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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNEWS jusqu'à 10h30 pour l'heure des pros.
00:00:07Morte à 11 ans pour avoir croisé un homme de 23 ans qui sortait d'un jeu vidéo.
00:00:15Assassinée à 11 ans parce que l'homme avait essuyé une défaite face à l'écran.
00:00:21Parce qu'il ne supportait pas cet état de frustration.
00:00:24Parce que seule la violence répondait à son insatisfaction.
00:00:29Voici le scénario, l'hypothèse qui se dessine pour expliquer l'inexplicable.
00:00:35Un homme comme il en existe tant hier comme aujourd'hui.
00:00:38Un homme que la furie emporte et qui tue.
00:00:42Sans mobile apparent.
00:00:44Que dire sinon que le mal existe ?
00:00:47Qu'il ne semble parfois avoir aucune cause ?
00:00:51Qu'il plonge les uns et les autres dans un état de sidération, d'incompréhension, de tristesse et de colère.
00:00:58Pourquoi ?
00:00:59Pourquoi Louise ?
00:01:01Pourquoi elle ?
00:01:02J'entends depuis hier les témoignages des uns et des autres.
00:01:05Tous rapportent la même incrédulité et le même questionnement.
00:01:09Pourquoi ?
00:01:11L'assassinat d'un enfant déclenche une vague d'émotions qui unit tous les français dans le malheur.
00:01:16Tous sont concernés.
00:01:18La mort de Louise n'échappe pas à la règle comme hier Philippe Bertrand ou Grégory Villemin.
00:01:24Et c'est bien sûr à elle et à sa famille que toutes nos pensées convergent ce matin.
00:01:29Il est 9h01, Chana Lusso.
00:01:44Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:46Le principal suspect dans le meurtre de Louise est toujours en garde à vue ce matin.
00:01:50Sa culpabilité se précise.
00:01:52Son ADN a été retrouvé sur les mains de la collégienne.
00:01:55Cet individu, Owen Hell, âgé de 23 ans, habite dans le même quartier que Louise et sa famille, à Épigné-sur-Orge.
00:02:02Et selon une information du Parisien, il serait déjà connu de la justice, notamment pour avoir frappé sa propre sœur.
00:02:09Les suites de l'enquête sur la RICS a damarri l'hélice pendant un match de foot amateur.
00:02:13Un joueur du club de mots a passé la nuit en prison.
00:02:16Il a été mis en examen et écroué hier pour tentative d'homicide.
00:02:20Il a 19 ans. C'est lui qui est suspecté d'avoir poignardé l'un des assaillants.
00:02:24La victime, toujours placée dans un coma artificiel, était venue avec d'autres individus pour en découdre avec l'équipe de mots.
00:02:31Et puis le projet de loi pour renforcer la sécurité dans les transports a été adopté hier soir à l'Assemblée.
00:02:37Le texte, porté par le ministre Philippe Tabarro, permet notamment aux agents de sécurité de faire des palpations
00:02:43ou encore aux contrôleurs de porter des caméras piétons.
00:02:46En revanche, la création d'un délit pour les individus qui commettent des incivilités à répétition a été rejetée.
00:02:52Députés et sénateurs vont maintenant devoir s'entendre sur une version finale du texte en commission mixte paritaire.
00:02:58Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:03:00Merci beaucoup, Shana Lustow.
00:03:02Sarah Salman est avec nous ce matin, comme Célia Barotte, Eric Nolo, Joachim Lefloquimade, Olivier Delagarde qui vient régulièrement nous voir.
00:03:11Et Jean Dorideau, vous êtes psychologue et quand je dis expliquer l'inexplicable, est-ce que vous pourrez nous apporter quelques éléments de réflexion ?
00:03:18Je voulais qu'on commence cette émission par Naïma M. Fadel parce que son émotion, finalement, résume celle de beaucoup de personnes qui suivent cette affaire.
00:03:29Et hier soir, elle était sur le plateau de CNews avec Gauthier Rillet-Lebray et elle a parlé comme une mère qui, aujourd'hui, est inquiète.
00:03:39Je ne l'ai jamais fait. Je ne l'ai jamais fait attracer, mes enfants. J'ai quatre enfants. J'ai ma gamine de 25 ans, je la trace maintenant.
00:03:47T'imagines ? T'imagines ? Donc venir dire comme ça, d'une manière tout à fait détachée, on ne peut pas être détaché.
00:03:55Parce qu'aujourd'hui, dans notre pays, on est en insécurité. On a peur pour nos enfants.
00:04:01Moi, la petite Louise, ça aurait pu être mon enfant. Il y a quelques années, quand je l'ai laissée rentrer de l'école, en primaire déjà, ils allaient à l'école, ils rentraient de l'école.
00:04:10Là, j'ai une gamine de 25 ans que je géolocalise. Et elle le sait. Voyez ? Et je lui dis tu prends un Uber. Le soir, quand tu es fini, à 11h, tu prends un Uber.
00:04:20Et quand tu rentres, tu me le dis. Et quand je m'endors, je me réveille pour regarder si ma gamine est bien rentrée à la maison.
00:04:29Voilà la situation dans laquelle on est aujourd'hui. Donc il faut savoir entendre cette douleur aussi, et notre peur. Et nos politiques doivent se saisir de tout cela.
00:04:38Et moi, le docteur Maurice Berger, je travaille avec lui. Je le connais bien. Quand il me dit qu'il y a des gamins qui, aujourd'hui, tuent à 13 ans, 14 ans, et qu'on laisse faire,
00:04:48et qu'ils attaquent les gamins qui ont tué le petit Elias, ils avaient déjà fait des agressions avec violence, extrême violence. Et là, on leur dit c'est pas grave, tu reviendras.
00:05:01Mais comment ? Il faut protéger nos enfants, les innocents. C'est eux qu'il faut protéger en premier.
00:05:07C'est évidemment ce qu'on apprendra dans l'enquête. Mais lorsqu'on apprend que ce jeune Owen avait déjà frappé sa sœur, ça pose toujours le même problème.
00:05:16Quelle réponse apporter à la violence des jeunes gens ? Et c'est ça qui sera au cœur des conversations, sans doute, ces prochaines minutes.
00:05:25Mais Célia Barotte, où en est l'enquête ce matin ? Je disais, ce scénario qui se dessine avec ce jeu vidéo que les uns et les autres connaissent, qui s'appelle Fortnite.
00:05:36Fortnite, oui, c'est un jeu vidéo très connu. Alors, aujourd'hui, ce que l'on peut vous dire, Pascal, c'est que le jeune homme a commencé à s'exprimer, à s'expliquer.
00:05:47C'est pour cela aussi qu'il y a eu une prolongation de la garde à vue. Les enquêteurs essayent de faire pression sur lui afin d'avoir les réponses à toutes ses questions,
00:05:55notamment sur le mobile, retracer aussi son parcours pour savoir comment il a pris contact avec Louise lorsqu'elle rentrait du collège.
00:06:02En prolongeant sa garde à vue, les enquêteurs vont établir plusieurs pistes. Alors, à ce stade, la thèse d'un crime de sexe est écartée,
00:06:11parce qu'aucune trace de viol n'a été mise en évidence sur le corps de Louise. Le téléphone de Louise ayant été retrouvé, la piste d'un crime crapuleux également,
00:06:20c'est une piste qui n'est pas privilégiée. Et il y a cette autre piste, donc, d'un coup de colère suite à un échec sur le jeu vidéo. Et donc, par colère,
00:06:28il s'est vengé et il s'est acharné sur le corps de Louise, puisque plusieurs traces de coups à l'arme blanche ont été retrouvées sur le corps de la jeune fille.
00:06:38Ce scénario, Jean Dorido, je n'ai pas de statistiques, j'ai l'impression d'avoir jamais entendu une affaire comme celle-là. J'ai ce sentiment.
00:06:51Et je rappelle que vous êtes psychologue.
00:06:54Dans le déclencheur du passage à l'acte criminel, il y a énormément de facteurs qui peuvent intervenir. Maintenant, c'est un fait que le jeu, ça peut rendre fou.
00:07:05La littérature s'en est emparée il y a bien longtemps d'Ostoyevski, d'Evans-Weig. C'est un fait que quelqu'un qui joue toute la journée,
00:07:12qui a le manifestement de ce que l'on sait là, à l'heure actuelle, de ce jeune Owen, c'est un garçon qui ne travaille pas,
00:07:19qui effectivement passe des heures considérables à jouer derrière son écran, qui va jouer dans un PMU.
00:07:27Donc, si vous voulez, il a 23 ans. Donc, l'enquête va déterminer ce qui a bien pu se passer pour comprendre.
00:07:35Maintenant, ça, c'est un fait. Même dans la littérature scientifique internationale, on appelle ça le gaming disorder en anglais.
00:07:44Le fait d'avoir des troubles psychiques de par un usage très excessif du jeu en ligne.
00:07:50Oui, c'est quelque chose qui est documenté et qui peut créer les conditions d'un passage à l'acte criminel et odieux.
00:07:56Surtout que pour rajouter sur sa personnalité, on a appris qu'il était sans emploi, qu'il passait ses journées au bar tabac, PMU de la commune.
00:08:06Ses journées étaient rythmées entre les jeux vidéo, un passage à la supérette et être en terrasse au bar tabac.
00:08:12Mais tout ce que j'entendrai ces prochaines minutes ne justifieront jamais cela ou n'expliqueront même jamais cela.
00:08:22Quand je dis que c'est inexplicable...
00:08:25Disons bon dos, les jeux vidéo, pardonnez-moi, mais à chaque fois, on nous dit que c'est les jeux vidéo.
00:08:29Moi, j'ai beaucoup joué aux jeux vidéo. Je vais vous dire que je n'ai jamais tapé personne.
00:08:33À chaque fois, on nous dit que nous ne nous inquiétons pas, que nous jouions beaucoup.
00:08:36Finalement, quand on joue aux jeux vidéo, on voit et on reproduit. Non, je ne suis pas psy, mais vous ne pouvez pas croire.
00:08:42Ça veut dire qu'il y a un terreau psychiatrique très fort qui est peut-être accentué par les jeux vidéo.
00:08:49Mais il faut arrêter de dire que parce qu'on a joué aux jeux vidéo, on tue quelqu'un.
00:08:52Écoutons Bruno Retaio qui s'est exprimé.
00:08:55Pas vous, mais il y a beaucoup de gens qui le disent.
00:08:57Il faut comprendre que l'excès est très toxique.
00:08:59Et vous avez des substances, l'alcool, la cocaïne, le cannabis, la drogue en général.
00:09:06Ça peut créer les conditions d'un passage à l'acte.
00:09:09Le responsable du crime, la justice quand même fait son travail.
00:09:16Le responsable du crime, c'est évidemment le criminel.
00:09:19Je voulais vous faire écouter.
00:09:21Hier, on était avec Gilbert Collard qui a parlé de la jouissance de l'assassin.
00:09:27Il a dit une chose que moi, je n'avais jamais entendue.
00:09:30Il a été donc 50 ans avocat.
00:09:33Aucun de ceux qu'il a défendu n'ont regretté leur geste.
00:09:37Il m'a sidéré quand il a dit ça.
00:09:39Je vous propose d'écouter Gilbert Collard.
00:09:42J'ai été amené dans ma carrière, vous vous en doutez, à fréquenter beaucoup de mineurs assassins.
00:09:50Franchement, il n'y en a pas un qui regrette.
00:09:53Oui.
00:09:54On est d'accord.
00:09:55Il n'y en a pas un qui regrette.
00:09:57Non, je n'en ai pas vu un seul regretter.
00:09:59Pas un.
00:10:00Non, je n'ai pas vu un seul. On se rejoint.
00:10:04Je n'ai pas vu un seul assassin me dire je regrette d'avoir tué.
00:10:07Il n'y a pas d'empathie.
00:10:09C'est ce qu'il y a de plus lourd à porter sur le plan humain.
00:10:13Alors on peut réécrire Jean Valjean, les misérables et tout ce qu'on veut,
00:10:18mais moi je n'ai pas vu un meurtrier me dire je regrette d'avoir tué.
00:10:22Donc ils sont irrécupérables.
00:10:24Ils sont très très dangereux, oui.
00:10:26Parce que, vous le disiez tout à l'heure, il y a un plaisir de tuer.
00:10:30On n'ose pas le dire, on n'ose pas le raconter.
00:10:33Donc ils sont irrécupérables.
00:10:34Moi je le pense, oui.
00:10:35On n'ose pas le raconter, mais il y a une jouissance effrayante.
00:10:38Donc il faut protéger la société.
00:10:39Du crime, on a peur de le dire.
00:10:41Le psychologue que vous êtes, quand il entend cela, qu'est-ce qu'il en pense ?
00:10:45Il faut recontextualiser.
00:10:46Monsieur Collard, c'est un monsieur qui fait de la politique aujourd'hui.
00:10:49Non, il n'en fait plus.
00:10:50Là, il n'en fait plus.
00:10:51Là, c'est une parole libre.
00:10:53Il faut bien comprendre qu'il y a des...
00:10:54Il parle de jouissance.
00:10:55C'est ça qui m'intéresse.
00:10:56Il parle de jouissance.
00:10:57Nous sommes 9 milliards d'êtres humains sur Terre.
00:10:59Il y a des profils psychologiques.
00:11:00Et c'est un fait qu'il y a des individus qui sont, par exemple, psychopathes ou sociopathes.
00:11:04Ce sont des personnes qui n'ont aucune empathie.
00:11:06Et parmi ces personnes, vous pouvez trouver, ça aussi, c'est entre 1 et 2 personnes sur 100,
00:11:11donc ce n'est pas zéro du tout, des personnes qui ont un profil sadique,
00:11:15qui ont plaisir à faire souffrir.
00:11:18Ça existe.
00:11:19C'est un fait.
00:11:20Nous ne vivons pas chez les bisounours.
00:11:21C'est une réalité.
00:11:22Et donc, vous allez trouver...
00:11:23Et dans cette proportion de personnes sadiques, il y a des personnes qui ne font jamais passer à l'acte
00:11:28et qui vont s'exciter de leur fantasme.
00:11:31Et vous avez des personnes qui vont basculer dans le passage à l'acte criminel.
