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Les informés de franceinfo du lundi 21 avril 2025

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00:00Et bienvenue dans les informés, votre émission de décryptage de l'actualité en ce lundi de Pâques fériés y compris.
00:15Bonjour Renaud Deli.
00:16Bonjour Adrien.
00:16Avec nos deux informés. Bonjour Roselyne Fèvre.
00:19Bonjour Adrien.
00:20Chef du service politique de France Info.
00:21Et bonjour Romain Deshecs.
00:22Bonjour Adrien.
00:23Journaliste au service politique de France 24.
00:26J'ai dit France Info.
00:27Votre langue a fourché Adrien.
00:29Alors France 24, bon remarquez, il y a France aussi dedans.
00:32Merci en tout cas d'être avec nous.
00:34Et vous Romain, c'est le service politique de France Info.
00:38Renaud Deli, nous commençons avec notre premier thème ce matin.
00:41C'est la visite d'Emmanuel Macron à Mayotte, le chef de l'État qui est arrivé il y a pratiquement deux heures maintenant.
00:47Voilà, près de deux heures effectivement, le chef de l'État qui vient de se poser à Mayotte.
00:50Quatre mois donc après un cyclone dévastateur, le cyclone Chido qui a largement détruit l'archipel.
00:56Il est attendu de pied ferme dans ce département le plus pauvre de France qui est confronté à une série de crises majeures, crises sociales, crises migratoires, crises sécuritaires.
01:04Et puis donc la reconstruction nécessitée par les dégâts provoqués par ce cyclone.
01:11A peine posé à Mayotte le chef de l'État Emmanuel Macron qui a justement prononcé de premiers mots pour fixer les enjeux de cette visite.
01:19Beaucoup a été fait ces derniers mois pour rétablir les services premiers, c'est ce qui était l'engagement pris.
01:27Et je sais les difficultés qu'il y a pu y avoir pendant de très longues semaines.
01:30Et je sais aussi tout ce qui reste à consolider parce que la situation avant même le cyclone, nous la connaissions, elle était pleine de défis.
01:37Les tours d'eau existaient avant le cyclone.
01:40Les grandes difficultés économiques et sociales étaient là.
01:43La période a été stabilisée, je dirais qu'on a répondu à l'urgence extrême.
01:48Maintenant je suis là pour faire le constat de ce qui est bien fait, ce qui n'est pas assez bien fait.
01:51Pour donner un coup d'accélérateur, mais également pouvoir donner le cap des prochains mois et de la reconstruction.
01:58Alors le cap des prochains mois que le chef de l'État veut notamment fixer avec un projet de loi
02:02qui sera présenté en fin de journée sur l'ensemble de la reconstruction de l'archipel
02:06et puis un certain nombre d'enjeux, donc ces enjeux migratoires, sécuritaires, économiques.
02:10Sauf que quatre mois après Emmanuel Macron tient parole, il était venu au mois de décembre quelques jours après le cyclone, il revient.
02:17Mais le constat selon nombre d'élus locaux et notamment le maire de Mamoudzou qui était l'invité de France Info ce matin
02:22est désolant à leurs yeux parce que, dit-il, le président vient, il revient, le Premier ministre est venu.
02:28Sauf qu'entre-temps depuis quatre mois, pas un euro n'aurait été versé par l'État aux collectivités locales
02:33qui doivent se débrouiller toutes seules en quelque sorte pour œuvrer à la reconstruction et secourir les populations.
02:38Alors pourquoi est-ce que cette mécanique, ces dispositifs de reconstruction
02:44semblent être aussi lents sur le terrain à être mis en œuvre ?
02:48On va parler effectivement de ce projet de loi, Roselyne Fèvre, mais d'abord c'est vrai que la question qui vient
02:52quand on entend les reportages sur France Info, les interviews avec les élus qu'on peut voir, les élus de Mayotte,
03:00c'est pourquoi ça traîne autant ? Pourquoi au bout de quatre mois ?
03:03Alors, sans doute que Mayotte ne peut pas être construite en quatre mois, mais pourquoi on a l'impression que si peu a bougé ?
03:08Parce que c'est très long, parce que c'est une situation catastrophique à Mayotte.
