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Mercredi 23 avril 2025, retrouvez Léna Fréjaville (Coordinatrice de projets - Transition des pêches, Bloom), Hadi El Khoury (Dirigeant, Lumérique) et Julie Garnier (Fondatrice, My pet corner) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14Et voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Léna Fréjaville, coordinatrice de projet Transition des pêches chez Bloom.
00:22Elle viendra nous présenter les résultats d'une étude sur les ravages du chalutage et les idées pour s'en affranchir.
00:28Dans notre Zoom, on va découvrir ensemble le mouvement numérique qui milite pour une utilisation responsable du numérique,
00:35notamment pour les plus jeunes objectifs, la formation de plus de 100 000 élèves et 50 000 parents en 3 ans.
00:41Et puis dans notre rubrique Startup et Innovation, je vous présenterai My Pet Corner et ses accessoires pour animaux de seconde main.
00:493 thèmes, 30 minutes pour les développer. C'est parti !
00:58L'invité de ce Smart Impact, c'est Léna Fréjaville, bonjour.
01:03Bonjour et merci pour cette invitation.
01:05Bienvenue, vous êtes coordinatrice du projet Transition des pêches chez Bloom Association, que vous nous présentez en quelques mots, même si on a déjà reçu Bloom ici.
01:14Oui, Bloom Association, c'est une association, d'ailleurs on dit Bloom en fait, c'est une association qui a été créée par Claire Nouvian en 2005
01:22et dont la mission principale est la protection des océans, de ces écosystèmes, de tous les habitats qu'on peut y trouver.
01:30Et donc pour ça, on utilise plusieurs outils, des outils de recherche, on fait de la mobilisation citoyenne, on fait aussi des cas juridiques.
01:38Et tout ça pour une mission qui est fondamentale, protéger l'océan, parce que je le rappelle, l'océan c'est d'abord le milieu qui héberge la vie.
01:46Il n'y a pas de vie sur Terre sans océan, la vie commence au départ par apparaître dans la mer.
01:51C'est un puits de carbone très important, on a souvent tendance à l'oublier.
01:54Et tout à fait, ça c'était mon deuxième point, en fait c'est un puits de carbone, l'océan en fait régule le climat
02:00et il absorbe jusqu'à 30% de nos émissions de CO2, donc il n'y a pas de lutte contre le changement climatique sans protection de l'océan, ça c'est fondamental à retenir.
02:09Et donc parmi vos activités, effectivement ces études, ces rapports, ce rapport intitulé « S'affranchir du chalut », donc on va parler de la pêche, du chalutage,
02:17ce rapport a été publié le mois dernier. Un mot de la méthodologie en quelques secondes et puis ensuite la leçon principale que vous en tirez.
02:25Oui, tout à fait. Donc c'est un rapport qui a été sorti en mars et qui se base sur des faits scientifiques, ça c'est très important pour Bloom.
02:32Donc ce sont des études au départ qui sont menées par les chercheurs de l'Institut Agro et du Muséum National d'Histoire Naturelle.
02:39Et leur point de départ, donc toujours dans une optique de protection des océans et de gestion des pêches, c'est de regarder finalement quels vont être les différents impacts des différents types de pêches qui existent en France.
02:51Et donc pour rappel quand même sur l'impact de la pêche, en 2019, l'IBES, qui est l'équivalent du GIEC mais pour la biodiversité, nous dit que la pêche est l'activité qui a eu le plus d'impact relatif sur l'océan depuis 1950.
03:04Donc voilà, c'est déjà important de repartir de ce point-là. Donc ce que ces chercheurs font, c'est un bilan pour comparer différents impacts sur différentes dimensions.
03:14Une dimension environnementale, une dimension sociale et une dimension économique.
03:19Donc ils regardent plusieurs indicateurs et la leçon, la grande leçon de leur étude, c'est de constater que le chalutage, dont on pourra réexpliquer les modalités,
03:29le chalutage est la technique qui a le pire impact, tant d'un point de vue environnemental, social qu'économique, et en particulier le chalutage de fonds.
03:37Oui, avec cet impact social et économique, un chalutage qui coûterait jusqu'à 11 milliards par an à notre société.
03:44Comment on arrive à ce chiffre ? Comment on calcule ? Ça ne doit pas être si simple.
03:47Alors ça, c'est un chiffre d'une autre étude de Henrik Salak, un chercheur américain.
03:52Donc c'est une méthodologie un petit peu différente. Nous, ce qu'on voit, c'est que le coût du chalut, effectivement, il est environnemental.
