Mercredi 23 avril 2025, retrouvez Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management), Thierry Le Clercq (Président – Fondateur, Alphajet Fair Investors), Jérome Descamps (Président, Selectirente) et Jean-François Robin (Directeur de la Recherche, Natixis) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex, conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:30Les nouvelles retraites de Donald Trump après la grande retraite du 9 avril, 14 heures après la mise en place des tarifs dits réciproques et leur suspension pour 90 jours.
00:44Donald Trump est revenu ou préannonce sans doute une désescalade tarifaire avec la Chine.
00:50Des tarifs qui pourraient s'établir au final entre 50 et 65% selon les informations rapportées aujourd'hui par le Wall Street Journal.
00:57Et Donald Trump qui affirme explicitement qu'il ne cherchera pas à limoger Jérôme Poel avant la fin de son mandat comme président de la réserve fédérale américaine en mai 2026.
01:08Il n'en fallait pas moins pour que les marchés repartent de l'avant et accroissent leur rebond.
01:13Un rebond qui a commencé hier sur le marché américain et qui se poursuit de manière spectaculaire aujourd'hui avec des indices qui s'envolent de près de 4% pour le Nasdaq.
01:21Et puis en Europe là aussi la hausse s'est un peu intensifiée avec un CAC 40 qui repasse le seuil des 7500 points actuellement.
01:29Et une hausse de plus de 2,5% avec l'aide en plus de quelques poids lourds européens cotés qui ont publié plutôt de bons résultats.
01:38C'est le cas en tout cas de SAP, la première capitalisation boursière en Europe qui publie des résultats impressionnants.
01:44Du point de vue de la croissance du chiffre d'affaires, du point de vue de la marge réalisée également, très largement supérieure aux attentes.
01:52Le titre s'envole de 10% au sein des marchés européens.
01:56D'autres publications également auront été saluées aujourd'hui.
02:00On notera celle d'Eurofin scientifique ou encore d'OP Mobilité dans le secteur des équipementiers automobiles.
02:05Pauline Grattel vous apporte tous les détails de ces publications dans un instant.
02:10Voilà pour nos sujets de discussion à l'approche des 100 jours de Trump.
02:13Qu'est-ce que cette administration a obtenu dans ces 100 premiers jours ?
02:17Quels sont les objectifs poursuivis qui ont pu être atteints ?
02:21Et est-ce que le pic des 100 jours ou est-ce que le cap des 100 jours marque un pic en termes d'incertitude ?
02:28Peut-être pour les investisseurs, c'est la question que nous poserons à nos invités de Planète Marché dans un instant.
02:32Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous nous focaliserons sur l'immobilier à travers le segment des commerces de proximité.
02:39C'est la spécialité de la foncière côté Selectyre, un pur player du commerce de proximité côté à Paris.
02:47Son président Jérôme Descamps sera avec nous dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse pour évoquer justement les enjeux du commerce de proximité.
02:55Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:11Bonsoir Pauline.
03:12C'est un des enseignements des 100 premiers jours de cette administration.
03:15Donald Trump peut changer d'avis assez vite.
03:17C'était le cas hier à nouveau sur deux sujets, la Fed de Jérôme Powell et l'aspect tarifaire avec la Chine.
03:25Oui, Donald Trump a annoncé hier qu'il n'avait pas l'intention de renvoyer le patron de la Fed.
03:30Ce nouveau rebondissement intervient le lendemain de vives critiques de la part de Donald Trump sur Jérôme Powell,
03:35qu'il a même qualifié de grand loser.
03:38Le président américain suggère également des concessions sur les tarifs douaniers de la Chine.
03:42Et encore une fois, c'est bien Donald Trump qui dicte la tendance sur les marchés.
03:46Les indices actions bondissent après ces annonces.
03:49Oui, tendance clairement positive pour les grands indices actions.
03:53Dans le détail, qu'est-ce que ça donne Pauline ?
03:54Aux Etats-Unis, les indices ouvrent en forte hausse de près de 4% pour le Nasdaq.
03:58En Europe, l'ambiance est également positive.
04:01Le Stoxx 600 gagne environ 2%.
04:03L'Eurostox 50, 2,5%.
04:05En France, même tendance pour le CAC 40 qui gagne plus de 2,5% au cours de la séance
04:09et passe les 7500 points.
04:12Une séance animée par ailleurs par de nombreuses publications d'entreprises.
04:16On y revient juste après.
04:17Un mot des marchés obligataires qui répondent positivement à ce nouveau pivot de Donald Trump
04:24sur la Fed, sur la Chine, avec un petit rallye qu'on observe sur les obligations d'Etat américaines.
04:30Oui, le rendement américain à 30 ans évolue autour de 4,70%.
04:33Aujourd'hui, le rendement à 10 ans se stabilise autour de 4,30% en baisse de 10 points de base.
04:39En Europe, le rendement allemand à 10 ans reste toujours parfaitement stable à 2,45%.
04:44Sur le marché des changes, le dollar qui était au plus bas depuis 3 ans lundi reprend des couleurs face à un panier de grandes devises.
04:51Et l'euro-dollar se traite aujourd'hui sous 1,14%.
04:54Et puis vous avez suivi, Pauline, honneur à vous, les enquêtes PMI Flash d'avril qui étaient au programme aujourd'hui.
04:59Oui, commençons avec la zone euro où le PMI manufacturier ressort supérieur aux attentes et à mars à 48,7%.
05:05Le PMI Service s'établit à 49,7%. C'est inférieur aux attentes et au mois de mars.
05:10Enfin, le PMI Composite ressort à 50,1%, légèrement inférieur aux attentes.
05:15Pour les Etats-Unis, le PMI Flash manufacturier s'établit à 50,7% et à 51,4% pour le PMI Service.
05:22Le PMI Composite ressort à 51,2% pour le mois d'avril, inférieur au mois de mars.
05:27Venons-en au résultat d'entreprises et la vedette du jour en Europe, SAP.
05:31Le titre grimpe en effet de 10% à Francfort. La plus grosse entreprise cotée d'Europe a dépassé les attentes sur le premier trimestre.
05:39Le chiffre d'affaires progresse de 12% à 9 milliards d'euros sur la période portée par ses activités cloud.
05:45L'envolée de la marge de SAP sur le trimestre est impressionnante malgré le contexte incertain que l'on connaît.
05:51Tesla a publié également ses comptes hier soir aux Etats-Unis après la clôture des marchés.
05:55Le bénéfice net de Tesla s'effondre de plus de 70% au premier trimestre. C'est clairement inférieur aux attentes.
06:02Le chiffre d'affaires de 19 milliards de dollars est en baisse de 10%.
06:06Dans ce contexte, Elon Musk annonce qu'à compter du mois prochain, il réduira sa présence au Doge afin de gérer ses entreprises, dont Tesla.
06:14Depuis janvier, l'action plonge de 50%. Aujourd'hui, le titre ouvre en hausse de 5% à Wall Street.
06:19Toujours aux Etats-Unis, Boeing fait état d'une perte moins importante que prévue pour le trimestre.
06:24Après avoir livré plus d'avions qu'attendu, le titre ouvre en hausse de plus de 6% à Wall Street.
06:29Et puis en France, sur le CAC 40, on notera la très belle publication d'Eurofins, particulièrement saluée par les investisseurs.
06:36Oui, l'entreprise publie un chiffre d'affaires en hausse de 7% sur le trimestre à 1,8 milliard d'euros portés par les acquisitions.
06:4311 laboratoires acquis au total depuis janvier. Le titre s'envole de plus de 10% au cours de la séance.
06:48Autre composante du CAC 40 à avoir publié aujourd'hui, il s'agit de Danone.
06:53Le groupe fait état d'une progression de ses ventes au premier trimestre de plus de 4% en données comparables.
06:59C'est supérieur aux attentes. Malgré tout, le titre est à l'équilibre aujourd'hui.
07:02Or, CAC 40 dans le secteur des équipementiers automobiles, OP Mobility brille également.
07:07Oui, anciennement, Plastik Omnium, l'entreprise fait état d'un chiffre d'affaires en hausse au premier trimestre,
07:12malgré le contexte tarifaire qu'on connaît sur l'automobile. Le titre bondit de 8% au cours de la séance.
07:18Tout cela n'était qu'un avant-goût. La grosse journée micro, c'est celle de demain.
07:22Oui, parmi les publications, les investisseurs arbitreront celles d'Essilor, Luxottica et Kering publiées ce soir.
07:29Demain, on attend Sanofi, Air Liquide, BNP, Vinci, Thales, Saint-Gobain, Bureau Veritas, ST Microelectronics, Accor, Carrefour, Renault, Intel ou encore Alphabet.
07:39Côté macro, l'indice IFO allemand est attendu au titre du mois d'avril.
07:43Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
07:483 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
08:02Nathalie Benathia est avec nous, macroéconomiste chez BNP Paribas, Asset Management.
08:06Bonsoir Nathalie.
08:07Bonsoir.
08:07Thierry Leclerc nous accompagne, président fondateur d'AlphaJet Fair Investors.
08:11Bonsoir Thierry.
08:12Bonsoir Grégoire.
08:12Et Jean-François Robin est également à nos côtés, directeur de la recherche de Natixis.
08:15Bonsoir Jean-François.
08:16Bonsoir à tous.
08:17Merci à vous trois d'être là, ravi de vous retrouver.
08:20On approche des 100 jours de Donald Trump et de son administration depuis l'installation le 20 janvier dernier.
