• la semaine dernière
Le président du groupe La Droite républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Laurent Wauquiez, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Vous êtes évidemment député de la Haute-Loire, président des députés LR à l'Assemblée Nationale.
00:09Laurent Wauquiez, avant d'aborder les questions brûlantes d'actualité,
00:12je voulais vous faire réagir aux menaces de mort qui visent l'élu et l'ancienne porte-parole du gouvernement, Priska Thévenot.
00:18Des menaces qui visent également ses enfants, elle a témoigné ce matin sur CNews au micro de Romain Desarbres.
00:24Ce sont des menaces qui se sont amplifiées depuis son voyage en Israël, aux côtés de Gabriel Attal.
00:29Priska Thévenot dénonce et vise les méthodes de la France insoumise, et en particulier Rima Hassan,
00:35qui a littéralement lâché une meute à ses trousses. Comment vous réagissez ce matin ?
00:40Inadmissible. Inadmissible et malheureusement tellement prévisible.
00:45On a une explosion de l'antisémitisme dans notre pays.
00:48Ce n'est même plus de l'antisémitisme, c'est globalement un discours sur la haine des Juifs,
00:52qui est alimenté par la France insoumise.
00:55La France insoumise a une immense responsabilité.
00:58Je considère que c'est le premier danger aujourd'hui pour la République.
01:01On a encore vu ce week-end l'attitude incroyable de morgue de Jean-Luc Mélenchon,
01:06qui n'accepte même pas de présenter ses excuses sur cette affiche indigne qui reprend les codes du nazisme
01:13avec laquelle il s'est attaqué à Cyril Hanouna.
01:16Il faut que tous les Français ouvrent les yeux.
01:18Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise est la première menace aujourd'hui pour la République.
01:23Mais nous sommes d'accord que la bataille doit se faire dans les urnes.
01:25Beaucoup avaient parlé de pouvoir interdire le déchoir de sa nationalité.
01:30On parlait également de son mandat européen concernant Rima Hassan.
01:33Est-ce que pour vous c'est électoralement ou la bataille des idées qui doit l'emporter ?
01:37Je considère qu'il y a d'une part la bataille des idées,
01:40mais il y a aussi une certaine complaisance dans toute une partie de l'univers médiatique et politique.
01:44Quand ça vient de la France insoumise, tout va bien.
01:48Quand ça vient de la droite, c'est immédiatement catastrophique.
01:51Moi, je n'ai jamais appelé à voter pour la France insoumise.
01:54Je n'ai jamais fait de petits accords électoraux avec la France insoumise.
01:56Et vous visez à l'inverse ?
01:58Non, ce que je veux dire par là, c'est que tout ce qui a été nourri à une certaine époque du front républicain est catastrophique.
02:05Et donc, il ne faut pas se tromper.
02:07Dans mon combat pour refonder une parole de la droite,
02:10je veux que les Républicains soient le premier rempart par rapport à la France insoumise.
02:14C'est aujourd'hui le premier danger en France.
02:17Ils le montrent sur l'antisémitisme,
02:19ils le montrent aussi quand ils traitent régulièrement des gendarmes et des policiers de criminels.
02:24Ils l'ont montré quand ils ont voulu faire sauter l'apologie de terrorisme.
02:28Aujourd'hui, il ne faut pas se tromper.
02:30La menace, c'est Mélenchon.
02:32Dans l'actualité, Laurent Wauquiez, le Premier ministre,
02:34a voulu siffler hier la fin de la partie sur le voile dans le sport,
02:37en convoquant ses ministres.
02:39Au final, aucun signe religieux ostentatoire dans les compétitions sportives.
02:42C'est la ligne du Premier ministre.
02:44Est-ce que ça veut dire que la polémique est close ?
02:47Fermez le banc, peut passer autre chose ?
02:49Pas du tout.
02:50Pourquoi ?
02:51Et je vais vous expliquer pourquoi, parce qu'il y a pour moi deux sujets
02:55sur lesquels il faut qu'on sorte des faux semblants.
02:58Le premier, d'abord, vous l'avez très bien dit.