03:59On ne l'a pas forcément monétisé, mais il est également économique.
04:04En fait, le chalutage va créer bien moins d'emplois, par exemple, que d'autres techniques qu'on va appeler les arts dormants.
04:11Donc là, on va parler de filets, de lignes, de casiers, où en fait, c'est le poisson qui va venir à la part, en fait, et donc il va créer moins d'emplois.
04:21Il va être moins rentable. Et par ailleurs, en fait, c'est un modèle qui est extrêmement énergivore.
04:27Parce qu'il faut tirer un filet qui est lourd, qui est lesté, qui est traîné sur les fonds.
04:32Et ça, ça veut dire qu'on consomme du carburant.
04:35Pourquoi ce modèle s'est imposé ?
04:37Oui, alors juste pour finir, par rapport au carburant, en fait, il y a une détaxe sur la consommation du carburant
04:43qui fait qu'il y a une subvention importante au final pour le chalutage.
04:46Et donc le modèle du chalutage s'est imposé, en fait, en après-guerre, à partir de 1950,
04:52où le gouvernement a décidé d'industrialiser ces flottes, de les moderniser.
04:58Et donc le chalutage permet de rapporter un maximum de poissons en minimum de temps.
05:03C'est pour ça qu'on l'a favorisé.
05:04Alors, vous faites un certain nombre de propositions pour s'affranchir du chalutage.
05:09Je vais poser d'abord une question générale, parce que toutes ces propositions, elles sont pensées scientifiquement, etc.
05:16Mais est-ce que ça suppose déjà de consommer moins de poissons ?
05:20Vous voyez ce que je veux dire ?
05:21C'est-à-dire que si on se dit, OK, il faut se débarrasser du chalutage parce que l'impact économique, l'impact écologique est désastreux,
05:28et j'en suis convaincu, est-ce que ça veut dire qu'il faut collectivement se poser la question de notre consommation ?
05:32Il faut évidemment se poser cette question.
05:34Donc nous, on n'appelle pas l'arrêt de la consommation.
05:36En revanche, on mange trop de poissons.
05:38Donc globalement, en France, par an et par habitant, on mange 33 kg de produits de la mer,
05:43donc ça inclut d'autres, par raison des produits de l'aquaculture, pas que de la pêche,
05:46et 24 kg de poissons.
05:49Dans une optique de responsabilité environnementale, on devrait aller jusqu'à 8 kg.
05:55Donc ça voudrait dire diviser par 4 notre consommation.
05:58Et si on regarde maintenant un facteur santé, l'ancestre recommande qu'on mange jusqu'à maximum 20 kg.
06:04Donc on mange trop.
06:05Par contre, on mange trop de produits d'importation.
06:07Et ça, c'est très important de le dire également.
06:0980% de ce qui arrive dans nos assiettes, c'est de l'importation.
06:12Et donc nous, on n'appelle pas du tout à une diminution forcément de la pêche en France.
06:15Ce n'est pas le cas.
06:16Et c'est pour ça que dans une optique de transition, nous, on veut préserver cet aspect de consommation locale.
06:21Vous proposez une déchalutisation progressive.
06:25Ça passerait par quoi ?
06:26Tout à fait.
06:27Alors, la déchalutisation progressive, c'est de se dire comment on fait pour pêcher autrement.
06:32Et donc là, les chercheurs de l'Institut Agro font une simulation.
06:36Et ils regardent espèce par espèce.
06:38Quelles sont les espèces qui sont pêchées par des chaluts de fonds ?
06:41Qui pourraient en fait être pêchées par des filets, des lignes et des casiers.
06:44Donc par des techniques qui impactent moins.
06:47Et ce qu'ils voient, c'est que 85% des volumes qui sont capturés par ces techniques très impactantes
06:53pourraient en fait déjà être pêchés par d'autres engins de pêche.
06:58Donc une transition est possible en utilisant deux outils moins impactants.
07:01Est-ce que, pardon de poser des questions de consommateurs,
07:04mais est-ce qu'au final, ça voudrait dire que ces poissons, ils vont être payés plus cher par le consommateur ?
07:09Est-ce qu'il faut accepter l'idée qu'on va peut-être manger moins de poissons et que ça nous coûtera plus cher ?
07:13Parce que derrière, on revient sur les questions qui sont centrales sur la transition environnementale,
07:18qui est la question de l'acceptabilité par les citoyens.
07:21Tout à fait.
07:21Alors aujourd'hui, nous, notre étude, elle ne donne pas encore de détails sur les prix.
