Avec Yoann Gillet, Porte-parole du Rassemblement National et député RN du Gard & Carbon de Seze, Avocat pénaliste et membre du Conseil national des barreaux (CNB)
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00:00Tout de suite, place au débat. Je le disais, plusieurs manifestations prévues aujourd'hui.
00:04L'une à l'appel du Rassemblement National pour dénoncer la décision de justice contre Marine Le Pen et d'autres élus du RN.
00:09L'autre à l'appel de la gauche pour dénoncer la manifestation du Rassemblement National contre la décision de justice et la condamnation de Marine Le Pen et d'autres élus.
00:19On en parle avec nos deux invités qu'on accueille avec plaisir.
00:23Sur Sud Radio, Yoann Gillet, bonjour.
00:25Bonjour.
00:25Bienvenue. Vous êtes porte-parole du Rassemblement National, député Rassemblement National du Gard.
00:30On est dimanche. Normalement, vous êtes en circonscription à l'heure actuelle.
00:33Sauf qu'évidemment, vous êtes resté comme une bonne partie de votre partie pour manifester tout à l'heure.
00:37Je suis revenu.
00:38Vous êtes revenu même du Gard. On ne devrait jamais quitter le Gard.
00:41Vous êtes aussi en direct avec notre autre invité, Carbon de Sasse. Bonjour.
00:45Bonjour Monsieur.
00:46Bienvenue sur Sud Radio. Je vais vous demander de vous rapprocher un tout petit peu de votre micro pour être sûr qu'on vous entende.
00:51Vous êtes avocat pénaliste et membre du Conseil National des barreaux.
00:54Yoann Gillet, si vous le permettez, ma première question est pour vous.
00:57Vous allez manifester aujourd'hui.
00:59On sait que le Rassemblement National dénonce la décision de justice.
01:02Par conséquent, à quoi sert ? Quel est l'objectif de cette manifestation ?
01:07L'objectif, c'est d'apporter un soutien à Marine Le Pen et d'avoir une mobilisation pour protéger et sauver notre démocratie.
01:15Parce que ce dont vous parlez, ce n'est pas une décision de justice.
01:18C'est une décision purement politique.
01:20Et c'est ce que nous dénonçons.
01:22Et les Français ont besoin de se mobiliser.
01:25Et ont été nombreux à nous faire savoir qu'ils souhaitaient se mobiliser.
01:27Et pour apporter leur soutien à Marine Le Pen.
01:29Et pour crier leur colère face à cette décision politique qui vise, je le rappelle quand même,
01:35à empêcher la leader de l'opposition, à empêcher la favorite de l'élection présidentielle de se présenter à cette élection.
01:43Alors, qu'est-ce que vous demandez précisément ?
01:45Parce que quand on manifeste, on dénonce, mais on demande quelque chose aujourd'hui.
01:48C'est une manifestation de soutien à Marine Le Pen.
01:50Il n'y a pas de revendication.
01:51Et c'est une manifestation pour dire que nous sommes en colère face à cette décision purement politique.
01:58Il n'y a pas de revendication.
01:59La revendication, c'est de dire que nous voulons sauver la démocratie.
02:03C'est dire que dans un pays comme la France, où l'on vient arbitrairement fermer une chaîne de télévision,
02:09où on vient empêcher la favorite à l'élection présidentielle de se présenter,
02:13il y a un réel danger pour notre démocratie.
02:16Carbon de 16, une manifestation contre une décision de justice,
02:20est-ce que ça choque vous, l'avocat que vous êtes, ou pas du tout ?
02:22Non, parce qu'il y a une liberté publique fondamentale, c'est celle de manifester.
02:26Pour moi, le bon moyen de contester une décision de justice, c'est d'exercer les voies de recours.
02:31Chaque fois que quelqu'un a été condamné injustement,
02:35on n'a pas eu droit à des manifestations du RN pour protester.