08:26Jean-François, beaucoup de menaces, de reculades, de retraites, de menaces à nouveau, etc.
08:32Enfin, le schéma se succède un peu jour après jour.
08:34Qu'est-ce qu'on retient quand même de ces 100 premiers jours ?
08:38Des objectifs qui ont été poursuivis et qui ont pu être atteints ou non à ce stade par Donald Trump et son administration ?
08:45Alors, c'est difficile d'être quand même très positif sur la séquence quand même.
08:50Quand on regarde un petit peu où on en est aujourd'hui, et comme vous le disiez, on verra ce qui se passe demain avec ces marches avant-marches arrière.
08:59Ce qu'on peut déjà dire, c'est que c'est une présidence chaotique.
09:01On pouvait penser qu'il y avait un grand plan, qu'il y avait un dilemique.
09:03Ça devait être professionnel.
09:04Un dealmaker, un businessman, tous les investissements du monde entier allaient se ruer aux Etats-Unis.
09:09Ça, c'est la première option.
09:10La deuxième option, c'est quelque chose d'assez chaotique.
09:12Bon, là, on peut quand même voir que c'est quand même plutôt chaotique.
09:14Où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
09:15Aujourd'hui, quand vous regardez la macroéconomie américaine, où est-ce qu'on en est ?
09:19Aujourd'hui, ce que vous avez, c'est que vous avez un taux de chômage qui remonte.
09:22Vous avez des anticipations inflation qui sont au plus haut depuis 40 ans.
09:25Vous avez de la consommation qui baisse.
09:27Vous avez de l'investissement qui baisse.
09:28L'investissement étranger baisse.
09:29L'investissement américain baisse.
09:31Donc, vous avez au niveau macroéconomique assez peu de grands succès.
09:35On avait plutôt l'idée, nous, d'une équilibre américaine.
09:38Au moment où Trump arrive au pouvoir, on se disait qu'on peut avoir du 2,7% de croissance aux Etats-Unis.
09:44On est à moins de 1% aujourd'hui.
09:46On révise à la hausse l'inflation anticipée pour cette année.
09:48Donc, on est sur un moment assez stagflationniste américain.
09:51On a des déficits qui sont les plus élevés en temps de paix.
09:53On a plus de 7%.
09:53On a une dette sur PIB qu'on n'a jamais connue aux Etats-Unis, là aussi en temps de paix.
09:57100% de dette sur PIB.
09:59Vous avez quand même un déficit commercial qui est un record.
10:02Donc, quand vous prenez tous les indicateurs macroéconomiques, il y en a peu aujourd'hui qui vont dans le bon sens.
10:06Encore une fois, c'est la consommation le plus important.
10:09C'est quasiment 70% du PIB.
10:10Ça, c'est en train de s'effondrer.
10:12On pouvait anticiper avant même l'arrivée de Trump que la consommation des Américains,
10:17qui avait été stellaire quand même pendant les dernières années, pouvait à un moment aussi ralentir.
10:21Oui, oui.
10:22Alors, c'était difficile d'imaginer que ça allait continuer.
10:23Quand vous avez bientôt le chômage au plus bas, quelque part, il a acheté au plus haut Trump.
10:27Mais quelque part, quand on voit tous les indicateurs, il y en a très très peu qui vont dans le bon sens.
10:31Quand vous prenez les indicateurs financiers qui étaient, il faut se rappeler de ça,
10:35que c'était quand même le thermomètre de Trump,
10:37c'est le troisième pire démarrage de l'histoire des stocks américains.
10:43Le troisième pire.
10:44Donc, on est à moins 18% sur du S&P depuis le début de l'année.
10:49C'est jamais, depuis 45 ans, on a vu une telle sous-performance des actions américaines par rapport aux actions européennes.
10:54Là aussi, on partait de niveau de marché, de surachat, de concentration qu'on a décrit pendant des mois, des trimestres et des années.
11:00Non, mais je suis d'accord.
11:02Mais en tout cas, quand on voit la picture aujourd'hui du global de l'idée,
11:05c'est dur de se dire où est-ce qu'on a progressé.
11:08Alors, je pense qu'il a progressé dans son swing de golf.
11:10Ce qu'on a vu avant-hier, qu'il avait passé une heure sur quatre depuis qu'il est président à golfer.
11:15Donc là, j'imagine qu'il y a eu des progrès.
11:17De toute façon, quand il joue avec quelqu'un, tout le monde perd.
11:19C'est bizarre.
11:20Tout le monde loupe son dernier.
11:21Donc, c'est le Trumpet.
11:22Ce n'est pas le Trumpet.
11:22Donc, on est quand même dans un moment un petit peu particulier.
11:26Là où je trouve le plus frappant, c'est qu'il a réussi quand même à éroder la confiance dans le système.
11:32Alors, ça, d'accord.
11:33On a quand même un système international.
11:36Les États-Unis étaient l'orchestre du système monétaire international.
11:40Là, on a Donald Trump qui orchestre sa déconstruction.
11:43Et quand vous voyez que géopolitiquement, vous avez aussi quelque chose qui me semble assez frappant.
11:48C'est qu'il met à bas quand même le système de l'OMC, etc.
11:51Un système qui était très favorable aux États-Unis.
11:53Encore une fois, il n'y avait rien qui était autre chose que très favorable.
11:57Le privilège exorbitant du dollar.
11:59Tout ça est remis en cause aujourd'hui avec des conséquences géopolitiques.
12:02Là aussi, qui sont impressionnantes.
12:04On voit la Chine qui est en train de s'allier avec la Corée du Sud et le Japon.
12:07Les ennemis se rapprochent.
12:08On voit la Chine qui, finalement, devient presque le parangon de l'ordre international.
12:13Et on se demande si on ne préférait pas faire des accords avec la Chine.
12:15Parce qu'au moins, on sait qu'ils sont un peu consistants dans le temps.
12:18Donc, on a des trucs comme ça assez dingues.
12:20Là aussi, au niveau géopolitique, je vois très peu de gagnants.
12:23À part, sans doute, la Russie.
12:25Où, quelque part, on est en train de se dire que les États-Unis sont en train de reconnaître toutes les demandes américaines.
12:30Je rappelle qu'ils ont 10% sur l'Ukraine et 0% sur la Russie.
12:33Ils sont en train de dire, Marc Rubio dit qu'ils vont reconnaître l'Ukraine.
12:36Bref, quand vous regardez économiquement, le système monétaire international, les financiers et la Générale,
12:42géopolitique, moi, je trouve que c'est un énorme échec pour l'instant.
12:45Il n'y a rien pour l'instant qui me semble être gagnant dans ce qu'a fait Trump.
12:50C'est durable.
12:50On pourra débattre des heures, j'imagine, sur les dommages économiques qu'il a causés déjà en 100 jours
12:55par rapport à ce que la tendance naturelle de l'économie américaine pouvait laisser entrevoir.
13:00Mais sur la confiance vis-à-vis du dollar, est-ce que c'est une perte de confiance durable pour vous, Jean-François ?
13:06Ou est-ce qu'on peut très vite tout oublier avec quelques retraites comme celle d'hier en disant
13:11« Non mais la Chine, on sera très gentil, Powell, hors de question de le virer ».
13:15Est-ce que ça suffit à ramener la confiance perdue ?
13:18On sent bien qu'il n'a pas fait ça de gaieté de cœur, c'est qu'il a été forcé à le faire.
13:21Donc c'est ça, moi, que je trouve.
13:22Et aujourd'hui, vous avez des corrélations qui montrent que le dollar est en train de réagir comme une devise émergente.
13:26Encore une fois, la valeur refuge aujourd'hui, c'est 1, le franc suisse, 2, l'euro.
13:30Donc c'est l'euro qui est en train de...
13:32C'est vraiment « Make Europe great again » cette histoire, contre toute attente.
13:35Bon, c'est peut-être ce qu'il demande à ses partenaires commerciaux,
13:38de se mettre aussi, eux, en ordre de marche, en ordre de bataille,
13:42pour des partenariats commerciaux plus équilibrés.
13:45Je pense que Trump voulait vraiment faire grandir en Europe, c'était son but.
13:47Je reprends le narratif de Scott Besant cet après-midi,
13:50à l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
13:54Qu'est-ce que vous retenez de ces 100 premiers jours de Donald Trump et de son administration, Nathalie ?
13:58Je crois que tout le monde est à cran, là.
13:59Je ne sais pas si on va tenir les 4 ans.
14:04Il en reste 1400, 1300.
14:07Écoutez, je vais peut-être citer Jérôme Powell,
14:09qui citait lui-même Ferris Bueller, ce lycéen qui sèche l'école,
14:14dans la... je ne sais plus comment ça s'appelle en français,
14:16la formidable journée de Ferris Bueller.
14:18La folle journée.
14:18La folle journée, la folle journée.
14:20Donc il nous dit, en nous regardant en face de caméra,
14:23« Live moves pretty fast ».
14:24Et c'est vraiment ce qu'on a l'impression de vivre.
14:27Alors, ce n'est pas tout à fait dans ce sens.
14:28C'est la vie, il va vite, le temps s'en va, n'allons pas à l'école, en gros.
14:34Mais tout bouge très très vite.
14:36Et d'ailleurs, à un tel point que là, on l'a vu avec Christopher Waller, membre du board,
14:42avec la Banque du Canada, ça y est, les gens craquent.
14:44Donc, hop, on fait deux scénarios sur la politique commerciale.
