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Avec Pablo Ladam, étudiant à Sciences-Po et auteur de "La Terreur Violette" aux Éditions de l’Observatoire

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-03-25##

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Transcription
00:009h-10h, Sud Radio, La Vérité en face, Patrick Roger.
00:05La Vérité en face jusqu'à 10h, vous pouvez continuer de réagir 0826-300-300 à tous les sujets d'actualité,
00:12notamment celui que nous allons aborder.
00:14Je reçois ce matin un étudiant, Pablo Ladan, bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Vous venez d'écrire ce petit livre, La Terreur Violette, comment ils ont détruit Sciences Po,
00:25c'est aux éditions de l'Observatoire.
00:27Vous dites, j'ai découvert à Sciences Po l'influence grandissante, dangereuse de cercles militants,
00:32alors le wokisme, etc., bien sûr,
00:36et d'associations ultra-radicalisées, et notamment féministes, quoi.
00:43Vous n'êtes pas anti-féministes et anti-wok primaires,
00:48c'est ce que j'ai cru comprendre en lisant votre livre,
00:50mais néanmoins vous avez écrit ce livre.
00:53Pourquoi déjà avez-vous, alors que vous êtes toujours étudiant à Sciences Po,
00:58vous, c'était Sciences Po Poitiers.
01:00Oui, c'était Sciences Po Paris, sur le campus régional de Poitiers.
01:04Effectivement, j'ai observé à Sciences Po l'influence grandissante de ces cercles militants
01:10qui sont radicaux, qui sont vraiment tout-puissants dans la communauté étudiante,
01:15qui imposent une forme de terreur idéologique,
01:17c'est-à-dire qu'ils refusent toute nuance, toute contradiction et toute voie divergente,
01:23et qui s'appliquent à détruire méthodiquement la réputation,
01:27la vie publique et la vie privée de tout étudiant qui s'opposerait
01:31ou qui nuancerait le récit qu'il souhaite imposer.
01:35Sur quels thèmes, par exemple ?
01:36Alors, en particulier, je donne l'exemple du Pôle Violet,
01:39qui est une association dont la cause est évidemment parfaitement noble,
01:43qui lutte contre les violences sexuelles,
01:46mais qui le fait avec des méthodes qui sont extrêmement brutales,
01:50en imposant une forme de justice parallèle, arbitraire,
01:53qui, in fine, n'a pour but que la destruction, véritablement,
01:57de jeunes étudiants qui ont 17, 18, 19 ans,
02:00et qui se retrouvent ciblés, harcelés, insultés,
02:04et qui finissent dans des situations...
02:06Mais dans quelles conditions ?
02:07Moi, j'ai lu, mais il faut bien le raconter aux auditeurs.
02:10Il y a le témoignage, par exemple, de quelqu'un, un étudiant,
02:14qui a eu une relation avec une jeune fille,
02:17ou qui n'a pas voulu avoir de relation avec une jeune étudiante,
02:22qui, du coup, l'a accusée, en fait. C'est ça.
02:25Exactement. En fait, j'essaye, dans le livre,
02:28de montrer toute la complexité des relations humaines,
02:30et notamment des relations sentimentales.
02:32J'essaye de démontrer que, oui, parfois, c'est rare,
02:35mais cela arrive, des femmes peuvent mentir,
02:38proférer de fausses accusations...
02:40De jeunes filles, en l'occurrence.
02:41De jeunes filles peuvent mentir, proférer de fausses accusations
02:44à l'égard d'étudiants.
02:46Et là, ça a été le cas, puisque cet étudiant a été très vite innocenté.
02:51Et bien, dans ce cas précis...
02:53Un étudiant d'origine musulmane,
02:56qui ensuite a été blessé lui-même, bien sûr,
02:59et la honte de sa famille.
03:00Sur le campus du Havre, il s'est retrouvé, du jour au lendemain,
03:03jeté en pâture de la communauté militante, de la meute militante,
03:08et s'est retrouvé ostracisé par ses militants,
03:12qui ont décrété que toute femme qui s'associerait à lui,
03:16ou ne serait-ce que lui parlerait,
03:18serait elle-même ostracisée et mise à l'écart.
03:20Donc, il a été exclu de toutes les associations étudiantes
03:23dans lesquelles il était engagé, associations sportives.
03:26Et on lui a dit que, pour retrouver sa place dans la communauté étudiante,
03:32il pouvait s'en sortir d'abord en versant une somme de 1000 euros
03:35à une association étudiante,
03:38et en suivant un stage de sensibilisation aux violences sexuelles.
