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00:0020h, 21h, France Info, les informés, Victor Maté.
00:13Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue aux informés sur France Info, à la radio et à la télé, canal 27 de la TNT.
00:20A la une ce soir, Donald Trump qui souffle à nouveau, le chaud et le froid, le président américain reste optimiste.
00:26Quant à un accord commercial avec la Chine, tout en affirmant sur son réseau social que sa politique douanière, je cite, fonctionne vraiment bien.
00:35Le président américain qui a mis sur pause les augmentations de taxes pour le monde entier cette semaine, excepté pour la Chine qui a riposté.
00:42Quels sont les enjeux de la guerre commerciale entre les plus grandes puissances mondiales ?
00:46Quelle réponse aussi de la France et de l'Europe ? Beaucoup de questions dans la première partie de ces informés.
00:51Il sera aussi question ce soir de la situation de l'emploi en France, les intentions d'embauche des employeurs en baisse de plus de 12% sur un an.
00:58Qu'est-ce que vous révèle France Info ? Comment expliquer ces chiffres ? Quels secteurs sont les plus touchés ? Nous en débattrons.
01:04François Bayrou réaffirme ne pas être intervenu dans l'affaire des violences physiques et sexuelles de l'établissement catholique privé Notre-Dame de Bétaram.
01:12Où ont été scolarisés plusieurs de ces enfants ? Je ne suis jamais intervenu dans une affaire judiciaire sur le Premier ministre.
01:19Il sera auditionné le 14 mai à l'Assemblée.
01:22Et puis en fin d'émission, comme chaque soir, les cartes blanches de nos invités avec ce soir Marie-Estelle Pêche.
01:28Bonsoir Marie-Estelle.
01:29Bonsoir.
01:30Rédactrice en chef société à Marianne.
01:32Raphaël Kahn à vos côtés.
01:33Bonsoir Raphaël.
01:34Journaliste à France 24, présentateur de l'émission Le Monde dans tous ses états.
01:38Bonsoir Serge Faubert.
01:39Bonsoir.
01:40Directeur de la rédaction de Pure Politique, médias indépendants qui décryptent la vie des partis et des institutions de la République.
01:46Et bonsoir Véronique Reisoult.
01:48Bonsoir.
01:48Présidente de Backbone Consulting, maîtresse de conférences en communication de crise à Sciences Po.
01:56Alors que Donald Trump a suspendu pour trois mois en milieu de semaine ses hausses de droits de douane pour l'ensemble de la planète,
02:02excepté la Chine, Pékin répond aujourd'hui en augmentant à son tour les taxes jusqu'à 125% sur les produits américains.
02:10Mais l'escalade s'arrêtera là, disent déjà les Chinois.
02:13Ils ne répondront plus désormais aux attaques commerciales de la Maison Blanche, Sébastien Berriot.
02:18Oui, Pékin le dit clairement.
02:20Ce matin, désormais, la Chine va ignorer toute nouvelle hausse de droits de douane que pourrait décider Donald Trump.
02:27Le régime communiste qualifie la campagne américaine de surtaxe de farce et explique pourquoi il n'y aura plus de surenchère de sa part.
02:36Avec 125% de droits de douane, dit Pékin, les produits américains exportés vers la Chine n'ont déjà plus aucune viabilité commerciale.
02:46C'est la première fois que les Chinois expriment aussi clairement l'hypothèse d'un arrêt presque total du commerce entre les deux puissances.
02:54Et Pékin s'y prépare déjà en essayant de trouver de nouveaux fournisseurs.
03:00Le Brésil notamment pour remplacer le soja américain.
03:03Ou encore le Japon et la Corée pour acheter des composants pour les semi-conducteurs qui jusqu'ici venaient surtout des Etats-Unis.
03:11Sébastien Berriot, correspondant de France Info à Pékin.
03:14Raphaël Kahn, comment est-ce qu'il faut interpréter ?
03:16Je vous voyais sourire un peu ironiquement.
03:19Comment il faut interpréter cette annonce de la Chine de stopper l'escalade avec les Américains ?
03:22Je pense que la Chine a compris effectivement que dans les faits, au-delà des 100%, les biens deviennent invendables, inécoulables.
03:31En tout cas les biens américains qui coûtent déjà cher à produire, parce que la main-d'oeuvre américaine est une main-d'oeuvre qui coûte cher, deviennent de fait invendables.
03:39De toute manière le commerce est extrêmement déséquilibré entre les Etats-Unis et la Chine,
03:43puisque la Chine exporte plus de 400-500 millions même de dollars de valeur de biens vers les Etats-Unis pour un peu plus de 100 millions de biens américains.
03:51Donc de toute manière aujourd'hui, ils vont se retrouver effectivement face à une incapacité en fait de les écouler sur le marché chinois avec ses droits de douane.
03:59Il n'est pas nécessaire de les augmenter davantage.
04:01Je crois que la Chine cherche à se montrer adulte et responsable face à des Etats-Unis.
04:04C'est-à-dire qu'on ne remontera pas plus dans l'escalade, c'est-à-dire qu'on arrête là ?
04:06Le jeu de Donald Trump devient quasiment puéril.
04:09Mercredi soir, il annonce comme imminente une augmentation des droits de douane, cette fois sur les produits pharmaceutiques,
04:15pour le lendemain matin, annoncer la suspension pour 90 jours des droits de douane pour l'ensemble des pays, sauf la Chine.
04:21Donc on se demande s'il n'est pas dans l'improvisation la plus totale.
04:24Ce soir, il dit, la Maison Blanche en tout cas, dit que Donald Trump reste optimiste quant à un accord commercial avec la Chine,
04:30alors que pour l'instant, on n'en est pas du tout là.
04:31En fait, il cherche à vendre politiquement ses réactions, encore une fois erratiques, à son électorat,
04:37donner le sentiment qu'il y a derrière une stratégie et que cette stratégie aurait été pensée dès le début dans le but de rentrer dans des négociations.
04:43Or, jamais à aucun moment, d'ailleurs, vous n'avez remarqué qu'il a donné le sens que devaient prendre ces négociations.
04:49Marie-Estelle Pêche, ce qui se joue, c'est la réorganisation du commerce mondial.
04:53Tout est en train de bouger, les plaques, si l'on peut dire, sont en train de bouger.
04:57Alors oui, on voit qu'on commence à avoir des ouvertures, des tentatives de rapprochement entre la Chine et l'Europe et l'Union européenne.
05:04Une partie de ces... Si les États-Unis persistent à augmenter ses droits de douane, il va bien falloir écouler la marchandise ailleurs.
05:12Donc, on commence à parler, je crois, des voitures électriques, par exemple, dont les côtés européens, dont on pourrait voir baisser les taxes.
05:20Donc, ça va être un... On peut avoir, effectivement, des alliances commerciales qui bougent de façon assez importante,
05:28un rapprochement, en tout cas, entre la Chine et l'Union européenne.
05:32Les États-Unis, ils risquent, si ça continue, effectivement, d'être plutôt victimes de leur politique.
05:39Parce que ce qui va se passer, c'est que les...
05:41En s'isolant tout seuls, d'une certaine manière.
05:42Parce que les... Si Trump persiste, ce sont les consommateurs américains qui vont payer les pots cassés.
05:49On va avoir de l'inflation. Ils vont restreindre leur consommation.
05:53Alors, il y a quand même...
05:55C'est sans doute ce qui l'a fait reculer aussi, d'ailleurs, cette semaine.
05:56Mais il y a quand même quelque chose qu'il faut avoir en tête, c'est qu'il y a les mi-termes.
06:00Les élections de mi-mandat.
06:01Les élections de mi-mandat américaines dans un an et demi.
06:04Donc, cette politique, Trump, il ne va pas pouvoir la tenir si longtemps que ça.
06:09Parce qu'à un moment donné, le consommateur américain, l'américain moyen, il va dire, bon...
06:14Enfin, il va se rendre compte que les prix montent, qu'il ne peut plus acheter ce qu'il souhaite.
06:18Il a déjà ça en tête, Raphaël Kahn, Donald Trump, ces élections de mi-mandat.
06:21Oui, le temps électoral américain est extrêmement rapide.
06:24On va rentrer à partir de septembre en campagne.
06:26Pour ces élections de mi-mandat, il va d'ailleurs falloir que lui-même désigne un certain nombre de candidats.
06:30Ça ne leur avait pas porté chance aux Républicains lors des précédentes élections de mi-mandat.
06:33Puisque beaucoup des candidats qu'il avait fait désigner ont échoué.
06:36Juste une petite précision.
06:38Je réagis à ce que disait Marie-Estelle à l'instant.
06:39Je ne pense pas que ce soit dans l'intérêt des Européens de baisser les taxes sur les produits chinois.
06:43Ce qui va se passer certainement, c'est qu'au contraire, les Chinois vont casser les prix.
06:46Il va y avoir peut-être un dumping qui va être pratiqué.
06:48Mais les Européens, eux, n'ont aucun intérêt à ce stade à baisser les taxes sur les produits chinois.
06:52Bien au contraire.
06:52Sur les conséquences de cette guerre commerciale Chine-États-Unis, conséquences en Europe.
06:57Écoutez, Emmanuel Macron, c'était cette semaine devant les industriels français.
07:01Sur beaucoup de secteurs, on va être confronté, je le disais il y a un instant, à des surcapacités sud-asiatiques.
