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Regardez "On refait le monde" avec Catherine Tricot, directrice de la revue "Regards", Marcelo Wesfreid, chef adjoint au service politique du "Parisien-Aujourd'hui en France", Martial You, du service économie de RTL, et Jean-Sébastien Ferjou, directeur de la publication de "Atlantico".
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 30 janvier 2025.

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Transcription
00:00Yves Galvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Le budget 2025 ne fera-t-il que des mécontents ?
00:0914 députés et sénateurs sont réunis depuis ce matin en commission mixte paritaire
00:13pour se mettre d'accord sur un texte final.
00:15Donc, comme on dit parfois, on n'est pas rendu.
00:18Mais entre un parti socialiste qui juge les concessions obtenues insuffisantes
00:22et le Rassemblement National qui hausse le ton,
00:24le gouvernement Bayrou n'est pas à l'abri d'une nouvelle censure dès la semaine prochaine.
00:27La France va-t-elle s'enfoncer dans la crise ?
00:29Le budget 2025, ce n'est pas de la politique-fiction, c'est une question légitime.
00:33Avec nous pour en débattre, Catherine Tricot, directrice de la revue Regards.
00:36Bonjour.
00:37Marcel Ovest-Fred, chef adjoint du service politique du Parisien.
00:41Aujourd'hui en France, bienvenue Marcelo.
00:42Bonsoir Yves.
00:43Et Martial You, éditorialiste économique d'RTL.
00:46Bonsoir.
00:47Pour commencer, je voudrais vous faire réécouter un extrait de l'éditorial d'Étienne Chernel
00:51ce matin, c'était sur une excellente radio qui s'appelle RTL.
00:54Oui, c'est une année pour rien, une année perdue.
00:57On sait déjà qu'il n'y aura pas de réforme de structure, pas d'économie à la hauteur du mur de la dette.
01:02Rien qui puisse répondre aux diagnostics posés par François Bayrou lui-même
01:05quand il a dit que le contrat social n'était plus tenable.
01:09Une année pour rien, une année perdue.
01:11Il a raison Étienne Chernel d'être aussi pessimiste.
01:13Je ne sais pas comment vous percevez les choses Martial You ?
01:16Je suis d'accord avec lui.
01:17Bien sûr que l'année 2024, elle est perdue.
01:19Si on la résume cette année 2024, vous avez janvier, juin...
01:232025.
01:24Oui, mais il faut commencer par 2024.
01:26On commence par traîner 2024 avant de se planter en 2025.
01:30Si on dit comme ça, c'est sûr que oui.
01:32C'est intéressant parce que si on refait le film, c'est assez désespérant.
01:36C'est-à-dire que vous allez faire janvier, juin, on est en roue libre, au point mort.
01:40Parce qu'il y a les élections, le calendrier des européennes, puis les législatives.
01:45Ensuite, vous avez juillet, août.
01:47Là, c'est les JO, on a un petit hockey sur le moteur.
01:49On relance comme quand on avait des vieilles voitures qu'on poussait par l'arrière.
01:52Ça finissait parfois par repartir.
01:54Et puis septembre, décembre, on a le vent dans le dos des JO.
01:57Mais on est de nouveau au point mort.
01:59Et là, on arrive en janvier.
02:01Si vous voulez, la croissance française ralentit petit à petit.
02:05Et puis, on va s'arrêter et on n'est pas loin de retourner en arrière.
02:08Voilà, c'est ça l'année 2024 et donc l'année 2025.
02:12Donc, si vous voulez, moi je regarde tous les indicateurs économiques depuis des semaines.
02:18Il n'y en a pas un qui se maintient.
02:20On tombe comme une pierre de façon assez dramatique.
02:23On le voit avec la croissance d'aujourd'hui.
02:25On l'a vu avec le chômage il y a quelques jours.
02:27On le voit avec la consommation des ménages qui ralentit.
02:30On le voit avec l'épargne qui grossit.
02:32Ça veut dire que les Français ont peur, ils mettent de l'argent de côté.
02:35On le voit avec les taux d'intérêt des prêts immobiliers qui commencent à remonter.
02:39Les banques commencent à faire remonter leurs taux.
02:40Donc, vous voyez, il n'y a pas un endroit où je regarde, au niveau économique,
02:44où on est en train de, au moins, stabiliser les choses.
02:47Bon, vous aviez compris que vous étiez dans un pays en perdition, Catherine Cotricot.
02:50Parce qu'alors là, il vient de nous faire un portrait.
02:52C'est la fin du monde, enfin, en tout cas de la France.
02:55Je ne sais pas si c'est la fin du monde, mais je pense qu'on est quand même dans une grave crise.
02:58Sérieusement.
02:59Et le problème, c'est qu'il n'y a pas de consensus clair qui s'établisse
03:02pour pouvoir surmonter cette crise.
03:04C'est ça, notre difficulté.
03:06Moi, j'ai peur qu'on ne s'en sorte pas tant qu'on n'arrivera pas
03:10à avoir un débat politique un peu substantiel autour d'une élection.
03:15Ça me paraît évident.
03:17Autour d'une élection, que voulez-vous dire ?
03:20Moi, je pense qu'il faut revenir aux urnes.
03:22Écoutez, en vérité, quand on prend le sujet,
03:242017, Macron fait une campagne, il gagne sur cette campagne.
03:292022, il ne fait pas de campagne.
03:31Or, Macron 2022, ce n'est plus Macron 2017.
03:34C'est-à-dire qu'en fait, on n'a pas rediscuté le pacte politique depuis 2017.
03:38Donc en fait, il est élu deux fois contre Marine Le Pen.
03:42Ce n'est pas rien, mais ce n'est pas tout.
03:44C'est-à-dire qu'en fait, il n'y a pas de discussion,
03:46il n'y a pas eu d'accord entre les Français pour avancer.
03:48Donc, pardonnez-moi, vous appelez à une présidentielle anticipée, là, si je vous comprends bien.
03:52Oui, je suis d'accord, c'est exactement ce que je veux dire.
03:55Je pense qu'on n'y coupera pas.
03:57Ce qui m'effraie, c'est une présidentielle sur une démission d'Emmanuel Macron
04:01qui ne serait pas préparée.
04:03Parce que ça veut dire 35 jours de campagne électorale,
04:06ça veut dire qu'on n'a pas le temps de mener un débat politique.
04:09Là, on va voter un budget.
04:11Moi, ce qu'il me semble, c'est plutôt que de discuter,
04:13de savoir si on va augmenter un petit peu le SMIC, le point d'indice, etc.
04:17Ce sont des négociations qui sont en train de se mener.
04:19Moi, je dirais qu'il y a un budget.
04:21Il est celui d'Emmanuel de Bayrou, préparé par Barnier.
04:25Il n'est ni celui de la gauche, ni celui du RN.
04:28On le fait passer, mais on se met d'accord sur le fait qu'au mois de juin ou en septembre,
04:32il y a une élection générale et que tout le monde a le temps de se préparer
04:36pour arriver à construire un consensus politique.
04:40Enfin, un consensus, non, pas un consensus politique,
04:42parce qu'il n'y a pas de consensus, on sait bien.
