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Dans « On refait le monde », écoutez : Yasmina Khadra, écrivain algérien, auteur de "Coeur-d'amande" (aux éditions Mialet Barrault), Marie-Christine Tabet, directrice adjointe des rédactions du Parisien Aujourd'hui en France et Christian Makarian, éditorialiste international chez nos confrères du Point.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 14 avril 2025.

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Transcription
00:01Yves Calvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Il est 19h15, la crise diplomatique n'en finit pas entre Paris et Alger.
00:09Dernier épisode en date, l'arrestation en fin de semaine dernière en France d'un agent du consulat algérien.
00:15La police française le soupçonne d'être impliquée dans l'enlèvement de l'influenceur et opposant au régime algérien Amir Boukhor.
00:22Mais cette interpellation de l'agent consulaire ne plaît pas du tout à Alger.
00:26Qui ordonne ce matin en riposte l'expulsion de 12 fonctionnaires français ?
00:30Bref, une nouvelle tension qui vient briser les maigres efforts de réconciliation entre les deux pays.
00:35Une semaine à peine après la visite d'apaisement de Jean-Noël Barraud à Alger.
00:39Alors cette escalade était-elle évitable ? Peut-on encore revenir à l'apaisement ?
00:44Quels enjeux derrière ces bras de fer entre Paris et Alger pour en débattre avec nous ce soir ?
00:48Yasmina Kadra qui est écrivain algérien, traduit et publié dans une cinquantaine de pays.
00:52Votre dernier roman, Coeur d'amende, est paru aux éditions Mialet-Ballraud.
00:57Merci de nous rejoindre même à distance Yasmina Kadra.
01:00Marie-Christine Tabé qui est directrice adjointe des rédactions du Parisien aujourd'hui en France.
01:04Bienvenue Marie-Christine Tabé.
01:05Et notre confrère Christian Macarion, éditorialiste international chez nos confrères du Point.
01:10Bonsoir Christian Macarion.
01:11Bonsoir.
01:12Il y a eu un moment de grande détermination, de grand frottement on va dire avec l'Algérie sur des points qui sont importants.
01:18Boalem Sansal en fait partie, les OQTF en font partie.
01:21Le moment du durcissement est passé, de la confrontation, du rapport de force.
01:25Nous sommes aujourd'hui dans la discussion.
01:27Sophie Prima, pas plus tard qu'hier midi sur RTL.
01:30La porte-parole du gouvernement nous assurait que le moment de la confrontation était passé.
01:34Et pourtant ce matin, Alger a annoncé l'expulsion de 12 agents diplomatiques français.
01:39L'apaisement aura donc tenu moins d'une semaine.
01:42Qu'en pensez-vous Yasmina Kadra ?
01:44Écoutez, je suis vraiment, je suis très triste.
01:49Vraiment très triste parce qu'on est dans une sorte de récré, de cours de récré et on ne veut pas s'en sortir.
01:57L'Algérie elle fait tout pour éviter ce débordement.
02:01Mais apparemment il y a une insubordination caractérisée au sein même du gouvernement français.
02:06D'un côté il y a le président qui essaie par tous les moyens d'arranger les choses.
02:10Et de l'autre il y a un ministre qui torpille tout, qui s'aborde tout.
02:16Et moi je ne comprends pas sincèrement.
02:18C'est une crise qui n'apporte rien au problème des Français.
02:24Mais ça veut dire que vous ne gardez même pas l'espoir d'une relation enfin apaisée entre nos deux pays,
02:29en tout cas en ce moment et pour encore un certain temps ?
02:32On va vers l'apaisement, c'est inévitable.
02:36On va vers l'apaisement.
02:38Il y a un bras de fer quand même qui se fait, je ne sais pas.
02:41Normalement c'est la sagesse qui devrait imprimer et non pas la force.
02:49Mais quand même il faut reconnaître que certains en France font tout pour torpiller cette relation
02:55qui est capitale, qui est vitale pour la France et pour l'Algérie.
03:00Quelle est la situation selon vous ce soir ?
03:02Comment la percevez-vous Marie-Christine Tablet ?
03:04Je ne l'aperçois pas exactement sur ce registre.
03:08Je pense que là, on a deux crises qui se succèdent en fait.
03:13Elles paraissent liées, elles le sont sans doute, mais ce sont quand même deux crises assez différentes.
03:17C'est-à-dire que là on a l'Algérie qui est quand même avec une affaire judiciaire
03:22où on a une marche de la justice qui est en train de se mettre en route
03:25et où on se rend compte que l'Algérie pourrait avoir eu des relations sur le territoire français
03:33pour faire, on va dire, taire ses opposants.
03:36Donc ça c'est une première chose.
03:38Et la marche de la justice, je crois que c'est le parquet national antiterroriste qui était saisi de cette affaire.
03:42Il y a une information judiciaire, on a un avocat, on a la marche de la justice.
03:46Et de l'autre côté, on avait une affaire diplomatique, des relations entre la France et l'Algérie
03:51qui étaient en train de se régler.
03:53Donc les deux affaires se télescopent.
03:55Moi j'ai le sentiment que le régime algérien, au moment de la mise en examen
04:00des trois personnes qui sont susceptibles d'avoir, enfin c'est assez compliqué,
04:06mais enlever un influenceur opposant au régime,
04:11a été totalement saisi par ce nouveau développement
04:16et réagit sur le plan diplomatique
04:18en rappelant une partie, en faisant partir une partie des fonctionnaires
04:22des agents français qui étaient, dépendaient du ministère à l'intérieur.
04:27Mais je ne suis pas sûre qu'on soit sur le même registre entre le diplomatique et le judiciaire.
04:31Question Macarion, je suis désolé de l'exprimer comme ça et avec autant de simplicité,
04:34mais vous allez me reprendre.
04:35Je me mets à la place des auditeurs d'Hertel qui nous écoutent,
04:38qui ne suivent pas nos relations, on va dire, diplomatiques permanentes.
04:42On est là quasiment dans un film d'espionnage,
04:44c'est-à-dire que ça paraît irréel tout ce qu'on est en train de raconter.
