• il y a 6 mois
C’est la conclusion d’un récent rapport de la Cour des comptes européenne : l’UE peine à suivre le rythme dicté par les leaders mondiaux dans le domaine de l’IA ! Alors que le continent est le premier acteur au monde à avoir établi une loi visant à harmoniser les règles en matière d’IA, il reste encore beaucoup à faire pour obtenir une place stratégique dans l’écosystème. On en parle avec nos invités dans ce grand rendez-vous de l’IA.

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Transcription
00:00Dans ce grand rendez-vous sur l'intelligence artificielle, deux startups de l'IA française
00:08et puis un avocat parce que oui c'est aussi un sujet réglementaire l'intelligence artificielle.
00:13Alors en plateau Laurent Daudet, vous êtes directeur général et cofondateur de Lighton
00:17qu'on connaît très bien notamment pour cette plateforme qui est utilisée par les
00:21grandes organisations qui veulent faire tourner leurs IAs génératives.
00:24Bonjour.
00:25Bonjour.
00:26Bruno Bézonier, PDG fondateur d'Another Brain, alors vous travaillez sur des nouveaux moteurs
00:31d'intelligence artificielle bio-inspirés si j'ai bien suivi dans Another Brain.
00:35Bonjour Bruno.
00:36Et Yann Padova, et bien heureusement on a un avocat avec nous je vous le disais, partenaire
00:40chez Wilson-Sonsigny en charge du droit des données et vous êtes un ancien secrétaire
00:45général de l'ACNIL entre 2006 et 2012.
00:48Bonjour.
00:49Allez, on commence avec justement ce texte, l'IA qui a été donc adopté définitivement.
00:55Il classe en fait les intelligences artificielles en différentes catégories, plus ou moins
01:01à risque avec des obligations donc plus ou moins importantes.
01:04Est-ce que déjà autour de la table là, ça y est vous le connaissez par cœur ce texte ?
01:08Oui ? Non ? Pas encore ? Pas du tout Bruno.
01:14Moi non plus.
01:15Non Yann ?
01:16Non mais je pense que le connaître par cœur c'est difficile, par contre ce qui va être
01:19intéressant ça va être de voir comment il va être mis en application en pratique
01:22et là je pense que Yann va nous dire…
01:23On peut peut-être faire un petit rappel des grandes lignes de ce texte Yann ?
01:28C'est un texte effectivement qui hiérarchise et qui catégorise les IAs selon leur niveau
01:32de risque donc c'est une approche dite par les risques avec des usages interdits par
01:36exemple la capture, la reconnaissance faciale dans les espaces publics et puis des usages
01:41dits à haut risque par exemple dans tout ce qui est accès au crédit, sélection en
01:46RAH, sélection des étudiants…
01:47En santé.
01:48Voilà en santé et en fonction du niveau de risque, de l'interdit à haut risque,
01:52limite au risque limité ou pas de risque, les obligations des entreprises varient et
01:57c'est essentiellement des obligations documentaires ou d'évaluation de risque donc il y a beaucoup
02:00de cette notion d'accountability qu'on connaît bien en droit des données personnelles
02:03qui est transposée dans l'IA Act avec une flopée, énormément d'obligations documentaires
02:10de risque.
02:11Donc c'est aussi un texte très lourd et très complexe, il fait 113 articles, 8 annexes,
02:17459 pages dans la version que moi j'utilise au quotidien.
02:20C'est un texte très difficile d'accès.
02:21On va avoir des IA pour digérer ce texte mais c'est vrai que la question de Laurent
02:26sur l'application, parce que l'entrée en vigueur est prévue pour quand et comment
02:30est-ce que ça va s'appliquer ? Est-ce que ce sera vraiment uniforme partout dans l'Union
02:34Européenne ?
02:35Alors ce sera uniforme dans l'Union Européenne, c'est le principe, c'est un règlement
02:37applicable partout dans l'Union, en revanche si elle a son entrée en vigueur elle est
02:40par phase.