07:26Donc ça, ça sera la prochaine étape.
07:29Mais effectivement, il faut aller dans cette logique de se dire, il faut manger moins, de meilleure qualité.
07:36Et donc du coup, manger moins veut dire aussi, in fine, un budget peut-être qui peut se réduire ou se maintenir sur le poisson.
07:43Autre proposition, la sanctuarisation de la bande côtière, ça veut dire quoi ça ?
07:47Alors effectivement, là, on est sur un sujet de conflit d'espace en pêche.
07:52C'est une mesure qui est souvent assez populaire auprès des petits pêcheurs artisans.
07:56Et c'est le fait de se dire, pourquoi pas garder un espace, réserver un espace aux pêcheurs artisans.
08:04Et donc finalement, emmener les navires de plus de 25 mètres au-delà de la bande côtière.
08:10Donc c'est la bande des 12 premiers milles nautiques.
08:13Et ça, pour empêcher une sorte de concurrence entre différents types de pêche et laisser la petite pêche pêcher tranquillement.
08:20Le chalut de fond, ça emporte tout ?
08:24Ça emporte aussi la flore marine d'une certaine façon ?
08:31Et alors la question, je dis emporte tout, parce que est-ce que ça emporte aussi les petits, les bébés poissons, ce qu'on appelle les juvéniles ?
08:37Alors le chalut de fond, qui va venir racler.
08:40Déjà, il faut avoir en tête qu'en France, on est signé que c'est une abrasion sur environ 670 000 km².
08:46C'est énorme.
08:48Et donc, ça consiste en fait à racler un filet.
08:52Et donc ça emmène effectivement des habitats, la flore marine.
08:55Et donc sous l'eau, souvent on parle de forêts animales.
08:57Ça va être des forêts, qui sont constituées d'animaux, qui forment des structures tridimensionnelles, et en fait, qui hébergent la vie.
09:04Donc quand on racle les fonds, on héberge la vie, on détruit des invertébrés, des animaux bintiques.
09:09Et ça, ça a un impact énorme, oui, sur la biodiversité.
09:12Et donc, on piège toutes sortes de poissons, même les plus petits, c'est ça ?
09:19Oui.
09:19On ne passe pas à travers des mailles du filet, par exemple, pour poser des questions de béotière, mais c'est l'idée.
09:23Oui, tout à fait. Alors ça, ce n'est pas uniquement le cas du chalut de fond, mais c'est ça qui est terrible.
09:27Globalement, tous les types de chalut sont finalement les moins sélectifs.
09:30Mais comment on les protège, les plus jeunes, les poissons ?
09:34Les plus jeunes, eh bien, il faut définir, enfin, il faut respecter le fait qu'il y a une taille minimale, à partir de laquelle il ne faudrait pas pêcher, en fait.
09:42Pour laisser ces petits poissons, finalement, vieillir, grandir dans l'eau, et se reproduire, et assurer la survie des stocks.
09:49Et alors là, je reviens à ma question, est-ce que c'est compatible avec une pêche rentable ?
09:53Oui, parce qu'en fait, l'idée, c'est de se dire, on laisse pêcher, pardon, on laisse grandir et vis-à-dire les poissons.
10:01Et ça, ça nous permettra, finalement, de pêcher la même chose, mais du coup, moins d'unité, entre guillemets.
10:06Et par ailleurs, ça permet une régénération des stocks, donc plus de poissons.
10:09Je termine avec, parce que finalement, derrière ça, il y a un secteur économique, il y a des pêcheurs, il y a des pêcheurs français.
10:17Est-ce que ça suppose forcément que les pouvoirs publics accompagnent cette transition ? Et si oui, comment ?
10:23C'est essentiel. C'est essentiel. Nous, déjà, on est assez, je peux le dire, choqués de voir qu'il faut attendre un rapport, typiquement, d'une association comme la nôtre,
10:32pour avoir des résultats scientifiques sur la transition sociale-écologique des pêches.
10:37Donc oui, c'est indispensable. On n'a pas aujourd'hui de feuille de route, justement, de transition durable du secteur.
10:42Aujourd'hui, 700 millions d'euros ont été annoncés par Emmanuel Macron à travers un contrat de filière pour le secteur de la pêche.
10:50Et en fait, on va parler surtout de modernisation des flottilles, donc de plus d'appareillages électroniques, de plus de performances, et du coup, de plus de pression de pêche.
10:59Et donc, cet argent-là, il pourrait être utilisé à quoi et comment ?
11:02Eh bien, tout à fait, il pourrait être utilisé pour, par exemple, de la reconversion de navires.
