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  • 31/03/2025
L’idée d’autonomie numérique n’est pas nouvelle pour l’Europe. Ravivée par la guerre en Ukraine, puis par l’arrivée de Trump au pouvoir, la dépendance de l’Europe aux technologies américaines est plus que jamais pointée du doigt. SMART TECH ouvre la discussion dans une série de 5 épisodes et ce premier est consacré aux infrastructures. Comment l’Europe peut-elle gagner du terrain face aux géants américains du cloud, des réseaux et des data centers ?

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Transcription
00:00Smartech lance une série de débats, de réflexions autour de la dépendance aux technologies américaines.
00:10Peut-on en sortir ? C'est la question qu'on va se poser sur 5 épisodes.
00:13Premier épisode de cette série, on va regarder ce qu'il se passe du côté des infrastructures, dans les data centers, dans le cloud et sur les réseaux.
00:21Pour en parler, Nicolas Obé est avec nous. Bonjour.
00:23Bonjour.
00:24Vous êtes le CEO fondateur de Celes, qui est un opérateur télécom, cloud et cybersécurité, fournisseur d'accès à Internet pour les entreprises.
00:31Merci d'être avec nous.
00:32À côté de vous, Guillaume Renaud. Bonjour.
00:34Bonjour.
00:35Vous êtes expert du cloud public et du cloud de confiance.
00:37Vous dirigez la practice cloud, business transformation et les offres autour de l'IA générative pour l'IT chez Capgemini Invent.
00:44Alors, de quoi parle-t-on déjà quand on parle d'infrastructure ?
00:48J'ai donné trois mots clés, mais enfin, plus précisément peut-être.
00:51L'infrastructure, on va dire, c'est la fondation de la maison. C'est la fondation du système d'information.
00:55Donc, dans un système d'information, qu'est-ce qu'il va retrouver dedans ?
00:57C'est premièrement le réseau. Il a besoin d'avoir un réseau pour accéder à son système d'information.
01:01Ensuite, effectivement, les data centers ou le cloud.
01:04Et à l'intérieur de ces data centers et de ce cloud, on va retrouver généralement des serveurs, du stockage, des puces.
01:09Voilà. Et c'est tout ça qui forme l'infrastructure sans laquelle il n'y a pas de système d'information, il n'y a pas d'application.
01:14Et donc, on retrouve des acteurs quand même assez variés, finalement.
01:17Exactement. On retrouve beaucoup d'acteurs, à la fois des industriels, des équipes des serveurs de logiciels, des équipes d'infrastructure qui font des serveurs.
01:25Voilà. Donc, on retrouve beaucoup d'acteurs et qu'il faut intégrer pour pouvoir donner une solution aux clients.
01:29Et alors, pour poser la question, quel est, selon vous, notre niveau de dépendance aujourd'hui aux technologies américaines dans ce domaine des infrastructures, Nicolas ?
01:40Moi, je dirais que c'est une bataille qu'on n'a pas perdue, qu'on a gagnée. Parce que l'infrastructure...
01:44Il y a deux camps. Il y a ceux qui nous disent que c'est fini, c'est trop tard. Et effectivement, c'est non. On a des choses à faire.
01:48Il y a des choses où c'est moins facile. Mais dans l'infrastructure, en France, on est très forts. On a construit des infrastructures magnifiques.
01:55Rien que les villes françaises, le réseau routier, le train, les aéroports. Et puis aujourd'hui, le réseau de fibre.
02:01Je pense qu'on va être fiers, en France, d'avoir un réseau de fibre qui est performant.
02:05C'est vrai qu'on était en retard il y a quelques années. Mais grâce à l'effort de tous, privés, publics, les opérateurs, les collectivités, maintenant, on est en avance.
02:13Et je pense qu'on n'a pas à rougir de notre réseau de fibre par rapport à nos voisins européens et par rapport même aux Américains.
02:19L'infrastructure, elle est forte. Même les data centers en France, ils sont performants, modernes, robustes.
02:27La France est un pays d'accueil des data centers grâce au prix de l'électricité qui est assez bas.
02:34Grâce aussi aux grandes entreprises d'infrastructures. Quand on regarde Vinci, Eiffage, c'est des géants mondiaux français dans l'infrastructure.
02:46On n'a pas à rougir. Et même CELESC, un opérateur de fibre optique, peut avoir une infrastructure très costaud.
02:55Et quelque part, les étrangers, les Américains, n'ont pas réussi à... On n'a pas d'opérateur de fibre américain.
03:04On n'a pas de... Ce marché de la fibre optique, des infrastructures, il est resté français.