07:07Qui au fond, voyant fermer le marché américain, en tout cas en prenant pour certains 30 à 40% de tarifs,
07:13vont rediriger leur flux vers l'Europe.
07:15Je veux qu'on puisse avancer tous ensemble sur un agenda.
07:18Un agenda de protection commerciale.
07:20Un agenda de concurrence loyale.
07:22Le président de la République, c'était mardi, Emmanuel Macron.
07:25Serge Flaubert dans son costume favori actuellement, comme on l'avait vu pour la défense européenne,
07:29en meneur de troupes, en quelque sorte, pour trouver des solutions à l'échelle européenne.
07:33Oui, il essaye de profiter de son avantage qu'il avait conquis au moment de la menace militaire.
07:41À partir du moment où les États-Unis se retiraient, il fallait réarmer.
07:45Et donc, il s'est mis en avant.
07:46Et là, il essaye à nouveau d'occuper un espace qui est assez vide.
07:52D'ailleurs, c'est un des rares dirigeants à s'exprimer régulièrement sur ce sujet.
07:57Sur la Chine, quand même, je voudrais juste un instant revenir.
08:00Mais on oublie aussi un élément, un paramètre important, c'est que 30% des bons du trésor américain,
08:06autrement dit la dette américaine, est détenue par les Chinois.
08:10Donc, le bras de fer avec la Chine, ce n'est pas un petit bras de fer.
08:14C'est qu'il y a aussi aux États-Unis une menace de récession.
08:18Enfin, moi, ce qui m'a frappé quand même dans la semaine,
08:19c'est le président de la banque Morgane qui, sur Fox News, dit
08:25« Attention, on est en train d'aller dans le mur. »
08:27C'est comme ça que ça se passe.
08:28C'est tout à coup le vide de la stratégie.
08:30Qui s'exprime face caméra et qui espère que Donald Trump, finalement, est en train de l'écouter.
08:35Exactement.
08:36On se dit que c'est incroyable que la première puissance mondiale,
08:41la première économie mondiale puisse fonctionner comme ça.
08:44On est affolé.
08:45Parce que, jusqu'à présent, on imaginait qu'il y avait une stratégie pensée, prémédité, etc.
08:50En réalité, il y a une improvisation, mais heure par heure.
08:54Il a forcément quelque chose derrière la tête, tout de même, Raphaël Kahn, Donald Trump ?
08:57Oui, je pense qu'il a derrière la tête le fait que le dollar, pense-t-il,
09:01prémunit les États-Unis contre une crise majeure vis-à-vis de ses créanciers.
09:04Parce que, vous avez raison de le dire, Serge,
09:06la Chine est le deuxième pays détenteur de bons du trésor américain après le Japon.
09:12Les excédents commerciaux chinois étaient largement placés en bons du trésor.
09:15Ce faisant, la Chine n'a pas non plus intérêt à voir le dollar perdre sa valeur
09:19et les États-Unis entrer en crise.
09:20Parce que cela voudrait dire qu'en fait, une partie de la richesse,
09:23aujourd'hui détenue par la Chine, risque de se retrouver aussi amputée.
09:28Là où Donald Trump a commis, de mon point de vue,
09:32un acte qui me semble totalement irréfléchi,
09:37et qui laisse, en tout cas, s'interroger sur la pertinence de sa stratégie,
09:40c'est lorsqu'il a appelé publiquement à baisser, faire baisser la valeur du dollar.
09:45Aucun chef d'État n'a intérêt à appeler à faire dévaluer sa propre monnaie.
09:49Pourquoi il l'a fait ?
09:50Il l'a fait parce qu'évidemment, ça avantagerait commercialement les exportateurs américains.
09:55Mais le problème, c'est que ça renchérit considérablement le coût de la dette américaine.
09:58Il y a un quart de la dette américaine qui va être refinancée dans les 12 prochains mois.
10:01Vous imaginez l'impact sur les investisseurs de dire,
10:04la valeur du dollar doit baisser.
10:06Autrement dit, vous n'avez aucun intérêt demain à venir financer le déficit budgétaire américain.
10:10Ça veut dire que comment vont-ils faire ?
10:12Ils vont avoir des taux d'intérêt qui vont exploser.
10:14Ce n'est pas du tout leur intérêt.
10:15Et quand il dit ce soir, ma politique douanière fonctionne vraiment bien,
10:18c'est quoi, une nouvelle provocation ?
10:20Oui, je ne suis pas sûr qu'il comprenne lui-même, en fait, le sens de la politique douanière.
10:24Le problème, c'est que Donald Trump n'a jamais travaillé dans une industrie d'exportation.
10:28Lui, il fait de l'immobilier, c'est par définition, une activité qui est locale,
10:32avec de la main-d'oeuvre locale et qui n'a pas vocation à s'exporter.
10:36Je ne suis pas sûr qu'il comprenne très bien les mécanismes,
10:38et pas plus d'ailleurs que son conseiller au commerce, qui dit lui-même être inspiré par un gourou
10:41qui est en fait l'anagramme de son propre nom.
10:43On a découvert que c'était une supercherie, Pete Navarro.
10:46Dans son livre, effectivement, pour expliquer aux gens qui nous écoutent et qui nous regardent,
10:50il avait fait, dans un livre, c'est ça, fait passer des études économiques.
10:54Mais ça dénote la dérive sectaire de ce qu'est devenu aujourd'hui le pouvoir américain
10:57aux mains de cette frange maga du parti républicain derrière Donald Trump.
11:02Non, mais l'un de ses objectifs aussi, c'est, puisque quand vous parlez de...
11:06Il l'a dit assez clairement, il souhaite relocaliser des industries aux Etats-Unis,
11:11sauf que relocaliser en soi, ce n'est pas une mauvaise idée,
11:14des industries importantes, fondamentales, etc.
11:16Sauf que ça prend des années, des années.
11:20Or, il n'y a pas de pérennité avec cette politique de Trump.
11:22Parce qu'encore une fois, il y a les mid-termes, les élections de mi-mandat qui vont bientôt arriver.
11:26Il ne peut pas se projeter au-delà d'un an ou deux ans.
11:29Donc, personne ne peut se projeter avec lui sur un plan économique.
11:32C'est ça, le problème.
11:33Et il n'a pas les moyens de sa politique, en réalité.
11:36Il peut être parce qu'il est potentiellement probable qu'il soit balayé au mid-terme,
11:42au moins en partie, et qu'il soit affaibli.
11:44Donc, tout ça ne semble pas avoir beaucoup de sens, tout de même.
11:50Et cela fait réagir, forcément, Véronique Ressoul, sur les réseaux sociaux,
11:54même si ça fait un moment que cela dure, on va dire, ce dossier des taxes.
11:59Qu'est-ce que l'on en dit aujourd'hui ?
12:00C'est que M. Trump est au cœur de toutes les conversations dans le monde entier.
12:0445 millions de messages, de mentions, sans parler des articles de presse,
12:09sans parler des émissions de télévision, sans parler des millions et millions de...
12:12Juste des messages où son nom apparaît.
12:13Voilà. Donc, c'est colossal dans le monde entier.
12:16Après, ce qu'il y a en commun à chaque fois, c'est certes des différends et des analyses
12:21des uns et des autres sur ce qui peut se passer derrière M. Trump.
12:24Il y a quand même, et ses décisions, il y a quand même deux émotions en commune
12:29dans le monde entier. C'est la peur et la colère.
12:32Et aux États-Unis, comme dans le reste du monde,
12:34mais ce n'est pas exactement dirigé contre la même chose.
12:38Et quand on regarde les analyses, les uns et les autres disent,
12:41mais en fait, les analyses économiques, comme a pu faire Raphaël Kahn,
12:44ce n'est pas son propos.
12:45Lui, il fait du commerce de façon...
12:48Voilà.
12:49Il applique des règles avant la science économique.
12:53Donc, voilà.
12:54Les uns et les autres peuvent à peu près comprendre.
12:56Globalement, on va dire que le sujet de la Chine,
13:00c'est le sujet qui a été le plus commenté dans le monde.
13:03Chacun, évidemment, commentant aussi les conséquences sur son pays,
13:06mais c'est le sujet le plus commenté.
13:08Et en France, il y a beaucoup de peur et beaucoup d'inquiétude.
13:12On a sorti un sondage hier pour le Figaro avec Odoxa.
13:1686% des Français sont inquiets pour la France,
13:18mais 70% sont inquiets pour eux-mêmes.
13:21Et quand on regarde de quoi ils sont inquiets,
13:23ils sont souvent inquiets des conséquences sur leur niveau de vie, bien sûr,
13:26mais aussi sur la situation de la France.
13:28Et c'est une bonne nouvelle pour M. Macron,
13:30parce que vous avez posé la question tout à l'heure,
13:32et Serge nous le disait,
13:33comme lorsqu'on était sur les sujets de défense,
13:36vous avez 67% des Français qui sont d'accord aujourd'hui
13:39avec la position d'Emmanuel Macron,
13:41disant qu'il faut suspendre les investissements sur place,
13:44qu'il faut se coordonner.
13:45Donc, il a une posture...
13:47Quand vous avez peur, vous avez besoin d'avoir quelqu'un qui donne un cap,
13:49même si c'est un cap face à une mer plus qu'agitée et imprévisible,
13:54c'est plutôt rassurant.
13:56Donc, on a une forme, on va dire, d'union et d'effet commun.
14:01Après, dans les différents points, c'est les Chinois.
