Avec Roxana Maracineanu, Ancienne ministre des Sports et secrétaire générale de la MIPROF
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-01-05##
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-01-05##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Agipi, association d'assurés engagées et responsables présente Sud Radio, le grand
00:06matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reyus.
00:10Bonjour, ce matin, mon invité est Roxana Maracineanu, sportive de haut niveau, ancienne
00:16ministre des Sports et depuis mars 2023 secrétaire générale de l'AMIPROF, une mission interministérielle
00:22qui joue un rôle central pour la protection des femmes contre les violences et pour la
00:26lutte contre la traître des êtres humains.
00:27Mais avant d'échanger sur ces sujets cruciaux, parlons des suicides forcés, et je vous engage
00:33à nous engager pour les combattre.
00:35Elle s'appelait Amélie, elle avait 36 ans, elle était mère de deux enfants, un jour
00:39elle a décidé que tout était fini, mais était-ce vraiment son choix ? Derrière les
00:44chiffres glaçants du suicide, il existe une autre réalité, moins visible, presque indicible,
00:49celle des suicides forcés.
00:50Des drames, souvent liés aux violences conjugales et familiales, qui révèlent une violence
00:55systémique que nous avons encore du mal à regarder en face.
00:58Un suicide forcé, c'est un meurtre déguisé.
01:01L'auteur des violences n'a pas besoin de passer à l'acte physiquement, il lui suffit
01:05d'exercer une emprise totale, d'orchestrer l'isolement, de maintenir un harcèlement
01:10incessant pour pousser sa victime à s'effacer elle-même.
01:1480% des victimes de suicides forcés sont des femmes, isolées de leurs proches, mentalement
01:19brisées, persuadées qu'elles n'ont plus d'autre choix que de disparaître.
01:23Pour la première fois cette année, l'AMIPROF a publié des données genrées sur les suicides
01:27et tentatives de suicides liées au harcèlement par conjoint ou ex-conjoint.
01:30Et le constat est implacable.
01:32En 2023, 1 185 femmes ont été tuées, victimes de meurtre ou poussées au suicide, simplement
01:38parce qu'elles étaient des femmes.
01:40Chaque jour, en France, trois femmes meurent sur les coudes de leurs compagnons ou ex-compagnons
01:45à cause de harcèlement et les ayant conduits au suicide.
01:47Pourquoi ces drames se produisent-ils ? Parce que collectivement, nous échouons.
01:52Les institutions et les associations censées protéger les victimes manquent de moyens.
01:55Les dispositifs d'urgence sont sous-dimensionnés et trop souvent, les témoignages des femmes
02:00peinent à être pris au sérieux.
02:01En 2023, sur 6 378 demandes d'ordonnances de protection, seules 3 927 ont été acceptées.
02:09À titre de comparaison, l'Espagne en délivre 17 fois plus.
02:12Au 2 septembre 2024, seuls 884 bracelets anti-rapprochement destinés à géo-localiser les auteurs étaient
02:19actifs, contre 1024 en août, soit une baisse de 14%.
02:23Cette diminution interroge, alors que les violences conjugales augmentent et représentent
02:27plus de 9 appels sur 10 au 39-19.
02:30Quant à la justice, en 2023, sur 65 000 victimes de viols déclarés, seules 1117 auteurs ont
02:37été condamnés.
02:38Pourtant, les solutions sont à portée de main.
02:40Protéger les femmes et les enfants en multipliant les lieux sécurisés loin de l'emprise
02:44des agresseurs, former tous les professionnels, forces de l'ordre, magistrats, travailleurs
02:48sociaux, professionnels de santé, à toutes les formes de violences, sans oublier les
02:52violences sexuelles et les cyber-violences, sensibiliser le grand public à détecter
02:56des signes de manipulation et de détresse, assumer une prise en charge complète des
03:00traumatismes pour briser les engrenages destructeurs, investir dans la prévention comme le fait
03:05l'ami prof en produisant des outils pour éduquer et alerter en particulier les jeunes
03:09générations.
03:10Les suicides forcés sont le symptôme d'une société qui refuse encore de regarder en
03:14face la violence qui gangrène ses foyers.
03:16Nous devons changer de regard, comprendre que chaque féminicide, que chaque suicide
03:20forcé est un échec collectif.
03:22Bonjour Roxana, bonjour Marie-Hélène Maraciniani, sportive de haut niveau, ancienne
03:27ministre des Sports. Vous êtes depuis mars 2023 la secrétaire générale de l'ami
03:31prof. L'ami prof qui joue un rôle central dans la lutte contre les violences faites
03:35aux femmes et la traite des êtres humains.