02:41Les usages interdits vont être immédiatement interdits donc l'IA qui n'existe pas encore
02:46juridiquement, c'est une question de semaine, il n'est pas publié mais ça.
02:49Ensuite les usages à haut risque c'est entre 12 mois et 36 mois selon les différentes
02:55catégories qu'il y a dans le texte.
02:56Donc ce n'est pas une entrée en vigueur immédiate, les entreprises qui les utilisent
03:00déjà ont finalement entre 24 et 36 mois pour se mettre en conformité si elles relèvent
03:05des catégories dites à haut risque qui sont celles, je dirais, les plus sensibles et les
03:08plus intéressantes.
03:09Après c'est la question de savoir si on est dans cette catégorie parce que Bruno
03:13vous dites non alors pas du tout moi ce texte je ne le connais pas parce que vous pensez
03:17que vous ne serez pas concerné ?
03:19Je pense plusieurs choses sur le sujet, la première chose et je vais reprendre vaguement
03:23le message qu'a passé Eric Schmidt le patron de Google dans une vidéo il n'y a pas très
03:28longtemps mais que j'avais déjà entendu et porté moi-même il y a 15 ans dans la
03:32robotique etc.
03:33En Europe on ne fait pas d'IA mais on fait de la régulation et lui il dit mais je ne
03:37comprends pas à quoi vous jouez, vous allez être complètement largué parce que vous
03:40n'investissiez pas dans l'IA, vous ne faites pas d'IA mais vous régulez, on est encore
03:43là dedans.
03:44Et moi je pense que le jour où on va réellement avoir des IA européennes on adaptera ce qu'il
03:50faut adapter parce qu'on voudra exister.
03:52Donc moi je travaille à inventer une nouvelle IA et on avance et on verra à ce moment-là
03:59quoi.
04:00Alors la commission européenne elle a quand même annoncé la création d'un bureau de
04:02l'IA qui va être justement à l'oeuvre pour la mise en application de ce texte,
04:08c'est-à-dire 140 spécialistes, alors des juristes, des économistes, évidemment des
04:13spécialistes en technologie qui seront au sein de la commission européenne, est-ce
04:16que vous pensez que c'est une bonne idée ça d'avoir un comité justement pour la
04:20mise en oeuvre de ce texte ?
04:21Effectivement l'IA c'est les grands principes donc maintenant sur la mise en application
04:27pratique il faut qu'il y ait des gens qui nous disent nous les sociétés de l'intelligence
04:33artificielle comment ça nous impacte dans notre vie de tous les jours.
04:36C'est un peu inquiétant quand on se dit il faut 140 spécialistes quand même pour
04:39voir comment on va le mettre en oeuvre le texte.
04:41Pour un texte aussi volumineux et qui couvre quand même pas mal de sujets, je pense que
04:47c'est nécessaire.
04:48Après si ça apporte de la confiance pour les entreprises, c'est vrai que sur l'IA
04:54il y a encore des sujets de méfiance par rapport à une certaine catégorie d'entreprises
04:58ou de citoyens etc.
04:59Si ça peut faire bouger les choses dans ce sens-là ça peut être une bonne chose.
05:02Thierry Breton dit que ça va favoriser un écosystème européen de l'IA innovant.
05:06Il est positif lui sur le texte, notre commissaire européen.
05:10Le montant que la France investit dans l'IA poussé par Macron, piloté par Bruno Bonnel
05:15dans France 2030, on parle de quelques milliards sur plusieurs années et en intégrant là-dedans
05:21la formation etc.
05:22Donc ce n'est pas pour développer des IA uniquement.
05:23En 2023 uniquement, je n'ai pas regardé toutes les années, mais en 2023 les GAFAM,
05:29les cinq premiers américains, ont mis 200 milliards.
05:31Donc je suis un peu cash mais tout ça c'est du pipi-cha, c'est rien, ça ne sert à rien.
05:38On parle de la confiance que ça donne aux français et je comprends et c'est nécessaire,
05:42c'est absolument indispensable.