00:11:34On a connu Jadis Michel Fourniret et sa compagne Monique Olivier,
00:11:39qui manifestement connaît un vrai plaisir dans l'acte criminel.
00:11:43Éric Nolot, cette mort de Louise, est-ce qu'elle a, selon vous, des responsabilités politiques ?
00:11:51Est-ce que la société est engagée dans cette mort-là ?
00:11:55Ou est-ce qu'il y a une forme de fatalité, du mal, qui existe dans toute société
00:12:02et qu'au fond, cette responsabilité de la société n'est pas forcément engagée ?
00:12:07Et c'est une question évidemment qui nous intéresse fortement.
00:12:11Le mot le plus important pour moi, c'est le mal avec un M majuscule.
00:12:16Il y a quelque chose d'inexplicable, il y a quelque chose d'énigmatique.
00:12:19Parce qu'en effet, 99,9% des gens sont incapables de céder comme ça au mal,
00:12:24surtout un être sans défense, une fillette de 11 ans.
00:12:27Donc moi, je ne peux pas évacuer la dimension métaphysique.
00:12:30Ça me fascine au sens littéral du mot.
00:12:34Après, oui, il y a une responsabilité politique,
00:12:37parce que moi, je trouve qu'il faut laisser transparaître son émotion,
00:12:41parce que je trouve que ça se banalise un peu trop.
00:12:43C'est tellement à répétition, ce genre de faits divers atroces, qu'on finit par moins réagir.
00:12:49Donc j'étais très ému par l'intervention tout à l'heure d'une mère
00:12:52qui laisse transparaître son émotion.
00:12:54Et je trouve que la réponse des pouvoirs publics n'est pas à la hauteur.
00:12:57Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:12:58Il y a un dérèglement.
00:12:59Ça nous est rappelé de manière très, très régulière à chaque nouveau meurtre.
00:13:03Et je trouve que la réponse politique, et même au niveau de toute la société,
00:13:07est très insuffisante.
00:13:08Relire l'appel de la forêt de Jack London, me dit Donna Vidal-Revel d'Europa.
00:13:14Moi, je suis assez mal à l'aise avec cet appel.
00:13:16Olivier Lagarde.
00:13:17Je crois qu'on est quand même parfois face à des faits divers purs,
00:13:21c'est-à-dire des faits divers qui ne donnent pas véritablement de signification
00:13:26à ce qu'on est en train de vivre à l'instant T.
00:13:28Alors effectivement, on peut peut-être dire que ça a tendance à se reproduire.
00:13:31Je n'ai pas les chiffres.
00:13:32Je ne sais pas s'il y a aujourd'hui plus d'assassinats comme ça totalement gratuits
00:13:37qu'autre chose.
00:13:38On peut accuser les jeux vidéo, certes.
00:13:40Mais des gens qui font trop de jeux vidéo, il y en a quand même énormément.
00:13:44On peut dire que c'est quelqu'un qui va trop au bistrot.
00:13:46Mais si on doit chercher les gens qui sont trop au bistrot en France,
00:13:49on va trouver du monde, là encore.
00:13:52Je me demande si on n'est pas là face à ce qu'Éric parlait,
00:13:56et le mal avec le M majuscule.
00:13:59C'est-à-dire que depuis la nuit des temps,
00:14:02on se retrouve face à des individus,
00:14:04et je parle sous le contrôle du psychologue,
00:14:06qui sont, on ne comprend pas pourquoi, sans raison,
00:14:11qui deviennent des meurtriers.
00:14:13Joachim Leflocq, il m'a adressé.
00:14:15On a quand même l'impression que ce genre de drame tend à se reproduire de plus en plus.
00:14:18Il y a une invariabilité de la condition humaine.
00:14:20Mais en revanche, il y a une variabilité des statistiques.
00:14:22On voit que depuis 2017, les tentatives d'homicide en France ont augmenté de 88%.
00:14:26Je ne pense pas que la cause soit les jeux vidéo,
00:14:28facteur qu'Emmanuel Macron avait mis en avant au moment des émeutes.
00:14:31C'est plutôt, à mon avis, le clanisme, l'ensauvagement,
00:14:34l'effondrement de l'empathie, la crise de l'éducation.
00:14:38D'ailleurs, sur les jeux vidéo, je rappellerai juste
00:14:40que le Japon est le pays champion du monde en matière de pratiques de jeux vidéo.
00:14:44C'est aussi un des pays où la délinquance et la violence sont les moins élevées.
00:14:48Je voulais qu'on écoute Bruno Retailleau qui a pris la parole ce matin.
00:14:51Bruno Retailleau, d'ailleurs, je ouvre une parenthèse,
00:14:53qui a annoncé qu'il se présenterait à la présidence des Républicains.
00:14:57Je referme la parenthèse parce que ce que vous allez entendre là
00:15:00concerne évidemment la mort de Louise.
00:15:04Je pense que le coupable a été arrêté.
00:15:07Vous me permettrez quand même de saluer les forces,
00:15:10notamment de sécurité, les policiers,
00:15:13puisque en un peu plus de 48 heures simplement,
00:15:16le coupable pourrait avoir été confondu,
00:15:18si j'en juge, par les traces de l'ADN,
00:15:21par un certain nombre d'autres indices.
00:15:23Je veux vraiment les féliciter.
00:15:24Ils font un travail vraiment difficile.
00:15:26Vous êtes sûr que le coupable a été arrêté ?
00:15:28On n'est jamais sûr.
00:15:29Ce qui est intéressant dans ce que dit Bruno Retailleau,
00:15:35ce qui est intéressant, c'est que...
00:15:37Je faisais le parallèle tout à l'heure avec l'affaire Grégory.
00:15:40L'affaire Grégory, à l'époque, il n'y a pas de caméra de surveillance
00:15:44et il n'y a pas d'ADN.
00:15:45Donc, 50 ans plus tard, on ne sait toujours pas qui a tué Grégory.
00:15:49Là, en 24 heures aujourd'hui, ou 48 heures,
00:15:52il y a des caméras vidéo qui identifient, si j'ai bien compris,
00:15:55un garçon avec une casquette et une doudoune
00:15:58qui sera reconnu par des témoins et même par sa sœur,
00:16:01si j'ai bien compris.
00:16:02Par sa propre petite sœur.
00:16:03Sa propre sœur.
00:16:04Et vous avez l'ADN qui parle.
00:16:05Oui.
00:16:06Donc, vous avez deux éléments techniques.
00:16:08D'ailleurs, les caméras de surveillance, parfois,
00:16:10sont contestées dans certaines villes.
00:16:12On voit bien quand même toute leur utilité.
00:16:15La rapidité d'investigation.
00:16:16Et effectivement, aujourd'hui, les enquêteurs peuvent agir
00:16:20avec des éléments alors qu'avant, c'était plus compliqué.
00:16:23Oui, c'est pour ça que le temps de l'enquête est aussi très important
00:16:25dans les premiers jours pour retrouver le corps de la victime
00:16:28et aussi de faire des auditions, des interpellations
00:16:31pour avoir des prélèvements ADN, les confondre aussi
00:16:34avec ceux qui ont été relevés sur le corps de la victime.
00:16:37Et on voit qu'avec toutes ces nouvelles technologies,
00:16:39on peut aussi anticiper les investigations
00:16:42et avoir aussi un faisceau d'indices plus important
00:16:44pour présenter quelqu'un devant un juge.
00:16:46Monsieur Dorideau, vous êtes psychologue.
00:16:48Vous recevez dans votre cabinet, j'imagine, des garçons,
00:16:51des jeunes, des filles de tous âges.
00:16:53Et notamment des jeunes, par exemple.
00:16:56Ça fait combien de temps que vous êtes psychologue ?
00:16:58Plus de 20 ans.
00:16:59Est-ce que vous voyez, parce que c'est toujours les mêmes questions,
00:17:01est-ce que vous voyez une évolution ?
00:17:03Est-ce que vous voyez un ensauvagement ?
00:17:05Est-ce que vous voyez des jeunes gens qui sont différents de nous ?
00:17:08C'est-à-dire que nous, on a été élevés sans images vidéo, quasiment.
00:17:12Sans jeux vidéo, plus exactement.
00:17:14Nous avions un rapport au sport qui était différent,
00:17:16parce qu'on en faisait sans doute davantage.
00:17:18On était moins devant les écrans, bien évidemment.
00:17:20On avait un rapport à la lecture qui était également différent.
00:17:23À la solitude, qui était différent.
00:17:25On était capable de s'isoler pour lire.
00:17:27Aujourd'hui, c'est plus compliqué.
00:17:28À la frustration.
00:17:29À la frustration, sans doute.
00:17:30Donc, on a été élevés.
00:17:32Notre chance, c'est qu'on a eu des parents qui nous ont élevés.
00:17:35Voilà. On les remercie, d'ailleurs.
00:17:38Et notre marge de manœuvre, parfois,
00:17:41que serions-nous si nous n'avions pas eu ces parents-là ?
00:17:44Nous sommes d'accord.
00:17:45Donc, est-ce que vous voyez un changement ou pas en 20 ans ?
00:17:48Et c'est ça qui est intéressant.
00:17:50Bien sûr qu'il y a un changement.
00:17:51Il y a un changement mécanique.
00:17:53Il y a un changement des réseaux sociaux qui n'existait pas il y a 20 ans.
00:17:56Les enfants.
00:17:57Oui, je vous parle des jeunes.
00:17:58Est-ce que sur l'autorité, par exemple ?
00:18:00Moi, j'ai eu un jeune qui a dépensé tout son prêt étudiant sur des paris en ligne, par exemple.
00:18:05J'ai eu le cas d'un jeune qui a dépensé,
00:18:07ce n'est pas quelqu'un de très argenté,
00:18:09plus de 50 000 euros sur des paris en ligne.
00:18:11Vous voyez, pris dans la mécanique du jeu.
00:18:14Je reviens sur le jeu vidéo parce que je vois,
00:18:16et ça me touche, évidemment, par mon métier,
00:18:18une espèce de réaction comme ça.
00:18:19J'ai joué aux jeux vidéo, je n'ai jamais tué personne.
00:18:21Heureusement, ma chère madame, que vous n'avez jamais tué personne.
00:18:24Quand il y a un passage à l'acte criminel…
00:18:26Restez sur ma question.
00:18:28Je reste sur votre question.
00:18:30Je veux savoir s'il est…
00:18:31Évidemment, pour 20 ans, mon cher Pascal Praud,
00:18:33la société change.
00:18:34Évidemment que mécaniquement, la jeunesse change.
00:18:37Quand vous relisez Platon, il vous explique déjà
00:18:40que les jeunes ne sont plus ce qu'ils étaient.
00:18:42Qu'est-ce qui a changé ?
00:18:44Très immodestement, au niveau de Platon, vous voyez,
00:18:46ça change mécaniquement.
00:18:48Qu'est-ce qui a changé ?
00:18:49Ça a changé déjà la situation, le contexte a changé.
00:18:51Vous voyez, cet objet que nous avons tous là,
00:18:53autour de nous, n'existait pas il y a 20 ans.
00:18:55Oui, mais les conséquences…
00:18:57Vous êtes psychologue, et merci de rappeler que c'est mon métier,
00:18:59vous êtes soumis avant tout au contexte qui vous entoure.
00:19:03L'idée que la personnalité déciderait du comportement d'un individu,
00:19:06c'est une idée qui est illusoire.
00:19:08La psychologie moderne a montré que c'est la situation
00:19:11dans laquelle se trouve un individu
00:19:13qui prédit son comportement.
00:19:15Stanley Milgram a même démontré que n'importe qui,
00:19:17pratiquement, peut se transformer en tortionnaire.
00:19:19Quand vous vous y prenez bien,
00:19:20quand vous le mettez dans le bon contexte,
00:19:22Hannah Arendt, banalité du mal, etc.,
00:19:24on ne va pas en faire des heures.
00:19:25C'est la fameuse séquence de Yves Comicard.
00:19:27Yves Comicard, Yves Montand, Henri Verneuil,
00:19:29dont on salue la mémoire.
00:19:31C'est exactement ça.
00:19:32Donc si vous voulez,
00:19:33quand vous êtes devant un passage à l'acte
00:19:35qui nous abasourdit tous,
00:19:38qui vous sidère un gamin de 23 ans
00:19:41qui tue une fillette dans une sauvagerie inouïe,
00:19:44et manifestement,
00:19:47le premier élan, c'est de comprendre,
00:19:49et votre journaliste l'a dit,
00:19:51pas de mobile sexuel, pas de mobile crapuleux,
00:19:53donc chacun et chacun essaye de comprendre.
00:19:56Et là, la première chose à faire,
00:19:57c'est de regarder, certes, la personnalité de l'individu,
00:20:00peut-être est-il psychopathe,
00:20:02peut-être est-il en train de déclarer une maladie psychique
00:20:04qui pourrait un jour déclarer son irresponsabilité pénale,
00:20:06et puis peut-être que pas du tout.
00:20:08Peut-être que c'est une personne
00:20:09qui n'est pas du tout malade au sens psychiatrique.
00:20:11Et là, vous regardez,
00:20:12est-ce que tous les facteurs de risque...
00:20:14J'entends rien.
00:20:15La responsabilité des parents.
00:20:17Ah ben évidemment,
00:20:18il vivait chez ses parents à 23 ans.
00:20:20Donc évidemment,
00:20:21vous l'avez dit vous-même, Pascal Praud,
00:20:23très justement,
00:20:24évidemment que, encore une fois,
00:20:26la situation, le contexte, le cadre
00:20:28dans lequel une personne grandit,
00:20:30c'est essentiel, justement,
00:20:32à sa structure psychique,
00:20:33à, justement, ce que jadis,
00:20:35les anciens appelaient le surmoi,
00:20:37ce qu'on appelle aujourd'hui des normes sociales.
00:20:39Nous avons chacune, chacun,
00:20:40une espèce de structure
00:20:42avec un périmètre.
00:20:44Qu'est-ce qui est autorisé ?
00:20:45Qu'est-ce qui est au bord ?
00:20:46Et puis, qu'est-ce qui interdit ?
00:20:47Éric Nolot l'a dit.
00:20:48Le mal avec un grand M.