03:38Comment définiriez-vous pour nos auditeurs les priorités actuelles de cette mission ?
03:42La mission interministérielle pour la protection des femmes a d'abord un rôle de
03:47conviction. On est proche des administrations, de l'Etat, des collectivités, mais
03:52aussi des responsables politiques comme les ministres ou les présidents de région,
03:55départements, pour dire que la lutte contre les violences faites aux femmes ne doit pas
03:59être une priorité, mais que c'est un devoir.
04:02Nous sommes là aussi pour faire appliquer la loi de 2014 qui dit qu'un certain nombre
04:07de professionnels qui sont en ligne directe, en contact direct avec des femmes
04:12potentiellement victimes de violences doivent être formés.
04:15On parle là des gendarmes, des policiers qui sont susceptibles d'accueillir la parole
04:18des victimes, d'aller jusqu'à la plainte, au dépôt de plainte, mais aussi des
04:22magistrats, des greffiers, des avocats qui sont dans la partie judiciaire de ces
04:28affaires et les professionnels de santé, les travailleurs sociaux, les éducateurs,
04:33les animateurs, qui peuvent être au contact des enfants témoins de violences au
04:38sein d'un couple, mais aussi de femmes elles-mêmes victimes de violences.
04:42Et ils doivent être en capacité de repérer ces violences, d'arriver à entendre, à
04:48écouter, avoir la bonne posture pour écouter la parole de la personne victime et
04:54derrière être en capacité aussi d'orienter ces personnes vers des associations
04:58susceptibles de les accompagner et également de les aider à nourrir, à fournir leur
05:03dossier pour plus tard en produisant des écrits professionnels, et je pense là aux
05:07professionnels de santé, qui doivent les aider à produire des pièces qui seront
05:12nécessaires par la suite si elles le désirent.
05:14Cette année, c'est la première fois que vous avez additionné des données
05:18genrées sur les suicides, des tentatives de suicide liées au harcèlement par un
05:22conjoint ou ex-conjoint.
05:23Alors pourquoi c'était important de le faire ?
05:25En quoi ça change les choses ?
05:28L'autre mission de l'AMIPROF, c'est effectivement de publier des données,
05:31puisqu'on pilote l'Observatoire national des violences faites aux femmes, et pour
05:36arriver à agir sur un phénomène, on doit le mesurer en toute transparence, en
05:40cohérence avec tous les différents acteurs qui sont sur la chaîne d'accompagnement
05:46des victimes. Et l'AMIPROF analyse, récolte et analyse et croise des données
05:53qui viennent des services statistiques de tous les ministères, avec ceux, par
05:56exemple, du 3919, de l'association qui porte le 3919, la Fédération nationale
06:01de solidarité femme.
06:03Pour la première fois, et aussi parce que c'est une mesure du Grenelle de 2020 d'aller
06:10chercher ce nombre de suicides et de tentatives de suicide à la suite du
06:16harcèlement par le conjoint ou l'ex-conjoint, nous avons décidé d'appeler cela des
06:22féminicides indirects, parce qu'il y avait besoin d'avoir cette transparence, de les
06:28additionner avec les féminicides, donc le fait de tuer une femme ou une fille
06:32justement parce qu'elle est femme ou fille, et d'y additionner aussi les
06:36tentatives de féminicide.
06:39On arrive effectivement à un chiffre noir.
06:43Pour le coup, on passe d'une femme qui meurt tous les trois jours à trois femmes
06:47qui meurent par jour, qu'elle ait été tuée ou qu'elle se soit tuée elle-même,
06:52ou qu'on ait essayé de la tuer ou qu'elle ait tenté de se suicider, justement à
06:57cause de l'emprise et du harcèlement et des violences exercées par le conjoint.
07:01Est-ce que ce chiffre noir dont on parle, il est encore en dessous des réalités ?
07:05Parce qu'on exclut de ces décès les séquelles physiques, les séquelles
07:10psychologiques dans les féminicides.
07:14Le chiffre noir dont on parle, plus de 1180 femmes, il est encore en dessous de la
07:18réalité. Est-ce qu'un jour, on arrivera à mesurer de manière complète et précise
07:23l'impact réel des violences masculines dans le couple ?
07:27On les mesure également, puisqu'on publie un chiffre qui est, par exemple sur
07:31l'année dernière, de 373 000 femmes qui sont victimes de violences au sein du
07:36couple. Chaque année, on publie ces chiffres sur les violences sexuelles au
07:40sein du couple, mais aussi hors du couple, subies par les femmes.
