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  • 16/04/2025
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Gérald Darmanin. Bonjour.
00:01Et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:04Vous êtes le garde des Sceaux, ministre de la Justice,
00:06dans un moment particulier, même inédit,
00:08avec des assauts concordants,
00:10ciblés, peut-être, semble-t-il,
00:11coordonnés sur plusieurs prisons françaises,
00:14avec M. le ministre des voitures incendiées
00:16taguées à un établissement à Toulon,
00:17visé par des rafales à l'arme de guerre.
00:20Tout d'abord, est-ce que vous confirmez ce matin
00:21que d'autres actions ont été menées
00:24cette nuit à Tarascon, avec des voitures
00:26de nouveaux incendiés près du centre
00:28de détention, mais aussi
00:29le hall d'un immeuble d'un agent pénitentiaire
00:32dégradé à Villenois, en Seine-et-Marne ?
00:35Ce que je sais
00:36du ministère de l'Intérieur, c'est qu'en effet,
00:38il y a un site à Tarascon où des voitures
00:40auraient été brûlées ce matin très tôt.
00:43Mais je n'ai pas d'informations
00:44complémentaires, il n'y aurait pas eu de nouvelles nuits bleues
00:46comme on l'a vu hier,
00:48qui était évidemment absolument inacceptable.
00:51On va attendre ce matin
00:52tranquillement les retours du ministère
00:54de l'Intérieur sur l'effet de la nuit.
00:56Tranquillement, mais vous confirmez que
00:57à Tarascon, déjà d'autres actions ont été entreprises.
01:00En fait, il y a manifestement,
01:02on le voit bien, des gens qui essaient
01:03de déstabiliser l'État en l'intimidant.
01:07Pourquoi le font-ils ?
01:08C'est très intéressant.
01:09Ils le font parce que nous prenons des mesures
01:11contre le laxisme
01:13qui existait peut-être jusqu'à présent
01:15dans les prisons,
01:16qui a mené notre pays à des difficultés
01:18extrêmement graves,
01:19des réseaux de drogue qui continuent
01:20à partir des cellules carcérales.
01:22On commande des assassinats,
01:24on blanchit de l'argent,
01:25on menace des policiers,
01:27des magistrats,
01:28des agents pénitentiaires
01:29et on s'évade
01:30comme c'est le cas de M. Amra
01:32il y a maintenant quasiment un an
01:34au péage à Carville
01:35en faisant assassiner
01:36deux agents pénitentiaires
01:37à la Kalachnikov.
01:38Intimidation, dites-vous,
01:39ou déclaration de guerre
01:40quand des agents sont menacés,
01:42des bâtiments publics visés,
01:43l'État ?
01:44Oui, oui, à travers ces agences
01:46c'est bien sûr l'État.
01:47C'est une intimidation grave
01:49et on essaye de voir
01:50si l'État va reculer.
01:51C'est ça qui se passe.
01:53Je pense qu'il faut prendre les choses
01:53avec beaucoup de fermeté,
01:55beaucoup de calme
01:55et beaucoup de détermination.
01:56Nous mettons en place
01:57dans la loi narcotrafic
01:59que j'ai portée
01:59un régime carcéral inédit,
02:02semblable à la loi
02:03antimafieuse italienne
02:04qui a montré
02:05son efficacité en Italie.
02:07Nous créons des prisons
02:08de haute sécurité
02:08qui n'ont jamais existé en France.
02:10Pourquoi êtes-vous sûr
02:10que c'est la main des narco-bandits ?
02:12Pourquoi est-ce sûr
02:13que c'est une action
02:14des narco-trafiquants ?
02:15Le parquet national...
02:16Vous excluez la piste
02:17de la mouvance d'ultra-gauche
02:19à cet instant ?
02:19En nature,
02:20ayant été mise à l'intérieur,
02:21je n'exclus rien
02:22mais quand on tire
02:23à la Kalachnikov
02:24contre des centres pénitentiaires
02:26comme il ira à Toulon,
02:28c'est plutôt un mode opératoire
02:30de délinquants,
02:32de jeunes délinquants
02:32qui sont peut-être payés
02:33quelques milliers d'euros
02:34pour faire ce genre de choses.
02:35Des contrats, donc ?
02:36Sans doute.
02:37Avec un commandant,
02:38un noyau dur, M. le ministre,
02:39pour une telle coordination
02:40ou concordance ?
02:41Non, les réseaux sociaux
02:43désormais créent
02:44ce genre de moments mimétiques
02:46qui visent en effet
02:48à essayer
02:49sur tous les points du territoire
02:50à faire reculer l'État
02:51à ce que les agents pénitentiaires
02:53prennent peur,
02:53à ce qu'ils demandent
02:54peut-être la grève,
02:55à ce qu'il y ait
02:55des débats politiques
02:56pour dire
02:56que le ministre de la Justice
02:58va trop loin dans sa fermeté.
02:59Mais on ne va pas reculer.
03:00Malgré les menaces,
03:01encore cette nuit.
03:02On ne va pas reculer
03:03parce que d'abord
03:04on ne menace pas l'État
03:04parce que si l'État recule,
03:06il n'y a plus rien.
03:07Il n'y a plus de protection
03:08des Français.
03:08L'État, c'est le bien
03:09pour les plus pauvres.
03:13Et deuxièmement,
03:13parce que vous comprenez bien
03:14que quand j'étais ministre
03:15de l'Intérieur,
03:15je le voyais,
03:16les gens qui trafiquent
03:17de la drogue,
03:17la criminalité organisée,
03:18ils sont dans deux endroits.
03:20Soit ils sont à l'étranger
03:21parce qu'ils fuient
03:22la police française,
03:24la justice française.
03:25Ils sont aux Émirats Arabes Unis,
03:27ils sont au Maghreb,
03:27ils sont en Thaïlande.
03:28Ils essayent d'aller
03:29dans des endroits
03:29où ils peuvent blanchir
03:30de l'argent,
03:31bien vivre
03:31et éviter des conventions
03:32d'extradition.
03:33Et notre travail,
03:34c'est évidemment
03:34de les ramener chez nous.
03:36Soit ils sont dans nos prisons.
03:37Il y a 17 000 aujourd'hui
03:38trafiquants de stupéfiants
03:39dans les prisons françaises.
03:4117 000.
03:42Ils sont rarement
03:42dans les rues de Saint-Tropez
03:43de Paris,
03:43les trafiquants de drogue.
03:44Ils sont poursuivis
03:45pour chasser par la police
03:46et par la justice.
03:47Mais dans nos prisons,
03:49ils ne sont plus
03:50à l'écart de la société.
03:52Ils continuent
03:52à téléphoner,
03:53à menacer.
03:54Il y a un gamin
03:55de 14 ans aujourd'hui
03:56qui est le plus jeune
03:56turagage de l'histoire
03:57de France.