14:04En fait, il y a beaucoup de messages ce soir qui rappellent
14:07que dans ce que les Chinois importent,
14:09que ce soit aux Etats-Unis ou chez nous,
14:11il y a beaucoup de biens dont on peut potentiellement se passer,
14:14des baskets, des tas de choses de ce type-là,
14:16mais il y a du matériel qui est assez essentiel,
14:18à commencer par le matériel informatique.
14:21Aux Etats-Unis, c'est un vrai sujet,
14:22il est fabriqué là-bas, en France aussi.
14:25Et donc, on a une tendance au protectionnisme qui monte.
14:29Et on parlera de la tech et des services numériques dans un instant.
14:33Transition toute trouvée.
14:34Et après, c'est un sujet de souveraineté qui...
14:36Je vais vous arrêter un instant, parce qu'il est déjà 20h17
14:38et que c'est l'heure du fil info.
14:40On reprend le fil de la discussion juste après.
14:42Emmanuel Langlois.
14:43110 gendarmes mobilisés dans la Vienne
14:46où une joggeuse de 28 ans est portée disparue depuis hier matin.
14:50Deux hélicoptères, des drones, une équipe synophile
14:52et des plongeurs ont également été appelés
14:55pour tenter de retrouver la trace de cette jeune femme
14:57âgée de 28 ans, originaire de Vivonne, près de Poitiers.
15:00Elle n'est pas rentrée chez ses parents après son footing hier matin.
15:04La gendarmerie lance ce soir un appel à témoins.
15:07Coup d'accélérateur dans l'enquête, cette fois sur l'enlèvement
15:10du cofondateur d'une société de crypto-monnaie de sa compagne.
15:13Le couple avait été kidnappé en janvier dernier à Vierzon, dans le Cher.
15:17Le commanditaire présumé et sa compagne ont été mis en examen à Paris aujourd'hui.
15:22L'homme âgé de 26 ans était déjà en détention provisoire
15:25dans une autre affaire d'enlèvement.
15:27L'escalade se poursuit donc dans la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine.
15:32Pékin annonce portée à 125% ses surtaxes douanières sur les produits américains
15:38et dénonce une pratique unilatérale d'intimidation et de coercition
15:42après des taxes douanières américaines fixées à 145% sur les produits chinois.
15:48La Maison-Blanche calme le jeu ce soir
15:50et affirme que Donald Trump se dit très ouvert à la question d'un accord avec la Chine.
15:55Enfin, l'ouverture de la 29e journée de Ligue 1 de football
15:59après une victoire poussive contre Saint-Etienne le week-end dernier.
16:03L'Anse renoue avec le Stade Bollard ce soir face à Reims.
16:06Actuel barragiste, match à partir de 20h45.
16:1520h, 21h, les informés, Victor Maté.
16:20Avec ce soir dans le studio de France Info,
16:22Marie-Estelle Pêche du journal du magazine,
16:25Marianne Raphaël Kahn de France 24,
16:28Serge Faubert de Pure Politique
16:30et Véronique Reissoul, présidente de Backbone Consulting.
16:33Continuons à évoquer les conséquences de ces hausses de droits de douane
16:38de Donald Trump actuellement sur la Chine
16:41puisque pour le reste du monde, vous le savez,
16:43elles ont été suspendues pour trois mois.
16:46Nous évoquions, eh bien, nous commencions à évoquer la réponse européenne.
16:51L'UE qui prépare la riposte.
16:53Un rendez-vous est d'ailleurs prévu à Washington lundi.
16:55On va en reparler.
16:56En attendant, la Commission européenne et sa présidente
16:58reparlent de menaces de taxes sur les revenus publicitaires
17:01des services numériques.
17:02Les GAFAM, Google, Apple, Facebook, Amazon,
17:05Microsoft qui sont dans le viseur.
17:07En particulier, Apple, c'est une menace qui pourrait se concrétiser, ça Véronique ?
17:11Oui, en tout cas, c'est l'approche qu'a toujours eu la Commission européenne
17:14de taxer, de pénaliser.
17:17Le sujet étant tapé au portefeuille, ça risque d'être efficace.
17:21Après, la réalité de la possibilité de le faire, c'est une autre histoire
17:24parce que d'abord, ce sont des sociétés internationales,
17:26leurs sièges ne sont pas forcément en Europe,
17:28que la réalité de la mesure du manque à gagner
17:30et de l'application d'un certain nombre de pénalités
17:33est beaucoup plus compliquée que...
17:35Bon, voilà, ça n'est pas si simple que ça.
17:38Ils ont des tas de moyens d'éviter, de controverser
17:40et de ne pas aller directement à leur portefeuille.
17:43Et on parlait, Serge Waubert, tout à l'heure, d'Emmanuel Macron,
17:46de son rôle en Europe aussi dans ces discussions.
17:49L'Europe qui a bien fait, finalement, de tempérer,
17:51en quelque sorte, d'attendre un peu avant de riposter immédiatement.
17:54Oui, et en même temps, l'Europe a pris quelques précautions.
17:58Alors, on n'y a pas prêté beaucoup attention,
18:00mais il y a une dizaine de jours, à peu près,
18:05Mme von der Leyen a signé...
18:07La présidente de la Commission européenne.
18:08Voilà, a signé un accord de partenariat
18:11avec des pays d'Asie centrale sur les terres rares.
18:14C'est-à-dire qu'on s'est empressé de sécuriser
18:17l'approvisionnement en terres rares,
18:18qui sont, bien sûr, nécessaires pour la fabrication d'ordinateurs
18:22de cas échéants.
18:23Et surtout, ça évite que ça aille soit du côté des Chinois,
18:28soit ailleurs.
18:30Donc, pour une fois, disons que l'Europe a anticipé un mouvement
18:34et a vraiment sécurisé cette filière-là qui est essentielle.
18:38Marie-Estelle Pêche ?
18:39Je veux juste dire qu'on a tendance un peu trop vite à dire
18:42que l'orage s'est détourné de l'Europe,
18:44parce qu'on a quand même une augmentation des droits de douane de 10%.
18:46Enfin, c'est énorme.
18:47Si ça avait été...
18:48D'ailleurs, Emmanuel Macron l'a redis ce matin.
18:50Cette pause reste extrêmement fragile.
18:52Non, mais il faut imaginer quand même,
18:53si ça s'était passé il y a quelques mois, à l'époque de Biden,
18:55tout le monde aurait hurlé, horrifié, 10% d'augmentation, etc.
18:59Parce que ça va avoir quand même des conséquences en Europe,
19:01ces 10% d'augmentation.
19:03Ça va pénaliser toutes les exportations européennes.
19:07On risque d'avoir une augmentation du chômage
19:10dans un certain nombre de secteurs.
19:12Ça va avoir un...
19:13Et en plus, cette suspension, Trump peut recommencer
19:18dans... C'est quoi ? C'est 90 jours ?
19:20C'est ça, la suspension ?
19:21Il peut...
19:21Pour moi, pour l'instant.
19:22Et puis, c'est ce qui est annoncé pour l'instant.
19:25On est à un tweet.
19:26On peut penser qu'il s'en sert pour négocier,
19:29on ne sait pas quoi, pendant effectivement ces 90 jours.
19:33Qu'est-ce qu'on peut attendre ?
19:34Tiens, justement, peut-être Raphaël Kahn,
19:35de cette réunion lundi entre le commissaire européen au commerce
19:38et les responsables américains à Washington.
19:40C'est l'actualité de Donald Trump, déjà, je pose ça comme préal,
19:42qu'il ne faut absolument pas se fier à ce délai de 90 jours,
19:44ce qui, en temps trompien, est équivalent à des millénaires.
19:47Il attend largement de changer d'avis dix fois entre-temps.
19:52Cette réunion...
19:53Moi, je trouve que les Européens ont tout à fait raison
19:55de ne pas lever le préalable d'éventuelles sanctions
19:59qui porteraient effectivement sur le numérique.
20:01Alors, à ceci près que, pour paraphraser Margaret Thatcher,
20:04there is no alternative.
20:05Il n'y a pas d'alternative européenne.
20:06On n'a pas de...
20:07Citez-moi un moteur de recherche européen.
20:09Citez-moi un réseau social européen.
20:10Et c'est surtout, il y a un sujet dont on ne parle pas,
20:12c'est qu'on a un tout petit...
20:15Ce n'est pas beaucoup, mais un tout petit élément
20:17qui est les serveurs pour garder les données,
20:20parce que les trois quarts des entreprises européennes
20:22utilisent des services américains,
20:23mais les serveurs, souvent, sont en Europe.
20:26Donc là, on aurait un moyen de pression, quelque chose,
20:28parce que ça, c'est concret.
20:29On ne peut pas démonter dans la nuit les serveurs et dire...
20:32Et on n'utilise pas du tout ce sujet-là.
20:35On n'arrête pas d'utiliser un sujet de...
20:37On va arrêter les contrats.
20:38Mais comme on n'a rien d'autre comme possibilité,
20:41ça ne fait pas trop peur non plus.
20:43On se dit, ah oui, bon, bah oui, vas-y,
20:46vas-y, vas-y ailleurs.
20:47Et on en revient, en fait, à la dépendance européenne,
20:49parce que pour se détourner de la Russie,
20:50on s'est rendu dépendant du gaz naturel liquéfié américain.