04:47Un mauvais film d'espionnage, très mauvais,
04:48parce que ce sont des barbouzes de DNA catégorie,
04:51voire des pieds nickelés,
04:53des types qui se font passer pour des flics français,
04:56qui utilisent des voitures à sirènes,
04:58avec des sirènes françaises,
05:00qui emmènent Amir Dzed dans un conteneur à ponto-combo,
05:06qui l'interroge en disant
05:08qu'un policier français va venir,
05:10puis qu'ils finissent par lui dire que c'est un responsable algérien
05:14qui va l'interroger.
05:15On est dans un micmac invraisemblable.
05:18Alors évidemment, la tentation est grande
05:20de faire ressembler ça à l'affaire Ben Barka,
05:23qui en 1965 avait abouti à l'assassinat
05:26du principal opposant marocain,
05:28enlevé en plein boulevard Saint-Germain.
05:31Alors il s'agissait d'un assassinat,
05:33ce n'est pas le cas cette fois-ci, heureusement.
05:36Merci de le préciser.
05:37C'était le principal opposant à l'époque,
05:40au roi Hassan II.
05:41Donc là, qu'est-ce qu'il se passe ?
05:42Il se passe que c'est le parquet national antiterroriste,
05:46ce n'est pas le gouvernement.
05:47Simplement un Algérien du système,
05:51compromis dans le système gouvernemental,
05:54ne fait pas la différence.
05:56Pour lui, c'est le gouvernement français
05:58qui a pris la décision.
06:00Or, il faut répéter, comme à chaque fois,
06:03par rapport à ce que le régime algérien
06:05appelle les subversifs du régime
06:08qui vivent en France,
06:09il faut rappeler que la justice est indépendante
06:11et que ce n'est pas le ministre d'Intérieur
06:13qui a décidé de la procédure en cours.
06:17Non, et que c'est encore moins à l'Algérie.
06:18C'est encore moins à l'Algérie de se plaindre.
06:20Donc ce qu'aurait adoré le régime algérien,
06:23c'eût été une intervention politique
06:26pour bloquer les juges
06:28et pour essayer d'envoyer,
06:31d'embastiller Amir Dezayde.
06:33On se demande sous quel motif d'ailleurs.
06:35Il faut quand même rappeler qu'il fait
06:36des vidéos, des podcasts,
06:39des podcasts qui montrent les ministres
06:41en train de dépenser de l'argent
06:42avec leurs femmes à Paris.
06:44C'est quelque chose qu'on voit couramment
06:46à la télévision française dans certaines émissions.
06:48Ce n'est pas un type qui, ni djihadiste,
06:51ni qui réclame des crimes de sang contre le régime.
06:55Vous voyez, donc il faut quand même rappeler tout cela.
06:58Alors, Yasmina Kadra, est-ce crédible de penser
07:01que des diplomates algériens en poste
07:02aient pu être impliqués dans une opération d'enlèvement ?
07:06Je vais peut-être vous étonner,
07:07mais je ne suis pas au courant du tout de cet enlèvement.
07:10J'étais en tournée en Italie
07:12et je ne m'occupe plus jamais des informations.
07:15parce qu'il y a tellement d'intoxes,
07:18de mensonges,
07:20de manœuvres scélérates
07:23que moi, je préfère rester en dehors de tout ça.
07:26Vous m'avez posé une question très simple,
07:28relation entre l'Algérie et la France.
07:31Je trouve que ce sont des relations
07:33qui doivent se construire.
07:34Maintenant, s'il y a des barbouzes,
07:36je ne sais quoi, ce n'est pas mon problème.
07:38Je sais que c'est la politique,
07:41c'est la guerre souterraine.
07:44Moi, je suis au-dessus de tout ça.
07:46Ce que je voudrais voir,
07:48c'est de voir tout simplement un apaisement.
07:51La justice doit faire son travail.
07:53Je vous assure que je ne suis pas du tout
07:55au courant de cet enlèvement.
07:56Est-ce qu'il a été enlevé véritablement
07:58ou est-ce qu'il y a eu une tentative d'enlèvement ?
08:01Je ne veux même pas le savoir.
08:03Non, ce qui est extraordinaire,
08:04c'est que vous nous disiez
08:05je ne veux même pas le savoir.
08:06Et c'est là où on ne peut pas vous suivre.
08:08Non, écoutez,
08:09je vais vous dire pourquoi je ne veux pas le savoir.
08:11Mais oui, justement.
08:11Parce que ce sont des choses qui me dépassent.
08:15Des choses qui me dépassent.
08:16Moi, je suis romancier.
08:17Je suis un écrivain.
08:19Je suis quelqu'un qui rêve d'un monde apaisé.
08:24Regardez ce qui se passe autour de nous.
08:26Que des guerres.
08:27Et moi, je suis de ceux qui essayent
08:29d'apporter un peu de lumière.
08:30Dans cette nébuleuse qui essaye
08:31de nous enténébrer tous.
08:33Donc, je ne pensais pas
08:36que j'allais parler de cet enlèvement
08:38parce que je n'étais pas au courant du tout.
08:39Je vous assure que je n'étais pas au courant
08:41de cette histoire.
08:42Je suis complètement fermé aux informations.
08:45Alors, Christian Macarion.
08:47Il n'y a que des opinions.
08:49Il n'y a que des fausses manœuvres.
08:50Et ça, je ne le supporte pas.
08:51Je suis un homme du désert.
08:52Je suis pour la sagesse
08:54et non pas pour la manipulation.
08:57Christian Macarion.
08:57Vous vous êtes exprimé très clairement
09:00et c'est ce qu'on attend de vous,
09:01Yasmina Kadra.
09:02Donc, il n'y a absolument aucun problème.
09:04Christian Macarion.
09:05A l'origine de tout cela,
09:06je le rappelle.
09:07L'arrestation en fin de semaine dernière
09:08en France d'un agent du consulat algérien
09:11soupçonné d'être impliqué
09:12dans l'enlèvement de l'influenceur
09:14et opposant au régime algérien
09:16Amir Dézède.
09:17Le gouvernement algérien
09:18parle d'une cabale judiciaire.
09:20Paris évoque une enquête
09:21fondée sur des faits.
09:22Que savons-nous exactement
09:23de cette affaire ?