11:06Donc là, on sait déjà qu'on pourrait passer de certains types de chaluts à d'autres engins de pêche, donc reconvertir des navires.
11:12Mais aussi accompagner, en fait, les pêcheurs, les former, faire de la formation à certaines pratiques de pêche.
11:17Et puis, accompagner toute l'évolution de la filière aussi.
11:20Parce que là, on parle de pratique, mais effectivement, tout ce qui se passe après, en aval.
11:24Merci beaucoup. Merci, Léna Fréjaville. Et à bientôt sur Be Smart for Change.
11:28On passe tout de suite à notre Zoom. On va parler d'éducation au numérique.
11:31On parle d'éducation numérique dans le Zoom de ce Smart Impact avec Adiel Khoury. Bonjour.
11:43Bonjour, Thomas.
11:43Bienvenue. Vous êtes dirigeant du mouvement Lumérique, qui est le nouveau nom d'un mouvement qui a été créé il y a une quinzaine d'années. C'est ça ? Racontez-moi.
11:51Exactement. Lumérique est un point, quelque part, de bascule. C'est un passage à l'échelle d'un travail associatif, celui de l'ISA France, qui existe depuis 15 ans.
12:00Voilà. Donc, on a voulu frapper plus vite et plus fort pour avoir un impact plus grand. Voilà. Pour vivre un numérique plus éclairé.
12:08Oui. Et alors, c'est quoi, là, bon ? Il y a cette maxime, si on rentre dans le détail. Quelles sont les missions de votre association ?
12:16Alors, lumérique, on a cherché longtemps un nouveau nom. Et lumérique, c'est la construction de la conjonction de lumière et de numérique.
12:24Oui. On consomme toutes et tous du numérique. Bien sûr.
12:27Surtout les jeunes générations. Et on le consomme sans connaissance de cause. On est très à l'aise avec les interfaces.
12:32On se divertit beaucoup. On est assis côte à côte. Au lieu de se parler, on s'envoie des messages.
12:40Mais on ne connaît ni le modèle économique, ni les nationalités qui sont derrière, ni les enjeux qui sont derrière.
12:45Et surtout, on est quelque part happé par une machine qui est hyper puissante.
12:50Donc, nous, on a à cœur d'apporter cette connaissance sans jugement, sans diktat, sans être des donneurs de leçons.
12:56Mais justement, pour mettre de la connaissance entre les mains de ces consommateurs pour qu'ils décident dans quel monde on veut vivre.
13:03Alors, il y a plusieurs enjeux. Il y a l'enjeu environnemental. On en parle souvent.
13:08Mais là, je voudrais plutôt qu'on soit sur l'enjeu sociétal et sur l'impact, finalement, des usages numériques sur nos cerveaux et sur le cerveau de nos enfants.
13:21Bon, est-ce qu'aujourd'hui, il y a un certain nombre d'études qui commencent à sortir ? On peut parler d'un danger ?
13:26Alors, certes, il y a un danger. D'ailleurs, il y a un rapport qui a été mandaté par le président de la République.
13:33Enfant à écran, à la recherche du temps perdu.
13:35Il suffit de lire cet excellent rapport pour voir les impacts.
13:40Et encore une fois, au-delà de stigmatiser ou de crier au loup ou de dire qu'il y a des impacts, il y a des constats qui sont très clairs.
13:48Combien de fois on a pris un téléphone pour y passer cinq secondes ? On s'est retrouvé gluée dessus une heure et cinq secondes.
13:54Donc, on nous a dépossédé du temps.
13:57Donc, c'est la première fois quasiment dans l'histoire de l'humanité qu'on ne décide plus du temps qu'on veut allouer à une tâche.
14:01Donc ça, également, on l'explique. On l'explique et on l'explique par le biais des algorithmes, par le biais de ces vidéos qui s'enchaînent les unes après les autres,
14:10par le biais de ces notifications, par le biais d'un certain nombre de choses qui font qu'on est à paix.
14:14Donc certes, ça va avoir un impact sur notre cerveau.
14:16Ça, c'est une première chose. Une deuxième chose. Combien de fois on regarde un fil sur un réseau social, quel qu'il soit,
14:22et c'est l'ascenseur émotionnel imposé et permanent ?
14:25On passe du rire aux larmes, au faire part de naissances, au faire part de décès, à une vidéo qui provient d'une zone de guerre.
14:32Je ne pense pas que nos cerveaux, anthropologiquement, soient habitués à ça.