20:53Et maintenant, pour se rendre moins dépendant
20:55des terres rares chinoises,
20:56alors même qu'on n'est pas directement visé par la Chine,
20:59on se dirige vers des pays d'Asie centrale
21:02comme le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan,
21:04qui, outre que ce sont loin d'être des modèles de démocratie,
21:08nous posent aussi un problème direct
21:09dans notre rapport avec l'Arménie,
21:11qui est un pays qu'on défend localement.
21:12Donc voilà, on voit à quel point, en fait,
21:14aujourd'hui, le jeu commercial,
21:16dès lors qu'il est percuté par des préoccupations politiques,
21:19devient un véritable casse-tête pour des États,
21:22comme la France, mais comme d'autres pays européens,
21:24qui, malheureusement, manquent de ressources naturelles.
21:27Et ça, s'il y a une qualité qu'on peut trouver à Donald Trump,
21:29c'est que, dès 2016, il avait bien compris
21:31que l'indépendance énergétique
21:33allait être, effectivement, la clé du siècle,
21:36et même du millénaire, sans doute.
21:37Avec un rendez-vous crucial qui aura lieu au mois de juin,
21:40un sommet Chine-Union européenne,
21:42et en attendant, donc, cette réunion lundi
21:44entre le commissaire européen au commerce
21:47et des responsables américains,
21:48ce sera à Washington.
21:50Cette interrogation, à présent,
21:52dans les informés, toujours,
21:54dans le secteur économique,
21:55sur le dynamisme du marché du travail en France.
21:57Cette fois, France Travail, anciennement,
21:59Pôle emploi publie son enquête annuelle,
22:01aujourd'hui, sur les besoins de main-d'oeuvre.
22:03Au total, cette année,
22:04près de 2,4 millions de postes
22:06sont à pourvoir sur l'ensemble du territoire,
22:08ces 350 000 projets de recrutement,
22:10de moins que l'année dernière,
22:12Laurine Benjébréa.
22:14Moins d'un établissement sur 4 envisage d'embauchés,
22:17on se rapproche des niveaux d'avant 2019.
22:19Cette légère baisse concerne surtout
22:20les petites et moyennes entreprises
22:22dans tous les secteurs d'activité.
22:24Par exemple, il y a moins besoin
22:26d'agents de sécurité
22:27ou d'ouvriers dans la construction,
22:29secteur qui recrutait en masse
22:30l'an passé pour les Jeux olympiques
22:31et paralympiques.
22:33A l'inverse, les métiers du soin
22:34recrutent toujours plus d'année en année,
22:36surtout des infirmières et des aides-soignantes.
22:38Autre métier parmi les plus recherchés,
22:41les viticulteurs et agriculteurs,
22:42en grande majorité pour des postes saisonniers.
22:45Et puis dans la restauration et l'hôtellerie,
22:47les employeurs ont besoin de serveurs
22:48et de cuisiniers,
22:49mais trouver des candidats devient laborieux.
22:52De manière générale,
22:52d'ailleurs, la moitié des professionnels
22:54anticipent des difficultés de recrutement,
22:56comme dans la construction
22:57et la réparation automobile,
22:59en cause notamment à un manque de candidats
23:02et des profils qui ne correspondent pas
23:03à leurs attentes.
23:04Voilà, des intentions d'embauche des employeurs
23:06en baisse de 12,5% sur un an.
23:10Quel est votre regard là-dessus,
23:11à Marie-Estelle Pêche ?
23:13Malheureusement,
23:14c'est toujours les mêmes métiers
23:15qui sont en tension.
23:17C'est des métiers durs et mal payés.
23:19L'hôtellerie, restauration,
23:21les viticulteurs, les agriculteurs,
23:23forcément, quand ce sont en plus
23:25des emplois saisonniers,
23:27les gens ne se précipitent pas.
23:28C'est difficile.
23:30On travaille parfois le tard,
23:31très tôt, le week-end,
23:33les jours fériés.
23:35On sait bien qu'en particulier,
23:38depuis le Covid,
23:38les gens ont une relation au travail
23:40qui a changé.
23:42Mais ça ne l'explique pas tout.
23:43Ça reste des emplois
23:44qui sont considérés
23:46comme insuffisamment rémunérés.
23:48Et donc, les Français
23:49se détournent de ces emplois.
23:52Véronique Ressoult ?
23:52Il n'y a pas que les emplois
23:54qui sont insuffisamment rémunérés.
23:57Il y a aussi le fait
23:58que les salariés, souvent,
23:59ne sont pas forcément très protégés,
24:00parce que c'est des emplois
24:01un peu particuliers.
24:02Il y a, entre autres,
24:03dans les emplois en tension,
24:05il y a les emplois à domicile.
24:07Et dans les emplois à domicile,
24:08il faut se rappeler
24:09que ce sont des employeurs particuliers.
24:11Donc, ce ne sont pas des professionnels,
24:12ce sont des particuliers.
24:14Et quand vous êtes un salarié,
24:16que vous soyez salarié
24:18d'un particulier
24:18ou d'une entreprise,
24:19vous avez besoin d'être protégé,
24:20vous avez besoin d'avoir
24:21une prévention,
24:23un système de santé,
24:23des formations.
24:24Et donc là,
24:25il y a des organismes
24:26qui doivent jouer leur rôle,
24:27parce que là,
24:29ce n'est pas tant un manque
24:30de main-d'oeuvre qu'un frein
24:32pourrait aller travailler ainsi,
24:33parce que les conditions
24:34sont plus compliquées.
24:35Donc, on voit bien
24:35que c'est un système entier
24:36qui pourrait se modifier,
24:38parce qu'il y a manque de main-d'oeuvre,
24:39mais il y a aussi manque
24:40d'attractivité,
24:41parce que sentiment de forte précarité
24:43pour les salariés.
24:44problème de formation,
24:46de qualification aussi ?
24:47Par exemple,
24:48si on regarde de façon
24:53un peu plus large,
24:54effectivement,
24:55par exemple,
24:56chaque année,
24:56on compte 40 000 nouveaux
24:57ingénieurs diplômés en France.
24:59Il en manque 20 000,
25:0020 000 à 30 000,
25:01chaque année.
25:02C'est incroyable.
25:03On n'en produit pas assez,
25:04on ne fabrique pas suffisamment
25:06d'ingénieurs.
25:07On est obligé d'aller en chercher
25:08au Maghreb, par exemple.
25:10On a beaucoup d'ingénieurs
25:12très diplômés, etc.,
25:13qui viennent notamment du Maroc.
25:17Et pourquoi ? Parce que les jeunes Français ont une forme de désaffection
25:22vis-à-vis des filières scientifiques et techniques,
25:24parce qu'eux aussi considèrent que finalement le métier d'ingénieur,
25:27ce n'est pas assez payé là aussi.
25:28Donc ils préfèrent aller vers les études commerciales, les études de commerce,
25:32ou même quand ils sont diplômés de leurs études d'ingénieur,
25:36une partie d'entre eux partent à l'étranger.
25:37Donc tout ça provoque une forme d'insuffisance dans cette filière-là.
25:45Serge Faubère, c'est à vous.
25:46Ce qu'on voit, c'est que l'essentiel quand même de la baisse se concentre
25:51sur les premiers de corvée, ainsi qu'on les appelait au moment du Covid.
25:56Mais ce sont des emplois déqualifiés, précaires.
26:01Quand vous allez faire les vendanges ou vous travaillez dans l'agriculture,
26:04c'est évident que ce sont des contrats très courts.
26:08Alors ce qu'on voit, c'est que parallèlement sûr,
26:11il y a un petit gain quand même dans cet océan assez pessimiste.
26:17Il y a un petit gain, c'est que les emplois durables,
26:20c'est-à-dire des CDI, sont légèrement en hausse.
26:23Donc les entreprises, lorsqu'elles recrutent aujourd'hui sur des emplois qualifiés,
26:28sont plutôt tentées de recruter des CDI.
26:29Maintenant, je corrige tout de suite, ce chiffre de 12,5% de baisse,
26:37il a été mesuré avant la crise.
26:39C'est ce que j'allais dire.
26:41Donc quel va être l'impact de cette crise ?
26:43Là, on a 90 jours d'incertitude, mais au sortir de ces 90 jours,
26:48quand bien même c'est du temps trumpien,
26:51je ne sais pas dans quel état nous serons.
26:53Et en plus, vous avez vu qu'on a révisé le chiffre de la croissance,
26:57puisque maintenant, on est à 0,7%,
26:59ce qui est quand même assez désespérant pour les entrepreneurs et pour les industriels.
27:03Et on va continuer à en parler dans un instant, Véronique Ré-Soultamo.
27:07Même s'il y avait une récession,
27:09il y a des emplois comme les emplois à la personne et les emplois de santé,
27:13qui là, on en aura toujours besoin,
27:16qu'on ait moins besoin d'un bâtiment s'il y a une crise,
27:18oui, mais la santé, non, ça, ça continuera à être une réalité.
27:21Et on reprend la discussion dans un instant, 20h30 sur France Info.
27:27La seconde partie des informés,
27:33dans un instant, après un nouveau point,
27:35sur l'info, Benjamin Recouvreur.
27:36Les recherches continuent ce soir dans la Vienne
27:38pour retrouver une joggeuse de 28 ans
27:40disparue depuis hier matin dans le secteur de la ville de Vivonne.
27:44Un appel à témoins a été lancé pour la retrouver par la gendarmerie,
27:48cette femme d'une corpulence frêle.
27:50110 gendarmes sont déployés sur le terrain
27:52avec deux hélicoptères et deux drones.
