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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Et je salue mes camarades de la première heure.
00:05Bonsoir J. William Golnadel.
00:07Bonsoir à vous Jean-Michel Salvatore.
00:09Bonsoir Pierre.
00:09Et bonsoir Geoffroy Routbezieux.
00:10Bonsoir.
00:11Merci d'être avec nous, vous êtes entrepreneur, investiteur, président d'honneur du MEDEF.
00:16Alors Michel Barnier cherchait 60 milliards d'euros, il disait 40 milliards d'économies, 20 milliards d'impôts.
00:22François Bayrou se limite à dire 40 milliards d'économies.
00:26Et voilà ce qu'il dit, il estime que la France ne produit pas assez et ne travaille pas assez.
00:33Travailler plus pour gagner plus, ça me rappelle quelque chose moi Geoffroy Routbezieux.
00:36Oui mais là c'est même pas seulement travailler plus pour gagner plus, c'est produire.
00:39Je pense que c'est un bon diagnostic, je suis heureux que François Bayrou le fasse.
00:42On dirait presque un président du MEDEF.
00:44On a entendu pendant des années un peu dans le vide ce type de discussion.
00:49Après malheureusement c'est qu'est-ce qu'il va y avoir derrière.
00:52Petit mot quand même sur les économies, les 40 milliards d'économies.
00:55Ce n'est pas tout à fait des économies, c'est une moindre progression par rapport à la tendance.
01:01C'est-à-dire ?
01:01C'est-à-dire que naturellement, par les indices des fonctionnaires, par l'ensemble des programmes qui sont déjà lancés,
01:09les dépenses publiques croissent en France.
01:12Par exemple, juste pour vous donner un chiffre, les dépenses d'assurance maladie, donc sécurité sociale,
01:15c'est 3 ou 4% par an, quoi qu'on fasse.
01:18Et donc là les 40 milliards, c'est une moindre progression des dépenses par rapport aux tendanciels.
01:23Donc ce n'est pas vraiment des économies.
01:25Je vais le donner de manière un peu imagée, mais quelqu'un qui est en surpoids,
01:29qui continue à grossir, mais qui grossait moins vite, il ne maigrit pas.
01:32Il continue à grossir.
01:34Donc je veux dire, il faut que les Français se rendent compte que ce qu'on leur demande,
01:38ce n'est pas des efforts colossaux.
01:40J'ai entendu M. Mélenchon dire c'est la Grèce.
01:42Mais non, la Grèce, on baissait le SMIC de 25%, on baissait les retraites.
01:48Donc on était dans complètement autre chose.
01:50Donc heureusement que François Bérou sonne un peu le toxin.
01:55Ce que je voudrais voir, moi, c'est les mesures qu'il y a derrière.
01:58C'est-à-dire que vous vous taperiez encore plus fort ?
02:00Non, pas forcément.
02:02Mais il faut vraiment que ces 40 milliards soient appliqués sans hausse d'impôt,
02:06parce que là aussi je me méfie un tout petit peu.
02:08C'est 38 parce que déjà il y a 2 milliards où on sait que c'est des impôts, des impôts entre guillemets de niche,
02:13qui auront sans doute au plus fortunaire, on va rendre pérennes les fameuses sur taxes.
02:18Mais si vous voulez, on a bien vu d'ailleurs avec le budget Barnier qui n'a pas été voté,
02:23la tentation dans ces cas-là, c'est de réduire les niches fiscales.
02:27Or réduire les niches fiscales, c'est augmenter les impôts d'une manière ou d'une autre.
02:31Donc c'est bien de faire le constat, je pense que c'est bien de soleniser l'instant,
02:35c'est bien aussi de dire aux Français que c'est grave.
02:37Moi j'ai entendu les mots de pathologie à la dépense publique.
02:40Mais les Français le savent que c'est grave.
02:42Je crois, je crois, je crois.
02:44Mais simplement, je pense qu'ils veulent des efforts qui soient, j'allais dire, pour tout le monde.
02:49C'est ça, pas que pour eux mais aussi pour l'État.
02:51L'État, les collectivités locales, les dépenses de maladies,
02:55on dépense 6 milliards dans les transports sanitaires, pour donner cet exemple-là.
02:59Quand même une chose qu'il faut dire, on est le pays en Europe qui dépense le plus
03:02pour ces services publics, avec des résultats qui sont quand même pas toujours formidables.