03:58Il a arrêté
03:59il y a quelques semaines
03:59à Marseille
04:00par des contrats
04:01commandés par des gens
04:02qui sont dans un milieu carcéral.
04:03Mais vous pensez
04:04que ce sont ces mêmes individus
04:05qui aujourd'hui
04:05arrivent à menacer l'État,
04:07à mener des actions
04:08quasiment coordonnées.
04:10Et hier,
04:10quand même,
04:11sur le Telegram,
04:12sur le canal
04:12crypté Telegram,
04:14il y a eu ceci,
04:15je vous lis,
04:16avec toujours ce groupe
04:17DD-PF,
04:18Défense des droits
04:18des prisonniers français.
04:19Nous ne sommes pas
04:20des terroristes,
04:21en réponse à ce que
04:22vous avez dit hier,
04:22Gérald Darmanin.
04:23Nous sommes là
04:24pour défendre
04:25les droits de l'homme
04:25à l'intérieur des prisons,
04:26suivis de menaces directes,
04:27surveillants,
04:28démissionnés tant que
04:29vous le pouvez,
04:30si vous tenez
04:30à vos familles
04:31et à vos proches.
04:32Les démonstrations de force
04:33de ces derniers jours
04:33ne sont rien.
04:34Ou encore,
04:35sachez que notre mouvement
04:36s'étend dans toute la France.
04:37Gérald Darmanin
04:38ne va pas vous protéger.
04:40Non mais on voit bien
04:40que d'abord que ce sont
04:41des actes...
04:41Ils sont sacrément organisés.
04:43Non,
04:43ce sont des actes de terreur.
04:45Un acte de terreur,
04:46c'est l'essence même
04:47du terrorisme.
04:48On peut frapper
04:48n'importe où,
04:49n'importe quel moment,
04:50y compris les plus faibles.
04:55confier à la DGSI,
04:56à la police judiciaire spécialisée,
04:57à la SEDAT,
04:58les enquêtes.
05:00Ces enquêtes vont donner
05:00très rapidement,
05:01j'en suis certain,
05:02pour bien connaître...
05:03Donc vous avez déjà
05:03des éléments ?
05:04Probablement des emprunts ?
05:06Je connais le professionnalisme
05:07des agents du ministère
05:08de l'Intérieur.
05:08Ils trouveront ces personnes.
05:11Vous avez l'air d'en être sûr,
05:13donc il y a une célérité
05:14de l'enquête
05:14qui est confirmée ce matin.
05:15Je suis sûr
05:15parce que j'étais 4 ans
05:16et demi ministre de l'Intérieur.
05:17Je sais que la police
05:17gagne toujours.
05:19Je sais que la République
05:20gagne toujours,
05:20il ne faut pas être un peu patient.
05:21à la fin,
05:22M. Hamra,
05:22il est arrêté
05:23avec tous ses complices.
05:24Pardonnez-moi,
05:24à quel prix ?
05:25Oui, bien sûr.
05:26C'est pour ça que nous nous battons.
05:28Il y a aussi ce matin
05:29entre colère et émoi.
05:31Je pense que les agents pénitentiaires,
05:32ils sont très fiers
05:34de leur métier.
05:35Je les ai rencontrés
05:36encore hier à Toulon,
05:36très solidaires
05:37de ce qui se passe
05:38et ils ont conscience
05:39qu'une partie de la République
05:40se joue dans leurs mains.
05:40Ils sont sous-payés,
05:41ils sont sous-effectifs.
05:43Où est la fierté
05:44par rapport à ça ?
05:44Moi, hier,
05:45depuis 3 mois,
05:46ça fait 3 mois
05:46que je suis ministre de la Justice,
05:47des gens viennent me voir
05:48pour me dire
05:49enfin,
05:49enfin,
05:50on arrête une partie
05:51du laxisme en prison.
05:52Vous avez arrêté les tablettes,
05:53vous avez arrêté les massages.
05:55Enfin,
05:55on a un régime carcéral
05:56qui est à la hauteur
05:58des gens qui sont dangereux.
05:59Enfin,
06:00on a des prisons
06:00de haute sécurité.
06:01Enfin,
06:01on a un discours
06:02qui consiste à dire
06:02en prison,
06:04bien sûr,
06:04une partie d'entre eux,
06:05des détenus,
06:05doivent être réinsérés
06:06parce qu'on n'est pas là
06:07pour juger une deuxième fois
06:08les détenus.
06:09Évidemment,
06:09il y a des choses indignes
06:10qui se passent en détention.
06:11Il faut construire des places,
06:13il faut recruter des personnels
06:14et il faut être plus attentif
06:16sans doute au sort humain
06:17d'un certain nombre de détenus.
06:18Mais il y a aussi des gens
06:19qui sont extrêmement dangereux
06:20et qu'il faut pouvoir mettre
06:22dans des lieux
06:23extrêmement protégés.
06:24Vous pensez que ces gens-là
06:25ripostent aujourd'hui
06:26à votre régime de détention ?
06:28Je pense qu'ils ont peur
06:30de ce régime.
06:30Mais pourquoi alors
06:31cet acronyme finalement
06:33assez politique
06:33sur la défense des droits
06:35des prisonniers ?
06:35Ce serait une forme de diversion
06:37aujourd'hui ?
06:37Il y a eu quand même
06:37dans notre pays,
06:38on le sait,
06:40Action Directe et d'autres,
06:41des mouvances d'ultra-gauche
06:42qui ont attaqué des juges,
06:43des prisonniers,
06:44enfin plutôt
06:45des agents pénitentiaires
06:46et des prisons françaises.
06:47Avec qu'il y ait des mouvements
06:48d'ultra-gauche extrêmement dangereux,
06:49personne n'en dit ce qu'on vient.
06:51La guerre que nous menons,
06:52c'est une guerre
06:53contre le narco-banditisme.
06:55Des pays n'ont pas fait ça.
06:56La Belgique,
06:57les Pays-Bas,
06:58mais regardez les Etats-Unis d'Amérique,
07:00première cause de mortalité
07:01des Etats-Unis d'Amérique,
07:02le fentanyl,
07:03c'est une drogue de synthèse.
07:04Des pays ont sombré
07:06dans une puissance donnée
07:10au narco-banditisme
07:10qui peut désormais menacer
07:12les agents de l'Etat,
07:12menacer les hommes politiques,
07:13menacer les avocats,
07:14tuer des journalistes.
07:15Vous en sommes là aussi ?
07:16Non, on n'en est pas là
07:17parce que nous prenons
07:17des mesures extrêmement fermes.
07:19Mais on n'en est pas loin d'être là.
07:20C'est-à-dire que la prochaine étape demain,
07:22évidemment,
07:22vous faites tout pour l'éviter,
07:23ce pourrait être
07:24des empathiques d'assassinat,
07:26ciblés,
07:27des agents pénitentiaires.