14:49Scénario négatif, on reste où on est, ça nous fait à peu près 25% de droits de douane en moyenne.
14:55Et scénario dit alternatif, et j'ai l'impression que tout le monde croise les doigts pour que ce soit le scénario qui se réalise.
15:02On négocie, là, on arrive à à peu près 10% de droits de douane, ce qui constitue...
15:06C'est 5 fois plus qu'avant, quand même.
15:07C'est quand même une augmentation significative.
15:09Mais c'est pour le moment le scénario favorable qui est présenté.
15:13Pourquoi favorable ? Parce qu'il a un effet vraisemblablement temporaire sur l'inflation
15:19et un effet relativement bénin, désagréable, mais bénin sur la croissance aux Etats-Unis.
15:26C'est vraisemblablement le scénario qu'a mis en place le FMI, puisqu'ils nous prédisent.
15:31Ils partaient de 2,7% de croissance également et ils ont coupé, enfin, ils ont baissé de 0,9% de pourcentage.
15:37Et ça correspond à peu près à ce qu'on trouve dans ce scénario.
15:40Donc vraiment, tout bouge très vite. On essaye de se raccrocher aux branches.
15:43Et sur le dollar, moi, j'estime qu'il est encore trop tôt pour dire si c'est vraiment le mouvement
15:48de tout le monde veut sortir du dollar et le dollar n'est plus une réserve de référence.
15:53Mais c'est certain qu'on a des signaux.
15:56On a eu les mêmes signaux sur le marché obligataire.
15:58Ça se voit moins ces derniers temps.
16:01Mais voir les taux monter et d'ailleurs la prime de terme monter,
16:04la prime de terme n'a pas suivi la détente des taux,
16:07ça veut bien dire qu'il y a une perte de confiance, alors temporaire ou plus durable,
16:12mais il y a une perte de confiance dans les actifs américains.
16:15Pour ne plus avoir confiance dans le dollar comme monnaie de réserve,
16:18il faut, j'imagine, qu'on ait entre-temps trouvé une vraie alternative sérieuse et crédible, Nathalie.
16:24Elle existe aujourd'hui cette alternative ou pas ?
16:26Parce que que l'euro ait profité sur quelques...
16:28Oui, mais c'est suffisant.
16:31La construction européenne telle qu'elle est aujourd'hui,
16:34c'est suffisant pour des investisseurs globaux pour attacher à l'euro une valeur de monnaie de réserve mondiale.
16:42Alors je ne sais pas, mais à la création de l'euro, c'était le plan.
16:44Là, pour le coup, il y avait un plan et ça faisait partie du plan.
16:48C'est quelque chose qu'on a oublié rapidement après avoir écrit des...
16:51Mais c'est un plan qui reste à compléter toujours.
16:54Oui, ça reste à compléter, mais on a l'union bancaire, on a une banque centrale réactive,
17:00on a la possibilité d'augmenter la croissance potentielle avec l'infrastructure, les dépenses de défense.
17:06Donc non, je ne pense pas que du jour au lendemain, l'euro va se substituer au dollar,
17:10mais il y a un peu plus de solutions pour aller voir ailleurs que juste le sacro-saint-dollar.
17:17Bon, et je rappelle, dans le masterplan de Trump, édicté par son conseiller économique, Stephen Mayran,
17:27c'est l'idée que ce statut de monnaie de réserve est une entrave au développement économique des Etats-Unis
17:34et au développement industriel des Etats-Unis.
17:37Le dollar, face à un ensemble de devises, a chuté de 10% par rapport à son sommet de début d'année.
17:43Ça, c'est un objectif que recherchait Trump, d'une certaine manière.
17:46À son sommet de début d'année, on peut légitimement se poser la question de savoir si on n'était pas en surévaluation du dollar,
17:51mais ça ne répond pas à la question.
17:53Ce qui est étonnant dans ce plan économique, c'est qu'il y a vraiment une obsession pour les déficits commerciaux
17:59et pour le déficit de la balance des biens, ce qui n'est pas forcément pertinent dans les économies modernes.
18:05On peut penser au déficit bilatéral entre l'Europe et les Etats-Unis.
18:09Si on rajoute les services, on n'a plus du tout la même histoire.
18:12Il y a cette idée de réindustrialisation parce que c'est bien d'être à la télé avec un monsieur qui porte un casque de chantier
18:19ou qui travaille le bois.
18:23C'est visuel, mais en pratique, l'emploi manufacturier aux Etats-Unis, même aux Etats-Unis, ce n'est plus grand-chose.
18:30Cette réindustrialisation à marche forcée, ça paraît un plan quand même très compliqué à mettre en place.
18:37Bon, après la reprise de contrôle de certaines industries stratégiques, je veux dire, il n'y a pas que les Etats-Unis qui en parlent aujourd'hui, Nathalie.
18:45C'est quand même visiblement un objectif pour beaucoup de zones économiques ou d'Etats aujourd'hui dans le monde.
18:51Oui, c'est un objectif.
18:52Et on peut le comprendre.
18:53Enfin, je veux dire, ça peut s'expliquer, ça peut se justifier.
18:57C'est aussi parce qu'il peut prendre des décisions en signant des décrets présidentiels, mais c'est pour ça qu'il invoque la sécurité nationale pour la mise en place de ces droits de douane.
19:07Donc oui, c'est légitime.
19:08Oui, on peut s'intéresser sur l'état de la mondialisation.
19:11Mais encore une fois, là aussi, je vais reciter le FMI un peu de travers parce que je n'ai pas l'explication en tête.
19:17Mais c'est les droits de douane tels qu'ils sont proposés, c'est on efface tout et on recommence.
19:22C'est le grand reset. C'est un reset des termes de la mondialisation tels qu'on l'a connus.
19:28Jean-François ?
19:29Oui, je voulais dire que la confiance met des mois à se construire et des secondes à se perdre.
19:34Et je suis d'accord qu'on va passer d'un monde sans doute de domination du dollar à une moindre domination du dollar et probablement un monde multipolaire.
19:40Mais encore une fois, on peut débattre pendant des heures, mais d'essayer d'avoir une balance équilibrée bilatérale avec chaque pays n'a absolument aucun sens.
19:48Robert Solow, mon prix Nobel que j'adore, disait très bien que moi-même, j'ai un déficit commercial avec mon coiffeur tous les mois à qui je donne de l'argent et il ne me donne rien, ce salaud.
19:59Ce n'est pas grave, on n'est pas dans une économie de troc. C'est le principe d'une économie intégrée du marché des biens. En fait, ça existe depuis le XIIIe siècle.
20:06Il y a un côté vision un peu de jeu à somme nulle sur un terrain très réduit des biens.
20:11Il faut vraiment revenir à une économie de troc. On est très très loin de ça maintenant. Donc ça ne marche pas avec les biens. Si on ne prend pas en compte, je suis complètement d'accord, les services, les Etats-Unis sont le grand gagnant de tout ça.
20:19Bon, bilan de ces 100 premiers jours, de votre point de vue d'investisseur et de stock picker aussi intéressant, puisque Trump était vu, perçu comme étant quand même pro-business.
20:29Beaucoup d'industries, y compris l'industrie de la technologie aux Etats-Unis, ont cette fois plutôt embrassé l'arrivée de Trump à la Maison-Blanche. Qu'est-ce que vous en retenez ?
20:38Moi, je retiendrai quand même la faiblesse du cœur du pouvoir, donc Donald Trump, qui manque de conviction, on le savait.
20:48Et donc, c'est des ballons d'essai qui sont envoyés en permanence et qui sont repris quelques jours plus tard.
20:56Mais ça, ça fait partie de la stratégie. Il l'a quand même toujours expliqué dans son art du deal. Surprendre, jamais être là où on l'attend, toujours couper l'herbe sous le pied, etc.
21:07Ça, c'est peut-être la lecture positive qui veut en donner. En ce qui me concerne, à mon humble niveau, c'est plutôt une faiblesse intellectuelle et un manque de compétence.
21:20Enfin, je pense qu'il faut appeler un chat un chat. Et tout ça, c'est aussi documenté.
21:27Le vice-président a dit qu'il fallait faire confiance à l'instinct plutôt qu'à la réflexion. Et d'ailleurs, il honnit Barack Obama, pas pour sa couleur de peau, heureusement,
21:39mais parce que c'était un intellectuel qui avait fait des études longues, donc confère les attaques en règle contre les universités américaines,
21:49qui prenait le temps de la réflexion. Et ça, ça ne marche pas. On ne va nulle part. Il faut faire confiance au bon sens, à l'instinct.
21:55Et donc, ça veut dire quoi ? Ça veut dire un manque de conviction flagrant et donc des ballons d'essai qui sont envoyés en permanence.
22:02Alors, je crois que vous avez tout à fait raison. Autour de la table, ça va être long. Si c'est 4 ans comme ça de ballons d'essai en permanence,
22:09bon, à un moment, ça va s'arrêter. Et puis, quand même, la bonne nouvelle, parce qu'à un moment, on a quand même commencé vraiment à avoir très peur.
22:15Il y a 2-3 semaines en se disant, mais il a vraiment... C'est sans limite. Enfin, quelles sont les forces de rappel ?
22:23Le 9 avril, moi, j'ai discuté avec des gérants off, qui ne sont pas des gérants qui capitulent comme ça,
22:29généralement dans une situation même un peu mouvementée, qui m'ont dit, franchement, le 9 avril, on ne savait plus où étaient les limites.
22:36Exactement.