02:39Maintenant, étant donné qu'ils sont affectés par cette décision d'exécution provisoire
02:44qui vient contrarier les ambitions de candidature du leader du parti,
02:49le principe même de manifester n'est pas choquant.
02:53Si la manifestation se tient bien.
02:55Ça m'amène à cette autre question pour le juriste, que vous êtes par définition.
03:00Marine Le Pen a fait appel, vous parliez des voies de recours,
03:03par conséquent elle est toujours, corrigez-moi si je me trompe, présumée innocente,
03:08bien qu'elle purge déjà une partie de sa peine dont elle a écopé en première instance.
03:13C'est un paradoxe.
03:15C'est l'immense sujet de la critique générale qui est adressée aux auteurs de cette décision.
03:23C'est le caractère disproportionné de l'exécution provisoire,
03:29puisqu'elle vient affecter une candidature.
03:32Alors, qu'est-ce qui est gênant en droit ?
03:34C'est le fait que l'exécution provisoire n'est pas rattrapable.
03:38Vous avez plein de cas d'exécution provisoire.
03:41Vous êtes condamné, vous êtes incarcéré,
03:43vous êtes d'ailleurs en détention provisoire si vous faites appel,
03:46ce qui veut bien dire la présomption d'innocence,
03:48donc vous pouvez déposer des demandes de mise en liberté tout de suite.
03:51Vous avez des interdictions professionnelles, l'interdiction de gérer,
03:54vous pouvez en faire appel devant le Premier Président de la Cour d'appel
03:57si vous trouvez ça disproportionné.
03:59Vous êtes condamné à l'inéligibilité, vous ne pouvez pas.
04:02Ce serait d'ailleurs intéressant que le Rassemblement National
04:04tente d'aller voir le Premier Président de la Cour d'appel
04:07pour contester l'exécution provisoire au titre de l'article 515 du Code de procédure pénale.
04:12Sa requête serait jugée irrecevable et il pourrait aller devant le Conseil constitutionnel
04:17via une QPC pour contester le fait que c'est discriminant
04:21par rapport aux autres exécutions provisoires.
04:23Sauf que le Conseil constitutionnel s'est déjà prononcé
04:26sur une exécution provisoire d'inéligibilité
04:28qui était une réponse à une question posée par un élu maorais,
04:32si je ne m'abuse, et il n'avait pas remis en question
04:35spécialement l'exécution provisoire.
04:38Alors il a demandé au juge de bien calculer la proportionnalité démocratique,
04:43c'est-à-dire il a rappelé le pouvoir souverain des juges Dufont.
04:45Mais il n'a pas encore été interrogé sur une requête
04:48devant le Premier Président de la Cour d'appel
04:50sur la suspension de l'exécution provisoire en attendant l'issue de l'appel.
04:54Sauf que, revenons maintenant à la politique qui nous intéresse aussi,
04:58Marine Le Pen sera rejugée en 2026, a priori, en appel.
05:03Imaginons qu'elle soit à nouveau condamnée,
05:06ce qui semble assez plausible, concrètement,
05:09au vu des débats judiciaires qui ont mené à sa condamnation.
05:12Au premier instant, il n'y a plus de débat sur l'exécution provisoire,
05:15et vous vous retrouveriez avec une candidate
05:17avec interdiction définitive de se présenter
05:20sans avoir l'argument de l'exécution provisoire qui serait abusive.
05:23Moi je vous rappelle premièrement que Marine Le Pen est innocente.
05:28Nous considérons que les faits qui lui sont reprochés n'ont pas de sens.
05:33On parle là, en réalité, d'un désaccord purement administratif.
05:37Mais entendons-nous bien, nous ne demandons pas
05:40à ce que Marine Le Pen soit au-dessus des lois.
05:42Elle ne le réclame pas elle-même.
05:44Nous demandons à ce qu'elle soit jugée comme n'importe quelle justiciable.
