Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale
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00:00Brigitte, les autorités sanitaires annoncent une surveillance renforcée pour les implants anti-hernie.
00:06Mais de quoi s'agit-il ?
00:08Déjà, on va rappeler ce que sont les hernies.
00:11En fait, la hernie, c'est un déplacement d'un organe en dehors de son emplacement habituel.
00:17On connaît les hernies discales, c'est le disque entre les vertèbres qui sort.
00:20Mais là, aujourd'hui, on va s'intéresser plus exactement aux hernies qui se trouvent au niveau de la paroi abdominale ou au niveau de l'aine.
00:27On les appelle les hernies ombilicales quand c'est près de l'ombilique, rurales ou inguinales quand c'est au niveau de l'aine.
00:33Que se passe-t-il ? Dans ces cas-là, il y a une petite fragilité de la paroi.
00:38Et donc, comme la paroi est plus faible, ça va faire comme un petit trou, si vous voulez.
00:42Et les intestins, qu'est-ce qu'ils vont faire ?
00:45Eh bien, ils vont sortir, ils vont passer par ce petit trou.
00:48Et quand, regardez là, vous voyez le morceau d'intestin, il sort par cette petite fragilité là.
00:53Et quand il sort une fois, ok, ça va, généralement ça sort au moment d'un effort, du port d'une charge lourde, d'une toux, d'une constipation.
01:03Quand c'est une fois tentant, c'est pas très grave.
01:05Mais le problème, c'est la complication des hernies.
01:08Imaginez que là, si le petit morceau d'intestin se tord, ça peut faire ce qu'on appelle une occlusion intestinale.
01:14Et ça, c'est une urgence.
01:17Donc, il y a des complications très importantes aux hernies.
01:20Il faut l'avoir en tête.
01:22Et donc, dans ces cas-là, il faut absolument faire ce qu'on appelle une réduction de la hernie, la réduire, voire une intervention sur la hernie pour éviter que ça ne se reproduise.
01:31En quoi consiste l'intervention ?
01:33On va, avec des petits instruments, des petites caméras, on va regarder ce qui se passe.
01:37On va réduire la hernie, c'est-à-dire qu'on va remettre l'intestin à sa place.
01:42Et ensuite, pour ne pas qu'il ressorte, on va mettre ce qu'on appelle un implant pariétal.
01:48Pariétal, ça veut dire paroi.
01:49Un implant qui va servir de paroi, qui va renforcer la paroi, comme on le voit là.
01:54Là, on l'a mis en vert fluo.
01:55Bien entendu, c'est juste pour qu'on le voit.
01:58Mais il n'est pas de cette couleur.
02:00Vous voyez, on a remis l'intestin à sa place.
02:04Et on a mis ce petit implant qui va empêcher que l'intestin ne ressorte.
02:10En fait, en vérité, ça ressemble un petit peu à un voile de mariée, à du tulle, vous voyez ?
02:16Comme ça, ça a cette consistance-là.
02:17Ce sont des matériaux synthétiques.
02:20Ce sont des matériaux non résorbables, puisqu'il faut qu'ils restent en place un moment
02:24pour empêcher le petit morceau de l'intestin de ressortir.
02:27Et on assiste depuis quelques années à des complications liées à ces implants, à ces
02:34prothèses, si vous voulez, mais des complications qui peuvent être terribles.
02:38Il y avait un témoignage ce matin dans Le Parisien d'une personne qui vit un enfer
02:43depuis qu'on lui a posé cet implant.
02:47Donc, c'est pour ça que les autorités...
02:50Mais ça fait un petit moment déjà que les autorités alertent là-dessus.
02:53Mais c'est-à-dire, qu'est-ce qui s'est passé ?
02:54En fait, ces matériaux peuvent... Alors, il y a plusieurs choses.
02:58Ça peut être au niveau de la colle, parce qu'on va évidemment la fixer,
03:02cette petite plaque de tulle, on va le fixer.
03:06Donc, ça peut être des inconvénients au niveau de la colle qui pourraient toucher
03:09quelques filets nerveux.
03:11Ça peut être tout simplement une réaction.
03:13Vous savez, c'est un corps étranger.
03:14Donc, une réaction à ce corps étranger.
03:17Ça peut entraîner même des allergies.
03:19Il y a même quelques exemples dans certaines études de maladies auto-immunes.
03:22Ça crée une inflammation, si vous voulez.
03:24Et nos défenses viennent attaquer ça.
03:26Et donc, ça crée une réaction auto-immunitaire.
03:29Donc, il y a plusieurs explications qui pourraient expliquer ces complications,
03:33ces douleurs des plaques.
03:35Mais surtout, il faut...
03:36On estime qu'il y a à peu près 200 000 implants qui sont posés chaque année.
03:40Et on aurait pour l'instant une trentaine de cas de complications.
03:45Mais c'est sûrement sous-estimé parce que les personnes, elles ont peut-être des douleurs,
03:49mais sans vraiment aller déclarer ces douleurs.
03:53Donc, il faut...
03:53L'idée des autorités, c'est d'arriver à sensibiliser les gens.
03:57Il y a un groupe Facebook qui a été justement créé par cette personne qui souffre terriblement
04:02depuis qu'elle a eu cette plaque.
04:05Il faut aller en parler à son médecin, éventuellement déclarer ses effets secondaires.
04:09Et il y a une réunion qui est prévue.
04:12Les autorités de santé ont convoqué...
04:14Enfin, vont se réunir avec tous les fabricants d'implants,
04:17justement, pour arriver à trouver des solutions pour améliorer,
04:22pour réduire ces complications au maximum.
04:25J'en profite pour rappeler que là, on parle des implants pour les prothèses,
04:30mais il y a aussi des bandelettes ou des implants qui sont indiqués,
04:34notamment lors de fuites urinaires, des bandelettes sous-vésicales
04:38qu'on met sous la vessie pour empêcher les fuites urinaires,
04:40où ce même genre de bandelettes peut aussi être utilisé
04:46pour ce qu'on appelle les descentes d'organes.
04:48Donc, il y a tout un travail aussi global à faire sur ces implants
04:52afin d'en améliorer.
04:54Il faut qu'ils arrivent à être intégrés dans ce corps
04:59sans provoquer de réaction, de rejet ou de complications ou de douleurs.
05:03Donc, voilà pourquoi il y a cette réunion.
05:05Ils sont quand même sous haute surveillance.
05:06Et c'est une bonne chose.