Françoise Degois : "Laurent Wauquiez se noie !"

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Transcript

00:00Analyse, justement,

00:01on redescend, hein,

00:03on redescend.

00:04On redescend avec Laurent Bonquier, oui.

00:06On descend de quelques marches.

00:09Et on tombe où ?

00:10On tombe sur Saint-Pierre-et-Miquelon.

00:12Mais non, mais...

00:13Je vous dis ça parce que ça fait du bruit

00:16depuis deux jours, depuis qu'il a annoncé cela.

00:19D'ailleurs, il s'était bien gardé,

00:20parce qu'il était là lundi matin,

00:22il s'était bien gardé de venir me le dire lundi matin.

00:24Pourtant, j'ai parlé des OQTF, mais il avait gardé ça

00:26sous le coude, pour faire un effet.

00:28Pour un effet.

00:30Pourquoi ? Vous dites qu'il se noie.

00:32Ah bah écoutez, je ne sais pas si...

00:34Il se noie entre la France et

00:36Saint-Pierre-et-Miquelon ?

00:38Voilà, Saint-Pierre-et-Miquelon, vous savez, on l'adore, les journalistes politiques,

00:40parce que c'est le premier résultat des présidentielles

00:42qui tombe. Et alors, tout le monde

00:44essaie de chercher une analyse, il n'y a aucune

00:46analyse à chercher, mais tout le monde se rassure

00:48avec Saint-Pierre-et-Miquelon. Je ne sais pas si on peut parler

00:50de naufrage, mais en tout cas, la campagne de Laurent

00:52Wauquiez pour prendre la tête du parti,

00:54elle prend l'eau. A quoi sert cette proposition

00:56d'envoyer, je rappelle, les OQTF,

00:58à Saint-Pierre-et-Miquelon, uniquement à tenter

01:00d'inverser ce qui semble être, jour

01:02après jour, une évidence, en fait.

01:04L'envol de Bruno Retailleau vers la victoire.

01:06Je sais que vous adorez le cyclisme, mais voyez,

01:08Laurent Wauquiez, il fait un peu penser à un

01:10coureur dans la montée du tourmalet, et paf,

01:12il y a un qui s'envole, et lui, il pédale, il pédale,

01:15il n'arrive pas à le rattraper.

01:17Son idée fumeuse,

01:18très populiste, en fait, d'enfermer les OQTF

01:20à Saint-Pierre-et-Miquelon, en est l'une

01:22des démonstrations. C'est bien sûr déraisonnable,

01:24d'abord, de manière pratique, Saint-Pierre-et-Miquelon,

01:26on rappelle, 6 000 habitants au large

01:28du Canada, dans l'Atlantique Nord,

01:30deux îles principales, et un argument, moi,

01:32que je trouve assez terrible de Laurent Wauquiez

01:34pour justifier cette mesure. Écoutez, c'est lui

01:36qui parle. Il y fait 5 degrés

01:38en moyenne toute l'année, il y a

01:40146 jours de neige et de pluie par an,

01:43ça va amener tout le monde à réfléchir.

01:44En gros, hein, en gros, et

01:46sous-titré, eh bien, un bon coup de froid

01:48pour ces OQTF qui viennent des pays chauds,

01:50ça peut pas leur faire de mal. On se pince

01:52et on s'énerve. Manuel Valls, hier soir,

01:54le ministre des Outre-mer, lui oppose une réponse

01:56singlante que je trouve intelligente.

01:58Saint-Pierre-et-Miquelon n'est pas un territoire

02:00de relégation. Alors que

02:02Bruno Retailleau, la campagne de Bruno

02:04Retailleau, s'est amusée sur X en invitant

02:06tous les habitants de Saint-Pierre

02:08à prendre leur carte

02:10pour pouvoir voter au Congrès. Il a donc

02:12réussi, Jean-Jacques, en fait, son buzz,

02:14mais il a raté totalement l'atterrissage.

02:15Pourquoi fait-il cela ? Parce qu'il ne sait plus

02:18comment arrêter l'élan Retailleau à l'intérieur

02:20du parti, tout simplement. Alors, entendons-nous bien,

02:22Christian, Jean-Jacques, je vous le dis tout de suite,

02:24je ne fais pas partie des gens qui basent leurs analyses

02:26sur le remplissage des salles, parce qu'on

02:28s'est tous bourrés des salles, et si

02:30on devait regarder ça, Zemmour serait déjà président

02:32de la République, et même Jean-Pierre Chevènement. Non.

02:34Mais il est vrai que dans ce match, Retailleau

02:36gagne largement, il y a des centaines de personnes

02:38qui viennent à ces meetings, contre des

02:40salles un peu grises, un peu clairsemées

02:42pour Laurent Wauquiez, mais c'est surtout

02:44l'élan qu'il faut regarder, la façon dont les militants

02:46parlent des deux candidats.

02:48Et on voit l'irrésistible attraction

02:50d'un ministre très médiatique

02:52qui continue d'ailleurs de dessiner

02:54sa stature, sa légitimité

02:56à ce poste stratégique du

02:58ministère de l'Intérieur, même sans

03:00résultat réel. Eh bien, Retailleau

03:02installe, il faut le dire, une forme de légitimité

03:04par rapport à Laurent Wauquiez. D'ailleurs,

03:07son entourage à Wauquiez avoue

03:08qu'il aurait dû rentrer au gouvernement,

03:10que c'est une erreur d'appréciation qu'il a faite,

03:12plutôt que de s'abîmer en tant que chef

03:14de l'opposition, où il est toujours couvert

03:16finalement par Marine Le Pen. Et puis,

03:19soyons clairs, des militants,

03:20comme tous les militants du monde, eh bien, ils veulent

03:22gagner la présidentielle. Et qu'est-ce qu'on

03:24regarde ? Eh bien, on regarde les sondages, on voit

03:26un Laurent Wauquiez qui démarre pas, qui décroche

03:28pas de 5-6, et on voit un Retailleau

03:30à 10-12. Alors, c'est aussi,

03:33Wauquiez n'envoie pas des signes de victoire,

03:35non seulement parce qu'on comprend pas vraiment

03:36son discours, mais surtout c'est lié à sa personnalité.

03:39Il fait beaucoup de choses, Laurent Wauquiez.

03:40Il fait, il se laisse pousser la barbe,

03:42il se rase la barbe, ça prend pas avec

03:44les Français. Il y a un problème

03:46d'attitude, de changement personnel. En tout cas,

03:48Matignon, on regarde ça de très près,

03:50et que me dit un proche, ce matin, de François

03:52Bayrou, attention si Wauquiez perd son congrès,

03:55ce sera une bombe humaine.

03:56Bien, Wauquiez, lorsque je l'ai parlé

03:58de son insincérité

04:00présumée, lundi, il a tiqué.

04:03Il a tiqué. Vous savez, il s'est

04:04pensé beaucoup, il s'est beaucoup pensé à

04:06Laurent Fabius, en fait. Très brillant,

04:08avec quelque chose qui fonctionne pas avec les Français.

04:11Bien.

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