Un lycéen a poignardé quatre élèves ce jeudi 24 avril dans un établissement scolaire privé de Nantes. Une élève de 15 ans a succombé à ses blessures tandis que trois autres ont été blessés. Le suspect a été interné en psychiatrie en raison de l'incompatibilité de son état de santé avec une mesure de garde à vue.
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00:00Vous dites quoi ? Vous êtes pour les portiques de sécurité ?
00:02Je pense que c'est la solution d'urgence.
00:04Mais la réponse sécuritaire, c'est effectivement l'une des réponses, mais ça ne suffit pas.
00:08Moi, ce que je trouve dramatique dans les événements que nous vivons depuis quelques temps maintenant,
00:12c'est la détresse psychologique que ça traduit chez ces jeunes.
00:15C'est-à-dire que ce sont des jeunes relativement précoces.
00:19Avoir un couteau entre 14 et 15 ans, c'est quand même pas complètement habituel.
00:23Et il y a de plus en plus de jeunes de cet âge-là qui portent des couteaux.
00:26Et ce que ça traduit, bien sûr, c'est une violence qu'ils ont envie d'infliger à toute la société.
00:32Je crois d'ailleurs que c'était le cas de cet élève qui avait écrit une lettre très violente sur toute la société.
00:40Mais ce que ça dit surtout, c'est que ça traduit une souffrance.
00:43Et on a vu dans les derniers chiffres une augmentation des tentatives de suicide chez les jeunes,
00:47notamment depuis le Covid, mais pas seulement.
00:50Ce président de la Confédération disait que 20% des adolescents ont déjà déclaré qu'ils avaient des tendances suicidaires.
00:54C'est énorme.
00:55C'est énorme.
00:56Ça a augmenté au moment du Covid, mais c'était quand même déjà…
00:59Vous l'avez ressenti parce que vous êtes en contact avec ces jeunes, vous l'avez ressenti, qu'il y a eu un basculement ?
01:02Je l'ai ressenti.
01:02D'abord, je les vois.
01:04Je suis élue, élue locale, mère de famille, mais surtout, j'ai étudié aussi ces questions-là.
01:08Et surtout, dans les villes dont je m'occupe, dans les quartiers politiques de la ville,
01:12où je suis en permanence depuis que je suis ministre,
01:14je vois des jeunes qui sont en souffrance, en souffrance psychique.
01:18Mais qu'est-ce que ça dit ? Ça dit qu'à l'enfance, à la petite enfance,
01:21et c'est pour ça que moi, je suis compétente dans les quartiers pour m'occuper des enfants de 0 à 15 ans, notamment.
01:28Ce sont des enfants qui sont livrés à eux-mêmes.
01:30Non pas parce que les parents les ont abandonnés volontairement, ce n'est pas le sujet,
01:35mais parce qu'il y a aussi des parents qui sont soit absents, soit malades, soit morts,
01:38des familles monoparentales qui sont à 95% des femmes, qui doivent tout assumer.
01:45Donc on se demande où sont les pères, où est la fonction paternelle,
01:49non pas en homme, en tant qu'homme, mais en tant que fonction paternelle, c'est-à-dire encadrante.
01:54Et puis surtout, pourquoi la société française ne s'occupe-t-elle pas davantage de ses enfants ?
02:00Et encore une fois, ça commence à 0 ans.
02:01Donc il y a une santé scolaire qui est en crise pour vous, et une santé mentale aussi ?
02:04Mais il y a une prévention globale de la violence chez les enfants
02:08qui n'est pas prise en charge dans la société française.