• l’année dernière
Invités cette semaine :
- Éléonore Caroit, députée apparentée EPR des Français de l'étranger,
- Ian Brossat, sénateur communiste de Paris.

Parlement Hebdo est au coeur de l'actualité politique pour vous faire vivre cette année parlementaire inédite.
Chaque vendredi c'est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions en séance ou en commission.
Cette saison, une nouvelle formule : un débat entre un député et un sénateur sur les grands sujets qui rythment la vie du Parlement.

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#LCP #assembleenationale #Politique

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News
Transcription
00:00Générique
00:02...
00:09Bonjour à tous.
00:10Très heureux de vous retrouver pour ce dernier numéro
00:13de Parlement Hebdo de l'année 2024.
00:15L'émission qui vous fait vivre les temps forts
00:17de la semaine au Parlement.
00:19Deux invités sont sur ce plateau pour débattre.
00:21On accueille Eleonore Carrois.
00:23Vous êtes députée apparentée au groupe Ensemble pour la République
00:27et porte-parole du groupe.
00:28Bonjour. Sénateur communiste de Paris.
00:30Beaucoup d'actus pour vous.
00:32On reviendra sur les premiers pas de François Bayrou
00:35dans son nouveau costume de Premier ministre.
00:37Après un baptême du feu à l'Assemblée nationale,
00:40le Premier ministre espère former un gouvernement
00:43d'Union nationale et annonce rouvrir les discussions
00:45sur la réforme des retraites.
00:47A cause de la motion de censure, la France n'aura pas
00:50de véritable budget pour commencer l'année 2025,
00:53mais le Parlement a voté une loi spéciale
00:55qui permet de lever l'impôt et d'assurer la continuité
00:58d'un texte d'urgence en attendant un nouveau débat budgétaire
01:01qui s'annonce compliqué au Parlement dans les prochains mois.
01:04Et d'abord, les premiers pas compliqués
01:07de François Bayrou à l'Assemblée nationale.
01:09Compte-rendu de séance de ses premières questions
01:12au Premier ministre pour François Bayrou
01:15avec Stéphanie Despierre.
01:16Musique rythmée
01:18-"Monsieur le Premier ministre."
01:20Applaudissements
01:23-"Sous des applaudissements timides,
01:25François Bayrou répond à ses premières questions
01:27à son premier ministre et il prend son temps."
01:30-"D'abord, un mot pour vous dire l'émotion,
01:33qui est la mienne, il y a longtemps,
01:35que je n'ai pas pris la parole dans cette Assemblée."
01:38-"Il est seul face aux députés, le reste du gouvernement
01:41n'est pas encore nommé."
01:43Depuis deux jours, Bayrou enchaîne les consultations
01:46avec les forces politiques pour tenter de bâtir
01:48un socle solide au Parlement et il cherche à rassurer.
01:51-"Face à cet Himalaya de défis,
01:53pouvez-vous décliner devant la représentation nationale
01:56les priorités qui seront les vôtres ?"
01:58-"Je ne dissimulerai rien.
02:00Je ne laisserai rien sans traitement et sans réponse.
02:04Et j'essaierai de le faire
02:07en tenant compte de chacun
02:10des groupes, en tout cas, qui siègent sur ces bancs.
02:13Je ne fais pas de différence entre les députés."
02:17-"Moins de quatre jours après sa nomination,
02:20Bayrou doit répondre aux reproches
02:22sur son choix d'aller à Pau pour le Conseil municipal
02:25alors qu'une réunion de crise sur Mayotte avait lieu à l'Elysée."
02:29-"Sans esprit de polémique,
02:30mais avec gravité, votre place n'était pas à Pau."
02:33-"Vous n'auriez pas dû vous rendre à Pau
02:35pour conserver un mandat, mais à l'Elysée
02:37pour assumer votre nouveau rôle."
02:39-"J'y ai participé de la première à la dernière minute.
02:42Simplement, j'y ai participé par visio."
02:46-"Je suis de ceux qui pensent
02:49que l'on n'a pas le droit de séparer la province
02:53et le cercle des pouvoirs à Paris.
02:55Acclamations
02:57Vous pouvez vous égosiller.
02:59A Mayotte, il y avait le ministre de l'Intérieur.
03:02C'est le président de la République
03:04qui dirigeait la réunion de crise, et j'y participais."
03:07-"Après ce baptême du feu,
03:09Bayrou sera de retour à l'Assemblée nationale
03:11pour sa déclaration de politique générale,
03:14annoncée le 14 janvier."