07:29Mais regardez,
07:29moi, quand j'étais à l'intérieur,
07:31M. Masson était policier
07:32et tué à Avignon,
07:33assassiné sur un point de deal.
07:35Bien sûr,
07:36il y a 150 magistrats aujourd'hui
07:37qui sont protégés par la police
07:39parce qu'ils font leur travail
07:40pour mettre des narco-bandits
07:41en prison.
07:42Il y a la directrice
07:43et le directeur des Bomet
07:44qui ne peuvent plus être en fonction
07:46parce qu'ils sont menacés personnellement.
07:48Il y a déjà des menaces.
07:49Mais ce que je veux vous dire,
07:50c'est que nous sommes
07:51à nu moins le quart.
07:52Et nous réagissons extrêmement fermement.
07:54Et je pense que ce qui devrait
07:55rassurer les Français aussi,
07:56et ce qui rassure une partie
07:57des agents pénitentiaires,
07:58c'est de voir que nous prenons
07:59des mesures extrêmement fermes
08:00et qu'il faut réagir
08:01les narco-trafiquants.
08:03Ce qui se passe aujourd'hui
08:04est très intéressant.
08:05C'est la première fois
08:05que l'État français
08:06prend des mesures
08:06à ce point ferme,
08:08à ce point dangereux
08:09pour leur trafic,
08:10qu'ils en sont à prendre
08:12ce genre d'initiative
08:13qui est extrêmement dangereuse.
08:14On peut le voir ainsi.
08:15Vous dites qu'il est
08:16minuit moins un quart.
08:16Certains ont plutôt l'impression
08:17qu'il est minuit moins une.
08:19Comment se fait-il
08:19que nos renseignements
08:20n'ont pas pu quand même,
08:22ou alors peut-être
08:22qu'il y avait des signes
08:24ou des signaux
08:25n'ont pas pu anticiper
08:27une telle attaque
08:27qui semble quand même coordonnée ?
08:29Ça, c'est le travail
08:29du ministère de l'Intérieur.
08:31Que vous connaissez parfaitement
08:32pour l'avoir occupé.
08:33D'abord, je compte beaucoup
08:34sur lui, sur le ministère de l'Intérieur,
08:36sur les agents
08:36pour protéger les agents pénitentiaires.
08:38Combien de temps,
08:39cette protection ?
08:39Elle ne peut être que de court terme.
08:42Mais non, autant que ça durera.
08:43Il y a 300 000 policiers
08:44et gendarmes.
08:44Les prisons,
08:45c'est un lieu extrêmement symbolique.
08:46Donc aujourd'hui,
08:46on va protéger
08:47les agents pénitentiaires.
08:48Et demain, on protégera
08:50peut-être les policiers
08:50qui protègent les agents pénitentiaires.
08:51Non, mais c'est normal
08:52que les policiers
08:53et les gendarmes
08:54fassent des rondes
08:54autour des centres pénitentiaires
08:55ou interpellent
08:56des personnes
08:56qui vont aller menacer
08:57des agents pénitentiaires.
09:04C'est bien qu'une grande partie
09:05des gens qui font du trafic de drogue
09:06sont déjà en prison.
09:08Et ce qui est inacceptable
09:09pour les Français,
09:10et que moi, je n'accepte pas,
09:11c'est que de la prison,
09:12ils continuent à gérer leur trafic.
09:14C'est ça qui est insupportable.
09:16Et nous mettons fin à ça.
09:18Nous mettons fin
09:19pour une grande partie
09:20des trafiquants de drogue
09:21au fait qu'ils vont pouvoir
09:22continuer à blanchir de l'argent,
09:24à téléphoner,
09:25à se faire livrer par drone
09:27des informations,
09:28à pouvoir donner,
09:29commander un certain nombre
09:30d'assassinats,
09:31des points de deal à Marseille,
09:33du blanchiment d'argent
09:34à Dubaï.
09:34Nous mettons fin à ça.
09:35C'est pour ça qu'il y a cette réaction.
09:36En attendant, oui,
09:37il y a cette réaction.
09:37Une menace également
09:38sur la prison de Vendin-le-Vieille.
09:40Est-ce qu'on peut confirmer
09:41des menaces ?
09:41Un survol de drones hier
09:44sur l'établissement ?
09:45Exactement.
09:46Donc je crée deux prisons
09:47de haute sécurité.
09:48Une à Vendin-le-Vieille
09:49dans le Pas-de-Calais
09:49le 31 juillet
09:50qui aujourd'hui est en travaux.
09:52On a vidé de son contenu
09:54cette prison.
09:55On y fait des travaux.
09:57Et le 31 juillet,
09:57il y aura les 100 premiers
09:59narcotrafiquants de cette prison.
10:00Puis le 15 octobre,
10:01à Condé-sur-Saint dans l'Ordre,
10:02oui, il y a des menaces
10:03sur ces prisons.
10:04Et on a, depuis plusieurs semaines,
10:05on ne l'a pas dit immédiatiquement,
10:07on a pu intervenir
10:08pour empêcher
10:09ce genre de passage à l'acte.
10:10Parce qu'effectivement,
10:11je pense que ça dérange
10:12énormément les narcotrafiquants.
10:13Ce que fait la France aujourd'hui ?
10:14Il y a eu des actes
10:15qui ont été déjoués
10:16depuis plusieurs semaines ?
10:17Oui.
10:18Contre des prisons
10:19et des agents présidentiels ?
10:20En tout cas,
10:21contre des lieux.
10:22Je pense que ce qui est visé là,
10:24évidemment,
10:25même si les agents
10:25sont très touchés,
10:26et c'est tout à fait normal,
10:27c'est d'abord,
10:28effectivement,
10:28une atteinte
10:29contre les symboles de l'État.
10:30Mais à Toulon,
10:31si un agent pénitentiaire
10:32était devant l'établissement,
10:33il aurait pu être touché
10:33par cette arme de guerre ?
10:35C'est extrêmement grave.
10:36Le parquet national antiterroriste
10:37qui s'est saisi
10:38et qui a ouvert
10:39sur trois qualifications
10:39dont l'association de la Felter
10:41en vue de commune
10:42d'un crime terroriste,
10:42c'est extrêmement grave.
10:43Bien sûr, c'est extrêmement grave.
10:44Et vous maintenez
10:45que ce sont des terroristes
10:45pour vous, Gérald Darman ?
10:46Non, mais c'est le parquet national
10:47qui s'est saisi.
10:48Quand le parquet national
10:56qui relève de la terreur,
10:57donc du terrorisme,
10:58je l'ai dit,
10:58je me suis rendu moi-même
10:59à Toulon.
10:59Je pense que je suis un garde des Sceaux
11:01très proche de ses agents.
11:03Je veux aussi dire
11:03que la République se joue là
11:04avec beaucoup de détermination.
11:06Est-ce que ces mots portent encore ?
11:07Oui, bien sûr.
11:09Vous savez, depuis trois mois...