27:5313 des 25 condamnés dans le procès des assistants des eurodéputés du FN
27:58ont fait appel de la décision, dont Marine Le Pen.
28:01Ils avaient jusqu'à hier soir pour le faire.
28:03Marine Le Pen, condamnée à une peine d'inéligibilité,
28:06ne sera d'ailleurs bientôt plus conseillère départementale du Pas-de-Calais.
28:09L'arrêté de démission d'office qui vise son mandat a été pris.
28:12Donald Trump dit rester optimiste ce soir sur un accord avec la Chine
28:17alors que les deux pays s'enfoncent dans la guerre commerciale.
28:20Aujourd'hui, la Chine a annoncé monter ses surtaxes sur les produits américains à 125%,
28:25le même niveau que les taxes imposées par Washington sur les produits chinois.
28:29Ces dernières annonces ont à nouveau fragilisé les bourses du monde entier aujourd'hui.
28:33Les frappes israéliennes continuent sur Gaza.
28:3610 morts dont 7 enfants rapportent la défense civile palestinienne aujourd'hui dans le sud de l'enclave.
28:41Au même moment, l'ONU estime dans un rapport que des dizaines de frappes n'ont tué que des femmes et des enfants.
28:47Les Nations Unies qui assurent par ailleurs que les actions de l'État hébreu
28:50menacent la capacité future des Palestiniens à vivre à Gaza.
28:54Et puis après une semaine européenne, c'est le début de la 29e journée de Ligue 1 de football.
28:58Ce soir, Lens, 9e, reçoit Reims, 16e au stade Bollart.
29:02Le coup d'envoi est dans un quart d'heure.
29:06France Info.
29:0820h, 21h, France Info.
29:11Les informés, Victor Maté.
29:14Les informés de ce vendredi soir.
29:16Marie-Estelle Pêche, rédactrice en chef société.
29:19A Marianne, Raphaël Kahn de France 24, présentateur de l'émission Le Monde dans tous ses états.
29:23Serge Faubert, directeur de la rédaction de Pure Politique.
29:27Et Véronique Raissoul, présidente de Backbone Consulting.
29:31Ces intentions d'embauche des employeurs en baisse de 12,5% sur un an.
29:36D'après France Travail, Raphaël Kahn ne nous a pas encore entendu sur le sujet.
29:39On évoquait avec Serge Faubert les conséquences de la crise actuelle, de la hausse des droits de douane.
29:45Et qui aura sûrement un impact encore plus fort dans les prochaines semaines.
29:48Ce qui m'interpelle dans ces 2,5 millions de postes non pourvus, ça devrait être le signe normalement d'une économie en pleine vitalité, voire même en surchauffe.
29:58Or c'est tout l'inverse, vous l'avez dit, 0,7% de croissance, des prévisions de recrutement qui sont en baisse.
30:03Il faut peut-être s'interroger, est-ce que ces 2,5 millions de postes à pouvoir ne sont pas le signe plutôt d'un dysfonctionnement du système,
30:09notamment du système de protection sociale, qui fait qu'aujourd'hui, sortir de ce système pour des postes précaires,
30:17c'est prendre le risque de ne pas pouvoir y revenir par la suite.
30:19Qui plus est ?
30:20Alors il y a évidemment le système des intermittents en plus qui entretient ça, dans un certain nombre de métiers, notamment les métiers du spectacle.
30:25Et puis, dans un contexte aussi inflationniste, où demain, c'est prendre le risque de se retrouver exposé en cas de hausse des prix,
30:31dans des métiers où là encore, il y a une incertitude du lendemain et des salaires extrêmement faibles.
30:36Et donc parfois, il est préférable ou jugé préférable peut-être, de rester dans un système où on bénéficie de la protection sociale
30:43et d'attendre des emplois plus stables ou plus pérennes, et donc de renoncer effectivement à des CDD ou des emplois saisonniers.
30:50Serge Faubert, c'est un dossier de plus, quoi qu'il en soit, sur la table de Bercy et du ministre de l'Économie, Eric Lombard,
30:57déjà bien occupé, on l'a dit, avec la situation internationale.
31:00C'est un dossier de plus, mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait une réelle émotion à ce niveau-là.
31:07Normalement, on devrait quand même avoir des déclarations qui viennent en résonance avec ce chiffre.
31:14Pour l'instant, il n'y a pas grand-chose qui est dit.
31:16Et je crois que le problème de fond, c'est qu'il y a aussi une question de localisation géographique.
31:21Ce qu'on oublie, c'est que ces emplois précaires, si on prend l'agriculture, si on prend la viticulture,
31:28quand vous êtes à Lille, allez passer trois mois ou quatre mois dans une région viticole,
31:34ce n'est pas toujours facile, ce n'est pas toujours simple.
31:37Voilà, on est parfois logé, parfois on n'est pas logé, ce sont des emplois saisonniers.
31:41Il y a donc ce problème-là aussi qui joue.
31:44Et si en plus on a une famille, si on a une vie familiale, pardon, les gens ne se délocalisent pas à volonté.
31:53C'est cette question de l'adéquation entre le gisement d'emploi et les demandeurs d'emploi
32:00qui est aussi un des problèmes aujourd'hui d'adéquation sur le marché de l'emploi.
32:07Marie-Estelle Pêche, rapidement, il faut rappeler qu'il y a quand même une spécificité française sur l'emploi.
32:11C'est la très difficile insertion professionnelle des jeunes.
32:15Les 18-25 ans, c'est très lent, c'est très difficile.
32:18C'est vraiment particulier si on se compare aux autres pays européens, industrialisés, etc.
32:23Et les seniors.
32:25Et aux deux extrémités, on a beaucoup de mal.
32:27On a un problème avec ça.
32:30Au-delà de 55 ans et entre 18 et 25 ans.
32:32Alors que finalement, quand on regarde la tranche 25-55 ans,
32:36on est à peu près conforme à ce qui se passe dans le reste du monde.
32:38Allez, autre sujet ce soir dans les informés.
32:41Cette enquête administrative, je le disais tout à l'heure,
32:43annoncée par la ministre de l'Éducation, Elisabeth Borne,
32:46et qui vise l'établissement catholique privé de Bétharam, dans le Béarn.
32:50Ce ne sont pas les dizaines de cas de violences physiques ou sexuelles
32:53rapportées des années 70 à 90 qui sont en cause,
32:57mais des faits récents des enseignants pour des propos malveillants et humiliants envers des élèves.
33:01Et puis des faits d'agression sexuelle l'an dernier entre jeunes.
33:04Cela vient rappeler, je vous redonne la parole, Marie-Estelle Pêche,
33:07si cela est nécessaire, que ces problèmes de violences morales ou physiques
33:09et parfois sexuelles persistent plus que jamais encore aujourd'hui.
33:12Oui, j'ai regardé ce rapport, effectivement, qui a été dévoilé par le ministère.
33:19C'est une inspection qui a été rendue d'inspecteurs régionaux
33:24qui se sont rendus pendant quelques jours à Bétharam il y a quelques semaines.
33:27Fin mars, oui.
33:27Fin mars, et qui démontre qu'on a deux enseignants
33:31qui tiennent des propos parfois humiliants envers les élèves.
33:35Après, le rapport en lui-même, franchement, je l'ai lu de A à Z,
33:38il fait une quarantaine de pages.
33:39Il n'est pas non plus...
33:40Je pense que vous avez un établissement sur deux en France
33:43qui pourrait faire l'objet d'eux-mêmes remontrances.
33:48Les enseignants qui ne sont pas toujours, comment dire, verbalement,
33:51qui peuvent être un peu humiliants,
33:53qui peuvent parfois mal parler aux élèves,
33:54vous pouvez en trouver dans plein d'autres établissements.
33:57Qu'est-ce que c'est des agressions sexuelles rapportées ?
34:00Alors, les agressions sexuelles, c'est autre chose.
34:03En tout cas, ce n'est pas dans le rapport.
34:04Il me semble que par ailleurs, effectivement...
34:06C'est Elisabeth Borne dans une interview à La Croix qui, effectivement, rapporte...
34:08Elle parle, en tout cas, en ce qui concerne le fonctionnement actuel de l'établissement.
34:16Oui, il y a une agression sexuelle entre deux adolescents.
34:22Il est reproché au directeur de l'avoir rapporté à la gendarmerie,
34:26mais de ne pas avoir fait d'article 40 du bon cœur de la République.
34:29Donc, c'est quand même remonté.
34:30On ne peut pas dire qu'il ne se soit rien passé.
34:32Mais au-delà de ça, effectivement, cet établissement, bon, il n'est pas totalement dans les clous.
34:37Il y a plein de petites choses qui ne vont pas.
34:40Les enfants, par exemple, de deux ans...
34:42Mais au-delà de ce rapport sur la situation actuelle, qu'est-ce que ça révèle ?
34:47Ça révèle qu'il n'y a pas de contrôle.
34:49Donc, forcément, quand il n'y a pas de contrôle, on se lâche.
34:51Pas de façon outrancière, mais si vous voulez, cet établissement,
34:59comme plein d'autres probablement dans l'enseignement catholique,
35:01et peut-être même dans des établissements publics qui ne sont pas non plus contrôlés,
35:05parce qu'il faut savoir que les contrôles de la part de l'État sont finalement très faibles
35:08sur les établissements scolaires.
35:11Chez les catholiques, il n'y en a pas, mais dans le public, il n'y en a pas beaucoup non plus.