07:43Nous avons aussi des chiffres sur les violences que subissent les enfants
07:47indirectement ou directement aussi, à cause de ces violences conjugales.
07:53Effectivement, il faut additionner tous ces chiffres pour voir l'ampleur du
07:56phénomène. Mais je crois que tout le monde en est conscient aujourd'hui, que ce
07:59soit aussi les forces de sécurité qui ont une activité qui s'occupe
08:04majoritairement de ce phénomène et de ces drames, qui entendent les femmes qui
08:10viennent en parler, et également la justice qui s'occupe beaucoup et
08:15évidemment n'a pas encore résolu toutes les affaires et arrivé à suivre
08:20tout ce qui est lié aux violences aujourd'hui.
08:23J'ai le sentiment que vous êtes à peu près les seuls à dire que 3,6 millions de
08:27femmes, 600 000 femmes, sont victimes chaque année de violences.
08:30C'est vous qui avez sorti pour la première fois, me semble-t-il, ce chiffre
08:34qui nous a tous frappés de plein fouet, parce que jamais on n'avait évalué à ce
08:40point-là le côté endémique des violences.
08:43Oui, c'est une enquête de prévalence des violences qui a été faite par le
08:47service statistique du ministère de l'Intérieur, qu'on republie et dont on
08:52publie les chiffres chaque année, et qui dit qu'effectivement une femme sur six a
08:55été victime de violences une fois au moins dans sa vie, à partir de l'âge de 15 ans.
09:00Alors on a beaucoup de questions en ce moment sur les
09:03professionnels de santé, notamment sur le questionnement systématique qui est
09:07préconisé depuis 2019, vous l'avez dit, par la Haute Autorité de Santé.
09:11Pourquoi c'est difficile pour les professionnels de santé d'être dans
09:17ce questionnement systématique ? Et pour nos auditeurs, ça veut dire quoi un
09:20questionnement systématique ?
09:22Beaucoup de victimes qui ont parlé des violences, justement sur ces lignes
09:25d'écoute comme le 39-19, comme celle qui est soutenue par le collectif français
09:29de Contre le viol, racontent que si dans leur enfance, quand elles ont subi des
09:33violences étant enfants, si on leur avait posé une fois la question
09:36« est-ce que ça va ? ça va pas bien ? qu'est-ce qui se passe ? est-ce que quelqu'un
09:41te fait du mal ? », il aurait suffi de cette question pour qu'elles puissent en
09:45parler. La Haute Autorité de Santé et sa préconisation que vous évoquez,
09:49en parle de manière systématique plus forte auprès des professionnels de
09:54santé, pour qu'ils arrivent à inclure dans le questionnement qu'ils font à
09:57leurs patients et patientes sur les allergies, les opérations, les
10:02médicaments qu'ils prennent, qu'ils arrivent à inclure une question sur « êtes-vous
10:06victime ou avez-vous été victime de violences dans votre vie ? ». Alors
10:10évidemment, la patiente ne va pas le dire tout de suite peut-être, mais le film qui
10:15est un outil de formation pour nous et de sensibilisation à la question pour les
10:18professionnels de santé, met en scène justement un médecin qui ose poser la
10:22question et puis finalement ce que ça déclenche chez la patiente est le fait
10:26qu'elle va enfin en parler. Donc c'est un moyen de libérer la parole, c'est un
10:29moyen aussi de mettre des mots concrets et de dire ce que la femme subit parce
10:34que parfois la personne ne se rend pas compte que c'est quelque chose qui est
10:40aussi hors la loi, impactant pour elle et elle a évidemment besoin aussi d'être
10:46entendue et écoutée et c'est le rôle aussi d'un certain nombre de
10:50professionnels qu'il faut qu'on forme et qu'on sensibilise sans arrêt à cette
10:54question parce que c'est eux aussi qui sont les tiers de confiance pour la
10:57police et la justice pour produire un certain nombre d'écrits professionnels
11:01pour prendre des photos. Quand la femme vient et qu'elle a des
11:05séquelles visibles, des bleus, des coups, tout le monde ne pense pas, ils ne pensent
11:09pas tous à prendre des photos, à établir des certificats médicaux qui existent
11:16dans nos outils et qui permettent de consigner le récit de la victime de
11:20manière neutre pour pouvoir ensuite, quand la femme est prête, puisque dans ce
11:24phénomène des violences et de la libération de la parole, c'est important
11:28de respecter le rythme et l'envie de la victime, même si évidemment au bout du
11:33compte on doit poursuivre le fait que cette situation s'arrête et que les
11:37auteurs puissent être sanctionnés et poursuivis, il n'empêche que notre
11:41priorité c'est que la femme puisse libérer la parole à son rythme et
11:45finalement toutes les preuves qu'on peut avoir en amont et que si ce sont des
11:49professionnels habilités et j'allais dire des tiers de confiance pour la
11:55justice et pour la police qui prennent ces informations et qui les consignent
11:58dans un dossier pour la victime, derrière ça servira de preuve si la
12:03personne souhaite aller plus loin. Alors cette défaillance du questionnement
12:06systématique, on l'a vu dans le procès de Mazan quand même, avec toutes ces
12:09violences pendant dix ans, avec des consultations chez des médecins
12:13régulières, comment vous analysez ça ? Oui parce qu'on a besoin aussi de
12:18sensibiliser plus de professionnels de santé à repérer ces violences.