04:44Il n'y en a pas, mais au moins qu'il y ait un arbitrage politique
04:46qui permette de redémarrer.
04:48Sans ça, on va se traîner cette galère jusqu'en 2027.
04:50Marcel Ovestresse, vous avez envie de retourner voter ?
04:53Alors, je distinguerais quand même deux niveaux,
04:55parce qu'effectivement, tout est bloqué.
04:57Et d'ailleurs, petit symptôme, tous les macredis,
04:59il y a un Conseil des ministres, si vous regardez l'ordre du jour,
05:01il fait aujourd'hui 10 lignes grand maximum.
05:03C'est-à-dire qu'il n'y a plus de texte qui passe.
05:05Il y a quelques décrets un peu obscurs.
05:07Avant, en 2017, on avait des pages entières,
05:10il y avait des projets de loi, il y avait des discussions,
05:12il y avait des présentations, etc.
05:14Il ne se passe plus rien, d'ailleurs, ça dure très peu de temps.
05:16Pour revenir à la question des élections,
05:18effectivement, une présidentielle, c'est un moment
05:20où on peut discuter de projets.
05:22Les retraites, typiquement, est-ce que vous voulez la retraite à points
05:24ou une retraite par capitalisation, etc.
05:26Les grands sujets de société, c'est dans les présidentielles
05:28que ça se discute.
05:30Mais, attention, un président a besoin d'un Parlement.
05:33Or, si on revote aujourd'hui,
05:36ou même au mois de juin,
05:38qui vous dit qu'on ne va pas se retrouver à nouveau
05:40avec une tripartition,
05:42c'est-à-dire, à nouveau, une opinion publique coupée en trois
05:45et l'impossibilité de mettre en musique
05:48une politique qui sera arrivée première dans une présidentielle.
05:54Donc, c'est quand même ça.
05:56L'élection ne résout pas tout.
05:58La présidentielle ne résout pas tout.
06:01Si la société est coupée en trois blocs,
06:03on se retrouvera avec le même problème à l'Assemblée.
06:05Alors, je salue Jean-Sébastien Ferjot qui nous rejoint,
06:07directeur de la publication du site Atlantico,
06:09repris, évidemment, dans les encombrements parisiens.
06:12C'était le métro, figurez-vous.
06:13Ah, c'était le métro ?
06:14Une chaîne de moins en moins bien.
06:15Non, mais n'attendez pas la ligne 1, quand même.
06:16Non, une autre, mais la queue.
06:18Désolé, je ne vais pas m'occuper de votre vie privée.
06:20Marcian Bilou.
06:21Je trouve que c'est intéressant ce qu'on est en train de se dire,
06:23cette discussion-là.
06:24Parce qu'en réalité, on est face à deux crises en ce moment,
06:26simultanées.
06:28Il y en a une qui est évidente, c'est la crise politique.
06:30Donc, on parle potentiellement de changer le calendrier,
06:33d'aller vers des présidentielles anticipées.
06:35Mais jamais Emmanuel Macron lâchera !
06:37Je ne sais pas s'il ne sera pas, à un moment donné, obligé de le faire.
06:40Mais en revanche, ce qui m'inquiète,
06:43c'est qu'on est au cœur d'une crise économique
06:45que, pour l'instant, on ne perçoit pas.
06:47Et elle est beaucoup plus lourde et beaucoup plus grave,
06:49en conséquence pour les Français.
06:50Mais on n'est pas en mesure, aujourd'hui au Parlement,
06:52de débattre de ça pour pouvoir se trouver un budget.
06:55Et ce matin, vous aviez Patrick Martin,
06:58le patron du Medef,
06:59qui reconnaissait que, lui, il était pris entre deux feux.
07:01On lui disait, soit vous prenez un mauvais budget,
07:04soit c'est le blocage total et la France est plantée.
07:07Vous m'avez gentiment embarqué dans la présidentielle.
07:09Quelque part, je vous comprends un petit peu.
07:11Mais pardonnez-moi, je veux rester pour l'instant sur le budget.
07:13Tel qu'on le connaît, ce soir,
07:15il ne résout rien à la situation française, Marc-Hélio.
07:18Mais non, puisque c'est le budget,
07:20c'est le plus petit dénominateur commun.
07:22A chaque fois, on essaie d'éviter la censure d'un côté,
07:24à droite, ou d'un côté, à gauche.
07:26Donc, vous ne pouvez pas trouver un budget
07:28qui réponde aux impératifs dans lesquels on est.
07:30Et on a, en ce moment, une France à l'arrêt.
07:32Donc, il faut bien la relancer.
07:34Et on la relance par des mesures structurelles
07:36et une vision politique qu'on n'aura pas.
07:38J'en sais, Bastien Fergeau.
07:39Oui, parce qu'il vaut mieux un mauvais budget.
07:41Personne ne doute que ce soit un mauvais budget.
07:43De toute façon, personne n'en est satisfait,
07:45pas plus que dans sa version précédente,
07:47proposée par Michel Barnier.
07:48En revanche, l'absence de budget est pire.
07:50Encore l'instabilité politique.
07:52Il faut regarder combien ça a coûté au pays.
07:54La dissolution décidée par Emmanuel Macron,
07:56en tout cas dans les conditions dans lesquelles il l'a faite,
07:58sans campagne électorale et donc sans restructuration
08:00du champ politique pour y faire face,
08:02ça nous a coûté 0,5 points de PIB.
08:05Il y a des estimations qui ont été faites sur le sujet.
08:07Le rythme auquel le chômage est en train de s'accroître
08:09sur le dernier trimestre, il va falloir attendre
08:11les données corrigées de l'INSEE.
08:13Pour l'instant, ce ne sont que
08:15les données de France Emploi,
08:17ou Travail, je ne sais plus comment ça s'appelle.
08:19Bref, de la BARES.
08:21Mais ces données-là
08:23sont la pire dégradation
08:25du marché de l'emploi hors récession
08:27que nous ayons connue.
08:29C'est la raison pour laquelle la commission de Bruxelles
08:31a quand même, ce qui est assez loufoque,
08:33validé au mois de décembre dernier un budget
08:35qui n'existe toujours pas, alors que nous sommes quasiment
08:37au mois de février. Mais pourquoi l'ont-ils fait ?
08:39Ils ne l'ont pas fait parce qu'ils avaient une confiance absolue
08:41dans Michel Barnier ou dans la France
08:43de manière générale, c'est qu'ils se disent qu'il vaut encore mieux
08:45un mauvais budget, qu'il vaut mieux lâcher
08:47que de ne pas avoir de budget du tout.
08:49Ou d'avoir pire au pouvoir,
08:51c'est-à-dire soit le Rassemblement National,
08:53soit les Insoumis, enfin bref, je ne sais pas ce qu'ils s'imaginent
08:55à Bruxelles, mais en tout cas c'est le scénario
08:57auquel ils pensaient. Et c'est exactement la raison
08:59pour laquelle aussi la France n'avait pas été dégradée
09:01sur sa dette, pas parce que notre
09:03situation est bonne, mais
09:05précisément pour éviter que ce soit
09:07pire encore.