35:14Ce rapport, ça révèle un manque de contrôle, un laissé-aller de l'État qui devrait resserrer.
35:22Ce que disaient hier les rapporteurs de la commission d'enquête à l'Assemblée
35:25sur les violences scolaires, commission créée dans la foulée de l'affaire Bétarame,
35:30ils ont expliqué qu'ils ne s'attendaient pas, justement, en commençant leurs travaux,
35:33à découvrir tout ça.
35:34Ils ont déjà fait remonter une vingtaine de signalements provenant de 16 départements,
35:39principalement dans le sud-ouest et l'est de la France.
35:42Ce point positif, si l'on peut dire, Serge Paubert, c'est une libération de la parole,
35:46des choses qui avancent tout de même.
35:48C'est ça qu'on peut retenir aussi aujourd'hui ?
35:49Oui, c'est peut-être un peu prématuré de conclure à l'émergence d'un mouvement
35:56ou une prise de conscience, mais quand même, cette affaire de Bétarame frappe l'opinion.
36:03Et surtout, c'est la durée qui frappe l'opinion.
36:06On se dit, mais non seulement comment de tels faits en puissent produire,
36:10sur tant de temps, c'est ça qui impacte l'opinion.
36:13Les gens se disent, mais non, c'est incroyable.
36:15Il n'y a donc pas de garde-fou, il n'y a pas de contrôle, il n'y a pas eu d'inspection,
36:19il y a eu une espèce d'omerta qui est entourée.
36:21C'est donc possible.
36:23Voilà, c'est ça qui saisit tout le monde.
36:25Et du coup, le contre-coup, c'est une exigence de lumière, de clarté.
36:31Alors, il y a toujours une difficulté avec l'enseignement catholique.
36:33Ce qui nous ne nous cachons pas derrière notre petit doigt,
36:37c'est que les établissements confessionnels ont plutôt le réflexe de dire,
36:42attendez, vous venez de nous contrôler, mais c'est une persécution antireligieuse,
36:46en quelque sorte, c'est toujours la ligne de défense.
36:49Non, simplement, comme vous le disiez à l'instant,
36:52il y a peu de contrôle dans l'enseignement en général.
36:55Il y en a encore moins dans l'enseignement.
36:56Le dernier remonté en 1996 à Bétarame.
36:58Oui, voilà.
36:59Et d'ailleurs, à cette époque-là,
37:02François Bayrou avait pris la défense de Bétarame.
37:04Il faut s'en souvenir.
37:06C'est-à-dire qu'à l'époque, il y avait déjà des attaques.
37:08Et lors d'une, je crois que c'était l'inauguration d'une réflexion de toiture,
37:12la presse locale rapportait ses propos où il disait
37:15« Bétarame a été injustement accusé ».
37:19On va l'écouter, François Bayrou, dans un instant.
37:21Véronique Reissoult, d'abord, Serge Waubert disait
37:23« L'opinion est marquée ».
37:24Ça se ressent encore aujourd'hui ?
37:26Ça se ressent et ça se ressent de plus en plus.
37:28En fait, il y a un mouvement.
37:29C'est toujours la même chose.
37:30C'est que quand vous avez un secteur, un métier,
37:34un microcosme qui a des premières victimes qui commencent à parler,
37:39ça libère la parole des uns et des autres.
37:40Donc, on voit bien que là, il y a de plus en plus de témoignages,
37:42de personnes qui expliquent que, oui, pendant ces études,
37:46ça a été difficile.
37:47Alors, ce n'est pas toujours des sévices sexuels,
37:48c'est souvent des sévices physiques.
37:50Mais globalement, on sent que la parole se libère.
37:52C'est même un des bons côtés des réseaux sociaux.
37:54C'est qu'on se sent moins seul et on ose parler.
37:57Après, il y a le problème des contrôles,
37:59mais il y a aussi le problème de comment est-ce que l'on arrive à signaler
38:02quand, dans le fond, ça se passe aussi caché,
38:05parce que vous pouvez avoir des contrôles
38:06et ne pas voir la réalité de ce qui se passe.
38:08Et donc, c'est comme pour les autres microcosmes professionnels.
38:11Eh bien, c'est quelles sont les instances qui vont exister,
38:13quels sont les moyens de suivi,
38:15comment on va accompagner les victimes,
38:16comment on fait pour que ça ne recommence pas.
38:17Donc, on voit bien que c'est le début d'un mouvement,
38:20et d'un mouvement un peu particulier.
38:22Et puis, il y a aussi, on va dire, l'éducation
38:26et le mode d'éducation des enfants a évolué.
38:28Et il y a des regards, aujourd'hui,
38:29qui ne sont plus les mêmes sur certaines pratiques
38:32qu'on avait autrefois.
38:33Par exemple, un professeur qui donnait une gifle à un élève,
38:37c'était moins choquant autrefois qu'aujourd'hui,
38:40et heureusement.
38:40On parlait de François Bayrou,
38:42cette commission d'enquête,
38:43elle va auditionner le Premier ministre le 14 mai
38:46à l'Assemblée, le chef du gouvernement,
38:48ancien ministre de l'Éducation,
38:49proche de l'établissement,
38:50dont plusieurs enfants ont été élèves,
38:53dont la femme y a enseigné le catéchisme,
38:54dément toujours toute intervention
38:56et toute connaissance de faits de violence.
38:58Il l'a redit ce matin lors d'un déplacement en Seine-et-Marne,
39:00ajoutant à n'être intervenu dans aucune procédure judiciaire,
39:03contrairement aux témoignages d'anciens juges et gendarmes.
39:06Hier, on écoute François Bayrou.
39:06« Jamais, pas une seule fois de ma vie,
39:11de toute ma vie politique,
39:13je ne suis intervenu dans une affaire judiciaire.
39:15Jamais. »
39:15« Donc il mente, il mente, c'est un juge et un gendarme mentent. »
39:17« Je ne sais pas s'il mente,
39:18les juges et les gendarmes, vous savez,
39:20ça se trompe comme les autres.
39:21Moi, je vous dis que de toute ma vie,
39:24jamais, je ne suis intervenu dans aucune affaire judiciaire.
39:27Et si quelqu'un peut venir me voir en disant
39:29« Vous êtes intervenu, j'y étais »,
39:30à ce moment-là qu'il vient. »
39:31« C'est ce qu'ils disent. »
39:32« Non, pas du tout. »
39:33« Ah, pas du tout. »
39:34« C'est pas ce qu'ils disent. »
39:35« Ils disent, quelqu'un m'a dit que quelqu'un lui a dit que. »
39:38« Ça n'a rien à voir. »
39:40François Bayrou, ce matin,
39:42il a menti, disait encore hier
39:43l'un des rapporteurs de la commission,
39:45le député insoumis, Paul Vanier.
39:47Raphaël Kahn, sa défense est la bonne au Premier ministre ?
39:51Qu'il ait menti ou pas,
39:53il est difficile d'imaginer
39:54que François Bayrou n'ait pas eu connaissance des faits.
39:56Il était ministre de l'Éducation nationale.
39:59Moi, je me souviens que dans les années 90,
40:00des articles déjà pointaient,
40:01alors pas évidemment de sévices sexuels,
40:03mais les sévices physiques qui avaient cours à Abétarame.
40:06Et vous disiez, Serge,
40:07qu'on est sidéré d'apprendre que ces faits, en fait,
40:10se sont déroulés sur une période de 50 ans
40:11sans qu'on ait réagi.
40:13Je crois que les mœurs ont changé aussi.
40:14Et notre manière de voir l'enseignement
40:17et le rôle de l'enseignant
40:19a aussi considérablement évolué.
40:20Et comme vous le disiez,
40:22Véronique, donner une claque,
40:23c'est quelque chose qui,
40:24il y a une trentaine, une quarantaine d'années,
40:25était totalement accepté, toléré.
40:28Et il faut voir aussi que dans les années 90,
40:30on sortait de deux décennies de guerre scolaire,
40:33de querelles extrêmement fortes.
40:34Il y a eu évidemment les grandes manifestations
40:35pour l'école libre en 1984.
40:37Et puis la réforme de la loi Fallou
40:38que François Bayrou lui-même a décidée
40:41comme une sorte de paix des braves,
40:44mais qui permettait de continuer à financer
40:46l'école libre à travers les conseils généraux
40:49et donc l'intervention de l'État.
40:50Tout ça pour dire que cette guerre culturelle
40:52a sans doute aussi joué dans les rapports
40:54entre ces établissements et le rectorat
40:56et notamment dans la transparence
40:58et la transmission d'informations.
40:59Il n'y avait peut-être pas le même degré de confiance
41:01que celui qu'on observait dans l'enseignement public
41:03où évidemment le rectorat est immédiatement présent.
41:06Marie-Estelle Pêche,
41:07je rappelle que vous êtes spécialiste
41:08des questions d'éducation à Marianne.
41:11Oui, non, mais Bayrou était évidemment au courant
41:13certainement pas des violences sexuelles
41:16parce qu'à ce moment-là, on n'en parlait pas.
41:17En revanche, les violences physiques,
41:18il avait son fils qui était dans la classe de l'enfant
41:22qui a quand même perdu l'audition
41:24parce qu'il avait été frappé à bras raccourcis
41:26par un surveillant.
41:28Certains sont Calixte Bayrou
41:30dont on voit aujourd'hui
41:32qu'un camarade de classe dit
41:34« On demandait à Calixte, parle-en à tes parents
41:36de ce qu'on subit, c'est terrible, etc. »
41:39Il avait sa femme qui était dans l'établissement.