03:13Donc c'est quand même une grande victoire déjà.
03:16On peut dire que dans ce domaine, on est encore des champions du numérique.
03:19Exactement.
03:20C'est important de le rappeler.
03:22Pour autant, ça m'intéresse de savoir quand même de qui on dépend du côté des infrastructures.
03:26Quels sont les grands fournisseurs américains dont on dépend ?
03:30Comme je disais tout à l'heure, il y a plusieurs couches dans l'infrastructure.
03:33Et c'est vrai qu'on va retrouver systématiquement dans chacune des couches un leader américain.
03:37Dans le réseau, on va penser à une société comme Cisco par exemple.
03:40Dans le domaine des serveurs, on va penser à des acteurs comme HP.
03:44Dans le domaine des puces, on va penser à Intel ou Nvidia.
03:47Dans le domaine du cloud, on va penser à Microsoft, à Amazon, à Google.
03:52Effectivement, à chaque fois, le leader mondial, c'est un acteur généralement américain
03:56qui a une vision globalisante.
03:58Donc j'adresse l'ensemble des marchés.
04:01Et c'est là leur force.
04:02Mais ce qui ne veut pas dire, comme tu disais, qu'on n'a pas des acteurs français,
04:06qu'il ne faut pas y croire, qu'on n'a pas des acteurs européens.
04:08Mais il est vrai que pour le moment, les grands leaders sont américains.
04:11Donc il y a des couches sur lesquelles c'est compliqué aujourd'hui d'être indépendant.
04:15C'est vrai.
04:16C'est vrai qu'au-delà de l'infrastructure physique, quand on parle de services,
04:22c'est vrai qu'on avait des champions français comme Alcatel par exemple.
04:26Et aujourd'hui, on en a moins.
04:29Il y a des entreprises qui existent.
04:32Mais les technologies américaines sont dominantes.
04:36Il y a eu l'histoire de VMware par exemple, qui est arrivée l'année dernière.
04:41Je ne sais pas si c'est connu, mais le VMware a été racheté par Broadcom.
04:45Il y a eu une augmentation des prix.
04:47Globalement, il y a eu un changement du plan tarifaire.
04:49On en a parlé effectivement.
04:51Et les entreprises françaises ont été un peu forcées de payer plus, fondamentalement.
04:57Donc oui, bien sûr, je pense qu'on ne remet pas en cause la qualité des entreprises américaines.
05:06Je pense qu'il faut qu'on ait d'entreprises françaises ou européennes qui soient au niveau
05:10pour pouvoir avoir une juste concurrence.
05:12Oui, faire jouer la concurrence.
05:14Quand on pense à dépendance aux technologies américaines, on parle beaucoup du cloud.
05:20Là, c'est quand même le point faible de la France et de l'Europe, non ?
05:25Oui. En fait, quand on parle du cloud,
05:27ce qu'il y a, c'est que le cloud a révolutionné ces fameuses infrastructures
05:31et les a amenées dans un monde logiciel, à la demande.
05:34On parle d'IaaS ou d'Infrastructure as a Service.
05:37C'est-à-dire que moi, ici, sur mon téléphone ou sur mon ordinateur,
05:40je peux, avec un simple bouton, provisionner, déployer des applications, des serveurs.
05:44Et ça, c'est vrai que c'est le cloud.
05:46Ça révolutionne complètement les systèmes d'information.
05:50Ça a été inventé par Amazon.
05:52Et c'est vrai qu'en France, 70% du marché, c'est trois acteurs.
05:57Amazon, Microsoft, Google.
05:59Il reste 30%, avec des acteurs principalement européens.
06:02Mais il est vrai que dans le cloud, les trois grands acteurs sont des acteurs américains.
06:06Oui, moi, j'avais noté ce chiffre.
06:08Les entreprises européennes du cloud qui ont une part de marché qui est inférieure à 5%.
06:12C'est problématique.
06:14Et puis, ce n'est pas faute d'avoir essayé, j'ai envie de dire,
06:18parce qu'on a eu des initiatives pour créer des clouds souverains
06:21au fil de l'histoire d'Internet et du numérique.
06:25L'Europe s'est complètement ratée à chaque fois sur ces projets.
06:29Moi, je trouve que oui, il y a eu une dizaine d'années, par exemple en France,
06:33avec la création de Numergy et de CloudWatts, la volonté d'avoir un cloud souverain.