05:48Quand le procès a commencé, je vais vous dire,
05:50il a duré plusieurs semaines, au bout de deux heures,
05:52nous avions compris que Marine Le Pen ne serait pas traitée comme tout le monde
05:55et qu'il y avait largement un parti pris.
05:57Et du parquet, qui s'était permis, d'ailleurs,
05:59dans l'un des dossiers de cette affaire,
06:02de dire que ça ferait mal de ne pas demander une condamnation
06:08pour l'un des prévenus, alors que le dossier était vide.
06:11C'est quand même les propos du procureur.
06:13Et du tribunal, de la présidente notamment,
06:17qui a tenu des propos hallucinants tout au long de cette affaire,
06:23de cette procédure, et qui a même, d'ailleurs, dans le délibéré,
06:26parlé du risque de trouble à l'ordre public
06:29que constituerait une candidature à l'élection présidentielle de Marine Le Pen.
06:33Le jugement est rempli, en réalité, de propos purement militants.
06:37Et c'est ce que nous dénonçons.
06:38Nous en débattons dans quelques instants.
06:40La suite de votre débat avec vous, Yohann Gilet,
06:42avec vous également, Carbone 16,
06:44juste après les informations.
06:45A tout de suite.
06:46Avec le porte-parole du RN et député RN du Gard,
06:50Yohann Gilet, toujours avec nous,
06:51tout comme Carbone 16, avocat pénaliste
06:54et membre du Conseil national des barreaux.
06:56Carbone 16, juste avant les informations,
06:59Yohann Gilet dénonçait une décision de justice politique,
07:03un jugement politique,
07:05malgré ce qu'il appelait l'innocence de Marine Le Pen.
07:08Est-ce que ces propos-là vous choquent ou pas ?
07:11Non, rien ne me choque.
07:13Monsieur le député appartient à la formation politique
07:17qui vient d'être condamnée.
07:19Donc, il utilise les moyens de défense politiques.
07:23Pour le juriste, il y a des motifs de s'étonner
07:26d'une décision qui par moment est baroque.
07:28Mais ça n'a rien de politique.
07:30Si vous voulez, par exemple,
07:32dire que parce que les prévenus ont nié les faits,
07:36ils sont forcément coupables dans des proportions
07:40qui nécessitent l'exécution provisoire,
07:42pardon d'y revenir.
07:43Mais c'est un vrai sujet en droit.
07:45C'est ce que dit le jugement.
07:46C'est un vrai sujet en droit
07:48par rapport à la présomption d'innocence,
07:50au droit au procès équitable.
07:52Si vous voulez, on a un droit
07:53de ne pas s'auto-incriminer en France.
07:55Vous pouvez dire que vous pensez
07:57que vous n'avez pas commis un délit.
07:58Ce n'est pas le voleur de pommes
07:59qui conteste le fait d'avoir pris la pomme.
08:01C'est dire, moi, quand j'octroie
08:03des indemnités parlementaires
08:06à des gens qui ont également une fonction politique,
08:09je ne me place pas dans une situation délictuelle à mon sens.
08:12C'est ça qu'ils ont soutenu.
08:14Ils ont le droit de le soutenir.
08:15Venir leur reprocher
08:17d'avoir exposé leurs moyens de défense au tribunal
08:19comme étant l'aveu d'une culpabilité certaine
08:22qui exige que, pour protéger l'ordre public,
08:25on les interdise de se représenter
08:28est une motivation qui m'apparaît,
08:30je vous l'ai dit, baroque.
08:32En tout cas, c'est pour ça que vous comprenez
08:33qu'il y ait quelques motifs de contestation
08:35ou de colère.
08:36Imaginons maintenant qu'on avance en appel
08:37et que la décision soit confirmée.
08:39C'est toute votre présidentielle
08:40qui tombe à l'eau, Yohann Gilet.
08:42Nous ne sommes pas là pour faire de la poétique-fiction.
08:44Encore une fois, il y aura un appel.
08:47Marine Le Pen se défendra.