09:24Et d'abord, est-ce qu'on sait les choses ?
09:25Alors, on en sait très peu.
09:26Et comme tout ça est très trouble
09:30et franchement pas très professionnel,
09:33il peut y avoir toutes sortes d'influences.
09:37Notamment, quel est le profil
09:39et les véritables agissements
09:40de cet agent consulaire ?
09:42C'est peut-être pas non plus
09:44l'affaire du siècle.
09:45Vous voyez ce que je veux dire ?
09:46Donc, il faut quand même raison garder.
09:50Mais ce qui fait monter tout d'un cran,
09:51c'est l'attitude du gouvernement algérien
09:53qui expulse 12 membres
09:56du personnel diplomatique français
09:57parmi lesquels
09:58un certain nombre de gendarmes,
09:59il est vrai,
10:01et tous ces gens
10:02dépendent du ministère de l'Intérieur,
10:04c'est-à-dire de M. Retailleau.
10:06Donc, on voit bien
10:07qu'il y a une manipulation politique
10:09recherchée par le gouvernement algérien
10:11pour semer encore le trouble
10:14à l'intérieur des institutions françaises
10:16et fissurer le camp gouvernemental.
10:18Mais l'attitude de le liser ce soir
10:20a été cinglante
10:21et du coup,
10:23il y a une unité française
10:24pour une fois.
10:25Alors moi, je termine sur un point.
10:27On s'est tellement plaint
10:28que l'ordre n'était pas rétabli
10:31sur ce chapitre
10:34des relations franco-algériennes
10:35que pour une fois
10:36que la justice est souveraine
10:38et qu'elle dit les choses
10:39comme elles sont,
10:40on ne va quand même pas le regretter.
10:42Vous partagez l'analyse
10:43de Christian Macarion,
10:44vous Marie-Christine Tabé ?
10:46Oui, absolument,
10:47parce que le fameux Amir Desaides,
10:49il est sous statut
10:51de réfugié politique, déjà.
10:53Oui.
10:53Donc, il s'exprime sur des médias.
10:56C'est un opposant politique.
10:57Tout à l'heure, vous l'avez dit,
10:58le régime algérien
10:59aurait bien aimé
11:00que la justice soit empêchée
11:02de faire son travail.
11:03Elle le fait.
11:05Et moi, j'ai plutôt le sentiment
11:06que l'Algérie, quand même,
11:09c'est la deuxième fois,
11:10même si ce sont des pieds nickelés
11:12et en tout cas,
11:13leur méthode semble le montrer,
11:15on voit que c'est la deuxième fois.
11:18Souvenez-vous qu'il y a eu aussi
11:19l'histoire de Bercy
11:20avec un agent
11:22qui était,
11:25et d'ailleurs,
11:26qui était à Bercy
11:27et qui soutirait des informations
11:30auprès de la membre de l'Office
11:32sur des opposants algériens.
11:34Les deux affaires semblent,
11:36par ailleurs,
11:36assez liées,
11:38puisque le fameux agent de service
11:40de Créteil
11:41qui a été mis en examen
11:42était aussi en lien
11:44avec l'homme de Bercy.
11:47Donc, on voit bien
11:48qu'entre les deux affaires,
11:50il y a des liens.
11:51Bon, on comprend en tout cas une chose,
11:53c'est que les rapports
11:53entre la France et l'Algérie
11:54restent absolument invraisemblables
11:56dans leur forme
11:57comme dans le fond.
11:58On en débat avec nos invités
11:59dans un astre.
11:595ème jour de recherche
12:18et toujours aucun indice supplémentaire
12:21dans l'enquête sur la disparition
12:22d'Agathe dans la Vienne.
12:23Le parquet ne parle plus
12:24de disparitions inquiétantes,
12:26mais d'une information judiciaire
12:27pour enlèvement et séquestration.
12:30Concrètement, cela veut dire
12:31que les moyens d'investigation
12:32vont pouvoir être renforcés
12:33pour retrouver donc
12:34la joggeuse de 28 ans.
12:36Gérald Darmanin
12:37veut construire
12:383 000 places de prison
12:39dans les structures modulaires.
12:41Le ministre de la Justice
12:42va lancer pour se faire
12:43deux appels d'offres,
12:44l'un le mois prochain,
12:45l'autre en juin.
12:47Il veut des prêts fabriqués
12:48pour les prisonniers
12:48en semi-liberté
12:49et se condamner à des peines courtes.
12:51Il viendra s'en expliquer
12:52demain à 7h40.
12:53Gérald Darmanin,
12:54invité de Thomas Soto sur RTL.
12:56La Russie accuse l'Ukraine
12:57d'utiliser sa population civile
12:59comme bouclier humain.
13:00Cela fait suite
13:01à la frappe meurtrière
13:02menée dimanche par Moscou
13:03sur la ville de Soumy
13:04faisant au moins 34 morts.
13:06Le Kremlin affirme
13:07avoir visé des militaires.
13:08Et puis on l'apprend ce soir,
13:10un fort tremblement de terre
13:11s'est produit
13:12à côté de San Diego
13:13aux Etats-Unis.
13:14Un séisme d'une magnitude
13:15de 5,2
13:16a touché la Californie.
13:18Plus d'informations
13:19dans les prochains
13:19flashs d'informations.
13:20Dans une demi-heure,
13:21on retrouve Faustine Bollard
13:22pour son émission Héros.
13:23Et ce soir,
13:24nous allons beaucoup
13:25nous amuser
13:26avec l'invité de Faustine.
13:27Il s'appelle Frédéric.
13:28Il a été directeur
13:29de Croisières pendant 20 ans.
13:31Il en a vu des vertes
13:32et des pas mûrs,
13:33des événements religieux,
13:34Croisières particulièrement
13:35Libertine.
13:36Frédéric a beaucoup
13:37de choses à nous raconter.
13:38Rendez-vous à 20h pour Héros.
13:39Et on vous retrouve aussi
13:40à 20h pour d'autres informations.
13:42Rachel Sadelle.
13:42Les relations franco-algériennes
13:49font évidemment ce soir
13:50la une de notre actualité.
13:52Nous sommes avec Christian Macarian,
13:53éditorialiste international au point.
