• il y a 12 heures
Avec Charlotte Baelde, Présidente du Centre Hubertine Auclert

Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-12-15##

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News
Transcription
00:00Agipi, association d'assurés engagées et responsables présente
00:05Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10Bonjour à tous et à toutes. Ce matin, je reçois Charlotte Beld, présidente du centre Hubertine Auclair,
00:15qui est le centre francilien pour l'égalité femmes-hommes.
00:18Un centre unique en France qui travaille en particulier sur des sujets émergents liés à la lutte contre les violences,
00:23comme celui des cyber-violences.
00:25Et je vous propose donc ce matin de nous engager toutes et tous contre les cyber-violences.
00:30Parce que si les formes physiques, psychologiques et sexuelles des violences conjugales sont bien documentées,
00:35l'impact des outils numériques sur ces violences reste encore lâgement sous-estimé.
00:40L'étude du centre Hubertine Auclair éclaire cette dimension.
00:43Les cyber-violences sont un prolongement insidieux des violences conjugales.
00:47Le défi est désormais de leur donner l'importance qu'elles méritent dans les dispositifs de prévention, d'accompagnement et de justice.
00:53En France, parmi les victimes de violences conjugales,
00:56neuf femmes sur dix rapportent avoir subi des violences numériques
01:00sous la forme de cyber-contrôle, cyber-harcèlement, cyber-surveillance ou utilisation des enfants comme moyen de pression.
01:06Les agresseurs exploitent les outils numériques pour surveiller les déplacements, limiter les relations sociales,
01:12envahir le quotidien par des messages ou des appels abusifs,
01:16humilier les victimes en diffusant des contenus intimes ou manipuler les enfants.
01:21Sur l'ensemble des femmes interrogées,
01:23huit femmes sur dix ont été forcées d'être joignables en permanence,
01:26sept femmes sur dix se sont vues interdire de communiquer avec qui que ce soit,
01:3080% ont reçu des insultes répétées,
01:3350% ont été menacées de mort,
01:3521% ont été espionnées via des logiciels
01:38et 62% ont dû partager leurs codes personnels.
01:42Les violences cyber amplifient l'isolement, renforcent le sentiment de peur et l'emprise des agresseurs.
01:47Elles compliquent terriblement la recherche d'aide des victimes.
01:50Rarement isolées, elles se cumulent.
01:5241% des victimes déclarent avoir subi au moins trois formes de cyberviolence.
01:56Sept femmes sur dix ressentent un sentiment permanent de surveillance
01:59qui les maintient quotidiennement dans un état d'hypervigilance.
02:02Quant aux professionnels, ils peinent encore à identifier et accompagner les victimes de cyberviolence conjugale.
02:08Seuls 25% posent des questions spécifiques liées aux numériques
02:12et l'absence de structure spécialisée combinée à un manque de formation sur l'utilisation de ces outils par les agresseurs
02:18limite leur capacité à proposer un soutien adapté.
02:21Et sur le plan judiciaire, les cyberviolences sont également minimisées.
02:24Seuls 29% des victimes portent plainte contre 66% pour d'autres formes de violences conjugales.
02:30Parmi ces plaintes, 23% sont classées sans suite, 50% restent sans réponse.
02:35Réunir des preuves reste toujours coûteux, toujours chronophage et décourage les démarches légales.
02:40Alors ces cyberviolences, c'est un prolongement insidieux des violences physiques, psychologiques et sexuelles.
02:46Ces cyberviolences, c'est une arme qui détruit des vies.
02:49Et l'inaction ne fait qu'aggraver cette emprise et l'isolement des victimes.
02:53Former, protéger, agir, doit permettre de briser ce terrain de jeu des agresseurs.
02:59Bonjour Charlotte Beld.
03:01Bonjour Myriam Yarris.
03:02Très ravie de vous recevoir ce matin.
03:04Vous êtes la déléguée spéciale en charge de l'égalité femmes-hommes auprès de la présidente de la région Île-de-France.
03:09Et vous êtes aussi la présidente du centre d'égalité femmes-hommes Hubertine Auclair.
03:14Alors ce centre, on le présente très souvent comme un modèle unique en France.
03:18Qu'est-ce qui rend ce centre unique ?
03:20C'est un modèle unique en France pour une simple et bonne raison.
