en place
28:25des systèmes
28:25non seulement de protection
28:27sur l'utilisation
28:29mais aussi de contrôle
28:30du contenu
28:31parce que le sujet,
28:32ce n'est pas uniquement
28:32est-ce que vous regardez
28:33trois heures
28:34ou est-ce que vous regardez
28:34une heure,
28:35c'est ce que vous regardez
28:35et donc je pense que
28:37la démarche est très bien.
28:40Maintenant,
28:40je pense que les solutions
28:41sont complexes.
28:43Merci beaucoup
28:43à tous les trois
28:44de m'avoir accompagné
28:45pour ce débrief.
28:46C'est passé très vite.
28:47Je vous dis à très bientôt
28:48sur la chaîne
28:48B Smart for Change.
28:49Vous pouvez aussi
28:50nous suivre en podcast.
28:51C'était Smartech.
28:52À très bientôt.
28:53Merci.
28:53Sous-titrage Société Radio-Canada
29:00Sous-titrage Société Radio-Canada