13:54Marie-Christine Tabet,
13:55qui est directrice adjointe
13:56des rédactions du Parisien
13:57aujourd'hui en France.
13:58Et Yasmina Cadra,
14:00écrivain algérien,
14:01traduit et publié
14:02dans une cinquantaine de pays.
14:03Je le rappelle,
14:04votre dernier roman,
14:04donc Coeur d'amende,
14:06est paru aux éditions
14:06Barrault.
14:09Y a-t-il une vraie guerre
14:10des services secrets
14:11entre Paris et Alger,
14:12des actions sur le sol algérien
14:14de la part des services
14:15extérieurs français ?
14:16Christian Macarian,
14:17est-ce qu'on peut répondre
14:18clairement à cette question ?
14:19Alors, oui,
14:20mais il y a eu aussi,
14:22et ça a été soulevé encore
14:23il y a 7 jours,
14:24au moment de la phase
14:25de rapprochement
14:27ou de réchauffement,
14:28il y a eu aussi
14:29beaucoup de coopération.
14:30Cette coopération
14:30est tout à fait essentielle.
14:33Donc, figurez-vous
14:34qu'il peut y avoir
14:34à la fois de l'attention
14:35et de la coopération
14:37sur d'autres types
14:37de dossiers ?
14:38Par exemple,
14:39pour tout ce qui concerne
14:41les djihadistes
14:42ou d'autres dangers
14:44imminents dans le Sahel.
14:46Donc, la France
14:47a besoin
14:48d'une coopération
14:49policière avec l'Algérie
14:50et l'Algérie
14:51en a besoin également.
14:52Et pourtant,
14:52les tensions
14:53ne datent pas d'hier.
14:55Sahara occidental,
14:56migration,
14:57arrestation d'écrivains,
14:58pourquoi ces irritants
14:59reviennent sans cesse
15:00finalement dans cette relation
15:01franco-algérie ?
15:01Parce qu'il y a
15:02un point fondamental
15:03qui est que le régime
15:04algérien repose
15:05sur la désignation
15:07de la France
15:08comme coupable,
15:09ce qui est extrêmement pratique
15:11pour cette caste au pouvoir
15:13entre les militaires,
15:15les politiques
15:16et les hommes d'affaires.
15:18Tous ceux
15:19qui dirigent l'Algérie
15:20trouvent un intérêt commun
15:21à accuser la France
15:23et en faire le bouc émissaire
15:25de tous les malheurs,
15:27de toutes leurs insuffisances,
15:28de toutes leurs malheurs
15:30de prévarications
15:31et de détournements
15:32des ressources
15:34qui reviennent
15:35principalement
15:36au peuple algérien
15:37et uniquement
15:38au peuple algérien.
15:39Le peuple algérien
15:40est le grand perdant,
15:42la grande victime
15:43du régime algérien
15:45à l'heure actuelle.
15:46Marie-Christine Tabay.
15:47Oui, c'est justement d'ailleurs
15:48chaque fois que ce nouveau président,
15:52enfin ce nouveau président,
15:53en tout cas il vient d'entamer
15:54un deuxième mandat.
15:56Alors il a été...
15:56On sait comment il a été élu.
15:58Alors très bien
15:59puisqu'il est à 90%,
16:0184%.
16:02Mais bon,
16:04ces chiffres ne veulent rien dire.
16:05En tout cas,
16:06il le commence plutôt
16:07dans des conditions
16:08assez difficiles.
16:10L'inflation est importante,
16:12les Algériens ont toujours
16:12du mal à se loger,
16:13ils ont une bureaucratie
16:17qui les encombre
16:19dans leur vie quotidienne.
16:20La vie en Algérie
16:21n'est pas une vie facile
16:22même si les chiffres économiques
16:24du pays
16:25ne sont pas aussi catastrophiques
16:26qu'ils pourraient l'être.
16:27En tout cas,
16:27les Algériens
16:28n'en profitent pas.
16:30Et Tebboune,
16:31dans ce contexte-là,
16:32il sort la carte classique,
16:35c'est de remettre
16:35sur la France
16:37une partie des responsabilités
16:39de ses problèmes.
16:40Et on voit bien
16:40dans ces différentes affaires
16:42algériennes
16:44ou algéro-françaises
16:45et cette question
16:46d'influenceurs
16:47qui peuvent paraître
16:48très anecdotiques,
16:50on voit bien
16:50que le gouvernement algérien
16:52n'a pas envie
16:53de ces critiques
16:53qui, en Algérie même,
16:55sont totalement muselées,
16:57mais qui s'expriment
16:58par les réseaux sociaux.
16:59On a l'impression
17:00qu'effectivement,
17:01ce régime
17:01qui est un peu vermoulu
17:03découvre effectivement
17:04l'expression libre
17:07et c'est un sujet
17:08presque historique
17:10en Algérie
17:11de vouloir
17:12que cette opposition
17:14qui pourrait venir
17:15de la diaspora
17:15ou qui peut venir
17:16de ces ressortissants
17:18qui vivent à l'étranger
17:19apporte une critique
17:21sur un mode
17:22de fonctionnement intérieur
17:23qui est tout sauf
17:24satisfaisant
17:24pour la population.
17:25Yasmina Kadra,
17:26j'ai une question
17:27très simple.
17:28Que représente,
17:28selon vous,
17:29aujourd'hui,
17:29la France
17:30pour les Algériens ?
17:32Écoutez,
17:33d'abord,
17:33je ne suis pas d'accord
17:34avec ce que disent
17:36ce monsieur et cette dame.
17:37Ah ben,
17:38dites-nous.
17:38Oui,
17:39oui,
17:39bien sûr.
17:40L'Algérie
17:41ne tient pas
17:44la France
17:45pour responsable.
17:46L'Algérie,
17:47elle a ses problèmes,
17:48elle essaie
17:48de s'en sortir,
17:49elle a une démocratie
17:50terrifiante,
17:52elle a une corruption
17:52tentaculaire
17:54et elle essaie
17:56de s'en sortir.
17:57Donc,
17:57il faut arrêter.
17:58Je crois que la paranoïa
17:59est surtout du côté
18:00de la France.