00:20:50Pardon, je ne veux pas faire du prosélytisme.
00:20:52Tu ne tueras point.
00:20:53Ça a plus de 4 000 ans.
00:20:55C'est quand même la base.
00:20:56Quand on est ensemble,
00:20:58de ne pas se tuer les uns les autres.
00:21:00Moi, ce qui me surprend,
00:21:02c'est la réticence à vouloir établir le lien
00:21:05entre certaines évolutions de la société
00:21:07et des comportements délinquants.
00:21:08Parce que moi, j'ai commencé par le mal,
00:21:10mais j'ai ajouté autre chose.
00:21:11Il faut quand même analyser ce qui se passe.
00:21:13Les jeux vidéo, moi,
00:21:14ça ne me semble pas tout à fait anodin.
00:21:16Vous passez votre journée à flinguer
00:21:17de manière virtuelle des gens.
00:21:19C'est un argument trop facile.
00:21:20Je trouve, bon,
00:21:22l'effondrement du niveau scolaire
00:21:24et intellectuel,
00:21:25l'effondrement du niveau d'empathie,
00:21:27l'impossibilité de supporter
00:21:32la moindre frustration chez les jeunes
00:21:34et l'hyper-violence et le comportement.
00:21:37Je ne pense pas que c'était comme ça
00:21:38dans mon adolescence.
00:21:39Par exemple, le port du couteau,
00:21:40maintenant, c'est un prolongement de la main.
00:21:42Tout le monde se balade avec un couteau.
00:21:44Dans le métro, à l'école,
00:21:45si bien que maintenant,
00:21:46il y a une proposition de...
00:21:47Les blousons noirs, c'est quand même...
00:21:49Les blousons noirs,
00:21:50ils n'étaient pas à l'école, cher ami.
00:21:52Ils n'étaient pas à l'école.
00:21:54Il n'y avait pas le ministre
00:21:55de l'Éducation nationale
00:21:56qui disait que tout porteur d'un couteau
00:21:58doit passer en conseil de discipline
00:21:59parce que la question ne se posait pas.
00:22:01En tout cas, pas à mon époque.
00:22:02Vous pouvez me dire ce que vous voulez.
00:22:04On ne se baladait pas avec un couteau en classe.
00:22:06Et le fait qu'il ait été...
00:22:07Et 400 coups, ça n'a rien à voir.
00:22:08Non, mais franchement, c'est impossible.
00:22:09C'est un truc que je connais bien.
00:22:10Je veux dire, les 400 coups,
00:22:11le prof, il donne des tannées à Jean-Pierre Léaud
00:22:14et il le met au coin et il ne moufte pas.
00:22:16Il ne sort pas son couteau, Jean-Pierre Léaud.
00:22:19Voilà.
00:22:20Moi, je trouve qu'on devrait analyser ça jusqu'au bout.
00:22:22Il y a un dérèglement de la société,
00:22:24donc un dérèglement de la délinquance.
00:22:25Le carillon, et on sera avec Audrey Berto
00:22:27après, qui est sur place, bien sûr.
00:22:29Je salue, évidemment, notre amie Thomas Hill.
00:22:33Je leur remercie.
00:22:34Actualité grave, dramatique que nous traitons.
00:22:37La vôtre sera peut-être plus légère
00:22:39dans quelques instants.
00:22:40On va se demander si vous pourrez être remplacé
00:22:43un jour par de l'intelligence artificielle.
00:22:45Ça me paraît difficile.
00:22:47Ça me paraît difficile.
00:22:49Ça me paraît difficile.
00:22:51Merci Thomas.
00:22:52D'ailleurs, puisque vous en parlez,
00:22:54le président de la République a refait une vidéo
00:22:57ce matin, il y a une heure,
00:22:59d'intelligence artificielle.
00:23:01C'est-à-dire que la première était grotesque,
00:23:03la deuxième est grotesque.
00:23:04La deuxième est pire.
00:23:05La deuxième est pire.
00:23:06Ah oui.
00:23:07Donc, on peut voir, d'ailleurs,
00:23:08juste quelques images.
00:23:09Moi, je vous assure, je trouve ça sidérant.
00:23:12L'erreur est humaine, persévérée et diabolique.
00:23:13Je trouve ça sidérant.
00:23:14Non, non, mais c'est affligeant.
00:23:15Je pense que là, il provoque.
00:23:16Il y a une enfant qui a été tuée.
00:23:17Il fait une vidéo d'intelligence artificielle.
00:23:18Je pense qu'il provoque.
00:23:19C'est-à-dire qu'il ne dit pas un mot sur Louise.
00:23:21Il fait une première vidéo qui, effectivement,
00:23:23est ridicule.
00:23:25Et il en fait une deuxième aujourd'hui
00:23:26qui est tout aussi ridicule.
00:23:27Et ce sommet est un fiasco.
00:23:29C'est-à-dire que personne n'en a parlé quasiment.
00:23:32Les Français sont fous.
00:23:33Ce n'est pas le sujet numéro un, bien évidemment.
00:23:36Et à l'arrivée, on te dit qu'il faut
00:23:37que l'intelligence artificielle soit inclusive.
00:23:40Oui.
00:23:41Voilà ce qu'on va retenir.
00:23:42Et prenons en compte la question du climat aussi.
00:23:44Tout ça est grotesque.
00:23:46Mais c'est la période que nous travaillons.
00:23:49Vous vous rappelez l'épisode où là, il avait eu raison.
00:23:52Il avait repris un gamin qui le tutoyait
00:23:54et qui l'appelait Manu.
00:23:55Mais on ne peut pas en appeler au respect de la fonction
00:23:57en l'abaissant chaque jour.
00:23:58Il y a quelque chose de contradictoire.
00:24:00Là, ce n'est pas sa personne seulement qui l'abîme.
00:24:02C'est sa fonction.
00:24:03Et sa fonction, c'est quand même quelque chose
00:24:04de très important.
00:24:05Je vais remercier M. Dorido
00:24:06et citer quand même notre ami Yann Moix
00:24:09qui dit que c'est la notion de mobile qui disparaît.
00:24:12Le mobile appartient à l'ancien monde.
00:24:15Elle est forte cette phrase.
00:24:17Le mobile appartient à l'ancien monde.
00:24:21Donc je vous laisse méditer peut-être cette phrase.
00:24:26Le résultat de l'enfant roi.
00:24:28Mais dit-on également, il y a une grosse dérive
00:24:30chez certains enfants adultes avec des parents
00:24:32désemparés qui ne savent que faire.
00:24:34Ils ont peur de leur enfant, de sa violence
00:24:36qui peut aussi s'exprimer vis-à-vis d'eux
00:24:38comme du reste de la famille.
00:24:39Les psychiatres trop peu nombreux
00:24:41et des structures de réadaptation inexistantes.
00:24:44Le secteur médical de plus en plus inaccessible.
00:24:46Ils ont de plus une obligation d'assistance.
00:24:49Donc une obligation de les garder chez eux.
00:24:52Donc voilà ce que les uns et les autres
00:24:53peuvent dire ce matin sur ce sujet.
00:24:56Je remercie beaucoup M. Dorido.
00:24:57On va recevoir M. Garbarini
00:24:59qui vous connaissez, qui est avocat
00:25:01parce qu'il y a une tribune sur le secret professionnel
00:25:03qui est sortie.
00:25:04On va également parler de ce qui s'est passé
00:25:09dans ce match de football
00:25:11et les suites avec le jeune homme
00:25:13qui a été interpellé.
00:25:15Nous revenons dans une seconde.
00:25:16Célia, vous restez avec nous toujours ?
00:25:17Je crois que je cède ma place à Thomas Bonnet.
00:25:19Ah, alors on va recevoir Thomas Bonnet.
00:25:22Voilà.
00:25:23Merci en tout cas Célia
00:25:24pour la précision de vos informations.
00:25:26A tout de suite.
00:25:30On va encore parler de Louise dans une seconde.
00:25:32Sandra Tchoumbot nous rappelle les titres.
00:25:35L'étau se resserre autour d'ONL
00:25:39après la découverte de son ADN sur les mains de Louise.
00:25:42La garde à vue du principal suspect
00:25:44de trois de ses proches ont été prolongées.
00:25:47Une des pistes étudiées pour comprendre son passage à l'acte
00:25:49serait une défaite à un jeu vidéo.
00:25:51Le procureur des Vries tiendra une conférence de presse
00:25:54à 18h en direct sur CNews.
00:25:56Bruno Retailleau a annoncé sa candidature
00:25:58à la présidence des Républicains.
00:26:00Il a adressé un courrier aux militants LR.
00:26:02Le ministre de l'Intérieur dit vouloir donner
00:26:04une incarnation à la droite pour la faire gagner.
00:26:06Il met en avant la politique d'ordre qu'il porte
00:26:09et les mesures de fermeté qu'il défend.
00:26:11Et puis Emmanuel Macron s'est exprimé
00:26:13sur le projet polémique de Donald Trump
00:26:15qui veut faire de Gaza la côte d'Azur du Moyen-Orient
00:26:17et transférer les Gazaouis en Égypte et en Jordanie.
00:26:20Le président français appelle au respect des Palestiniens.
00:26:23Il le rappelle, c'est une terre
00:26:24où deux millions de personnes vivent et veulent vivre.
00:26:27Merci beaucoup Sandra.
00:26:28Célia, vous êtes restée avec nous
00:26:30parce que l'affaire, si j'ose dire, a évolué.
00:26:33Le jeune homme Owen, je dis le jeune homme,
00:26:37il a 23 ans, serait passé aux aveux.
00:26:41Oui, il a été placé en garde à vue lundi soir,
00:26:43une garde à vue prolongée,
00:26:45notamment suite à la découverte d'une trace ADN
00:26:49qui lui correspond et qui a été confondue
00:26:51avec l'ADN retrouvé sur Louise.
00:26:54Suite à cette garde à vue, à cette garde à vue prolongée,
00:26:58selon nos confrères du Parisien,
00:27:00le jeune homme serait passé aux aveux.
00:27:02Alors, sa garde à vue va se terminer aujourd'hui.
00:27:05Le procureur d'Evry doit communiquer aux alentours de 18h.
00:27:09Cela va nous donner des réponses
00:27:11et on saura s'il est véritablement passé aux aveux.
00:27:14Quels aveux aussi ?
00:27:16Quels sont mobiles ?
00:27:17Comment et pourquoi a-t-il choisi de s'en prendre à Louise ?
00:27:21Autant de questions qui trouveront leur réponse,
00:27:24on l'espère, à 18h.
00:27:25Pascal-Pierre Garbarigny est avec nous.
00:27:27Vous le connaissez, il est avocat pénaliste.
00:27:29Est-ce que l'avocat, dans ces cas-là,
00:27:31lorsque les preuves sont accablantes,
00:27:33est-ce que l'avocat a le devoir de dire à celui qu'il défend
00:27:37je ne peux pas défendre l'innocence devant de telles preuves ?
00:27:42Moi, j'ai toujours dit, pour répondre très précisément à la question,
00:27:47un avocat, ce qui compte, pour que sa parole soit entendue,
00:27:50il faut qu'il soit crédible.
00:27:52Donc, à partir quand il y a des éléments qui sont matériels,
00:27:55tangibles, comme l'ADN sous les ongles,
00:28:00l'ADN du jeune homme sous les ongles de la victime,
00:28:04c'est quand même très difficilement contestable.
00:28:07Il y a également de l'ADN sur les mains.
00:28:11Et l'avocat pénaliste que vous êtes dans ces cas-là,
00:28:13lorsqu'il entend ça, est-ce qu'il se dit ce que c'est ?
00:28:16Comment défendre ?
00:28:17Alors, c'est votre métier, bien sûr.
00:28:19C'est défendre.
00:28:20C'est votre vocation aussi.
00:28:21Mais comment défendre à notre...
00:28:22Déjà, il faut le conseiller.
00:28:24En tout cas, je ne connais pas le dossier,
00:28:25mais d'une manière générale, il faut avouer les faits, là.
00:28:28Parce qu'on est dans une situation où ça m'a l'air très compliqué,
00:28:32à moins qu'il donne une explication plausible, crédible.
00:28:35Mais sinon, il faut donc avancer sur les faits,
00:28:38avancer sur la vérité, et ensuite vérifier le mobile
00:28:41et expliquer les raisons qui ont conduit ce jeune homme
00:28:45à commettre l'irréparable.
00:28:47Donc ça, c'est un deuxième volet.
00:28:49Mais la défense, c'est cela.
00:28:51Et ce qui serait très grave, ça serait de le nier.
00:28:54L'émotion.
00:28:55Oui, c'est lié.
00:28:56Pardonnez-moi.
00:28:57Le mobile qui peut reconduire aussi à une requalification de l'enquête,
00:29:00parce que là, il est poursuivi pour meurtre.
00:29:02Mais s'il y a eu préméditation, ça peut être assassiné.
00:29:04Je voulais dire la même chose.
00:29:05On ne sait pas si c'est meurtre ou assassinat.
00:29:06Là, il y a écrit meurtre dans le santé.
00:29:07Mais s'il y a préméditation, c'est un assassinat.
00:29:09Pour l'instant, non.
00:29:10Je voudrais que l'émotion épine sur Orge.
00:29:12Je voudrais qu'on voit le sujet de Corentin Alonso.
00:29:15Et puis après, on sera avec Audrey Berthoud.
00:29:19À Longjumeau, comme à Épinay-sur-Orge,
00:29:22les habitants ne comprennent pas comment un tel drame a pu se produire
00:29:25à quelques pas de chez eux.
00:29:27On est tous dans le quartier bouleversé
00:29:29de par l'action et de savoir qu'il est à 50 mètres de chez nous.
00:29:34On ne peut pas deviner.
00:29:35Mon petit-fils joue dans la rue tout le temps.
00:29:37Moi, j'ai toujours habité Épinay.
00:29:40Ça a toujours été très calme.
00:29:41Et puis, du jour au lendemain, il arrive une catastrophe comme ça.
00:29:44Quand ça se passe auprès de chez nous, forcément,
00:29:46ce n'est pas la même chose.
00:29:47Donc, on est triste pour la famille, bien sûr.
00:29:50Et puis, de savoir que quelqu'un est capable de faire ça.