11:10La République ne reculera pas.
11:11On ne cèdera rien en attendant.
11:13On est visé,
11:13on est menacé,
11:14on est ciblé.
11:15Est-ce que ce n'est pas
11:15la mexicanisation de la France
11:17qui est en cours ?
11:18Nous l'évitons.
11:19Nous faisons ce que
11:20d'autres pays n'ont pas fait.
11:21Vous savez,
11:22depuis que nous avons adopté
11:23ce régime carcéral très dur,
11:24depuis que nous faisons
11:25ces présents de sécurité,
11:27je vois beaucoup de ministres
11:28de la Justice venir en France,
11:29encore le cas hier,
11:31me demander comment nous allons faire,
11:32comment nous faisons,
11:33comment ils peuvent faire pareil.
11:35Comme nous,
11:35nous avons copié,
11:36comme nous copions les Italiens
11:37qui ont été extrêmement courageux.
11:39Donc vous savez,
11:39c'est un moment très difficile
11:41pour les agents pénitentiaires,
11:42pour la République,
11:43mais les Français le voient bien
11:44qu'il y a un point de deal
11:44près de chez eux.
11:45Qu'est-ce que vous leur dites ce matin ?
11:45Ils voient bien
11:46que les trafiquants
11:46étaient en train d'imposer leurs lois
11:48et nous sommes extrêmement fermes
11:51et je pense qu'ils ont compris
11:51que nous étions fermes.
11:52Parfois,
11:53les classes de maternelle
11:54doivent bouger,
11:56délocaliser
11:56parce qu'il y a un point de deal.
11:58Est-ce que ce n'est pas
11:58une défaite ?
11:59Vous ne l'auriez jamais fait.
12:00Pour vous,
12:01c'est une défaite de l'État ?
12:02Oui,
12:03c'est une défaite
12:04de l'autorité publique.
12:05Évidemment,
12:05j'étais maire d'une commune,
12:06Tourcoing,
12:07très difficile.
12:08Jamais j'ai déménagé
12:09un service public,
12:10encore moins une classe,
12:11ça c'est sûr.
12:12C'est vrai que c'est difficile.
12:13Il faut parfois être tous les jours
12:14à la police,
12:15la nuit,
12:15le matin.
12:16Pour les maires de France,
12:17ça sardoce d'être maire aujourd'hui.
12:19Mais je pense que je ne l'aurais jamais fait.
12:20Je n'aurais jamais accepté
12:21qu'on déménage une école.
12:23C'est le recul de la République.
12:24C'est difficile.
12:25Je sais que c'est difficile.
12:26Le message,
12:26quel est-il ce matin ?
12:27La République,
12:28elle ne doit jamais reculer.
12:28D'accord.
12:29Ça,
12:29c'est pour les principes,
12:30c'est important.
12:30Vous le déclinez sur le terrain,
12:32mais les agents pénitentiaires,
12:33très concrètement ce matin,
12:34ils sont inquiets pour leur vie,
12:35leur intégrité,
12:36leurs enfants,
12:37leurs familles.
12:38Vous l'avez dit tout à l'heure,
12:39ça m'a interpellé,
12:39il peut y avoir une volonté
12:41de les pousser à la grève
12:42ou voir davantage.
12:44Qu'est-ce que vous faites
12:44pour empêcher cela ?
12:46D'abord,
12:46je constate que ce sont
12:47des grands serviteurs de l'État.
12:49Les syndicats,
12:50tous unis,
12:52tous les syndicats
12:52de la pénitentiaire,
12:54soutiennent le travail
12:55que nous faisons.
12:56Ils savent que c'est dur.
12:57Bien sûr,
12:57c'est dur pour les agents.
12:58Oui,
12:58ils ne sont pas très bien payés.
12:59Oui,
12:59quand on est agent pénitentiaire,
13:01on demande des choses
13:01depuis très longtemps
13:02que la République ne leur a pas donné.
13:03Éric Dupond-Moretti
13:03leur a donné beaucoup.
13:05Nous devons continuer
13:06à le faire énormément.
13:07Par exemple,
13:08je vous donne un exemple,
13:09ils ont des armes,
13:10ils ne peuvent pas rentrer
13:10chez eux avec ces armes
13:11comme les policiers et les gendarmes.
13:12Il faut qu'on change ça.
13:13Évidemment que ceux
13:14qui veulent rentrer
13:14avec leurs armes chez eux
13:15pour protéger leur famille
13:16peuvent le faire
13:16comme les policiers peuvent le faire.
13:18Par exemple,
13:19ils n'avaient pas d'anonymisation.
13:21Je suis un agent pénitentiaire,
13:22je fouille une cellule d'un détenu,
13:24je trouve un téléphone portable,
13:25je dois faire un petit procès verbal
13:26pour le dire.
13:27On mettait les noms
13:28et les prénoms
13:28jusqu'à présent
13:29des agents pénitentiaires.
13:30On va changer ça.
13:31Dans la loi,
13:31j'ai fait voter l'anonymisation
13:32pour qu'on ne reconnaisse pas
13:33cet agent pénitentiaire.
13:35Par exemple,
13:35il n'y a pas d'habilitation
13:37faite par les services
13:38du ministère,
13:39par exemple de l'Intérieur,
13:40pour voir les faiblesses
13:41et difficultés
13:41parce qu'il y a aussi
13:42des agents,
13:43petite partie,
13:43très petite,
13:44mais qui sont corrompus,
13:45qui peuvent donner
13:46des informations sur les autres.
13:47Évidemment,
13:48on ne peut pas accepter
13:48des brebis galeuses
13:49dans l'administration.
13:50Donc, il y a un changement
13:51très important à faire
13:52dans une fonction publique
13:55qu'on a peu respectée.
13:56Les gens connaissent peu
13:56les agents pénitentiaires.
13:58C'est pourtant un métier
13:58extrêmement difficile
13:59et essentiel pour la République.
14:01Vous avez tellement raison
14:01de le souligner.
14:02On entend ce que vous dites
14:03par rapport à ces agents
14:04et plus largement,
14:05Gérald Darmanin,
14:05par rapport aux magistrats,
14:07notamment les magistrats marseillais
14:08qui, il y a quelques mois,
14:09avaient tiré la sonnette d'alarme.
14:10Vous venez d'évoquer
14:11Éric Dupond-Moretti vous-même.
14:12Il avait dit
14:13pas de défaitisme
14:14alors que ses magistrats,
14:15ils ont même été en partie
14:16sanctionnés, entre guillemets,
14:18avaient dit
14:19attention,
14:19on va vers un narco-État.
14:21Et la guerre est en passe
14:23d'être perdue,
14:23avait-il ajouté ?
14:24Ils ont tort ?
14:25Ils avaient tort de dire cela ?