03:43Tout ça pour montrer cette justice parallèle, au fond,
03:46qui évolue en dehors de tout cadre juridique,
03:48qui est menée par des étudiants militants,
03:50et qui ne s'embarrassent pas, évidemment, de la preuve,
03:53qui ne s'embarrassent pas du principe de procès équitable,
03:57à charge et à décharge,
03:58et qui utilisent des méthodes extrêmement arbitraires,
04:02et parfois très radicales.
04:04Alors oui, parce que vous décrivez dans le livre
04:07quelqu'un qui, je crois que c'est une étudiante,
04:11qui mène effectivement un petit peu les choses,
04:14qui, le matin, ne pense qu'à une chose,
04:16c'est d'aller mettre des pancartes, etc.,
04:21bloquer, en fait, Sciences Po,
04:24et ne pense pas du tout au cursus universitaire.
04:27Est-ce que vous voudriez suivre, vous ?
04:29C'est ça, il faut savoir que, lors de l'affaire Vichra,
04:32qui est l'ancien directeur,
04:34on va rappeler que c'était l'ancien directeur de Sciences Po,
04:37qui avait été adulé lors de sa nomination,
04:40c'était un proche d'Emmanuel Macron,
04:42et puis il y a eu une affaire,
04:44c'est-à-dire que lui-même, dans son couple privé,
04:47il a eu des problèmes de violence conjugale,
04:50où avec sa conjointe,
04:53ils se sont un peu mis des coups, quoi,
04:56bien sûr, des gifles, etc.,
04:59à tel point qu'ils ont été devant la justice, bien sûr.
05:02Et là, c'était pas l'un ou l'autre,
05:05c'était les deux, finalement.
05:08À la seconde où il a été mis en garde à vue,
05:12les militantes féministes ont considéré
05:15d'emblée qu'il était coupable,
05:17alors même qu'il n'avait même pas encore pu s'exprimer sur la question,
05:20et que sa femme était nécessairement la victime.
05:22Or, il s'est avéré, lors du procès,
05:25et je le raconte dans le livre,
05:27c'est lui qui était victime de violences conjugales,
05:30d'une terreur dans le couple qui était extrêmement violente.
05:34Évidemment, les militantes ne se sont jamais excusées
05:37vis-à-vis du directeur et ont admis leur erreur,
05:40ce qui prouve, là aussi, leur absolutisme idéologique
05:43et le refus de se remettre en question.
05:46Effectivement, après l'affaire Vichra,
05:48la direction était extrêmement affaiblie,
05:50et ça a permis au militantisme féministe et néo-féministe
05:54de se propager, de prospérer,
05:56et de mettre en place des méthodes qui sont très violentes
05:59et qui détruisent des étudiants.
06:01J'aimerais insister là-dessus,
06:03parce que je prends le cas de quatre étudiants
06:05qui ont accepté de témoigner pour moi,
06:07notamment un qui a été, pendant cinq ans,
06:10sur la base d'une accusation malveillante
06:12qui, finalement, s'est avérée mensongère,
06:14qui, pendant cinq ans, s'est retrouvé exclu
06:17de la communauté étudiante,
06:18qui, pendant cinq ans, rasait les murs,
06:20se faisait insulter dès qu'il mettait les pieds sur le campus,
06:23et il a fini en dépression, une dépression sévère,
06:25il était sous anxiolytique, sous antidépresseur,
06:28et il m'a expliqué que, pendant cinq ans,
06:31tous les matins, en arrivant sur le campus de Sciences Po,
06:34il fixait le lampadaire sur lequel il imaginait se pendre.
06:39Des situations qui sont extrêmement dramatiques.
06:42Mais alors, s'il y a eu ces situations dramatiques,
06:45bien sûr, Pablo Laden,
06:46c'est aussi peut-être parce qu'il y a eu, d'un autre côté,
06:49à un autre moment aussi, des abus.
06:51Parce que la direction de Sciences Po,
06:54qui ne s'exprime pas dans votre livre,
06:56mais qui, par ailleurs, s'est déjà exprimée
06:58à de nombreuses reprises sur des faits,
07:00peut-être qu'elle estime qu'il y avait des choses
07:03qui n'allaient pas aussi avant, non ?
07:06Bien sûr, il y a eu des violences, des agressions sexistes.
07:09C'est comme partout, dans toutes les organisations humaines,
07:13il y a des abus, en particulier à l'égard des femmes.
07:16Sciences Po n'est pas épargnée.
07:18Sciences Po n'a pas été épargnée pendant des décennies,
07:21et ne l'est pas ces dernières années.