03:13C'est une misère absolue.
03:15Avec une île qui est portée à bout de bras par la France, où tout a été détruit, tout a été dévasté,
03:21qu'il y a une immigration incroyable à limiter des comores, mais aussi, vous le savez maintenant,
03:29et c'est nouveau, c'est un domaine nouveau de l'Afrique, de l'Est.
03:34Et Emmanuel Macron vient en faire, quoi, ici, l'inspecteur des travaux non finis.
03:39Parce que c'est ça, aujourd'hui, il peut arriver avec quoi ?
03:43Avec pas grand-chose, avec surtout pas d'aide supplémentaire, mais comme il l'a dit,
03:48regardez, faire le constat de la bonne mise en place de cette loi d'urgence qui a été votée en février
03:55sur l'assouplissement des règles d'urbanisation et sur les facilités fiscales.
04:02Il ne faut pas rêver.
04:02Emmanuel Macron ne vient pas avec une baguette magique.
04:05Donc, ça va prendre des années, des mois, des années, et ça va être très compliqué.
04:10Effectivement, il faut qu'il fasse le point et nous dévoile son deuxième texte, ce qu'il y a dedans.
04:15Voilà, un texte qui sera plus structurel en tantons.
04:18Romain Desec, sur la situation difficile aussi du point de vue, Roselyne le disait brièvement,
04:24mais du point de vue migratoire également.
04:25Les élus disent que rien n'a véritablement changé, alors qu'il y a une loi qui a été votée,
04:29qui est pour l'instant pas encore promulguée.
04:31C'est justement l'objet de cette loi de refondation,
04:33de durcir les règles d'accueil, notamment pour l'immigration qui vient des comores,
04:38qui est un véritable souci pour les habitants.
04:41Ça a été maintes fois répété.
04:43Mais pour répondre à votre première question,
04:44il ne faut pas oublier que les dégâts sont considérables.
04:47On les estime à plus de 3 milliards d'euros après le passage de ce cyclone Chido
04:51et que les infrastructures sur ligne ne sont pas faites non plus
04:54pour peut-être accueillir des entreprises.
04:57Les élus demandent l'élargissement du port et de l'aéroport
05:03afin de pouvoir...
05:04Il faut qu'il y ait des plus gros avions à l'aéroport.
05:06Effectivement, pour que la reconstruction se fasse plus rapidement.
05:11Peut-être qu'aussi les Maorois, on les comprend, sont pressés,
05:15mais ça fait seulement, j'ai envie de dire, 4 mois
05:16que le cyclone, l'un des plus importants depuis un siècle à Mayotte, est passé.
05:22Et évidemment, cela prend du temps et c'est tout l'objet du projet de loi.
05:26Ça va reprendre des années, mais c'est l'objet de ce projet de loi de refondation
05:32qui doit être voté avant l'été à l'Assemblée nationale.
05:35Bruno Delis.
05:36Il faut bien comprendre qu'il y a dans la situation de Mayotte
05:38plusieurs strates, en quelque sorte, de difficultés, d'épreuves, de drames qui s'additionnent.
05:43Il y a donc le cyclone Chido, il y a 4 mois, dont on a vu les conséquences terribles.
05:50Là où la parole de l'État est engagée, c'est que dans l'urgence,
05:52il y a un texte qui a été adopté pour, Roselyne Fèvre l'évoquait,
05:57« Faciliter les règles d'urbanisme, de commande publique ».
06:00Ce texte a été adopté très vite dès la fin du mois de février.
06:03Donc il a légitimement, comment dirais-je, attisé une attente, une urgence.
06:10Et là, il y a une incompréhension d'une grande frange de la population,
06:14et puis des élus locaux, notamment ceux qu'on a pu entendre ce matin sur l'antenne de France Info,
06:19face à la lenteur du processus de reconstruction,
06:21et donc de l'arrivée, en tout cas, simplement des fonds de l'État.
06:25Et puis il y a les difficultés structurelles de Mayotte,
06:27département le plus pauvre de France,
06:29confronté à des difficultés d'abord économiques,
06:31le niveau de vie, des difficultés sociales,
06:35le manque d'activité, le chômage, etc.