14:26Je pense que personne n'a tort
14:28lorsqu'on fait son devoir d'alerte
14:30vis-à-vis des pouvoirs publics
14:31quand on est magistrat,
14:32policier
14:33et qu'on voit bien
14:34ce qui se passe sur le terrain
14:35comme les maires,
14:36comme je le suis,
14:37le voient.
14:37Il n'y a rien de pire dans le monde
14:39que de ne pas nommer
14:40les choses celles qu'elles sont.
14:41Et au ministère de la Justice,
14:42de temps en temps,
14:43les mots ne correspondent pas
14:44à la réalité.
14:45Les gens sont à l'isolement en prison
14:46et en fait,
14:46ils ne sont pas isolés.
14:47Les gens sont condamnés
14:51si j'ai un but au ministère de la Justice,
14:53c'est que les mots
14:53correspondent aux choses.
14:55Je traduis,
14:56ça veut dire arrêter le laxisme
14:57depuis plusieurs années ?
14:58Je ne dirais pas.
14:59C'est un mot un peu facile,
15:01c'est votre interprétation.
15:02Vous avez démarré l'entretien
15:03en disant ce mot laxisme.
15:05Parce qu'il y avait
15:05dans les prisons françaises
15:06des habitudes
15:07comme les massages
15:08ou les tablettes numériques
15:09qui n'étaient pas dignes
15:10et que j'ai arrêtées.
15:11Mais je pense que
15:12ce qui nous manque
15:13parfois,
15:13c'est le bon sens.
15:14Moi, j'ai un de province,
15:16j'ai du bon sens
15:17et ça me manque parfois
15:18de manière générale
15:19politique.
15:20J'applique le bon sens
15:21au ministère de la Justice.
15:23Le bon sens au ministère
15:24de la Justice,
15:25c'est de faire
15:26que lorsqu'il y a
15:27des gens en prison,
15:28ils ne puissent plus
15:28continuer leur trafic.
15:29Ça paraît simple,
15:30mais c'est essentiel
15:31pour la République.
15:32Et les magistrats marseillais
15:33ont eu raison
15:34de nous interpeller.
15:35Je suis arrivé
15:35le 23 décembre
15:36à la chancellerie.
15:38Et dès le 24 décembre,
15:39au moment où j'ai pris
15:40mes fonctions,
15:40j'ai dit que
15:40les prisons françaises
15:42étaient ma priorité.
15:43C'est très important
15:44parce que ce qui se passe
15:45dans les prisons françaises,
15:46c'est une partie
15:46de notre sécurité de demain.
15:48Et c'est le miroir
15:49de notre société.
15:50C'est vrai pour le terrorisme.
15:51Nous avons des gens
15:52qui sortent de prison
15:53et qui ont été condamnés
15:54pour terrorisme.
15:55C'est vrai pour la délinquance
15:56et c'est vrai aussi
15:57pour la réinsertion.
15:58Aujourd'hui,
15:5870% des détenus
15:59récidivent.
16:01Donc une partie
16:02de la délinquance
16:02se passe en prison.
16:03On gère mal,
16:04nos prisons.
16:04Donc il faut revoir
16:05tout de la z.
16:07Et c'est ce que je fais.
16:07Vous avez un plan.
16:08Gérald Darmanin,
16:09vous dites que vous êtes
16:09aussi le ministre du bon sens.
16:11Je vais vous poser une question
16:12et vous me direz
16:12si cette décision
16:13est une décision
16:14de bon sens
16:15parce qu'on pourrait se poser
16:16à la question
16:16qu'est-ce qui s'est passé
16:17depuis l'attaque terrible
16:18du fourgon d'Incarville
16:19et la mort
16:19de deux agents pénitentiaires
16:21alors qu'on a appris
16:22qu'une détenue radicalisée
16:23a été transportée
16:24de la maison d'arrêt
16:24de Strasbourg
16:25jusqu'à Paris
16:26pour se rendre
16:26dans un centre
16:27d'imagerie médicale.
16:29Une détenue radicalisée
16:30donc je suppose
16:30dangereuse.
16:32Une décision pour le moins
16:32qui interroge quand même
16:33sur la sécurité
16:34des agents pénitentiaires.
16:36Sont-ils contraints
16:37d'accompagner
16:39une telle détenue
16:40pour des soins ?
16:43Alors oui
16:43oui quand on est détenu
16:45on doit le soigner
16:46quelle que soit
16:46c'est la dignité
16:47d'une personne humaine
16:48on ne peut pas laisser
16:48des gens qui ne soient pas soignés
16:49c'est les médecins
16:50qui demandent ce genre
16:51de prescription.
16:52La sécurité était-elle
16:52au rendez-vous ?
16:53Mais la difficulté
16:54c'est pas celle-là
16:55la difficulté c'est
16:55il faut faire dans les prisons
16:57des lieux de soins
16:58par exemple
16:59aujourd'hui
17:00une grande partie
17:01des extractions judiciaires
17:02des extractions faites
17:04par les agents
17:05c'est-à-dire les agents
17:05qui accompagnent
17:06des personnes détenues
17:07le font parce que
17:09le médecin
17:09il faut aller voir
17:09le médecin
17:10à l'hôpital du coin
17:10il faut faire venir
17:11le médecin dans la prison
17:13ça évite de faire la sortie
17:14par exemple
17:16il y a aujourd'hui
17:17des dialyses
17:18qui sont demandées
17:19par les détenus
17:19on a fait comme
17:20on le fait aujourd'hui
17:21dans certains centres pénitentiaires
17:22des dialyses
17:23à l'intérieur
17:24des centres de détention
17:25donc on peut soigner les gens
17:26parce qu'on est quand même
17:27une démocratie
17:28on n'est pas chez les barbares
17:30mais en même temps
17:31on n'est pas obligé
17:32on n'est pas obligé
17:33de mal organiser l'administration
17:34Ceux qui ont organisé
17:35l'évasion de Mohamed Damral
17:37l'ont fait avec Barbary
17:38et justement
17:38est-ce que vous pouvez
17:39affirmer ce matin
17:40que ça ne se reproduira pas
17:41Mais on n'est pas
17:42justement je fais tout
17:42pour que ça ne se reproduise pas
17:43c'est pour ça qu'on fait
17:44les régimes carcérales
17:45et les présents de sécurité
17:46mais on n'est pas de camp
17:47La République
17:48c'est pas un camp
17:49et les méchants
17:51un autre camp
17:51c'est pas comme ça
17:52que ça se passe
17:52il n'y a qu'un seul camp
17:52c'est celui de la République
17:53et donc on gagne
17:55Il y a une contre-société
17:56il y a des contre-lois
17:57Il y a une contre-autorité
17:58Mais cette contre-société
17:59n'est pas l'équivalent
17:59de la nôtre
18:00Je disais toujours aux policiers
18:02il n'y a pas d'un côté
18:03les bleus
18:03et de l'autre
18:04les délinquants
18:04Pourtant ils imposent
18:05leur loi
18:06ils grignotent
18:07avec une conquête
18:08du territoire
18:09organisée, réfléchie
18:10et consciente
18:10Regardez ce qui se passe
18:12en ce moment
18:13c'est très intéressant
18:13l'État reprend la main
18:14c'est très difficile
18:15Vous l'affirmez ce matin ?