03:08Je prends l'éducation, et je ne suis pas là pour taper sur les profs,
03:11mais l'éducation, on a des performances.
03:14On peut dire le classement Pisa, non, etc.
03:16Le classement Singapour.
03:17Voilà, le classement.
03:18Mais enfin, à la fin, quand on est dernier dans tous les classements,
03:21ce n'est pas bon signe.
03:22Jean-Michel.
03:22Vous dites que François Bayrou a raison de dire qu'il faut produire plus,
03:26donc ça veut dire travailler plus.
03:29Comment ça doit se traduire ?
03:30Est-ce que ça veut dire qu'il faut revenir sur la loi des 35 heures ?
03:35Est-ce que ça veut dire qu'il faut arrêter tout de suite le conclave
03:38où on discute de savoir si on va revenir à la retraite à 62 ans
03:41et passer tout de suite à 64 ans, et peut-être même à 65 ou 67 ?
03:45Qu'est-ce qu'il faut faire ?
03:46C'est un ensemble de choses.
03:47C'est la quantité de travail.
03:48Vous savez, la richesse d'un pays, c'est la quantité de travail par individu,
03:51multipaire, le nombre de pays.
03:52Oui, mais on ne va pas s'en sortir uniquement en supprimant un jour férié,
03:54comme on le dit parfois.
03:55Non, mais ça peut faire partie des mesures.
03:58Je crois que c'est le président de la CPME qui a proposé de supprimer
04:005 jours fériés.
04:02Il n'y a pas de recette miracle.
04:03Vous n'allez pas dire brusquement, on passe 35 heures à 42 heures
04:06sans augmenter les salaires.
04:07Mais si on supprime 5 jours fériés, ça marche ?
04:08Les Français ont du mal à quantifier les fameux 5 jours de travail.
04:12Ça fait 5 jours de travail multiplié par 23 millions de salariés.
04:16Ça fait quand même de la quantité de travail en plus.
04:18L'économie, au fond, c'est assez simple.
04:20C'est une quantité de travail appliquée par le nombre de gens qui travaillent.
04:23Nous, on a un problème de quantité de travail par individu.
04:26Donc, on travaille en nombre d'heures par an.
04:28Je crois qu'il faudrait se donner par an moins que les autres européens.
04:31Et on a un problème de taux d'emploi, même s'il a monté,
04:34aux deux bouts du spectre.
04:35Les jeunes travaillent moins, sont moins présents sur le marché du travail.
04:38On prolonge les études parfois trop longtemps.
04:41Et à l'autre bout du spectre, et en partie par la faute des entreprises,
04:45on a moins de seniors en emploi.
04:47Mais comment est-ce que vous n'avez pas réglé le problème vous-même,
04:51quand vous étiez président du MEDEF, sur l'employabilité des seniors ?
04:53Je vais vous dire, c'est malheureusement plus complexe que dire,
04:57il suffit de le régler.
04:58C'est la semaine sainte, vous pouvez faire votre mea culpa.
04:59Je vais faire mon mea culpa, très volontiers.
05:02Il n'y a pas de problème.
05:03Non, c'est un problème complexe.
05:05D'abord, il y a une sorte de, si on dit la vérité,
05:07une sorte de complicité dans les entreprises,
05:08les grandes entreprises en tout cas, entre les employés et les employeurs,
05:11pour se dire, la retraite est dans 18 mois,
05:13si l'âge légal est à 62 ans,
05:15on commence à faire des reprèdes,
05:17on commence à vous mettre au chômage,
05:18parce que vous avez 3 ans de chômage payé.
05:20Donc, il y a une forme, le système pousse à ce type de complicité.
05:25Ce qu'on a constaté, simplement,
05:27c'est que dès qu'on déplace l'âge de la retraite,
05:30le taux des seniors augmente en proportion.
05:32C'est vrai dans tous les pays.
05:33C'est assez mécanique en fait.
05:34Oui, c'est assez mécanique.
05:36Maintenant, oui, je pense que les entreprises
05:37ont aussi à balayer devant leurs portes sur ce sujet-là,
05:40parce qu'il y a un, je ne vais pas dire un délit de vieillesse,
05:43mais un petit peu quand même.
05:44C'est-à-dire que c'est vrai qu'un senior,
05:47après 60 ans, dans un salon de métier,
05:49on considère que ce n'est plus à peine de l'employer.