18:01C'est la France
18:01qui est tout le temps
18:02en train de regarder
18:02ce pays
18:03avec des yeux
18:04pleins de haine,
18:06avec beaucoup d'arrogance.
18:08Tout à l'heure,
18:08le monsieur parlait
18:09de Népi et Niclé,
18:10de Barbouze.
18:11Qu'est-ce qu'il en sait ?
18:12Est-ce qu'on a laissé
18:14la justice faire son travail ?
18:15On ne sait même pas
18:16ce qui s'est passé.
18:17On se substitue
18:18à la justice.
18:19Vous regardez
18:20sur les chaînes
18:21infos,
18:22on continue.
18:24C'est toujours
18:24la stigmatisation,
18:25la diabolisation et tout.
18:26Donc,
18:27il y a un véritable mouvement
18:28hostile à l'Algérie
18:29qui n'a rien à voir
18:30avec les Français
18:31parce que vous prenez
18:31les Français,
18:32vous les emmenez en Algérie,
18:34ils reviennent
18:34complètement heureux
18:37parce que les Français
18:38sont très bien accueillis
18:39et il n'y a aucune hostilité
18:41des Algériens
18:42vis-à-vis de la France.
18:43C'est ici
18:44qu'on rencontre le racisme.
18:46C'est ici
18:46qu'on rencontre
18:47les manipulations,
18:48le nobbyisme,
18:49les clans et tout.
18:51Donc,
18:52je crois qu'il faut
18:52arrêter de dire
18:54n'importe quoi.
18:56Je crois que
18:56la France
18:57et l'Algérie
18:57ont intérêt
18:58à travailler
18:59main dans la main
18:59et ils peuvent réaliser
19:02des choses fantastiques
19:03ensemble.
19:04Il y a des gens
19:05qui ne veulent pas de ça.
19:06Il y a des gens
19:06qui sont nostalgiques.
19:08Yasmina Cadra,
19:09nous avons
19:10une histoire commune.
19:12On ne peut pas dire
19:13qu'on vive aujourd'hui
19:14dans un grand forum
19:14de l'amour
19:15entre la France
19:16et l'Algérie,
19:17même si on peut
19:17se projeter dans l'avenir.
19:18Mais les peuples,
19:19vous savez,
19:21le peuple algérien,
19:22il n'en a rien à cirer
19:23de ce que disent
19:24les uns et les autres.
19:25Le peuple algérien,
19:26il a des problèmes,
19:27il veut s'en sortir.
19:28Par tous les moyens,
19:29il essaie de se reconstruire,
19:31de se réinventer même.
19:32Mais là,
19:34les médias,
19:35ils ont fait du tort
19:36à beaucoup de gens.
19:37Moi, je me rappelle
19:37au début des années 2000,
19:41il y avait cette campagne
19:42terrible
19:42qui disait même
19:44qu'en Algérie,
19:45il n'y a pas de terroristes,
19:46ce sont les militaires
19:47qui tuent.
19:48Et jusqu'au jour
19:48où les terroristes
19:49sont venus tuer
19:50les Français chez eux.
19:51Donc, il faut arrêter,
19:52il faut aller vers
19:53ceux qui pourraient
19:55apaiser les esprits,
19:57vers ceux qui pourraient
19:58au moins rassurer
19:58la génération d'aujourd'hui.
20:00On ne va pas rester
20:00tout le temps
20:01otage
20:02de cette diabolisation
20:05permanente.
20:06Non, non,
20:07je crois qu'il faut
20:07dépasser tout ça.
20:09Et c'est vraiment triste
20:10ce qui se passe.
20:11Les gens ne veulent pas grandir.
20:12Nous sommes restés
20:13dans la cour de récré.
20:14On ne veut pas grandir,
20:15on ne veut pas franchir
20:16le pas et aller de l'avant.
20:18On marque une nouvelle pause
20:19dans cette émission
20:20et on donne la parole
20:20dans un instant
20:21à nos invités.
20:22Yves Calvi,
20:23on refait le monde
20:24sur RTL.
20:27RTL Soir,
20:28on refait le monde
20:29avec Yves Calvi.
20:30Avec l'écrivain algérien
20:32Yasmina Cadra,
20:33Marie-Christine Tabay,
20:35directrice adjointe
20:35des rédactions
20:36du Parisien
20:36Aujourd'hui en France
20:37et Christian Macarian,
20:38éditorialiste international
20:40chez nos confrères du Point.
20:41On va écouter Eric
20:42qui ce matin
20:43nous a laissé un message
20:44sur le standard
20:45d'RTL.
20:46Macron nous a dit
20:47oui,
20:48on s'est arrangé
20:49avec l'Algérie,
20:50on s'entend bien maintenant,
20:51dorénavant,
20:51tout va bien.
20:52Ça me laissait,
20:53son manque de détermination.
20:54Voilà ce qui arrive aujourd'hui.
20:55Maintenant,
20:56il faut réagir,
20:57mais réagir fort.
20:58Il faut arrêter de dire
20:59oui,
20:59il va y avoir
21:00de terribles représailles.
21:02Pauvre chouchou,
21:02faites-les vos représailles
21:03au lieu de toujours
21:04vous faire traîner
21:05dans la poussière.
21:06Bon,
21:07ça vous surprend
21:07cet appel qu'on a reçu,
21:09Christian Macarion ?
21:10Non,
21:11c'est une opinion
21:12assez radicale
21:13qui est très répandue
21:14et je pense que
21:16le ministre de l'Intérieur
21:18s'appuie beaucoup
21:18sur ce courant
21:19Ah non,
21:20pas doté ?
21:20Peut-être pas de pensée
21:22mais de réaction
21:23parce que c'est beaucoup plus
21:24une réaction
21:25qu'une réflexion.
21:27Quoi qu'il en soit,
21:28on ne va pas rompre
21:31nos relations
21:31avec un pays
21:32comme l'Algérie.
21:33Ça n'est absolument pas
21:35dans l'intérêt
21:36de la France.
21:37Ce qu'il faut,
21:37c'est rationaliser
21:39cette relation
21:40et essayer
21:41d'éviter
21:42tous les pièges
21:44que nous tend
21:45le régime algérien.
