• il y a 5 mois
Entre la guerre aux portes de l’Europe, l’inflation, et l’incertitude à l’Assemblée nationale, la France traverse une période charnière. Des incertitudes qui durent déjà depuis l’arrivée du Covid-19, qui a arrêté le fonctionnement d’une bonne partie de la planète pendant plusieurs mois. Qu’ont fait la France et l’Europe depuis ? A-t'on vu émerger des technologies de rupture ou des sociétés qui nous projettent vers l’avenir ? Malheureusement non, car selon l’advisor Hervé le Jouan, nous avons perdu le sens de la vision à long terme et surtout des investissements et prises de risques associés.

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Transcription
00:00On termine l'édition avec le regard d'un advisor, celui d'Hervé Lejouan.
00:09Bonjour Hervé.
00:10Bonjour Delphine.
00:11Très heureuse de vous recevoir en plateau sur ce plateau de Smartech.
00:14Votre sujet aujourd'hui c'est recommencer à voir plus loin.
00:18Pourquoi cette assertion ?
00:20Écoutez, nous vivons aujourd'hui dans une période charnière d'un point de vue globalement
00:26mais aussi localement.
00:27Finalement, jusqu'en 2020, on avait tout un tas de certitudes qui sont tombées les
00:33unes après les autres.
00:34Premièrement, on a eu le Covid qui a bloqué les trois quarts de la planète pendant près
00:40de deux ans.
00:41Après que le Covid soit passé, on a eu la guerre aux portes de l'Europe qui a à nouveau
00:48créé beaucoup d'angoisse et qui crée toujours encore une fois beaucoup de problèmes.
00:53Tout cela a remis en question des coûts de l'économie, de l'inflation, de la hausse
01:01des taux d'intérêt.
01:02Tout cela remet beaucoup de choses en question.
01:04Cela met beaucoup de pression à la fois sur les Etats avec des dettes, avec les dettes
01:08à rembourser, sur les consommateurs qui investissent moins, sur l'immobilier et ainsi de suite.
01:11Si on fait un retour en arrière sur la crise de 2008 qui a été aussi majeure à l'époque,
01:17qu'est-ce qui s'est passé derrière ?
01:19Pour résoudre cette crise, les Etats via leur banque centrale ont injecté énormément
01:25d'argent.
01:26Mais ce qui est intéressant, c'est de voir comment cet argent a été utilisé en fonction
01:30des zones dans le monde.
01:31Oui, parce qu'effectivement, si on regarde les Etats-Unis, on se rend compte que cet
01:35argent massivement injecté a généré ou du moins fait apparaître ou fait émerger
01:41des marques qui étaient soit pas connues, soit qui avaient démarré, on peut citer
01:46Tesla, AWS qui démarrait, Claude, dans les années 2008-2010, des gens comme Nvidia
01:53qui étaient déjà présents dans le jeu, mais qui étaient, on va dire, un acteur du
01:56jeu.
01:57Voilà, c'est tout.
01:58Et puis derrière, OpenAI, donc les Américains ont massivement investi dans la technologie
02:03avec une vision long terme, encore une fois, et tous ces acteurs qui n'existaient pas,
02:07aujourd'hui, finalement, sont des acteurs majeurs et quasiment les nouveaux maîtres
02:11du monde, entre guillemets.
02:12Et en Chine ?
02:13En Chine, on a les batteries.
02:14Les Chinois, qui étaient complètement, excusez-moi l'expression, largués d'un point de vue
02:18moteur thermique, ont investi massivement dans les batteries et sont aujourd'hui les
02:23leaders mondiaux.
02:24Donc, qui aurait pu dire ça il y a quelques années ?
02:25Personne.
02:26Je n'ose à peine vous demander, et en Europe ?
02:28En Europe, malheureusement, si vous regardez un petit peu, oui, on a investi, oui, on
02:33a créé des licornes, on a fait la BPI et autres, mais finalement, pas grand-chose
02:38d'un point de vue rupture technologique, et à part, effectivement, le CAC 40 qui a
02:43bénéficié de tout cela, mais finalement, pas grand-chose au niveau européen.
02:46Et alors là, vous nous dites, on peut recommencer à voir loin, ça veut dire que ça nous est
02:51arrivé par le passé, quand même ?
02:52Ben oui, ça nous est arrivé par le passé, parce que si on regarde, et voilà, si on
02:55regarde les quelques, je vais noter, je vais mentionner quelques noms, les quelques grandes
02:59sociétés du CAC 40, comme LVMH, L'Oréal, Bouygues, Dassault, le groupe Bolloré, Mullier,
03:07donc tout ça, c'est des sociétés qui ont été créées, elles sont quasiment
03:10parties de rien, voire de très peu de choses, c'est des petites officines, et elles ont
03:13eu une vision, effectivement, d'un marché, et elles se sont étendues et sont devenues
03:17aujourd'hui des marques mondiales.
03:19Mais ça s'est fait tout ça avec une vision, avec des investissements à long terme, stratégiques,
03:23et donc on voit bien que c'est tout à fait possible.
03:25Et alors, comment on fait ? Comment on fait aujourd'hui ?
03:27Ben écoutez, aujourd'hui, on a toujours des hommes et des femmes, on est en France,
03:31on a toujours des hommes et des femmes qui sont pleins d'ambition, qui veulent réussir,
03:34qui veulent changer le monde.
03:36Maintenant, c'est vrai que le terrain européen n'est pas forcément le meilleur terrain et
03:39le plus propice.
03:40Mais justement, maintenant, pour revenir au point initial, je pense qu'à chaque crise,
03:44et là on vit vraiment dans une crise globale et locale, il y a des opportunités derrière.
03:48Et ce que je pense, c'est qu'il va falloir qu'on revoie notre façon de voir les choses
03:52en ayant à nouveau une vision, et je crois qu'on peut avoir une vision plus long terme,
03:55avec des investissements stratégiques, à long terme, en se disant que ça ne va pas
03:59forcément rapporter de l'argent tout de suite, mais à 10, 15, 20 ou 30 ans, ça le fera.
04:03Et ce n'est pas ce qu'on a essayé de faire avec l'hélicorne, par exemple ?
04:06Avec l'hélicorne, on a essayé de le faire, mais si vous regardez l'hélicorne, ce n'était
04:09pas forcément stratégique, ce n'était pas lié forcément à la souveraineté, c'était
04:12plus de la communication, où on comptait, on était content d'afficher qu'on avait
04:16l'hélicorne.
04:17Mais pour autant, ce n'est pas quelque chose qui a changé la donne au niveau, justement,
04:21pouvoir au niveau global.
04:22Ça se passe peut-être du côté de l'IA aujourd'hui ?
04:24Ça se passe peut-être du côté de l'IA, qui encore une fois, oui, mistral, mais il
04:28y a beaucoup de choses qui viennent quand même des Etats-Unis, où ils mettent beaucoup
04:30plus d'argent que nous.
04:31Et puis, il y a aussi beaucoup de fonds américains qui investissent dans des sociétés françaises.
04:35Donc, c'est là où on revient à cette capacité au niveau européen d'investir à long terme
04:40dans des sociétés.
04:41Merci beaucoup pour vos regards d'adviser, Hervé Lejouan, dans Smartech.
04:45Merci à tous les téléspectateurs de nous suivre.
04:47C'était Smartech.
04:48On se retrouve très vite sur la chaîne Bismarck et puis également en podcast, en replay sur
04:52les réseaux sociaux.

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