03:16-"Yann Brossat, peut-être cette question d'actualité,
03:19puisque François Bayrou a dit ce jeudi sur France 2
03:22que je n'utiliserais pas le 49.3
03:24sauf s'il y a blocage absolu sur le budget.
03:26Est-ce que, pour vous, c'est une concession suffisante
03:29aux oppositions pour éviter la censure ?
03:32-"C'est une plaisanterie.
03:33J'ai écouté ce que disait François Bayrou ce jeudi sur France 2.
03:37Il dit que je n'utiliserais pas le 49.3
03:39sauf s'il y a blocage sur le budget,
03:41et puis après, il dit, ou sur un autre sujet,
03:44par définition, le 49.3, on l'utilise quand il y a blocage.
03:47La réalité, c'est que c'est une fausse concession
03:50que François Bayrou fait semblant de prendre un engagement
03:54alors qu'il rappelle juste à quoi sert le 49.3.
03:56Donc, ce que je voudrais dire très clairement,
03:59c'est que, pour l'instant, il n'y a absolument rien
04:02qui garantisse à François Bayrou d'échapper à une motion de censure.
04:06Parce que tout ce qu'il dit va dans le sens d'une perpétuation
04:10des politiques macronistes menées depuis 7 ans,
04:13ce qui n'est pas une surprise, d'ailleurs,
04:15puisqu'il était l'un des premiers soutiens du président de la République.
04:19Les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets.
04:22Donc, il va falloir un peu plus que ce faux engagement
04:25pour éviter la censure à François Bayrou.
04:27Léonore Carrois, c'est un faux engagement de François Bayrou
04:30sur le 49.3, vu qu'il n'a pas de majorité.
04:33Peut-être qu'à un moment, il sera obligé
04:35d'utiliser cet outil constitutionnel.
04:37Je ne sais pas pourquoi monsieur le sénateur
04:40considère que c'est un faux engagement.
04:42J'ai entendu qu'il s'engageait à ne pas l'employer
04:45au-delà d'une situation de blocage sur le budget.
04:48Je pense que c'est un signal très fort.
04:50Il nous faut un budget, et on ne peut pas rester
04:53avec une loi spéciale qui ne réseaut rien,
04:55qui ne permet pas d'avoir une situation de shutdown.
04:58Sur le budget, il ne pouvait pas s'engager,
05:00mais lorsqu'il dit qu'il ne souhaite pas l'employer,
05:03qu'il met autour de la table tous les représentants de partis
05:06et de groupes, je pense que le signal envoyé
05:09est au contraire un signal d'ouverture
05:11qui va le légitimer, justement.
05:13Il est conscient de la situation politique inédite
05:16dans laquelle il est amené à être à la tête d'un gouvernement,
05:19et justement, il tend des mains, et je salue cette attitude.
05:22François Bayrou est revenu sur un autre sujet central,
05:26la préoccupation des Français, la réforme des retraites.
05:29On peut trouver une organisation différente,
05:32mais il va falloir trouver des financements.
05:35Il propose de reprendre la réforme des retraites
05:37après neuf mois de dialogue entre les partenaires sociaux.
05:41Est-ce que, pour vous, c'est la bonne méthode ?
05:43D'abord, ce que je constate, c'est que tout le monde voit bien
05:46que cette réforme des retraites est en réalité totalement inadaptée.
05:50Des centaines de milliers de personnes ont rejeté
05:53cette réforme des retraites en manifestant contre elle,
05:56qu'elle a été ensuite imposée par 49.3
05:58par le gouvernement de Mme Borne,
06:00que lorsqu'ils ont eu la possibilité de voter
06:02aux dernières élections législatives,
06:05les Français ont soutenu des partis politiques
06:07qui s'engageaient à abroger la réforme des retraites,
06:10qu'à nouveau, ce sujet a été débattu
06:12et les députés macronistes ont pratiqué l'obstruction
06:15pour éviter le vote d'une loi d'abrogation de cette réforme.
06:18Si nous étions dans un pays démocratique,
06:20si nos institutions étaient respectées,
06:23si la voix des Français était respectée,
06:25cette réforme serait d'ores et déjà abrogée.
06:27C'est parce qu'il y a l'autoritarisme du pouvoir
06:30qui veut imposer cette réforme qu'elle continue à s'appliquer.