22:38Donc, c'est lié à un homme.
22:405 trillions en deux jours, ça, c'était...
22:41Et vraiment, les gars étaient prêts à écrire la note au client, c'est le truc, que tu n'écris jamais.
22:48Une fois dans ta vie en disant, il faut... Et heureusement, 14 heures après la mise en place des tarifs, tout s'arrête.
22:55Et ouf !
22:56Il y a des forces de rappel qui fonctionnent. Et là, on l'a vu encore avec le président de la Fed, qui était le dernier des derniers.
23:03Et finalement, il ne fait pas si mal que ça le job et il va rester en poste.
23:06Donc, bon, il y a des forces de rappel. Et je pense quand même... Enfin, bon, j'enfonce un peu des portes ouvertes.
23:13Mais c'est vrai que les Américains, il y a un effet richesse qui fonctionne à plein chez eux.
23:17Et en gros, dès qu'ils ont des sous qui rentrent, ils les dépensent.
23:20C'est comme ça que fonctionne en grande partie l'économie américaine. Je caricature, évidemment, mais en bonne partie.
23:26Et donc là, l'effet richesse, il a été très négatif depuis deux mois ou trois mois.
23:31Et donc, ça pèse sur le moral de tout le monde.
23:34Et donc, la consommation, ce qu'on dit, le moral qui est en berne aujourd'hui.
23:38Je pense que toutes les datas macro qu'on puisse relever, même si les PMI aujourd'hui n'étaient pas si négatifs que ça, finalement.
23:47Mais en tout cas, on a quand même une série d'indicateurs qui nous laissent à penser que...
23:53Il y a un coup Trump. Il y a déjà un coup Trump qui a eu ce mesure au moins dans le sentiment et dans les opinions.
23:58Exactement, exactement. Et dans le porte-monnaie des Américains, comme j'ai dit.
24:03En fin d'année, c'était vraiment le marché américain qui avait un leadership incroyable, presque jamais vu,
24:12qui a fini par représenter pratiquement 70% du marché mondial.
24:18Moi, je ne reviens pas là-dessus. Je pense que quand on regarde les boîtes américaines, c'est quand même très très fort.
24:27Il faut la rentabilité économique, la croissance, la visibilité qu'elles offrent. Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
24:34Le corporate américain, c'est une autre histoire que l'histoire de Trump et des marchés.
24:39Exactement. Mais comme on dit toujours, si le marché domestique flanche, c'est quand même un élément, surtout si le premier marché mondial,
24:47c'est un élément évidemment à prendre en considération. Mais donc, en gros, pour résumer, on va y revoir.
24:53Le bilan, il est très négatif. Mais on a vu des forces de rappel qui pouvaient être actionnées.
24:59Aujourd'hui, on est dans la saison des résultats qui démarre.
25:03Moi, le moral aussi des présidents, des CEOs est vraiment très...
25:08Un peu affecté ?
25:09C'est pas une surprise.
25:11C'est le patron de DHL qui disait ça l'autre jour. On en a un peu marre.
25:15On est un peu fatigué.
25:16On en a tous un peu marre, c'est vrai.
25:18Mais bon, pour le quantifier, il y a quand même 27% des sociétés à date qui ont revu leur guidance à la baisse.
25:26Aux Etats-Unis ?
25:26Aux Etats-Unis, je parle du marché américain, contre 9% seulement qui l'ont revu à la hausse.
25:30Donc, on est dans des proportions très rarement vues.
25:33Et bon, aujourd'hui...
25:34C'est pas une saison normale de ce point de vue-là ?
25:36Non, c'est pas du tout une saison normale.
25:37Et avec le big data aussi, on compte les...
25:40Enfin, on analyse très rapidement les transcripts des conférences call qui ont lieu juste après les publications de résultats.
25:47Et les termes comme ça s'empire, c'est moins bon, sont à des niveaux jamais vus par rapport à ça s'améliore.
25:57Enfin, voilà.
25:59Donc, c'est des choses qui sont mesurées traditionnellement.
26:01Enfin, juste quand même, c'est intéressant, même à titre indicatif.
26:05On est sur un rapport à peu près de 3 en général.
26:08C'est-à-dire qu'il y a 3 fois plus de messages positifs qui sont envoyés par les CEOs que de messages négatifs en disant ça va se détériorer, etc.
26:15Et aujourd'hui, on est pratiquement revenus à 1.
26:18Et la dernière fois qu'on a vu ça, c'était en 2009.
26:20Donc, quand même, une saison des résultats qui est très impactée très rapidement.
26:25Ce qui a été dit précédemment, tout s'est évaporé en quelques semaines.
26:30Et d'un mot, Thierry, le marché s'est ajusté à cette situation ?
26:34Parce qu'encore une fois, vous l'avez très bien rappelé, il y a quelques mois, 70% de la cote mondiale, c'était le poids des Etats-Unis.
26:43On était à un climax de concentration, d'exceptionnalisme américain, de jamais d'atterrissage de l'économie américaine qu'on avait rarement vue.
26:53Et là, quelques mois après, détenir du dollar, c'est comme si on détenait, je ne sais pas, un truc radioactif.
27:00Ça devient le truc, surtout, à ne plus avoir.
27:03J'imagine qu'entre le... Enfin, la vérité est forcément un peu entre les deux.
27:07Est-ce que le marché s'est déjà ajusté quand même à ces discours d'entreprise-là qui...
27:11Nous, on a fait un point pour un client récemment sur les fameux Magnificent Seven.
27:16On a quand même perdu, alors c'était il y a 2-3 jours, donc peut-être avec la reprise des marchés qu'on connaît,
27:21c'est plus complètement d'actualité, mais l'ordre de grandeur est bon.
27:24On a quand même perdu 7 tours de PER, donc de valorisation des résultats, depuis le début de l'année, sur les Magnificent Seven.
27:32Donc, on était à 30 fois. Cher, pas cher, j'en sais rien. Tant qu'il y a de la croissance, j'ai tendance à dire que ça peut être justifié.
27:38En tout cas, on partait quand même d'un niveau peut-être un peu élevé.
27:41Et aujourd'hui, on est revenu à 23 fois, alors que le reste du marché n'a presque pas bougé.
27:45On est à 20 fois.
27:47Bon, enfin, c'est un petit peu...
27:48NVIDIA, je crois, le PF Forward d'NVIDIA, c'est à peu près identique au PF Forward de l'ensemble du S&P 500 aujourd'hui,
27:54alors qu'on a eu des primes de plusieurs centaines de pourcents à un moment.
27:58La croissance passée ne se reproduira pas pour NVIDIA, on en a tous conscience,
28:01mais on est quand même sur des croissances cette année de l'ordre de 45%.
28:06Quasier assuré !
28:08En tout cas, il y a quand même une bonne visibilité.
28:09Donc, bon, en tout cas, si on veut un...
28:13Je pense, je reprends, la dynamique sur ces titres-là me semble pas cassée.
28:19Elle est forcément impactée, mais elle n'est pas cassée.
28:23On a aujourd'hui des niveaux de valorisation qui me semblent attrayants.
28:26Et la croissance, et pour tous, enfin, à part Tesla, évidemment, qui est un peu un cas à part,
28:32mais sans ça, pour les six autres, cette Magnificent Seven, on a des croissances à deux chiffres.
28:38Et le plus haut, évidemment, étant NVIDIA.
28:40Et ça continue en 27, en 28.
28:43Donc, on a quand même des très belles dynamiques.
28:45Donc, est-ce que toute cette histoire qu'on raconte quand même depuis deux ans sur NVIDIA...
28:50Est-ce qu'elle s'est évaporée comme ça ?
28:51Je ne pense pas.
28:52Voilà.
28:52Donc, c'est le moment...
28:53Enfin, j'aurais tendance à dire que c'est un peu des moments à la buffet
28:56où il faut savoir prendre son courage à deux mains.
28:58On a des valorisations qui sont, à nouveau, c'est pas...
29:01On n'achète pas des banques à huit fois, hein.
29:03Mais, en tout cas, pour des sociétés de qualité qui ont des retours, à nouveau, hein.
29:07La croissance, c'est le fruit de votre rentabilité économique.
29:10Donc, plus vous êtes rentable, plus vous pouvez alimenter la croissance future.
29:14Donc, aujourd'hui, on est dans cette dynamique-là.
29:15Ce n'est pas cassé.
29:17Et donc, je pense...
29:17Enfin, oui, ça me semble des niveaux.
29:19En tout cas, c'est ce qu'on a dit à nos clients.
29:20C'était plutôt des bons points d'entrée.
29:22Le PEC d'NVIDIA est revenu à moins de 1, je crois.
29:25Exactement.
29:26La valorisation rapportée à la croissance, au rythme de croissance.
29:31Oui, alors...
29:31Non, non, je vais juste dire, encore une fois, tout dépendra de Trump.
29:33Moi, je suis complètement d'accord avec le diagnostic.
29:35C'est aujourd'hui, si Trump, si on s'arrêtait là,
29:37où on est quand même dans une situation...
29:38C'est ce qu'il vient de nous dire, sur la Chine, notamment.
29:40Puisque le gros sujet, c'était quand même la Chine.
29:42Il faut qu'on en parle.
29:43Il nous dit, on ne va pas maintenir 145%.
29:46Si jamais il arrête d'annoncer d'autres choses.
29:47Et qu'on s'en tenait là qu'il y a une situation très détériorée par rapport à ce qui était avant.