06:37Et puis cette crise migratoire à laquelle l'archipel est confronté maintenant depuis des années,
06:46qui ne fait que s'aggraver,
06:47qui a suscité notamment l'adoption d'un autre texte qui concerne le droit du sol,
06:52la suppression de fait du droit du sol,
06:54en tout cas son encadrement, sa modification de façon extrêmement rigoureuse,
06:58avec des délais de résidence allongés avant de pouvoir accéder à l'université française,
07:04sauf que ce texte-là, il est toujours aujourd'hui au Conseil constitutionnel,
07:08avec une incertitude.
07:09Il est saisi par des élus de gauche, notamment.
07:11D'ailleurs avec une vraie incertitude sur le plan institutionnel,
07:13il est possible qu'il y ait peut-être une censure de ce texte
07:18au regard, c'est le reproche qui lui est fait par les élus qui ont saisi le Conseil,
07:22d'une rupture d'égalité entre les citoyens de Mayotte et les autres citoyens français.
07:25Donc il y a plusieurs étapes.
07:29Et puis il y a ce projet structurel, ce projet de loi qui prévoit des mesures structurelles
07:33pour le développement économique et social de Mayotte,
07:37mais aussi sur le plan sécurité et migratoire.
07:39Et ça c'est ce que doit dévoiler aujourd'hui le chef de l'État.
07:42Mais là c'est un projet dont les effets ne se feront eux aussi sentir qu'à beaucoup plus long terme.
07:47Donc c'est vrai qu'il y a la parole de l'État, elle est confrontée,
07:51la parole de la puissance publique, sa crédibilité est confrontée à ces situations d'urgence
07:55qui n'ont fait que s'additionner au fil du temps, au fil des mois et au fil des années passées.
08:01Roselyne Fèvre, est-ce qu'il ne peut pas y avoir aussi un sujet autour de,
08:05voilà, peut-être des difficultés administratives ?
08:08Emmanuel Macron, on sait que, parce qu'il compare parfois Mayotte à Notre-Dame,
08:12on sait qu'il s'était investi lui-même pour briser un certain nombre de processus,
08:18de lenteur administratif.
08:19Bon là, il se trouve qu'il n'est pas à Mamoudzou, il est à Paris.
08:23Est-ce qu'il n'y a pas ce sujet-là aussi qui peut rentrer en ligne de compte ?
08:26Oui, de la lourdeur de l'administration française, ça c'est évident,
08:31le fameux millefeuille, tout prend du temps, vous imaginez même en métropole,
08:36donc dans ces pays où tout est détruit, où l'école ne fonctionne pas,
08:40la santé, le sécuritaire, la lutte contre l'immigration, etc.
08:47parce qu'effectivement tout est bloqué maintenant sur le bureau du Conseil constitutionnel.
08:51Donc sinon, c'est une véritable, enfin, c'est un, voilà, ça ne marche pas.
08:58Et la misère absolue qui y règne fait qu'on ne peut pas,
09:02on l'a vu pendant le cyclone,
09:05les immigrés se cachent la plupart du temps,
09:09ils ne sont pas visibles.
09:11Non, non, c'est une catastrophe, heureusement.
09:13Il y a des filières, évidemment, il y a des gens qui les exploitent,
09:15il y a des filières, tout ça complique.
09:17Juste un mot, l'exemple de Notre-Dame, vous avez raison,
09:19l'Élysée, l'exécutif, le président l'a déjà évoqué,
09:21c'est un très très mauvais exemple.
09:23Là, on est vraiment, on est hors du temps.
09:26La reconstruction de Notre-Dame en 5 ans,
09:28ce qui était effectivement le pari tenu par le chef de l'État,
09:31mais ça n'a rien à voir avec le territoire.
09:32La situation n'a absolument rien à voir.
09:33Et d'entendre parfois du côté de l'exécutif cette comparaison,
09:36c'est assez sidérant.