09:09On fait quand même un petit effort en ce moment
09:11de le ramener à 5 et quelques, c'est ça ?
09:13C'est 5,4 qui est annoncé,
09:15moi je crains que...
09:17Non mais ça fait 40 ans qu'on m'explique
09:19qu'on ne doit pas dépasser les 3%.
09:21Mais Yves, le Haut Conseil des Finances Publiques
09:23a dit aujourd'hui ou hier
09:25que de toute façon, il trouvait que c'était des hypothèses
09:27optimistes, sachant que le Haut Conseil des Finances Publiques
09:29en général,
09:31dit les choses de manière très publique.
09:33Catherine Tricot ?
09:35Je pense qu'on est tous d'accord autour de la table,
09:37il n'y a pas un bon budget, on ne va pas ramener
09:39le déficit à des proportions raisonnables
09:41et on ne va en aucune façon
09:43reconstruire la confiance et au-delà
09:45même de la confiance, le dynamisme, l'idée
09:47d'un projet commun pour notre société.
09:49C'est pour ça que je ne vois pas comment
09:51on peut faire autrement,
09:53d'autres solutions pour reconstruire notre société
09:55que de faire de la politique, il faut le dire,
09:57mais moi je n'en connais pas d'autres et en particulier
09:59dans la société française qui est quand même
10:01structurée autour de la politique,
10:03du projet politique entre citoyens
10:05égaux, donc je ne vois pas comment
10:07on peut, alors évidemment Emmanuel Macron
10:09peut ne pas avoir très envie de cela,
10:11mais malheureusement, il n'est
10:13quand même pas absolument tout seul dans son royaume
10:15et en tout cas
10:17les législatives, ça, ça peut
10:19faire partie d'un pacte, moi je
10:21ne vois pas d'autres solutions que de dire
10:23tout le monde vote ou laisse passer ce budget
10:25mais on se met d'accord qu'en juin
10:27on y va et tout le monde est
10:29prévenu, c'est-à-dire que les gens savent,
10:31les partis savent qu'en juin ou en septembre
10:33ils vont devoir défendre un projet,
10:35convaincre et il y aura une majorité
10:37qui se dégagera. Je vous rejoins absolument là-dessus,
10:39nous crevons à l'heure actuelle
10:41du fait de ne pas avoir eu de campagne présidentielle
10:43en 2022 et de ne pas avoir eu de campagne
10:45des législatives, ce qu'on peut reprocher à Emmanuel Macron
10:47ce n'est pas forcément la dissolution dans l'absolu,
10:49il faut courir, demander son avis au peuple
10:51ça fait évidemment
10:53partie de ce qui est cohérent
10:55dans une démocratie. Il est quand même arrivé en tête ?
10:57Mais bien sûr,
10:59le sujet c'est de ne pas avoir
11:01de campagne électorale, une campagne
11:03présidentielle en France ça sert aussi
11:05à faire de la politique et ça sert à purger
11:07les passions, ça n'a pas été fait
11:09donc il y a un niveau de ressentiment accumulé
11:11dans la société, c'est pas spécifique à la France
11:13d'ailleurs, sauf que nous... Je m'inquiète de cette alliance
11:15entre Regards et Atlantico.
11:17Pas du tout, parce que moi je vais vous dire Yves
11:19je pense qu'il n'y aurait rien
11:21de pire qu'une élection présidentielle
11:23je pense qu'il n'y aurait rien de pire
11:25qu'une élection présidentielle anticipée
11:27si ça devait mener justement à une campagne
11:29présidentielle expédiée en 4
11:31ou 5 semaines parce que ce sont les délais
11:33que prévoit la Constitution. Maintenant vous disiez
11:35Emmanuel Macron n'a pas envie de partir, moi je constate
11:37en écoutant Bernard Arnault hier
11:39que les signaux envoyés par Bernard Arnault
11:41sur l'état de l'économie, il n'est pas
11:43en train de dire, le macroniste nous a au moins apporté
11:45ça, il est en train de dire ça ne va pas du tout et si ça continue
11:47je vais partir. Est-ce que en creux
11:49on ne peut pas y entendre une espèce
11:51de message disant finalement
11:53les mêmes qui ont porté Emmanuel Macron
11:55au pouvoir sont en train de se dire
11:57il est peut-être temps de passer à autre chose parce que là ça ne va plus du tout
11:59chacun sera libre de l'apprécier
12:01Oui mais enfin LVMH n'est pas encore
12:03à la tête de l'état, ou alors ça m'avait
12:05échappé. Je ne vous ai pas dit que c'est lui
12:07qui prenait les décisions, je vous ai dit
12:09que c'était un message...
12:11Non, je fais réagir Marcelo
12:13et après la pub. Mon journal
12:15qui est détenu par LVMH
12:17Quand on voit Emmanuel Macron
12:19dans son programme d'hier
12:21où il a arpenté
12:25des usines, ce matin
12:27il était dans un bar, avant-hier
12:29il était au Louvre, il va bientôt
12:31faire un nouveau déplacement, etc
12:33on sent en tout cas qu'il veut montrer
12:35qu'il est toujours aux manettes, même si effectivement
12:37parfois ça semble
12:39plutôt de la méthode Coué.
12:41Il y a 10 milliards d'euros d'économies
12:43principalement sur l'aide publique, au développement
12:45et à bien d'autres choses. Est-ce bien raisonnable ?
12:47On va en reparler dans un instant.
12:49Yves Calvi, on refait le monde
12:51sur RTL
12:53s'informer ensemble
12:55Il est 19h30, l'essentiel
12:57de l'actualité avec Aude Vernot.
12:59On refait le monde avec Yves Calvi
13:01Une enquête ouverte pour homicide et blessure
13:03involontaire après l'accident d'un car scolaire
13:05à Château-Duns, en Neuray-Loire.