03:01On parle donc des compétitions sportives, et que ça.
03:05Le reste, pas de problème.
03:07Donc on va uniquement faire une régulation sur les compétitions sportives,
03:11mais le reste, la pratique des clubs, les entraînements,
03:16ce qui est en réalité l'essentiel de la vie de nos terrains de sport.
03:20Là, on ne va rien faire.
03:22Moi, je ne suis pas d'accord avec ça.
03:24Parce que, d'abord, quand vous prenez votre carte dans un club,
03:28il est affilié à une fédération sportive, la plupart du temps.
03:32C'est une délégation de service public.
03:34Pour moi, service public, c'est la République.
03:37La République, c'est la laïcité.
03:39Les opinions religieuses restent au vestiaire.
03:41Et donc, le premier point qui me gêne beaucoup dans ce débat,
03:45c'est que, comme d'habitude, on ne traite que la pointe de l'iceberg.
03:49On fait semblant d'être durs en ne traitant que les compétitions sportives,
03:52et on va laisser les frères musulmans continuer à utiliser le reste du temps
03:56nos terrains de sport, nos gymnases, pour faire du proselytisme.
04:00Donc, derrière cette, selon vous, apparente fermeté du gouvernement,
04:03en tout cas du Premier ministre, au contraire, c'est encore le déni ?
04:07Moi, ce que je souhaite, c'est qu'on aille plus loin.
04:09Et c'est là-dessus qu'on va travailler avec les députés de la droite républicaine.
04:13C'est que, non seulement, il y ait l'interdiction pendant les compétitions sportives,
04:17mais qu'il y ait l'interdiction dans toute la vie sportive de clubs affiliés à des fédérations.
04:22Ça, c'est la première chose.
04:23Ça, c'est votre volonté, c'est sur quoi vous allez travailler.
04:26Hier, à votre place, Laurent Wauquiez, à la grande interview de l'ancien Premier ministre,
04:29Edouard Philippe, il a répondu longuement, d'abord à la question,
04:32pour savoir s'il fallait interdire le voile ou pas dans les instances sportives.
04:35Il affirme que ce serait contraire au principe de laïcité.
04:38Ça vous fait sourire, pourquoi ?
04:40Parce que je l'ai écouté, et je vais le dire simplement, je suis en total désaccord avec ça.
04:47Vous savez, je me suis beaucoup investi depuis très longtemps sur ces questions.
04:52J'ai fait partie de ceux qui ont travaillé avec la commission de Bernard Stasi,
04:56qui a permis d'interdire le port du voile à l'école, au collège, au lycée.
05:00Quand j'ai été en conflit contre le maire de Grenoble,
05:04qui voulait mettre en place le burkini dans les piscines municipales,
05:07j'ai supprimé toutes les aides de ma région, la région Vendronalpe, à la mairie de Grenoble.
05:11Ce sont des sujets où je considère que la moindre compromission,
05:15la moindre lâcheté, aboutit à ce que, petit à petit, on se fait grignoter.
05:19Edouard Philippe a fait preuve de lâcheté, de complaisance, pour vous, hier ?
05:23En tout cas, ces propos, pour moi, sont incompréhensibles,
05:25parce que la laïcité ne se négocie pas.
05:27Ce qui se passe, en fait, et c'est tout le travail de l'antrisme
05:30qui est pratiqué par l'islamisme intégriste,
05:33c'est qu'ils essaient de grignoter pas à pas.
05:35Pourquoi est-ce que je veux qu'on soit très ferme, tout de suite,
05:38et que ce ne soit pas uniquement les compétitions sportives,
05:40mais tout ce qui est la vie sportive de nos clubs ?
05:43Parce qu'en fait, on commence par grignoter une étape,
05:45et puis après, on prend la suivante.
05:47Et c'est comme ça, petit à petit, qu'on a perdu l'assimilation et la République.
05:50Mais alors, jusqu'où voulez-vous aller ?
05:51Par exemple, le Rassemblement national est toujours...