06:34Le Premier ministre nous dit
06:35qu'on va rediscuter de cette réforme,
06:37mais on ne va pas la geler,
06:39on va rediscuter des modalités dans lesquelles elle s'applique.
06:43Je veux le dire très clairement,
06:45si cette réforme doit être reprise,
06:47la première des choses, c'est d'en suspendre l'application,
06:50de permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite
06:55et qui en ont été empêchés cette année
06:58du fait de l'application de cette loi,
07:00de leur permettre de partir en retraite.
07:02Et puis, discutons de la suite.
07:05Mais en tout cas, là aussi,
07:07le Premier ministre souffle en permanence le chaud et le froid.
07:11Martine Aubry disait que quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
07:14Avec Bayrou, c'est une meute de loup.
07:16Les choses qu'il dit ne sont pas claires.
07:19La première, c'est de suspendre l'application.
07:21Est-ce que vous craignez que cette réforme de la retraite à 64 ans,
07:25qui a été défendue bec et ongle par votre camp, le camp macroniste,
07:29soit détricotée au terme d'un dialogue social relancé par Bayrou ?
07:33Sur la réforme de la retraite,
07:35il est important de rappeler qu'il n'y a pas de dogmatisme
07:38de notre part sur la question du départ à la retraite à 64 ans.
07:41Ce n'est pas quelque chose qui nous fasse plaisir
07:44ou qu'on a un chiffre magique.
07:46Lorsqu'on regarde tous les pays de l'UE
07:48dans lesquels il y a des démographies comparables à la nôtre,
07:51il n'y en a pas un qui part avant 65 ans.
07:53En Espagne, c'est 65 ou 66. Dans les Pays-Bas, c'est 67.
07:57Je pourrais continuer en Italie, c'est pareil.
07:59Mais la question, c'est que cette réforme, on le voit,
08:02est en forme de totem pour certains partis politiques
08:06qui en ont fait une sorte d'étendard.
08:08C'est vrai que lorsqu'elle a été discutée,
08:10vous l'avez rappelé, il y avait eu ce 49-3.
08:13C'est pour ça que c'est important, cet engagement sur le 49-3.
08:16S'il faut revenir dessus,
08:17s'il y a des choses qui doivent être améliorées,
08:20je suis prête à ce qu'on puisse en discuter,
08:23mais il faut se rappeler de ce de quoi on parle
08:25et qu'on arrête de polariser le débat à l'Assemblée
08:28comme au Sénat, qu'on puisse accepter
08:30ces mains qui sont tendues.
08:32On va reparler de la réforme des retraites,
08:34on va revoir un certain nombre de sujets
08:36qui ont pu ne pas être compris, ne pas être acceptés.
08:39Au lieu d'avoir cette posture et cette attitude
08:42d'éloignement, de contestation permanente
08:44et de dire qu'il n'y a plus un loup,
08:46au contraire, travaillons ensemble
08:48pour les Françaises et pour les Français.
08:51Il y a de quoi répondre à ce que vient de dire Eleonore Carroa.
08:54J'entends l'idée qu'il s'agirait d'un totem ou d'un symbole.
08:58Ce n'est pas un totem ou un symbole,
09:00c'est la vie de travailleurs en jeu.
09:02On parle de gens qui sont cassés par le travail,
09:04qui s'étaient projetés dans le fait
09:06qu'ils allaient pouvoir partir en retraite à 62 ans
09:09et auquel on explique qu'ils vont devoir travailler davantage
09:12sans toucher une retraite qui va augmenter,
09:15puisque les retraites risquent d'être désindexées de l'inflation.
09:19C'est une question de justice sociale
09:21et une question de démocratie,
09:22parce que quand même, si dans un pays,
09:25on a une réforme qui est rejetée
09:26par une écrasante majorité du monde du travail,
09:29qu'on a des manifestations monstres pour dire qu'on n'en veut pas,
09:33qu'on a des électeurs qui votent massivement
09:35pour des partis politiques qui s'engagent à abroger cette réforme,
09:39et qu'à la fin, on a toujours l'application de cette réforme,
09:42mais on a affaire à un déni de démocratie insupportable.
09:46Sur cette question de déni de démocratie,
09:48je ne peux pas vous laisser dire n'importe quoi.
09:51C'est pas un fait.
09:52Lorsque la proposition de loi pour réformer la réforme des retraites
09:55a été présentée, il n'y a eu aucun déni de démocratie.
09:58Vous n'avez pas fait d'obstruction ?
10:00Non, c'était des amendements qui ont été déposés.