13:07Une adolescente de 15 ans a été tuée
13:094 autres ont été blessés ce matin
13:11Le car s'est couché sur le bas-côté
13:13sur la départementale 927
13:15Pas d'autres véhicules impliqués
13:17RTL, vous l'a révélé, le chauffeur
13:19de 26 ans a été testé
13:21positif aux stupéfiants, il est en garde à vue
13:23Fin de l'ondition de Dominique Pellicot
13:25l'ex-mari de Gisèle
13:27était entendu par une juge sur
13:29deux cold case qui remontent aux années 90
13:31Un meurtre, qu'il nie fermement
13:33et une tentative de viol. Il a été sur
13:35cette affaire, confondu par son ADN
13:37Aux Etats-Unis, l'ancien secrétaire
13:39au transport qualifie d'abject la réaction
13:41ce soir de Donald Trump. Le président
13:43américain a accusé ses deux prédécesseurs
13:45d'avoir baissé les exigences des contrôles
13:47aériens et d'avoir incité
13:49à trop de diversité. Réaction
13:51juste après le crash d'un avion à Washington
13:53qui a fait 64 morts
13:55aucun survivant. Dans moins de
13:5730 minutes, on retrouve Faustine Bollard
13:59pour son émission Héros. Oui, avec ce soir
14:01une trahison amoureuse
14:03digne d'un film hollywoodien
14:05un corbeau des messages anonymes
14:07tous les ingrédients sont réunis
14:09dans cette histoire peu banale vécue par Séverine
14:11Rendez-vous dès 20h avec Faustine Bollard
14:13Et on vous retrouve à 20h justement pour d'autres informations
14:15de Voix Notures. Merci. A tout à l'heure
14:17Yves Calvi jusqu'à 20h
14:19On refait le monde
14:21sur RTL. Catherine Tricot
14:23directrice de la revue Regards, Marcelo Weisfried
14:25chef adjoint au service politique du
14:27Parisien Aujourd'hui en France. Jean-Sébastien Ferjou
14:29directeur de la publication du site
14:31Atlantico et Martial You, éditorialiste
14:33économique de RTL
14:35Alors, on parle de 32 milliards d'économies
14:37principalement sur l'aide publique au développement
14:39nos aides aux pays les plus pauvres
14:41la culture, la recherche, l'écologie
14:43est-ce que vous comprenez que ce soit ces postes-là
14:45les premiers impactés ? Marcelo Weisfried
14:49Est-ce qu'il y a une espèce de logique ou
14:51enfin, je sais pas moi
14:53On peut le voir à l'envers
14:55il y a eu des drabeaux sur un peu tout
14:57et quelques exceptions, notamment par exemple
14:59la justice, parce que vous avez un ministre qui a un poids
15:01politique, Gérald Darmanin, qui fait qu'évidemment
15:03on lui a moins ponctionné qu'à la
15:05pauvre ministre des sports qui était une
15:07novice en politique, donc ces éléments-là
15:09ils jouent. Il y a tous les éléments budgétaires
15:11et puis il y a tout ce qui est
15:13en marche de la discussion budgétaire
15:15mais qui aura un énorme impact
15:17on a rouvert le débat sur les retraites
15:19on a ce qu'on appelle le conclave
15:21qui a été lancé et qui reprendra ses travaux
15:23à partir du 19 février. Les grandes masses
15:25elles sont aussi là, donc on a la partie
15:27visible en ce moment, la commission mixte paritaire
15:29et puis on a des discussions qui sont lancées
15:31pour quelques semaines. Le conclave, ça vous
15:33inspire, Martialiou ? Evidemment, c'est...
15:35En fait, si on reprend le chiffre
15:37des 32 milliards que vous évoquiez, j'ai envie
15:39de vous dire, on fait les économies sur les
15:41trombones et les tubes de colle, c'est-à-dire que là
15:43c'est évidemment
15:45que du cosmétique. Il n'y aura aucune décision
15:47de fond sur des rabotages
15:49ici ou là. Le vrai problème, la
15:51vraie question, c'est la réforme structurelle
15:53ce sont les retraites, vous savez que les retraites
15:55c'est un quart de l'ensemble
15:57des dépenses publiques, c'est 380
15:59milliards d'euros par an
16:01que l'on dépense pour verser
16:03les retraites. C'est là la grosse masse. Après, vous pouvez
16:05économiser 100 millions là, voire même
16:071 milliard ici. Vous pouvez
16:09faire 2 milliards et demi d'économies aux
16:11collectivités locales. Vous voyez bien que les masses
16:13ne sont pas comparables. Si on compare
16:15ces 380 milliards d'un coup à l'ISF
16:17qui faisait tant réagir, c'était 5 milliards
16:19par an. Voyez, on est...
16:21L'éléphant au milieu de la pièce,
16:23c'est la réforme des retraites. Et donc c'est
16:25là-dessus que ça va se jouer. C'est sur ces réformes structurelles
16:27et ce sera effectivement pas sur le
16:29budget que l'on va se mettre d'accord par rapport à ça.
16:31Catherine Tricot, je vous sens
16:33d'autres lignées. Vous voyez ce que je veux dire.
16:35Oui, pas tout à fait, parce qu'en fait, ce sont
16:37deux budgets séparés quand même. Bien sûr.
16:39Le budget de la Sécurité sociale et
16:41le budget de la France, c'est pas exactement le budget
16:43de l'État, c'est pas exactement des caisses
16:45fongibles. Donc,
16:47il y a bien... Vous avez raison
16:49et pour être précis, un tiers
16:51des pensions versées en France ne sont pas
16:53ouvertes par les cotisations payées par les Français.
16:55Un tiers des 384 milliards dont vous parlez
16:57sont bien payés sur le
16:59budget de l'État et rentrent en compte dans les dépenses.
17:01C'est les retraites des fonctionnaires.
17:03Pas uniquement. Catherine.
17:05Ce que je veux dire, ça c'est la première chose, c'est que là,
17:07on est en train de discuter... La discussion
17:09qui est en cours là, c'est le budget de l'État.
17:11Et dans le budget de l'État, il y a une question qui est
17:13assez importante, c'est au fond
17:15qui contribue à ce budget de l'État ?
17:17Et c'est un peu sur ça que se mènent les
17:19discussions. Il y a qui contribue
17:21et ceux que l'on dépense. Aujourd'hui,
17:23si l'on prend les coups de rabot, vous venez de le rappeler
17:25Yves, ce ne sont pas les
17:27postes régaliens qui ont été mis à
17:29contribution, mais plutôt ceux qui
17:31relèvent, je dirais, de
17:33l'investissement sur l'être humain.
17:35Sur l'humain. Et ça, je pense que c'est...
17:37La justice, c'est un investissement sur l'être humain.
17:39Je parle des postes régaliens. L'éducation nationale aussi.
17:41Je ne suis pas en train de dire que
17:43le régalien ne doit pas l'être. Ce que je dis,
17:45c'est qu'il y a eu quand même une orientation politique
17:47qui a été de conserver plutôt le régalien
17:49et de mettre à mal
17:51ou de faire payer plus
17:53particulièrement, en effet, le sport,
17:55la recherche, la culture.
17:57C'est-à-dire, en fait, ceux qui relèvent plutôt
17:59du développement des personnes.
18:01Et ça, je pense que ça, par exemple,
18:03puisqu'on parlait tout à l'heure d'un débat politique,
18:05je pense que ça pourrait faire partie, c'est le
18:07cœur d'une question politique.
18:09Au fond, quelle est la base de notre
18:11dynamisme ? Est-ce que c'est...
18:13C'est un débat de renoncement.
18:15Non, mais tu n'es pas d'accord.
18:17Moi, je pense qu'il y a une alternative.
18:19Il y a une alternative, voilà.
18:21Il va nous expliquer pourquoi il n'est pas d'accord,
18:23Jean-Sébastien Ferjou.
18:25Je ne conteste pas qu'il puisse s'agir de dépenses
18:27qui ont du sens. Le sport, ça a du sens.
18:29Évidemment, la recherche a infiniment
18:31de sens. Ce que je veux vous dire par là, c'est que c'est un débat
18:33de renoncement parce qu'on considère qu'on ne pourrait pas
18:35dépenser mieux le vrai sujet français.