05:54Enfin, c'était une proposition, il y a quelques années déjà,
05:57pour l'interdiction du vol dans tout l'espace public.
05:59Si vous parlez de grignotage dans ce cas-là, où peut-il s'arrêter ?
06:02D'abord, comme vous le savez, comme parfois,
06:05c'est une proposition sur laquelle le Rassemblement national est revenu
06:07et qu'il ne porte plus aujourd'hui.
06:09Moi, mon repère, il est très simple.
06:12Quand c'est dans le cadre des services publics,
06:14quand c'est dans le cadre de la République, c'est la laïcité.
06:16Un club de sport affilié à une fédération,
06:19en fait, c'est une délégation de services publics.
06:21Mais si vous me permettez, il y a un deuxième sujet.
06:24On a donc eu, là, au cours des quatre derniers jours,
06:27toute cette polémique.
06:29On pourrait s'attendre à ce que ce soit...
06:31Parce que le gouvernement, de François Bayrou,
06:33s'apprête à prendre des décisions.
06:35Parce qu'il y aurait des actes.
06:37Mais il n'y a rien.
06:39Et ce qui est très important qu'on comprenne,
06:41c'est qu'en fait, il n'y a aucune décision qui est prévue.
06:43Parce que la loi qui est passée au Sénat
06:46n'a absolument pas été inscrite par le gouvernement
06:49à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
06:51Et donc, on est en train d'assister
06:53à ce que moi, j'essaye de combattre,
06:55c'est-à-dire cette comédie
06:57de ce qu'est en ce moment la politique,
06:59beaucoup avec le gouvernement de François Bayrou,
07:01où on a des débats,
07:03mais à l'arrivée, il n'y a rien.
07:05Il n'y a pas d'actes, il n'y a pas de résultats.
07:07Me semble-t-il que c'est la première fois
07:09que votre ton est aussi dur par rapport au gouvernement
07:11de François Bayrou, dans lequel, quand même,
07:13le ministre de l'Intérieur, en première ligne,
07:15sur ces sujets, n'est autre que Bruno Retailleau.
07:17C'est une comédie de tous, bien entendu.
07:19Non, ce que je dis, c'est que François Bayrou
07:21est en train de nourrir un système
07:23dans lequel, globalement, on est en train de s'enfermer.
07:25On a des polémiques,
07:27mais les Français constatent qu'il n'y a rien qui change.
07:29Et on a l'exemple typique
07:31avec cette affaire du voile.
07:33Si jamais c'était parce que le débat est inscrit
07:35à l'Assemblée nationale, que la loi s'apprête à être votée,
07:37très bien, mais là, il n'y a rien.
07:39Et donc, c'est ma deuxième bataille.
07:41La première, c'est qu'on interdise
07:43et les compétitions sportives et la pratique sportive,
07:45et la deuxième, c'est que le gouvernement
07:47inscrive ce texte de loi, l'ordre du jour,
07:49de l'Assemblée nationale.
07:51J'entends ce que vous dites, et est-ce que vous dites
07:53qu'il y a des liens à chaque fois sur différents sujets,
07:55parce que là, les dissensions se multiplient,
07:57y compris sur l'attitude qu'il faut avoir
07:59Laurent Wauquiez vis-à-vis du régime algérien.
08:01Le ministre...
08:03Si vous me permettez, Mme Mabrouk,
08:05parce que je voudrais prendre une deuxième illustration.
08:07On va évidemment revenir, si vous le souhaitez, sur l'Algérie.
08:09Mais pour moi, la deuxième illustration,
08:11vous vous souvenez quand le Premier ministre
08:13avait parlé de submersion migratoire ?
08:15Ces mots avaient été forts.
08:17On était plutôt, d'ailleurs, satisfait de voir
08:19François Bayrou...
08:21François Bayrou avoir cette lucidité.
08:23Et vous dites qu'il n'y a rien derrière ?
08:25Pas de grande loi immigration ?
08:27C'est qu'il n'y a absolument aucun texte
08:29inscrit par le gouvernement
08:31pendant tout le semestre qui est devant nous
08:33sur les sujets migratoires.
