Avec Nathalie Aubonnet, Directrice Générale de Juridica/AXA
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-04-06##
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00:00AGP, Association d'assurés engagés et responsables, présente
00:05Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10Bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui, je reçois Nathalie Obonnet, directrice générale du Juridica, filiale d'AXA.
00:17Mais avant de commencer cette conversation, je vous propose de nous engager pour l'hébergement d'urgence.
00:22L'hébergement d'urgence, qui est souvent pour les victimes de violences conjugales, la première étape d'un nouveau départ.
00:28Pourtant, il demeure un parcours semé d'embûches, un défi quotidien pour celles et ceux qui tentent d'échapper à un conjoint violent.
00:35Quitter son foyer n'est jamais une décision facile. Elle intervient après des mois, parfois des années, de souffrance, d'emprise et d'isolement.
00:42Et lorsque ce pas est enfin franchi, une question cruciale se pose tout de suite. Où aller ?
00:47Aujourd'hui, en France, les structures d'hébergement d'urgence sont dramatiquement insuffisantes.
00:52Selon un rapport de la Fondation des femmes, 40% des victimes de violences conjugales ne se voient proposer aucune solution de relogement lorsqu'elles cherchent à fuir un agresseur.
01:0187% des féminicides ont lieu au domicile conjugal. Le foyer, censé être un espace de protection et d'intimité, peut devenir une prison, voire un piège mortel.
01:11L'urgence est là. Elle est criante. Mais les places disponibles sont trop rares, les dispositifs saturés et les délais d'attente incompatibles avec la nécessité de mettre une victime en sécurité immédiate.
01:22Les raisons de cette pénurie sont multiples. Un manque criant de financement et d'investissement public dans des structures dédiées.
01:28Et si les associations tentent de pallier ces lacunes, elles restent largement dépendantes de subventions précaires.
01:34Par ailleurs, les démarches administratives complexes, le manque de coordination entre les services freinent souvent l'accès à des solutions d'urgence. Dans certains territoires, elles sont même inexistantes.
01:44Le logement d'urgence ne se résume pas à un toit. Il doit garantir une sécurité immédiate, permettre aux victimes de souffler, de réfléchir aux prochaines étapes, d'entamer des démarches judiciaires et administratives dans un cadre sécurisé.
01:56Il doit aussi offrir un soutien psychologique, juridique et des aides à la réinsertion sociale et professionnelle. Sans cela, le risque est grand de voir certaines victimes contraintes de retourner auprès de leurs agresseurs.
02:14Le logement d'urgence est une condition essentielle pour la survie des victimes. Sans un lieu sûr où se réfugier, elles restent sous l'emprise de leurs agresseurs, exposées à de nouvelles violences, parfois mortelles.
02:24C'est aussi un levier indispensable de retour à l'autonomie. Un logement sécurisé permet de rétablir une stabilité, de reprendre confiance, d'envisager l'avenir sans crainte.
02:33Une victime qui ne trouve pas de solution d'hébergement est une victime condamnée à choisir entre le danger et l'errance, entre la violence et la précarité.
02:41Sans toi, pas d'échappatoire. Sans échappatoire, pas de liberté.
02:45Merci Nathalie Aubonnet d'avoir accepté mon invitation. Je suis heureuse de vous recevoir ce matin.
02:50Depuis plus de 20 ans chez AXA, vous êtes engagée pour l'égalité des chances, la mixité et la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
02:58Un parcours qui illustre parfaitement ce que signifie mettre son expertise au service d'une cause.
03:03Les violences conjugales, vous le savez, sont et restent un fléau majeur en France, avec des chiffres en constante augmentation.
03:10Entre 2016 et 2023, le nombre de victimes recensées par la police et la gendarmerie a plus que doublé, passant de 124 000 à 270 000 signalements.
03:20Selon vous, on assiste à une hausse des violences, à une meilleure libération de la parole, à une meilleure prise en compte des plaintes ?
03:28Bonjour Mireille, je dirais que c'est un petit peu tout ça.
03:32Nous chez AXA, ça fait 10 ans qu'on accompagne des femmes victimes de violences dans le cadre de notre programme Health Angels.
03:39Ce programme a démarré avant le phénomène MeToo et donc la libération de la parole.
03:44On s'est évidemment rendu compte que cette libération de la parole avait augmenté le nombre de victimes qu'on accompagnait,
03:50mais également la crise Covid a vraiment augmenté aussi le nombre de violences.
03:55Et depuis, je dirais que le chiffre n'a jamais baissé. Donc c'est les deux finalement.
03:5980% des victimes sont des femmes, 87% des féminicides ont lieu au sein du domicile conjugal.
04:05On sait qu'en moyenne, une femme fait entre 7 allers-retours avant de parvenir à quitter un conjoint violent.
04:11Quels sont les obstacles, d'après vous, avec votre expérience, avec tout ce que vous avez mis en place sur le juridicat ?
04:18Comment vous analysez cette difficulté, ces obstacles ?
04:22Les principaux obstacles, d'abord, ce sont des freins psychologiques puisque les femmes souvent ont peur des représailles
04:28ou des conséquences que peuvent avoir leurs départs, par exemple sur les enfants.