18:16Bien évidemment
18:17que l'État reprend la main
18:18Il y a quelques semaines encore
18:19le ministre de l'Intérieur
18:20évoquait que la possibilité
18:21le risque qu'on a
18:22il va à un narco-État
18:23Mais c'est son travail
18:24de l'éviter
18:25On n'est pas commentateur
18:27Bruno Retailleau
18:28tous les jours
18:29il se motive
18:29pour l'éviter
18:30comme je le fais
18:31c'est pour ça que je fais
18:32de la politique
18:32sinon je ferais autre chose
18:33je ferais du commentaire
18:34j'irais travailler dans le privé
18:35et j'arrêterais en disant
18:37c'est foutu
18:37c'est pas ce qu'on fait
18:38si tous les matins
18:39on se lève
18:39si on se met en danger
18:40soi-même
18:40si on prend ce genre de décision
18:42c'est parce qu'on lutte
18:43évidemment que c'est difficile
18:44c'est ça
18:45je pense que Bruno Retailleau
18:46depuis qu'il est au gouvernement
18:46il voit que c'est difficile
18:48il le fait bien
18:49mais il voit que c'est difficile
18:50donc aujourd'hui
18:51notre travail
18:51les Français doivent savoir
18:52que ce que nous disons
18:53nous le faisons avec bon sens
18:55le pire pour les Français
18:56ce seraient des gens qui disent
18:57c'est un sentiment d'insécurité
18:58c'est pas très grave
18:59tiens, qui l'avait dit ?
19:01qui l'avait dit ?
19:02il y a beaucoup de gens
19:03il y a beaucoup de gens
19:03qui le disent
19:04c'était un ancien ministre
19:05quand même de la justice
19:06le sentiment
19:07j'ai jamais été pour ce mot
19:09vous avez été en binôme avec lui
19:10c'est pour ça que vous avez un terrain
19:11on avait des désaccords
19:11mais je ne suis pas
19:13mon prédécesseur
19:13je vous pose simplement une question
19:15vous l'aurez constaté
19:16vous êtes solidaire
19:16de différents gouvernements
19:17c'est-à-dire qu'aujourd'hui
19:18tout change
19:19alors que vous étiez
19:20participé à une équipe
19:22j'ai toujours été très clair
19:23comme ministre
19:23et comme bien même
19:24ce serait un sentiment
19:24c'est très important
19:25les sentiments
19:26l'amour, la haine, la jalousie
19:28vous pensez que l'insécurité
19:29est un sentiment ?
19:30non, je dis que
19:30comme bien même ce serait un
19:31c'est très important
19:32de le prendre au sérieux
19:33il ne faut pas mépriser
19:34les sentiments
19:34si les gens ont le sentiment
19:36d'avoir peur
19:37il faut les protéger
19:38il ne faut pas
19:39de notre bureau parisien
19:40leur dire
19:40mais non, mais ce n'est pas grave
19:41donc ce qui est très important
19:43c'est que les gens voient
19:44que la fermeté
19:46est au rendez-vous
19:46et le bon sens
19:47est au rendez-vous
19:47et vous savez
19:48pendant 4 ans et demi
19:49au ministère de l'Intérieur
19:49j'ai soutenu des policiers
19:50et des gendarmes
19:50qui quand je suis arrivé
19:51ont jeté leur menotte
19:53faisaient grève
19:544 ans et demi après
19:55je pense qu'on a pu constater
19:56qu'au ministère de l'Intérieur
19:57on a réussi à faire
19:58les Jeux Olympiques
19:58dont on nous promettait
19:59la fin du monde en France
20:01avec une sécurité
20:02quasi parfaite
20:03pourquoi ?
20:03parce qu'on les a soutenus
20:04on a recrutés
20:05on a soutenu
20:06les agents publics
20:07au moment où c'était
20:08très difficile pour eux
20:09et bien aujourd'hui
20:10au ministère de la Justice
20:11ils sont dans le même
20:12moment difficile
20:14qui est le doute
20:15est-ce que la République
20:16va gagner ou ne va pas gagner
20:17est-ce qu'on va laisser faire
20:18ou est-ce qu'on va arrêter
20:19le laisser faire ?
20:20on va arrêter le laisser faire
20:21c'est pour ça
20:22que c'est un moment de tension
20:23il y a toujours un moment de tension
20:24quand vous remettez de l'autorité
20:25quelque part
20:25chacun le sait
20:26les profs le savent
20:27les flics le savent
20:28et bien nous c'est ce que nous faisons
20:30on remet de l'autorité
20:31dans les prisons
20:31On va poursuivre notre entretien
20:33sur CNews et Europe
20:34encore une question
20:35sur les prisons
20:35Gérald Darmanin
20:36puisque là encore
20:37vous mettez en avant le bon sens
20:38vous souhaitez la construction
20:39de 3000 places de prison
20:40préfabriquées
20:40des prisons modulaires
20:42quand on voit le niveau
20:43de violences
20:43de ces criminels
20:44on se demande
20:45si véritablement
20:45ces prisons seront
20:46à la hauteur
20:47de ce que vous décrivez
20:48mais est-ce que vous dites
20:50ce matin
20:50peut-être qu'avant de construire
20:51ces places de prison
20:52il faudrait d'abord expulser
20:53les détenus étrangers
20:54pour libérer ces places ?
20:55Bien sûr
20:56et c'est ce qu'on commence à faire
20:57quand je suis arrivé
20:58au ministère de la justice
20:58C'est un début timide
20:59en reconnaissance
20:59Ça n'existait pas
21:00je suis arrivé au ministère de la justice
21:01on ne savait même pas
21:02quel était le nombre
21:03de nationalités étrangères
21:04dans les prisons
21:05j'ai mis un mois et demi
21:06à avoir les chiffres
21:07et puis assez rapidement
21:08quand je les ai eus
21:09Vous pouvez nous les rappeler
21:1025%
21:11il y a 82 000 détenus
21:12il y a un quart de ces détenus
21:14qui sont étrangers
21:14Ce ferait donc quand même
21:16des places libérées conséquentes ?