05:52Il y a aussi un sujet un peu technique,
05:54je profite pour le dire,
05:55c'est qu'un employeur n'a pas le droit de demander à un salarié
05:58quand est-ce qu'il compte partir à la retraite.
06:00Or, quand vous embauchez quelqu'un,
06:03si vous l'embauchez pour, je ne sais pas quoi,
06:0418 mois, 12 mois, ou pour 3 ans,
06:07ce n'est pas tout à fait la même chose.
06:08Donc, il y a du travail à faire.
06:10J'espère que les partenaires sociaux qui sont réunis
06:12pour reprendre une expression de semaine,
06:145 ans conclaves, vont proposer des solutions.
06:17On va les écouter, les partenaires sociaux,
06:18dans un instant.
06:19On parlera bien sûr également de ce diagnostic
06:22que vous faites, vous aussi, Geoffroy Roux de Bézieux,
06:24et puis ensuite de l'actualité également en Algérie,
06:28puisque c'est important ce qui se passe
06:30en ce moment avec le dossier algérien.
06:3219h25, restez avec nous sur Europe 1, tout de suite.
06:34Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
06:38Toujours avec Gilles William Goldnadel,
06:39avec Jean-Michel Salvatore,
06:41et Geoffroy Roux de Bézieux,
06:43président d'honneur du MEDEF,
06:45président des patronats francophones également.
06:48L'Algérie, c'est un sujet,
06:51tension maximale en ce moment entre Paris et Alger.
06:54La France prend note avec consternation cette décision algérienne
06:57et dit que les autorités algériennes
06:59prennent la responsabilité d'une dégradation brutale
07:02de nos relations bilatérales économiquement sur le terrain.
07:06Geoffroy Roux de Bézieux, qu'est-ce qu'on a à y perdre ?
07:08Il y a quand même 400 entreprises françaises
07:10qui sont sur place.
07:12Il y a beaucoup de situations qui sont bloquées
07:13depuis un petit moment, victimes de la politique.
07:16Mais il ne faut pas se tromper,
07:17en tout cas à notre niveau,
07:18les entrepreneurs algériens
07:20ne sont pas du tout alignés avec cette position-là.
07:24Ils veulent faire des affaires,
07:25ils veulent qu'on investisse.
07:26Il y en a beaucoup qui sont investis en France.
07:27Mais ils ne peuvent rien dire face au gouvernement.
07:29Mais dans le régime tel qu'on le connaît,
07:31évidemment, ils n'ont pas leur mot à dire.
07:35Et donc c'est dommage.
07:36Et ils vous le disent à vous,
07:37quand vous, par exemple,
07:38vous vous déplacez à l'époque ?
07:39Je ne veux pas mettre des gens en difficulté.
07:41Non, non, pas non.
07:43Non, non, mais je veux dire,
07:44c'est d'ailleurs le cas souvent
07:46dans des régimes dictatoriaux.
07:48Il y a une société civile qui se développe.
07:51Mais vous, c'est un régime dictatorial ?
07:53Ce n'est pas complètement démocratique.
07:55Je ne sais pas,
07:56chacun peut avoir la définition qu'on donne.
07:58Mais ce n'est pas non plus
07:59l'exemple complet de démocratie.
08:01Par contre, on peut entreprendre en Algérie.
08:03Et il y a des entrepreneurs.
08:05Et c'est un peuple
08:06qui est formidablement entrepreneur.
08:07Donc, j'espère que c'est par l'économie
08:09que les choses vont bouger.
08:11Gilles William,
08:12qu'est-ce que ça vous inspire,
08:13ce dossier algérien,
08:15avec ce passe-passe entre Paris et Alger,
08:18un avion dans un sens,
08:19un avion dans l'autre ?
08:20Tout est à recommencer.
08:21Ça m'inspire que la politique d'apaisement
08:25au sens municois du terme
08:28d'une partie du gouvernement français
08:32a montré toute sa vacuité.
08:35On nous expliquait, il n'y a pas une semaine,
08:38M. Barraud, c'est tout juste,
08:40si on ne s'attendait pas à ce qu'il ramène
08:42dans son avion, M. Boilem sans salle.
08:45En réalité, l'Algérie se moque pas mal
08:50d'avoir des bons rapports avec la France.
08:54Le rapport de force entre l'Algérie
08:57et la France, c'est 10 à 0.
09:00Le commerce avec la France
09:02n'est pas très important pour l'Algérie.