08:49Mais moi, je veux que ceux qui nous écoutent
08:51aient bien conscience
08:53que l'appel ne suspend pas
08:56la peine d'exécution provisoire.
08:58Et que Marine Le Pen a d'ores et déjà perdu
09:00son mandat de conseillère départementale.
09:02Que si demain, il y avait une dissolution,
09:03elle ne pourrait pas se représenter à la députation.
09:06Et que si Emmanuel Macron était amené
09:08dans les prochaines semaines, les prochains mois,
09:09à démissionner,
09:10elle ne pourrait pas être candidate
09:11à l'élection présidentielle.
09:12Donc, c'est grave ce qui se passe.
09:14Et c'est, belle et bien,
09:16une atteinte totale à notre démocratie.
09:18Mais, encore une fois,
09:20vous le disiez maître, d'ailleurs,
09:21il y a des choses totalement baroques
09:22dans cette décision.
09:23Et vous n'êtes pas le seul.
09:24Il y a un nombre considérable
09:26d'avocats ou de magistrats
09:28qui prennent la parole sur ce sujet.
09:30Que l'on ne peut pas soupçonner
09:32d'être pour le RN.
09:33Je voudrais, moi, vous citer
09:34le président de la LICRA.
09:36On ne peut pas dire qu'il soit
09:37du côté du RN.
09:38Il dit, je suis abasourdi.
09:40Les critères usuels
09:41pour une exécution provisoire
09:42comme le risque de récidive
09:44ou la dangerosité
09:45ne me semblent pas, ici,
09:46clairement réunis.
09:47Cela prive Marine Le Pen
09:48d'un second degré de juridiction.
09:50Et ce que je trouve choquant.
09:52Voilà ce que dit
09:53Monsieur Jakubowicz.
09:55Ancien président de la LICRA.
09:57Et, en réalité,
09:58toutes ces anomalies de droit,
10:00vous les appelez comme vous voulez,
10:01montrent, bel et bien,
10:02qu'il y a une partialité
10:04des magistrats
10:05qui ont prononcé
10:06cette décision de justice.
10:07C'est en cela que nous disons
10:08que cette décision
10:09est totalement politique.
10:11Mais une fois que c'est dit
10:12et une fois que c'est fait,
10:13qu'est-ce qu'on fait ?
10:14Qu'est-ce que vous attendez ?
10:15Parce que, concrètement,
10:16la décision,
10:17elle a été prononcée.
10:18Concrètement,
10:19l'appel, il va intervenir
10:20en 2026.
10:21Donc, est-ce que vous voulez
10:22faire pression
10:23sur les prochains juges
10:24pour qu'ils soient plus cléments
10:25avec Marine Le Pen
10:26que les précédents ?
10:27Ou est-ce qu'au contraire,
10:28vous espérez,
10:29tout simplement,
10:30qu'on n'applique pas la loi ?
10:32Vous savez,
10:33le mot d'ordre
10:34de notre mobilisation
10:35de cet après-midi à Paris
10:36à 15h, place Vauban,
10:37c'est « sauvons la démocratie ».
10:39Et dans notre démocratie,
10:41le fait que la justice
10:42soit indépendante,
10:43c'est évidemment
10:44et éminemment important
10:46et nous défendons ce principe.
10:48Donc, il n'est pas question
10:49de faire pression sur les juges.
10:50Il est juste question
10:51de dire ce que nous pensons,
10:53de faire savoir notre colère
10:55et puis d'user
10:56de toutes les voies de recours.
10:57Et les avocats
10:58de Marine Le Pen
10:59et du Rassemblement National
11:00sont sur le sujet
11:01et sont en train d'étudier
11:02jusqu'où les recours possibles.
11:03L'appel a d'ores et déjà
11:04été déposé,
11:05mais il y a bien d'autres
11:06recours que nous envisageons.
11:08Écoutez, ils s'exprimeront
11:09en temps et en heure,
11:11mais évidemment,
11:12ça peut aussi passer
11:13par une QPC
11:14sur un certain nombre de sujets.