07:24Là où avant, c'est la justice qui prenait en charge ces faits,
07:29en enquêtant, avec un procès...
07:31La justice ne s'en occupait pas suffisamment ?
07:34Il y a sans doute des dysfonctionnements dans la justice,
07:37mais on ne se fait pas justice soi-même.
07:39On ne peut pas instaurer à Sciences Po,
07:41qui est l'école qui forme des magistrats,
07:43des avocats, peut-être des futurs ministres,
07:46on ne peut pas accepter qu'à Sciences Po,
07:48une justice parallèle et arbitraire se mette en place,
07:50et qu'elle soit confiée à des militantes
07:52qui s'appliquent à elles-mêmes un logiciel néo-féministe
07:55qui fait fi de tous les principes républicains
07:58et de tous les principes élémentaires du droit,
08:00à savoir la présomption d'innocence,
08:02qui est remplacée par une présomption de culpabilité,
08:04la conviction qu'au fond, toute victime,
08:07tout plaignant, dit nécessairement la vérité,
08:10et donc on ne s'embarrasse pas
08:12de la charge de la charge de la preuve,
08:14ou d'un procès à charger à des charges.
08:16Pablo Laden, vous restez avec nous jusqu'à 10h,
08:19vous pouvez réagir 0826 300 300 à ce qui s'est dit,
08:22on va y revenir avec vous,
08:25parce qu'on a parlé effectivement
08:27de cette radicalisation de certains,
08:30et toutes les idées qui traversent Sciences Po aujourd'hui,
08:34on en a beaucoup parlé,
08:35notamment à travers le conflit israélo-palestinien,
08:37bien sûr qui s'est invité dans les salles de cours,
08:39ou en tout cas dans les espaces de Sciences Po,
08:45on va en parler,
08:46parce que vous dites à Sciences Po,
08:48c'est comme au Far West,
08:49on prend d'abord, on juge ensuite,
08:51et je voudrais savoir comment c'est perçu aussi par vous,
08:54est-ce que vous allez être capable de remettre les pieds à Sciences Po,
08:57avec ce livre extrêmement courageux, bien sûr,
08:59nous poursuivons jusqu'à 10h dans La Vérité en Face.
09:029h10, Sud Radio, La Vérité en Face, Patrick Roger.
09:07La Vérité en Face, la terreur violette,
09:10comment ils ont détruit Sciences Po,
09:12témoignage d'un étudiant, Pablo Laden,
09:15donc vous témoignez par ce que vous avez vécu,
09:20et alors ce qui est intéressant dans votre livre,
09:22c'est que vous faites aussi des propositions,
09:24vous n'êtes pas à la place de l'administration,
09:27mais vous faites des propositions pour éviter
09:29qu'il n'y ait certaines dérives,
09:32aujourd'hui, idéologiques, c'est ça ?
09:34Oui c'est ça, je fais des propositions sur deux volets,
09:37d'abord sur la gestion, la prise en charge
09:39des situations de harcèlement et d'ostracisme,
09:41parce qu'à Sciences Po, en fait,
09:43tout étudiant qui pense un peu trop à droite,
09:45ou qui est un peu trop nuancé sur la question palestinienne,
09:48ou alors qui est pris pour cible par des accusations,
09:51qu'elle soit anonyme ou non,
09:52tous ces étudiants sont ostracisés, harcelés, insultés.
09:56Mais c'est-à-dire ostracisés,
09:57ils ont le droit à la parole, de s'exprimer, non ?
09:59Ils n'ont pas le droit ?
10:00Alors moi dans mon cas, par exemple,
10:02j'ai prononcé un discours dans un concours d'éloquence,
10:05un discours qui se voulait féministe,
10:07enfin c'est comme ça que je l'ai écrit, que je l'ai pensé,
10:09mais les militantes de mon campus
10:12l'ont volontairement mal compris,
10:14en tout cas ont fait une forme d'indignation,
10:16et la réponse a été extraordinairement brutale.
10:19J'ai été exclu de toutes les associations étudiantes,
10:22notamment de contradictions...
10:23Mais vous étiez un peu provocateur aussi, non ?
10:25Dans votre texte.
10:26J'ai lu quelques passages, oui.
10:28C'était du second degré,
10:29mais qui, à la fin, est extrêmement explicite.
10:32Je commençais par associer les femmes à la nature,
10:36en décrivant les mécanismes prédateurs
10:39d'une certaine élite masculine,
10:40donc c'était un discours qui se voulait féministe,
10:42et qui se conclut par cette phrase
10:45« L'homme sans foi ni loi, sans pitié ni vergogne,
10:48broie de sa patte grossière ce qu'il croit qu'on lui donne. »
10:51Alors le message féministe était évident,
10:53mais la réaction a été volontairement brutale et violente,
10:57et je me suis retrouvé exclu et ostracisé,
10:59et donc j'ai vécu cet acharnement militant.