05:43Mais aujourd'hui il y a 25 millions de personnes en France qui chaque jour font des requêtes
05:48sur Alexa, Siri etc.
05:5025 millions, donc on peut faire des commissions et des régulations.
05:53L'IA de tous les jours, l'éthique de l'IA de tous les jours, la confiance dans l'IA
05:57de tous les jours, elle est faite par les américains au quotidien.
05:59Le reste c'est du blabla, le reste on se parle entre nous, on se fait des commissions.
06:06On est déjà sur notre deuxième sujet, sur la question de l'investissement et le retard de l'Europe.
06:09Vous voulez dire quelque chose ?
06:10Oui, c'est vrai que c'est un peu caricatural de dire que l'innovation est en dehors de
06:13l'Europe et la régulation de l'Europe, mais il y a une part de vrai, c'est juste que l'Europe
06:18aime établir des normes avant d'avoir des phénomènes qui existent, mais surtout par
06:22rapport à l'IA, comme je l'ai dit, c'est une approche par les risques.
06:25Cette approche par les risques sur laquelle l'Europe est très ferme n'est pas celle
06:28qui est adoptée dans d'autres parties du monde.
06:30C'est ça aussi qu'il faut voir, c'est que la concurrence est globale, elle est mondiale.
06:33Et par exemple, aux États-Unis, ce n'est pas cette approche-là qui est plutôt une
06:36approche par les opportunités, avec une logique géopolitique de défense contre la Chine
06:40et une logique industrielle de financement de projets, notamment dans les semi-conducteurs
06:43et la biotechnologie.
06:44Donc, cette approche des risques européennes, elle est aussi un pari politique et moi, à
06:48titre personnel, je ne suis pas sûr qu'il soit gagnant à long terme.
06:50Donc, je partage un peu les deux grognons.
06:53C'est l'avocat qui le dit.
06:54Oui, c'est l'avocat qui connaît bien la machine intérieure et de l'interne aussi
06:56et qui voit que cette approche par les risques, c'est un peu le principe de précaution.
07:00C'est un principe défensif.
07:02L'innovation, pour qu'elle soit prospère, il ne faut pas qu'elle soit défensive.
07:05Alors, sur la question de l'investissement, on a eu un rapport de la Cour des comptes
07:08qui nous dit qu'effectivement, on est complètement largué sur l'investissement dans l'Union
07:12européenne en matière d'intelligence artificielle, même par rapport aux engagements qu'on avait
07:16pris, on est déjà très en retard et de toute façon, ce n'est pas suffisant.
07:20Mais est-ce que c'est possible d'être au même niveau finalement d'investissement
07:25qu'aux Etats-Unis ? Parce que ces plateformes dont on parle aujourd'hui d'IA, elles s'appuient
07:31sur des plateformes numériques, sur des géants du numérique qu'on n'a pas nous déjà en
07:36Europe.
07:37Oui, exactement.
07:38Est-ce qu'on peut comparer ?
07:39Il ne s'agit pas de se dire qu'on va être au même niveau que les Américains ou les
07:42Chinois.
07:43De toute façon, c'est illusoire.
07:44Par contre, je pense qu'il y a certains sujets sur lesquels on peut tenir une place tout
07:52à fait honorable et sur lesquels la partie n'est pas perdue.
07:55Je travaille sur l'IA générative et je pense que là-dessus, on a de très bonnes entreprises
08:02en France, en Europe, sur lesquelles on peut s'appuyer.
08:04Effectivement, on a besoin de financements publics et privés.
08:07Et effectivement, c'est compliqué de les obtenir ?
08:09C'est compliqué.
08:10C'est un sujet sur lequel c'est moins compliqué que dans d'autres sujets, bien sûr.
08:14Oui, parce que vous avez le vent en poupée en ce moment.
08:16Oui, bien sûr.
08:17Mais après, il faut que ce soit à des montants qui sont aussi comparables pour rester dans
08:22la course.
08:23Oui.
08:24Et puis, ces investissements aussi, j'imagine qu'on fait attention à ce qu'ils ne soient
08:27pas que Américains ou Chinois, par exemple.