11:15Est-ce qu'on peut imaginer
11:16le Rassemblement National,
11:17par exemple,
11:18saisir la Cour européenne
11:19des droits de l'homme ?
11:20Bien sûr, mais ça a d'ores
11:21et déjà été annoncé.
11:22Pardonnez-moi,
11:23ce serait quand même,
11:24on est d'accord,
11:25mais ce serait quand même
11:26assez paradoxal
11:27quand on a entendu
11:28le Rassemblement National
11:29parler de la légitimité
11:30de la Cour européenne
11:31des droits de l'homme
11:32et des décisions
11:33qu'elle avait tendance
11:34à prendre depuis des années.
11:35Ce serait grotesque
11:36pour le Rassemblement National
11:37d'user de toutes les voies de recours.
11:39Il est quand même assez logique
11:41que nous puissions nous défendre,
11:42même si le tribunal, lui,
11:43a trouvé choquant
11:44le fait que nous nous défendions
11:46et a pu, justement,
11:47justifier l'exécution provisoire
11:49par le fait que nous osions
11:51nous défendre,
11:52ce qui est juste hallucinant.
11:53Et il l'a justifié également,
11:54d'ailleurs,
11:55par le risque de récidive
11:56qui n'a aucun sens.
11:57Tous les juristes le disent,
11:58d'ailleurs,
11:59puisque Marine Le Pen
12:00n'est plus députée européenne
12:01et n'est plus présidente
12:02de parti politique.
12:03Carbon de 16.
12:05Ce ne serait pas une récidive,
12:07mais une réitération.
12:08Donc, déjà,
12:09la motivation est compliquée.
12:10Mais, si vous voulez,
12:12je pense qu'il faut distinguer
12:14deux choses.
12:15Le droit de critiquer les institutions
12:17et le droit au recours effectif.
12:20Évidemment,
12:21il y a une contradiction apparente
12:23entre le fait de dire
12:24que la Cour européenne
12:25des droits de l'homme
12:27est quelque chose
12:29qui vient contrarier
12:30les ambitions de souveraineté
12:31de la France.
12:32Un organe supranational,
12:33par exemple,
12:34ça fait partie des arguments
12:36du Rassemblement national,
12:37habituellement.
12:38Mais il se trouve que
12:39le Rassemblement national,
12:40aujourd'hui,
12:41est confronté,
12:42comme n'importe quel justiciable,
12:43à la possibilité
12:44d'exercer des recours.
12:45Je ne vois pas en quoi
12:46il devrait être discriminé
12:48dans la possibilité
12:49de déposer un recours
12:50devant la Cour européenne
12:51des droits de l'homme.
12:52Ce qui viendrait,
12:53d'ailleurs,
12:54paradoxalement,
12:55ce serait là le vrai paradoxe,
12:56ce qui viendrait,
12:57paradoxalement,
12:58les conforter dans l'idée
12:59qu'en réalité,
13:00la France est discriminée
13:01par la CEDH.
13:02Ce qui est faux.
13:03D'ailleurs,
13:04le Rassemblement national
13:06se pose sur quel argument
13:08pour contester la décision
13:09qui vient d'être rendue ?
13:11Sur la notion
13:12du procès équitable.
13:13Vous cessez d'en parler
13:14tous les deux depuis tout à l'heure.
13:15C'est ça.
13:16Très bien.
13:17Qu'est-ce que c'est
13:18le procès équitable ?
13:19C'est l'article 6
13:20de la Convention européenne
13:21des droits de l'homme.
13:22Et c'est l'article préliminaire
13:23du Code de procédure pénale français,
13:24mis à jour après l'adoption
13:26de la Convention européenne
13:27des droits de l'homme.
13:28Donc, si on va jusqu'au bout,
13:29ce n'est pas la peine
13:30d'en appeler au procès équitable
13:32si on ne croit pas
13:33à ces notions de droit
13:35qui sont des notions fondamentales.