08:35Le seul texte qui a été inscrit,
08:37c'est celui qu'a porté les députés de la droite républicaine
08:39pour limiter le droit du sol à Mayotte.
08:41La question vient naturellement.
08:43On va parler dans quelques instants de l'attitude face au régime algérien.
08:45Mais alors, sur tous ces sujets,
08:47que faites-vous encore, puisque cela vous lie au gouvernement ?
08:49Comme vous le savez,
08:51je n'ai pas fait le choix d'entre-gouvernements.
08:53Les LR, ils sont.
08:55Vous êtes le patron des députés LR à l'Assemblée.
08:57Comme vous le savez, ma parole est libre.
08:59Donc vous allez me répondre librement ce matin
09:01à la question.
09:03Et j'ai été très clair dès le début.
09:05Notre soutien à François Bayrou
09:07ne peut être qu'un soutien exigeant
09:09et texte par texte. Dans cette exigence,
09:11il y a pour moi le fait
09:13d'inscrire dans le semestre qui vient
09:15un texte sur l'immigration rapidement.
09:17Sinon, on ne va pas se donner
09:19les moyens d'agir face à l'immigration.
09:21C'est aussi clair que ça.
09:23C'est quand même un ultimatum.
09:25Il n'y a que des ultimatums.
09:27Sur l'attitude vis-à-vis du régime algérien,
09:29Bruno Rotaïo a quand même menacé de démissionner
09:31si le bras de fer n'était pas engagé.
09:33Là, on parle d'une riposte graduée.
09:35Reconnaissons qu'entre riposte graduée et bras de fer,
09:37on ne parle pas le même langage, là encore.
09:41Bruno Rotaïo a raison de mettre la pression.
09:43Pour quel résultat ?
09:45C'est notre soutien.
09:47Mais je vais vous dire,
09:49je partage le doute
09:51avec François Bayrou sur la riposte graduée.
09:53Parce que ma crainte,
09:55c'est que ce soit très gradué
09:57et très peu riposte.
09:59Vous connaissez bien toutes ces questions.
10:01Qui pense un instant
10:03que le gouvernement algérien
10:05va être intimidé en quoi que ce soit
10:07parce que maintenant on va mettre des visas
10:09sur des passeports diplomatiques ?
10:11Qui croit ça ? Qui croit sérieusement
10:13que c'est de nature à faire plier le gouvernement algérien ?
10:15La seule chose,
10:17le seul levier d'action,
10:19c'est la dénonciation
10:21des accords de 1968.
10:23C'est le seul levier.
10:25Vous connaissez la position du président de la République.
10:27Apparemment,
10:29il ne faudrait pas y toucher.
10:31Je dis apparemment parce qu'on ne sait jamais
10:33en dernier recours, il peut peut-être changer d'avis.
10:35Pour vous, ce serait, si je puis dire,
10:37l'arme nucléaire pour faire plier le régime ?
10:39Là aussi,
10:41ma parole est très claire
10:43et libre par rapport à Emmanuel Macron.
10:45Le sujet, ce n'est pas de renégocier
10:47ces accords, c'est de les dénoncer.
10:49Il est important, et vous l'avez fait souvent,
10:51que ceux qui nous écoutent comprennent bien
10:53ce dont on parle.
10:55On parle d'accords qui donnent un quasi-droit
10:57automatique au regroupement familial pour les Algériens.
10:59On parle d'un accord
11:01qui permet de bénéficier
11:03d'un titre de séjour de 10 ans
11:05qui ne peut même pas être remis en cause
11:07pour des raisons d'ordre public.
11:09On parle d'un accord, et c'est quasiment pour moi
11:11un des aspects les plus choquants,
11:13qui permet aux Algériens qui arrivent en France
11:15et eux seuls, de bénéficier de l'accès immédiat
11:17au RSA à partir du premier jour.
11:19Pourquoi le Président, c'est sa prérogative,
11:21ne veut pas le décricoter, selon vous ?
11:23Que craint-il ?
11:25C'est à lui qu'il faut poser la question.