18:37On est quand même de tous les pays de l'OCDE
18:39celui qui détient le record de niveau
18:41de fiscalité, le record de niveau
18:43de taxation. Donc, on ne va pas continuer
18:45à faire plus au motif qu'il faudrait qu'on donne plus
18:47à un club de sport ou à n'importe quelle autre cause.
18:49Elles peuvent tous être légitimes
18:51à des degrés différents. Le sujet, c'est quand même...
18:53Regardez même la question des 4000 postes dans l'éducation nationale.
18:55On entend la gauche qui dit que c'est horrible.
18:57Regardez, on renonce à l'investissement
18:59sur nos enfants. Enfin, moi, je lis les rapports
19:01de la Cour des comptes. Que disent-ils à chaque rentrée ?
19:03Chaque année, il y a plus d'agents
19:05dans les rangs du ministère de l'Éducation nationale
19:07et chaque année, il y a moins de professeurs devant les enfants.
19:09Donc, je veux bien qu'on se focalise
19:11sur des symboles comme les 4000 postes qu'on supprime.
19:13Enfin, le vrai sujet, c'est
19:15pourquoi ne dépensons-nous pas mieux ?
19:17Pourquoi le management public est-il aussi efficace ?
19:19Parce que les fonctionnaires ne sont absolument pas
19:21paresseux. Ils sont au contraire
19:23bien souvent dans une forme de mal-être parce que le management
19:25public est calamiteux et que
19:27en ce qui concerne l'éducation nationale, pour poursuivre
19:29cet exemple-là, oui, il y a beaucoup de gens qui ne sont plus
19:31devant les élèves parce que c'est devenu insupportable
19:33d'être devant les élèves. Et donc, c'est
19:35toute la somme de ces renoncements-là,
19:37de ces renoncements à mieux gérer l'argent public
19:39comme à faire en sorte qu'il y ait des choses
19:41qui tout simplement soient plus acceptables
19:43pour les gens qui le vivent. Et bien ça, c'est
19:45de la vraie politique aussi, qui n'est pas uniquement le fait
19:47d'avoir des débats philosophiques sur le sport vaut-il mieux
19:49que la culture ou la recherche.
19:51Marcel Ovest-Fred, est-ce que vous répondez à ce qu'on vient d'entendre ?
19:53Comme il n'y a pas effectivement de réforme structurelle lancée,
19:55le débat se résume à des sortes
19:57de batailles autour
19:59de symboles. Alors, vous en avez cité un, je vais en citer
20:01un autre qui va être en discussion demain
20:03puisque la commission mixte paritaire
20:05reprend demain, mais l'aide médicale d'État, ça va être...
20:07On a passé combien d'heures à discuter ?
20:09Il y en a pour quoi ? 2 milliards d'euros ?
20:11200 millions.
20:13Le débat porte sur 200 millions.
20:15En tout, c'est 2 milliards, et puis
20:17si la question c'est est-ce qu'on met plus ou moins de 200 millions,
20:19c'est rien du tout, mais vous allez voir
20:21que ça va encore occuper des choses. C'est-à-dire que pour l'instant,
20:23on est effectivement en dehors de...
20:25Plus personne n'a proposé de réforme structurelle,
20:27on est sur des batailles de symboles,
20:29en vue de la grande explication qui arrivera plus tard,
20:31présidentielle, législative.
20:33Oui, avec encore une fois aussi un manque de courage.
20:35On a tellement menti aux Français pendant des années
20:37sur les retraites, vous l'avez dit tout à l'heure,
20:39encore une fois, un tiers des
20:41pensions versées dans le pays ne sont pas couvertes
20:43par les cotisations. Donc ça veut dire que c'est l'argent
20:45qui pèse sur le coût du travail, notamment.
20:47C'est-à-dire que les actifs sont contraints de porter
20:49tout le poids de ce système de retraite,
20:51sachant que les retraites de demain, elles, seront
20:53très mauvaises. Et donc, il y a une vraie question
20:55d'équité intergénérationnelle, mais personne
20:57n'ose l'aborder de fond, parce que ceux
20:59qui sont élus, en général, ils le sont beaucoup par des électeurs
21:01retraités. Autre sujet, les médicaments.
21:03Regardez, on fait tout le temps du misérabilisme,
21:05on fait pleurer dans les chaumières en disant
21:07si on rembourse moins certains médicaments,
21:09les pauvres vont plus pouvoir se soigner. Mais c'est complètement faux.
21:11Les maladies chroniques, la maladie de longue durée, ça va toujours
21:13être couvert. Il y a des médicaments dont on sait qu'ils ne sont
21:15pas efficaces. La France, c'est un des pays qui a le record
21:17au monde de graves du foie à cause des abus de médicaments.
21:19Et on ne peut pas se poser la question de
21:21quels médicaments avons-nous besoin, avant de commencer
21:23à dire qu'on est en train de tuer les pauvres
21:25en leur supprimant des remboursements.
21:27Un petit you et on marque une pause.
21:29Si, oui, simplement. Moi, je
21:31me dis que la France est un pays qui arrive
21:33à se réformer quand il est au pied du mur.
21:35Il faut qu'on purge cette
21:37histoire de budget. On l'a dit tout à l'heure.
21:39On va sans doute se mettre d'accord à l'Assemblée
21:41nationale et chez les parlementaires
21:43sur un budget qui ne satisfera personne.
21:45Parce qu'il faut le faire. Mais
21:47c'est vrai qu'il va falloir derrière se poser
21:49des vraies questions. Et si je reviens
21:51sur mon obsession des retraites
21:53qui sera donc dans le PLFSS, effectivement.
21:55On voit bien que les partenaires sociaux
21:57reprennent la main. Et eux, quand on discute
21:59avec eux, sont ouverts à une vraie discussion
22:01de fond, osent aborder
22:03d'eux-mêmes la question de la retraite
22:05par capitalisation, veulent
22:07arriver à trouver des solutions.
22:09Je pense qu'il y a un problème
22:11qui est celui de régler l'urgence
22:13politique et budgétaire, mais
22:15qu'en sous-jacent, comme on dit en économie,
22:17il y a des vraies questions sur lesquelles
22:19on est peut-être en train de se mettre d'accord
22:21en coulisses. Et c'est ce que j'espère, mais du côté
22:23des partenaires sociaux, un peu en dehors de la politique.
22:25Un peu moins de fonctionnaires éventuellement en France,
22:27on va en débattre dans un instant.
22:30RTL, on refait le monde.
22:32Avec Yves Calvi.
22:34Renaud.
22:36RTL soir, on refait le monde.
22:38Avec Yves Calvi.
22:40On refait le monde, avec Jean-Sébastien Ferjou,
22:42directeur de la publication du site Atlantico.
22:44Catherine Tricot, directrice de la revue Regards.
22:46Marcel Ovest-Fred, chef adjoint au service
22:48politique du Parisien, aujourd'hui en France.
22:50Et Martial You, éditorialiste
22:52économique d'RTL.