11:03Ensuite j'ai été accusé de toutes les pires atrocités.
11:06Une militante notamment m'a pris pour cible
11:09devant un amphithéâtre entier de 300 étudiants,
11:11donc devant toute la promotion,
11:12en m'accusant d'avoir fait l'apologie du viol,
11:15d'être un macho, un violeur, et ce genre de choses.
11:18Donc j'ai vécu cette violence,
11:19je sais les conséquences psychologiques que cela peut avoir.
11:22Mais c'est peut-être ce qu'elles avaient ressenti,
11:24non, pour certaines ?
11:26Je pense que si le discours avait été prononcé par quelqu'un d'autre,
11:30il aurait été évidemment compris et accepté.
11:33Le fait est que je suis un homme blanc cisgenre,
11:37hétérosexuel, qui n'appartient pas...
11:39Vous croyez vraiment que c'est ça ?
11:41Moi je pense qu'il y a une forme de...
11:42Là vous faites un procès d'intention incertaine,
11:44c'est ce que vous voyez dans la réalité.
11:46Je pense qu'il y a un refus, au fond,
11:48de laisser aux hommes la possibilité
11:51de tenir des propos féministes,
11:53et de se revendiquer féministes.
11:55Or moi je suis féministe,
11:56je considère que la cause féministe est belle,
11:58noble, nécessaire,
12:00et c'est pour cela que ça me désole
12:03de voir ces éléments extrêmement radicaux
12:05par une forme d'opportunisme et d'instrumentalisation
12:08utiliser la cause féministe
12:10pour servir leurs intérêts personnels,
12:12et in fine, en le vidant de sa substance progressiste et humaniste.
12:17Oui, c'est ça.
12:18Alors les propositions, Pablo Ladan ?
12:21J'ai proposé par exemple, d'abord de réformer la CEIP,
12:24qui est une cellule d'enquête qui a été mise en place
12:26par l'administration,
12:28au sein de Sciences Po,
12:30pour lutter contre les violences sexuelles,
12:32qui en réalité est composée exclusivement de femmes militantes,
12:35ce qui constitue un biais,
12:38une forme de partialité évidente,
12:40et qui en plus évolue en dehors de tout cadre réglementaire,
12:44et donc se permet d'instruire uniquement à charge,
12:48et de piétiner la présomption d'innocence
12:50des étudiants qui font l'objet d'enquête.
12:53Cette réforme, d'abord en créant une parité
12:56au sein de cette cellule d'enquête,
12:58ce qui est absolument indispensable,
13:00et puis en créant un règlement...
13:02Dispensable, peut-être pas pour toutes,
13:04il y a peut-être des femmes qui disent oui,
13:06mais non, ce ne sont pas forcément les hommes
13:08qui peuvent venir nous juger, ou juger des faits.
13:11En tout cas, moi j'ai été confronté à deux militantes,
13:17qui appartenaient à cette cellule d'enquête,
13:20et qui se sont montrées extrêmement véhémentes à mon égard,
13:23qui se moquaient de moi, qui ricanaient,
13:25qui minondaient de propos insidieux,
13:29et qui, au fond, ne recherchaient pas la vérité,
13:32qui ne cherchaient pas la manifestation de la vérité,
13:34mais qui cherchaient à me piéger.
13:36Elles ne m'ont pas indiqué mes droits,
13:38par exemple d'être assisté d'un avocat,
13:41et elles ont piétiné mes droits de la défense.
13:44Et bon, donc, c'est cette proposition que vous faites.
13:48Une autre proposition ?
13:49Une autre proposition, c'est de prendre
13:51beaucoup mieux en charge les situations
13:53de harcèlement et d'ostracisme,
13:55parce que de nombreux étudiants aujourd'hui
13:57appellent à l'aide l'administration,
13:59mais sont balayés d'un revers de main,
14:01on met leur souffrance sous le tapis,
14:05on les ignore, c'est ce que j'ai constaté
14:07dans les témoignages de nombreux étudiants.
14:09J'ai cru comprendre que la direction de Sciences Po
14:11essayait de revoir les choses quand même, non ?
14:13Oui, en tout cas sur la question des dérives militantes,
14:16c'est évident,
14:17mais sur la question du harcèlement et de l'ostracisme,
14:19je n'ai pas encore perçu une volonté
14:21de changer les choses.