06:37Et dans le cloud, je sépare la notion de cloud souverain et de cloud de confiance,
06:41qui a été poussée par l'État français en 2020 avec la doctrine cloud au centre,
06:45dont le but était de dire, je veux développer un cloud
06:49et avoir tout un cadre de confiance juridique, légal, etc.
06:55Et donc, je vais assembler potentiellement des solutions qui sont aussi des solutions américaines
07:00pour fournir un service opéré, vendu par des sociétés françaises.
07:05Et je trouve que le changement a été là.
07:07C'est-à-dire qu'on a voulu, à un moment donné, peut-être traiter trop de choses
07:09en venant d'un cloud souverain, entièrement souverain.
07:12Et on le sait, comme on l'a dit tout à l'heure, il y a des composants où c'est difficile.
07:15Donc, il faut être, je dirais, pragmatique et préparer le coup d'après
07:19autour de l'intelligence artificielle.
07:21Et j'ai l'impression que c'est ce qui se passe en Europe.
07:24Sur le cloud et les data centers, la messe est dite, on n'est jamais souverain.
07:30En 2025, il se passe quelque chose.
07:32Je vois chez Celeste, nous on a une offre de cloud privée.
07:37Et il y a des acteurs français, comme OVH aussi,
07:42Celeste en fait partie, qui fournissent du cloud privé.
07:46Et en 2025, il y a vraiment une tendance de marché très importante
07:50qui est, on a un retour vers le cloud privé en France.
07:55Et nous, en début d'année, on a signé de grandes références.
07:58On a une activité très importante.
08:02On sent qu'il y a quelque chose qui se passe,
08:04que des entreprises veulent être hébergées en France
08:07avec des acteurs de cloud souverains.
08:09C'est vrai que vous avez cité tout à l'heure, il y a eu des échecs de cloud souverains
08:15il y a 10 ans, des projets qui ont été construits pour être du cloud souverain.
08:19Qui n'ont pas marché.
08:21CloudWatt lancé en 2012, abandonné en 2020 par exemple.
08:24Aujourd'hui, il y a des opérateurs français qui ont des offres de cloud.
08:27Pas que restreintes uniquement en France,
08:31parce qu'on peut fournir aussi du cloud public.
08:33Mais les offres de cloud privé qu'on fournit,
08:36aujourd'hui, on sent quelque chose qui se passe.
08:39On a un retour des entreprises vers cette demande.
08:42Il n'y a pas que du cloud privé.
08:44Il y a un mix entre cloud privé et cloud public.
08:47Mais le cloud privé revient.
08:49En fait, il ne faut pas chercher peut-être à reproduire le géant du cloud
08:55à l'identique de ce qui existe du côté des Etats-Unis.
08:58Mais se positionner quand même toujours sur ce marché du cloud
09:02avec des offres sur des demandes spécifiques
09:05où on attend de la souveraineté sur la protection de données sensibles par exemple.
09:09Absolument.
09:11Je pense que c'est ça un petit peu la leçon qu'on a eue.
09:14Comment est-ce qu'on est pragmatique ?
09:15On met une solution et on crée un cloud.
09:17Moi, je trouve que c'est qu'on va créer un cloud européen
09:19avec les valeurs européennes autour de la protection de la donnée,
09:22autour du respect écologique qui est derrière.
09:26Et c'est ça qui est intéressant puisqu'on a vu un marché qui est quand même très dynamique.
09:30Il y a de nombreux acteurs qui sont arrivés.
09:33En particulier en France, on a quatre nouveaux acteurs
09:36suite à l'annonce de l'état du cloud au centre.
09:39Pareil au niveau européen.
09:41En fait, on a un marché européen extrêmement dynamique.
09:44Il y a une nouvelle géopolitique aussi sans doute qui aide l'Europe
09:49à travailler sur ces sujets de souveraineté et d'indépendance.
09:53Aujourd'hui, on s'interroge.
09:55On se dit finalement qu'est-ce qui se passe demain
09:58si nos alliés ou nos amis du cloud américain décident,
10:03je ne sais pas, effectivement, d'augmenter leurs prix.
10:05Ça, c'est déjà le cas.
10:07De cesser des mises à jour
10:09ou de ne pas nous offrir les mêmes services que dans d'autres pays.
10:12Aujourd'hui, vous sentez une sorte d'inquiétude, j'ai envie de dire.
10:16Qui va accéder à mes données ?
10:18Est-ce que je vais toujours y avoir accès ?
10:21Qui va les lire ?
10:23Effectivement, est-ce que j'ai une pérennité ?
10:26Les données, c'est le cœur de l'entreprise.
10:29On ne peut pas se passer de l'infrastructure numérique aujourd'hui dans une entreprise.
