Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale
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00:00Le docteur Millot avec nous, bonjour docteur. Bonjour. Bonjour Brigitte. Les bains d'o-diazépines.
00:05Donc l'ANSM nous recommande d'en consommer moins, à nous les français.
00:10Pour commencer, qu'est-ce que c'est que les bains d'o-diazépines ?
00:14Alors le nom peut paraître barbare, mais en fait je vais vous en donner quelques-uns, quelques-unes,
00:18et vous allez sûrement les reconnaître si je vous dis Xanax, Lysanxia, Lexomil, Valium.
00:23Ce sont des calmants ? Pardon ? Ce sont des calmants.
00:25Oui, mais ce que je veux dire c'est qu'on les connaît tous.
00:26Oui, d'accord. Rivotril, Stinox, Simovan, tout ça, on les connaît tous.
00:32Il y a une même, vous savez que maintenant on ne donne plus le nombre de médicaments, on donne la molécule.
00:36Pour les reconnaître c'est simple, il y a une signature si vous voulez, la molécule se termine soit par PAM, soit par LAM.
00:43Donc si vous regardez vos médicaments, si ça se termine par PAM ou par LAM, ce sont des bains d'o-diazépines.
00:48Très bien.
00:50Leurs deux principales indications sont les troubles du sommeil et les troubles anxieux, l'anxiété.
00:56Je vous ai mis là, il y en a d'autres. Je vous ai mis les principales.
01:00On peut aussi les donner, notamment le Rivotril dans les crises d'épilepsie, dans le sevrage alcoolique.
01:06On les donne aussi souvent en pré-médication.
01:09Par exemple, vous allez avoir ou un petit geste, on va vous dire tiens prenez ça avant pour être un petit peu détente, calme.
01:14Ou carrément avant une anesthésie, on peut aussi le donner.
01:17Il y a d'autres indications parce qu'il y a un effet aussi, ce qu'on appelle mieux relaxant, c'est-à-dire que ça détend les muscles.
01:23Donc on peut le donner dans certaines spasticités quand on a des raideurs, etc.
01:27Là, j'ai mis les principales indications.
01:29Qu'est-ce qui caractérise ces bains d'o-diazépines ?
01:32C'est qu'elles sont efficaces.
01:34Et comme tous les médicaments efficaces, il y a des effets secondaires.
01:38Oui, mais c'est important de comprendre, ce ne sont pas des bonbons, d'ailleurs c'est sur ordonnance, ce ne sont pas des bonbons, il ne faut pas aller, j'ai un chagrin d'amour, allez donner moins de l'anxiolytique.
01:48Non, c'est très important de comprendre qu'il y a des effets secondaires.
01:53Là, c'est pareil, je vous ai mis les principaux effets secondaires, ça peut entraîner des vertiges, une somme de lances, donc pas question, c'est marqué maintenant sur les boîtes, il y a un petit pictogramme, de ne pas prendre le volant.
02:03Des problèmes de coordination, des pertes de mémoire, confusion, des réactions paradoxales, ça c'est quand même pas très fréquent avec les médicaments, c'est-à-dire qu'en fait ça peut faire le contraire, c'est-à-dire qu'au lieu de vous calmer, vous allez être complètement excité.
02:16Il faut savoir que ça arrive.
02:18Et puis je ne sais plus ce que j'ai mis, mais de toute façon il y en a plein d'autres, et surtout ce qui est important, c'est la dépendance, et la dépendance elle arrive très vite avec ces médicaments.
02:27Là, je ne vous ai pas mis, mais il y a d'autres choses, des chutes, etc.
02:30C'est-à-dire que c'est un certain confort psychologique, on se trouve très bien avec, ou on dort très bien, et on se dit pourquoi je m'arrêterais.
02:37Et personne ne s'arrête, c'est ça le problème.
02:40Regardez les recommandations officielles, ça on le sait depuis des années, on sait qu'au-delà d'une certaine durée, ça va provoquer une dépendance.
02:49Et dépendance avec de moins en moins d'efficacité, donc on va en prendre de plus en plus.