09:05La dictature algérienne est assez contente,
09:10malgré tout,
09:11de montrer sa puissance
09:13à une partie de l'opinion algérienne,
09:16tant en diaspora
09:17qu'en Algérie,
09:20qui ne se caractérise pas
09:21par la francophonie
09:23de l'ancien colonisateur
09:24qu'on a travaillé.
09:26D'autant plus qu'il y a même un parti en France
09:28qui pousse justement
09:29à la détestation de la France.
09:31Donc, où que je tourne mon regard,
09:33je ne vois aucun intérêt
09:34pour cette dictature-là
09:37d'être gentil avec la France.
09:39D'autant plus, pour terminer,
09:41que le rapport de force,
09:43il y a aussi une diaspora
09:44en France,
09:46une diaspora algérienne
09:47qui a été travaillée
09:48et dont une partie, au moins,
09:50également,
09:52pose des problèmes
09:52sans parler de la mafia des aides,
09:55qui veut dire
09:55mafia algérienne,
09:57qui est l'un des plus grands
09:59producteurs de drogue.
10:02Le rapport de force,
10:02il n'est pas bon.
10:04Voilà, c'est tout.
10:04Donc, au moins,
10:05au moins, avouons-le.
10:07La moindre des choses,
10:08c'est de le dire.
10:09Oui, et le ministre de l'Intérieur,
10:11qui est en ce moment
10:12l'invité de CNews,
10:13dit qu'il est inadmissible
10:14que la France soit un terrain de jeu
10:15pour les services algériens.
10:18Nous l'écouterons
10:18dans un instant.
10:20Je vais qu'on revienne
10:20sur la crise économique
10:22qui nous traverse,
10:23nous, en France,
10:24avec, puisqu'on parlait
10:25des partenaires sociaux,
10:26Sophie Binet,
10:26secrétaire générale
10:27de la CGT,
10:28qui demande au gouvernement
10:29d'aller chercher
10:30là où il y a l'argent,
10:32tenez-vous bien,
10:33chez les plus riches.
10:33On repart avec une grande vigilance,
10:36puisque le gouvernement
10:37n'a fait aucune annonce.
10:40Il vaut mieux ne faire aucune annonce
10:41que d'annoncer des reculs sociaux.
10:44Ce que nous avons constaté ce matin,
10:46c'est que le gouvernement
10:47a un tabou,
10:48c'est celui des recettes,
10:49c'est celui de mettre à contribution
10:52celles et ceux
10:52qui ont le plus d'argent.
10:54Pour trouver de l'argent
10:55pour rétablir nos finances publiques,
10:57il faut prendre l'argent
10:58là où il est,
10:59et c'est ce que refuse
10:59de faire le gouvernement,
11:00puisqu'il refuse
11:01de taxer le patrimoine,
11:03il refuse de taxer
11:04les dividendes
11:05et le capital,
11:07et il refuse
11:07d'augmenter
11:08les impôts
11:09pour les plus aisés
11:10qui ont très largement
11:11bénéficié
11:12des largesses
11:12de la politique
11:13de l'offre
11:14d'Emmanuel Macron.
11:15Et si l'on écoute
11:16Marie-Lise Léon,
11:16secrétaire générale
11:17de la CFDT,
11:18elle souhaite également
11:19que le gouvernement
11:20touche aux impôts.
11:21La vision du gouvernement
11:22aujourd'hui,
11:22c'est une vision comptable
11:23et on ne fait pas un budget
11:24uniquement avec un tableur Excel.
11:26On sait qu'il y aura
11:27des choix qui seront difficiles,
11:29il faut que les efforts
11:30soient partagés
11:30et qui est vraiment
11:31cette boussole
11:32de la justice sociale.
11:33En tout cas,
11:33nous, le message
11:34qu'on passe au gouvernement
11:35et au Premier ministre,
11:36c'est de dire
11:36sortez de vos dogmes,
11:38sortez de vos idées reçues,
11:39arrêtez de nous dire
11:40on ne touche pas à l'impôt,
11:41il faut un impôt plus juste.
11:42Aujourd'hui,
11:43on peut en demander plus
11:45à ceux qui le peuvent.
11:46La cohésion sociale,
11:47elle ne tiendra pas
11:48s'il n'y a pas
11:48de justice sociale.