10:03De l'obstruction parlementaire,
10:05on en a vu de la part des bancs de la gauche.
10:07Vous savez que vous avez fait de l'obstruction.
10:10Ne faites pas semblant.
10:11Il ne faut pas employer n'importe quel terme
10:13et dire n'importe quoi aux Français.
10:15Pourquoi on n'a pas pu passer au vote ?
10:18Parce que le temps s'était écoulé.
10:20Parce que vous avez fait de l'obstruction.
10:22C'était une réforme qui a pris trois semaines à son examen.
10:25Dans une niche parlementaire, elle aurait pu être abrogée.
10:28C'était vantédique.
10:30À un moment donné, on ne peut pas dire n'importe quoi.
10:32Il n'y a pas de déni de démocratie dans ce pays.
10:35Ce qui se passe, c'est qu'on a une assemblée
10:38avec 11 groupes politiques qui doit composer
10:40et qui est en train de trouver un programme et un projet.
10:43Si vous restez dans des postures comme celles que vous adoptez,
10:46je suis navrée, mais on va difficilement avancer.
10:49Je ne sais pas dans l'avenir.
10:51On va parler du gouvernement.
10:53Permettez que l'Assemblée se prononce sur la réforme des retraites.
10:57Vous verrez la position majoritaire de l'Assemblée.
11:00Autre sujet, la composition du gouvernement de François Bayrou.
11:03Il invite tous les partis politiques,
11:05hors le RN, hors la France insoumise,
11:07c'est-à-dire des communistes aux Républicains,
11:10à venir dans son gouvernement,
11:12une sorte de gouvernement d'union nationale.
11:15Yann Brossat, pourquoi vous, les communistes,
11:17ne saisissez pas la main tendue par François Bayrou ?
11:20Ce n'est pas le sujet.
11:21Personne ne peut imaginer que nous participerons à un gouvernement
11:25qui poursuivra la même politique qu'on a connue depuis 7 ans.
11:28Il faut accepter que dans le champ politique,
11:31il puisse y avoir des opinions politiques différentes qui s'expriment.
11:34Je le rappelle, le bloc qui est arrivé en tête
11:37à l'issue du second tour des élections législatives,
11:40c'est le Nouveau Front Populaire.
11:42La logique démocratique aurait voulu que ce soit l'un ou l'une des nôtres
11:46qui soit appelé à Matignon.
11:47Il y a eu un déni de démocratie,
11:49puisque nous avons été privés de la possibilité de gouverner.
11:52Là-dessus, on a un Premier ministre,
11:54issu du camp macroniste, battu aux élections européennes,
11:57aux élections législatives, qui nous dit
12:00venez dans mon gouvernement, si c'est pour appliquer la même politique,
12:04certainement pas.
12:05Lorsque les communistes ont participé au gouvernement,
12:08ça a été le moment de grande conquête sociale.
12:10En 45, pour mettre en place la sécurité sociale.
12:13En 1981, pour mettre en place la retraite à 60 ans.
12:15En 1997, pour mettre en place les 35 heures.
12:18Pensez bien que nous ne participerons pas à un gouvernement
12:21qui va continuer à mener une politique d'injustice sociale
12:24comme celle qu'on a connue depuis 7 ans.
12:26Est-ce que vous croyez à la possibilité
12:29qu'il y ait, pour ce début d'année,
12:31un gouvernement d'Union nationale, des communistes ou LR,
12:34quand on voit que chacun campe sur ses positions,
12:36que c'est difficile de part et d'autre de négocier ?
12:39Il faut être deux pour danser le tango.
12:41Il est évident que si les différents partis politiques
12:44veulent faire une coalition dans plusieurs pays européens
12:47où on a des situations similaires à celles de l'Assemblée nationale,
12:51ça va être difficile de les intégrer dans le gouvernement.
12:54Mais ils ne pourront pas dire, dans trois mois,
12:56comme il y a quelques semaines, qu'on ne les a pas invités,
12:59qu'ils ont été exclus.
13:01Je me souviens de ce qui s'était passé au mois de septembre.
13:04J'ai entendu les différents partis politiques dire
13:07qu'on ne nous a pas laissé participer,
13:09donc on a censuré sur le budget.
13:11Là, ils ont été réunis autour de la table.
13:13C'est pas parce que vous êtes dans un gouvernement
13:16dont le Premier ministre n'est pas issu de votre famille politique
13:19que vous êtes là pour appliquer un programme
13:22qui ne correspond pas à ce que vous pensez.