22:54Alors, on sait que pour, en quelque sorte, amadouer
22:56le Parti Socialiste, sans gros succès,
22:58le gouvernement est revenu sur la suppression
23:00des 4000 emplois de profs, vous l'avez évoqué
23:02il y a quelques instants. Conséquence, le nombre
23:04total de fonctionnaires va encore grossir d'environ
23:063000 personnes cette année. Pourquoi
23:08est-ce qu'on ne parvient jamais à baisser ce nombre d'argent,
23:10d'agents publics ?
23:12Il y a une malédiction ? Je ne sais pas.
23:14Il y a un côté,
23:16la grenouille qui veut devenir aussi
23:18grosse que le bof, c'est-à-dire qu'on voit bien
23:20la fonction publique grossit, y compris
23:22en effectif, sans pour autant
23:24que ça réponde à la demande de services
23:26publics. Mais on peut faire des délégations, nous ?
23:28Mais ce n'est pas seulement ça, si vous voulez.
23:30Lorsqu'Emmanuel Macron
23:32a été élu en 2017,
23:34dans son programme, il y avait la réduction
23:36de 120 000 fonctionnaires sur son quinquennat.
23:38Il y a renoncé deux ans plus tard.
23:40Donc, il y a déjà un historique,
23:42qui est que
23:44cette équipe-là, on va dire ça au sens
23:46large, n'est pas capable, de toute façon,
23:48même quand l'économie et la croissance
23:50sont là, de réduire le nombre de fonctionnaires.
23:52Et à la rigueur, ce n'est même pas le problème.
23:54La question, c'est de savoir qu'est-ce qu'on fait de l'argent.
23:56Quand on parlait tout à l'heure des milliardaires
23:58qui s'énervent, de Bernard Arnault,
24:00il y a eu Patrick Pouyanné, le PDG de Total Energy,
24:02il y a eu le patron d'EDF, il y a eu le patron
24:04de Michelin, tous disent...
24:06Ils ne disent pas qu'on ne veut pas payer. Ils ne disent pas qu'on
24:08veut partir à l'étranger. Ils disent
24:10OK pour payer, mais pour
24:12faire quoi ? Ils sont exactement comme
24:14la plupart des Français qui nous écoutent en ce moment.
24:16Je veux bien payer avec
24:18mes impôts quelque chose, mais j'ai envie
24:20en face de ne plus avoir un
24:22poule dans la rue, d'avoir
24:24une école qui fonctionne, d'avoir un hôpital qui fonctionne.
24:26C'est ça le mal français.
24:28C'est qu'on paye toujours plus, il y a
24:30toujours plus de prélèvements obligatoires, sans
24:32qu'on envoie le résultat parce que ça n'est pas
24:34en front office, ça n'est pas devant
24:36les usagers qu'on trouve les fonctionnaires.
24:38Ce matin, le président du Medef, Patrick Martin,
24:40était sur RTL, écoutez ce qu'il disait.
24:42Quand on vient nous dire qu'on ne peut pas supprimer
24:444000 emplois dans l'éducation nationale,
24:46plus d'un million de salariés,
24:48on va dire, agents et salariés à l'éducation nationale.
24:50Moi, j'observe qu'il y a
24:52117 000 emplois qui ont été supprimés
24:54dans le secteur privé au quatrième trimestre.
24:56Il y a vraiment deux poids deux mesures.
24:58Deux poids deux mesures, est-ce que ce propos
25:00vous semble approprié ? Marcel Ovest-Fred.
25:02Alors, par rapport
25:04à ce que vous aviez dit tout à l'heure, 2017,
25:06Macron qui dit, je vais supprimer
25:08des postes et qui ne le fait pas, le tournant
25:10c'est quand même les gilets jaunes. À ce moment-là,
25:12il se rend compte quand même que
25:14il y a une demande de
25:16service public, alors elle n'est pas efficace,
25:18donc on se dit, ce n'est pas le moment
25:20politiquement de retirer des postes, mais ça a été vraiment
25:22un tournant. Et j'ai l'impression que
25:24maintenant, le débat s'est déporté sur un autre
25:26sujet. On n'est pas trop sur les fonctionnaires,
25:28du coup, on va sur les agences de l'État.
25:30Alors, on en chiffre un
25:32nombre incalculable, on n'est jamais capable
25:34d'avoir des chiffres vraiment fiables. Et le
25:36seul exemple, finalement, qui est donné,
25:38ce qui serait la fusion de
25:40France Stratégie avec le
25:42Haut Commissariat aux Plans. Le Haut Commissariat aux Plans, c'est 4 personnes.
25:44Donc, en fait,
25:46on se
25:48paie de mots. Mais pas seulement,
25:50parce que ce qui me préoccupe,
25:52ce n'est pas tant le nombre absolu de fonctionnaires
25:54dans le pays. Encore une fois, il y a une question de management.
25:56Le sujet, il est,
25:58j'ai envie de vous dire, presque pire.
26:00Que font ces fonctionnaires ? Parce que
26:02Michel Crozier, vous vous souvenez de ce sociologue
26:04qui expliquait très bien qu'au-dessus d'un certain nombre de fonctionnaires,
26:06la fonction publique n'a plus besoin du réel
26:08pour fonctionner. C'est-à-dire, le bureau A répond au
26:10bureau C qui lui-même est en train de
26:12gérer les règles édictées par le bureau E.
26:14Ça n'a pas pris de coup de vieux, non, cette analyse ?
26:16Non, ça n'a pas pris de coup de vieux.
26:18Moi, j'entends ça depuis 30 ans.
26:20Donc, je me dis, si ça n'a pas changé, c'est peut-être que...
26:22Oui, mais c'est pire que ça.
26:24C'est aggravé. C'est-à-dire que partout,
26:26parce que la fonction publique d'État, elle est relativement tenue.
26:28Ça n'est pas le nombre de fonctionnaires
26:30de l'État qui est en plein dérapage.
26:32Ce qui a vraiment dérapé absolument,
26:34ce sont les fonctionnaires territoriaux
26:36et la fonction publique hospitalière. Mais croyez-vous qu'on est
26:38recruté plus d'infirmières ou plus de médecins ?
26:40Surtout, dans les hôpitaux, vous avez
26:42un nombre de strates
26:44de personnel administratif, de sous-directeurs,
26:46vous avez des hôpitaux où vous avez
26:485 DRH.
26:50Donc, cette question-là, encore une fois, de management
26:52public, d'efficacité de la dépense publique,
26:54elle est grave. Parce que c'est ce que je vous disais, le problème,
26:56ce n'est pas les fonctionnaires en soi, en tant qu'être humain.
26:58C'est que quand vous mettez des fonctionnaires
27:00sans mission véritable, parce que dans l'hôpital,
27:02s'ils ne sont pas là en train de soigner les gens, mais qu'ils sont là
27:04à essayer de vérifier
27:06si la taille de l'assiette qui est servie, c'est bien la bonne.
27:08Et puis, si on ne va pas renégocer le contrat...
27:10Non, mais parce que des fois...
27:12Les professeurs de médecine,
27:14ils vous disent que rien que le temps
27:16qu'ils consacrent à gérer les exigences
27:18administratives, ça leur prend 2 fois, 3 fois
27:20plus de temps...
27:22Mais je suis absolument
27:24d'accord avec toi, Jean-Sébastien.