14:37Vous parlez de liberté cognitive. Vous dites que notre liberté cognitive est en jeu. Ça veut dire quoi ?
14:42Alors, c'est un mot qu'on a emprunté à l'excellente Asma Mala, qui a écrit technopolitique.
14:46C'est elle qui, justement, introduit ce terme.
14:51Et elle appelle, et nous la rejoignons, à instaurer ce nouveau droit, cette nouvelle liberté.
14:56La liberté cognitive, c'est une liberté, justement, de dédier, de pouvoir dédier le temps nécessaire à une tâche.
15:01Aujourd'hui, avec le numérique, on n'a plus cette maîtrise. On n'a plus cette liberté.
15:04C'est la liberté, également, de se dire, moi, je veux regarder un fil d'actu pour me divertir, pour rire, pour sourire, pas pour pleurer, pas pour être choqué. Voilà.
15:14Ce chiffre donné par l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, qui date du mois de septembre dernier, septembre 2024,
15:21ils nous disent que plus d'un adolescent sur 10 et 11% dans le monde montrent des signes de comportement problématique vis-à-vis des médias sociaux.
15:29Qu'est-ce que vous voulez mettre en place, parce que finalement, c'est une question d'éducation au numérique, pour nous aider, pas seulement les jeunes,
15:41mais nous aider, nous, utilisateurs, nous, parents ou grands-parents d'utilisateurs ?
15:46Alors, les milliers de jeunes qu'on a rencontrés, on en a rencontrés déjà 15 000 à 3 ou 4, c'est pour ça que maintenant, on veut rencontrer des centaines de milliers.
15:53On a un exercice très simple qu'on fait en classe. On leur remet une règle graduée de 24 centimètres.
15:58On leur dit pourquoi 24 centimètres ? Ils disent 24 heures. On est très bien.
16:01Prends des crayons de couleur et coloris les temps que tu passes.
16:04Le temps du dodo, le temps des devoirs, le temps à l'école, le temps que tu passes à faire du récréatif, le temps de l'hygiène corporelle.
16:13Et en bleu, dessine le temps d'écran récréatif.
16:17Si tu te rends compte que cette couleur bleue commence à grignoter sur tes devoirs, sur tes sommeils, sur ton alimentation, etc.,
16:24lève la main et il n'y a aucune honte à lever la main, tu as besoin d'être aidé parce que nous, toutes et tous, nous sommes faibles aujourd'hui face à ces algorithmes, face à ces machines qui nous appellent.
16:36Donc véritablement, c'est encore une fois apporter de la connaissance, des petites astuces pour qu'on se rende compte par soi-même du temps qu'on accorde à ce numérique-là.
16:45Vous dites qu'il va falloir, vous avez l'objectif, là, sur trois ans, formation de plus de 100 000 élèves, formation de plus de 50 000 parents.
16:54Ça suppose de trouver des formateurs, c'est ça ?
16:56Et il y en a déjà pas mal depuis le mois d'octobre.
17:00Le point de départ, si vous voulez, de ces nouveaux ateliers qu'on a appelés Dose, pour doser, quelque part, sa consommation.
17:07Donc l'atelier qui vous rend plus smart que votre faune.
17:11Le 18 octobre, on a accueilli une trentaine d'animateurs le matin.
17:14On leur a déroulé un atelier comme s'ils étaient des adolescents.
17:17Suite à cela, on leur a remis une mallette pédagogique pour qu'ils se l'approprient.
17:21Et nous, la particularité, c'est que tout ce qu'on fait, c'est hors écran, avec du papier et du dessin.
17:26Et ça, c'est une particularité de notre action.
17:28Et donc, on était capable, à 11 heures, de les dépêcher dans 20 classes en parallèle et sensibiliser 500 collégiens.
17:33Donc, il y a déjà 35 animateurs qui sont certifiés.
17:37Et on va continuer, justement, cette démultiplication pour atteindre des 300 et voir un peu plus.
17:42Donc, avec 300 formateurs certifiés, vous pouvez former 100 000 élèves, 50 000 parents assez facilement.
17:49C'est l'objectif et c'est la fourchette basse.
17:50Oui, c'est ce que j'allais vous dire.
17:51C'est sans doute la fourchette basse.
17:52Est-ce que vous vous inspirez en vous écoutant ?
17:54Je me dis, tiens, ça me fait penser d'une certaine façon à la fresque du climat,
17:58même si dans la fresque du climat, il y a un côté assez ludique, participatif.
18:02Mais le fait de, finalement, arriver à un niveau de connaissances partagées, vous voyez ce que je veux dire ?