13:24C'est important de le dire.
13:26Sur la question du gouvernement,
13:28je pense qu'il faut apaiser notre pays,
13:30qu'il faut choisir des projets prioritaires
13:32sur lesquels on peut être d'accord,
13:34la transition écologique, les agriculteurs.
13:37Je pourrais continuer sur plusieurs sujets
13:39sur lesquels on a voté à l'Assemblée,
13:41et que c'est sur ça qu'il faut avancer.
13:44Si on reste avec une opposition qui souhaite rester dans l'opposition
13:47alors qu'elle a la possibilité de participer,
13:50et qui souhaite rester dans des postures,
13:52je suis navrée, mais ça n'est pas dans l'intérêt de notre pays.
13:56Réaction rapide, Yann Brossail.
13:57Je pense que la question fondamentale,
14:00c'est la question du cap politique de ce gouvernement.
14:03On a 200 milliards d'aides publiques aux entreprises,
14:05y compris des entreprises qui sont parfois de très grosses,
14:09qui font des bénéfices records,
14:10qui licencient, versent des dividendes à leurs actionnaires.
14:14Continuons-nous à verser ces aides aux entreprises ?
14:17Voilà un sujet sur lequel nous serions prêts à travailler.
14:20Pour l'instant, il n'y a rien du côté du Premier ministre
14:23qui témoigne qu'il est prêt à bouger sur ces questions.
14:26Nous n'arrêtons pas de faire des propositions
14:28que vous avez toujours balayées d'un revers de main.
14:31C'est ce qui a provoqué la censure.
14:33On est pour ne pas augmenter le coût du travail.
14:36Dans ma famille politique, on considère qu'en France,
14:38on paye le plus de taxes et d'impôts.
14:41Pourtant, on a fait des budgets...
14:43Vous augmentez les taxes sur les ménages.
14:45Dans ce budget censuré, il y avait des contributions exceptionnelles
14:49de la part des entreprises qui font le plus de bénéfices.
14:52À cause de votre censure, aujourd'hui,
14:54il n'y aura pas ces taxes-là.
14:56Un mot sur Mayotte.
14:57Vous êtes dans des postures et c'est dommage.
15:00Cessez d'être dans une posture.
15:01Vous devriez écouter ce qu'ils ont dit
15:04aux dernières élections législatives.
15:06Un petit mot sur les premiers pas de François Bayrou.
15:09Ils ont été marqués par une série de couacs.
15:11Il s'est rendu à la mairie de Poix
15:13alors qu'on pouvait l'attendre à Mayotte.
15:15Est-ce que, pour vous, il vous a déçu,
15:17François Bayrou, dans cette première semaine ?
15:20C'est une semaine qui a été très difficile
15:22parce qu'on a eu une tragédie.
15:24On n'avait pas eu, sur le territoire français,
15:26de catastrophes naturelles de cette ampleur.
15:29On va, dans les prochaines heures et les prochains jours,
15:32découvrir véritablement le bilan humain et matériel à Mayotte.
15:36Les couacs passent en second plan ?
15:38Pour moi, c'est pas le sujet.
15:39Déjà, on est dans une situation de blocage politique.
15:42On en parlait à l'instant, et ça s'est peut-être vu sur ce plateau.
15:46Un Premier ministre n'a pas encore eu le temps
15:48de former son gouvernement, qui courageusement
15:51vient devant l'Assemblée pour répondre à des questions.
15:54Pardon, mais tous les députés de tous les groupes
15:57ont posé la même question.
15:58La question de savoir pourquoi il était à Pau.
16:01À l'exception de quelques partis qui ont posé des questions de fond.
16:05On avait, à chaque fois, pourquoi vous étiez à Pau.
16:07La polémique permanente, je ne trouve pas ça intéressant.
16:10Aujourd'hui, on devrait se concentrer sur le fond,
16:13sur la composition de ce gouvernement
16:15qui n'a pas encore été nommé et sur lequel on peut,
16:18nous, parlementaires, avoir notre mot à dire
16:21et avoir une inflexion sur le cap politique.
16:23Mais si on reste au niveau de la polémique,
16:26on ne va pas avancer.
16:27Yann Brosset, une question de fond.
16:29On sort de la polémique, une question de fond
16:31sur le drame qui s'est passé à Mayotte
16:34après le passage du cyclone Shido.