09:37Sur un bâtiment historique, face à un territoire,
09:40par rapport à la situation de Mayotte,
09:42qui, pour d'innombrables raisons,
09:44a accumulé les difficultés, ce qu'on disait,
09:46les épreuves depuis maintenant des années,
09:48et a donc un retard, entre guillemets,
09:50sur bien des points à essayer de rattraper
09:52grâce à l'aide de l'État,
09:53comparer ça à la reconstruction de Notre-Dame,
09:55c'est assez désolant.
09:57Alors pardon, je vais être sur un terrain,
09:58un tout petit peu plus politique,
10:02puisqu'avec Emmanuel Macron,
10:03il y a, dans ses bagages et dans sa délégation,
10:06son ministre des Outre-mer,
10:08de l'Outre-mer, Emmanuel Valls,
10:10ancien socialiste,
10:12qui a été beaucoup critiqué,
10:13notamment sous le quinquennat Hollande,
10:15et qui était un petit peu,
10:16j'irais jusqu'à dire paria,
10:17c'est peut-être un petit peu méchant,
10:18mais en tout cas,
10:19il a été très critiqué par ses anciens camarades,
10:22qui, aujourd'hui,
10:23on l'entendait ce matin sur France Info,
10:25semble bénéficier d'une forme de retour en grâce.
10:28Oui, effectivement,
10:29c'est ce qu'on peut entendre, ça et là,
10:31dans les bouées de couloir de l'Assemblée et du gouvernement.
10:34Emmanuel Valls,
10:35une sorte de retour en grâce,
10:37très concerné, très investi
10:39par les problématiques
10:40dans les territoires ultramarins.
10:43Ceci dit,
10:44ça ne fait pas tout aux yeux
10:45de la population mahoraise,
10:47on l'a entendu ce matin,
10:48qui ne veut plus entendre d'annonce,
10:51mais qui attend des effets concrets.
10:53Je disais tout à l'heure,
10:54quatre mois, c'est court,
10:55mais quand on vit sur place
10:56et qu'on est maorais,
10:59les quatre mois sont très longs.
11:00Le maire de Mamoudzou
11:02disait ce matin
11:04sur l'antenne de France Info,
11:06Mamoudzou, préfecture de Mayotte,
11:0840% d'éclairage public,
11:10et encore aujourd'hui,
11:12y compris dans certains bâtiments publics,
11:14on est obligé de mettre des bâches
11:15lorsqu'il peut,
11:16parce que les infrastructures
11:18sont toujours dans un état
11:19de délabrement avancé.
11:21Donc, certes,
11:22il y a une popularité,
11:24un retour en grâce de Emmanuel Valls,
11:26mais ça, c'est dans le jeu,
11:28on va dire, politico-politicien.
11:30Les maorais, j'ai envie de dire,
11:32sûrement s'en fichent un peu.
11:33Et qu'il y ait des résultats concrets,
11:35effectivement,
11:35pour que ça se confirme.
11:37On va continuer à parler,
11:39non pas de Mayotte,
11:40mais d'un autre sujet,
11:41d'un sujet budgétaire,
11:42juste après le fil info de 9h17.
11:45Maureen Suignard.
11:47Les cours d'eau surveillés
11:48de près dans trois départements,
11:49la Gironde, la Corrèze
11:50et la Dordogne,
11:51sont en vigilance orange au cru.
11:53Le pic attendu vers 18h à Périgueux.
11:55Le maire de Montignac,
11:56cette fois, se veut rassurant.
11:58Ce matin,
11:59le pic devrait se situer
12:00en dessous de 6 mètres,
12:02un niveau qui n'est pas non plus
12:03exceptionnel,
12:04assure-t-il sur France Info.
12:06C'est la première étape
12:06de cinq jours de déplacement
12:08dans l'océan Indien
12:08pour le président.
12:09Emmanuel Macron
12:10a atterri ce matin à Mayotte,
12:12le département français
12:13qui ne s'est pas relevé
12:14depuis le passage
12:15du cyclone Chido
12:16il y a quatre mois.
12:17Les habitants attendent
12:18des actes forts
12:19et le début des grands chantiers
12:20pour reconstruire l'île.
12:21Les frappes russes
12:22visant le territoire ukrainien
12:23ont repris ce matin.
12:24Elles ont touché plusieurs villes
12:25après une pause
12:26dans ce week-end de Pâques.