13:37Est-ce que l'avocat
13:39que vous êtes,
13:40Carbone XVI,
13:41considère que
13:42le Rassemblement national
13:43peut avoir deux ou trois
13:44bonnes raisons de se dire
13:45« je n'ai pas eu droit
13:46à un procès équitable » ?
13:47Oui,
13:48à raison de ce que je viens
13:49de vous exposer,
13:50c'est-à-dire
13:51le fait que
13:52la décision rendue
13:53est baroque
13:54par certains arguments.
13:56Oui,
13:57mais le plus emblématique,
13:58c'est l'exécution provisoire.
13:59Sur le fond,
14:00peut-être que
14:01le Rassemblement national
14:02s'est rendu coupable
14:03de détournement de fonds publics.
14:04Personne ne vient
14:05aujourd'hui mettre
14:06sur le devant de la scène
14:07ce débat
14:08où la décision est rendue
14:09dans une jurisprudence
14:10constante de cette chambre
14:11du tribunal,
14:12quel que soit
14:13le parti politique incriminé.
14:14Par contre,
14:15sur l'exécution provisoire,
14:16il y a un vrai sujet,
14:17d'où la réaction
14:18de mon confrère,
14:19Jacques Huboïs.
14:20Il y a des sujets
14:21de fond,
14:22de respect
14:23des principes fondamentaux
14:24du droit
14:25qui viennent poser question.
14:26D'où la question,
14:27pardonnez-moi,
14:28mais j'aimerais,
14:29au bout de votre raisonnement,
14:30mettre,
14:31si procès inéquitable
14:32il y a pu y avoir,
14:33quelles en seraient
14:34les motivations ?
14:35Parce qu'un certain nombre
14:36de représentants
14:37du Rassemblement national
14:38accusent une bonne partie
14:39des juges de politisation.
14:40On cite toujours
14:41le syndicat de la magistrature,
14:42syndicat marqué à gauche,
14:43minoritaire au sein
14:44de la magistrature.
14:45Personne ne sait d'ailleurs
14:46si un des trois magistrats
14:47qui ont jugé Marine Le Pen
14:48et les autres
14:49en sont membres ou pas.
14:50Comment vous expliqueriez
14:51un jugement aussi sévère ?
14:52D'abord,
14:53je n'ai pas d'explication
14:54à vous fournir
14:55parce que tout ça
14:57tout simplement,
14:58je n'ai pas assisté
14:59aux délibérés.
15:00Maintenant,
15:01je ne connais pas
15:02des trois magistrats,
15:03quelles sont
15:04leurs options politiques
15:05et elles ne m'intéressent pas
15:06pour être franc.
15:07Elles ne m'intéressent pas
15:08parce que vous pourriez
15:09très bien avoir quelqu'un
15:10du syndicat de la magistrature
15:11qui ne soit pas mu
15:12par l'idéologie
15:13du syndicat de la magistrature
15:14quand il rend ses délibérés.
15:15Mais pourtant vous dites
15:16que le procès n'était peut-être
15:17pas si équitable que ça.
15:18Mais parce que
15:19les juges peuvent se tromper.
15:20C'est pour ça
15:21que le législateur
15:22a prévu un double degré
15:23de juridiction.
15:24Si on pensait
15:25les juges infaillibles,
15:26il n'y aurait pas besoin
15:27d'instaurer des recours
15:28en droit français.
15:29Johan Gillet ?
15:30Oui, puisqu'il faut bien comprendre
15:31c'est qu'effectivement
15:32tout justiciable
15:33a le droit de faire appel.
15:34Pour ceux qui nous écoutent,
15:35c'est important de le préciser.
15:36Quand on fait appel,
15:37la peine est suspendue.
15:38Elle est annulée
15:39et on recommence à zéro.
15:40En l'occurrence,
15:41cette règle fondamentale
15:42ne s'applique pas
15:43à Marine Le Pen
15:44puisqu'il y a
15:45exécution provisoire.