03:23C'est qu'on a un centre de ressources grâce au travail de nos expertes et de nos experts.
03:28On travaille sur des sujets très pointus sur l'égalité femmes-hommes.
03:33Également sur les violences faites aux femmes grâce à notre ORVF, notre observatoire régional des violences faites aux femmes.
03:39On se documente, on travaille sur l'expertise et ensuite on en fait des campagnes de sensibilisation et des formations.
03:48Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui nos publics sont réunis dans trois collèges différents qui comprennent des collectivités, des élus régionaux également.
03:58Un collège dédié aux associations, donc on a toute cette pépinière d'associations avec lesquelles on travaille,
04:04qui viennent nourrir aussi nos études et qu'on vient nous nourrir avec notre expertise.
04:09Et on a également des syndicats qui travaillent à nos côtés.
04:12Donc c'est un écosystème qu'on vient enrichir avec des ressources, une expertise et derrière des campagnes de sensibilisation et de formation.
04:21Alors vous, vous êtes engagée depuis longtemps sur les droits des femmes.
04:24Ça fait quelques années que vous travaillez sur ces sujets.
04:26On l'a vu encore cette année, les chiffres ne baissent pas, ils ont même augmenté de 10%.
04:31Quelle est votre vision, vous, sur l'évolution des droits des femmes ces dernières années ?
04:36Vous diriez quoi ? On a eu le Grenelle, bien sûr, mais...
04:39On a eu le Grenelle, on a eu MeToo.
04:41Alors bien sûr, ça a été des séismes pour faire avancer nos droits, mais on a encore beaucoup à faire.
04:47On a beaucoup à faire, notamment dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
04:51C'est vrai que depuis 5 ans, depuis le Grenelle, il y a eu beaucoup d'améliorations.
04:55Mais demain, on doit pousser le sujet, on doit être exemplaire en la matière.
05:02Et on a encore beaucoup de travail à faire sur le sujet, que ce soit auprès des forces de l'ordre.
05:06Avec le centre Bertine Auclair, on a rendu une étude il y a quelques jours pour mettre en avant les efforts qui avaient été faits par les forces de l'ordre.
05:15Mais on sait aussi dire qu'il y a encore pas mal de choses à faire,
05:18notamment sur le masque de plainte, sur l'évaluation du danger, sur les cyber-violences dont vous parliez tout à l'heure.
05:24Et donc oui, aujourd'hui, on sait qu'il y a un certain nombre de choses qui ont été faites, mais on peut vraiment pousser le curseur.
05:30Oui, parce qu'une de vos spécificités, c'est par exemple de former les forces de l'ordre.
05:33On pourrait se dire, les forces de l'ordre, elles ont des formations, elles ont des formations initiales.
05:37D'ailleurs, on nous dit, tous les gendarmes sont formés aujourd'hui, les policiers aussi.
05:41En quoi cette formation que vous leur apportez est-elle différente, par exemple, de leur formation initiale ?
05:46Est-ce que vous avez développé des protocoles spécifiques pour les aider, ces forces de l'ordre, à mieux traiter les plaintes des victimes ?
05:53Alors, d'une part, on les écoute et ensuite, on va plus loin avec eux sur l'accompagnement pour recueillir la parole.
06:01On prend un temps certain avec eux et ensuite, on est très spécialisés sur leur territoire.
06:07Nous, en fait, on forme les forces de l'ordre aujourd'hui en Ile-de-France et on forme pas uniquement la police nationale et la gendarmerie nationale,
06:15on forme également les policiers municipaux.
06:17Et en fait, c'est vraiment tout ce réseau qu'on crée avec eux, avec les associations, qui viennent aussi enrichir leur formation et ça, ils en sont demandeurs.
06:25D'ailleurs, il y a peu de temps, vous avez monté un colloque, auquel j'ai participé d'ailleurs, qui était extrêmement intéressant.
06:31Vous avez analysé les outils qui sont à la disposition des forces de l'ordre.
06:34Dans ces outils, il y a, vous l'avez dit tout à l'heure, le masque de plainte et la grille d'évaluation du danger.
06:39Alors, pour nos auditeurs, il faut savoir qu'aujourd'hui en France, quand vous portez plainte dans un commissariat ou dans une gendarmerie,
06:45vous avez des outils qui sont harmonisés sur l'ensemble du territoire, comme par exemple la grille d'évaluation du danger.
