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Le Premier ministre a fermé la porte à un retour de l'âge légal de départ à 62 ans. Un revirement qui provoque la colère des syndicats et de la gauche. Le Premier ministre pourrait se retrouver sous la menace d'une motion de censure. 

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Transcription
00:00Dans l'actualité de ce lundi, il y a toujours beaucoup de réactions après la bombe lâchée par le Premier ministre.
00:07François Bayrou est opposé à un retour de l'âge du départ à la retraite à 62 ans.
00:11Pour justifier sa position, le Premier ministre parle d'un contexte international qui a évolué.
00:17La prochaine réunion des partenaires sociaux, le fameux conclave, doit avoir lieu jeudi.
00:22Dans ce contexte, cette réunion a-t-elle toujours un sens ?
00:24Pierre-Louis Bousset.
00:27Pour la CGT, le refus de revenir sur la retraite à 64 ans est une trahison du Premier ministre.
00:32Je vous rappelle ses propos, c'était on discute de tous les paramètres, y compris d'âge, sans totem ni tabou.
00:37Et d'un seul coup, il y a un interdit absolu, celui qui est le principal problème de cette réforme.
00:42François Bayrou justifie l'impossibilité de revenir à 62 ans
00:45en invoquant le contexte international et l'effort de réarmement français.
00:50Un argument que rejettent les syndicats.
00:52Quand on change de monde, il faut avoir un minimum de consensus.
00:55Si on veut créer du consensus, ce n'est pas comme ça.
00:57Il y a d'autres manières, y compris de financer.
00:59Il y a les 800 milliards européens, on peut réorienter une partie de l'épargne française.
01:04Les propos du Premier ministre auraient-ils tué le conclave entre partenaires sociaux sur les retraites ?
01:08Le syndicat force ouvrière avait déjà claqué la porte, dès le début.
01:11La CFTC estime que la réunion peut encore être sauvée, si des garanties sont données.
01:16Ce que la CFTC ne fera pas, c'est participer à un conclave qui n'en est plus un ou qui a un faux conclave.
01:21On est prêt à négocier à la condition qu'on nous dit, on vous laisse faire et on arrête les interférences.
01:26La CFDT, de son côté, doit rencontrer François Bayrou demain et dit attendre une clarification.
01:32Ni totem ni tabou, disait François Bayrou.
01:34Qu'est-ce qui fait qu'il a changé d'avis ?
01:36Le Premier ministre a en effet surpris hier lorsqu'il a dit qu'il évacuait finalement le retour,
01:42l'hypothèse du retour à un âge de départ à 62 ans.
01:45Mais son entourage continue de se justifier.
01:49C'est un jeu de dupe hallucinant, car tout le monde sait qu'on ne peut pas revenir aux 62 ans si on veut tenir l'équilibre.
01:55François Bayrou a été victime de sa sincérité.
01:58Voilà ce que l'entourage du Premier ministre dit à Loïc Besson du service politique de BFMTV.
02:02Le Premier ministre qui croit toujours sincèrement que la démocratie sociale est capitale.
02:07Il a d'ailleurs un peu taclé son lointain prédécesseur Edouard Philippe sur cette question ce week-end,
02:12puisque l'ancien Premier ministre disait que ce conclave n'avait plus lieu d'être.
02:16Il faut absolument que les partenaires sociaux continuent de travailler.
02:20Un membre du gouvernement qui n'est pas parmi les plus proches de François Bayrou
02:24estimait aussi que François Bayrou avait peut-être été un peu plus habile que cela n'avait donné l'impression dans cette séquence.
02:32C'est peut-être un moyen, cette déclaration, de rassurer au sein du Bloc central.
02:37Vous vous souvenez que lorsqu'il a fait ses négociations avec les socialistes,
02:40un certain nombre d'élus proches d'Emmanuel Macron se sont inquiétés.
02:44On sait aussi que l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne était attachée au maintien de cette réforme.
02:49Et le même ministre dit qu'il n'imagine pas que les partenaires sociaux puissent d'ores et déjà condamner le conclave,
02:55car peut-être qu'ils peuvent obtenir d'autres choses,
02:58notamment sur la question des carrières longues, sur la question des retraites des femmes ou de la pénibilité.
03:03Je vous le disais, la gauche crie à la trahison.
03:05Écoutez la réaction de Philippe Brun du PS.
03:07C'est surtout François Bayrou qui renie sa parole, comme d'habitude.
03:13Il avait promis effectivement que tous les sujets seraient sur la table, y compris la question de l'âge légal.
03:18Et il a décidé de manière tout à fait abrupte et inattendue de fermer le débat.
03:24François Bayrou a donc menti.
03:26Alors maintenant, les syndicats vont devoir prendre une décision.
03:28Est-ce qu'ils continuent la discussion ? Est-ce qu'ils arrêtent la discussion ?
03:31Et on a obtenu bien d'autres choses aussi en contrepartie de la non-censure.
03:34Et je ne regrette pas une seule seconde que nous ayons permis au pays d'avoir un budget.
03:39Nous continuerons à être mobilisés sur la question des retraites, qui est une question centrale pour nous.
03:42Il a menti, dit Philippe Brun, qui ne regrette pas de ne pas avoir voté la censure du budget.
03:48Néanmoins, François Bayrou est désormais à portée de censure.
03:52Oui, et en même temps, c'est intéressant d'entendre ce que dit ce député socialiste, Philippe Brun,
03:57qui avait travaillé aussi bien sur le texte des retraites
04:00que aussi sur cette négociation très difficile avec le gouvernement en janvier.
04:05Il dit qu'il remarque quand même qu'il a obtenu d'autres choses,
04:08que les socialistes ont obtenu d'autres choses dans cette négociation budgétaire.
04:12Et on voit bien qu'ils ne vont pas aujourd'hui jusqu'à, tout de suite,
04:15brandir à nouveau la menace d'une nouvelle censure contre le Premier ministre.
04:19Est-ce qu'ils vont tenir sur cette ligne-là, les socialistes, en disant, voilà,
04:23maintenant, on a remarqué que le Premier ministre nous avait trahis sur cette question,
04:27mais nous avons obtenu d'autres choses dans ces négociations et nous pouvons continuer à travailler comme ça ?
04:33C'est une possibilité.
04:34C'est certain que François Bayrou a pris le risque de ressouder le Nouveau Front populaire
04:39sur ce sujet des retraites et donc pris à nouveau le risque d'être censuré.
04:43Risque de censure aussi, Ashley, du côté du Rassemblement national,
04:46où d'ores et déjà on a pris en compte hier ce drôle de changement de position du Premier ministre.

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