11:27Vous devez avoir une idée de la réponse.
11:29Non, ce que je constate juste,
11:31et vous savez que ça fait partie
11:33de mon diagnostic,
11:35au fond, on pense qu'on va réussir
11:37à prendre le contrôle de l'immigration sans rien changer,
11:39en utilisant les recettes d'avant.
11:41Moi, je n'y crois pas.
11:43Moi, je pense qu'il y a besoin d'une politique de rupture,
11:45forte, dans tous les domaines,
11:47et notamment avec l'Algérie.
11:49Et c'est ce que je veux préparer à la tête des Républicains.
11:51Je pense que les Français attendent
11:53une parole d'une droite forte,
11:55qui ne s'excuse pas, qui est capable
11:57de faire le changement avec nos échecs
11:59passés, et donc de proposer des choses
12:01qui sont beaucoup plus radicales
12:03dans nos sociétés.
12:05Avant une rupture, vous êtes quand même
12:07lié à ce gouvernement, même si vous n'y êtes pas
12:09vous-même, Laurent Wauquiez,
12:11à partir de quel moment on risque de dire
12:13qu'il y a des accommodements,
12:15des compromissions, de la part aussi
12:17de Bruno Rodrigo et de la droite,
12:19parce que vous participez à cette action que vous dénoncez ce matin ?
12:21Bien sûr.
12:23En fait, c'est une question qu'on doit se poser à chaque étape.
12:25Au moment du budget,
12:27nous avons été utiles.
12:29Parce que le gouvernement, initialement,
12:31était parti sur l'idée d'augmenter les impôts,
12:33la pression très forte qu'on a pu exercer
12:35à l'Assemblée nationale et au Sénat
12:37a permis d'empêcher que le budget François Bayrou
12:39ampute le pouvoir d'achat des retraités
12:41ou aboutisse à des nouvelles hausses d'impôts.
12:43On a été utiles.
12:45La deuxième chose sur laquelle je pense qu'on est utiles,
12:47c'est que si nous n'étions pas là,
12:49surtout avec François Bayrou,
12:51dont je n'oublie pas qu'il a appelé à voter
12:53pour Ségolène Royal et pour François Hollande,
12:55l'acquis du gouvernement dériverait
12:57en direction de la gauche et de la France insoumise.
12:59Mais je suis comme vous.
13:01Cette question se pose à chaque étape.
13:03Pourquoi ? Parce que les ministres
13:05des Républicains qui ont fait le choix
13:07d'aller au gouvernement ont une immense responsabilité.
13:09Il faut montrer
13:11que quand la droite est aux responsabilités,
13:13ça change.
13:15Il y a une différence.
13:17C'est ce qui est en train de dénoncer le Rassemblement national.
13:19Laurent Wauquiez, s'il y a une démission
13:21en départ de Bruno Rotailleau, cela entraînerait
13:23le départ, j'imagine, de tous les LR.
13:25Ça serait fini, d'ailleurs, du socle commun.
13:27Marine Le Pen, logiquement, irait vers la censure.
13:29Elle ne peut pas se retrouver avec une attitude
13:31plus molle que la droite.
13:33Maintenant que toute la gauche est contre
13:35François Bayrou à cause des retraites,
13:37ça serait fini du gouvernement ?
13:39Votre responsabilité
13:41et celle de la droite, à ce moment-là, est importante.
13:43Bien sûr.
13:45On a à chaque fois essayé
13:47de faire en sorte qu'on donne le minimum
13:49de stabilité nécessaire au pays.
13:51Mais pas au prix de l'immobilisme.
13:53Pas au prix de l'inaction.
13:55Je ne veux pas que la droite
13:57soit au gouvernement pour être
13:59caution de l'immobilisme et de l'inaction.
14:01Est-ce que c'est le cas aujourd'hui ?
14:03Je vous l'ai dit, il y a des domaines où je considère qu'on a été utiles.
14:05Très bien, mais je parle sur les dissensions par rapport
14:07au régime algérien, sur le voile, sur l'immigration.