12:22C'est vrai que finalement le seul symptôme qu'on peut voir quand la
12:27personne n'a pas de coup visible ou de strangulation ou de bleu, c'est une
12:31personne qui vient consulter un médecin pour différents motifs plusieurs fois
12:36et assez souvent et donc ça ça doit faire tilt dans la tête des
12:40professionnels pour dire allons plus loin et posons cette question pour
12:44enclencher la discussion autour de cette situation de violence. Mais c'est vrai
12:49que beaucoup de professionnels nous disent se sentir encore illégitimes à
12:54poser la question, encore trop seuls et donc nous notre rôle à l'AMIPROF, en
12:58lien avec les conseils des ordres des différents professionnels, en lien aussi
13:02avec les collectivités qui accueillent ces professionnels de santé sur leur
13:06territoire et qui ont aussi souvent une politique de lutte contre les violences,
13:11nous devons être là pour les rassurer, pour leur donner les outils et les
13:14contacts nécessaires pour qu'ils comprennent que c'est pas parce qu'on
13:17leur a confié ce secret que derrière ils ne sauront pas quoi en faire. Au
13:21contraire il y a toute une cartographie d'acteurs qu'on doit leur donner locaux
13:25qui sont susceptibles d'accueillir ces personnes une fois qu'elles ont libéré
13:29la parole. Et aussi comme vous le dites c'est une question de santé publique que
13:33de détecter ces violences qui ont un impact très fort sur la santé des femmes.
13:36Alors c'est une question de santé publique, c'est aussi une question
13:38sociétale. Il faut peut-être modifier aussi les perceptions, les jugements de
13:43certains ordres qui accompagnent les professionnels, notamment l'ordre des
13:46médecins parce qu'on a vu que dernièrement les signalements avaient
13:49donné lieu à des sanctions et on peut s'interroger sur ces sanctions.
13:52Les données du 119 numéro national gratuit dédié à la prévention et la
13:56protection des enfants en danger révèlent que 6500 enfants ont été en
13:592023 co-victimes de violences au sein du couple. 6500, la moitié de ces enfants
14:04étaient des filles dans 51% des cas et dans près de 7 cas sur 10 l'auteur des
14:10violences est le père ou le beau-père. Alors est-ce que vous pensez que la
14:13société va prendre ou a pris conscience de l'impact de ces violences sur les
14:18enfants ? On a bien compris aujourd'hui, on dit partout les enfants sont
14:23co-victimes. Est-ce que vous pensez qu'on a vraiment pris conscience de cela ?
14:27C'est ce chiffre aussi qu'on a souhaité publier en plus de celui que vous avez
14:29évoqué tout à l'heure, c'est le nombre d'enfants co-victimes et j'allais même
14:33dire victimes parce que quand on est témoin de violences on est véritablement
14:37victime, ça crée un psychotrauma qui vous poursuit toute votre vie, ça crée
14:41aussi des conséquences évidemment au niveau de la santé pour ces enfants et
14:47ce cycle des violences il faut l'arrêter parce que c'est aussi un cercle vicieux
14:51où derrière il va y avoir des personnes qui ont été témoins qui vont devenir
14:56qui peuvent devenir elles-mêmes auteurs ou elles-mêmes victimes justement en
15:00reproduisant ce qui a été vu et connu et c'est très important que ces enfants
15:05puissent être extraits de ces situations de violence et accompagnés, je ne vais pas
15:11dire soignés mais qu'on soigne le psychotrauma qu'ils ont subi pour que
15:15derrière aussi ce cycle de la violence puisse s'arrêter et puis au-delà de ça
15:19il y a un impact aussi parce qu'on est aussi à l'aune, je l'espère, d'une
15:25redéfinition des relations entre les filles, les femmes et les hommes et les
15:30garçons et c'est important aussi pour des enfants qui ne vivent pas
15:37forcément ce type de violence de leur expliquer aussi, de faire de la pédagogie
15:40et de la prévention pour que cela n'arrive pas en leur parlant
15:45aussi de la manière d'entrer en relation peut-être différemment avec
15:52les personnes avec qui ils souhaitent rentrer en relation.