04:32Le deuxième frein est économique. Pour pouvoir quitter le foyer, il faut avoir une certaine autonomie financière pour le faire.
04:38Et puis le troisième frein est souvent en lien avec le fait que les femmes ne sont pas au courant des dispositifs qui existent.
04:43Elles ne connaissent pas leurs droits. Et là, en tant qu'assureurs, nous, on a un vrai rôle à jouer pour lever ces freins.
04:48C'est ce qu'on fait avec notre programme Health Angels. On vient les accompagner sur le plan juridique pour les informer de leurs droits,
04:54mais aussi sur le plan psychologique en leur donnant accès à des psychologues.
04:59En les accompagnant, par exemple, pour financer un avocat, pour les aider dans le dépôt de plainte, qui est en général aussi un frein important.
05:05Et là, plus récemment...
05:07Et là, vous avez une nouvelle pierre. Vous ajoutez une nouvelle pierre à l'édifice,
05:10parce que vous avez évidemment analysé que le manque de solutions d'hébergement d'urgence est particulièrement préoccupant.
05:16Et vous avez décidé, avec AXA, de vous saisir de ce sujet.
05:19Alors, comment allez-vous ajouter cette pierre essentielle à ce qui existe déjà chez vous ?
05:26Effectivement, le foyer est l'endroit le plus dangereux pour la femme qui est victime de violences conjugales.
05:31Donc, on a décidé de trouver une solution de relogement pour ces femmes,
05:35puisque, en tant qu'assureurs, tous les jours, on est amenés à reloger des victimes d'un incendie, d'une inondation,
05:41grâce à notre cellule d'assistance spécialisée sur le relogement d'urgence.
05:45Et on s'est dit qu'on allait mettre cette expertise aussi au profit des femmes qui sont victimes de violences conjugales.
05:50Donc, très concrètement, ça veut dire qu'on va mettre dans notre contrat d'assurance habitation de l'AXA,
05:54une garantie qui va leur permettre de bénéficier d'abord d'un accompagnement psychologique, juridique et financier,
06:01et aussi d'une solution d'hébergement temporaire de 7 jours.
06:04Et donc, on espère ainsi pouvoir protéger le plus grand nombre,
06:07puisque l'assurance habitation d'AXA couvre plus d'un million et demi de foyers.
06:11C'est beaucoup, et c'est vraiment une décision importante.
06:14Qu'est-ce qui a déclenché cette volonté d'engagement sur l'hébergement d'urgence chez AXA ?
06:21Je dirais que déjà qu'en tant qu'assureurs, notre rôle, c'est de protéger nos assurés contre tous les risques,
06:26et en particulier les risques qui émergent avec ces fléaux sociétaux.
06:31Et puis, du fait de notre expérience depuis dix ans, on savait que le problème d'hébergement était très prégnant.
06:36Et par ailleurs, comme on avait cette expertise de relogement,
06:39mis tout ça l'un dans l'autre, on a décidé, c'était tout naturel,
06:42d'aller finalement monter un cran plus haut dans notre engagement sociétal.
06:46Alors tout naturellement, mais pas si facile quand même.
06:49Vous avez beaucoup travaillé, je crois, pour mettre en place ce dispositif.
06:51Oui, on a beaucoup travaillé, parce qu'on ne reloge pas une victime de violence
06:54comme on relogerait une victime d'un incendie,
06:56puisqu'il y a des tas de précautions à prendre pour les sécuriser.
06:59L'accessibilité de ce dispositif est un enjeu clé.
07:02Il y a des démarches particulières à suivre pour bénéficier de cet accompagnement.
07:06Il faut être client d'AXA, ça vous l'avez dit.
07:08Mais comment est-ce qu'on peut s'assurer, par exemple,
07:11que les victimes puissent déclencher cette aide en toute discrétion ?
07:13Parce que ça, c'est un élément extrêmement important quand on est victime de violence.
07:16On a parfois un conjoint qui est à côté de soi,
07:18et donc c'est compliqué de déclencher un système d'urgence.
07:21Il y a un dispositif particulier ?
07:24Toutes les femmes qui sont victimes de violence
07:27et qui ont un contrat de l'assurance habitation AXA peuvent en bénéficier.
07:30On va demander également un dépôt de plainte,
07:32mais dans les 24 heures, pour commencer par mettre en sécurité la femme.
07:36Et ensuite, tout a été fait pour que ce soit le plus simple possible pour la femme
07:39et le plus sécurisé possible.
07:41Donc simple, tout simplement, elle a un numéro de téléphone dédié,
07:43elle nous appelle, elle tombe sur la cellule de juristes spécialisés
07:47qui vont l'écouter, comprendre les besoins, l'orienter
07:49et voir s'il y a un besoin de relogement.
07:52Auquel cas, c'est la cellule d'assistance qui va prendre le relais,
07:55spécialisée pour trouver des logements très rapidement,
07:58sécurisés, en proximité,
08:00et puis pour tenir compte des besoins de la victime,
08:02si par exemple elle a des enfants notamment.
08:04Et enfin, tout est sécurisé.