18:10C'est exactement ça et on ne va pas réinventer la roue.
18:12Et certains de nos animateurs sont également des animateurs de fresques et on se nourrit également de ça.
18:18Et véritablement, l'idée, il y a un atelier adulte qui va bientôt voir le jour.
18:23Et ça va être un atelier, quelque part, à la mode Tupperware.
18:25C'est-à-dire un adulte, dans son entourage, lors d'un déjeuner de famille le dimanche, avec ses amis, etc.
18:31Va pouvoir également jouer une partie ludopédagogique pour que, justement, on diffuse cette connaissance, cette matière à réfléchir.
18:38Pour qu'après, collectivement, on décide dans quel monde on veut vivre, dans quelle société on veut vivre.
18:43Ces outils pédagogiques, vous en avez cité un qui est super simple, mais en vous écoutant, je me disais,
18:48ben oui, c'est très efficace, qui était la règle 24 cm.
18:51Il y a d'autres outils pédagogiques ?
18:52En fait, nous, l'histoire a commencé, si vous voulez, nous, au début, on a créé cette association pour démocratiser la cybersécurité
19:00et la rendre audible au sein des entreprises par les non-techniciens.
19:04Et puis, très tôt, Diane Rambaldini, qui est la présidente de l'association, s'est souvenu de son tendre âge où elle faisait des cahiers de vacances.
19:10Donc, elle s'est dit, pourquoi on ne sortirait pas le premier cahier de vacances sur la cybersécurité ?
19:15Et on l'a sorti, ce sont les as du web, en 2018.
19:17C'est notre best-seller, traduit aujourd'hui en 10 langues et distribué à 2 millions d'exemplaires papiers.
19:22Donc, ça a été le premier véhicule.
19:24Puis, on a fait des mangas pour les fake news.
19:28Puis, des livres à part entière pour les 15 ans et plus.
19:30Donc, ça, ce sont nos ressources livresques.
19:32Et c'est de cette base-là, de ces échanges-là avec les milliers de jeunes, qu'on a construit nos ateliers, l'atelier Dose et l'atelier Parent.
19:40Ça veut dire que vous avez un partenariat avec l'éducation nationale ?
19:43Alors, pas pour l'instant.
19:44Pas pour l'instant.
19:45Pour les as du web, on a obtenu à l'époque le haut patronage de Mounir Majoubi, secrétaire d'État au numérique.
19:50Aujourd'hui, on a la main tendue à toutes les institutions.
19:53On cherche également à mettre à profit cette expérience, ce retour terrain, au profit de l'éducation nationale.
19:59Donc, on toque à toutes les portes.
20:01Et on sait que c'est une toile qu'on doit tisser, d'où l'humérique et ce mouvement ample collectif citoyen.
20:08En fait, ce qu'il faut comprendre, ce dont on parle souvent ici, c'est que le modèle d'affaires, c'est une économie de l'attention.
20:17Exactement.
20:18Ça, c'est un message que vous cherchez à faire.
20:19Exactement.
20:20Donc, on a remis au goût du jour le troc sans le savoir.
20:24On dit souvent, quand c'est gratuit, c'est de fois le produit.
20:26Et pareil, on pose la question au début de nos ateliers, comment ça c'est que c'est gratuit ?
20:30Moi, quand j'achète une viennoiserie, je paye.
20:32Quand j'achète un vêtement, je paye.
20:33Quand papa, maman fait le plein d'essence ou recharge la batterie électrique de son véhicule,
20:38ils payent.
20:38Comment ça se fait qu'on consomme le numérique sans payer ?
20:40Eh bien, on met 10-15 minutes avant que quelqu'un dise que c'est de la publicité.
20:44Il y en a qui croient que Snapchat, TikTok et j'en passe sont payés par les impôts ou ont été développés par un philanthrope qui s'ennuyait dans son coin.
20:55Donc, voilà.
20:55Donc, ils ne connaissent pas la contrepartie.
20:58On leur explique la contrepartie.
20:59On leur explique que tout est fait pour qu'on passe énormément de temps dans ce centre commercial, justement, pour être abreuvé de publicité.
21:06Oui. Alors, j'ai bien compris votre démarche, qui est plutôt une démarche participative, d'incitation, etc.
21:12Mais est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas aller jusqu'à la coercition ?
21:15C'est-à-dire plutôt le bâton que la carotte.
21:18Et là, je m'adresse plus au pouvoir public.
21:19Vous avez aussi un rôle de conseil ou peut-être de porte-voix auprès des gouvernements.