08:29Bien sûr, bien sûr.
08:30Je pense que ça fait aussi partie de l'indépendance.
08:31On a vu beaucoup de jeunes entreprises européennes qui naissaient en France et qui allaient élever
08:36les capitaux en se déplaçant leur centre de gravité et en allant aux États-Unis.
08:40Qu'est-ce que vous prouvez ?
08:41Bien sûr.
08:42Je peux 3 choses là-dessus.
08:43Sur le principe de précaution, pour moi, la vraie question, c'est précaution pour qui ?
08:45Et pourquoi ?
08:47Est-ce que c'est précaution pour les gens ou est-ce qu'en fait, au fond du fond, c'est
08:51précaution des hommes politiques pour eux-mêmes, pour pas qu'on vienne les critiquer de ne
08:54pas avoir ?
08:55On se rappelle, les cellules souches en France, principe de précaution, on n'a pas fait.
08:58Tous les autres pays ont avancé.
08:59Du coup, on a juste pris 10 ou 15 ans de retard, puis après, on s'y est remis après, mais
09:02avec du retard.
09:03Donc, la question, c'est précaution pour qui ?
09:05Pour les hommes politiques, pour se protéger le nombril ?
09:08Après, le deuxième sujet...
09:10Ou même, la question est posée, ou même pour les plateformes et les géants américains
09:16qui, finalement, disent « Non, mais nous, on a besoin d'une régulation, on a besoin
09:19de textes, on a besoin qu'on nous pose des limites et on peut entendre aussi la petite
09:24musique de « Bon, nous, on est déjà en avance, donc ça va... »
09:27Et finalement, ces textes, ils vont nous permettre d'éviter d'avoir un afflux de concurrents
09:33trop important et trop rapide.
09:34Par contre, j'ai un truc à dire qui me paraît essentiel sur les volumes d'investissement.
09:38On fera jamais, on n'investira jamais autant que les Américains, parce que notre culture,
09:42notre écosystème ne sont pas là et donc, on n'arrivera jamais à les rattraper, même
09:47à courir après eux sur leur terrain.
09:49Mais par contre, l'ADN des Français, c'est un ADN d'ingénierie disruptive, un ADN de
09:55sciences disruptives, c'est l'ADN des Français et nous, on sait sauter des générations.
09:59Quand l'Afrique était en retard sur l'infrastructure télécom dans les années 80, ils n'ont pas
10:05décidé d'aller à tout prix pour investir et pour mettre des structures de téléphones
10:09d'un taux fixe, de lignes fixes, ils ont directement sauté à la génération du mobile.
10:14Et nous, ce qu'on peut faire, c'est ne pas concourir avec les Américains sur leur
10:18territoire et sur leur terrain, mais on peut inventer des nouvelles formes d'IA.
10:22Alors évidemment, moi, quand je dis ça, c'est ce que je fais dans ma boîte, je prêche
10:26pour ma paroisse, mais il n'y a pas que nous, il y en a d'autres qui font ça.
10:29En France, on sait inventer des trucs qui ne sont pas comme les autres et inventer un
10:33truc qui n'est pas comme les autres, ça demande mille fois moins de moyens.
10:37Et donc, on pourrait tout à fait, en focalisant nos maigres moyens sur des approches qui sont
10:43en plein en phase avec l'ADN français.
10:45Ça veut dire aussi qu'il faut que les investisseurs suivent et finalement prennent un risque
10:48d'investir dans une boîte qui n'est pas exactement comme toutes les autres.
10:52Bien sûr.
10:53Oui, mais ça se fait ça.
10:55Ah ben, tant mieux.
10:56J'ai des tas d'exemples, ça peut se faire, c'est le gouvernement qui ne suit pas ça.
11:01Il y a un élément juridique aussi sur le problème de financement, c'est-à-dire qu'aux
11:03Etats-Unis, c'est un seul marché financier.
11:05En Europe, on a la libre circulation des biens, mais on n'a pas un seul marché financier
11:09et bancaire unifié.