00:29:54Des interrogations qui sont pour le moment sans réponse.
00:29:58Les habitants suivent, heure par heure,
00:30:00les avancées de l'enquête dans les médias.
00:30:02Encore là, tout à l'heure, avant de sortir,
00:30:04j'ai regardé et j'ai entendu qu'en effet,
00:30:07on avait retrouvé le meurtrier.
00:30:09Franchement, oui, c'est quand même aussi un choc de savoir ça.
00:30:12C'est une personne d'Épinay qui habite une petite rue
00:30:15comme ça, pavillonnaire, qui a pu commettre un acte pareil.
00:30:19Le procureur de la République d'Évry tiendra une conférence de presse
00:30:22ce mercredi à 18h afin de faire un point précis
00:30:25sur le déroulement de l'enquête.
00:30:27Et cette rue, dite tranquille, et bien précisément,
00:30:30Audrey Bertheau est dans cette rue.
00:30:33Bonjour Audrey.
00:30:35Vous avez dû croiser, j'imagine, quelques riverains
00:30:38et écouter ce que vous ont dit les uns et les autres ce matin.
00:30:43Oui, Pascal, on se trouve à l'entrée de la rue d'Owen.
00:30:47Sa famille vit ici, juste derrière moi.
00:30:50Alors déjà, vous le voyez, la rue, bien sûr, est bloquée
00:30:53par des policiers.
00:30:55On a tenté d'échanger avec des voisins.
00:30:58J'ai essayé de discuter avec une dame il y a une quinzaine de minutes.
00:31:01Elle m'a dit « C'en est trop pour nous ».
00:31:04Vous imaginez bien d'apprendre que le principal suspect habite
00:31:07à deux pas de chez vous, dans la même rue que vous l'avez croisée
00:31:10tous les jours.
00:31:12C'est vraiment une ambiance particulière ici.
00:31:15On a aussi vu un petit peu de mouvement puisqu'un enquêteur de police
00:31:18est entré dans la maison du principal suspect.
00:31:20Il est depuis ressorti.
00:31:22C'est le même homme qui était déjà là hier lors de la perquisition.
00:31:24Mais en ce qui concerne les voisins, vraiment ce matin,
00:31:26ils ne veulent pas s'exprimer.
00:31:28Vous imaginez, encore une fois, le choc d'apprendre qu'Owen,
00:31:31le principal suspect, vit ici dans le même quartier qu'eux.
00:31:34Et bien merci beaucoup Audrey Bertheau.
00:31:37Audrey Bertheau, merci beaucoup pour ces informations.
00:31:40Voilà ce qu'on pouvait dire ce matin, sauf si vous avez autre chose
00:31:43peut-être à rajouter.
00:31:45Pas la responsabilité des parents, puisque sa sœur a été violentée.
00:31:48Est-ce que les parents le savaient ? Est-ce qu'un signalement
00:31:50au procureur de la République avait été fait ?
00:31:52Je pense que c'est aussi des interrogations légitimes
00:31:54qu'on peut se poser, parce que si la sœur en avait parlé
00:31:56et que rien n'a été fait, là on pourrait éventuellement
00:31:58s'interroger sur la responsabilité des parents.
00:32:00Le prochain rendez-vous, vous l'avez dit, c'est le procureur.
00:32:02A 18h. Pour l'instant, il ne s'était exprimé que par communiqué écrit.
00:32:06Et là, il réunit toute la presse au tribunal judiciaire d'Évry
00:32:08pour une conférence de presse avec d'importantes informations
00:32:11qui vont être annoncées.
00:32:14Merci beaucoup Célia.
00:32:16On parlera dans quelques secondes de ce profil S,
00:32:21de ce fichier S qui est aujourd'hui dans la ville de Lure
00:32:25et qui a fait réagir hier jusqu'à l'Assemblée nationale.
00:32:28Simplement, Pascal-Pierre Garbarigny est venu ce matin
00:32:30parce que vous signez avec 300 avocats une tribune
00:32:33sur le secret professionnel.
00:32:35Je vous ai appelé à protéger le secret professionnel
00:32:37dans une tribune collective pour le Figaro.
00:32:39Je trouvais que les avocats, après cette décision,
00:32:41je les avais trouvés... comment dire...
00:32:45pas très présents.
00:32:47On va le dire comme ça.
00:32:49Nicolas Sarkozy s'est fait poser un bracelet électronique
00:32:52le vendredi 7 février.
00:32:54Il avait annoncé renoncer à ses engagements de représentation.
00:32:56Et c'est vrai qu'il a été condamné en décembre dernier
00:32:58à un an de prison ferme sous bracelet électronique
00:33:00dans l'affaire dite des écoutes.
00:33:03C'est un client qui parle à son avocat.
00:33:06Ce que je trouve sidérant,
00:33:08c'est qu'on exploite la conversation
00:33:10entre un client et un avocat.
00:33:12La Cour européenne des droits de l'homme
00:33:14a une jurisprudence très claire là-dessus.
00:33:16On n'a pas le droit de l'écouter.
00:33:18Et par un jeu de justice française
00:33:20et puis, disons-le, sans doute un acharnement
00:33:22contre Nicolas Sarkozy dans ce dossier
00:33:25où on a mis des tonnes de procédures en place
00:33:29pour arriver manifestement à ce qu'il soit condamné.
00:33:32Vous avez donc écrit ce matin cette tribune.
00:33:36Mais alors, quelles conséquences de cette tribune ?
00:33:40La difficulté aujourd'hui que l'on rencontre
00:33:43c'est qu'avec toutes les affaires qui naissent
00:33:47et les moyens qui sont mis en œuvre
00:33:51et ce qui est normal par la justice et la police
00:33:54pour découvrir la vérité sur un crime, un délit, etc.
00:33:59Tous les citoyens et les avocats sont des citoyens.
00:34:02Bien évidemment, tout le monde est pour.
00:34:05En revanche, de l'autre côté,
00:34:07c'est pour ça que nous sommes une société civilisée,
00:34:10c'est que les personnes qui font l'objet
00:34:12de ces poursuites, de ces recherches,
00:34:14elles ont droit à un avocat.
00:34:16Et pour qu'un avocat puisse défendre son client,
00:34:19il a besoin d'entendre sa vérité.
00:34:21Sa vérité, je ne dis pas la vérité, sa vérité.
00:34:24Et sa vérité, ensuite, il nous la confie.
00:34:28Et nous sommes un coffre-fort.
00:34:30Et jusqu'à la fin de notre vie,
00:34:32on ne pourra jamais se départir
00:34:34de la vérité qu'il nous a donnée.
00:34:36Ensuite, la vérité qu'il nous a donnée,
00:34:39elle est très forte puisque nous, avocats,
00:34:41on va la confronter à ce que j'appelle
00:34:43la vérité judiciaire, c'est-à-dire la vérité du dossier,
00:34:46qui est autre chose,
00:34:48qui n'est peut-être pas la même chose,
00:34:50qui est parfois tout à fait contradictoire
00:34:52avec la vérité que l'on va recevoir du client.
00:34:54J'entends bien, mais sur ce qui se dit,
00:34:56et d'ailleurs, Thomas Bonnet est là également,
00:34:58et Thomas Bonnet va pouvoir rentrer,
00:35:00parce qu'on parlera également politique.
00:35:02Moi, je vais prendre des exemples très précis.
00:35:04Bon, je suis accusé, par exemple,
00:35:06d'avoir volé, je ne sais quoi,
00:35:08de l'argent ou un tableau, etc.
00:35:10Bon, je vous appelle au téléphone
00:35:12et on est sur écoute, je dis,
00:35:14évidemment, c'est moi qui ai volé le tableau.
00:35:16Je suis allé le piquer cette nuit à 2h du matin
00:35:18où j'ai été voler l'argent.
00:35:20Je dirais le contraire, à la barre.
00:35:22Bon, je vous dis ça.
00:35:24Notre conversation est entendue par un juge d'instruction.
00:35:26Il peut l'exploiter ou pas ?
00:35:28– Normalement, non.
00:35:30Non.
00:35:32– Donc ça, c'est très concret.
00:35:34Donc tout ce que je vais vous dire,
00:35:36même si je vous dis la vérité…
00:35:38– Exactement.
00:35:40– Dans l'affaire Sarkozy, ce qu'ont dit les juges,
00:35:42c'est que le vocal qui était sur écoute,
00:35:44ce n'était pas sur ce même dossier.
00:35:46Mais en fait, c'est scandaleux.
00:35:48Dans l'affaire de Thierry Herzog,
00:35:50c'est de lui dont on parle, le confrère…
00:35:52– Qui ne peut plus aujourd'hui exercer.
00:35:54– Il ne peut plus.
00:35:56Il a une interdiction d'exercer pendant 3 ans.
00:35:58C'est-à-dire que c'est une mort civile.
00:36:00– Ce qui est scandaleux.
00:36:02– Donc il ne peut plus exercer.
00:36:04On est sur une affaire A,
00:36:06et dans le cadre de cette affaire,
00:36:08il va y avoir des écoutes qui vont être faites.
00:36:10Alors, c'est vrai qu'il y avait un portable
00:36:12qui ne portait pas le nom des protagonistes,
00:36:14mais on savait très bien
00:36:16qu'il s'agissait de l'avocat et de son client.
00:36:18Et on va utiliser,
00:36:20par ce qu'on appelle des filets dérivants,
00:36:22cet artifice
00:36:24pour pouvoir écouter l'avocat
00:36:26avec son client,
00:36:28et d'en tirer les conséquences
00:36:30qu'ils ont commis à un pacte corruptif
00:36:32et c'est pour cela qu'ils seront condamnés.
00:36:34Moi, je dis qu'à un moment donné,
00:36:36il ne faut pas fouler au pied les principes.
00:36:38Dès lors qu'on entend un avocat
00:36:40qui parle à son client,
00:36:42ça devrait être immédiatement impossible.
00:36:44Or,
00:36:46ce qui est important aussi de savoir,
00:36:48c'est qu'aujourd'hui,
00:36:50vous avez des oreilles impudiques
00:36:52qui écoutent
00:36:54et qui vont dire
00:36:56que normalement, on ne doit pas l'écouter.
00:36:58Mais alors, ça pose un problème quand même,
00:37:00parce que si un terroriste
00:37:02dit à son avocat
00:37:04c'est moi qui l'ai fait...
00:37:06C'est le principe.
00:37:08C'est le secret professionnel.
00:37:10Sinon, on s'en va.
00:37:12Moi, je dépose la robe et je vais faire autre chose.
00:37:14Il y a quelque chose qui me gêne encore plus,
00:37:16c'est qu'on est dans une société
00:37:18où visiblement,
00:37:20les avocats sont devenus
00:37:22des suspects potentiels,
00:37:24des ennemis de la justice
00:37:26aux yeux des magistrats, voire des complices.
00:37:28André Valigny nous dit
00:37:30« Je suis un opposant à Nicolas Sarkozy
00:37:32et pour autant, je partage chez le tribune
00:37:34le secret professionnel des avocats et sacro-saint. »
00:37:36C'est vrai que là...
00:37:40Peut-être que ça va faire bouger les choses,
00:37:42mais j'ai trouvé les avocats
00:37:44« un peu mous »
00:37:46sur ce sujet.
00:37:48Vous auriez pu faire la grève, tout simplement.
00:37:50Vous auriez pu...
00:37:52Tous les bâtonniers...
00:37:54Je crois que c'est vous qui aviez proposé
00:37:56que tous les bâtonniers...
00:37:58On dit « frapper la barre ».
00:38:00Frapper la barre d'interdit.
00:38:02C'est-à-dire qu'il y a la grève des avocats.
00:38:04Et là, vous vous taisez, en fait.
00:38:06Le rapport...
00:38:08Pardonnez-moi, ce n'est pas une tribune dans le Figaro
00:38:10qui va changer grand-chose, excusez-moi de le dire comme ça.
00:38:12En revanche, si vous dites demain « tous les avocats de France... »
00:38:14Parce qu'en fait, vous ne vous battez pas vraiment, je trouve.
00:38:16C'est vrai qu'on avait fait plus pour la réforme des retraites.
00:38:18Vous ne vous battez pas vraiment, ce qui vous permettait.
00:38:20Si c'est à ce point essentiel,
00:38:22vous dites non.
00:38:24Vous déposez la robe.
00:38:26Si c'est à ce point essentiel,
00:38:28si vraiment c'est au cœur de votre activité,
00:38:30vous dites « il n'y a plus d'avocats demain ».
00:38:32Dans la tribune, il est question
00:38:34spécifiquement de Thierry Herzog
00:38:36et de l'affaire Bismuth.
00:38:38Mais est-ce que ça se présente souvent, ce cas de figure ?
00:38:40Bien sûr.
00:38:42Là, ça a été mis en exergue.
00:38:44Parce que ce sont
00:38:46tous les deux des personnalités.
00:38:48Mais ça arrive souvent.
00:38:50C'est-à-dire qu'aujourd'hui...
00:38:52Je vous explique.
00:38:54Par rapport au narcotrafic,
00:38:56qui est un fait sociétal très grave,
00:38:58très important,
00:39:00il n'en demeure pas moins
00:39:02que ces gens-là,
00:39:04qui font du narcotrafic,
00:39:06qui sont suspectés ou coupables de le faire,
00:39:08ils ont droit à un avocat.
00:39:10Et pour autant, l'avocat n'est pas leur complice.
00:39:12Or, bien évidemment,
00:39:14ils se livrent à l'avocat.
00:39:16Parce que sinon, on ne peut pas les défendre.
00:39:18Est-ce que pour autant, parce que le narcotrafic
00:39:20c'est un problème sociétal,
00:39:22est-ce qu'on doit supprimer le principe
00:39:24de l'absence totale
00:39:26de violation du secret professionnel ?
00:39:28Non.
00:39:30Sinon, on n'est plus en société.
00:39:32Je suis tout à fait d'accord avec vous,
00:39:34je trouve simplement que la réaction des avocats
00:39:36n'est peut-être pas à la hauteur de l'enjeu.
00:39:38Parce que c'est toujours compliqué,
00:39:40dans une profession qui est très individualiste,
00:39:42de grouper les efforts,
00:39:44de grouper les protestations.