27:26La seule question, c'est qui a imposé
27:28la réforme de l'hôpital pour faire le paiement
27:30à l'acte ?
27:32Je regrette, ça s'est fait
27:34du temps de Nicolas Sarkozy.
27:36Peu importe, on s'en fiche.
27:38Ce que je veux dire, c'est que cette réforme-là, on sait qu'elle est
27:40délétère pour l'hôpital, parce qu'aujourd'hui,
27:42on a un quart des moyens d'hôpital
27:44qui servent à faire la gestion
27:46administrative à l'hôpital. Ça ne va pas,
27:48donc il faut revenir à des choses plus simples
27:50et faire davantage de confiance. Aujourd'hui,
27:52c'est les 10 ans des grandes régions
27:54qui ont été voulues...
27:56Oui, davantage de confiance, c'est-à-dire qu'on n'est
27:58pas obligé de vérifier que le médecin,
28:00quand il prescrit
28:02une radio, que la prescription de la radio,
28:04elle est bien conforme à tel et tel
28:06objectif donné par
28:08une règle, une méthodologie, etc.
28:10C'est-à-dire qu'en fait, les médecins, auparavant,
28:12ils soignaient une maladie. Ils avaient
28:14un patient et ils prescrivaient
28:16des examens, des médicaments, des soins.
28:18Et ça ne rentrait pas
28:20dans une méthodologie qui
28:22visait à vérifier
28:24que ce qu'il faisait était exactement conforme
28:26à la demande et qui, en plus,
28:28engagait le financement
28:30de l'hôpital. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
28:32l'hôpital, il a besoin, pour
28:34avoir de l'argent, que le médecin remplisse
28:36tous ses papiers pour bien montrer qu'il a bien
28:38travaillé. Ce fonctionnement-là,
28:40ça nous a étouffés, ça a
28:42étouffé l'hôpital. Un quart du temps
28:44à l'hôpital est consacré à ça.
28:46Donc, c'est ce mode de fonctionnement
28:48qui est totalement bureaucratique,
28:50mais qui a été aussi un mode de contrôle
28:52qui nous fait crever.
28:54Un quart du temps, c'est ce que je fais pour mes notes de freine.
28:56Je me souviens qu'après le Covid,
28:58on avait dit, c'est très important, il faut remettre de l'argent
29:00dans le système. Et on avait mis
29:02le Ségur de la Santé, ça s'était appelé,
29:04pour à peu près 19 milliards d'euros.
29:06Et je me souviens que
29:08Elisabeth Borne, quand elle a quitté Matignon,
29:10un jour, dans une réunion de groupe, des groupes
29:12de Renaissance, des députés, elle a dit, je ne sais pas
29:14où est passé cet argent.
29:16Jusqu'à 20h,
29:18Yves Kelvin refait le monde
29:20sur RTL.
29:24Yves Kelvin jusqu'à 20h,
29:26on refait le monde sur RTL.
29:29Avec Martial You, du service économique
29:31d'RTL, Jean-Sébastien Ferjou, directeur
29:33de la publication du site Atlantico,
29:35Marcelo Westfred, chef adjoint au service
29:37politique du Parisien, aujourd'hui en France,
29:39et Catherine Tricot, qui est directrice de la revue
29:41Regards. Si nos députés et sénateurs
29:43réunis en commission mixte-paritaire
29:45aboutissent à un accord, le budget sera
29:47présenté à l'Assemblée Nationale lundi.
29:49C'est bien ça, Martial You ?
29:50Oui, absolument.
29:51D'accord.
29:52Là, ils tiennent les délais, à priori.
29:54On peut imaginer qu'ils soient votés,
29:56autrement dit, le Premier ministre
29:58est-il prêt à dégainer son 49.3 ?
30:00Ah ben, Marcelo veut répondre.
30:02Ah ben, on le laisse.
30:04Non, ce qui est...
30:06Il n'y a pas de suspens sur le fait que ce qu'on appelle
30:08la commission mixte-paritaire, ce huis clos, où il y a les députés
30:10et sénateurs qui trouvent un compromis, il n'y a pas de suspens
30:12sur le fait que demain, ils vont se mettre d'accord sur une copie
30:14parce qu'il y a une majorité
30:16de droite. Ça, il n'y a pas de souci.
30:18La question, c'est que lundi,
30:20ensuite, chaque chambre, si vous voulez,
30:22doit voter sur les conclusions et dire
30:24d'accord, ce que les députés, les sénateurs, les 14
30:26là, ont édicté,
30:28on le valide. Et c'est
30:30à ce moment-là, que là, le texte passe
30:32devant une assemblée qui est l'assemblée qu'on connaît,
30:34ça ne passera pas, et c'est là
30:36que François Bayrou doit déclencher
30:38son 49.3, qui donnera
30:40lieu 48 heures plus tard,
30:42à une motion de censure, où le gouvernement
30:44joue par définition sa peau.
30:46Vous êtes d'accord ? Ah ben, pour l'instant, sur le calendrier,
30:48on est tout à fait d'accord. Oui, et sur les conséquences de tout ça ?
30:50En fait, moi,
30:52quand je me pose la question depuis
30:54la submersion, le sentiment de
30:56submersion, et la réaction
30:58du parti socialiste, évidemment, je me dis,
31:00mais comment ils se sortent de ça, les socialistes ?
31:02Parce que, à la fois, ils ont pris leur distance
31:04vis-à-vis de la France
31:06insoumise, et en même temps,
31:08ils sont en train de s'opposer, mais
31:10est-ce qu'ils ont vraiment le choix, est-ce qu'ils ont vraiment
31:12la possibilité de voter contre
31:14ce budget in fine ? Donc, ils
31:16se retrouvent dans une espèce de no man's land,
31:18et je ne comprends pas la stratégie.
31:20Par rapport aux blocs
31:22qui sont présents sur ce
31:24budget, c'est la seule incertitude ou nouveauté
31:26que je vois. Jean-Sébastien Ferjou.
31:28On est un peu dans, je ne sais pas si c'est
31:30une comédie ou une tragédie, d'ailleurs,
31:32mais ça relève un peu du boulevard, tout ça. Regardez, c'est comme
31:34le Rassemblement National, qui maintenant se découvre
31:36aussi de nouvelles lignes rouges,
31:38sur... Alors, ils n'ont pas tort, d'ailleurs,
31:40de se préoccuper de la manière dont
31:42on est en train de réformer la formation des prix des marchés
31:44de l'électricité, parce qu'incontestablement, ça va
31:46avoir un impact sur les entreprises,
31:48sur les consommateurs français.
31:50Maintenant, ils font semblant,
31:52en quelque sorte, alors qu'ils
31:54ne veulent pas provoquer
31:56une chute du gouvernement,
31:58a priori en tout cas, parce que tout le monde a bien
32:00compris que sinon, vraisemblablement, ça finirait
32:02par entraîner aussi la chute
32:04d'Emmanuel Macron.
32:06Mais ceux qui jouent cette carte...
32:08En cas de censure du gouvernement Beyrou, que pourrait bien faire Emmanuel Macron ?
32:10Ceux qui veulent principalement
32:12ça, ça reste les insoumis.
