Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale
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00:00Bonjour Docteur Millot. Tout le monde connaît le terme épilepsie, mais peu d'entre nous, on est peu à connaître réellement à quoi ça correspond, ni quoi faire devant une crise de quelqu'un qui est épileptique.
00:12Pour commencer, rappelez-nous ce qu'est l'épilepsie.
00:15C'est la journée mondiale de l'épilepsie aujourd'hui et c'est important d'en parler. L'épilepsie, on estime qu'une personne sur 20 en France fera une crise d'épilepsie au cours de sa vie.
00:25Une sur 20. En revanche, ça ne veut pas dire qu'elle souffre de maladies épileptiques. Là, c'est une personne sur 100 qui souffre de maladies épileptiques, donc on le voit, c'est fréquent.
00:34C'est quoi ? Vous savez que notre cerveau fonctionne avec de la chimie et l'électricité.
00:38D'ailleurs, quand on veut analyser, mesurer l'activité de votre cerveau, Romain, on fait un électroencéphalogramme.
00:44C'est l'électricité là-dedans, avec des milliards de neurones.
00:47Et là, en fait, il s'agit d'un court-circuit, si vous voulez, d'un bug dans la commande électrique du cerveau.
00:52Tout à coup, une population de neurones, voire tous les neurones, tout le cerveau, se met à buguer complètement et à décharger comme ça, de manière brutale, sans prévenir, sans rien du tout.
01:06Et surtout, heureusement, ça s'arrête, c'est transitoire. La plupart du temps, ça dure quelques minutes, éventuellement quelques secondes, voire quelques minutes.
01:16C'est un bug dans le cerveau, avec des neurones qui se mettent à décharger.
01:21On distingue deux types d'épilepsies.
01:23Des épilepsies partielles, dans lesquelles il s'agit d'une population de neurones dans le cerveau, mais localisée.
01:30Alors, en fait, il y a autant d'épilepsies que d'épileptiques, puisque ça dépend vraiment.
01:36Si ce sont vos neurones sensitifs qui se mettent à décharger dans un endroit du cerveau, ce sera une crise sensitive.
01:41Si c'est la zone qui commande ma main droite, ce sera que ma main droite motrice.
01:46On peut avoir une crise épileptique sur un seul membre ?
01:50Voilà, sur une seule partie, sur plein de choses.
01:53Ça, ce sont les crises partielles.
01:55Ensuite, il y a les crises généralisées.
01:57La crise généralisée que l'on connaît, celle qu'on voit dans les films, etc., on va y revenir.
02:01Là, en fait, ce n'est pas une population de neurones, ce sont tous les neurones du cerveau qui se mettent à décharger, de manière synchrone, involontaire, à une rapidité,
02:09pour vous donner un ordre de grandeur.
02:11Normalement, un neurone, c'est 80 impulsions par seconde.
02:14Dans une crise d'épilepsie, c'est 500 impulsions par seconde.
02:17Donc, vous voyez, ça y va.
02:19Et dans les généralisées, il y en a une qui est beaucoup moins connue.
02:23C'est ce qu'on appelle les absences.
02:25C'est quand même 10 % des crises d'épilepsie chez les enfants.
02:28Les absences, c'est quoi ?
02:29C'est qu'en fait, tout à coup, l'enfant, il est déconnecté de la réalité.
02:34Quand même inconscient de ce qui se passe autour, etc.
02:37Le problème, c'est que ces enfants, on va les traiter de « oh, il est toujours dans la lune », « oh, il n'écoute pas ».
02:44Surtout que ces crises, elles durent 10 à 20 secondes, les crises d'absence.
02:48C'est long quand même.
02:50Mais surtout, parfois, ça survient 20 fois, 50 fois, 100 fois dans la journée.
02:55Donc, on devrait former et informer tous les professionnels qui s'occupent de la petite enfance à l'existence de ces crises.
03:02Quand vous voyez un gamin qui, tout à coup, est complètement ailleurs, c'est peut-être...
03:06Je ne dis pas que c'est ça, il y a des mecs qui sont dans la lune.
03:09Mais c'est peut-être aussi une crise d'épilepsie.
03:11Je me place du côté des parents.
03:13J'ai un doute.
03:15Comment je peux facilement le réveiller ?
03:18De toute façon, il n'est pas conscient.
03:19Il est complètement déconnecté.
03:20Donc, s'il ne répond pas, si on lui dit « oh, il ne répond pas ».
03:23Si vous voyez que « coucou, il ne répond pas », comme vous dites, et qu'il ne s'en souvient pas.
03:28Effectivement.
03:30Je termine par une crise généralisée, celle que tout le monde connaît, tonico-clonique,
03:35où la personne se met comme ça à trembler partout.
03:37Alors là, surtout, quand vous assistez à ce genre de crise,
03:40si vous avez le temps de voir que la personne commence à d'abord s'agiter avant que ce soit totalement généralisé,
03:46vous l'accompagnez de manière à ce qu'elle ne se blesse pas.
03:49Éventuellement, vous mettez même des beaux vêtements sous la tête.
03:52L'enjeu, c'est qu'elle ne se blesse pas.
03:53Voilà.
03:54L'enjeu, c'est ça.
03:55C'est qu'elle ne se blesse pas.
03:56Vous lui enlevez les lunettes si la personne est porteuse de lunettes.
03:58Vous n'essayez pas de maintenir, d'empêcher les crises.
04:02Vous n'y arriverez pas.
04:03Même si vous êtes un Rubinman costaud, vous n'y arriverez pas.
04:06Et surtout, vous n'essayez pas de mettre quelque chose dans la bouche, comme on l'a vu dans différents films.
04:11D'abord, je vous rassure tout de suite, personne n'a jamais avalé sa langue.
04:16La langue, c'est 17 muscles.
04:17C'est attaché au fond.
04:18Ce qu'on voit, c'est juste la partie mobile de la langue.
04:21Vous l'avez déjà dit, mais ça fait du bien de l'entendre encore une fois.
04:25Et surtout, vous attendez 3-4 minutes, une crise d'épilepsie revient.
04:31En 3-4 minutes, elle va céder.
04:33La personne ne se souviendra pas de la crise, elle sera amnésique.
04:36Mais une crise qui dure plus longtemps, là, on appelle le 15.
04:39Je sais que ce n'est pas facile de dire, tiens, il faut que je m'épilepsie, je vais minuter.
04:42Au-delà de combien de minutes ?
04:43Non, au-delà de combien de minutes, on appelle le 15.
04:45D'accord.
04:46Ce n'est pas normal.
04:47J'en profite aussi en conclusion pour dire que ce n'est pas une maladie mentale,
04:51qu'il faut arrêter de stigmatiser l'épilepsie.
04:53C'est une maladie neurologique.