06:52Cette grille, elle permet de déterminer si vous êtes vraiment en danger.
06:55Et je vous ai entendu dire, il faut qu'on améliore cette grille pour rentrer à une notion de très grave danger.
07:03En fait, aujourd'hui, une personne qui est en situation de danger, on ne prend pas en compte, on n'écoute pas assez sa parole parfois.
07:14C'est-à-dire qu'une victime, quand elle va nous parler de violences psychologiques, de violences financières, parfois on ne le catalogue pas.
07:24Et donc nous, en fait, ce qu'on veut mettre en avant, c'est que les violences psychologiques, elles ont un impact et elles mettent aussi les victimes en situation de très grave danger.
07:33Et ça, on ne le prend pas assez en compte aujourd'hui, alors que c'est un point qui est assez déterminant.
07:37Le continuum des violences dont on parle au centre Hubertine Auclair, ce continuum de violences, il démarre dès la première insulte.
07:44Dès les blagues sexistes, il ne faut pas forcément attendre les coups, en fait, pour pouvoir reconnaître qu'une femme est dans une situation de très grave danger.
07:51Oui, on dit bien sûr que le cycle des violences, c'est les propos sexistes en entreprise, à la maison, ce sont les premières injures, les premiers maux.
08:01Est-ce que ça voudrait dire qu'il faudrait absolument inclure, parce que je sais que ce n'est pas forcément le cas, pour les forces de l'ordre, quels qu'elles soient, des formations aux violences psychologiques ?
08:11Oui, évidemment. Aujourd'hui, on parle des forces de l'ordre, mais globalement dans la société, les violences psychologiques, elles ne sont pas assez prises en compte.
08:20On ne les a pas à l'esprit. D'ailleurs, très peu de gens savent ce qu'on met derrière la définition d'une violence psychologique.
08:26Nous, avec le Violentomètre, qui a été développé avec le centre Hubertine Auclair, on arrive aujourd'hui à mettre des mots sur quelles sont les premières violences, et on arrive à mettre des mots sur les premières violences psychologiques.
08:39Alors lesquelles ? C'est-on lesquelles pour nos auditeurs, les premières violences ?
08:42Typiquement, quand on parlait de blagues sexistes, quand on parle d'insultes, d'injures, ça c'est quelque chose qui est très prenant. Alors on peut se dire, oui c'est juste une injure, c'est juste une insulte durant une dispute.
08:52Non, ça a une vraie valeur. C'est un premier pilier qui est important, qu'il ne faut pas minimiser. Et puis ensuite, il y a toute cette emprise dont les femmes sont victimes,
09:04notamment quand on décide, ça part d'un très bon sentiment peut-être au début, d'aller conduire la personne avec laquelle on partage sa vie tous les jours au boulot.
09:17En fait, on commence à l'isoler, c'est-à-dire qu'on décide de ses trajets, on décide des amis qu'elle va côtoyer. Et bien tout ça, c'est les premiers indices qui doivent nous mettre tout de suite sur une piste d'une femme qui va rentrer dans un isolement et donc qui est déjà victime.
09:39Et d'ailleurs, pour nos jeunes auditeurs, parce qu'on a plein d'études qui nous font constater que les jeunes ne se rendent pas vraiment compte des premiers signes qui sont des signes de domination, la consultation du téléphone, des appels et des messages, c'est déjà une première intrusion dans la vie.
09:52Ce n'est pas un acte d'amour, mademoiselle, je vous le dis, ce n'est pas un acte d'amour quand c'est un outil privé. Votre téléphone doit rester un outil privé.
10:00Dans vos dernières interviews, vous avez parlé de l'Espagne. On parle beaucoup de l'Espagne. Toutes les féministes en parlent. On considère que c'est un modèle en matière de lutte contre les violences.
10:09On peut considérer que ce pays a 20 ans d'avance. Qu'est-ce qui empêche la France de rattraper ce retard et de se mettre au niveau de l'Espagne ? Est-ce que vous considérez d'ailleurs qu'il y a un retard aussi important ?
10:20Oui, il y a un retard important. Il y a un retard important d'une part en termes de budget. On sait très bien que l'Espagne ne travaille pas de la même manière que la France. Le cadre législatif n'est pas le même.