00:39:46C'est pour ça que cette tribune démontre
00:39:48que là, il y a vraiment des nombres importants,
00:39:50avec des signataires connus et reconnus
00:39:52qui montent au créneau,
00:39:54parce que vraiment, c'est une atteinte
00:39:56à notre profession,
00:39:58et surtout, parce que je crois que
00:40:00c'est ça le plus important, c'est une atteinte
00:40:02pour le client.
00:40:04Le parquet d'ébris vient de faire un communiqué
00:40:06à l'instant, me dit Marine Lanson,
00:40:08et le suspect a reconnu l'effet.
00:40:10C'est extrêmement important.
00:40:12Merci Pascal-Pierre Garbarini de ces explications.
00:40:14Thomas Bonnet, est-ce que le Président de la République
00:40:16a mis en ligne une nouvelle vidéo ?
00:40:18Je crois qu'il renvoie vers le lien
00:40:20de la précédente vidéo,
00:40:22si j'ai bien compris.
00:40:24Je crois avoir vu que c'était la même.
00:40:26Alors, mea culpa.
00:40:28Ça envoie une petite pièce dans la machine,
00:40:30au cas où vous ne l'aviez pas vu.
00:40:32J'ai cru que c'était une nouvelle vidéo.
00:40:34Donc, ce n'est pas une nouvelle vidéo.
00:40:36Il est très fier de la précédente.
00:40:38Mais alors, c'est quoi ?
00:40:40Qu'est-ce que vous m'avez dit ?
00:40:42Dans sa story Instagram, notamment,
00:40:44il renvoie vers la vidéo qui a été publiée dimanche
00:40:46de mémoire.
00:40:48Mais ce n'est pas sur X cette fois-ci,
00:40:50c'est sur les stories.
00:40:52D'accord.
00:40:54Quand vous parlez de story, il y a plein de gens
00:40:56qui ne savent pas ce que c'est forcément qu'une story.
00:40:58Ce sont des vidéos éphémères,
00:41:00qui renvoient parfois à des publications
00:41:02qui sont inscrites dans le marbre.
00:41:04C'est la même.
00:41:06Donc, mea culpa.
00:41:08C'est consternant.
00:41:10C'est consternant.
00:41:12Il est fier de cette vidéo qui est consternante.
00:41:14Oui, on peut faire aussi de grandes choses
00:41:16avec l'IA à vous toutes et tous
00:41:18qui avez fait du sommet de Paris
00:41:20pour l'action sur l'intelligence artificielle d'une réussite.
00:41:22Merci. Annonce historique pour le pays et l'Europe.
00:41:24Et vision partagée.
00:41:26Nous avons écrit tous ensemble
00:41:28le début d'une nouvelle ère dans l'IA.
00:41:30Tout le monde sait que
00:41:32ce n'est ni une réussite ni un échec.
00:41:34J'ai envie de dire que ce n'est rien.
00:41:36Ce n'est pas la priorité.
00:41:38C'est plus grave que ça.
00:41:40Est-ce que vous croyez vraiment que cette vidéo
00:41:42peut faire naître dans l'esprit des Français
00:41:44qu'il y a une chose sérieuse ?
00:41:46Ils disent non, c'est un sujet de déconnade.
00:41:48L'IA, c'est quand même des enjeux
00:41:50extrêmement importants, même cruciaux.
00:41:52Le problème, c'est qu'il prend toujours la rigolade.
00:41:54Dans votre métier, ça change, l'IA ?
00:41:56Par exemple, est-ce que
00:41:58vous mettez tout un dossier
00:42:00sur la recherche de jurisprudence ?
00:42:02Sur la recherche de jurisprudence,
00:42:04vous avez tout.
00:42:06Et puis, il y a un autre élément.
00:42:08Je suis désolé. Encore une fois,
00:42:10je suis un citoyen.
00:42:12De voir le président de la République
00:42:14qui se met en scène comme cela,
00:42:16je suis désolé.
00:42:18C'est un manque de respect par rapport à la fonction.
00:42:20On a déjà eu un président de la République
00:42:22qui disait qu'il était un homme ordinaire
00:42:24et qu'il fallait
00:42:26qu'il était comme tout le monde.
00:42:28Quand on est un président de la République, on n'est pas comme tout le monde.
00:42:30Je suis désolé.
00:42:32Pour moi, ça compte et ça fait partie
00:42:34aujourd'hui des critiques qui sont faites
00:42:36sur les personnels politiques.
00:42:38Je vous rappelle la principale information
00:42:40de la matinée,
00:42:42c'est que le principal suspect
00:42:44a reconnu les faits
00:42:46dans l'affaire dramatique
00:42:48de la mort de Louise.
00:42:50Célia Barotte, qui était là à l'instant
00:42:52et sortit du plateau
00:42:54pour avoir des informations.
00:42:56Évidemment, nous poursuivrons
00:42:58cette enquête,
00:43:00ce dossier
00:43:02avec les informations
00:43:04que nous donnera Célia
00:43:06dans une seconde.
00:43:08Il nous reste deux minutes néanmoins
00:43:10avant la pause.
00:43:12Et peut-être, puisque vous êtes là Thomas,
00:43:14de parler politique
00:43:16avec quand même une annonce importante
00:43:18puisque Bruno Retailleau
00:43:20clairement se positionne maintenant sur la présidentielle.
00:43:22En tout cas, je les décode comme ça.
00:43:24Puisqu'il veut être président
00:43:26des Républicains.
00:43:28Et que le deal
00:43:30entre Laurent Wauquiez et lui
00:43:32qui avait été mis en place.
00:43:34C'est ce que j'avais compris.
00:43:36Il a envoyé une lettre aux militants
00:43:38les Républicains ce matin pour leur adresser
00:43:40son intention d'être
00:43:42président du parti.
00:43:44Il souhaite une incarnation pour ce parti.
00:43:46C'est pourquoi il se porte candidat.
00:43:48Il essaye aussi de devancer
00:43:50les critiques qui vont être portées, en tout cas les commentaires
00:43:52qui vont être faits sur une possible guerre des chefs
00:43:54avec Laurent Wauquiez. Il dit qu'il ne veut aucun débat
00:43:56public avec Laurent Wauquiez, que c'est une élection
00:43:58interne et qu'il faut rassembler.
00:44:00Force est de constater malgré tout
00:44:02qu'à droite, il est aujourd'hui le candidat le plus
00:44:04naturel. En l'état actuel des forces
00:44:06au sein des LR, il est mieux positionné
00:44:08que Laurent Wauquiez.
00:44:10La date n'a pas encore été fixée.
00:44:12Ça ne saurait tarder, peut-être en début
00:44:14de semaine prochaine. Ce que je peux vous dire, en tout cas,
00:44:16c'est que du côté de Laurent Wauquiez, on s'active
00:44:18pour contrer la dynamique de Bruno
00:44:20Rotaillot avec des meetings
00:44:22qui vont notamment être organisés.
00:44:24Ce qui est intéressant aussi, c'est que c'est la première fois
00:44:26depuis longtemps qu'on voit Bruno Rotaillot maintenant
00:44:28s'aventurer sur un autre terrain que celui
00:44:30qui convient à son ministère, sur la question
00:44:32du travail, de l'assistanat, etc.
00:44:34On se souvient
00:44:36que, d'ailleurs, ces news avaient été assez
00:44:38présentes dans l'élection de M. Ciotti,
00:44:40puisqu'il y avait eu des primaires
00:44:42organisées, en tout cas des débats qui avaient été
00:44:44organisés. Donc ça sera ce même système ?
00:44:46Bruno Rotaillot dit qu'il ne veut pas
00:44:48de débat public. Il pourrait y avoir quand même
00:44:50une opposition au moins des idées et des programmes.
00:44:52C'est vrai, en 2022, pour la
00:44:54présidence de l'LR, Eric Ciotti faisait déjà face
00:44:56à Bruno Rotaillot et à Aurélien Pradié.
00:44:58C'est lui qui l'avait emporté.
00:45:00On marque une pause.
00:45:02Je vous rappelle vraiment cette information qui est
00:45:04essentielle ce matin, puisque le principal
00:45:06suspect a reconnu les faits. Je remercie
00:45:08M. Garbarini.
00:45:10C'est moi qui vous remercie.
00:45:12Je salue à travers vous toute la Corse
00:45:14et toute la ville impériale
00:45:16Ajaccio qui nous écoute.
00:45:18Je le sais. Nous marquons
00:45:20une pause et nous revenons dans une seconde.
00:45:26Henri Sagné est avec nous ce matin.
00:45:28Je le remercie grandement. Le jour où j'ai réappris
00:45:30à marcher. Je pense que le public
00:45:32va être très content de vous voir
00:45:34ou vous revoir, cher Henri Sagné, parce que vous êtes
00:45:36une figure populaire qui a marqué
00:45:38évidemment la télévision française.
00:45:40D'abord parce que vous avez présenté
00:45:42l'actualité
00:45:44le journal de 20 heures, ce qui est
00:45:46quand même dans notre métier, surtout à cette
00:45:48époque-là. C'était quand même
00:45:50une légion d'honneur. Et puis aussi parce que
00:45:52vous avez été très présent dans l'univers du sport.
00:45:54Au moment où vous tombiez
00:45:56en retraite, où vous passiez à la retraite,
00:45:58il vous est arrivé une maladie grave.
00:46:00Oui, je suis tombé. J'ai fait une chute de vélo
00:46:02et puis par la suite, ça s'est relativement
00:46:04bien passé. Mais malheureusement,
00:46:06il y a eu du facteur déclenchant, peut-être celui-là.
00:46:08Et j'ai attrapé
00:46:10une maladie auto-immune. Ce qui fait que je me suis retrouvé
00:46:12allongé dans un hôpital pendant
00:46:14deux ans, sans pouvoir marcher, sans
00:46:16pouvoir manger, ou tout au moins difficilement.
00:46:18Et j'ai dû
00:46:20aborder une autre vie.
00:46:22Et c'est ce livre que vous racontez. Intellectuellement,
00:46:24rien n'était entamé, si j'ose dire.
00:46:26Ah non, non. Vous étiez prisonnier de votre
00:46:28corps avec un cerveau. Avec un cerveau
00:46:30qui fonctionnait à 100 à l'heure, toujours.
00:46:32Et c'est ça, le vrai problème.
00:46:34Eh bien, vous allez nous raconter ça, bien évidemment.
00:46:36Célia Barotte revient à l'instant
00:46:38à 9h59, et je la remercie
00:46:40puisque l'actualité a évolué
00:46:42avec ce principal suspect qui est donc passé
00:46:44aux aveux. Vous allez nous en parler dans une seconde,
00:46:46mais Sandra Thiombeau nous rappelle avant cela
00:46:48les titres.
00:46:52Le principal suspect dans le meurtre de Louise
00:46:54est donc passé aux aveux. Son ADN
00:46:56a été découvert sur les mains de la
00:46:58fillette de 11 ans. Sa garde à vue est celle
00:47:00de trois de ses proches. On était
00:47:02prolongé. Une des pistes étudiées pour comprendre
00:47:04son passage à l'acte serait une défaite
00:47:06à un jeu vidéo. Le procureur des
00:47:08vrilles tiendra une conférence de presse à 18h
00:47:10à suivre en direct sur CNews.
00:47:12Un joueur de football de mot a été
00:47:14mis en examen et placé en détention pour
00:47:16tentative d'homicide. Les faits remontent
00:47:18à dimanche dernier. Ils sont reçus par les
00:47:20U20 de Damaril-Ellis quand une bagarre
00:47:22éclate à la mi-temps. Des jeunes armés,
00:47:24de la ville, s'en prennent à eux.
00:47:26Le gardien de but est accusé d'avoir
00:47:28porté un coup de couteau à l'un des agresseurs
00:47:30présumés. Son pronostic vital est toujours
00:47:32engagé. Volodymyr Zelensky
00:47:34est prêt à un échange de territoire avec
00:47:36la Russie. Le président ukrainien pourrait
00:47:38donner la partie de la région frontalière
00:47:40russe de Kourk, récupérée il y a
00:47:42six mois. Il ne sait pas encore quelle terre
00:47:44Kiev demanderait. En retour, le chef d'État
00:47:46a évoqué le sujet dans le cadre d'éventuelles
00:47:48négociations de paix menées par les
00:47:50États-Unis.
00:47:52Merci beaucoup Sandra
00:47:54et Célia qui revient
00:47:56sur ce plateau pour nous donner
00:47:58les dernières informations.
00:48:00Grégoire Dulin, le procureur d'Evry,
00:48:02nous a confirmé que le principal suspect
00:48:04Owen, âgé de 23 ans,
00:48:06a reconnu les faits qui lui étaient reprochés
00:48:08lors de sa garde à vue. Il était placé
00:48:10en garde à vue depuis lundi soir
00:48:12pour meurtre sur mineur
00:48:14de 15 ans. Trois autres
00:48:16de ses proches étaient également placés
00:48:18en garde à vue pour non-dénonciation
00:48:20de crime. Des gardes à vue qui se
00:48:22poursuivent, elles n'ont toujours pas été levées.
00:48:24Alors, Owen a fait des aveux
00:48:26mais quels aveux ? Pour l'instant, nous n'avons
00:48:28toujours pas la piste ni le
00:48:30mobile officiel qui a
00:48:32été donné. Cela fera sûrement l'objet
00:48:34des déclarations données par le procureur
00:48:36d'Evry à 18h. On avait
00:48:38quand même écarté la piste
00:48:40du crime sexuel,
00:48:42la piste du mobile crapuleux.
00:48:44Il y avait aussi cette piste qui a été
00:48:46évoquée concernant un coup de colère
00:48:48et ensuite un échec
00:48:50en jouant à un jeu vidéo.
00:48:52Nous ne pouvons que redire
00:48:54ce que nous avons dit dans la première
00:48:56heure, en attendant davantage
00:48:58de précisions sur ces
00:49:00jeunes gens, qui peuvent être d'ailleurs parfois associats.
00:49:02Il y a beaucoup de
00:49:04témoignages que je peux lire
00:49:06là-dessus. Je vous en lis un au hasard.
00:49:08Ce garçon était violent avec sa soeur.