29:49Parce que vous l'avez dit, pour l'instant, on est quand même encore à des droits de douane 10 fois supérieurs à ce qu'ils étaient quand Trump quitte le pouvoir.
29:57Peut-être qu'on reviendra à 5 fois, mais on est toujours dans un truc qui va ralentir le commerce mondial,
30:01ralentir le résultat des boîtes, qui fait de l'incertitude, etc., moins d'investissement, etc.
30:05Mais si jamais il s'arrêtait, effectivement, aujourd'hui, on aurait quand même l'idée que c'est des bons moments d'entrée dans le marché américain.
30:11Puisqu'on a un dollar qui a quand même nettement baissé.
30:13Vous avez des PE qui sont quand même Nvidia aujourd'hui, ça se regarde.
30:17Et puis finalement, quand vous regardez un petit peu les cycles historiques,
30:20depuis 1928, le rendement moyen des stocks américains, c'est 10% annuel.
30:24Donc vous pouvez vous dire qu'en temps en plus, ça a corrigé, ça peut faire mieux que ça.
30:27Donc c'est sûrement un point d'entrée si Trump se taisait.
30:31Maintenant, est-ce qu'il est capable de le faire ?
30:33Il faut quand même se garder un petit peu en tête.
30:36En général, quand il annonce une pause, le lendemain, il nous annonce une taxe sur la pharma, sur les semi-conducteurs, sur la chimie, sur le bois.
30:42Il y a encore des enquêtes sectorielles qui peuvent déboucher sur des tarifs sectoriels.
30:45De 3000%.
30:46Je vais vous dire mieux.
30:47Non seulement il ne va pas se taire, mais il va commencer à annoncer les bonnes nouvelles.
30:50C'est-à-dire qu'à un moment, on va avoir aussi l'autre phase de Trump.
30:55Peut-être qu'on a eu le pire des 100 premiers jours.
30:58Mais à un moment, on va avoir la question fiscale qui va peut-être aussi venir sur la table.
31:04La question fiscale, quand vous avez un déficit aujourd'hui voté de 5 trillions, c'est-à-dire que la dette sur PIB américaine va être sans doute autour de 200% d'ici 2050, selon le CBO, qui à cette époque-là, il y a encore trois semaines, avait le droit de décrire ce qu'il voulait.
31:18On est quand même sur des dynamiques qui sont hyper impressionnantes.
31:21Donc moi, les recettes fiscales, je les attends parce qu'aujourd'hui, quand vous avez un commerce qui s'écroule, votre recette fiscale, les revenus, et je rappelle jusqu'à que les droits de douane, c'est moins de 3% des revenus budgétaires américains.
31:34Donc ça ne va pas compenser l'impôt sur le revenu ou l'impôt sur les sociétés.
31:37Donc à mon avis, le déficit public américain, il va surtout glisser.
31:41Donc je ne vois pas la dynamique aujourd'hui très très favorable, même sur les rentrées fiscales.
31:46Qu'est-ce qu'on peut dire de la situation économique de l'Europe à ce stade ?
31:49On a fait le point sur les Etats-Unis, Nathalie, on a eu la dernière communication de la Banque Centrale Européenne qui a baissé à nouveau ses taux directeurs,
31:57qui s'ouvre même un espace de liberté et d'agilité supplémentaire.
32:01Plus question de discuter du taux neutre, on reverra ça quand le monde sera un peu plus apaisé.
32:05Mais là, visiblement, il y a quand même aussi une BCE un peu plus combative qui se met en place.
32:10Est-ce que ça veut dire que sur le plan macro, au moins conjoncturellement, avant de voir les fruits du plan de relance allemand, etc.,
32:18il y a une phase compliquée à négocier là ?
32:22Alors une phase compliquée de toute façon, j'allais dire.
32:27Pourquoi ? Parce que, mais moins compliqué pour Christine Lagarde que pour Jérôme Powell, toute pression politique mise à part.
32:34Pourquoi ? Parce que la BCE, comme beaucoup de banques centrales dans le monde, va être confrontée à un choc de demande.
32:42C'est d'ailleurs le but des droits de douane.
32:44Ces méchants européens nous vendent trop de produits, donc on va faire en sorte de moins leur en acheter.
32:50Alors que l'économie américaine va être confrontée de fait à un choc d'offres, puisqu'il y aura moins de...
32:57Et on sait qu'un choc d'offres pour une banque centrale, ça veut dire moins d'activités.
32:59Mais en l'occurrence, la façon dont il est fait, une inflation en hausse et, j'allais dire cerise sur le gâteau,
33:05peut-être des difficultés des chaînes de production aux Etats-Unis et au niveau mondial.
33:12Donc pour la BCE, oui, c'est une sorte de tapis rouge vers davantage de baisse des taux en étant prudent, en prenant les décisions réunion par réunion, bien sûr.
33:24Mais quand Christine Lagarde a dit hier à la télévision américaine, en gros, mission pratiquement accomplie sur l'inflation,
33:32c'est quand même un message très très fort, d'autant plus que ce message a été corroboré par la fameuse enquête auprès des prévisionnistes professionnels,
33:40comme on traduit littéralement, qui ne voient pas l'inflation, qui ont révisé un tout petit peu à la hausse leur inflation des 2 à 3 prochaines années,
33:47et qui, pour l'inflation de long terme, la voient toujours à 2%, donc un ancrage des anticipations inflationnistes.
33:54Mais est-ce que la BCE va avoir besoin d'être en soutien de l'activité économique, même, à un moment, Nathalie ?
34:01C'est toujours compliqué. Assouplir une politique monétaire, baisser les taux d'intérêt, ça met de l'huile dans les rouages.
34:10Ça ne relance pas l'activité économique à proprement parler. Mais en tout cas, il n'y a pas de raison de se dire,
34:17est-ce que moi, BCE, en l'état actuel, c'est-à-dire s'il n'y a pas de riposte de l'Europe, sur les droits de douane,
34:24on ne semble pas en prendre le chemin, moi, Banque Centrale Européenne, est-ce que je suis confronté à un choix,
34:31« je monte les taux » ou « je baisse les taux », a priori, le choix « je monte les taux » n'existe pas.
34:37C'est déjà important et ça offre, en termes de confiance pour les consommateurs, pour les entreprises,
34:43un peu de visibilité, au moins sur ce plan.
34:46Et les forces, effectivement, de l'économie européenne aujourd'hui, à travers le revenu disponible,
34:52peut-être une politique monétaire moins restrictive, plus d'investissement,
34:56ça compense l'effet tarifaire qu'on va subir, à minima, peut-être 10% en général,
35:0225% sur quelques secteurs, là, si l'aluminium, l'automobile.
35:06Normalement, d'après les estimations, pour 2025, pas tout à fait,
35:09parce qu'effectivement, les dépenses d'infrastructure, les dépenses de défense, c'est plutôt 2026.
35:16Mais, encore une fois, on n'est pas dans une situation de récession,
35:19on ne devrait pas être en situation de récession,
35:21puisque, alors, c'est vraiment des calculs de coin de table.
35:26Le pire des cas, c'est moins 0,5 point de pourcentage.
35:29Alors, c'est beaucoup, mais, encore une fois, on n'est pas en récession.
35:34Sur États-Unis-Chine, donc, il n'y aura pas 145% de tarifs, c'est insoutenable.
35:41Ils ont eux-mêmes reconnu que c'était un embargo.
35:43Enfin, il n'y a pas besoin d'être ministre de l'économie pour ça.
35:45Mais, visiblement, ça y est, les choses sont en train de se mettre en place.
35:4950-65%, c'est peut-être le point d'atterrissage, nous dit le Wall Street Journal, aujourd'hui.
35:53Est-ce que, néanmoins, on est dans une stratégie où il faut envisager un découplage total,
35:58ou au moins le découplage le plus profond possible entre la Chine et les États-Unis, désormais ?
36:04Je crois que le mal est fait.
36:06Moi, je pense que les Chinois se sont préparés à ça.
36:09D'abord, pour l'instant, les droits de douane sur les États-Unis, ils sont de 145%.
36:12Sur la Chine, ils sont de 145%.
36:14Pour l'instant, le Wall Street Journal nous dit que Trump serait prêt à le faire,
36:16mais les Chinois nous disent qu'il n'y a aucune négociation qui a commencé
36:19et qu'eux, c'est un peu le jeu de chat et de souris.
36:23Moi, je suis complètement d'accord avec cette idée qu'à la fin, on arrivera aux 60%
36:25qui étaient d'ailleurs les 60% de la campagne,
36:28et qu'il y aura 10% pour tout le monde, il y aura 15% en plus pour l'Europe
36:30et on trouvera un petit accord un peu plus favorable avec le Japon, le Vietnam et peut-être l'Inde.
36:36Mais à la fin, on se retrouvera quand même avec des droits de douane
36:37entre 5 et 10 fois supérieurs à ce qu'ils étaient avant.
36:39Donc, encore une fois, la picture n'est pas forcément si bonne.
36:42La Chine, il y a quand même un truc qu'il faut garder en tête,
36:44la Chine est beaucoup dans une situation, moi je pense, de force vis-à-vis des Etats-Unis.
36:48Aujourd'hui, le marché américain, c'est que 13% des exportations chinoises.
36:54Quand vous regardez ça en point de pipe, ce n'est même pas deux points de pipe pour la Chine.
36:57Ils se sont complètement désensibilisés.
36:58C'est 1,7 pour la France.