15:54Alors cette notion de pédagogie est extrêmement importante, bien sûr qu'il
15:57faut améliorer la compréhension du consentement notamment auprès des
16:00jeunes générations et alors l'éducation à la vie affective et
16:03sexuelle, pourtant reconnue comme un levier essentiel justement pour
16:07prévenir les violences, pour promouvoir l'égalité des genres et pour
16:10travailler sur cette notion de compréhension du consentement, se heurte
16:14à de très nombreuses oppositions. Il y a 15% des écoles qui l'appliquent
16:18alors que c'est une loi qui a été votée il y a de très nombreuses années.
16:23Réticence de certains parents, opposition d'associations conservatrices, rejet par
16:27certains responsables politiques.
16:30Quelle est votre position vous sur ces résistances ?
16:32Alors c'est vrai qu'il y avait cette obligation d'un certain nombre d'heures
16:37à faire dans le cadre scolaire mais il n'y avait pas de programme défini jusqu'à
16:41aujourd'hui. Il y a eu un travail énorme qui a été fait par le conseil supérieur
16:44des programmes, un programme qui a circulé entre tous les ministères.
16:48Aujourd'hui il est encore sur le bureau du futur ou de la future ministre de
16:53l'éducation et nous fortement évidemment à l'AMIPROF on y a
16:55contribué parce que c'est un programme très intéressant qui va de la maternelle
16:59jusqu'à la terminale, qui engage toutes les matières qui vont pouvoir aborder le
17:05sujet de la lutte contre les violences, de l'égalité et prévenir aussi en
17:12parlant de prostitution, du viol mais aussi avant tout ça, évidemment, puisqu'au
17:19plus jeune âge on ne va pas parler de ça, on va parler de la relation et de
17:23comment on entre en relation, de l'intimité qu'il faut respecter par
17:27rapport à son propre corps et de l'intimité et du respect qu'on doit
17:34avoir de l'autre quand on rentre en relation. Qu'on soit petit enfant et qu'on
17:38doit lui demander de lui tenir la main dans le rang quand la maîtresse vous
17:40dit prenez-vous par la main mais plus tard évidemment quand on va parler à
17:44des adolescents de leurs relations affectives et qui vont aller sans doute
17:50plus loin à partir d'un certain âge avec leurs petits copains, leurs petites
17:53copines. Pour ou contre l'inscription du consentement dans la loi pénale ? Je
17:57trouve aujourd'hui pour moi le plus important c'est qu'on parle du
18:01consentement à l'école, qu'on puisse en parler en alliance éducative dans le
18:05champ du sport, de la jeunesse, qu'on en parle à nos enfants, à nos adolescents et
18:10qu'on reparte un peu sur des nouvelles bases qui permettront d'aller en
18:15parallèle avec la déconstruction des stéréotypes qui existent dans notre
18:19société de domination des hommes sur les femmes. Il faut vraiment en parallèle
18:23qu'on démarre cette éducation en parlant du consentement.
18:26Maintenant nous on est là à l'ami-prof pour entendre les avis des uns et des
18:30autres, le porter à la connaissance aussi des personnalités politiques qui vont
18:35prendre cette décision de modifier ou pas la loi ou de la compléter. En tout cas
18:40nous on a cette position d'expertise, on écoute les avis de tout le monde y
18:44compris des parlementaires qui vont travailler sur ce sujet de l'introduction
18:47du rajout du non consentement dans la loi.
18:50Merci beaucoup Roxana. Je rappelle vous êtes la secrétaire générale de l'ami-prof.
18:55Il faut garder un site en mémoire, le vôtre évidemment, pour regarder
18:59effectivement toutes les outils de sensibilisation que l'on trouve qui sont
19:03très intéressants. Il y a beaucoup de films donc je vous engage à les regarder
19:06et puis peut-être pour nos auditeurs rappeler arrêtonslesviolences.gouv.fr
19:10sur lesquels on peut trouver toutes les ressources, les vôtres et bien d'autres
19:13bien sûr. Et je vous dis à tous à dimanche prochain pour une nouvelle
19:17émission de la Force de l'engagement. Merci.