00:49:10Les parents ont peut-être peur de lui. Ils n'osent pas intervenir.
00:49:12Ils lui trouvent des circonstances atténuantes
00:49:14en permanence pour justifier son inaction.
00:49:16C'est terrible et malheureusement le cas
00:49:18dans beaucoup de familles où il n'y a jamais eu de cadre.
00:49:20C'est une explication à cette
00:49:22explosion de violence, nous dit
00:49:24cet interlocuteur qui, associé
00:49:26à la faiblesse de la justice, crée des monstres
00:49:28qui se sentent tout puissants
00:49:30dans une société peut-être qui est faible.
00:49:32La difficulté c'est de toujours essayer de rationaliser,
00:49:34de trouver évidemment des explications
00:49:36là où parfois l'inexplicable...
00:49:38Il était connu par la justice ces gens ?
00:49:40Alors justice, non. On a pour l'instant des premières
00:49:42remontées d'informations qui nous disent qu'il était
00:49:44connu des services de police
00:49:46pour des signalements concernant des faits de violence
00:49:48sur sa petite sœur, petite sœur qui a
00:49:50elle-même reconnu son frère.
00:49:52Elle dit avoir reconnu son frère
00:49:54sur la photo de la caméra
00:49:56de vidéosurveillance qui a circulé sur les réseaux sociaux.
00:49:58Donc elle a confirmé les témoignages
00:50:00des voisins, ce qui a permis
00:50:02d'orienter les enquêteurs sur sa piste.
00:50:04Et Eric Nolot ? Oui, c'est-à-dire
00:50:06que dans ce genre d'affaires
00:50:08on voit que ça ne tombe pas de nulle part.
00:50:10Ce qu'on a dit tout à l'heure, l'énigme
00:50:12n'a pas du mal avec un M majuscule, mais enfin
00:50:14il y a tout un terrain à chaque fois.
00:50:16Il aurait peut-être fallu réagir un peu plus tôt.
00:50:18Mais oui, mais qui doit réagir ?
00:50:20Mais il y avait des signalements de la police, vous pouvez déjà...
00:50:22Et ça ne va pas mettre encore des bordées comme ça.
00:50:24En fait,
00:50:26si on se dit les choses,
00:50:28vous savez très bien que la part
00:50:30des parents est essentielle.
00:50:32Bien sûr. Bien sûr. Fondamentale.
00:50:34Bien sûr que ça n'arrive pas
00:50:36dans toutes les familles et ça n'arrive pas
00:50:38dans toutes les éducations.
00:50:40Mais dire ça,
00:50:42c'est faire peser
00:50:44la responsabilité sur les parents.
00:50:46Et tu n'as pas envie
00:50:48effectivement aujourd'hui...
00:50:50Mais on n'a pas envie de quoi ?
00:50:52On n'a pas envie que ça recommence.
00:50:54Je veux dire, tu n'as pas envie
00:50:56d'avoir une explication
00:50:58aussi précise
00:51:00aujourd'hui.
00:51:02Tu dois attendre le développement de l'enquête.
00:51:04Mais bien sûr que les parents sont
00:51:06responsables de l'éducation des enfants.
00:51:08Après, il a 23 ans, il est majeur.
00:51:10Mais ça serait intéressant de savoir l'âge
00:51:12de la petite sœur aussi.
00:51:14Et finalement, heureusement qu'il est majeur.
00:51:16Parce que par rapport à la peine,
00:51:18on aura aussi une peine qui sera en conséquence...
00:51:20On va nous sortir la thèse de la psychiatrie
00:51:22pour nous expliquer que peut-être il est fou
00:51:24et peut-être il sera déclaré irresponsable pénal.
00:51:26Audrey Bertheau, je disais tout à l'heure,
00:51:28Audrey est dans la rue dans laquelle
00:51:30habite Owen.
00:51:32Elle n'est pas avec nous, Audrey Bertheau ?
00:51:34Écoutez,
00:51:36nous essaierons tout à l'heure de lui demander
00:51:38ce qui est tout à fait...
00:51:40Elle est avec nous, Audrey.
00:51:42Tous les témoignages que j'entends
00:51:44depuis 24 heures, 48 heures,
00:51:46tous disent la même chose.
00:51:48C'est incompréhensible. Pourquoi l'assidération,
00:51:50l'incompréhension, l'incrédulité, etc.
00:51:52J'imagine, Audrey, c'est le sens
00:51:54de ce que vous avez entendu ces dernières minutes
00:51:56avec cette information évidemment
00:51:58qui est nouvelle.
00:52:00C'est que le principal suspect a reconnu
00:52:02l'effet.
00:52:04Oui, bien sûr,
00:52:06les habitants sont totalement sous le choc.
00:52:08Encore une fois, tout le monde nous dit
00:52:10que ça aurait pu nous arriver,
00:52:12que ça aurait pu être notre enfant.
00:52:14Alors on l'a appris à certaines personnes
00:52:16puisque tout le monde n'est pas forcément
00:52:18au courant qu'il est passé aux aveux
00:52:20puisqu'on vient de l'apprendre.
00:52:22Mais les personnes à qui on l'annonce
00:52:24évidemment, ils sont totalement choqués
00:52:26Pascal, puisque pour eux,
00:52:28c'est un quartier tout de même
00:52:30assez calme, épiné,
00:52:32sur Orges.
00:52:34Évidemment, à chaque fois
00:52:36qu'on vous annonce que cela
00:52:38arrive près de chez vous, c'est toujours
00:52:40un choc. Et puis, bien sûr,
00:52:42tout le monde nous rappelle que ça aurait pu
00:52:44arriver à n'importe qui.
00:52:46Après, en ce qui concerne vraiment les voisins,
00:52:48le quartier, vous le voyez, la rue
00:52:50en tout cas d'Owen, où il vivait,
00:52:52elle est totalement bouclée.
00:52:54Les voisins, tous les volets
00:52:56sont fermés. Je pense que les voisins,
00:52:58pour le coup, ne veulent pas du tout
00:53:00être fermés. Mais les habitants, bien sûr,
00:53:02sont totalement choqués
00:53:04de cette nouvelle, de savoir que
00:53:06c'est un garçon d'ici, d'Épinay,
00:53:08sur Orges.
00:53:10Bonjour. Merci beaucoup
00:53:12dans l'actualité. Évidemment,
00:53:14vous restez avec nous, Célia, parce que si vous avez
00:53:16de nouvelles informations, bien sûr, vous nous en donnerez.
00:53:18Le journaliste que vous êtes, Henri Sagné...
00:53:20Alors, vous, vous avez commencé
00:53:22sur le terrain, si j'ose dire.
00:53:24Ah oui, j'ai commencé sur le terrain, oui.
00:53:26Avec des faits divers, pas aussi crapuleux
00:53:28que celui-là, mais j'ai commencé sur le terrain, oui.
00:53:30J'allais chercher l'information.
00:53:32Et puis, je disais tout à l'heure,
00:53:34vous avez été très présent dans la télévision
00:53:36dans les années 80,
00:53:38parce que vous aviez inventé
00:53:40une sorte de modernité
00:53:42à Caen, à FR3Caen,
00:53:44une manière de donner l'information qui était assez vive,
00:53:46peut-être plus
00:53:48décontractée. Vous n'étiez pas
00:53:50à l'époque en costume
00:53:52cravate. Pas du tout, non. J'ai transposé ça
00:53:54à Paris, en créant le 19-20,
00:53:56et qui a été un tel succès.
00:53:58C'était fait avec Philippe Bruet, d'ailleurs, qui est passé par
00:54:00Canal, qu'on peut
00:54:02saluer. Et puis, après,
00:54:04vous avez fait le 20h,
00:54:06et là, vous avez fait le 20h pendant
00:54:08de nombreuses années. Oui, avec Bruno
00:54:10Mazur, notamment. C'était pas la
00:54:12même chose. C'était un peu plus grand messe.
00:54:14Mais j'essayais quand même de me balader. J'arrivais en marchant
00:54:16et je donnais mon premier titre, et je revenais,
00:54:18je m'asseyais, et je redéveloppais
00:54:20l'actualité. C'était quand même un peu différent.
00:54:22Au niveau du look, après,
00:54:24sur le fond. Bon, et puis après, on verra un extrait
00:54:26que j'ai trouvé tout à l'heure, qui est un extrait célèbre,
00:54:28mais que je trouve tellement... D'une autre
00:54:30époque, ça dure 2 minutes 30,
00:54:32et vous imaginez l'extrait que
00:54:34je vais vous proposer. Je trouve que
00:54:36cette séquence est exceptionnelle.
00:54:38Je peux pas vous dire exceptionnelle. Et ce qui est
00:54:40exceptionnel, c'est la deuxième question de
00:54:42Paul Amart. Il dit, est-ce que vous avez bien réfléchi
00:54:44au Président de la République
00:54:46qui est en train d'annoncer
00:54:48qu'il se représente en 88 ? Mais,
00:54:50ce qui vous est arrivé est sidérant.
00:54:52C'est sidérant et c'est paniquant,
00:54:54j'imagine. C'est-à-dire que vous
00:54:56faites une chute, vous vous retrouvez à l'hôpital,
00:54:58vous ne pouvez plus bouger.
00:55:00Et vous ne savez pas ce que vous avez. On dit maladie
00:55:02auto-immune, mais quel est le
00:55:04diagnostic qui est posé ?
00:55:06Une maladie de Guillain-Barré, mais pour moi, c'est
00:55:08de l'hébreu. J'ai rien compris.
00:55:10Et ensuite, on m'a envoyé faire de la
00:55:12rééduc, on m'a fait de
00:55:14l'immunoglobuline, j'ai marqué tout ça
00:55:16parce que moi, tout ça, ça m'échappe.
00:55:18Et on m'a renvoyé après à Amiens, ils m'ont dit,
00:55:20ils font preuve d'humilité, ils m'ont dit, il faut aller à Paris.
00:55:22À Paris, ils vont vous trouver quelque chose. Et là,
00:55:24on m'a traité pour toute autre chose.
00:55:26On m'a dit que j'avais une polyradiculonevrite
00:55:28chronique. Alors polyradiculonevrite,
00:55:30ça ne veut pas dire grand-chose pour moi, c'est une maladie
00:55:32auto-immune, mais chronique, ça m'a fait peur.
00:55:34Parce que ça veut dire qu'on n'est jamais guéri.
00:55:36Et je ne le suis pas. Là, je remarche,
00:55:38mes mains
00:55:40rebougent, effectivement, je suis toujours
00:55:42sain de corps et d'esprit, mais
00:55:44je titube parfois dans le
00:55:46couloir, je ne sais pas pourquoi.
00:55:48Il y a quelques séquelles.
00:55:50— J'entends bien, mais pourquoi ça va mieux ?
00:55:52Puisqu'il n'y a pas de traitement ?
00:55:54— Ah si, j'ai fait un traitement, j'ai fait ce qu'on appelle une plasma
00:55:56ferrèze, c'est-à-dire qu'on
00:55:58m'enlève mon sang,
00:56:00on enlève le plasma, parce que dans le plasma,
00:56:02on a tous des, comment ça s'appelle,
00:56:04des anticorps, et ces anticorps,
00:56:06au lieu de me défendre, ils se rejettent contre moi.
00:56:08Voilà. Alors il ne faut pas me
00:56:10demander pourquoi, mais c'est comme ça. Donc
00:56:12on m'enlève mon plasma une fois toutes les huit semaines,
00:56:14et ça va un peu mieux, je recours comme un lapin
00:56:16après. Enfin, comme un lapin, peut-être pas.
00:56:20— Ce qui est troublant, c'est
00:56:22ce que vous décrivez, et puis que vous restez
00:56:24une parfaite gymnastique intellectuelle,
00:56:26il n'y a pas de problème d'élocution.
00:56:28Vous avez toutes vos facultés, mais c'est le corps qui lâche.
00:56:30— Ah, c'est le corps qui a du mal à suivre ?
00:56:32— Le contraste est vraiment troublant.
00:56:34— C'est ce que j'explique dans ce bouquin, c'est qu'il ne faut pas baisser
00:56:36les bras. Depuis que j'ai cette maladie, et qu'il
00:56:38en a été un peu question dans la presse,
00:56:40je reçois énormément de courriers.
00:56:42Donc je me suis dit, plutôt que de répondre aux gens,
00:56:44je vais expliquer ça dans un bouquin, et je vais leur dire
00:56:46qu'il faut positiver, ne pas baisser les bras.
00:56:48C'est ce que je dis à longueur de temps,
00:56:50alors que des fois, je peux vous dire,
00:56:52je ne suis pas tenté de positiver. Des fois, j'ai le moral
00:56:54un peu à zéro et dans les soquettes.
00:56:56— Henri Sagné, le jour où j'ai réappris à marcher,
00:56:58c'est aux éditions du Rocher.
00:57:00D'abord, vous vous rendez hommage
00:57:02aux hôpitaux français,
00:57:04aux personnes médicales, c'est important.
00:57:06C'est vrai que vous, vous avez sans doute plus de chance que d'autres,
00:57:08parce que financièrement,
00:57:10vous êtes plus à l'aise, peut-être,
00:57:12que d'autres gens qui traversent ce mâle.
00:57:14— Je vous rassure, c'est zéro centime depuis le début.
00:57:16Depuis trois ans, moi,
00:57:18je suis pris en charge totalement par les...
00:57:20— Mais la vie quand même autour de vous, elle peut s'organiser,
00:57:22elle peut être plus agréable quand...
00:57:24— Je n'ai pas pris d'aidant à la maison, c'est ma femme
00:57:26parce que je ne voulais pas de tierces personnes à la maison,
00:57:28et je lui sais gré de m'avoir aidé
00:57:30parce que je ne m'en suis pas rendu compte,
00:57:32mais elle avait un boulot de chien.
00:57:34— Mais votre moral, il y a un moment, est-ce que vous êtes
00:57:36désespéré au point de penser à l'irréparable ?
00:57:38— Non, non, jamais.
00:57:40Moi, vous savez, quand ça ne va pas, je ferme les yeux
00:57:42et je repense à des choses sympas dans ma vie.