37:00Donc, la Chine, elle est à peine plus dépendante des Etats-Unis que ne l'est la France des Etats-Unis,
37:03qui l'est très peu.
37:04Et donc, attention, le gros du commerce pour les Chinois, c'est évidemment l'Asie du Sud-Est.
37:08Maintenant, on a dit ça, ce n'est pas si facile que ça,
37:10puisque le gros du commerce chinois avec l'Asie du Sud-Est, c'était aussi pour repartir vers les Etats-Unis.
37:16Mais les Etats-Unis, ce n'est pas non plus, c'est 20% du commerce mondial.
37:22Il y a 80% du commerce mondial qui est en dehors des Etats-Unis.
37:25Et donc, moi, je crois que la Chine, elle est beaucoup moins dépendante pour ses exportations.
37:28Elle est beaucoup moins dépendante de ses importations.
37:30Elle importe du gaz et du pétrole, surtout de Russie, d'autres pays.
37:34Elle a plus de possibilités de substituer les produits américains que les Américains ont de possibilités de substituer les produits chinois.
37:40Du Brésil et des Etats-Unis.
37:42Donc, on est dans un...
37:43Elle a les métaux précieux.
37:45Elle a une industrie, grâce à Trump, qui avait peu dit...
37:48On a vu la vitesse avec laquelle ils ont réussi à passer à la 5G.
37:51UAB a commencé à développer ses propres puces, etc.
37:54Moi, je crois que la Chine, ils sont dans un monde verticalisation de leur mode de production
37:58et d'être beaucoup, beaucoup moins dépendante des Etats-Unis.
38:01À l'inverse, il me semble que les Etats-Unis restent une économie de consommateurs à 70% du PIB.
38:05Je veux bien croire que le but, c'est de rééquilibrer ça, mais ça va être un petit peu douloureux, quand même, la transition.
38:10Ça me semble être un moment pas facile pour les Etats-Unis.
38:14Je ne dis pas que c'est facile du tout pour la Chine.
38:15Nous, on l'a révisé à 4% de croissance.
38:17Chez Xi Jinping, il y a plein de difficultés.
38:19Le taux de chômage est largement supérieur à celui de la France.
38:22Voilà, il y a toutes les difficultés qu'on connaît.
38:23Ça fait déjà 10 ans qu'ils nous disent qu'ils veulent augmenter la consommation domestique.
38:27Bon, pour l'instant, c'est des grandes déclarations et peu dans les faits, quand même.
38:32C'est peut-être un des objectifs de Trump.
38:33C'est peut-être ce que Trump et son administration veulent voir bouger aussi.
38:37Des Etats et des empires comme la Chine, capables de se proposer un peu plus aussi sur leurs forces domestiques.
38:43Vous trouvez sympa de penser que Trump, son objectif, c'est de faire grandir l'Europe et la Chine ?
38:46À mon avis, ce n'était pas ça.
38:47J'écoute aussi d'autres gens autour de Trump.
38:50Encore une fois, Scott Besson, c'est quelqu'un qui est censé traduire aussi la...
38:54Moi, je pensais qu'ils sont développés un narratif pour expliquer...
38:57Il y a un peu de reverse engineering, vous dites ?
38:58Voilà, c'est de la faute de Powell et de Biden qui a une récession.
39:01Le reverse engineering, c'est partout, y compris en politique.
39:06Revenons aux entreprises avec vous, Thierry.
39:08On parlait de l'Europe, effectivement des forces de l'Europe.
39:11SAP, c'est une force de l'Europe.
39:13Alors, ça a été une belle endormie pendant longtemps.
39:18Et c'est aujourd'hui la première capitalisation boursière devant un LVMH
39:21qui, elle-même, a été dépassée par l'RMS dans le secteur du luxe.
39:24Tout à fait. Pour remettre juste quelques chiffres, c'est pas pour un sommet de chiffres.
39:30Mais donc aujourd'hui, la capitalisation boursière de SAP, c'est 300 milliards d'euros.
39:35La capitalisation boursière d'LVMH, c'est 250.
39:38Enfin, on était à 450, donc en avril, il y a deux ans, pile.
39:45Et puis, Novo Nordisk, donc le laboratoire pharmaceutique danois,
39:50sur l'obésité, les produits contre le...
39:53Enfin, le diabète et contre l'obésité, pardon.
39:56On est monté à 600 milliards d'euros de capitalisation, il y a deux ans.
40:01Il y a un an, pardon, juin 2024.
40:03Et donc aujourd'hui, on est un peu moins de...
40:05On est à 230.
40:06Donc enfin, tout ça pour dire, on disait au début de l'émission,
40:08les choses vont vite, les choses vont vite aussi sur les marchés.
40:12Et pour, en ce qui concerne SAP, c'est vrai que, en gros, l'histoire,
40:16elle est à... Enfin, je pense que c'est vraiment aujourd'hui la darling des marchés.
40:20Pourquoi ? Parce qu'on a une très belle visibilité, tout simplement.
40:23Dans le contexte actuel, c'est vrai que ça fait du bien d'avoir de la visibilité.
40:27En gros, ils ont 30 000 clients historiques.
40:30Donc c'est un groupe qui a été créé au début des années 70 en Allemagne.
40:34Et donc ils ont 30 000 clients.
40:36Et il y en a 7 000... Enfin, un peu moins d'un tiers qui a basculé sur le cloud.
40:44Or, cette bascule...
40:46C'était ça leur défi.
40:46Voilà.
40:47Ils n'étaient pas assez forts sur l'informatique dématérialisée dans le cloud.
40:50Ils ne sont pas précipités.
40:52Beaucoup de licences encore par rapport au cloud.
40:53Exactement. Il y a eu beaucoup de licences.
40:55Ils ne sont pas précipités.
40:57Et donc, il y a des concurrents qui ont émergé qui n'étaient que du cloud,
41:02qui l'ont un peu pris des parts de marché.
41:04Ils avaient l'air un peu moins modernes.
41:06Mais bon, c'est assez SAP, ça.
41:07C'est plutôt un gros paquebot qui met à la fin,
41:11quand ils se mettent en ordre de bataille, ça délivre.
41:13Et c'est vrai que là, les chiffres d'aujourd'hui sont très très bons.
41:16Enfin, surtout sur la marge opérationnelle.
41:18Plus de 27% de marge opérationnelle.
41:19Voilà. Donc, on était à 20% encore il y a quelques trimestres.
41:24On attendait plutôt autour de 24%.
41:26Donc, des surprises de ce niveau-là pour des titres de cette taille-là, c'est assez rare.
41:32Donc, d'où le plus 10.
41:33Donc, même des très gros mastodonques peuvent bouger.
41:37Il ne faut pas croire que c'est réservé qu'au monde des petites capitalisations.
41:41Les grandes capilles aussi peuvent avoir des variations fortes journalières.
41:46Et donc, l'histoire, elle est engagée.
41:48Et c'est vrai que la marge, au final, elle sera meilleure que ce qu'elle était en point de départ.
41:53Et puis, en fait, ils tiennent mieux leurs clients.
41:56Parce que les services, enfin, la licence, pardon, il y avait un peu des à-coups cycliques.
42:03Alors que là, les clients sont là, on les connaît mieux.
42:05On peut leur proposer des nouveaux produits, des petits upgrades.
42:08Donc, on augmente progressivement le prix.
42:10Et cette visibilité, elle est solide.
42:12Dans un monde incertain, où il y a un risque sur la consommation, mais il y a aussi un risque sur les dépenses d'investissement, etc.
42:18Oui, vous avez tout à fait raison.
42:19Mais cette visibilité, elle est quand même solide.
42:20Tout à fait.
42:21Vous avez raison.
42:21Et d'ailleurs, le président de SAP a dit, bon, on a des très bons chiffres aujourd'hui.
42:26Mais bon, on est quand même conscients de ce qui se passe.
42:28Donc, on ne s'emballe pas.
42:30Mais c'est vrai qu'en sous-jacent, on voit quand même la force à nouveau.
42:34C'est vraiment, ils ont des clients à convertir.
42:36Ce n'est pas de la conquête de nouveaux produits.
42:39C'est juste.
42:40Et puis, bon, à un moment, les clients, ils disent, OK, on y va.
42:42Voilà.
42:43Et ça passe tranquillement.
42:45Et donc, ils ont cette transformation à faire que les autres n'ont pas.
42:49Parce que souvent, c'est des boîtes qui étaient seulement cloud.
42:53Donc, c'est vrai que c'est ça, je pense, qui leur donne de la visibilité.
42:56Évidemment, si l'économie part dans le décor, parce qu'ils sont très forts dans l'industrie et la finance.
43:02Bon, si tout ça, ça va dans le décor, à un moment, on va couper.
43:05Et c'est intéressant aussi, dernier point sur SAP.
43:09Ils ont mentionné l'AI qui s'applique à eux-mêmes.
43:13Et donc, ils disent, en fait, on embauche moins.
43:15Donc, on améliore notre base de coûts.
43:17Et ça, c'est assez nouveau aussi.
43:18À nouveau, on ne pensait pas forcément que SAP était à la pointe de l'intelligence artificielle.
43:24Et bon, ils ont pris leur temps.
43:25Mais aujourd'hui, ils commencent aussi à avoir les bénéfices de ce travail qu'ils ont fait en profondeur
43:32pour pouvoir implémenter l'intelligence artificielle chez eux de manière intelligente.
43:37Et donc, ça leur...