41:41Enfin, à moins qu'il ne parlait ni à ses enfants ni à sa femme,
41:44on n'imagine pas qu'il n'ait pas pu être au courant.
41:46Et puis, vous avez ces témoignages, effectivement,
41:48et de magistrats, et de policiers,
41:51et de toute l'intelligentsia locale, et des journaux.
41:53Non, évidemment qu'il savait, évidemment qu'il a,
41:56sans doute, sinon, fermer les yeux...
41:59Comment il va pouvoir se défendre le 14 mai ?
42:00Un minimum, minimiser.
42:02Moi, ce que je ne comprends pas dans sa stratégie de défense,
42:04c'est pourquoi il ne dit pas
42:05« Oui, j'étais au courant de certaines choses à l'époque,
42:07effectivement, j'ai sans doute minimisé,
42:09j'ai peut-être pas vu exactement,
42:10j'ai peut-être pas voulu voir ce qui se passait. »
42:13Il devrait le dire, parce que là,
42:16continuer sur cette stratégie qui consiste à dire
42:18« Ni vu, ni connu, il ne s'est rien passé, je ne savais pas »,
42:21c'est pas tenable éternellement.
42:23Il risque d'être mis sur le gris, effectivement,
42:26devant la commission parlementaire.
42:28En plus, on a quand même le député Vanier, LFI,
42:31qui n'est vraiment pas du tout favorable à l'enseignement catholique.
42:34On voit bien qu'il y a aussi une stratégie côté LFI
42:36qui veut absolument « cogner » Bérou
42:39sur cette question de l'enseignement catholique.
42:41Donc, ça risque d'être assez violent, entre guillemets.
42:45Quel est le prix politique, Serge Faubert ?
42:46Pour l'instant, on va dire que paye François Bérou dans ce dossier.
42:49Il joue très gros dans cette affaire,
42:51parce que d'abord, nous avons un Premier ministre
42:53qui est quand même très, très bas dans les sondages,
42:57qui est très, très flou sur sa ligne politique.
43:00C'est-à-dire que…
43:01Critiqué par l'opposition, notamment par son élection.
43:03Critiqué par tout le monde, y compris par le camp macroniste au Premier Chef.
43:06En termes de grandes réformes, il n'y a plus de grandes réformes.
43:11Donc, l'Assemblée nationale, c'est tout ce qui est un petit peu en retard.
43:16On le fait passer.
43:17On essaye de meubler le calendrier.
43:19Mais on a l'impression d'une fin de règne avant même le moment de…
43:27Après quatre chèvres, Matignon.
43:28C'est-à-dire que tout le monde reparle de censure tous les quatre matins.
43:32Donc…
43:33Et en plus, il part avec un handicap qui est d'avoir dit à la représentation nationale
43:37« Je ne suis au courant de rien ».
43:39Ensuite, ça a été…
43:40Ah, j'étais au courant, mais d'une violence physique.
43:43Puis ensuite, bien sûr, les témoignages accumulent.
43:46C'est celle d'un ancien gendarme, quand même.
43:49Ce n'est pas n'importe qui qui vient dire…
43:51Il dit « Moi, voilà, le procureur m'a dit qu'il était intervenu ».
43:56Voilà, donc…
43:56Et qu'il dit lui-même que d'autres étaient au courant.
43:59Voilà, donc le juge dit « Je l'ai croisé ».
44:02Alors, François Béroux dit « Le juge, il habite à côté de chez moi,
44:05donc on s'est croisés sur un chemin ».
44:06Le juge dit « Oui, on est resté trois heures à discuter ».
44:10Je lui ai dit où était la situation à Bétaram
44:12et que le directeur de l'établissement était accusé d'un viol
44:18et il allait être mis en exemple pour un deuxième viol.
44:21Je suis responsable politique de la région.
44:24Je suis le notable de la région.
44:26Je m'inquiète, je m'intéresse, je m'informe, je réagis,
44:31je prends des décisions.
44:32Enfin, il ne fait rien de tout ça.
44:35Il ne fait rien de tout ça.
44:36Comment va-t-il l'expliquer devant la commission d'enquête ?
44:39Alors, il dit « Oui, c'est LFI, c'est un complot.
44:42Ils veulent ma peau ».
44:43Voilà, c'est une ligne de défense totalement suicidaire.
44:46Et on peut ajouter, côté rectorat, c'est aussi amusant de voir comment
44:50la fameuse inspection qu'il y a eu en 1996,
44:52qui est dépêchée par le recteur de Bordeaux,
44:55est évidemment extrêmement complaisante.
44:58Et des documents ont été révélés ces derniers jours
45:00qui montrent à quel point l'inspecteur a tout fait finalement pour ne rien dire.
45:04Et le recteur lui demande implicitement de ne rien trouver dans l'établissement.
45:08Enfin, c'est assez évident.
45:09Et sachant qu'à l'époque, Bayrou est ministre de l'éducation nationale.
45:12Est-ce qu'il y a eu du zèle de la part du recteur ?
45:14Peut-être.
45:15Peut-être qu'il n'y a pas eu d'instruction.
45:16Mais enfin, on peut quand même se poser des questions.
45:18Et audition, on le rappelle, le 14 mai prochain pour François Bayrou.
45:22À l'Assemblée, le temps file.
45:2420h48 dans un instant.
45:25Les cartes blanches de nos informés.
45:27D'abord, le fil info.
45:28Emmanuel Langlois.
45:28Le verdict est tombé dans la soirée dans l'affaire d'une boucherie conspirative de Brest dans le Finistère.
45:35Cinq hommes sont condamnés par la cour d'assises spéciales des mineurs de Paris
45:39à des peines allant de 7 ans d'emprisonnement jusqu'à 20 ans de réclusion
45:43pour avoir fomenté des projets d'attentat depuis cette boucherie de la ville bretonne.
45:48Un sixième suspect, un sixième accusé à lui, était acquitté.
45:53Une enquête pour disparition inquiétante est ouverte près de Poitiers dans la Vienne
45:57où une jeune femme de 28 ans n'a pas donné signe de vie depuis hier matin
46:01alors qu'elle avait quitté la maison de ses parents à Vivonne pour faire un jogging.
46:05La gendarmerie lance un appel à témoins ce soir.
46:08Seulement 13 condamnés, 13 sur 25, ont fait appel dans le procès des assistants parlementaires du RN
46:14dont Marine Le Pen, il met aussi Louis Alliot, le maire de Perpignan
46:18et Julien Audoul, député de Lyon.
46:20Le procès en appel est prévu au premier semestre de l'an prochain
46:23avec une décision attendue à l'été 2026.
46:26Il devrait être plus court que le premier.
46:29Et puis c'était le dernier représentant français au Masters 1000 de Monte-Carlo en tennis.
46:34Le numéro 1 tricolore Arthur Fiss s'incline en quart de finale
46:37face au numéro 3 mondial.
46:39L'Espagnol Carlos Alcaraz, victorieux en 3-7-4-6-7-5-6-3.
46:45France Info
46:4720h, 21h, les informés, Victor Maté.
46:54Pour terminer cette émission, comme tous les soirs, les cartes blanches de nos invités.
46:58On commence avec vous Raphaël Kahn.
47:00C'est l'un des autres grands sujets du jour, les discussions autour de l'Ukraine et de la Russie.
47:04Oui, j'ai choisi de faire sérieux.
47:06Ce n'est pas vraiment un pas de côté, ce n'est pas très drôle.
47:08Mais c'est vrai que c'est...
47:09Mais c'est important.
47:10Mais c'est important parce qu'on voit une effervescence diplomatique entre Washington et Moscou.
47:17Donald Trump dépêche son homme de confiance sur les affaires étrangères, Steve Witkoff.
47:22Sans doute beaucoup plus important, même à ses yeux, que Marco Rubio, le titulaire du poste de secrétaire.
47:26Le grand public a découvert ces dernières semaines.
47:28Steve Witkoff qui est décidément sur tous les fronts.
47:30C'est lui qui aurait tordu le bras de Benjamin Netanyahou pour obtenir la première trêve,
47:33qui aujourd'hui d'ailleurs n'est plus qu'un souvenir à Gaza.
47:35Et qui se rend donc pour la deuxième fois à Moscou rencontrer Vladimir Poutine.
47:40Alors on ne sait ce que les deux hommes se sont dit,
47:41mais ça témoigne effectivement de l'importance que revêt pour Donald Trump la pacification des relations,
47:47et même la normalisation des relations avec la Russie,
47:50qui se permet de faire la fine bouche.
47:51Parce que du côté de Moscou, on dit qu'on n'attend pas de percée diplomatique de cette rencontre.
47:55On fait traîner.
47:56Pour l'heure, on ne donne aucun signe de vouloir une quelconque trêve en Ukraine.
48:00Donald Trump lui fait mine de s'agacer de temps à autre via son réseau social,
48:03il vient encore de le faire semble-t-il,
48:05et de s'impatienter face à la mauvaise volonté russe.
48:09Mais enfin, pour le reste, tout avance en direction d'une normalisation
48:14et peut-être à terme d'une levée des sanctions des Etats-Unis sur la Russie.
48:16C'est ça que souhaitent réellement les deux parties.
48:19La situation Russie-Ukraine.
48:22Véronique Reissoult avec vous, on parle à nouveau des droits de douane,
48:25mais cette fois sous l'angle de l'intelligence artificielle et des entreprises françaises.
