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Le Premier ministre, qui avait promis que les discussions sur la réforme des retraites n'auraient pas de "tabou", a fermé la porte à un retour aux 62 ans ce 16 mars. De quoi rompre l'accord de non-censure avec les socialistes qui pourraient décider de le censurer. Le conclave entre les partenaires sociaux pourrait, lui, imploser.

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Transcription
00:00On a été tous très contrariés de ces prises de parole du Premier ministre, ça a été dit par les partenaires sociaux et moi honnêtement je comprends leur colère.
00:08Quand vous avez un Premier ministre qui vous annonce qu'on va remettre sur la table la question des retraites, qu'on est prêts à travailler tous ensemble dans le cadre d'une négociation
00:15avec tous ces corps intermédiaires qui participent de notre démocratie sociale et qu'en tenant de tels propos finalement ils préhentent d'une certaine manière le résultat de ces négociations,
00:23ça n'est pas acceptable, ça n'est pas acceptable parce qu'encore une fois il y a des millions de gens qui se sont mobilisés contre cette réforme des retraites.
00:30Il sait, le Premier ministre sait pertinemment avec son équipe que c'est un point de tension centrale et dans le compromis fragile politique que nous essayons de construire
00:39dans le moment de crise politique que nous traversons, c'est un point qui est absolument majeur.
00:43Donc ce vote il a déjà été volé à la représentation nationale avec le passage en force en 49-3.
00:48Aujourd'hui vous avez à nouveau une mise en scène du mépris des corps intermédiaires et des partenaires sociaux.
00:53Donc ça ne peut pas tenir, ça ne peut pas tenir et honnêtement on est tous très inquiets de ces annonces.
00:58J'espère que le Premier ministre se rendra compte de la gaffe du pavé dans la marne dont vous avez parlé parce qu'il y a un moment donné il faut respecter le travail des partenaires sociaux.
01:06Les négociations sont encore en cours, il faut qu'elles aillent au bout et il faut au terme de ces négociations qu'il y ait un vote à l'Assemblée Nationale.
01:13Ça n'est pas acceptable, vous nous dites Céline Hervieux, est-ce que comme le fait d'ailleurs le Rassemblement National, vous menacez le gouvernement François Bayrou de censure ?
01:21Alors la question de la censure elle ne se pose pas aujourd'hui dans les médias mais vous l'avez très bien dit, effectivement ça faisait partie des conditions.
01:29Il ne faut pas que ce gouvernement oublie d'où il vient et pourquoi il est là.
01:33Il est là dans un moment de crise politique et il n'est certainement pas ici par la volonté du peuple et des citoyens français.
01:39C'est un gouvernement de transition d'une certaine manière dans la crise que nous sommes en train de traverser.
01:43Donc ça il faut bien comprendre, quand on manque autant de légitimité démocratique, on fait attention à ce qu'on fait et c'est le moment justement peut-être le plus important pour respecter justement les corps intermédiaires.
01:53Tous ceux qui font vivre notre démocratie sociale et les partenaires sociaux ont joué le jeu pour la très très grande majorité d'entre eux depuis le début, ils travaillent.
02:00Il y a cette question du financement qui est posée et elle est légitime, on peut tous se la poser et c'est normal.
02:05Il faut qu'on trouve une trajectoire budgétaire qui convienne à l'état des finances de notre pays.
02:09Mais il y a un moment donné où l'effort ne peut pas reposer toujours sur les mêmes.
02:13Et si vous voulez, je pense que ça alimente en fait la crise démocratique dans le pays, ça alimente l'extrême droite.
02:18Quand vous avez des gouvernements, des représentants politiques qui font des simulacres de démocratie et qui ensuite viennent finalement balayer d'une petite phrase tout le travail qui a été fait par ces représentants syndicaux.
02:31Donc oui, ce n'est pas acceptable.
02:33Sur le fond, cette petite phrase de François Bayrou, elle illustre la gravité de la situation.
02:39Ce qu'il dit est finalement en substance et que vu la réalité internationale, le contexte international extrêmement grave, ça n'est pas réaliste, ça n'est pas raisonnable,
02:47ce sont les mots de plusieurs membres du gouvernement, d'envisager un retour à 62 ans. Vous répondez quoi ?
02:53Qu'on ne peut pas, sous prétexte qu'on est dans une situation internationale compliquée où il faut visiblement entrer dans une course à l'armement
03:01et on est dans un moment charnière.
03:03Evidemment, mais ça il faut l'entendre.
03:05Ce n'est pas pour ça qu'on va devoir déstructurer et détricoter notre modèle social.
03:09Sinon, la question c'est pourquoi on se bat ?
03:11Justement, on va devoir se battre pour préserver notre modèle citoyen, démocratique en France, tout ce qu'on a construit à travers les années.
03:21Si c'est pour détricoter ce modèle social, à quoi ça sert de se battre ?
03:24Et ça, encore une fois, je l'ai dit, ça alimente le populisme, ça alimente la défiance des citoyens envers les représentants politiques.
03:30On a des corps intermédiaires, il faut les respecter.
03:32La situation du financement et du budget dans ce pays, évidemment qu'elle est grave, elle est compliquée.
03:36On peut trouver des pistes, des solutions.
03:38Ça a été évoqué à l'instant par d'autres intervenants, donc c'est possible, travaillons dans ce sens.
03:42Mais la question de l'âge de départ en retraite, on voit bien que c'est un point de crispation.
03:47Et la question qu'il faut se poser derrière, c'est pourquoi les gens ont envie de quitter le travail aussi rapidement ?
03:52Qu'est-ce qui se passe dans les conditions de travail, dans la qualité de vie au travail, pour que ce soit aussi délétère ?
03:56Donc il y a des questions de fonds, il y a des questions de financement.
03:58On peut y travailler, mais il faut laisser la négociation se faire et respecter la représentation nationale,
04:03qui doit pouvoir voter sur un sujet aussi important.

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