11:50La boussole
11:50de la justice sociale,
11:52la justice sociale,
11:53d'ailleurs,
11:53c'est les mots
11:54qu'avait prononcé
11:54Michel Barnier,
11:55à peine arrivé Premier ministre,
11:58dans sa première interview
11:59télévisée.
12:00C'est mauvais signe,
12:00en général.
12:01Oui, ça cache,
12:02d'ailleurs,
12:03ça cache assez mal
12:04des hausses d'impôts.
12:05Juste une petite remarque
12:06sur la phrase
12:07de Sophie Binet,
12:09il faut prendre l'argent
12:10là où il est.
12:11En fait,
12:12tout le problème,
12:13c'est qu'il n'y restera pas.
12:16C'est-à-dire,
12:17au fond,
12:17si je laisse de côté
12:18les notions de justice
12:19qui sont très relatives,
12:21si on raisonne simplement
12:22en recettes fiscales,
12:23en efficacité,
12:24le rôle du ministre du budget,
12:26de la ministre du budget,
12:27c'est d'essayer de maximiser
12:29les recettes.
12:30Vous savez,
12:30ce qu'Holbert disait,
12:31il ne faut plus mes lois,
12:32mais il ne faut plus mes lois
12:33sans qu'elle crie trop fort.
12:35Et le problème
12:36de cette tactique
12:37de t'accélérer,
12:38c'est que ça marche un an,
12:40peut-être deux ans,
12:41mais à partir du moment
12:42où c'est trop violent,
12:44les gens partent.
12:45Et là,
12:45l'assiette disparaît.
12:47Et quand il n'y a plus
12:48d'assiette fiscale,
12:49c'est les classes moyennes.
12:51Alors,
12:52pour rétablir
12:52certaines vérités,
12:54et toujours pour répondre
12:55à Sophie Binet,
12:56les riches sont taxés
12:58puisqu'il y a
12:59les grandes entreprises
13:00qui ont une surtaxation,
13:03alors qu'on nous dit
13:04qu'ils vont s'arrêter
13:04l'année prochaine,
13:06on a quand même
13:06peu de raisons de le croire,
13:08et de l'autre côté,
13:09les hauts revenus
13:09qui ont la contribution
13:11minimum différentielle,
13:12je ne rentre pas
13:13dans les détails techniques.
13:14Qui est rentrée en date
13:15en 2011,
13:16et qu'on devait
13:17la voir sur les très hauts revenus.
13:19Alors ça,
13:20c'est la surtaxe.
13:21La surtaxe sur les traîtes.
13:21Non, mais il y a en plus
13:22l'invention très compliquée,
13:24qui est un espèce
13:25de calcul différentiel,
13:26je ne rentre pas dedans
13:27une sorte d'impôt minimum.
13:28Vous vous rendez compte
13:29le nombre d'impôts,
13:30de surimpôts,
13:31de surtaxes ?
13:32Vous me...
13:33J'allais dire,
13:34vous me nourrissez.
13:34Moi, si vous voulez,
13:35un grand chantier
13:36de simplification,
13:37on dirait,
13:37on arrête un certain
13:38de niche fiscale,
13:39y compris celle
13:41des entreprises,
13:42contre un taux d'impôt
13:43sur les sociétés clarifiées,
13:45pourquoi pas ?
13:45Ce n'est pas facile,
13:46il faut du courage,
13:47mais si vous prenez
13:48simplement l'Europe,
13:49il y a du dumping fiscal
13:50en Europe.
13:51L'Irlande,
13:51c'est 12%.
13:52C'est scandaleux.
13:54En France,
13:55on paye 25%
13:56plus la surcontribution,
13:57mais on a le crédit
13:58d'impôt recherche,
13:59le crédit d'impôt innovation,
14:00le crédit d'impôt collection
14:01pour le textile.
14:02Je peux vous en faire
14:03la liste d'un chiffre fiscal ?
14:04Il y en a une quarantaine.
14:06Pareil pour les impôts,
14:07les fameux impôts de production.
14:08On reproche beaucoup
14:09au système français
14:10de taper sur l'industrie
14:11et qui explique en partie
14:13pas seulement la désagréation.
14:14Mais si on compare,
14:16il y a le montant qu'on paye,
14:17mais aussi le nombre d'impôts.
14:19Il y a un coût de collecte
14:20des impôts
14:21pour l'État,
14:22mais aussi pour ceux
14:23qui les payent.
14:24Donc, tout ça mériterait
14:25un grand coup de balai.