14:09Est-ce que vous êtes utile ?
14:11Est-ce que vous avez fait bouger quoi que ce soit dans ce gouvernement ?
14:13Je ne doute pas de la volonté
14:15de ce qui est celle de nos ministres en ce moment.
14:17Ce n'est pas ma question. Est-ce que vous avez vraiment fait bouger quelque chose ?
14:19Oui. Je pense vous l'avoir dit, par exemple,
14:21sur les sujets des impôts.
14:23Je pense que c'est une bonne illustration.
14:25Sur les autres sujets ?
14:27Oui, je pense qu'il y a des résultats qu'on essaye d'avoir.
14:29Mais je vais essayer d'être
14:31simple sur ma réponse.
14:33On peut avoir des résultats dans la période actuelle.
14:35J'en suis convaincu.
14:37À condition de faire de la pression.
14:39À condition de ne pas se faire manger par les compromissions.
14:41On peut faire du travail utile.
14:43Mais la réalité, c'est que
14:45dans ce contexte-là, on ne peut pas faire
14:47le vrai travail de reconstruction.
14:49C'est la question. Comment vous pouvez assimer
14:51la rupture avec le risque
14:53de compromission ? Nous sommes d'accord qu'aujourd'hui, c'est un dilemme.
14:55C'est bien. En tout cas, c'est une question
14:57qu'on doit se poser au fur et à mesure et c'est pour ça
14:59qu'au fond, ce à quoi je crois,
15:01c'est cette complémentarité entre
15:03d'une part le travail que font nos ministres
15:05républicains au gouvernement, qui ont une
15:07immense responsabilité de se battre pour avoir
15:09des résultats, et de l'autre côté,
15:11la parole que moi, je veux porter aux républicains,
15:13qui doit être plus libre, qui, elle, doit être indépendante
15:15et qui doit préparer le seul
15:17projet de rupture qui permettra
15:19le travail de redressement dont a besoin le pays.
15:21Le seul projet de rupture, c'est Laurent Wauquiez ?
15:23Le seul projet de rupture. Pas Bruno Rotailleau ?
15:25Non, ce que je veux dire par là,
15:27même si je comprends les clés de lecture,
15:29vous savez, Bruno Rotailleau n'est pas mon adversaire.
15:31Mon adversaire, c'est la France Insoumise.
15:33Enfin, il y a un fauteuil pour deux personnes.
15:35Oui, j'ai essayé d'éviter ça.
15:37Et ce que je propose, c'est que ce soit
15:39un duo et pas un duel. Quelle est votre plus grande différence
15:41avec lui ? Vraiment la plus
15:43grande différence qui pourrait convaincre
15:45ceux qui vont voter de dire non, plutôt Laurent Wauquiez
15:47ou plutôt Bruno Rotailleau ?
15:49Je pense qu'il y en a deux.
15:51La première, d'abord, c'est que n'étant pas
15:53pris dans la solidarité gouvernementale de François Bayrou,
15:55ne devant rien à François Bayrou,
15:57ma parole peut être libre,
15:59comme on le fait ce matin, sur tous les sujets,
16:01et je pense que c'est indispensable pour les Républicains.
16:03La deuxième différence,
16:05c'est que je suis contre la Primaire.
16:07Ça, vous l'avez toujours été.
16:09La Primaire est un poison, c'est une machine
16:11à division. Il faudra un seul candidat,
16:13un seul candidat de la droite,
16:15et je suis totalement contre la Primaire.
16:17Bruno Rotailleau et ses soutiens,
16:19Jean-François Copé, Sophie Prima,
16:21sont très favorables à la Primaire,
16:23moi non, et je souhaite qu'on débarrasse
16:25la droite de ce poison.
16:27Merci Laurent Wauquiez. Vous accepteriez un débat
16:29avec Bruno Rotailleau ? Avec plaisir.
16:31On pourrait l'organiser ici même ? Avec un grand plaisir.
16:33Eh bien, il est notre invité la semaine prochaine,
16:35on lui proposera. Merci à vous, très bonne journée.

Recommandations