16:35Emmanuel Macron a annoncé une loi spéciale
16:38pour reconstruire au plus vite l'archipel.
16:40En termes de calendrier,
16:42le Parlement doit siéger pendant les fêtes
16:44pour étudier cette loi spéciale ?
16:46En termes de moyens budgétaires,
16:48il faut aller vers une forme de quoi qu'il en coûte
16:51pour reconstruire Mayotte ?
16:52Ce qui est sûr, c'est que tout doit être fait
16:55pour pallier aux urgences immédiates,
16:57faire en sorte qu'un maximum de personnes
17:00puissent être secourues et, par ailleurs,
17:02poser la question de la reconstruction de Mayotte
17:05dans la durée pour Mayotte
17:07et pour faire en sorte que la situation puisse améliorer.
17:11Ça, bien sûr, et en tout cas, nous, nous soutiendrons
17:14toute loi qui permettra d'avancer en ce sens,
17:16parce que c'est l'intérêt général,
17:18parce que c'est l'intérêt de la population de Mayotte
17:21et qu'il faut qu'on avance, bien sûr,
17:23d'autant que c'est une situation qu'on ne découvre pas.
17:26La difficulté à Mayotte, c'est un sujet
17:28dont on a parlé par le passé.
17:30Et Léonore Carmois, comment on fait
17:32pour aider Mayotte à reconstruire ?
17:33Quoi qu'il en coûte, une loi spéciale,
17:36un plan Marshall pour ce département,
17:38aujourd'hui, totalement dévasté ?
17:40Il y a énormément de questions dans votre question,
17:42parce qu'il y a déjà l'urgence à traiter.
17:45Il y a la question des personnes
17:47dont l'habitat a été complètement détruit,
17:49qu'il faut reloger rapidement.
17:51Il y a la question des morts aussi.
17:53Je pense qu'il faut déjà s'occuper de l'urgence,
17:56de l'eau qui manque sur ce territoire.
17:58Ensuite, il faut, à long terme, un plus grand plan.
18:01Vous voyez, on a l'impression
18:02que tout oppose les politiques aujourd'hui.
18:05On est d'accord, il faut s'occuper de Mayotte en priorité.
18:08S'il faut le faire pendant les fêtes...
18:10Quoi qu'il en coûte.
18:11Je ne sais pas. La question, c'est apporter
18:14des réponses pérennes à des problèmes réels
18:16et montrer notre solidarité avec ce territoire dévasté.
18:19On va parler des questions budgétaires,
18:22puisque l'adoption d'un budget au Parlement,
18:24ce sera la principale mission de François Bayrou
18:27dans le 1er trimestre 2025,
18:28car le débat sur le projet de loi de finances a été interrompu
18:31par le vote de la motion de censure.
18:33En attendant, pour assurer la continuité de la vie de la nation,
18:36le Parlement a adopté, cette semaine, une loi spéciale.
18:39Jonathan Duprièze revient sur le débat au Sénat.
18:46Le Sénat a adopté
18:48et le texte est définitivement adopté.
18:52Sans suspense, à 345 voix pour et aucune voix contre,
18:56le Sénat vient d'adopter la loi spéciale,
18:59dans les mêmes termes que l'Assemblée nationale.
19:01Composé de quatre articles seulement,
19:03le texte est un projet de loi atypique
19:06qui autorise l'exécutif à prélever l'impôt
19:08et à emprunter pour financer l'Etat et la sécurité sociale,
19:12mais ce n'est qu'un palliatif.
19:13Rien n'est réglé concernant les comptes publics
19:16et la nécessité du redressement des comptes publics dans notre pays.
19:19Qu'il faudra bien un budget pour l'Etat,
19:21qu'il faudra bien un budget pour la sécurité sociale
19:23et que je ne peux que souhaiter que ce budget
19:25soit adopté le plus rapidement possible.
19:27Ce dispositif d'urgence a été soumis au Parlement
19:30à la suite de la censure du gouvernement Barnier,
19:33ayant suspendu l'examen du budget 2025
19:35ainsi que celui de la sécurité sociale.
19:38Mercredi, la majorité sénatoriale, composée de la droite et du centre,
19:42a appelé à ce que les débats budgétaires reprennent
19:44là où ils s'étaient arrêtés le 4 décembre dernier,
19:46jour de la censure.
19:48Nous, nous disons, attention,
19:49si on repart sur un délai normal, c'est 70 jours.
19:53C'est énorme.
19:53Donc c'est énorme.