43:37Non, puis, la manière dont ils vendent leurs produits, SAP, mais d'autres fournisseurs de logiciels,
43:42c'est aussi l'idée de dire, dans un monde qui sera moins optimal,
43:46la recherche d'efficacité, elle sera toujours plus élevée.
43:49Et qu'il y a des logiciels qui permettent l'IA ou d'autres qui sont aussi des gains d'efficacité dans un monde moins optimal.
43:57Exactement.
43:57Non, non, mais tout à fait.
43:58Là, donc, on est au cœur de tout ça avec eux.
44:01Il y a d'autres secteurs.
44:02Là, il nous reste deux minutes.
44:02Il y a d'autres boîtes un peu emblématiques, d'autres secteurs, baromètres, qui vous ont intéressé là aujourd'hui ?
44:08Oui, alors, moi, c'est ce qui m'a retenu dans l'actualité récente.
44:10C'est le salon de l'automobile à Shanghai.
44:15Et c'est vrai qu'il est important pour les marques allemandes.
44:19Donc, il faut quand même avoir en tête que les marques allemandes réalisaient à peu près un tiers de leur profit opérationnel en Chine.
44:26Aujourd'hui, on est un peu moins de 15% en quelques mois.
44:29Enfin, ça a été vraiment très violent.
44:30Donc, quand on parle de concurrence féroce des acteurs dans les véhicules électriques en Chine,
44:35alors, il y a vraiment des...
44:39Les constructeurs automobiles européens ont été marqués vraiment au fer rouge.
44:42Ils ont été sortis du marché en deux ans.
44:44Donc, voilà, c'est le comeback.
44:46Donc, ils ont fait un show un peu à l'américaine, enfin, l'américaine d'avant, de Volkswagen, je parle.
44:55Et donc, ils ont annoncé des nouveaux véhicules.
44:57Et donc, ils ont anticipé un nouveau aussi.
44:59On dit tout le temps à ces gros acteurs, Volkswagen, ils ne font que subir, ils n'agissent pas.
45:04Donc, c'est vrai qu'ils ont un peu subi ces derniers temps.
45:07Mais ils ont quand même en même temps agi.
45:09Et aujourd'hui, ils commencent à avoir un tout petit peu les premiers fruits de ce...
45:12Donc, ils ont adopté concrètement, ça veut dire quoi ?
45:15Ils ont fait un plan China for China.
45:17Donc, les véhicules sont produits en Chine pour les consommateurs chinois.
45:21Parce que c'est vrai qu'on avait un peu deux mondes d'écart, quoi.
45:25Le constructeur allemand, un peu old school.
45:28Et puis, le constructeur chinois qui envoyait des innovations technologiques dans tous les sens.
45:33C'est vrai qu'on est rentré dans...
45:34Je ne sais pas si vous êtes déjà rentré dans des véhicules chinois l'année dernière.
45:37Mais c'est assez impressionnant.
45:38Oui, tout le monde le dit.
45:39J'ai vu des vidéos.
45:40Oui, non, mais...
45:41Ne serait-ce qu'en vidéo, c'est quand même très impressionnant.
45:44Et le consommateur chinois, qui aime bien tout ce qui est tech, a bien embrayé sur ces...
45:52Et puis, en plus, il y a du patriotisme chinois.
45:54Et donc, ils ont perdu des parts de marché.
45:56Et pourquoi je finis ?
45:58Pourquoi c'est un moment important pour eux ?
45:59Parce qu'ils ont annoncé des nouveaux véhicules qui ont l'air d'être plus dans le goût du jour.
46:05Et donc, il y a une grande stratégie en Chine pour ne pas non plus que ça soit un bain de sang total.
46:10Il y a eu des parts de marché qui ont été perdues.
46:14Mais ils vont peut-être quand même pouvoir en regagner un petit peu.
46:18Une partie.
46:18Et tout ne va pas être perdu, je pense.
46:21Il va falloir que l'Union européenne choisisse entre Chine et les Etats-Unis, là ?
46:25Ça va être les termes de la négociation ?
46:27Ah, je ne sais pas.
46:28Non, mais justement, c'est un des rêves chinois en ce moment, c'est de se dire que c'est une super occasion pour la Chine de se rapprocher de l'Europe.
46:35Mais l'Europe a quand même aussi dit...
46:36Voilà, il y a quand même un certain nombre de dossiers sur lesquels il faut qu'on regarde.
46:40Je pense que l'Europe reste quand même plus proche des Etats-Unis, fondamentalement.
46:43Mais c'est un bon moment pour l'Europe, puisque justement, elle va se faire courtiser par un peu le reste de la planète, là.
46:48Oui, et puis peut-être la vie passe vite, la vie politique aussi, le calendrier électoral aux Etats-Unis aussi.
46:53Et ce qui pourrait peut-être faire en sorte de calmer le président Trump, peut-être pas d'ici la fin de la semaine,
46:59mais dans quelques mois, c'est l'approche des mid-termes avec des élus républicains qui doivent commencer à avoir peut-être peur pour leur siège,
47:07parce que les gens qui sont frappés de premier plan, c'est le cœur, enfin c'est une partie du cœur de l'électorat.
47:11Ont-ils plus peur de perdre leur siège que de Trump ? Ça va être ça, la question.
47:15Ou des opposants que Elon Musk pourrait financer dans leur circonscription.
47:20Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
47:22Nathalie Benatia, BNP Paribas Asset Management, Jean-François Robin, Natixis, Thierry Leclerc, AlphaJet, Fair Investors.
47:28Le dernier quart d'heure de Smartbourg chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:42Le thème ce soir, c'est celui du commerce de proximité à travers les métiers et l'expertise de Selecty Rent.
47:47Et son président qui est à mes côtés en plateau, Jérôme Descamps, bonsoir.
47:51Bonsoir.
47:51Selecty Rent qui est une foncière cotée depuis 2006 sur le marché parisien et qui est un pur player de l'investissement dans les murs de commerce de proximité.
48:01Je crois que votre portefeuille, la valeur de votre portefeuille atteint quasiment 600 millions d'euros aujourd'hui.
48:06Un peu moins, M. Descamps.
48:09Et 60% de ce patrimoine sont des actifs qui sont localisés, non pas en Ile-de-France mais à Paris, intra-muros.
48:15On parle bien de commerce de proximité.
48:17C'est quoi les caractéristiques d'ailleurs de ce segment de marché dans les segments des marchés immobiliers ?
48:23Il y a le commerce et le commerce de proximité qui est donc un sous-segment encore de ce grand segment du commerce, Jérôme Descamps.
48:30Vous connaissez beaucoup de foncières comme les grandes foncières Unibike, les pierres qui ont en portefeuille des centres commerciaux
48:37qu'on appelle maintenant plutôt des centres de loisirs et de vie qui ont changé puisqu'on va parler des mutations du commerce en France.
48:44Vous avez ensuite les retail parks, les parcs de commerce qui sont à côté des petites ou moyennes villes et vous avez le commerce de proximité.
48:54Qu'est-ce que le commerce de proximité ? Ce sont des magasins, des boutiques qui sont vraiment situés en centre-ville, ce qu'on appelle les cœurs de ville ou les hypercentres.
49:04Et donc ce sont des magasins et boutiques qui font de 50 à 300 mètres carrés pour celles étirantes, 150 mètres carrés en moyenne et dont la principale caractéristique dans l'immobilier,
49:15en fait il y en a trois. La première c'est la localisation, la deuxième localisation et troisième localisation et pour celles étirantes en hypercentre de grande ville.
49:23Vous aviez 10-60% pour Paris, c'est un peu plus à Tramuros, 11% banlieue ouest de Paris et ensuite dans les 5 des 10 plus grandes métropoles régionales
49:34et dans l'ordre Bordeaux, Toulouse, Lyon, Marseille et Nice. Et nous investissons uniquement dans ces grandes villes, les 10 plus grandes en France et toujours en hypercentre.
49:46Mais ça veut dire qu'un portefeuille d'une valeur de quasiment 600 millions d'euros, c'est des dizaines de milliers d'actifs que vous avez achetés aujourd'hui ?
49:56Alors un peu moins de 600 millions d'euros, c'est un peu moins de 400 actifs et 510 locataires.
50:02D'accord.
50:02C'est un portefeuille très granulaire.
50:03D'accord, ok.
50:04Très granulaire, ce qui fait la résilience en fait des flux de loyers pour celles étirantes et donc nous avons un portefeuille très granulaire.
50:12Ça veut dire qu'on a aussi bien des commerçants indépendants que des boulangers, des bouchers, des coiffeurs, des fleuristes.
50:23Nous avons des grandes enseignes nationales que vous connaissez certainement.
50:26Beaucoup de banques j'ai vues.
50:27J'ai pas le droit de faire des pubs.
50:28Non mais moi j'ai vues.
50:30BNP.
50:30Oui j'ai vu beaucoup de banques.
50:32Société Générale, mais aussi du tartine et chocolat, du mâche, du piquet ou tout, du picard.
50:38En fait le commerce de proximité, c'est là où vous et moi, nous faisons nos courses tous les jours, toutes les semaines et tous les mois.
50:45La question Jérôme Descamps, il y a eu des années de ce qu'on appelle dans vos métiers le retail bashing, le commerce bashing.
50:51Et cela même avant le Covid qui a été un accélérateur sans doute de la défiance des investisseurs vis-à-vis du commerce physique.
50:59Mais ce mouvement-là, il a sans doute été engagé un peu avant le Covid avec la montée en puissance du e-commerce.