15:46Elle est innocente
15:47et le jugement
15:48de première instance
15:49est annulé.
15:50Mais malgré tout,
15:51la peine s'applique
15:53Aujourd'hui, vous regrettez
15:54les appels passés
15:55de Marine Le Pen
15:56à l'inéligibilité à vie
15:57des élus qui seraient condamnés ?
15:58Elle a eu l'occasion
15:59de s'exprimer sur le sujet.
16:00En réalité,
16:01ce qu'elle a dit à l'époque,
16:02elle le maintient totalement.
16:03On ne parlait pas
16:04d'exécution provisoire.
16:05Les choses sont très claires.
16:06Inéligibilité à vie ?
16:07Vous êtes toujours en faveur
16:08d'une inéligibilité à vie
16:09des élus condamnés ?
16:10Marine Le Pen a été interrogée
16:11sur TF1
16:12il y a quelques jours
16:13sur le sujet
16:14et elle a dit
16:15que ça ne changeait
16:16strictement rien
16:17à sa prise de position.
16:18On en revient donc
16:19à la remarque
16:20que je vous ai faite ?
16:21Nous sommes concernés
16:22puisque Marine Le Pen
16:23est innocente
16:24et que là
16:25où on peut reconnaître
16:26une forme d'honnêteté
16:27dans ce jugement,
16:28il y en a au moins une,
16:29c'est que le jugement
16:30de lundi dernier
16:31précise qu'il n'y a eu
16:32aucun enrichissement personnel
16:33et aucune corruption
16:34dans ce dossier.
16:35Et donc,
16:36en 2026,
16:37si l'appel vous est défavorable,
16:38vous vous retrouverez
16:39à devoir assumer
16:40ces mêmes propos
16:41que vous venez de tenir
16:42aujourd'hui à nouveau
16:43sur ce bateau ?
16:44Moi, je crois pertinemment
16:45qu'il nous sera favorable.
16:46C'est la méthode coupée.
16:47Pardonnez-moi,
16:48j'ai eu un gilet.
16:49Parce que Marine Le Pen
16:50est innocente.
16:51J'ai l'impression
16:52que l'avocat
16:53n'est pas celui
16:54que je croyais invité.
16:55Aujourd'hui,
16:56carbone 16.
16:57Écoutez,
16:58je ne fais pas
16:59de justice prédictive
17:00par principe,
17:01mais je vais vous dire
17:02qu'il y a quelque chose
17:03d'intéressant
17:04qui pourrait se passer.
17:05Imaginons
17:06la probabilité
17:07la plus certaine,
17:08c'est-à-dire
17:09que Marine Le Pen
17:10soit confirmée
17:11dans sa culpabilité.
17:12Après ça,
17:13sur l'exécution provisoire,
17:14c'est un autre débat.
17:15Et imaginons quand même
17:16qu'il y ait toujours
17:17une peine d'inéligibilité
17:18qui l'empêche
17:19d'aller en 2027.
17:20Rien n'empêcherait
17:21le Conseil constitutionnel.
17:22C'est là
17:23les failles juridiques
17:24du système.
17:25Elle arrive avec
17:26ses 500 signatures
17:27au Conseil constitutionnel
17:28qui valide sa candidature.
17:29Le procureur de la République
17:30n'a pas de recours.
17:31C'est-à-dire que
17:32le Conseil constitutionnel
17:33validerait la candidature
17:34de Marine Le Pen
17:35fut-elle inéligible,
17:36elle pourrait
17:37se présenter.
17:38Pourquoi ?
17:39Parce que c'est
17:40le Conseil constitutionnel
17:41qui, en 71,
17:42s'est déclaré
17:43inéligible.
17:44C'est-à-dire
17:45qu'il y a
17:46une loi de la République
17:47qui, en 71,
17:48s'est déclarée
17:49au nom des principes fondamentaux
17:50des lois de la République
17:51qui s'est déclarée
17:52compétente pour dire
17:53qui est éligible
17:54et qui ne l'est pas.