19:54Ça voudrait dire qu'on ne vote pas de budget avant fin mars.
19:57Si on peut reprendre à partir du texte du Sénat,
20:00ça peut aller beaucoup plus vite
20:02et la France peut avoir un budget début février.
20:04Certains à gauche réclament au contraire
20:07le dépôt d'un nouveau projet de loi de finances.
20:09Il faut construire une loi de finances pour 2025.
20:12Une loi qui ne pourra en aucun cas être un copier-coller
20:15de celui présenté par Michel Barnier.
20:17On ne va pas reprendre nos travaux comme si rien n'était.
20:20Maintenant se pose la question du budget pour 2025.
20:24Les forces politiques sont désormais suspendues
20:26à la formation du nouveau gouvernement de François Bayrou
20:29pour pouvoir se projeter sur le futur calendrier.
20:32Yann Brossat, on le voit, certes,
20:33il y a cette loi spéciale qui a été votée,
20:35mais avec l'absence de budget à cause de la motion de censure
20:38qui a été votée par la gauche,
20:40eh bien cela va pénaliser de nombreux Français
20:42qui pour l'instant voient leur impôt sur le revenu
20:44augmenter automatiquement.
20:46Ça pénalise les agriculteurs qui attendent leurs aides,
20:48également des couples qui auraient bien voulu bénéficier
20:50du prêt-à-tir zéro pour acheter un logement.
20:53Donc au final, est-ce que vous regrettez d'avoir censuré ?
20:55Vous plaisantez. Heureusement que nous avons voté la censure.
20:58Et d'ailleurs, le fait que la loi spéciale ait été votée
21:01de manière unanime, assurant ainsi la continuité de l'État,
21:04prouve qu'il y a du côté de l'opposition, de la gauche en tout cas,
21:07un sens des responsabilités sans aucune espèce d'ambiguïté.
21:11Mais simplement, quand j'entends aujourd'hui dire
21:15qu'on va retravailler le budget 2025
21:18sur la base du budget Barnier,
21:20je me dis que ces gens sont totalement irresponsables.
21:22L'irresponsabilité, elle est de ce côté-là.
21:25Parce que c'est le budget Barnier qui a fait qu'il y a eu la censure.
21:28Et donc, inévitablement, si on reprend la copie précédente,
21:32on s'expose aux mêmes risques.
21:33Et donc, je voudrais m'adresser très solennellement au gouvernement
21:37et leur dire qu'il faudrait bien y réfléchir à deux fois.
21:40Parce que ce qui a produit la censure sur la base du budget Barnier
21:44produira la censure demain.
21:46Mais si on reprend le budget zéro, on va exploser les délais
21:48et le pays va couvrir des risques au niveau économique.
21:50C'est une preuve de sens des responsabilités aussi.
21:52Mais ça supposerait qu'on intègre les exigences
21:56qui sont celles des Français aujourd'hui.
21:57Des exigences de justice sociale,
22:00des exigences en matière de pouvoir d'achat.
22:01Je pense au point d'indice des fonctionnaires.
22:04On a aujourd'hui des tas de gens qui travaillent
22:06dans la fonction publique qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois
22:08alors qu'ils rendent des services indispensables à la nation.
22:11Donc, il y a besoin de signaux clairs sur le pouvoir d'achat,
22:14sur la rémunération du travail, sur le soutien aux services publics,
22:18services publics, hospitaliers, écoles.
22:20Il y avait quand même 4 000, en parlant de mauvaise nouvelle,
22:23il y avait 4 000 suppressions d'emplois
22:24dans le cadre de ce budget.
22:26Par rapport à ce que dit Yann Prochard.
22:29Justement, moi, je voudrais rendre hommage d'abord
22:32à ces fonctionnaires, à ces administrateurs,
22:34à toutes ces personnes qui servent notre État
22:36et qui permettent, dans une situation d'instabilité politique
22:39comme celle que nous traversons,
22:40de faire en sorte que notre pays marche.
22:42On n'a pas de shutdown à l'américaine
22:44et on a cette loi spéciale prévue par l'article 45
22:47de la loi sur les finances publiques
22:48qui nous permet d'avoir le minimum.
22:51C'est-à-dire que notre État peut se financer
22:53et peut prélever d'impôts.
22:54Mais comme vous l'avez dit à très juste titre,
22:56tout ce qui est nécessaire pour la vie des Français,
22:58que ce soient les agriculteurs dont je parlais tout à l'heure,
23:00tous les exemples que vous avez donnés,
23:02ce sont des attentes réelles.