11:10Donc, on va financer au niveau français, il est clair que la France, avec ses 60 millions
11:14d'habitants, elle n'est même pas capable d'avoir le niveau de financement seulement
11:18californien.
11:19Donc, il y a aussi un problème juridique et de structure, ceci que récemment le président
11:22Macron a dit, il faut faire un marché unifié, un marché bancaire et des capitaux.
11:25Ça, c'est la bonne échelle parce que l'échelle européenne, là, elle va être pertinente.
11:29Les fonds qui sont levés, à partir du moment où la culture peut-être change, ils seraient
11:32là.
11:33Parce que c'est fragmenté, c'est 27 marchés.
11:35Il y aura plus de fonds si on est tous ensemble, mais il y aura beaucoup plus de gens qui recevront
11:41les fonds.
11:42Donc, ça ne changera rien en moyenne.
11:43Je ne suis pas d'accord.
11:44Je pense que les fonds qui ont plus de compétences, qui sont plus gros, qui sont plus lourds,
11:48comprendront mieux les technologies, comprendront mieux les technologies disruptives dont tu
11:51parles.
11:52Allez, le match de Titans entre Américains, parce qu'aujourd'hui, les grandes annonces
11:58c'est quand même un peu comme ça.
12:00On a cette valorisation d'ex-AI d'Elon Musk qui s'évalue entre 18 milliards et 24 milliards
12:07de dollars après une nouvelle levée de fonds.
12:09On a l'arrivée de Claude Troye d'Antropique en France qui est vraiment le grand rival
12:14de Tchad GPT.
12:16On a Meta qui a dévoilé son nouveau grand modèle de langage Lama 3 avec en plus un
12:21positionnement.
12:22Parce que les Américains aussi, ils cherchent des positionnements différenciés sur justement
12:27le multilangue.
12:28Et puis toutes ces applications du groupe Meta, Facebook, Instagram, à grand succès,
12:35qui vont bénéficier de nouveaux assistants intelligents.
12:38Et puis évidemment, on va parler d'OpenAI qui fonce sur la partie production de codes
12:44à travers des IA génératives.
12:47Pardon, ça c'est Mistral.
12:48OpenAI le fait déjà.
12:50Oui, pardon, c'est Mistral l'européen.
12:52OpenAI qui lui travaille sur justement toute l'éthique parce qu'ils ont quand même viré
12:57leur comité de super alignement.
12:59Donc là, ils essayent de dire bon, quand même, il faut qu'on avance de manière un
13:04peu plus droite et compatible avec la demande sociétale.
13:09Mais qui parle aussi de s'approcher de plus en plus d'une intelligence artificielle
13:14générale qui comprendrait tout de notre complexité du monde.
13:20Est-ce qu'aujourd'hui, dans cette bataille de titans, vous avez l'impression que finalement,
13:24ils avancent tous ensemble?
13:25Est-ce qu'il va y avoir des morts?
13:27Est-ce que le marché peut aussi se concentrer de ce côté-là de l'Atlantique?
13:33Je pense effectivement que oui, que tout le monde ne peut pas avancer à la même vitesse
13:39avec des investissements tellement colossaux.
13:41Ce n'est pas soutenable sur le long terme.
13:43Donc, il y aura des gens qui vont se réorienter.
13:47Il y aura des concentrations, effectivement, de ce côté-là de l'Atlantique.
13:50Alors, effectivement, on n'a pas...
13:51Ça peut changer même le paysage dans le numérique?
13:55En tout cas, ça change où se situe la création de valeur.
13:57La création de valeur, on ne va pas la faire.
13:59On ne va pas concurrencer.
14:00On ne va pas faire des grands modèles de langage.
14:01Nous, c'est notre stratégie à l'iTone.
14:04On ne fait pas des grands modèles de langage pour concurrencer l'AMA 3.
14:06Ça n'a pas de sens.