21:17Oui
21:17alors ce n'est pas aussi automatique
21:19que ça d'abord
21:19parce qu'il y a des gens
21:19qui sont en détention provisoire
21:20et qui attendent d'être condamnés
21:22et ceux-là
21:22on ne va pas les expulser
21:23avant de les condamner
21:24et puis il y a des gens
21:25qui veulent que leur
21:26la personne qui leur a fait
21:30quelque chose de très mal
21:31quelqu'un qui aura été violé
21:32ne veut pas qu'on envoie
21:34très rapidement la personne
21:35dans son pays d'origine
21:35elle veut que le violeur
21:37reste dans la prison française
21:38pour être certain
21:39qu'elle passe sa condamnation
21:40donc ce n'est pas aussi simple que ça
21:41mais il y a plein de gens
21:42qui méritent en effet
21:43de faire leur peine de prison ailleurs
21:45tous ceux qui s'en prennent au bien
21:46tous ceux qui s'en prennent à l'État
21:47tous ceux qui font des escroqueries
21:49des points de deal
21:49évidemment
21:49ils n'ont rien à faire en France
21:50Donc ça commence ?
21:51Vous y arrivez ?
21:52Il y a un quart des détenus
21:53qui sont étrangers
21:54et dans ce quart de détenus
21:55il y en a un tiers
21:55qui sont européens
21:56et deux tiers
21:57qui ne sont pas européens
21:57donc oui notre travail
21:58c'est de pouvoir expulser ces personnes
22:01Deux tiers qui ne sont pas européens
22:03beaucoup j'imagine
22:04ou certains du Maghreb
22:05Algérie
22:06Oui Maghreb
22:07très important en effet
22:09mais c'est aussi le cas
22:10d'Asie du Sud-Est
22:11c'est aussi le cas d'Amérique du Sud
22:11mais essentiellement Maghreb
22:13et par exemple
22:14il y a deux jours
22:15j'ai reçu mon collègue roumain
22:17parce qu'on a par exemple
22:18un millier de détenus roumains
22:20dans nos prisons
22:21voilà le but
22:22c'est que les roumains
22:23ils plurgent leur peine en Roumanie
22:25Et la question se concerne davantage
22:26en ce moment
22:27avec ce qui se passe
22:27évidemment de l'autre côté
22:28de la Méditerranée
22:29sur l'Algérie
22:30est-ce que vous arrivez
22:31justement à expulser des détenus
22:33ou en tous les cas
22:33à transférer des détenus algériens
22:34et je voudrais vous interroger
22:36Gérald Darmanin
22:36sur ces news européens
22:37sur ce qui s'est passé hier
22:38la France a donc réagi
22:39après l'expulsion
22:40de 12 agents français d'Algérie
22:41notre pays a répliqué
22:42la réciprocité en réalité
22:44et l'Elysée a rappelé
22:45l'ambassade de France
22:46l'ambassadeur de France
22:47pour des consultations
22:48Paris accuse Alger
22:50de prendre la responsabilité
22:51de cette dégradation
22:52est-ce que vous dites
22:53ce matin
22:54il était temps ?
22:57Pourquoi vous réfléchissez
22:59avant de répondre ?
23:00C'est une précaution ?
23:01Parce qu'il y a 4 ans
23:02lorsque j'avais proposé
23:04de diminuer les visas
23:05de 50%
23:06beaucoup de gens disaient
23:07que c'était excessif
23:09Pardonnez-moi
23:11c'était excessif
23:13parce que vous visiez
23:13tout le monde
23:14que ce n'était pas ciblé
23:14c'est pour ça que...
23:15Oui c'était excessif
23:16c'était une mesure excessive
23:17on ne parlait pas encore
23:18à l'époque
23:18de repos gradués
23:19pourtant nous avions obtenu
23:20des résultats
23:21puisque je rappelle
23:21qu'on était passé
23:22de 10% à l'époque
23:23de QTF appliqué
23:24à 40%
23:25nous expulsions
23:2640% des Algériens
23:27c'était pas 100%
23:28c'est vrai
23:29mais nous avions obtenu
23:30un peu plus
23:30est-ce que le ministre
23:31de l'Intérieur
23:32Bruno Rottelu
23:32a eu raison
23:33de faire ce rapport
23:33de force ?
23:34Oui
23:34je l'ai toujours soutenu
23:35et je le soutiendrai toujours
23:36Donc sa méthode
23:37a été la bonne
23:37depuis le départ ?
23:39Mais la méthode
23:40c'est que 100%
23:40des EQTF
23:41soient appliqués
23:41en Algérie
23:42Nous en sommes très loin
23:42est-ce que la méthode
23:43du bras de fer
23:44était la bonne méthode ?
23:44Mais ce qui est sûr
23:45c'est que c'est compliqué
23:46et quand c'est compliqué
23:47il faut être opiniote
23:49Ma question c'est
23:49est-ce que la méthode
23:50du bras de fer
23:51a été
23:52ou aurait été la bonne
23:52depuis le début ?
23:53Je vous ai dit
23:54que le ministre de l'Intérieur
23:55avait raison
23:55Je partage
23:57la conviction
23:58les motivations
23:59la détermination
24:00de Bruno Rottelu
24:01Il faut savoir juste
24:02que ce bras de fer
24:03va durer longtemps
24:04parce que
24:05les Etats
24:06ils n'ont pas d'âme
24:07ils n'ont que des intérêts
24:08et qu'on voit bien
24:09que le régime algérien
24:10avec lequel il faut discuter
24:11l'Algérie
24:12c'est un immense pays
24:13c'est le plus grand pays d'Afrique
24:14c'est un pays
24:15qui combat aussi l'islamisme
24:16et c'est un pays
24:17qui a des frontières
24:18qui sont très importantes
24:19pour nous
24:20notamment des frontières
24:21sahélo-sahéliennes
24:22ou libyennes
24:22mais c'est un pays
24:23qui comprend en effet
24:24une forme très importante
24:26de rapport de force
24:26On peut encore discuter
24:27dans une telle situation ?
24:29Je pense que le président
24:30de l'Arabrique
24:30a eu raison de rappeler
24:31l'ambassadeur
24:31je pense que nous aurions
24:32raison de dénoncer
24:33les accords
24:34qui permettent
24:35au passeport diplomatique
24:36de venir parmiers
24:37sur le sol national
24:38et je pense qu'il faut accepter
24:39mais ça je pense que
24:40les gens doivent le comprendre aussi
24:41que ce rapport de force
24:43il doit se faire sur le long terme
24:43ce ne sera pas en quelques jours
24:45en quelques semaines
24:45qu'on va régler la question
24:46du rapport de force algérien
24:48Ce que les auditeurs
24:48ne comprennent pas
24:49c'est que la liste
24:50des 60 OQTF
24:51le plus dangereux
24:51ne soit pas reprise
24:52c'est qu'un écrivain franco-algérien
24:54soit encore détenu
24:55c'est que la France
24:55s'est mis des mois
24:56avant de réagir
24:57Je ne suis ministre
24:58des Affaires étrangères
24:59ministre de l'Intérieur
25:00mais solidaire
25:00d'un gouvernement
25:01Oui mais ce que je peux vous dire
25:02c'est que lorsque j'étais
25:03en responsabilité
25:04le rapport de force
25:05qu'on a mis en place
25:06a obtenu au bout de deux ans
25:0840% d'expulsion
25:10Alors pourquoi nous ne l'avons pas fait ?