00:57:44Mon premier scoop
00:57:46qui m'a valu un contrat,
00:57:48l'interview de François Mitterrand,
00:57:50un peu foireuse, un jour,
00:57:52mais qui m'a conforté dans l'idée
00:57:54qu'il fallait faire ce genre d'interview,
00:57:56la chute du mur de Berlin
00:57:58avec une interview de Willy Brandt,
00:58:00mon premier 20h, le jour de mes 40 ans
00:58:02avec Alain Delon comme parrain.
00:58:04Alors je pense à tout ça, puis je me dis, dans le fond, Henri,
00:58:06t'as des choses bien derrière,
00:58:08il peut y en avoir d'autres, quoi.
00:58:10C'est la méthode Coué.
00:58:12— On parle pas assez des aidants,
00:58:14et on a tous été confrontés, parfois,
00:58:16dans nos familles, à quelqu'un qui est très malade,
00:58:18et puis on parle peu de l'aidant.
00:58:20— C'est vrai.
00:58:22— Et je me souviens, un jour,
00:58:24il y avait une dame qui accompagnait son mari
00:58:26depuis de nombreuses années,
00:58:28et puis une personne lui avait dit
00:58:30« Et toi, comment ça va ? »
00:58:32Et cette personne avait dit
00:58:34« T'es la première personne qui me demande ça.
00:58:36Qui me demande, moi, comment je vais. »
00:58:38Et alors son mari était évidemment
00:58:40dans un état très critique,
00:58:42très difficile, elle s'en occupait
00:58:44depuis de nombreuses années,
00:58:46et elle soulignait que personne ne lui disait
00:58:48« Et toi, comment ça va ? »
00:58:50— C'est ce que j'ai oublié de faire avec ma femme,
00:58:52moi, qui a fait une déprime à un moment,
00:58:54je m'en rendais pas compte.
00:58:56Vous savez, quand on est malade comme moi,
00:58:58on est très exigeant, et j'ai été très exigeant
00:59:00très très longtemps avec ma femme.
00:59:02— Et très tyrannique, parfois.
00:59:04— Exigeant, c'est un joli mot.
00:59:06Moi, j'ai vécu parfois des choses,
00:59:08j'ai été témoin de tyrannie.
00:59:10C'est-à-dire que celui qui est malade
00:59:12est en train de tyranniser les dents.
00:59:14— J'irais pas jusque-là, mais moi,
00:59:16j'étais très exigeant, très très exigeant,
00:59:18et c'est vrai qu'on s'en rend compte après coup.
00:59:20Et moi, je la remercie maintenant.
00:59:22Mais je l'ai vue quand elle a écrit
00:59:24un petit papier dans mon bouquin.
00:59:26Avant, je m'en étais pas franchement aperçu.
00:59:28— Alors, je voulais vous parler
00:59:30de ce fameux extrait.
00:59:32C'est mars 1988 ?
00:59:34— Oui, je crois que c'est début mars.
00:59:36— Donc, François Mitterrand a été élu
00:59:38président de la République en 1981.
00:59:40Jacques Chirac est Premier ministre
00:59:42à ce moment-là. On se dirige vers
00:59:44une campagne présidentielle, et tout le monde
00:59:46sait que François Mitterrand
00:59:48va se représenter. — Il n'y a pas un suspect
00:59:50de faire du soutenable, quand même.
00:59:52— Il avait dit non à tout le monde.
00:59:54— Vous allez voir, cette interview,
00:59:56elle résume tout ce qu'est la France à ce moment-là.
00:59:58Il y a une campagne extraordinaire,
01:00:00avec Jacques Séguéla, qui parle de la France unie.
01:00:02Et vous allez avoir un Mitterrand,
01:00:04j'allais dire, de compétition
01:00:06dans l'extrait que vous allez voir.
01:00:08C'est-à-dire que c'est la bête,
01:00:10c'est le fauve, c'est l'animal,
01:00:12qui tape, qui tape, qui tape.
01:00:14— Alors qu'il est déjà malade.
01:00:16— En 1988, il est déjà malade.
01:00:18Et voyez cet extrait, et je le répète,
01:00:20moi, j'adore la question de Paul Amart.
01:00:22Alors, vous, votre première question est géniale.
01:00:24Mais Paul Amart, il dit, vous avez vraiment réfléchi.
01:00:26Voyez cet extrait, ça dure 2 minutes 30
01:00:29— M. le président, bonsoir.
01:00:31Et merci d'avoir accepté l'invitation
01:00:33de la rédaction d'Antenne 2.
01:00:35Ma première question est simple et directe à la fois.
01:00:37Vous allez le voir. Quelque chose me dit, d'ailleurs,
01:00:39que je serai le dernier journaliste de France et de Navarre
01:00:41à vous poser cette question.
01:00:43M. le président, êtes-vous à nouveau candidat
01:00:45à la présidence de la République ?
01:00:47— Oui.
01:00:49Vous avez mûrement réfléchi ?
01:00:51— Je le crois.
01:00:53— On peut savoir quand vous avez pris cette décision.
01:00:55Certains disent que c'est en juillet 1987.
01:00:57D'autres disent que c'est pendant les 7 de fin d'année.
01:00:59— Je n'en sais rien moi-même.
01:01:01— Au fond, pourquoi briguez-vous un second mandat,
01:01:03M. le président ?
01:01:05J'allais dire M. le candidat.
01:01:07— Vous savez,
01:01:09depuis déjà quelques mois,
01:01:13j'ai beaucoup écouté
01:01:15les discours
01:01:17des uns et des autres.
01:01:19Et dans tout ce bruit,
01:01:21j'aperçois un risque
01:01:23pour le pays
01:01:25de retomber dans les querelles
01:01:27et les divisions
01:01:29qui si souvent l'ont miné.
01:01:31Eh bien,
01:01:33je veux que la France
01:01:35soit unie.
01:01:37Et elle ne le sera pas
01:01:39si elle est prise en main
01:01:41par des esprits
01:01:43intolérants,
01:01:45par des partis
01:01:47qui veulent tout,
01:01:49par des clans
01:01:51ou par des bandes.
01:01:53Elle ne sera pas non plus,
01:01:55et sur le premier point,
01:01:57j'insiste, car
01:01:59il faut la paix civile
01:02:01à la France
01:02:03si on veut qu'elle soit prête
01:02:05à aborder le temps qui vient.
01:02:07— M. Mitterrand, très franchement,
01:02:09ce sont là les circonstances exceptionnelles...
01:02:11— Je n'ai pas terminé sur ce point.
01:02:13Je ne ferai pas un long discours.
01:02:15Ayez la patience de m'entendre.
01:02:17J'ai dit que la France
01:02:19ne sera pas unie non plus.
01:02:21Si
01:02:23des intérêts particuliers,
01:02:25égoïstes par nature,
01:02:27exercent
01:02:29leur domination
01:02:31sur le pays
01:02:33au risque de déchirer
01:02:35le tissu social,
01:02:37d'empêcher la cohésion
01:02:39sociale qui correspond
01:02:41à la cohésion nationale
01:02:43nécessaire,
01:02:45alors je dis
01:02:47qu'il faut la paix sociale,
01:02:49il faut la paix civile,
01:02:51il faut la paix sociale.
01:02:53Alors vous m'avez posé la question...
01:02:55— Vous avez dit un jour
01:02:57« Je ne me présenterai qu'en cas de circonstances exceptionnelles ».
01:02:59— Bon, etc., etc.
01:03:01Masterclass de François Mitterrand.
01:03:03Et là, on voit
01:03:05d'abord le talent exceptionnel de François Mitterrand,
01:03:07le politique
01:03:09qu'il est, l'animal politique.
01:03:11La manière dont il traite Paul Amart
01:03:13est terrible.
01:03:15— On nous avait dit « Ne vous inquiétez pas,
01:03:17il va vous répondre utile sur une minute au départ,
01:03:19donc ne le poursuivez pas,
01:03:21ça va marcher ».
01:03:23Et il me répond « Oui ».
01:03:25Et après il me dit « Peut-être ».
01:03:27— Ça, quand les questions sont plus longues que les réponses,
01:03:29en général, on sait que c'est pas le bon signe.
01:03:31— Mais vous vous souvenez bien...
01:03:33— Je faisais signe à Paul, je dis « Il faut y aller maintenant,
01:03:35il faut rentrer dans le vif des sujets ».
01:03:37Moi, je ne devais qu'introduire l'interview,
01:03:39c'est tout ce que je devais faire.
01:03:41Ah, je m'en souviens comme si c'était hier,
01:03:43j'y repense souvent.
01:03:45— Il fait un petit nom de la tête.
01:03:47Alors ça, c'est étonnant.
01:03:49— Non, il dodeligne.
01:03:51C'est comme dans un film de Finesse.
01:03:53Vous avez dodeligné.
01:03:55— Mais il a dodeligné, je m'en souviens très bien.
01:03:57— C'est-à-dire qu'avant...
01:03:59D'ailleurs, on peut revoir, pas de l'entendre,
01:04:01mais pour la gestuelle,
01:04:03vous lui posez la question, comme il ne veut pas dire « Oui »,
01:04:05il marque un petit œil,
01:04:07« Oui ».
01:04:09Et la question « Je le crois ».
01:04:11En fait, je suis...
01:04:13— Je pose une question.
01:04:15Est-ce qu'il est permis de préférer ce qu'on vient de voir
01:04:17aux exhibitions sur TikTok ?
01:04:19Voilà. Non, je pose cette question.
01:04:21Est-ce que ce sont des propos...
01:04:23— Il y a quelque chose...
01:04:25Il y a quelque chose, d'abord,
01:04:27que Emmanuel Macron devrait peut-être
01:04:29écouter ou entendre.
01:04:31C'est qu'il parle lentement.
01:04:33Et Emmanuel Macron parle trop vite.
01:04:35Il dit trop de choses.
01:04:37C'est comme « Il y a trop de notes ».
01:04:39C'est comme Mozart,
01:04:41« Il y a trop de notes ».
01:04:43C'est qu'à la fin,
01:04:45il y en a trop.
01:04:47— Mais c'est dans l'air du temps.
01:04:49— Ah non, c'est dans l'air du temps.
01:04:51Par exemple, Bruno Retailleau,
01:04:53si vous faites attention,
01:04:55Bruno Retailleau a un débit
01:04:57plus lent, plus clair,
01:04:59plus pédagogique.
01:05:01Il ne remplit pas la phrase.
01:05:03« Il y a trop de notes ».
01:05:05Je vous assure, il ne remplit pas la phrase.
01:05:07— Ce qui frappe aussi quand on entend cette séquence,
01:05:09c'est le gouffre absolu entre les promesses,
01:05:11le discours de l'époque,
01:05:13qui correspond aux années post-S.S. racisme
01:05:15et la réalité de ce qu'on voit aujourd'hui.
01:05:17On nous avait promis la paix civile,
01:05:19la société ouverte, la lutte contre les clans, etc.
01:05:21Aujourd'hui, on a le retour des logiques d'Apartheid.
01:05:23— Il y a quelqu'un qui dit « Quel bonheur ! »
01:05:25— Il tape dur.
01:05:27— Non, mais là, c'est un tueur.
01:05:29C'est un tueur, là.
01:05:31C'est le tueur dans cette séquence.
01:05:33Et les factions, les bandes...
01:05:35Enfin, il ne fait pas « faction », d'ailleurs.
01:05:37Les clans, les bandes, les bandes.
01:05:39— Vous savez, je l'ai vu arriver avant cette interview.
01:05:41Il était muet. Il ne disait rien.
01:05:43Il était blême. On sentait qu'il avait la haine.
01:05:45Il voulait faire passer son message.
01:05:47Et moi, je lui ai tendu un verre d'eau.
01:05:49Il n'en voulait pas. Il ne voulait pas parler.
01:05:51Rien du tout. Il n'a dit bonjour à personne
01:05:53en rentrant sur le plateau.
01:05:55C'était le ring.
01:05:57— Il y a quelqu'un qui dit « Quel bonheur de revoir Henri Sagné,
01:05:59un authentique gentil dans un monde de requins,
01:06:01un chef à l'écoute de ses collaborateurs.
01:06:03J'ai eu la chance de travailler avec lui. »
01:06:05— C'est super sympa.
01:06:07— Mais c'est vrai que vous trouvez que vous étiez
01:06:09plutôt gentil dans ce monde dur du journalisme.
01:06:11— Moi, j'ai toujours été un peu sympa, oui.
01:06:13J'ai toujours été sympa, mais quand je voulais
01:06:15quelque chose, je l'obtenais quand même.
01:06:17Mais j'avais des méthodes
01:06:19qui étaient des méthodes peut-être anciennes.
01:06:21Mais j'étais bien copain
01:06:23avec tous les journalistes de ma rédaction.
01:06:25À un moment, j'étais patron de La Troie.
01:06:27J'avais 1 000 collaborateurs. Et quand je suis parti
01:06:29en retraite, pas en retraite parce qu'on m'avait borduré
01:06:31un peu, je suis parti faire du sport après.
01:06:33Je ne m'en plains pas. Mais ils m'ont fait des cadeaux.
01:06:35J'ai trouvé ça sublime parce que généralement,
01:06:37on ne fait pas des cadeaux à son patron.
01:06:39— Il y a quelqu'un qui nous écoute
01:06:41du côté de l'Élysée et qui dit
01:06:43« Ce 22 mars 1988,
01:06:45c'est Gérard Collet qui avait appelé Paul Amart
01:06:47à midi pour lui proposer d'inviter
01:06:49le président Mitterrand au 20h. »
01:06:51— Oui, tout à fait. On ne le savait pas.
01:06:53— Et cette même personne dit « J'étais le petit
01:06:55stagiaire du service politique de l'époque. »
01:06:57C'est vrai que ce petit stagiaire
01:06:59est grandi jusque-là.
01:07:01— C'est l'armée de l'État. Je ne sais pas
01:07:03si vous avez deviné de qui je parle.
01:07:05Écoutez, Henri Sagnet,
01:07:07c'est vrai que...
01:07:09Aujourd'hui,
01:07:11c'est quand même un peu compliqué.
01:07:13Vous n'avez pas récupéré à 100%.