02:53Les recommandations officielles depuis des années, dans les troubles du sommeil, ce n'est pas plus de 4 semaines, 28 jours.
03:01Et dans l'anxiété, c'est 12 semaines.
03:04Moi, dans la vraie vie, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
03:06Il faut bien savoir que les gens en prennent très longtemps.
03:09Il y a 9 millions de personnes qui ont pris une benzodiazépine l'année passée.
03:13Et surtout, on a un triste record.
03:16On est deuxième pays en Europe à être le plus consommateur de benzodiazépine.
03:22Deuxième derrière l'Espagne.
03:23Mais ce n'est pas que ça.
03:25C'est qu'en fait, jusqu'à présent, ce genre de médicaments étaient surtout donnés,
03:30et avec tous les dangers en plus que ça peut avoir, chez les personnes âgées,
03:34qui les prenaient pour mieux dormir, pour régler leurs problèmes, etc.
03:36Là, la nouveauté, c'est qu'on a une augmentation de 40% de la consommation de benzodiazépine
03:45chez les jeunes filles de moins de 19 ans.
03:49Vous vous rendez compte ? Une augmentation de 40%.
03:51Alors, évidemment, que faire ?
03:54Il y a l'agence qui va lancer une campagne.
03:56En plus, elle la lance sur les réseaux sociaux.
03:58On sait que l'apparition des réseaux sociaux est liée à une augmentation de la consommation de ces médicaments.
04:03Deux secondes, pourquoi ?
04:05Parce qu'en fait, les gens, en permanence, se comparent, se confondent, ont une image d'eux,
04:10sont anxieux à l'idée de ne pas vivre la même vie que l'autre, de ne pas consommer.
04:13Vous savez que c'est terrible, moralement.
04:17Les réseaux sociaux, c'est à la fois une merveille.
04:18C'est ce que je suspectais, mais...
04:19Non, mais les réseaux sociaux, c'est à la fois une merveille pour plein de choses.
04:23Mais c'est tellement angoissant.
04:25Et il y a tellement de jeunes qui ont des problèmes.
04:30Qui se gâchent la vie avec ces bêtises.
04:32Il ne faut pas oublier l'isolement social, etc.
04:35Donc, les conseils, c'est de limiter vraiment votre consultation de réseaux sociaux.
04:40Il y a un très bon anxiolytique qui s'appelle l'activité physique.
04:45C'est quand même très bien.
04:46C'est quand même révélateur du mal-être de notre société et aussi du mal-être de l'état de la psychiatrie en France.
04:56Les psychiatres sont très bons, mais il n'y en a plus.
04:58Essayer d'avoir un rendez-vous chez un psychiatre, c'est une horreur.
05:01Alors, je rappelle qu'il y a aussi...
05:03On a droit maintenant à 12 séances par an prises en charge chez un psychologue.
05:11Donc, si vous allez mal, essayez de vous renseigner.
05:14Il y a tout un tas de thérapies pour éviter.
05:16Mais il faut arrêter de prendre ces médicaments pour rien.
05:20Encore une fois...
05:21Les bases de diazépines, ce n'est pas automatique ?
05:23Moins on en prend, mieux c'est.
05:25Et puis, n'allez pas en prendre...
05:27Je vous ai donné l'exemple des chagrins d'amour parce que moi, dans mon entourage,
05:31j'ai énormément d'enfants de mes amis qui sont sous ces médicaments pour des petites choses banales.
05:38Dès qu'il y a une rupture, dès qu'il y a un machin.
05:39Donc, les médecins ont aussi...
05:41Après, je ne critique pas les médecins.
05:43Ce que je veux dire, c'est que c'est vrai, que c'est plus facile.
05:45Les médecins, leur problème, c'est quoi ?
05:47Plus de temps.
05:48Ils n'ont plus le temps.
05:49C'est quand même plus facile de faire une ordonnance d'une base de diazépines
05:53plutôt que d'expliquer ce que l'on peut faire pour se détendre, pour se relaxer, pour mieux dormir, etc.
05:58Mais surtout, ce qui est important, c'est de bien comprendre que si ces médicaments sont efficaces,
06:04ils ont des effets secondaires.