14:08Par contre, on va aller se placer sur les couches plus élevées, sur comment ça s'applique,
14:12comment on fait les agents, comment on fait l'application aux entreprises,
14:14comment on gère tout le cycle de vie de ces grands modèles de langage pour les entreprises
14:18de façon totalement sécurisée.
14:19Et c'est là où on peut avoir le départ de marché, vraiment.
14:23Bon, alors, quelles sont nos belles annonces françaises, alors?
14:26Est-ce que vous avez des annonces chez l'iTone, chez Another Brain
14:28pour un peu nous donner du baume au cœur, là?
14:31Moi, je peux vous parler de ce qu'on fait.
14:33Nous, on fait deux choses.
14:34On invente donc une puce qui fait de l'IA et qui fonctionne comme le Cortex.
14:38Donc, ça sera une IA générale.
14:41Et on avance, mais ça reste encore du travail interne.
14:43On a des bonnes avancées, des bonnes étapes franchies, mais ça reste interne.
14:47Ce n'est pas expliquable et démontrable pour le moment.
14:49Et à côté de ça, on transforme nos technologies et nos expertises
14:53dans une offre de contrôle qualité industrielle,
14:55où donc on est capable de contrôler à la fin d'une ligne de production,
14:59d'une chaîne de production, si les produits sont bons ou pas bons, etc.
15:02On est 10% meilleur que tous les autres.
15:04On a été concurrent, on a été benchmarké par des clients sans nous,
15:08des grands de l'industrie automobile française.
15:10Voilà, on va dire comme ça.
15:11On a été benchmarké contre Google, contre Amazon, contre Microsoft
15:15et contre Cognex, qui est un géant du contrôle qualité visuel
15:18par des technologies classiques.
15:20Et on est meilleur que tous les autres.
15:21Mais les autres, comme ils font du deep learning,
15:22il leur faut 1000 exemplaires de pièces
15:25pour être capable d'éduquer leur modèle.
15:27Nous, il en faut 30.
15:29Donc, en fait, on est vraiment mieux sur une application pour l'industrie.
15:32Allez, une autre bonne nouvelle.
15:33Je peux vous parler de l'actualité de Lighton.
15:35C'est le partenariat qu'on a signé il y a quelques semaines avec Orange Business
15:39pour que la technologie de Lighton, Paradigm,
15:42soit à la base de l'offre d'IA générative chez Orange Business.
15:46Donc, on espère toucher avec ça leurs 30.000 clients de par le monde.
15:52De remarque, ce que vous disiez, Daphine, tout à l'heure,
15:54c'est ce qu'on a connu dans le monde des moteurs de recherche sur Internet
15:57il y a 15 ans.
15:58Rappelez-vous, Yahoo, tous ceux qui existaient, ils ont disparu.
16:01Donc, effectivement, il y a une floraison de concurrents.
16:04Ça va être la destruction créatrice à Schumpeter.
16:06Certains vont survivre, croire qu'ils vont disparaître.
16:08Donc, il va être absorbé, premier élément.
16:09Deuxième élément, je dirais, sur les modèles de LLM,
16:13un des différenciateurs qui peut faire aussi que ça se finisse bien,
16:15c'est la façon dont, ce qu'on appelle le privacy by design,
16:18c'est-à-dire la façon dont c'est conçu par rapport au traitement de données,
16:20notamment si ça s'appuie sur le web scrapping,
16:23c'est-à-dire la collecte massive avec des données personnelles dedans
16:26qui ne sont pas trop bien gérées.
16:27C'est un élément qui, en Europe, en tout cas,
16:30va faire un différenciateur très, très rapidement.
16:32Donc, le prendre très en amont,
16:34c'est aussi un moyen d'être un peu robuste par rapport aux concurrents
16:36qui ne l'ont pas forcément fait.
16:37C'est un petit conseil que je donne sur ce plateau.
16:39Merci pour toutes ces notes positives.
16:41Merci Yann Padova du cabinet Wilson-Sonsigny,
16:44Bruno Maisonnier pour Another Brain
16:46et Laurent Daudet de Lighton.
16:48Merci beaucoup.

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