14:26Mais la solution facile,
14:28démagogique de taxer les riches,
14:29encore une fois,
14:30elle a une dérivée très limitée.
14:31Enfin, en tout cas,
14:32c'est vu comme le monde.
14:33Ce discours est vu comme le monde.
14:34Oui, mais il faut voir
14:36que le capital, ça bouge.
14:37Il n'y a pas plus facile...
14:39Alors, on peut trouver
14:39scandaleux l'exil fiscal.
14:41Mais si les gens partent,
14:42c'est qu'à un moment,
14:43dans les voisins,
14:44et je ne parle même pas
14:45de partir à des années-lumière,
14:47il y a des gens
14:47qui payent moins d'impôts.
14:49Jean-Michel Salvatore.
14:49Sur l'exil fiscal,
14:51est-ce que vous avez le sentiment
14:52que...
14:52Bon, Macron avait réussi
14:54à faire revenir quand même
14:55une partie de ceux
14:56qui étaient partis.
14:58Est-ce que vous avez le sentiment
14:59que là, il y a beaucoup de gens
15:00qui se préparent
15:01à faire le chemin inverse ?
15:03Ça fait au moins tourner
15:03les cabinets d'avocats.
15:05Alors, pas les avocats pénalistes,
15:06je suis désolé, cher maître.
15:08Les avocats fiscalistes
15:09qui moulinent des tas de scénarios.
15:12Après...
15:13Parce que là,
15:13on y va tout droit
15:14aux augmentations.
15:14Oui, mais vous savez,
15:15une décision d'expatriation,
15:16c'est une décision lourde.
15:17Alors, en plus,
15:19il y a une famille,
15:19il y a des enfants, etc.
15:20On ne prend pas une décision
15:21en 15 jours.
15:22Donc, c'est en train de mourir.
15:24Il faut voir où est-ce qu'on atterrit aussi.
15:26Il faut voir où est-ce qu'on atterrit.
15:28Effectivement,
15:28il y a des endroits
15:29qui étaient plutôt accommodants
15:31qui le sont un peu moins
15:32comme à Londres.
15:33Mais il restera toujours des gens
15:35où on paiera moins d'impôts en France.
15:37Quand même, moi,
15:37je ne partirai jamais.
15:38Il faudra vraiment
15:39qu'il y ait Mélenchon Bouvoir
15:40et des impôts 90%
15:42que je parte.
15:43Parce que voilà,
15:43j'aime mon pays
15:44et que je préfère être là.
15:46Mais je peux comprendre
15:47les gens qui partent.
15:48Ce n'est pas moi
15:49qui vais les condamner.
15:50Et encore une fois,
15:51on ne raisonne jamais
15:52en efficacité.
15:54Vous savez,
15:54quand on a...
15:55Je fais juste un petit retour en arrière.
15:56Il y a quelques années,
15:57on avait mis une TVA
15:58sur les services à la personne.
15:59On avait augmenté la TVA.
16:00Au bout de trois ans,
16:02il y avait moins de recettes
16:03en milliards d'euros
16:04avec ce taux augmenté
16:05que l'ancien taux.
16:07Pourquoi ?
16:08Parce que les gens étaient partis
16:10en travail au noir.
16:11Donc, il y a un moment...
16:11C'est Madeleine qui disait
16:12trop d'impôts, tu l'impôts.
16:13Bien sûr.
16:14Je pense que c'est vieux
16:15comme le monde, d'ailleurs.
16:16C'est vieux comme l'impôt.
16:17Mais c'est vieux comme l'impôt.
16:18Il y a beaucoup de choses
16:18qui sont vieilles.
16:19Donc, raisonnant en efficacité,
16:21qu'est-ce qui rapporte le plus
16:23pour financer les services publics ?
16:24La défense qui va avoir besoin
16:25d'un gros effort financier,
16:27c'est ça.
16:27Et taxer les riches,
16:28ça ne marchera pas.
16:29Merci beaucoup,
16:30Geoffrey Roux de Bézieux,
16:30d'être passé par Europe 1
16:31pour nous expliquer
16:33la méthode Bayrou
16:34et de voir...
16:35Finalement, finalement,
16:36je reprends le début
16:38de l'interview,
16:38vous êtes plutôt contents
16:39qu'il secoue le cocotier
16:41pour utiliser une image.
16:42Au moins, on en parle.

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