12:28Les deux pays
12:28s'accusent mutuellement
12:29d'avoir enfreint la trêve.
12:32Un supporter,
12:32Stéphano,
12:33a arrêté.
12:34Il est soupçonné
12:34d'avoir tiré un projectile
12:36sur un arbitre assistant
12:37lors du match
12:38contre Lyon.
12:39Hier soir,
12:39match interrompu
12:40pendant 45 minutes
12:41et qui s'est soldé
12:42par la défaite
12:44de l'OL
12:44de Buse à 1.
12:45Le PSG,
12:46Marseille et Monaco
12:46sont sur le podium
12:47de la Ligue 1.
12:51France Info
12:52Les informés
12:54Adrien Beck,
12:56Renaud Delis
12:57Et toujours avec
12:58Roselyne Fèvre,
12:59chef du service politique
13:00de France 24
13:01et Romain Desec,
13:03journaliste
13:04au service politique
13:05de France Info.
13:06Renaud Delis,
13:07notre deuxième thème
13:08nous amène aujourd'hui
13:09aux pistes
13:11que cherche le gouvernement
13:12pour trouver des économies
13:13avec une question,
13:14alors question brûlante,
13:15est-ce qu'il faut mettre
13:16les retraités à contribution ?
13:18Un tabou qui est en passe
13:19d'être levé,
13:19en tout cas qu'il est déjà
13:20dans le débat public.
13:22On le sait,
13:23le gouvernement cherche
13:24au moins 40 milliards d'euros
13:26pour boucler le budget 2026.
13:29Un effort massif,
13:30centré, vous le disiez,
13:31sur des économies,
13:32à essayer de trouver donc,
13:35sans augmentation d'impôts,
13:36ça c'est le mantra
13:37de l'exécutif
13:37qui a été répété,
13:38mais pour autant,
13:39cette idée de mettre
13:40à contribution les retraités,
13:42comment ?
13:42En supprimant l'abattement fiscal
13:44de 10% dont il bénéficie,
13:46eh bien,
13:46elle commence à être
13:47dans l'air du temps.
13:49C'est le ministre
13:50de l'économie et des finances,
13:50Éric Lombard,
13:51qui en a parlé le tout premier,
13:52c'était d'ailleurs
13:52sur le plateau de France Info.
13:53Amélie de Montchalin,
13:54ministre chargée des Comptes publics,
13:56a évoqué de nouveau
13:57cette piste ce week-end.
13:59Une hypothèse qui,
14:00en revanche,
14:01est combattue
14:02par plusieurs oppositions
14:03et notamment au premier chef,
14:05le Rassemblement national.
14:07Thomas Ménager,
14:08député RN du Loiret
14:09et porte-parole du groupe RN,
14:10était l'invité hier
14:11de France Info ?
14:13Moi, je suis profondément choqué
14:14parce que ça va,
14:15au final,
14:15à l'encontre de tout ce qui a été dit.
14:16C'est-à-dire qu'on nous a promis
14:17de ne pas de hausse d'impôt.
14:18Au final,
14:18ça va être 500 000 personnes
14:19qui vont être imposées,
14:21500 000 retraités,
14:22ça va être 8,5 millions de retraités
14:24qui vont voir
14:25leur impôt augmenter,
14:26de facto,
14:27et un sur deux,
14:29un retraité sur deux.
14:30Et ce ne sont pas
14:30que des retraités riches.
14:32Alors,
14:33est-ce que ce serait une mesure
14:34juste ou pas,
14:36efficace ou pas ?
14:38Quel serait d'ailleurs l'effet ?
14:40Qu'est-ce que ça rapporterait
14:41de supprimer cet abattement fiscal
14:43de 10% pour les retraités ?
14:45Et puis,
14:45est-ce que,
14:46si le gouvernement s'oriente
14:47dans cette voie,
14:47est-ce qu'il prend aussi
14:48un gros risque politique
14:50au regard,
14:51notamment,
14:51du poids électoral des retraités ?
14:52Alors,
14:53Roselyne Fèvre,
14:54d'abord,
14:55disons peut-être les choses.