21:25Est-ce qu'il faut aller jusqu'à une interdiction d'usage en fonction de l'âge, en fonction du nombre d'heures, etc. ?
21:30Alors, aujourd'hui, on n'est pas particulièrement partisans de réintroduire ou d'introduire de nouvelles lois.
21:38Des lois existent.
21:39Des lois existent.
21:40La loi est très claire en France.
21:42Moins de 13 ans, on n'a pas à être sur un réseau social.
21:44Entre 13 et 15, c'est possible avec le consentement du parent.
21:47Le consentement du parent, ce n'est pas oui, fiston, vas-y.
21:49Le consentement du parent, c'est prendre connaissance des conditions générales d'utilisation.
21:52C'est uniquement à 15 ans qu'on atteint la majorité numérique.
21:55Donc, appliquons déjà la loi telle qu'elle.
21:57Je ne le savais pas.
21:59Donc, la loi existe.
22:00Elle n'est pas appliquée, de fait.
22:02La loi existe et la loi est dure.
22:03On leur dit, d'ailleurs, qui regarde Fort Boyard,
22:07Duralex, Cedlex, la loi est dure, mais c'est la loi.
22:09On leur dit, quand vous avez 10 ans, 11 ans, 12 ans, vous êtes sur un réseau social, vous êtes dehors la loi.
22:12Ils nous regardent avec de grands yeux.
22:13Oui, mais il n'y a pas de gendarmes.
22:14Donc, voilà.
22:16Oui, donc la loi, on ne l'applique pas.
22:17La loi, on ne l'applique pas.
22:18Pour l'instant.
22:19Et on ne respecte pas le contrat qu'on a signé avec les plateformes.
22:22Les plateformes, également, dans leurs conditions générales d'utilisation,
22:25disent clairement que nos plateformes sont déconseillées, sont interdites au moins de 13 ans.
22:31Appliquons la loi.
22:32Appliquons les contrats.
22:32Merci beaucoup, Ali Elkoury.
22:35Bon vent à ce mouvement lumérique.
22:37Et à bientôt sur Be Smart for Change.
22:39On passe tout de suite à notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables.
22:50Smart Ideas avec Julie Garnier.
22:52Bonjour.
22:52Bonjour, Thomas.
22:53Vous êtes la fondatrice de My Pet Corner.
22:55Vous l'avez créée en 2022.
22:56Ça a été quoi, le déclic ?
22:58Alors, l'idée est née d'un constat simple à la base.
23:01Je ne disposais d'aucune solution fiable et dédiée pour revendre à Arnais de mon chien qui ne lui allait pas.
23:05Mais en fait, en France, il y a plus de 74 millions d'animaux de compagnie.
23:09Et il y a un constat qui est plus alarmant, puisque l'inflation a eu des répercussions aussi sur le secteur.
23:15Donc, depuis 2022, par exemple, sur l'alimentation animale, les prix ont augmenté de 24%.
23:21Et forçant ainsi les foyers à faire des choix et ayant de plus en plus de difficultés à assumer...
23:28C'est un gros budget quand on a un chien ou un chat, pour simplifier ?
23:31Oui, c'est un gros budget à partir du moment où on veut assurer leur bien-être.
23:35Donc, tout d'abord, ça va être le poste de dépense principal, ça va être l'alimentaire.
23:40Bien sûr.
23:40Après, ça va dépendre de la taille du chien, mais aussi du chat, et aussi parfois de la pathologie que l'animal va développer au fil des années.
23:47Donc, puisque vous avez la nourriture vétérinaire pour résoudre ça.
23:51Et après, vous avez tout ce qui est aussi frais annexes.
23:55Donc, ça va être les mutuelles, par exemple, toute l'accessoirisation qui va venir autour.
24:00Et alors là, je vais parler de mon expérience personnelle.
24:02Les accessoires, waouh ! Il y en a, on a envie de jouer avec nos animaux de compagnie, etc.
24:07Donc là, vous proposez quoi ? Des accessoires de seconde main, c'est ça l'idée ?
24:10Oui, alors, seconde main, souvent, ça va être en fait des personnes qui vont revendre du matériel parce que le chien n'a pas, ou l'animal n'a pas envie de jouer avec.
24:19Donc, en termes d'accessoires, vous allez avoir de l'arbre à chat pour les chats.
24:23Après, vous allez avoir des jouets.
24:25Ou après, tout ce qui est céleri aussi, canine.
24:27Donc, ce qui est harnais, laisse et collier.