10:34Ça permet de tout faire, de facturer, de faire des clients,
10:38de communiquer avec ses fournisseurs et ses salariés à distance.
10:41C'est devenu critique.
10:43Même une chaîne comme BeSmart, c'est hébergé dans des data centers.
10:48Vous émettez...
10:50C'est une question de vie ou de mort, aujourd'hui, les données.
10:53Et donc, vraiment, il y a ce sujet de...
10:56Je réfléchis à la souveraineté.
10:58Les entreprises se disent...
11:00On a cette question en France et aussi en Suisse,
11:02parce que cela, c'est présent en Suisse.
11:04Les entreprises suisses veulent les données en Suisse.
11:06C'est pareil. Dans chaque pays, on se dit, on serait mieux chez soi.
11:09Les Américains se disent, je vais donner chez moi, avec des acteurs de mon pays.
11:14Après, c'est compliqué.
11:15Vous dites qu'il faut aller regarder dans toute la chaîne.
11:18C'est compliqué, parce que sur cette chaîne, on n'a pas une transparence absolue.
11:23Le diable se cache dans les détails.
11:26Je voulais vous emmener avec un autre point de vue.
11:29Les Américains exportent visiblement très bien leurs technologies.
11:33Qu'en est-il de nous ?
11:34Est-ce qu'on exporte bien, aujourd'hui, nos technologies ?
11:38En matière d'infrastructures, de réseaux ?
11:41On exporte bien, on l'a vu, de l'infrastructure de base.
11:44Les entreprises de construction, par exemple, d'infrastructures,
11:47sont des entreprises mondiales.
11:50Je crois qu'il faut aussi se dire que la France a une image dans le monde.
11:53Elle a une image auprès de zones magnifiques,
11:56que ce soit l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Asie.
11:58Toutes ces zones-là n'ont pas forcément envie d'acheter américain.
12:04La France a un rôle à jouer.
12:06La France a une influence.
12:07Et regardez, on a notre mot à dire.
12:10C'est le cas dans les infrastructures.
12:12Effectivement, dans le numérique, c'est un peu moins le cas.
12:14Mais ce n'est pas perdu.
12:16Le monde entier, ce n'est pas que les États-Unis.
12:18Il y a le monde entier qui peut être un marché pour nous.
12:21Votre regard là-dessus sur l'exportation de notre savoir-faire ?
12:25Ça dépend des sujets.
12:26On a des leaders, par exemple, dans le domaine des équipements anti-Télécom.
12:28Mais c'est vrai que dans le domaine du cloud,
12:30pour le moment, on se concentre sur le marché européen.
12:34Parce que souvent, on se concentre sur le marché local.
12:36Comment est-ce qu'on va créer un géant européen ?
12:38Il y a toutes les notions d'harmonisation des lois au niveau européen
12:42pour se donner un cadre qui permettra d'avoir un géant européen.
12:45Une fois qu'on a ce géant européen,
12:47comment on va aller adresser ce sujet des infrastructures
12:50de manière beaucoup plus globale ?
12:53Je trouve que l'enjeu, il est vraiment d'abord
12:55d'étendre ce qu'on fait très bien en France.
12:57On a des super acteurs en France.
12:59Comment on va adresser le marché européen ?
13:01Puis après, le marché global.
13:03Pour conclure, je vous pose cette question.
13:06Est-ce qu'on peut encore sortir de notre dépendance
13:09dans le domaine des infrastructures ?
13:11Vous avez envie de terminer par quoi ?
13:13Parce qu'il y a eu une lettre ouverte aussi,
13:15je ne l'ai pas signalée, mais qui a été récemment adressée
13:17à la présidente de la Commission européenne
13:19et à la commissaire au numérique.
13:2190 entreprises.
13:23Derrière, on trouve Dassault Systèmes, par exemple,
13:25Airbus, des organisations comme BPI France
13:27qui disent que l'Europe doit vraiment reprendre l'initiative
13:30de devenir plus indépendante sur le plan technologique.
13:33Quel est votre sentiment ?
13:35C'est un vœu pieux ?
13:37Ou il y a vraiment aujourd'hui une possibilité
13:39de sortir d'une dépendance ?
13:41Je pense que la solution ne va pas venir des pouvoirs publics.
13:43Ce n'est pas ni l'Europe ni la France.
13:45On l'a vu avec la boîte Numérgie.
13:47Quand la solution vient d'en haut, ça ne marche pas.
13:49Ça va marcher quand ça vient des entreprises.