21:46Par exemple,
21:47nous ne sommes pas cohérents
21:48en France
21:49et il peut y avoir
21:51des déplacements
21:53de personnalités
21:55au Sahara
21:56ex-espagnol
21:59devenu marocain
22:00qui irrite
22:01les Algériens
22:02parce que c'est un moment
22:03intempestif.
22:03Pas encore,
22:04pas encore marocain,
22:05pas encore.
22:05Pas encore,
22:06bien sûr,
22:07vous avez raison
22:07monsieur Cadra.
22:08Voilà,
22:09mais je vois
22:09que le point
22:10est sensible
22:10même chez vous.
22:12Bien sûr,
22:13il ne faut pas mentir,
22:14il ne faut pas mentir.
22:15Vous êtes en train de dire
22:16des pièges de l'Algerie.
22:19Quels sont ces pièges ?
22:20Dites aux Français,
22:21quels sont ces pièges ?
22:22Dites-on à la France ?
22:23Quels sont ces pièges ?
22:24Lesquels ?
22:26Répondez.
22:27Alors,
22:27je vais vous répondre.
22:28Je vais vous répondre,
22:29mais...
22:30Alors du coup,
22:30après vous aurez le droit
22:30à une question vous aussi.
22:31Oui,
22:31moi aussi j'ai une question
22:33pour vous.
22:34Donc vous me ferez
22:34l'amabilité
22:36de répondre aussi,
22:36j'espère.
22:37Il n'y a pas de problème.
22:38Bon,
22:39très bien.
22:39Alors,
22:40les pièges,
22:40le premier,
22:41c'est d'entrer
22:42dans un système
22:43conflictuel
22:44où on exige
22:45du gouvernement français
22:47des résultats
22:48par exemple
22:48par rapport
22:49aux éléments jugés
22:50subversifs par Alger,
22:52ce qui nous oblige
22:53à changer nos institutions
22:54ou à violer
22:55la définition
22:56que nous avons
22:57d'une démocratie.
22:58C'est vague ce que vous dites.
23:00C'est vague,
23:01c'est vague,
23:01c'est standard.
23:03C'est vague.
23:03Ça n'a pas de sens
23:04ce que vous dites.
23:05Ça n'a pas de sens.
23:06Bon,
23:06écoutez.
23:07Dites clairement,
23:08clairement,
23:09quelles sont ces pièces ?
23:11Vous dites pour les institutions,
23:12quelles institutions ?
23:12Ils attaquaient
23:13l'institution en France.
23:15Vous savez très bien
23:16que le président algérien
23:19a opposé
23:19le ministre de l'Intérieur,
23:20M. Retaillou,
23:21au président de la République
23:22de façon dédaigneuse
23:23et méprisante
23:24pour le ministre de l'Intérieur.
23:25Je n'ai pas à juger,
23:27je constate.
23:28Il a dit
23:28qu'il n'en référait
23:30qu'au président
23:31et que ça se réglerait
23:32de président à président.
23:34Ça,
23:34vous l'avez entendu,
23:35M. Cadra,
23:35comme moi.
23:36Oui,
23:36mais non,
23:36parce qu'il a reçu
23:37le ministre des Affaires étrangères.
23:39Oui,
23:40oui,
23:40ça,
23:41c'est quand même
23:41le minimum.
23:41On n'est pas en guerre.
23:43C'est un beau geste aussi,
23:44non ?
23:44Ce n'est pas un beau geste ?
23:46Écoutez,
23:46il ne faut pas
23:48me faire porter
23:49un chapeau
23:49qui est pas le mien.
23:50Je ne vous fais pas
23:51porter de chapeau,
23:51mais j'ai une question.
23:52Je ne défends pas
23:54l'origine algérienne.
23:55Je suis quelqu'un
23:55d'absolument indépendant.
23:57Je suis un romancier,
23:58j'essaye d'être
23:59dans ma littérature.
24:00Mais il y a
24:01ce qu'on appelle
24:01voir juste,
24:03voir des choses.
24:04Il faut savoir
24:04rendre à César
24:05ce qui appartient à César.
24:07Il y a une véritable volonté
24:08de l'Algini
24:09d'apaiser les choses.
24:10Mais le problème,
24:11il est là.
24:11Regardez,
24:12dernièrement,
24:13à l'Assemblée,
24:15on a reçu,
24:15par exemple,
24:16les séparatistes algériens.
24:17Ce n'est pas de la provocation,
24:18ça ?
24:20C'est la reconnaissance
24:24démocratique
24:25de tous les courants
24:26de pensée.
24:28Arrêtez, arrêtez.
24:29Mais non,
24:30on n'a pas signé
24:32un truc.
24:32Pas à l'Assemblée,
24:32pas à l'Assemblée,
24:33quand même.
24:34Alors,
24:34j'ai une question.
24:35Vous lui posez une question.
24:36Puisque vous venez
24:36d'évoquer votre destin
24:38de romancier
24:39que tout le monde respecte,
24:41que pensez-vous
24:41de l'incarcération
24:42de Boilem Sansal ?
24:45Je l'ai dit
24:45d'une des parts.
24:47La place n'est pas
24:48en prison.
24:49Et vous savez
24:50ce qui se passe ?
24:52Ce sont justement
24:53les gens qui font
24:54trop de grouilles
24:54qui l'enfoncent davantage.
24:56Et le monde,
24:56comme disait si bien
24:57Cléby Stoud
24:58dans l'inspecteur Harry,
25:00le monde est divisé en deux.
25:01Ceux qui rient
25:02dans les brancards
25:03et ceux qui essayent
25:04de faire quelque chose
25:05en toute dissération.
25:08Alors,
25:09en tout cas,
25:09vous n'imaginez pas
25:10citer l'inspecteur Harry,
25:12mais ça bouge
25:12des perspectives.
25:13Je voudrais qu'on avance
25:14un tout petit peu
25:15dans cette émission.
25:16Le discours politique français,
25:17notamment sur les OQTF
25:18ou sur l'humiliation,
25:19ne contribue-t-il pas
25:20à aggraver la tension,
25:22je veux dire,
25:22au lieu de les désamorcer ?