08:06Donc on a travaillé le processus avec les associations de terrain
08:09avec qui on a l'habitude de travailler,
08:10qui nous ont vraiment alerté sur tous les risques à lever
08:14pour mettre vraiment en sécurité ces femmes,
08:16et notamment l'anonymat quand on fait des réservations d'hôtels, etc.
08:19Alors éclairez-moi sur un point,
08:21si c'est mon époux ou mon conjoint qui signe le contrat,
08:24est-ce que je peux quand même bénéficier de ce dispositif ?
08:26Oui, tout à fait, c'est le foyer qui est assuré,
08:28donc il n'y a pas de problème.
08:30Au cœur de ce dispositif global,
08:32qui est très important, un accompagnement juridique,
08:35un accompagnement psychologique, une aide au dépôt de plainte,
08:38il y a un élément de ce dispositif qui, moi, me paraît très important,
08:41c'est que vous ne vous limitez pas à l'hébergement d'urgence,
08:44mais vous organisez aussi le transport vers un lieu sécurisé.
08:47Alors c'est un point essentiel,
08:49parce que quand on décide de quitter un conjoint,
08:51on n'a pas le temps d'appeler un taxi ou d'appeler un ami pour partir.
08:55Comment est organisé ce transport ?
08:58Est-ce que c'est vers le logement d'urgence
09:01ou ça peut être aussi vers un tiers de confiance ?
09:03Oui, alors tout est fait pour s'adapter aux besoins de la victime.
09:07Effectivement, une victime peut préférer aller chez quelqu'un de confiance,
09:11auquel cas on va s'occuper de l'hébergement,
09:14à la fois sur le plan logistique,
09:16parce qu'effectivement, la victime, il faut qu'elle n'ait à penser à rien,
09:19et évidemment, on va prendre en charge financièrement.
09:21Donc tout ça se sera fait à chaque fois dans un maximum de sécurité,
09:25c'est-à-dire que le nom de la victime ne sera jamais enregistré nulle part,
09:29ce sera en total anonymat,
09:32et donc c'est ainsi qu'on s'adapte le plus possible à chaque situation.
09:36Alors on sait aussi qu'un des principaux freins à la protection des victimes,
09:41c'est l'isolement.
09:43Ces femmes sont souvent seules,
09:45elles n'osent pas demander de l'aide, vous l'avez dit tout à l'heure,
09:47soit par peur des représailles,
09:49soit parce qu'elles ignorent les dispositifs existants.
09:52Donc là, depuis une semaine, vous avez lancé une campagne,
09:54une grande campagne, trois mots qui peuvent tout changer,
09:57sur de multiples canaux de communication.
09:59Vous pouvez nous en parler un petit peu ?
10:01Oui, alors déjà, pourquoi trois mots ?
10:03Puisque dans nos contrats d'assurance habitation,
10:06on couvre, on reloge en cas d'incendie,
10:09en cas d'inondation,
10:11et maintenant en cas de violence conjugale,
10:13donc les trois mots qui peuvent tout changer.
10:15Donc pour qu'ils changent tous ces trois mots,
10:17il faut que les victimes en aient connaissance.
10:19C'est pour ça qu'on a mis en place un grand dispositif de communication,
10:22avec un petit spot TV que vous pouvez voir depuis le 30 mars,
10:27également une campagne d'affichage sur les abribus,
10:30et puis toute une campagne sur les réseaux sociaux.
10:32L'objectif, évidemment, est de sensibiliser
10:35le plus de victimes possible.
10:37Donc toutes ces clientes qui ont un contrat d'assurance habitation chez AXA,
10:40puisque finalement, souvent, c'est monsieur qui est détenteur du contrat d'assurance,
10:44mais pour autant, elle pourra être informée
10:46et elle saura que sur le site AXA.fr,
10:48elle pourra trouver toutes les informations pour pouvoir faire jouer sa garantie.
10:51Alors on sait que 81% des victimes de violences conjugales sont des femmes.
10:55Si c'est un homme qui appelle, vous le prenez évidemment ?
10:58Oui, évidemment, c'est majoritairement des femmes,
11:00mais on prend également les hommes.
11:02On voit bien que l'État ne peut pas tout,
11:04et que le rôle des entreprises est absolument indispensable
11:07dans ces dispositifs d'accompagnement des femmes
11:09et de lutte contre les violences.
11:11Vous êtes l'un des premiers acteurs aujourd'hui
11:13à intégrer dans vos contrats d'habitation un dispositif spécifique.
11:17Vous voulez inspirer d'autres compagnies ?
11:19Oui, on aimerait bien,
11:21parce que le but, c'est bien d'agir le plus possible
11:23et de courir le plus de victimes possible.
11:25Donc si ça peut donner envie, ce serait formidable.
11:28Eh bien, Nathalie, je vous remercie beaucoup pour cet entretien.
11:31Moi, je vais dire que les actions comme celles portées par Juridica et AXA
11:35montrent qu'une entreprise peut et doit agir,
11:38et que cet accompagnement global est une vraie initiative
11:41et une très très belle initiative pour aider les victimes.
11:44Merci beaucoup.