10:32Il y a une autonomie qui est différente aussi dans le budget espagnol, ce qui leur a permis aussi d'être plus réactifs dans la mise en place de leur campagne.
10:41Il y a surtout un point important, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, en Espagne, la parole de la femme, on la reçoit, on la prend en compte. En France, aujourd'hui, on a encore un stade où on ne croit pas forcément.
10:53Dès les premières minutes, une femme qui vient déposer plainte n'est pas forcément crue, alors que croire à la femme, c'est déjà gagner beaucoup de temps.
11:00Croire à une femme, c'est aussi tout de suite la mettre sous protection avec des ordres de protection. Aujourd'hui, il y en a 17 fois plus en Espagne qu'en France. C'est un signe.
11:10Et puis, c'est aussi des équipes spécialisées. Aujourd'hui, l'Espagne, elle s'est donné les moyens d'avoir, d'une part, des tribunaux spécialisés et d'avoir des équipes policières spécialisées, ce qui nous manque encore aujourd'hui.
11:22Aujourd'hui, on a mis en place des tribunaux spécialisés, mais il me semble que sur tout le territoire national, on en a...
11:28À Versailles, c'est tout, je crois.
11:29À Versailles, et je crois que...
11:31Elisabeth Bellefrand me disait qu'il y en avait également dans l'OM, mais il y en a très peu, très peu sur l'échelle nationale.
11:35Donc, on a un retard considérable à aller rattraper. Et travailler avec des tribunaux spécialisés, c'est gagner du temps. Et gagner du temps, c'est sauvegarder des vies aussi.
11:45C'est gagner du temps et c'est ne pas revictimiser les victimes, parce qu'effectivement, quand on a plus d'interlocuteurs, on est obligé de raconter et de re-raconter les violences que l'on a subies.
11:53Alors, vous insistez aussi sur la difficulté de parler des violences sexuelles.
11:57Selon le ministère de l'Intérieur, seules 2% des victimes de violences sexuelles hors cadre familial portent plainte auprès des forces de l'ordre.
12:04Pourquoi est-ce que c'est si difficile pour vous de parler de ce type de violences ?
12:08Ça reste tabou, les violences sexuelles, d'une part parce qu'il y a toujours cette notion dans notre société de devoir conjugal.
12:16On le sait, les violences sexuelles, c'est dans la plupart des cas dans un cadre privé qu'elles arrivent.
12:22Donc, ça veut dire que c'est dans la plupart des cas dans un cadre conjugal, familial.
12:26Et donc, oui, il y a encore ce côté tabou autour du devoir conjugal.
12:30Le devoir conjugal, ça, c'est quelque chose que, dans notre société, on doit venir casser pour pouvoir...
12:35Et je pense que, d'ailleurs, le procès Mazan est en train de nous le prouver, cette culture du viol.
12:40On ne l'avait pas imaginé, cette culture du viol, à l'intérieur de son propre foyer.
12:44Et c'est en train d'ouvrir les yeux, enfin, on est en train d'ouvrir les yeux sur des situations qui se passaient tous les jours sous nos yeux,
12:50mais dont on n'avait pas conscience.
12:52Et ça, je pense que le procès Mazan va changer beaucoup de choses pour notre société demain.
12:58Le viol conjugal a été reconnu officiellement comme une infraction pénale en 1990.
13:05C'est une avancée qui a été consacrée par la loi du 4 avril 2006,
13:09qui a inscrit explicitement le viol entre époux dans le Code pénal,
13:13en clarifiant que le consentement est requis dans tous les contextes, y compris dans le cadre du mariage.
13:19Ce consentement, ça nous oppose en France aujourd'hui, ça impose les féministes, ça oppose certaines associations.
13:27Est-ce que vous comprenez ces débats sur le consentement et quelle est votre position ?
13:32Aujourd'hui, on doit éduquer au consentement.
13:35Je pense qu'on a beau parler, on peut parler de sensibilisation,
13:39mais en fait la sensibilisation, elle doit avoir lieu dès le plus jeune âge.
13:43Expliquer à un enfant que son corps lui appartient, pour moi c'est essentiel.
13:47Et cette sensibilisation, il faut l'avoir dès la maternelle.
13:50Alors j'entends les débats en ce moment qui animent l'éducation nationale,
13:54mais c'est un fait.