25:11Est-ce qu'il y a une crainte ?
25:11Je vous pose action directement
25:12Est-ce qu'il y a une crainte
25:13d'une réaction
25:14de la diaspora algérienne ?
25:15Non je ne le crois pas
25:16mais je pense qu'il y a d'autres
25:17Le président n'a pas cette crainte ?
25:18Non je ne le crois pas
25:19pour bien connaître le président
25:20mais il y a d'autres raisons d'État
25:21Par exemple
25:22vous savez très bien
25:23que l'Algérie nous donne
25:24des informations
25:25à la DGSI
25:26et à la DGSE
25:26pour lutter contre des attentats
25:28Par exemple
25:28il y a des intérêts économiques
25:30ce sont entreprises françaises
25:31qui font le port d'Alger
25:32Par exemple
25:33parce que nous avons besoin aussi
25:34du grand pays
25:34qu'est l'Algérie
25:35pour lutter contre
25:36d'autres mouvements migratoires
25:37qui viennent du Sahel
25:38Quelle situation paradoxale
25:40quand même là
25:40évidemment avec l'Algérie
25:41qui est un grand pays
25:45UTF ressortissant algérien
25:47qui a frappé à Mulhouse
25:48et que nous n'arrivons pas
25:48à expulser
25:49Mais on ne peut pas
25:50ne pas voir non plus
25:50que l'Algérie a connu
25:52plus de 200 000 morts
25:53du fait de l'islamisme radical
25:54Evidemment
25:55c'était la période noire
25:56C'est ce que dénonçait
25:58Boalem Sansal
25:59en disant que ça pourrait arriver
26:00dit-il
26:00avec précaution
26:01Et que l'Algérie
26:02a aussi travaillé beaucoup
26:03avec nous
26:04contre l'islamisme radical
26:05et quand j'ai été mise à l'intérieur
26:06l'Algérie nous a aussi
26:07donné des informations
26:08pour déjouer des attentats
26:09Vous permettez une question
26:10plus personnelle
26:11sur ce sujet
26:11sur votre parcours
26:12ça n'a pas échappé
26:14au grand public
26:15Vous êtes aussi petit-fils
26:15d'un tirailleur algérien
26:17engagé dans l'armée française
26:18Evidemment
26:19Je me suis toujours demandé
26:20comment quelqu'un comme vous
26:21avec quand même
26:22des origines partagées
26:24et qui cohabitent
26:25très bien
26:25me semble-t-il
26:26voit cette relation
26:28qui se dégrade
26:30entre Paris et Alger
26:31Moi j'ai des origines partagées
26:32mais j'ai une seule identité
26:33je suis profondément français
26:35culturellement
26:36totalement assimilé
26:37Mais est-ce que le français
26:37que vous êtes dit
26:38qu'il faut tourner la page
26:39de la rente mémorielle ?
26:40Bruno Rotaio parle
26:41d'obsession mémorielle
26:42Oui mais je pense
26:42que de manière générale
26:43le passé est le passé
26:45la France n'a pas
26:46à s'en excuser
26:47on peut comprendre
26:48que des pays
26:49soient touchés
26:49par ce passé
26:50mais ce qui est important
26:51quand on fait de la politique
26:52moi j'ai 40 ans
26:53c'est l'avenir
26:53et de manière générale
26:55notamment en Algérie
26:56l'idée qu'on reparle
26:58sans cesse
26:59de ce qui s'est passé
26:59auparavant
27:00empêche
27:02l'avenir
27:02de voir
27:04les horizons nouveaux
27:06et la jeunesse algérienne
27:08elle ne pense pas comme ça
27:08donc il faut aussi
27:10que les dirigeants français
27:11ne pensent pas comme ça
27:12mais ce qui est certain
27:13c'est que nous avons
27:13avec le régime algérien
27:14des différences profondes
27:16et nous sommes un problème
27:17de politique intérieure
27:17parfois pour l'Algérie
27:18et c'est ce qui ne va pas
27:20c'est pour ça
27:20que vous posez la question
27:21de la diaspora algérienne
27:22il y a donc un lien
27:25entre politique étrangère
27:25et politique intérieure
27:26moi je distingue
27:27soit les gens sont algériens
27:27soit les gens sont français
27:28s'ils sont français
27:30je les considère comme des français
27:31ils ont des origines
27:32ils ont des habitudes
27:33mais ce sont des français
27:34et donc je ne leur demande pas
27:35d'avoir un lien
27:37avec leur état
27:38mais est-ce que le régime algérien
27:38les considère ainsi ?
27:39mais en tout cas
27:40ils doivent les considérer ainsi
27:41c'est ça la souveraineté d'un pays
27:42c'est de ne pas considérer
27:43qu'il y a des gens
27:44qui sont éternellement
27:45vos subordonnés
27:47pourquoi cette situation
27:49est très grave aujourd'hui
27:50dans l'Algérie
27:50parce que l'Algérie
27:51aurait organisé
27:52sur le sol national
27:53une tentative d'enlèvement
27:55pour un opposant politique
27:56ça c'est
27:57c'est
27:58c'est une
27:58c'est pas une façon de faire
28:00ils pensent que la justice
28:00est télécommandée
28:01et que la mise en examen
28:02de cette personne
28:04a été
28:05une réponse
28:06finalement
28:06à l'emprisonnement
28:07de Boalem Sansal
28:08que répond le ministre
28:09c'est peut-être le moment
28:10aussi évidemment
28:11mais les dirigeants algériens
28:12connaissent extrêmement bien
28:14la France
28:15ils savent très bien
28:16que nous ne commandons
28:17ni la presse
28:18ni la justice
28:19et c'est nerveux
28:19parce que nous sommes
28:20une démocratie
28:20ils le savent très bien
28:21après il y a des jeux politiques
28:23qui sont désastreux
28:25pour nos deux pays
28:26et pour le monde
28:26mais la France a raison
28:29de mettre un point d'arrêt
28:30de rappeler son ambassadeur
28:31j'espère demain
28:32qu'elle dénoncera les accords
28:33ce qui n'empêche pas
28:34les accords de
28:34d'abord l'accord de 94
28:37et puis ensuite
28:38effectivement l'accord de 68
28:39et puis le jour
28:41où on regardera l'avenir
28:42on arrêtera
28:42à regarder le passé
28:43on sera respecté comme état
28:44comme l'état français
28:45doit être respecté
28:45il faudra évidemment
28:46parler au grand pays
28:48qui est l'Algérie
28:48et au grand peuple
28:49que sont les Algériens
28:50mais aujourd'hui
28:51manifestement
28:52ne sont pas capables
28:53d'avoir une relation
28:54d'égal à égal
28:55regardons l'avenir
28:56merci Gérald Darmanin
28:57c'était votre grande interview
28:58je vous remercie
28:59je vous dis à bientôt
28:59merci à vous

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