13:51C'est les entreprises qui font les révolutions.
13:54DeepSeek, c'était une entreprise chinoise.
13:58C'est les innovations.
14:00C'est à nous d'être bons. C'est à nous d'être meilleurs.
14:02CELES, Capgemini, les entreprises du numérique.
14:04Il faut qu'on ait des offres meilleures que les autres.
14:06Et c'est ça qui va marcher.
14:07Ça ne peut pas être décrété par la Commission européenne.
14:10Je trouve qu'il y a une position peut-être un peu plus neutre.
14:13Je trouve qu'on a des super entreprises en France et en Europe.
14:16On l'a cité sur Capgemini.
14:18Mais dans le domaine de l'IA, je pourrais citer un Mistral.
14:21Je trouve que c'est intéressant d'aller très loin.
14:24C'est ce qui a très bien fait la France autour de la doctrine Claude Haussand et de Cégnum Claude.
14:27Qui a vraiment ouvert la voie en France.
14:29Il faut que l'Europe suive.
14:31Selon tu parlais, c'est la volonté d'avoir au niveau européen ce qu'on appelle EUCSI.
14:35C'est-à-dire un cadre aussi fort que celui de Cégnum Claude.
14:39Qui nous protègera.
14:42Pour nous protéger des lois extraterritoriales.
14:44Et je trouve que ce qui a très bien fait la France.
14:46Si l'Europe peut nous permettre de nous protéger ou d'ouvrir ce marché.
14:50Ça va aider tout le monde à accélérer et d'aller beaucoup plus vite.
14:53Donc il y a le politique, il y a l'innovation.
14:55Et puis il ne faut pas avoir peur aussi de montrer qu'on est bon.
14:57Dans certains domaines, sur certains secteurs.
15:00Parce que les Américains, ils montrent les muses.
15:02Ils font beaucoup de marketing.
15:04Est-ce que ce n'est pas aussi ça qui pêche un peu ?
15:06Absolument. Il faut qu'on soit fier de nous.
15:07Il faut faire de ce qu'on fait.
15:08On fait des choses magnifiques.
15:09Le monde entier regarde la France.
15:11Le monde entier, quand on va partout dans le monde.
15:13Les gens veulent acheter des produits français.
15:15Les marques françaises sont extraordinaires.
15:17On a les meilleures marques du monde.
15:19Donc soyons fiers d'être français.
15:20On va y arriver.
15:21Aujourd'hui, ce n'est pas un frein d'être français.
15:23Non, ce n'est pas un frein.
15:25Au contraire, je pense que ce que je disais tout à l'heure,
15:27c'est qu'il faut fournir des solutions françaises
15:30avec les valeurs françaises, les valeurs européennes.
15:32C'est ça qui fera la différence
15:34par rapport à des acteurs qui ont une vision peut-être différente.
15:38Il faut être fier d'être français.
15:39Il faut être frère de nos valeurs.
15:40Et mettre ça au cœur de nos solutions technologiques.
15:42Mais j'ai l'impression que ça marche effectivement à l'extérieur.
15:45Quand je vous parle de l'exportation de nos technologies,
15:48à l'intérieur, en France, sur notre propre marché,
15:51c'est plus compliqué quand on est une boîte française.
15:54C'est ce que j'entends, moi.
15:56Le marché du numérique, c'est un marché qui croît.
15:58Au carnet de commandes, notamment de l'État, par exemple.
16:00On a un marché qui est en croissance.
16:01L'usage du numérique, pour une entreprise,
16:03augmente chaque année de 30%.
16:06C'est une révolution.
16:09On en est au tout début.
16:11Il y a des bâbutiments.
16:13Mais c'est un marché qui est en développement incroyable.
16:16Les entreprises, aujourd'hui, sont sous-investies en numérique.
16:19Elles vont devoir faire une révolution d'investissement dans le numérique.
16:23Aujourd'hui, elles se font massacrer avec les cyberattaques
16:25parce qu'elles ne sont pas équipées.
16:27Les entreprises doivent s'équiper.
16:28Elles doivent investir.
16:30C'est un marché gigantesque qui est en train de s'ouvrir.
16:34Merci beaucoup à tous les deux,
16:35Guillaume Renaud, Capgemini Invent et Nicolas Aubé de Céleste,
16:38pour vos éclairages.
16:39C'était l'épisode 1 de notre série
16:41sur la dépendance aux technologies américaines.
16:45On suit ça pendant tout le mois.
16:47Merci beaucoup encore à tous les deux.
16:49On enchaîne avec notre focus sur le monde du libre.

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