23:03Donc si on part de zéro...
23:05Moi, encore une fois, je n'ai pas de dogme
23:06et je pars avec un esprit ouvert
23:08et un esprit de dialogue et de compromis.
23:10Mais si on doit reconstruire un budget de zéro
23:13et que ça nous amène à fin mars, début avril,
23:15on va avoir un problème de calendrier
23:17pour ces fonctionnaires, pour ces administrateurs,
23:19pour nos finances publiques.
23:20Et je pense que ça ne serait pas responsable.
23:22Mais il n'y a pas d'accord.
23:23On sent que ça va être très compliqué.
23:25Comme le disait Yann Brossat,
23:26les mêmes causes vont produire les mêmes effets.
23:28Moi, je pense que, déjà,
23:29lorsqu'on regarde les causes de cette censure,
23:32il y a plusieurs causes différentes.
23:33Il y a des causes très politiciennes
23:35de la part notamment du Rassemblement national,
23:37mais aussi de certains partis du Bloc de gauche,
23:39dont la LFI.
23:40Et donc, je pense que ces causes-là,
23:42elles sont là de toute façon
23:44et que ces causes politiciennes sont là.
23:45Les causes réelles et légitimes de la censure,
23:48moi, j'ai du mal à les voir
23:49parce qu'il y avait pas mal de points sur ce budget
23:51avec lesquels j'étais en désaccord.
23:52Et quand même, en responsabilité,
23:54je n'ai pas voté la censure et c'est normal.
23:56Donc, aujourd'hui, je ne pense pas que ce soit
23:58parce qu'il y avait telle ou telle mesure
24:00que le budget a été censuré,
24:01mais parce qu'il y avait un message politique à envoyer.
24:03Et j'espère sincèrement
24:05que les députés et les sénateurs vont, en responsabilité,
24:08travailler avec le nouveau gouvernement
24:09lorsqu'il sera nommé pour qu'on puisse avoir un budget.
24:11Yann Brossat, à l'Assemblée nationale,
24:12la gauche avait réussi à faire passer des amendements
24:14à voter 35 milliards de hausse d'impôts supplémentaires,
24:17notamment sur les plus aisés.
24:18Ça a été rejeté, au final, par le Bloc central.
24:21Est-ce que vous dites qu'on peut faire un compromis
24:23avec le Bloc central sur ces mesures fiscales
24:26pour qu'il n'y ait pas trop de hausse d'impôts non plus ?
24:28Oui, je parlais de sens des responsabilités.
24:31Un gouvernement responsable est un gouvernement
24:34qui, par exemple, reprendrait à son compte
24:36un certain nombre d'amendements que nous avions fait adopter
24:40et qui permettait précisément d'aller chercher l'argent
24:43là où il est, c'est-à-dire du côté de ceux qui ont beaucoup,
24:45pour financer le service public et pour éviter
24:48qu'on ait une dégradation du service public,
24:51comme on l'a connu depuis trop d'années.
24:53Dans ce cas-là, vous avez vu initialement...
24:54Excusez-moi, madame Carrois,
24:56il y avait aussi dans votre budget un certain nombre...
24:58C'est pas notre budget, pardon.
24:59Dans le budget que vous souteniez.
25:01Assumez, dans le budget que vous souteniez.
25:02Nous, on était d'accord et d'autres, on n'est pas dans une posture...
25:05Vous l'avez adopté, bref.
25:06En tout cas, il y avait des mesures
25:09qui dégradaient le pouvoir d'achat des ménages.
25:11Et donc, notre rôle,
25:13c'est de protéger le pouvoir d'achat des Français.
25:15Et notamment...
25:16Oui, mais pas n'importe quel budget.
25:19Voilà, si votre question est celle-là,
25:21nous ne voterons pas n'importe quel budget.
25:23Vous nous dites qu'il faut voter n'importe quel budget
25:27à n'importe quelle condition, y compris des budgets
25:30qui saccagent le pouvoir d'achat des ménages modestes,
25:32la réponse est non.
25:33Ce que nous souhaitons, c'est qu'on puisse y travailler
25:34de manière cohérente et constructive.
25:36J'espère qu'un jour, vous le serez, Constantine.
25:38Merci à tous les deux d'avoir participé à cette émission,
25:40à cette dernière émission de l'année 2024.
25:43Et on souhaite de très bonnes fêtes à tous.
25:45Ciao, ciao.

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