14:56Ces 10% d'abattement,
14:58ça ne concerne pas
14:58tous les retraités,
14:59ça concerne ceux qui sont imposables
15:02d'abord
15:03et ceux qui seraient
15:05les principaux touchés
15:06seraient ceux qui ont
15:07des retraites les plus élevées,
15:08on l'imagine.
15:09Eh bien,
15:09bien évidemment.
15:10Et ceux qui sont dans le viseur
15:11du gouvernement,
15:13parce que les retraités
15:15ont en moyenne
15:15un niveau de vie
15:17supérieur aux actifs.
15:19Et puis,
15:20on considère que,
15:21pourquoi les boomers
15:22sont dans le viseur ?
15:23C'est parce que
15:24ça a été une génération choyée
15:27qui a travaillé,
15:28qui a été plutôt bien payée,
15:29qui a vécu
15:30une belle période
15:32de vie,
15:33on va dire,
15:34une époque bénie,
15:35et puis une retraite
15:36tout à fait confortable,
15:37voire dorée,
15:38et qui laisse
15:39une grosse dette
15:40aux enfants.
15:41Donc,
15:41certains se disent,
15:42allez,
15:42dans le fond,
15:43ils réunissent
15:44tout l'intérêt
15:46pour qu'on vienne
15:46quand même
15:47qu'ils participent
15:48à l'effort.
15:49Mais,
15:49comme vous le disiez
15:50très justement,
15:51alors,
15:51il y a deux pistes.
15:52Il y a ceux
15:53qui voudraient
15:54ne plus indexer
15:55les retraites
15:55sur l'inflation,
15:57de façon baissée
15:58les pensions,
15:59et les autres
15:59qui considèrent
16:00qu'on peut faire
16:01cet abattement
16:02de 10%.
16:03En fond,
16:03ça fera un peu
16:04bobo,
16:04mais pas trop.
16:05Et surtout,
16:06que,
16:06eh bien,
16:09les gouvernements
16:11successifs
16:12ont hésité
16:12à le faire.
16:13Pourquoi ?
16:14parce que les boomers
16:15votent.
16:16Et ceux
16:16qui les défendent,
16:18c'est bien sûr
16:19le Rassemblement
16:19National.
16:20Donc,
16:20c'est une équation
16:21politique compliquée
16:23qui doit être réfléchie
16:25parce que ça viendrait
16:27gonfler peut-être
16:28les voiles
16:28du Rassemblement
16:30National.
16:32Mais d'un autre côté,
16:33il faut,
16:34au nom de la participation
16:35de tous,
16:37que le retraité
16:38qui a de l'argent
16:38paye.
16:38400 milliards,
16:40c'est ce que représentent
16:41les retraites,
16:42les dépenses de retraite
16:43chaque année.
16:43Romain Desec,
16:44on a l'impression
16:45que, quelque part,
16:47l'entonnoir se réduit
16:48et que faire
16:49des économies
16:50sans toucher aux retraites
16:51est inenvisageable.
16:52Les retraites,
16:53c'est l'une des plus grosses
16:55dépenses de l'État,
16:56il ne faut pas vous l'oublier.
16:57Si, effectivement,
16:58on applique,
17:00on revient sur ces 10%
17:01d'abattement fiscal,
17:02on estime,
17:03les estimations
17:04de recettes
17:05seraient de 4,5 milliards
17:07d'euros,
17:08ce qui n'est pas négligeable.
17:08Je reviens sur l'aspect
17:10politique des choses.
17:12Les retraités
17:13sont un électorat
17:16plutôt favorable
17:17au socle commun.
17:18Donc, c'est assez compliqué
17:19pour le gouvernement
17:20de s'attaquer
17:21effectivement
17:22aux retraités.
17:24On a entendu
17:24Thomas Ménager
17:25du Rassemblement National,
17:26l'ERN
17:27qui progresse
17:28sur les derniers scrutins
17:30dans cet électorat
17:31et du coup,
17:32c'est une manne
17:33non négligeable
17:34pour le Rassemblement National
17:35d'où les propos
17:37qu'on a entendu
17:38de Thomas Ménager
17:39qui veut s'attirer
17:40les faveurs
17:40de cet électorat
17:41en vue des prochaines échéances.