48:29Mais oui, pour une fois, on peut faire cocorico.
48:31Donc j'aime bien un petit peu de chauvinisme en fin de journée.
48:36C'est une IA qui permet de gérer les droits de douane.
48:40Et la France est extrêmement en avance.
48:42En fait, il y a une société qui s'appelle Custom Bridge,
48:45qui a une pépite française, qui a développé une IA 100% made in France
48:49et qui permet de mouliner toutes les informations
48:51quand vous devez définir votre stratégie douanière.
48:54Et autant vous dire que des infos en ce moment qui bougent et qu'il faut mouliner,
48:58il y en a deux, trois.
48:59C'est assez fluctuant.
49:00Donc l'intervention d'une intelligence artificielle n'est pas de trop.
49:04Et cette technologie, elle vous permet, pour vous donner une idée,
49:06il y a plus de 25 000 nomenclatures, par exemple,
49:08quand vous devez déclarer un produit en fonction du type de produit,
49:12de là où il est produit, de là où il est assemblé, de là où il est expédié.
49:16Enfin bref, c'est très compliqué.
49:17Et c'est une IA française qui est la championne de ce sujet-là.
49:20Donc je trouvais qu'en carte blanche, ça faisait plaisir.
49:24On peut avoir des solutions pour lutter autrement qu'en râlant.
49:28Ça devrait intéresser pas mal de monde.
49:30Normalement, oui.
49:32Serge Faubert, une injustice à vos yeux.
49:35On ne parle pas suffisamment, voire pas du tout,
49:37du projet de loi de simplification économique.
49:40Et vous nous dites, les yeux dans les yeux, que c'est une erreur.
49:43Je pense que c'est une erreur.
49:44Parce que nous parlions tout à l'heure de Trump.
49:48Et on pourrait parler du président argentin, Milley.
49:52Nos députés, macronistes, droite, extrême droite,
49:57ont été saisis en commission au mois de mars
50:00d'une folie trumpiste, puisqu'ils ont d'un trait de plume,
50:05si j'ose dire, supprimé une trentaine d'agences
50:08qui accompagnent l'État dans ses missions.
50:11Autrement dit, qui établissent des rapports,
50:13qui sont aussi des instances de concertation.
50:16Mais pour vous donner un exemple quand même
50:17de l'ampleur du phénomène, on a envisagé de supprimer l'ARCOM,
50:22le gendarme de l'audiovisuel, et de supprimer les Césaires,
50:25c'est-à-dire les conseils économiques et sociaux,
50:28où il y a d'ailleurs les syndicats,
50:29et où on peut réfléchir, entre partenaires sociaux,
50:33à la vie économique des régions.
50:37Mais il y a le conseil de la montagne,
50:39enfin je peux vous en énumérer une liste,
50:41il y en a 31 qui ont été rayés d'un trait de plume.
50:43Ce projet de loi est discuté en ce moment
50:47à l'Assemblée nationale,
50:48et on découvre chaque jour des pépites,
50:52puisque figurez-vous par exemple
50:54qu'au-delà de ces suppressions,
50:56on envisage également de supprimer
50:58la responsabilité pénale des chefs d'entreprise.
51:01C'est-à-dire,
51:03et c'est un truc qui existe depuis deux siècles,
51:05la responsabilité pénale.
51:07Eh bien demain, un chef d'entreprise
51:09qui enverrait ses ouvriers sur un chantier
51:11et qui ne satisferait pas ses obligations de sécurité,
51:14ne serait plus poursuivi.
51:15Donc c'est un projet complètement fou,
51:17mais qui passe totalement inaperçu,
51:19parce qu'il se situe juste avant une période
51:21où l'Assemblée va faire relâche pendant 15 jours,
51:24et ensuite ça vient...
51:25Il n'y a pas d'opposition des autres groupes politiques ?
51:27Alors, il y a trois groupes qui sont main dans la main,
51:30c'est le groupe macroïste, la droite et l'extérieur.
51:32Mais à gauche ?
51:33Pardon ?
51:34À gauche, on ne s'oppose pas.
51:34À gauche, alors ils sont vent debout.
51:36Mais alors, vent debout, comme jamais.
51:38Sauf que ça passe entre deux projets de loi et tout,
51:42enfin il y a un agenda extrêmement embouteillé,
51:44donc personne n'a remarqué,
51:46mais les conséquences du vote de ce projet de loi en l'État
51:50seront terribles.
51:52Seront terribles.
51:53Ça, on va le mesurer très rapidement.
51:55Parce que qu'est-ce qui va se passer ?
51:56J'en termine là.
51:57C'est que si on supprime ces 30 agences qui accompagnent l'État,
52:00eh bien c'est le privé qui va s'investir là-dedans.
52:03C'est tous les cabinets de conseil,
52:05on sait combien ils sont à la fois très chers
52:08et très médiocres, souvent dans leurs conseils,
52:10mais qui vont faire leur beurre à la place d'agences
52:14qui sont quand même contrôlées et qui ont des budgets raisonnables.
52:18Ce sujet, Véronique Reissoult, il passe aussi sous les radars des réseaux sociaux ou pas ?
52:21Oui, je n'ai pas fait de recherche dessus,
52:24donc je ne l'ai pas vu, mais ce n'est pas sorti spontanément.
52:26On n'a pas tellement de messages en soi,
52:28sachant que le CESE est de CESE-R,
52:31ça reste assez énigmatique pour les Français quand même,
52:34quant à leur rapport, leur fonctionnement.
52:36Tout à fait.
52:36Donc c'est assez logique, ils n'en parlent peu.
52:39Marie-Estelle Pêche, on termine avec votre carte blanche à vous.
52:42Sujet très sérieux aussi, la mortalité infantile.
52:45Nous en parlons encore sur France Info ce matin,
52:47elle est particulièrement importante dans notre pays.
52:49On ne cesse de parler du fameux nécessaire réarmement démographique,
52:53puisque les Français ne font plus d'enfants.
52:55Et on ne s'intéresse bizarrement pas tant que ça à la mortalité infantile,
52:58qui est où on est quand même parmi les recordmans d'Europe.
53:01On a quand même un enfant sur 2 700 enfants qui sont morts en 2024
53:08avant l'âge d'un an en France.
53:10Et ça ne cesse d'augmenter depuis une dizaine d'années.
53:14Pourquoi ? La grande question, c'est pourquoi ?
53:16Et ça, c'est vraiment le grand mystère.
53:18La France n'est pas capable d'apporter des explications précises sur ce sujet.
53:21Ça paraît fou.
53:22Il y a un livre qui est sorti récemment d'Anthony Cortès et Sébastien Lerquin,
53:25deux journalistes, qui l'attribuent à la fermeture des petites maternités,
53:29notamment dans la ruralité, etc.
53:30Les experts ont l'air de dire que c'est quand même un petit peu plus compliqué que ça.
53:34Ils avancent l'âge de plus en plus tardif des mères,
53:37la précarité de ces dernières,
53:40des facteurs de risque comme le diabète, l'hypertension, l'obésité,
53:45en gros des soucis de santé et de l'arrière-plan social de ces familles.
53:53On a d'ailleurs aussi une surreprésentation de la mortalité
53:56parmi les enfants qui sont issus des dom-toms.
53:58Mais l'INSEE apporte une autre réponse qui est assez intéressante,
54:02enfin, qu'il faudrait creuser d'un point de vue médical.
54:05Elle dit que c'est aussi, paradoxalement, les progrès de la médecine
54:08qui provoquent cette surmortalité.
54:11Parce qu'on permet à des enfants qui, autrefois, seraient morts-nés,
54:14tout simplement d'être comptabilisés dans les naissances aujourd'hui.
54:18Les mères vont à terme de ces naissances vivantes.
54:22Et donc, ils survivent pendant quelques heures, quelques jours.
54:25Et donc, ils sont enregistrés comme nés, évidemment.
54:29Et puis, c'est pareil, on a un petit peu moins d'interruptions médicales de grossesse.
54:32J'ignorais.
54:33Donc, voilà.
54:35Il y a tout un tas de facteurs, mais qu'il faut absolument comprendre
54:38pour y remédier, pour réguler tout ça.
54:41La seule certitude, c'est qu'on peut saluer la prise en compte
54:44de cet enjeu, enfin, par les pouvoirs publics.
54:46Puisqu'on va avoir une collecte de toutes les données
54:48qui sont aujourd'hui éparpillées un peu partout
54:50entre les différentes instances en France.
54:53Marie-Estelle Pêche, puisque vous avez la parole,
54:55la une de Marianne, cette semaine.
54:56Eh bien, c'est une une sur...
54:59Sur...
55:00Trop de mémoire, comme on dit.
55:03Sur Jordan Bardella.
55:04Sur Jordan Bardella.
55:06Plombée ou plombée, c'est la une de Marianne.
55:09Les droits de douane, évidemment.
55:11Les droits de douane qui reviennent, bien évidemment.
55:13Véronique ?
55:14Non, c'était le jeu de mots de plombée ou plombée.
55:16Ah, vous voyez la une, effectivement, qui s'affichait à l'écran.
55:18Pour ceux qui nous regardent, merci infiniment à tous les quatre
55:21d'être venus ce soir dans Les Informés.
55:23Merci aussi à ceux qui ont préparé et réalisé cette émission.
55:26Les Informés reviennent demain sur France Info.
55:29Très bonne soirée.