24:31Par exemple, en canicrosse, si vous voulez vous adonner au canicrosse avec votre animal, c'est un matériel spécifique.
24:39Courir, il s'agit de courir avec ce chien, c'est ça ?
24:40Oui, c'est des harnais spécifiques, donc des harnais de traction, avec des laisses aussi qui évitent les grosses secousses.
24:47Donc, voilà, on permet de revendre ça.
24:49Donc, c'est du matériel qui est quasi neuf, en fait.
24:52C'est des gens qui ont acheté quelque chose, ça ne fonctionne pas, c'est en bon état.
24:55Ce n'est pas un jouet qui a été mâchouillé par le chien pendant trois mois.
24:57Non, en général, les gens se jettent, voilà.
25:00Effectivement.
25:01Est-ce que, j'ai vu en préparant l'émission que vous vendez aussi des articles d'équipement des cavaliers.
25:06Et quelle place ça prend aujourd'hui dans votre modèle économique ?
25:10Alors, aujourd'hui, ça va être la deuxième place après la nourriture pour chiens et chats.
25:15En fait, donc, les cavaliers sont très habitués à la seconde main.
25:20En fait, il n'y a pas d'éducation à faire sur cette typologie de population.
25:24Mais, voilà, et ce qui est intéressant, c'est qu'eux, donc, ils ont du matériel qui est, en général, durable.
25:29Donc, pour le coup, qu'ils ont bien utilisé.
25:31Mais comme ce sont des matériaux nobles, comme du cuir, c'est du matériel auquel on peut donner une seconde vie.
25:39Donc, en fait, il faut savoir qu'un cavalier, quand il va changer de monture, donc de cheval, il doit changer tout l'équipement.
25:44Donc, que ce soit la selle, les guêtres, les reines, vraiment pour que ça aille au futur équidé.
25:52Et quand on a des enfants qui font de l'équitation, ça change souvent et ça change assez rapidement.
26:00C'est donc une solution anti-inflation que vous proposez d'une certaine façon ?
26:03C'est ça, anti-crise et anti-gaspi aussi.
26:05On est à quel niveau de prix par rapport à des modèles neufs ?
26:11Alors, sur la nourriture, vous allez avoir de la réduction de prix jusqu'à 75% du neuf.
26:17Parce que la nourriture, c'est vraiment, on l'autorise à partir du moment où elle est scellée et non périmée.
26:23Donc, vous allez être entre moins 5% parfois, mais jusqu'à moins 75%.
26:29Le moins 5%, ça va être sur des objets qui ne sont plus produits et qui sont pourtant recherchés par d'autres personnes.
26:35Donc, les personnes vont revendre proche du prix du neuf.
26:38C'est quoi votre modèle économique ?
26:40Donc, c'est une commission à la charge de l'acheteur de 8,5% plus une commission fixe de 85 centimes.
26:47Donc, vous mettez en contact un vendeur et un acheteur.
26:50C'est ça le principe de la Pet Corner.
26:52Vous en êtes où de votre développement aujourd'hui ?
26:55On est quoi, 2-3 ans après la création ?
26:57Oui, alors c'est surtout 2 ans après, puisqu'on a lancé fin 2022.
27:01Donc, aujourd'hui, on a 14 000 membres en ligne.
27:05Une offre de 8 000 articles.
27:08Et nous sommes présents en France et en Belgique, sous forme d'applications mobiles et de sites web.
27:13Et là, nous, l'idée, c'est de lever des fonds actuellement.
27:16Donc, je suis en course pour ça.
27:17Pour justement faire accélérer la plateforme et lui permettre, en fait, de, un, donc, renforcer la présence en France et en Belgique.
27:27Et deux, aussi, d'ouvrir un espace dédié aux professionnels.
27:30Parce qu'aujourd'hui, la plateforme est 90%, on va dire, du particulier au particulier.
27:36Le professionnel est bienvenu dans une logique de revalorisation de ses stocks.
27:42Mais, voilà, on pressent qu'en fait, ils ont un besoin d'avoir un espace dédié.
27:46Et donc, voilà, on est en train de conceptualiser un espace de vente privée pour les professionnels.
27:51Merci beaucoup, Julie Garnier. Bon vent à My Pet Corner.
27:55Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:57Je voudrais remercier Marie Billat, Alexis Mathieu et Juliette Miliérina qui m'accompagnent dans la programmation et la production de cette émission.
28:04Xavier Sanchez, le réalisateur.
28:06Et Thibaut Goury-Lafon, l'ingénieur du son.
28:09Belle fin de journée sur BeSmart for Change.
28:11Salut.

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