17:43Donc, c'est un sujet
17:44touchy
17:45pour le gouvernement,
17:46mais en même temps,
17:47j'ai envie de vous dire,
17:47il faut bien trouver
17:48de l'argent quelque part
17:48et il y en a
17:50à trouver
17:51dans cette case-là.
17:52Alors, est-ce que,
17:53je vais être un peu provocateur,
17:54Renaud,
17:55est-ce que si cette mesure
17:57est prise,
17:57si les retraités
17:58sont mis à contribution,
17:59est-ce que c'est l'assurance
18:00que Marine Le Pen
18:00peut gagner en 2027 ?
18:02Non seulement vous êtes provocateur,
18:04mais de surprise,
18:04je vous rappelle
18:04que je ne suis pas devin,
18:06Adrien.
18:07Je n'en ai pas la moindre idée,
18:08mais ce qui est sûr,
18:08c'est que le risque politique
18:10et le risque électoral
18:11pris en touchant aux retraités,
18:14il est réel.
18:15On mesure là,
18:17d'une part,
18:17qu'il est plus confortable
18:18d'être dans l'opposition
18:19qu'au pouvoir,
18:19on le sait,
18:19puisqu'au vu de la situation
18:21des finances publiques,
18:22il y a de fait
18:23un effort à faire
18:24pour essayer de réduire
18:26peu à peu le déficit
18:27et l'endettement record.
18:31Et donc,
18:32évidemment,
18:32quand on est dans l'opposition,
18:34c'est plus facile de dire
18:34non, non,
18:35on ne touche pas
18:35et quitte à ne pas avancer
18:36des recettes alternatives,
18:38bien sûr.
18:39Et puis,
18:39on voit aussi
18:40que la méthode
18:41mise en œuvre
18:42par François Bayrou,
18:42elle est à la fois,
18:44elle peut être comprise
18:46au regard de l'enjeu
18:47et puis elle est risquée.
18:48C'est quoi cette méthode ?
18:50C'est qu'il s'y est pris
18:51très en amont
18:52dès la semaine dernière,
18:53une grande conférence de presse,
18:56donc bien avant,
18:57normalement,
18:57la morse des débats budgétaires,
18:59en général,
18:59c'est plutôt dans le courant
19:00de l'été.
19:00Et puis,
19:01le Premier ministre prétend
19:03œuvrer à une forme
19:04de co-construction,
19:05c'est-à-dire
19:05de mouiller tout le monde.
19:06Alors d'abord,
19:07d'alerter les Français,
19:08ce qu'il a fait la semaine dernière
19:08sur la situation
19:09des finances publiques,
19:10et puis,
19:10en quelque sorte,
19:11de tester toutes les idées
19:13avec d'ailleurs
19:13des groupes de travail.
19:14Voilà,
19:15tout est ouvert,
19:18convaincre un certain nombre
19:20de groupes d'opposition
19:21finalement de participer
19:23à cette co-construction,
19:24donc en quelque sorte
19:24de co-assumer
19:25des décisions difficiles.
19:27On voit que ça va être difficile.
19:29Déjà,
19:30le RN saute
19:31pour des raisons
19:32électoralistes évidentes
19:33sur ce sujet des retraités
19:35en disant
19:36jamais,
19:36pas touche,
19:36pas touche.
19:37On rappelle
19:38qu'ils ont déjà
19:39eu la peau,
19:40pardon,
19:41de parler vulgairement
19:41de François Bayrou
19:42sur la question des retraites.
19:43Enfin,
19:43de Michel Barnier.
19:45Je m'avance,
19:46je m'avance.
19:47de Michel Barnier,
19:48c'était sur la désindexation
19:50des retraites
19:50pendant plusieurs mois.
19:53Alors au départ,
19:53c'était une mesure
19:54qui était envisagée
19:54pour toutes les retraites,
19:55ensuite réservée
19:57à un certain nombre
19:57de retraites les plus élevées,
19:59ensuite pendant un délai
20:00qui était finalement raccourci,
20:01mais ça n'a pas empêché
20:03Marine Le Pen
20:03de faire tomber
20:04le gouvernement Barnier
20:06sur cette mesure,
20:07notamment,
20:08et cette mesure
20:09qui était probablement
20:10d'ailleurs plus injuste
20:11que celle-ci.