17:55Donc si je vais au bout
17:56de votre logique,
17:57la peine d'inéligibilité
17:58est en fait illusoire
17:59dans la mesure
18:00où elle peut être contournée.
18:01Le Conseil constitutionnel
18:02pourrait prendre
18:03une position
18:04qui serait
18:05contraire
18:06à la légalité
18:07de la décision
18:08de la Cour d'appel
18:09de Paris.
18:10Sauf qu'en suivant
18:11votre raisonnement,
18:12on se retrouverait
18:13dans une situation ubuesque
18:14où la candidate
18:15serait candidate
18:16avec un bracelet électronique
18:17puisqu'on imagine
18:18que si la peine
18:19était confirmée,
18:20ce qui va avec
18:21l'inéligibilité
18:22serait confirmé également.
18:23C'est la peine principale
18:24qui précède l'inéligibilité
18:25et qui est une peine complémentaire.
18:26Vous avez raison.
18:27Vous imaginez
18:28Yohann Gilet et Marine Le Pen
18:29faire campagne
18:30avec un bracelet électronique ?
18:31Arrêtez de faire
18:32de la politique fiction.
18:33Moi je vous le répète,
18:34Marine Le Pen est innocente
18:35et cet appel sera l'occasion
18:36de nous défendre
18:37et de faire valoir
18:38notre défense
18:39qui n'a pas du tout
18:40été entendue
18:41lors de ce procès.
18:43Vous avez,
18:44vous savez,
18:45des éléments concrets,
18:46nous en avons apporté
18:47énormément.
18:48Et ce procès
18:49n'a été qu'à des charges
18:50et le tribunal
18:51n'a pas souhaité
18:52entendre
18:53nos arguments.
18:54La réalité,
18:55c'est que
18:56tout cela
18:57repose
18:58que sur
18:59un désaccord
19:00purement administratif.
19:01Encore une fois,
19:02il faudrait expliquer
19:03pourquoi nous en sommes là
19:04aujourd'hui.
19:05Parce que nous avons
19:06des assistants parlementaires,
19:07de députés européens
19:08qui font aussi
19:09de la politique
19:10puisqu'ils travaillent
19:11pour des députés européens
19:12qui sont communistes
19:13et qui travaillent
19:14pour des députés européens
19:15qui sont eux-mêmes
19:16des politiques.
19:17S'ils faisaient
19:18de la politique,
19:19ils travaillaient
19:20au service
19:21de leurs députés européens
19:22comme l'ensemble
19:23des collaborateurs
19:24parlementaires
19:25de tous les partis politiques.
19:26Et d'ailleurs,
19:27c'est bien pour cela
19:28qu'un d'entre eux
19:29a demandé
19:30quatre mois
19:31ou plusieurs mois
19:32après son embauche
19:33à rencontrer
19:34le député européen
19:35pour qu'il ait
19:36son travail.
19:37Ne sortez pas
19:38un élément de son contexte.
19:39Je vous rappelle que
19:40tous les partis politiques
19:41sont concernés
19:42par un désaccord
19:43purement administratif
19:44et c'est en réalité
19:45le Parlement européen
19:46qui refuse
19:47que les députés européens
19:48fassent de la politique.
19:49En tout cas,
19:50vous aurez l'occasion
19:51de le redire
19:52dans la manifestation
19:53que le Rassemblement National
19:54organise dans la capitale
19:55à 15h,
19:56Place Vauban,
19:57à Paris.
19:58Merci à tous les deux
19:59d'être venus en débat
20:00pour le plus courtoisement
20:01du monde.
20:02C'est important
20:03de le souligner.
20:04Yoann Gillet,
20:05porte-parole
20:06du Rassemblement National
20:07et Carbone 16,
20:08avocat pénaliste
20:09et membre du Conseil National