25:24Est-ce que vous percevez,
25:26vous comprenez ma question,
25:27Marie-Christine Tabet,
25:28et est-ce qu'on peut
25:28la formuler comme ça,
25:29surtout ?
25:30Non,
25:30mais c'est-à-dire,
25:31je pense que,
25:33contrairement à ce que dit
25:34M. Cadrat,
25:37cette histoire,
25:38elle est quand même ancienne
25:39et pour aller,
25:40pour le coup,
25:41elle est ancienne,
25:42cette histoire de rivalité,
25:43enfin de rivalité.
25:44L'histoire,
25:45elle est longue
25:46entre ces deux pays.
25:47L'opposition
25:49des différents régimes
25:50ne remonte pas
25:51uniquement
25:52entre Macron
25:52et Tebboune.
25:53il y a eu
25:54il y a eu du
25:54Bouteflika
25:54Sarkozy
25:55qui ont eu
25:58du mal
25:58à s'entendre.
25:59Il y a
25:59Chirac
25:59qui était
26:00avec Bouteflika
26:01aussi
26:02quand il est arrivé
26:03en Algérie
26:03à qui on a demandé
26:04des visas.
26:05Il y a toujours eu
26:06une surenchère
26:07entre les deux
26:08pouvoirs,
26:10entre les deux États.
26:12Là,
26:12on arrive
26:13à une situation
26:14nouvelle
26:14qui est
26:15effectivement
26:16quelque chose
26:18qu'on pourrait
26:18considérer
26:19comme un fait
26:20divers,
26:20un fait
26:21de justice
26:21dans lequel
26:23le gouvernement
26:23algérien
26:24demande à la France
26:26d'agir
26:26et ça,
26:27ce n'est pas possible.
26:28Je vous dis,
26:29on a quitté
26:29le domaine
26:30purement diplomatique.
26:32Yasmina Kadra.
26:34Moi,
26:34je trouve que
26:35la justice
26:36doit être
26:36indépendante
26:37et s'il y a
26:38quelqu'un
26:39qui a
26:39commis
26:42une erreur,
26:43il doit la payer
26:43très cher.
26:44Et si cet enlèvement
26:46s'avère
26:47véritablement
26:49un enlèvement
26:50entrepris
26:52par des Algériens,
26:53ces Algériens
26:54se doivent
26:54d'être
26:55sévèrement
26:55punis.
26:57Ce sont
26:58des méthodes
26:58qui sont
26:59dépassées,
27:01qui ne résument
27:03rien.
27:03Au contraire,
27:03ça crée
27:04encore
27:04des problèmes.
27:06La justice
27:07doit
27:07prancher.
27:09Il n'y a
27:09aucune force
27:10qui est capable
27:11ou qui se doit
27:12de s'immiscer
27:13dans les affaires
27:14de la justice.
27:15Je suis
27:16complètement
27:17d'accord
27:18avec l'autonomie
27:20de la justice
27:21mais il faut
27:22laisser faire
27:23la justice.
27:24On marque
27:24une nouvelle pause
27:25dans cette émission.
27:25A tout de suite
27:26avec nos invités.
27:26RTL
27:28On refait le monde
27:30avec Yves Calvi
27:31Yves Calvi
27:33On refait le monde
27:35jusqu'à 20h sur RTL
27:36Et nous évoquons
27:37les relations
27:37entre l'Algérie
27:39et la France
27:39avec Yasmina Cadra,
27:41Marie-Christine Tabet
27:42et Christian Macarian.
27:45Est-ce que l'Algérie
27:46en ce moment
27:46est dans une situation
27:47d'isolement
27:48je dirais
27:49en plus
27:49dans sa région
27:51Christian Macarian ?
27:52Absolument.
27:52On vient d'évoquer
27:54parce que
27:55les choix
27:55du régime
27:56algérien
27:57produisent
27:58des effets
27:59et que
28:00cet effet
28:00principal
28:01c'est l'isolement.
28:02Voyons
28:02essayons de faire
28:03un tour d'horizon
28:03pour l'Algérie.
28:04Avec la France
28:05on vient d'en parler
28:06c'est la relation
28:07avec le Nord.
28:08Avec le Sud
28:09au Sahel
28:10l'Algérie
28:11a abattu
28:11le 1er avril
28:12et donc il y a
28:13près de 15 jours
28:15un missile
28:17un drone
28:17pardon
28:17un drone
28:18qui
28:19pourchassait
28:20des djihadistes
28:21Touareg
28:22sur le territoire
28:23algérien
28:23d'après les autorités
28:24algériennes
28:25ce drone
28:27avait pénétré
28:27de 2 km
28:28à l'intérieur
28:29des frontières
28:30algériennes
28:31donc l'Algérie
28:31a le droit
28:32de se défendre
28:33évidemment
28:33mais ce drone
28:34a été abattu
28:35et c'est la réaction
28:36des pays sahéliens
28:37qui nous intéresse
28:38Mali
28:39Burkina
28:39Niger
28:40plusieurs pays
28:41ont boycotté
28:43complètement
28:44toute relation
28:44diplomatique
28:45avec l'Algérie
28:46avec le Maroc
28:47donc ça c'est
28:48à l'ouest
28:48on sait
28:49ce qu'il en est
28:50à cause
28:50de la question
28:51du Sahara
28:52on est dans
28:52une rupture
28:53très grave
28:54c'est le principal
28:56pays d'Afrique
28:57par sa superficie
29:00pardon
29:00la première armée
29:02aussi
29:02d'Afrique
29:03c'est une armée
29:04qui gère tout
29:04les dépôts de carburant
29:06ou beaucoup
29:07d'autres choses encore
29:08et pas seulement
29:09les choses militaires
29:10donc
29:11c'est un pays
29:13qui en plus
29:14suit
29:15les choix
29:15de la Russie
29:16et qui
29:17en abattant
29:18le drone
29:19dans le sud
29:19de l'Algérie
29:20porte atteinte
29:21aux intérêts
29:22de la Russie
29:22puisqu'on pense
29:23que ce drone
29:23n'était évidemment
29:25pas manipulé
29:25par des Maliens
29:26mais plutôt
29:27par des Russes
29:28qui travaillent
29:29avec les Maliens
29:30en étroite symbiose
29:31donc au total
29:32c'est un micmac
29:34invraisemblable