13:57Aujourd'hui, on n'a pas assez travaillé sur la notion de consentement dans notre société.
14:01Et si aujourd'hui on prépare nos enfants sur ces notions,
14:05et bien c'est une société différente qu'on aura demain.
14:09Et cette société, c'est celle qu'on doit bâtir tous ensemble et avec laquelle on doit agir tous ensemble
14:13pour demain ne plus avoir ces violences sexuelles
14:17et faire comprendre qu'en fait la culture du viol n'a pas sa place dans notre société.
14:22Et ça c'est une évidence, c'est une évidence qui est très simple à énoncer,
14:26mais qui est beaucoup plus complexe à réaliser dans les faits.
14:29Donc au-delà d'éducation, une inscription du consentement dans la loi,
14:32on va parler un tout petit peu des collectivités, qui sont aussi une de vos autres cibles.
14:36C'est une des particularités de ce centre, de former aussi des collectivités.
14:40160 collectivités sont accompagnées en Ile-de-France.
14:43Vous les aidez à mettre en place des stratégies locales, ça veut dire quoi ?
14:46Un exemple concret d'une stratégie, d'un plan local réussi par exemple ?
14:50Un plan local réussi, c'est une collectivité qui vient nous voir et qui a besoin de notre aide
14:54pour faire une politique locale de lutte contre les violences faites aux femmes.
14:59Nous on va les accompagner, on va les former déjà,
15:02on met en place nos formations, on les fait réagir,
15:05on leur fait rencontrer les associations qui vont bien
15:08et on leur donne les axes pour améliorer leur politique locale de lutte.
15:14Ça peut être avec une acquisition de logement pour créer des hébergements d'urgence
15:18pour les femmes victimes de violences, ça c'est une partie.
15:21Et puis aussi, et ça c'est encore un volet important pour nous,
15:24parce que la formation c'est la clé, aller former les ADCEM,
15:28les ADCEM vous savez c'est les assistantes maternelles,
15:30aller former demain les animateurs du péri-scolaire
15:35pour leur permettre de détecter ce qui ne va pas dans un comportement,
15:40pour corriger le comportement mais aussi pour déceler demain les familles
15:45où il y a un danger qui se ressent.
15:48Et donc comment agir, comment en prendre conscience
15:51et donc il y a un énorme travail à faire avec les collectivités.
15:55Les collectivités c'est les élus locaux, les élus locaux c'est le terrain,
15:59c'est la proximité et donc ils sont essentiels dans notre échelle.
16:03Alors on va conclure avec un chiffre qui n'est pas un chiffre très engageant,
16:06c'est un chiffre de l'ami Prof qui nous dit que les victimes de violences
16:10c'est 3,6 millions encore en France,
16:12des femmes qui subissent des violences tous les ans.
16:15Vous en tant que femme, en tant que présidente de ce centre,
16:19qui est un centre modèle on va dire,
16:22quel message avez-vous envie de transmettre aux femmes et aux hommes
16:25pour accélérer le changement ?
16:27Déjà aux hommes j'ai envie de leur dire qu'ils ont toute leur part à prendre dans ce combat.
16:31C'est ensemble qu'on arrivera à changer les choses,
16:34pas en divisant, pas en mettant les femmes face aux hommes,
16:37non c'est tous ensemble qu'on arrivera à changer les choses.
16:40Et il faut ouvrir les yeux.
16:42Il faut ouvrir les yeux et ne pas minimiser aujourd'hui
16:45ce qu'on peut caractériser comme une violence.
16:48Tout à l'heure on parlait évaluation du danger,
16:50et bien il faut avoir à l'esprit que chaque violence est un danger.
16:53Et que c'est ensemble qu'on arrivera à changer les choses,
16:56que ce soit association, collectivité, gouvernement.
17:00C'est une société, on doit la construire ensemble,
17:02et donc c'est à nous de tous agir.
17:04Merci Charlotte Balde pour cette conversation ce matin.
17:08On va espérer que le modèle du centre Bertine Auclair que vous présidez
17:11trouvera un développement sur tout le territoire national,
17:14parce que des victimes ont plus que besoin d'accompagnement et de ressources pour faire face.
17:18Je vous souhaite à tous et à toutes un excellent dimanche,
17:21et je vous dis à la semaine prochaine pour une nouvelle émission de la Force de l'engagement.

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