Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00La ville de Nice endeuillée par le terrorisme et menacée aussi par les narcotrafiquants.
00:04Le quartier de Roquebillière marqué par des fusils à dérèglement de compte,
00:09une vie la boule au ventre pour les personnes âgées, les familles qui vivent dans ces bars d'immeubles.
00:14D'ailleurs, à la sortie des classes, pas de jeu de ballon, les enfants rentrent vite à la maison.
00:18Reportage européen de Frédéric Michel.
00:20Ahmed a trois adolescents de 14, 16 et 18 ans.
00:23Il vit dans les bars HLM de la rue Fénoglio de Brigard depuis plus de dix ans,
00:28sous ses fenêtres, un marché de la drogue à ciel ouvert,
00:30des chaises, un canapé pour tenir le point de deal
00:33et de très jeunes gens qui occupent le terrain quasiment en non-stop.
00:36Ça devient de plus en plus dangereux.
00:37Faire attention à tout, surtout à ces enfants.
00:39Quand il y a eu des tirs, il y a eu même des morts.
00:41On reste à la maison, au travail.
00:42Les enfants écolent maison.
00:44S'ils sortent, ils vont se balader, mais ils ne restent pas dans le quartier.
00:47Dans les ruelles du quartier ou sur la dalle au pied des immeubles gris,
00:50Sonia n'entend plus les cris et les rires des enfants.
00:52Les enfants, c'est tout le temps dehors. Avant, maintenant, il n'y en a plus.
00:54Ce n'est pas comme avant, on les entend jouer et tout ça.
00:56Là, il n'y a personne.
00:57Ça fait 13 ans, 14 ans que je suis là.
00:59Ce n'est pas la première fois qu'il y a eu des fusillades.
01:00Comme on veut dire, ça devient le quotidien.
01:02À la base, au début, ça me choquait.
01:03J'étais au balcon, d'un coup, tu sursautes
01:05parce que tu entends des bruits, tu te dis que ce ne sont pas des pétards.
01:06Appuyée sur ses béquilles, cette damagée qui marche difficilement
01:10ne se sent plus en sécurité dans sa cité.
01:12Moi, à chaque heure, c'est fini.
01:13Tout est fermé chez moi.
01:15Je suis toute seule.
01:16Que ce soit n'importe où, je n'ouvre pas.
01:17C'est vrai qu'on n'est plus en sécurité.
01:19Je me suis déjà fait voler mon sac dans l'ascenseur.
01:21Et si la plupart des habitants disent aimer leur quartier,
01:23beaucoup souhaitent désormais le quitter.