29:35c'est un pays
29:35qui va mal
29:36et le symptôme
29:37du fait
29:38qu'il aille mal
29:39c'est justement
29:40d'incarcérer
29:41Boalem Sansal
29:42et de le faire souffrir
29:43à ce degré là
29:44quand on sait
29:46combien cet homme
29:47Boalem Sansal
29:48est fondamentalement
29:49pacifique
29:50tout ça
29:51parce qu'il a dit
29:51quelque chose
29:52sur le Maroc
29:53en reconnaissant
29:54en déclarant
29:56que le Maroc
29:57avait selon lui
29:58des droits
29:59et qu'il avait même
30:00vu son territoire
30:01amputé
30:01par les français
30:02au moment
30:03de l'indépendance
30:04de l'Algérie
30:04donc Boalem Sansal
30:06a soulevé
30:07ce qui était carrément faux
30:09ah oui mais c'est possible
30:10mais il l'a dit
30:10il l'a dit
30:12écoutez
30:13il n'est pas
30:14il n'est pas historien
30:15il n'est pas géographe
30:16ce n'est qu'un romancier
30:17qui vivait de temps en temps
30:19et c'était un ami
30:20chaque fois
30:20quand je l'ai rencontré
30:22je lui ai dit
30:22écoute
30:22tu as une superbe plume
30:23mets là
30:24au service de l'humanité
30:25n'essaye pas
30:26de tomber dans le piège
30:27de la manipulation
30:28regarde moi
30:29je suis
30:29tes amis
30:31sont mes ennemis
30:31je suis boycotté
30:32dans ce pays
30:33par tous les l'ontes
30:34mais par toutes les
30:35toutes les institutions
30:37en littéraire
30:37par tous les jurys littéraires
30:38regarde
30:39je suis dans 62 pays
30:4158 langues
30:43pourquoi ?
30:44parce que
30:44la plume peut parler
30:46la sincérité peut parler
30:48le talent peut parler
30:49on n'a pas besoin
30:50de se bondre
30:51on n'a pas besoin
30:52de se soumettre
30:53à des mouvements
30:54qui sont complètement
30:55hostiles à l'humanité entière
30:56donc voilà
30:57c'est élevé
30:58il ne m'a jamais écouté
30:59il ne m'a jamais écouté
31:00et je suis triste
31:02pour le voir
31:03croupir en prison
31:04aujourd'hui
31:05je suis vraiment
31:06monsieur Cadra
31:07vous ne diriez tout de même pas
31:08qu'il méritait la prison
31:09j'ai dit qu'il méritait la prison
31:12non
31:13vous n'iriez pas
31:14vous ne pensez pas ça
31:16est-ce que j'ai dit
31:17qu'il mérite la prison
31:18ah non
31:19je vous pose une question
31:20poliment
31:20c'est l'interprétation
31:21que vous faites de tout
31:22non
31:23je vous pose une question
31:24je n'interprète pas
31:25donc vous regrettez
31:27j'étais le premier
31:28quand il a été arrêté
31:29j'étais le premier
31:30à avoir dit
31:30dans l'AFP
31:31que je suis contre
31:32son arrestation
31:33très bien
31:35c'est parfaitement clair
31:36Yaskini Akadra
31:37ne vous inquiétez pas
31:38on a très bien compris
31:39votre point de vue
31:39sur cette situation
31:40le tandem
31:42pardonnez-moi
31:43Macron-Téboune
31:44en ce moment
31:46est-ce qu'ils sont
31:47selon vous
31:47Marie-Christine Taber
31:48en capacité de se parler
31:50est-ce qu'il y a des échanges
31:51et si oui
31:51qu'est-ce qu'on se raconte
31:52ils se sont parlés
31:53visiblement
31:54mais ça n'a pas
31:56ça n'a pas vraiment
31:56arrangé les choses
31:57ça n'a pas arrangé les choses
31:58mais ils ont essayé
31:59de se parler
32:00et je pense tout de même
32:01pour rejoindre
32:02ce que disait M. Cadrin
32:03que tout ça
32:04se terminera quand même
32:05sur le plan diplomatique
32:06et qu'on ne peut pas avoir
32:09sur les deux rives
32:10de la Méditerranée
32:11autant d'histoire commune
32:12une population commune
32:14des binationaux
32:15sans arriver à trouver
32:17un terrain d'entente
32:18mais on voit bien
32:19qu'avec M. Téboune
32:21c'est plus compliqué
32:22qu'avec finalement
32:23son prédécesseur
32:26M. Bouteflika
32:27Pourquoi ?
32:28D'après vous ?
32:30Je pense que
32:31il y avait
32:32chez Bouteflika
32:33une connaissance
32:34de la France
32:35très fine
32:36et quand même
32:37un passé
32:37d'un intérêt
32:39pour les affaires étrangères
32:40et pour ce jeu diplomatique
32:42qui a l'air
32:43d'être manié
32:44de façon
32:44un peu moins habile
32:46avec son successeur
32:47Partagez cette même analyse
32:49Tout à fait
32:50Tout à fait
32:50il a été longuement
32:52M. Bouteflika
32:53ministre des affaires étrangères
32:54il avait une très grande connaissance
32:56et l'Algérie avait une ligne
32:57qu'on peut approuver
32:58ou désapprouver
32:59mais qui était construite
33:00là on a l'impression
33:01d'une déconstruction
33:03quelque chose
33:04qui part
33:05dans tous les sens
33:06et qui n'est pas
33:07dans l'intérêt
33:08de l'Algérie
33:09qui est un pays
33:09encore une fois
33:10qui se retrouve
33:11isolé
33:12et marginalisé
33:13Merci à vous trois
33:15Yasmine Akadra
33:16Marie-Christine Tabet
33:17et Christian Macarian
33:18Yasmine Akadra
33:18je rappelle
33:19l'apparution
33:19de Coeur d'Amande
33:20aux éditions
33:21Mialet Barreau
33:22dans un instant
33:23bien entendu
33:24vous retrouverez
33:25Faustine Bollard
33:26pour...

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