32:14Les autres ne le veulent pas, les socialistes veulent juste acheter du temps
32:16en attendant la fameuse dissolution
32:18à laquelle faisait référence Catherine Tricot
32:20tout à l'heure. Et donc, on est dans
32:22ces espèces de trucs qui n'ont pas vraiment de sens.
32:24En plus, ça se joue plus sur du
32:26symbolique. Ils ont chacun des espèces de petits
32:28agendas politiques qui n'ont pas grand-chose à voir avec
32:30ni le renouveau de leur propre offre politique,
32:32ni avec l'intérêt de la France
32:34et des Français. Et puis, le Rassemblement
32:36national, je pense aussi qu'ils avaient
32:38besoin de montrer qu'ils existent, parce que Bruno
32:40Retailleau est en train quand même
32:42de séduire un certain nombre d'électeurs
32:44à droite, ou potentiellement d'électeurs
32:46qui étaient ceux du Rassemblement national.
32:48Et donc, vous voyez bien que tous ces gens-là, ils ne sont pas en train de raisonner
32:50par rapport à que mettons-nous dans un
32:52budget, parce que par exemple, n'importe quel comptable ou commissaire
32:54au compte, là on arrive dans la saison, vous savez, où ils
32:56bouclent les comptes des entreprises. Les boucler
32:58sans savoir comment vous faites les calculs des
33:00bilans, c'est impossible.
33:02Catherine Tricot, un sondage de Doxa pour la presse régionale
33:04et Public Sénat indiquait en fin de semaine dernière que
33:06trois quarts des Français, 74%
33:08souhaitaient des terrains d'entente pour éviter
33:10une censure du gouvernement.
33:12Les Français veulent un budget, je pense qu'ils ont raison.
33:14Je veux dire qu'on ne peut pas continuer de ne pas savoir un budget,
33:16mais ceci étant, il y a quand même une question, c'est que tout le monde
33:18sait que c'est un mauvais budget. Donc là,
33:20moi je pense qu'il faut assortir
33:22le vote de ce budget de conditions
33:24politiques qui permettent de
33:26ne pas faire valider par
33:28des oppositions un budget dont ils ne veulent pas.
33:30Les socialistes ne valident pas ce budget,
33:32le Rassemblement national ne valide pas ce budget,
33:34les écologistes ne valident pas ce budget
33:36qui supprime un milliard à l'écologie,
33:38les communistes non plus et les France Insoumise non plus.
33:40Donc ça veut dire qu'en fait, la majorité
33:42de l'Assemblée ne valide pas ce budget.
33:44Non mais si, je pense que...
33:46Oui, c'est ça, personne n'est vraiment content.
33:48Donc il faut bien...
33:50Il y a des gens qui sont dans l'opposition.
33:52Madame, il n'est pas dans l'opposition.
33:54A priori, non.
33:56Donc ceux qui sont dans l'opposition, il va falloir acheter
33:58leur bienveillance,
34:00leur abstention, à tout le moins.
34:02Pour cela, il ne faut pas
34:04les mettre en situation de valider un budget,
34:06il faut leur donner une porte de sortie politique.
34:08Et la porte de sortie politique, encore une fois,
34:10je ne vois pas comment elle peut être autre
34:12qu'un retour aux urnes.
34:14La semaine prochaine va être décisive.
34:16Parce que,
34:18il y a le vote
34:20et la motion de censure sur le PLF,
34:22ce qu'on appelle le budget de l'État,
34:24et il y aura aussi, sans doute,
34:26sur le budget de la Sécurité Sociale,
34:28on va normalement, sans doute, avoir une accélération
34:30la semaine prochaine, c'est-à-dire que
34:32les socialistes, la dramaturgie dont vous parliez
34:34tout à l'heure, ils vont voter contre
34:36la commission mixte paritaire, là ils vont dire
34:38cet accord ne nous va pas, mais
34:40la question, c'est que derrière, lundi,
34:42ils vont sans doute dire, la France a besoin
34:44d'un budget. Et comme il y a eu un deal,
34:46des négociations qui sont globales,
34:48elles sont sur l'État, elles sont sur la Sécu,
34:50elles sont sur les partenaires sociaux,
34:52quand ils auront dealé avec les socialistes,
34:54et vous voyez bien, les socialistes, il y a 48 heures,
34:56ils ne voulaient plus entendre parler du gouvernement
34:58à cause de la submersion migratoire, maintenant,
35:00ils étaient hier soir en visio avec le ministre
35:02de l'Économie. Donc, vous allez sans doute avoir
35:04un deal qui va être signé,
35:06qui est en train d'être
35:08mis en musique, à savoir,
35:10on vote contre demain, les socialistes
35:12votent contre demain, mais lundi, ils
35:14voteront contre la censure,
35:16et sans doute dans la foulée aussi contre la censure
35:18pour le budget de la Sécurité Sociale,
35:20et dans ces cas-là, le gouvernement
35:22est sauvé en fin de semaine prochaine.
35:24Ça m'enduit parce que je voulais faire un petit jeu,
35:26si le gouvernement Bayrou tombe,
35:28qui peut-il prendre comme Premier ministre ?
35:30Barouin ? On fait les B ?
35:32C'est parfait,
35:34c'est drôle,
35:36je ne suis pas sûr
35:38que Barouin ait très envie de se colter
35:40un boulot de ce type,
35:42mais c'est très bien, vous me citez un Premier ministre
35:44à venir, s'il vous plaît ?
35:46Allez, jouez à ça, Jean-Sébastien,
35:48qui est encore plus vieux, avec un nom qui commence
35:50par B, je ne sais pas, je ne trouve plus.
35:52Je joue Villeroy de Gallo,
35:54c'est la dernière solution,
35:56la dernière carte, le technique.
35:58Vous vous rappelez qui est ce monsieur ?
36:00C'est le gouverneur de la Banque de France.
36:02Et Montmarcello, qu'est-ce qu'il me répond ?
36:04Je vais jouer Retailleau, les sondages.
36:06Je ne crois pas que Bruno Retailleau
36:08n'aurait forcément envie.
36:10L'un menant à l'autre.
36:12Mes enfants, cette émission est terminée
36:14et je vous remercie infiniment d'y avoir participé.
36:16Demain, 7h40, l'invité de la matinale
36:18et le député Rassemblement National de la Somme,
36:20Jean-Philippe Tanguy, et tout de suite
36:22les grands titres de l'actualité avec Haute Verniture,
36:24puis Faustine Bollard,
36:26que vous retrouvez pour son émission Héros,
36:28Bonsoir Faustine, qui est votre invitée aujourd'hui.
36:30Bonsoir Yves, et merci d'être avec nous
36:32dans Héros. On va parler trahison amoureuse
36:34ce soir, mais avec vraiment
36:36une toile de fond digne d'un film,
36:38puisqu'on va parler messages anonymes
36:40et corbeaux.
36:42Séverine en a gros sur le cœur,
36:44et vous allez voir, on la comprend parfaitement.
36:46A tout de suite sur RTL, on vous attend.
36:48On vous retrouve à 20h, Faustine.

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