51:05Et c'est vrai qu'à un moment on se demandait est-ce que le commerce physique résistera ?
51:07Jusqu'à quand le commerce physique résistera à l'assaut du e-commerce ?
51:12Une fois qu'on a dit ça, quel est l'état des lieux que vous dressez aujourd'hui justement de ce commerce physique de proximité de centre-ville et d'hypercentre ?
51:20Alors en fait il se porte très bien.
51:22Vous avez raison.
51:23Il y a eu, comme je vous disais au départ, il y a eu beaucoup de mutations du commerce.
51:27Le Covid les a accélérés.
51:30Il y a un certain nombre de types de commerces et de commerçants qui n'ont pas passé le Covid.
51:36Et en fait aujourd'hui ce qu'on constate c'est la résilience du commerce de proximité et plus particulièrement du commerce de centre-ville.
51:44En fait c'est là où les investisseurs ont acheté plus de la moitié du commerce en 2024.
51:53Donc en fait c'est une résilience qui fait qu'il y a beaucoup d'attraits pour ce type d'investissement immobilier.
52:01Qu'est-ce qui explique ça ? Parce qu'on se dit que les modes de consommation ont quand même changé et durablement à travers les générations et les nouvelles générations qui arrivent.
52:08En plus, les centres-villes, tout dépend de quel côté on se place, mais sont de plus en plus fermés à l'accès aux voitures des particuliers.
52:18En tout cas, et ça c'est des stratégies de politique de la ville, de politique publique qui sont menées dans la plupart des grandes villes françaises aujourd'hui, Jérôme Descamps.
52:26Comment ce commerce-là s'adapte à cette nouvelle donne ?
52:30Eh bien justement, le fait de faire des zones, ce qu'on appelle les ZTL, donc les zones de trafic limitées, c'est ça qui fait que le commerce de proximité vit et se développe.
52:42En fait, il y a eu des sondages...
52:43C'est pas négatif commerce ?
52:44Au contraire, au contraire, ça privilégie le commerce de proximité et vous connaissez les fondamentaux de la ville du quart d'heure et en fait, c'est une tendance très lourde qui est venue des Etats-Unis.
52:58C'est pas en France qu'on a inventé, mais en fait, elle se développe en France dans les grandes villes de façon très rapide.
53:04La ville du quart d'heure, c'est quoi ? C'est qu'aujourd'hui, un citadin, il ne veut pas faire plus d'un quart d'heure en transport en commun, à pied, à vélo ou en mobilité douce,
53:13pour faire déjà ça, tout simplement. Et c'est très très flagrant. Et au-delà de ça, on voit même des générations Z qui, on pourrait dire, achètent qu'en e-commerce.
53:25Eh bien non. Il y a 91% des générations Z qui achètent certes en e-commerce, mais il y en a quand même 40% qui viennent dans les magasins pour faire leurs achats.
53:38Il faut savoir que le magasin physique, rien ne vaut de sentir, de toucher, d'être conseillé. Et c'est là où on voit que, encore une autre statistique,
53:4975% des jeunes de la génération Z vont dans les magasins pour se faire conseiller. Ensuite, ils peuvent acheter sur Internet ou aller en click and collect pour récupérer leurs achats.
54:01Mais imaginez aussi pour la génération, ou ce qu'on appelle la silver génération, c'est des choses très importantes que d'avoir des magasins très proches d'où ils habitent.
54:12Donc c'est pas la mort des centres-villes ?
54:13Non. Et je voulais, au contraire, le e-commerce, certes, qui continue à augmenter de 10%, et surtout pour les services, en tout cas le e-commerce,
54:22ce qu'on voit nous par rapport au commerce physique, ce sont deux formes de commerce qui sont très très complémentaires.
54:29Et les marques, les enseignes qui sont vos locataires se sont adaptées à ça ?
54:34Parce qu'il y a eu un effet de sélection naturelle un peu quand même, j'imagine, à travers ces nouveaux comportements, ces nouvelles manières de consommer.
54:41Mais les enseignes, certaines en tout cas, celles qui sont toujours là, présentes, se sont adaptées à cette nouvelle donne ?
54:47Tout à fait. Les enseignes se sont habituées aux habitudes de consommation.
54:51Et ça, c'est flagrant. On a vu aussi les sociétés qui étaient du fast fashion, tout ce qui est fast livraison, ça n'a pas tenu en France.
55:05Ce sont des habitudes que le français ou le citadin français, en fait, ne s'est pas habitué.
55:11Ça, ça a marché pendant le Covid. On avait une augmentation plus ou moins...
55:14Ah ben, on a tout extrapolé.
55:15Voilà, exactement. Et après, tous ces gaiets-tirs, tout ça, sont sortis.
55:19Bon, stratégie d'investissement, si on parle de sélectirante, Jérôme Descamps, c'est quoi les piliers de la stratégie d'investissement d'un pure player du commerce de proximité,
55:27aujourd'hui, là, en 2025 ? Est-ce que c'est déjà un bon moment pour déployer ou continuer, d'ailleurs, peut-être, de déployer des investissements dans le commerce de proximité ?
55:34Oui. Alors, on a fait une petite pause en 2023-2024. Vous savez que les valeurs de l'immobilier ont baissé.
55:41Donc, on a préféré rester très prudents. Et là, par contre, début 2025, on a beaucoup de sujets à regarder dans ces boutiques.
55:50Alors, ça peut être à l'unité, ça peut être en portefeuille ou en très gros portefeuille, surtout à Paris, je le disais, donc dans les 10 plus grands métropoles régionales.
55:58Et s'il y a des opportunités à l'étranger, on ira également à l'étranger.
56:02Oui. C'est quoi vos marchés à l'étranger ? Ça reste...
56:05Plutôt l'Europe de l'Ouest et peut-être la palissade. Mais l'immobilier, un investisseur immobilier, il doit être proche de son immeuble et de son locataire.
56:15Je suis désolé de le répéter.
56:16Non, non, mais je crois que c'est des règles de base qui restent valables cycle après cycle, Jérôme Descamps.
56:22Exactement.
56:23C'est commerce de proximité. Vous vous autorisez également dans votre stratégie d'investissement une dose d'opportunisme et de diversification.
56:32C'est ça, Jérôme Descamps ? C'est important dans l'équilibre ?
56:35En fait, premièrement, un axe majeur, c'est vraiment investir dans le commerce de proximité.
56:39Mais il nous arrive aussi, par exemple, nous avons investi à Bordeaux un pied d'immeuble qui était occupé par une agence bancaire régionale.
56:51Et par hasard, l'immeuble était entièrement à vendre et c'était les bureaux de la direction régionale d'une grande banque française.
56:57Ils viennent nous avoir acheté tout l'immeuble.
56:59Voilà pourquoi nous avons 15% dans notre portefeuille de bureaux qui sont aussi situés en hyper-send.
57:06Et pas seulement à Paris, mais aussi à Toulouse, Lyon et Bordeaux.
57:11Un mot de la bourse. Je disais, coté depuis 2006, on commençait à avoir une vue un peu longue, effectivement, de ce qu'une cotation boursière peut apporter.
57:21Qu'est-ce que vous en retenez ? Qu'est-ce que la bourse a apporté à votre activité et au développement de votre activité, Jérôme Descamps ?
57:27Alors, la bourse a permis déjà de multiplier les investissements et le développement de la société.
57:32Il faut savoir qu'entre 2020 et 2022, en plein Covid, nous avons doublé la taille de notre patrimoine.
57:39Grâce à quoi ? Grâce à une augmentation de capital qui avait été réalisée fin 2019 de 220 millions d'euros.
57:45Et donc, c'est là où on voit la puissance des marchés financiers, où des sociétés peuvent aller chercher des gros montants, en fait, pour se développer.
57:54Et donc, nous avons utilisé ces 220 millions. C'est pour cela que nous avons doublé de taille entre 2020 et 2022.
58:00Voilà.
58:02Il faut avoir un nez et la chance.
58:04Non, mais il faut s'autoriser d'avoir de la chance, effectivement.
58:08Et puis aussi, la bourse, ça permet aussi de diversifier, en fait, le type d'actionnaire.
58:15Nous avons aussi bien des très grosses institutionnelles, des plus petits, des familles office, des actionnaires individuels.
58:22Et nous souhaitons poursuivre, en fait, cette diversification de notre actionnariat.
58:27Et en fait, l'investissement immobilier, ce n'est pas très compliqué en termes de financement.
58:31Certes, très consommateur de financement, puisque ce sont des montants assez élevés.
58:36Mais en fait, on arrive à jongler entre notre effet de levier.
58:42On ne veut pas avoir un taux d'endettement supérieur à 40%.
58:45Le reste, c'est ce qu'on appelle de l'equity, donc du capital.
58:47Et nous allons chercher sur les marchés financiers quand cela est possible.
58:51Oui. Bon. 300 millions autour de capitalisation boursière.
58:54C'est ce que j'ai vu.
58:54350, oui.
58:55350. Merci pour la précision des chiffres.
58:58Pour SelectyRound, côté sur le marché parisien, pure player de l'investissement en commerce de proximité.
59:05Jérôme Descamps, président de SelectyRound, était avec nous l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse, ce soir sur Bsmart4Change.
59:10Smart Bourse vous a été présenté par Silex.
59:23Conseils en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
59:28Donc ficsons en France pour le faire une très importantes autonomie, c'est-à-dire dès tout ce dernier temps informé que le futur.