14:23Or, c'est un problème qui, moi,
14:25je reçois énormément de messages
14:27depuis la publication de mon livre,
14:29d'étudiants qui sont harcelés,
14:30qui vivent reclus dans leur chambre,
14:32qui sont dans une détresse psychologique immense
14:34et qui ont besoin d'aide.
14:36Je propose la création d'une cellule d'enquête
14:38qui serait indépendante et qui
14:40investiguerait sur tous les faits
14:42de harcèlement et d'ostracisme,
14:44et qui permettrait à des étudiants
14:46de signaler des faits, des insultes,
14:48du cyberharcèlement, ce genre d'intimidation,
14:50et de les remonter à l'administration
14:52pour que ce soit pris en charge.
14:53Alors ça, vous le proposez pour Sciences Po,
14:55mais aussi pour d'autres écoles.
14:56Est-ce que vous avez reçu d'autres témoignages,
14:58d'autres écoles, d'autres formations,
15:00d'autres universités ?
15:02Oui, je reçois des messages
15:04de beaucoup d'étudiants d'autres universités
15:07qui m'expliquent que les mécanismes
15:09sont plus ou moins identiques
15:11dans leur université, dans leur école.
15:13Mais moi, j'ai quand même le sentiment
15:15qu'à Sciences Po, c'est particulièrement
15:17violent parce que
15:19les étudiants sont très engagés,
15:21très militants, très convaincus
15:23du bien fondé de leur lutte,
15:25et donc se permettent...
15:27Oui, ils peuvent. C'est du wokisme,
15:29notamment, entre autres.
15:31Le wokisme, oui, en tout cas
15:33l'idée qu'ils incarnent le bon,
15:35le pur, des causes qui sont nobles.
15:37Évidemment, on ne peut qu'être écolo,
15:39on ne peut qu'être féministe,
15:41mais ils le font
15:43avec des méthodes qui, selon moi,
15:45frôlent le totalitarisme.
15:47En tout cas, des méthodes
15:49qui sont autoritaires et violentes,
15:51et c'est ce que je déplore dans le livre.
15:53Oui, il n'y a plus de nuance, c'est ce que vous dites.
15:55C'est ça, c'est un absolutisme
15:57idéologique qui refuse
15:59toute contradiction, tout esprit critique,
16:01toute nuance, pour préserver le récit
16:03idéologique qu'il tente d'imposer.
16:05Est-ce que vous avez quand même confiance
16:07en l'avenir, Pablo, là-dedans ? Parce que quand on lit
16:09ça, des courants
16:11qui traversent la jeunesse
16:13aujourd'hui, et le clivage de la société
16:15qui est encore plus, peut-être,
16:17profond chez les étudiants
16:19dans les universités et à Sciences Po,
16:21est-ce que vous avez malgré tout confiance ?
16:23Moi, ce livre, je l'ai écrit
16:25sans idéologie. J'ai
16:27tâché de décrire une réalité,
16:29un phénomène, qui aujourd'hui
16:31prospère à Sciences Po, et qui est d'une violence
16:33inouïe. Donc ça, c'est le premier
16:35objectif de mon livre.
16:37Ensuite, est-ce que c'est le reflet
16:39d'un mal-être,
16:41d'une polarisation plus profonde au sein de la société ?
16:43Je le pense. En tout cas, ce qui est
16:45certain, c'est que ces dérives qui aujourd'hui
16:47prospèrent dans ce qu'on appelle la fabrique
16:49des élites à Sciences Po Paris,
16:51demain, pourront contaminer le reste de la
16:53société. Et c'est ce que je crains
16:55le plus, au fond, parce que ces militantes
16:57du pôle violet, demain,
16:59elles seront avocates,
17:01magistrates, ministres, peut-être.
17:03Et c'est la présomption d'innocence
17:05dans la société, dans le système judiciaire
17:07qui sera fragilisée et remise en cause.
17:09Merci beaucoup, Pablo, là-dedans.
17:11La terreur violette, comment ils ont détruit
17:13Sciences Po, c'est aux éditions de
17:15l'Observatoire. Voilà, c'est votre
17:17version, votre vision des
17:19choses, et vous êtes venu l'exposer,
17:21évidemment, sur ce radio, où
17:23toutes les opinions s'expriment. Dans
17:25un instant, c'est Jean-François
17:27Akili qui va accompagner Gilles Gansman
17:29dans la partie médias, et la partie débat
17:31jusqu'à midi, où vous retrouverez
17:33André Bercoff, ce midi,
17:35bien sûr, de midi à 14h.

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