20:12C'est-à-dire que le barème
20:13de 10% pour les retraités,
20:15il faut savoir
20:16qu'il n'a pas toujours existé,
20:16il n'a été créé qu'en 1978,
20:19ce barème de 10%,
20:20pour à ce moment-là
20:22mettre les retraités
20:22à égalité
20:23avec les actifs
20:24qui eux disposent
20:25de cette déduction
20:27de 10%,
20:28sauf que depuis,
20:29l'équilibre démographique
20:30a été chamboulé.
20:31Avec des retraites
20:31qui en 78,
20:32j'imagine,
20:32étaient sans doute
20:33aussi plus faibles
20:34par rapport à ce qu'elles...
20:35D'une part,
20:36et puis avec un souci
20:37de financement des retraites
20:39qui était bien moindre
20:40puisqu'il y avait
20:40beaucoup plus d'actifs
20:41par rapport au nombre
20:42de retraités
20:43qu'aujourd'hui
20:43où on est à peu près
20:44à 1,7 actifs seulement
20:46maintenant
20:46pour un retraité.
20:48J'ajouterais une chose,
20:50je ne sais pas
20:50si vous avez remarqué
20:51ces derniers temps,
20:51mais il faut aussi
20:52s'attirer les faveurs
20:53des partenaires sociaux
20:53et sur cette proposition
20:55des 10% d'abattement,
20:57il y a une interview
20:57de Marie-Élise Léon
20:58dans la tribune
20:59dimanche il y a deux semaines
21:00où elle a ouvert la porte
21:01à cette possibilité.
21:03C'est prête à regarder.
21:03Et le patron du MEDEF,
21:05Patrick Martin,
21:06est également favorable.
21:08Je pense que le gouvernement
21:09joue stratégique aussi
21:10pour essayer de s'attirer
21:11certains des partenaires sociaux
21:13dans son camp.
21:14Le problème,
21:15une fois de plus,
21:15et toujours le même,
21:16c'est qu'il faudra,
21:17Roselyne Fèvre,
21:17que cette mesure passe
21:18à l'Assemblée nationale.
21:20Elle va déjà passer,
21:21si on écoute,
21:22si on lit Amélie Monchalin
21:25dans Le Parisien hier,
21:28ça sera discuté
21:29dans le fameux conclave
21:30sur les retraites.
21:31Et c'est là
21:32que ça va se décider.
21:34Donc effectivement,
21:34on prend des pincettes.
21:36Et vous me voyez venir
21:36avec le risque de censure
21:37quand même sur une mesure
21:41qui serait contre les retraités.
21:42Enfin, c'est ce dont on parlait.
21:43Bien sûr.
21:44Mais oui, de toute façon,
21:45tout est...
21:46Et même de fractures du gouvernement
21:47puisque la droite...
21:47Mais tout est sujet à censure
21:49aujourd'hui.
21:49Et donc,
21:49que vous me posiez
21:50une telle ou une telle question,
21:51la réponse est oui
21:52sur la censure.
21:54Donc, une sorte d'automatisme,
21:56de réflexe pavlovien même.
21:58Je ne trouve pas ça.
21:58Je pense que l'UG est censure.
21:59Dernier mot,
22:00l'enjeu pour le gouvernement,
22:01c'est de ne pas s'attirer
22:02les foudres du Parti Socialiste
22:03pour éviter la censure.
22:05Et avec cette mesure,
22:06je pense qu'effectivement,
22:07ça peut être...
22:07Il faut fraisser personne
22:09en vendre.
22:09Exactement.
22:10Merci à vous,
22:11Romain Desaigues,
22:11journaliste au service politique
22:12de France Info,
22:14Roselyne Fèvre,
22:14chef du service politique
22:15de France 24
22:16et Renaud Dely,
22:17bien sûr.
22:18Merci à vous, Adrien.
22:19À demain.
22:19Merci d'avoir suivi
22:20les informés
22:21qui reviennent
22:21ce soir à 20h.
22:22Sous-titrage Société Radio-Canada

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