01:07:15— Non. J'en fais un tout petit peu
01:07:17mais très très peu parce que
01:07:19je n'ai pas l'équilibre. Non, je vis
01:07:21parce que j'ai un mandat local.
01:07:23Moi, je suis élu depuis 50 ans.
01:07:25Je ne devrais pas le dire. Ça fait un peu vintage.
01:07:27Je suis élu de mon petit village.
01:07:29Je vis près de la baie de Somme,
01:07:31au cours sur Somme. Ce n'est pas très loin d'ici.
01:07:33Je peux venir très souvent à Paris
01:07:35parce que j'y suis quand même très attaché.
01:07:37Je suis vice-président d'une communauté de communes.
01:07:39Je suis président d'un festival de la nature.
01:07:41Enfin bon, j'ai du boulot.
01:07:43— Vous avez gardé tous vos mandats
01:07:45durant votre maladie ici ? — Oui, j'ai gardé
01:07:47tous mes mandats. J'y allais en fauteuil roulant.
01:07:49J'y allais.
01:07:51Comme si je n'étais pas malade.
01:07:53— Lisez ce livre, Henri Sagnet, « Le jour où Gérard Paris
01:07:55a marché ». C'est vrai qu'aujourd'hui
01:07:57on est un peu bousculé par l'actualité,
01:07:59mais on avait prévu ce rendez-vous avec vous.
01:08:01Je le disais, j'étais étudiant.
01:08:03À l'époque, je regardais
01:08:05beaucoup ce 19-20 de François
01:08:07parce que je trouve qu'il
01:08:09tranchait. Je ne sais pas si vous vous souvenez.
01:08:11C'était très moderne. C'est dans une salle
01:08:13de rédaction. C'était la première fois.
01:08:15Il y avait un côté chaîne info.
01:08:17— Les journalistes m'envoyaient des boulettes.
01:08:19Parfois, il y a un jour, j'ai reçu Édouard Baladur.
01:08:21Ce n'était pas le style de la salle de rédaction
01:08:23et de la newsroom.
01:08:25Je lui ai dit « Vous connaissez notre émission ? »
01:08:27Il a dit « Oui, évidemment. Il n'y a pas de cravate et vous avez les manches
01:08:29retroussées. » Il a dit « Ça me plaît bien. »
01:08:31— C'est une manière, évidemment.
01:08:33L'actualité,
01:08:35nous y revenons.
01:08:37Je voulais vous parler
01:08:39de 2-3 choses qui m'ont frappé. Par exemple,
01:08:41l'humoriste Blanche Gardin s'est confiée à Télérama.
01:08:43Vous avez vu cette interview ?
01:08:45Olivier qui fait la revue de presse le matin.
01:08:47Elle raconte ses difficultés professionnelles et son désenchantement.
01:08:49Dans un sketch diffusé en juillet dernier,
01:08:51elle dénonce la politique de Netanyahou et le soutien des Occidentaux.
01:08:53Depuis,
01:08:55plus de propositions au cinéma. Un grand découragement.
01:08:57Elle veut quasiment arrêter le métier,
01:08:59dit-elle. Moi, ça ne me fera pas
01:09:01pleurer parce qu'elle était...
01:09:03— Elle cognait dur.
01:09:05— Voilà.
01:09:07— Mais elle a beaucoup de talent.
01:09:09— Du rire aux larmes.
01:09:11— C'est un peu ce que disait Muriel Robin.
01:09:13— Comment je vais ? Je ne suis pas gentil.
01:09:15Ça me fait toujours de la peine si un humoriste ne travaille plus.
01:09:17Vous avez raison.
01:09:19Ce n'est pas la moins drôle.
01:09:21Comment je vais ?
01:09:23Comme le dit la blague juive, en un mot, bien.
01:09:25En deux, pas bien.
01:09:27La mécanique de la vanne est grippée.
01:09:29Depuis le sketch sur Gagin,
01:09:31je ne reçois plus de propositions au cinéma.
01:09:35Je m'en suis toujours remise au destin.
01:09:37J'ai toujours provoqué des chocs
01:09:39qui m'ont permis de prendre la tangente.
01:09:41Mais c'est vrai que...
01:09:43Pourquoi je dis ça, Olivier ?
01:09:45Il y a une forme d'arrogance.
01:09:47J'en ai marre de ces humoristes qui donnent des leçons
01:09:49à droite, à gauche.
01:09:51On peut faire rire, mais pas comme ça.
01:09:53Il me semble que les grands anciens
01:09:55faisaient de l'humour, parfois politique,
01:09:57mais pas de la même manière.
01:09:59Là, j'y vois vraiment une militante.
01:10:01Elle est plus militante qu'humoriste.
01:10:03— C'est les gens qui vivent dans la provocation.
01:10:05Quand on fait de la provocation,
01:10:07j'ai rien contre, mais il faut assumer.
01:10:09Effectivement, de temps en temps,
01:10:11quand vous êtes producteur de cinéma,
01:10:13on a quelqu'un
01:10:15qui n'est pas complètement compatible
01:10:17avec le public potentiel de ce film.
01:10:19On se méfie.
01:10:21C'est évidemment le contre-coup
01:10:23de son style.
01:10:25Moi, ça me fait penser
01:10:27à Muriel Robin, qui a fait à peu près
01:10:29la même déclaration il y a maintenant
01:10:31quelques mois.
01:10:33— Elle n'est pas militante de la même manière.
01:10:35— Muriel Robin a dit « On ne fait plus appel à moi au cinéma. »
01:10:37— Pas pour les mêmes raisons.
01:10:39— Enfin bon, les raisons...
01:10:41— C'est parce qu'elle a vraiment un parti pris
01:10:43dans ce sketch où on sait sa position
01:10:45et qu'il y a des critiques.
01:10:47Muriel Robin, moi, je ne connais pas ses positions.
01:10:49— Le cas de Blanche Gardin, c'est un peu curieux
01:10:51parce que la série sur Canal, par exemple,
01:10:53était très anti-walk.
01:10:55Elle est vraiment très loin dans la noirceur anti-walk.
01:10:57— Elle avait partagé l'écran avec Michel Houebecq
01:10:59dans un film très beau dans la peau de Blanche Gardin.
01:11:01— Oui, c'est ça.
01:11:03C'est son compagnon, je crois, l'humoriste américain
01:11:05qui lui aussi est très anti-politiquement correct.
01:11:07Mais elle expérimente que quand on change
01:11:09de positionnement politique...
01:11:11— Faut pas être plus militant qu'humoriste.
01:11:13— Oui, mais faut pas être plus militant.
01:11:15Faut quand même rester dans son couloir
01:11:17d'humoriste et de dérision et de légèreté.
01:11:19— Surtout si on veut faire du cinéma.
01:11:21À la limite, vous faites du one-man show.
01:11:23Vous savez que vous allez remplir la salle.
01:11:25Votre public au cinéma, votre producteur,
01:11:27il a besoin de ratisser l'arche.
01:11:29— Et dans les infos également qui m'ont intéressé
01:11:31ces dernières heures, c'est la ville de Bocaire.
01:11:33Il y a une tribune de Brigitte Bardot.
01:11:35La ville de Bocaire, qui a été condamnée
01:11:37à payer la somme de 103 000 euros
01:11:39en raison du refus de son maire,
01:11:41Chaudon a enlevé la crèche de Noël
01:11:43de la mairie, comme l'avait ordonnée
01:11:45le tribunal administratif de Nice.
01:11:47Eh bien, scandalisée, Brigitte Bardot dénonce
01:11:49une soumission et la lâcheté de nos gouvernants.
01:11:51C'est à lire dans Valeurs Actuelles.
01:11:53Crèche de Bocaire.
01:11:55Brigitte Bardot dénonce
01:11:57un poids, deux mesures entre chrétiens
01:11:59et musulmans.
01:12:01— Plus ça va et plus j'aime Brigitte Bardot.
01:12:03— Vous aimiez déjà beaucoup Brigitte Bardot.
01:12:05— Oui, mais son engagement
01:12:07en faveur des animaux, ça me touche beaucoup.
01:12:09— Je trouve que c'est une femme vraiment très courageuse.
01:12:11Là, les convictions,
01:12:13c'est pas un 20 mots avec elle.
01:12:15— Oui, parce que c'est pas populaire.
01:12:17Là, elle cherche pas
01:12:19à plaire au plus grand nombre.
01:12:21— Et j'ajoute que défendre les crèches,
01:12:23c'est pas juste être du côté des chrétiens,
01:12:25c'est être du côté de la tradition.
01:12:27D'ailleurs, l'Église catholique elle-même,
01:12:29à l'occasion du Concile de Trente au XVIe siècle,
01:12:31elle a condamné le principe même de la crèche.
01:12:33On voit bien que c'est pas juste une question de religion.
01:12:35— Je voulais vous faire écouter également,
01:12:37évoquer un autre humoriste
01:12:39qui a fait la une,
01:12:41Marouane Ben Nassar.
01:12:43Il y a eu un échange hier
01:12:45entre Rachida Dati et une députée
01:12:47de la France Insoumise que je vous propose d'écouter.
01:12:55— Une cabale raciste et islamophobe
01:12:57lancée par votre camp politique
01:12:59et alimentée par l'extrême droite
01:13:01se met en marche contre Marouane Ben Nassar,
01:13:03humoriste qui est intervenu
01:13:05sur France 5, dans l'émission
01:13:07« C'est à vous ».
01:13:09Son tort impule ample un bonésara,
01:13:11une barbe, mais surtout
01:13:13être arabe.
01:13:15Voilà ce qu'il aura fallu.
01:13:17Quinze menaces par minute
01:13:19pendant plusieurs jours
01:13:21à cet humoriste.
01:13:23Il ne sera plus à l'écran.
01:13:25C'est par ces mots que vous avez réagi
01:13:27la semaine dernière au Sénat.
01:13:29Le message envoyé à une partie
01:13:31de nos compatriotes est désastreux
01:13:33et dévastateur. C'est une faute
01:13:35politique. Allez-vous admettre
01:13:37que cette éviction relève d'une
01:13:39censure islamophobe purement et
01:13:41simplement ou allez-vous continuer
01:13:43à nous faire croire que la plus grande menace
01:13:45pour la République est un bonnet,
01:13:47une barbe et un pull trop grand
01:13:49sur France 5 ?
01:13:51— A-t-il écrit des propos, ou tenu
01:13:53des propos par le passé qui peuvent heurter,
01:13:55choquer, blesser ?
01:13:57Oui.
01:13:59Ces propos
01:14:03Non mais
01:14:05soit je vous réponds,
01:14:07soit vous écoutez ma réponse,
01:14:09soit vous arrêtez.
01:14:11C'est pas possible.
01:14:13Vous me parlez d'un humoriste,
01:14:15vous me parlez de Zemmour.
01:14:17On ne parle pas de la même chose.
01:14:19Il a été condamné. Est-ce qu'on parle
01:14:21de condamnation ? Vous allez m'écouter
01:14:23jusqu'à la fin. Donc est-ce que les propos
01:14:25étaient répréhensibles ? Non.
01:14:27Est-ce que les propos étaient choquants ?
01:14:29Oui.
01:14:31Alors je veux redire
01:14:33la liberté de recrutement
01:14:35et de choix des animateurs et des journalistes,
01:14:37c'est l'antenne et la production.
01:14:39Ça n'est pas moi. Ensuite,
01:14:41là où je rejoins votre indignation,
01:14:43rien ne justifie une déferlante de haine,
01:14:45rien ne justifie le racisme,
01:14:47rien ne justifie
01:14:49l'essentialisation systématique.
01:14:51Je veux aussi dire,
01:14:53parce que vous l'avez rappelé,
01:14:55rien ne justifie
01:14:57l'essentialisation systématique.
01:14:59Faudrait aussi que l'humoriste
01:15:01arrête de dire qu'il a été viré par une arabe.
01:15:03Non mais c'est très intéressant
01:15:05à deux titres.
01:15:07D'abord parce que cet homme n'aurait rien à faire,
01:15:09c'est un militant islamiste,
01:15:11donc moi il n'y a même pas de débat. Mais surtout,
01:15:13Rachid Haddati, il fait allusion dans sa
01:15:15dernière phrase, il a dit je savais que je me ferais virer
01:15:17mais par une arabe, ça fait chier
01:15:19un truc comme ça. Donc l'essentialisation
01:15:21est de l'autre côté. C'est-à-dire que Rachid Haddati
01:15:23est sommé de réagir en tant qu'arabe,
01:15:25pas en tant que ministre, pas en tant que citoyen,
01:15:27c'est-à-dire que ces gens-là
01:15:29pensent qu'un arabe doit penser d'une certaine façon
01:15:31à la manière islamiste, qu'il n'y a pas
01:15:33de libre-arbitre de la part des arabes.
01:15:35C'est plus intéressant ça.
01:15:37Au-delà de ça, il y a un cours de communication politique
01:15:39à montrer à tous les élus.
01:15:41Parce que vous avez l'élu de la France insoumise
01:15:43qui lit son papier et qui se fait moucher
01:15:45derrière par Rachid Haddati
01:15:47de manière assez magique.
01:15:49Et elle est formidable parce qu'elle sait comment leur parler.
01:15:51Ils font les malins. C'est Raphaël Arnaud
01:15:53qui parle de Zemmour. Il fait le malin
01:15:55parce que ça n'a rien à voir, évidemment.
01:15:57D'abord, la question, M. Benlazar,
01:15:59il n'a pas été viré parce qu'il avait
01:16:01un bonnet ou une barbe, il a été viré
01:16:03parce qu'il avait dit des horreurs sur son compte Twitter.
01:16:05Donc vous êtes tout à fait
01:16:07dans ce que disent les marxistes,
01:16:09c'est-à-dire qu'ils oublient une partie
01:16:11de l'argumentation pour ne garder que celle qui les arrange.
01:16:13Donc non, il a été viré parce qu'il a
01:16:15dit des horreurs. Et elle monte au créneau,
01:16:17Rachid Haddati, avec beaucoup d'énergie,
01:16:19beaucoup d'intelligence, beaucoup d'expérience,
01:16:21parce qu'elle sait comment
01:16:23il faut y aller, faire de la politique.
01:16:25Et à ce petit garçon, ce petit Arnaud,
01:16:27exactement, ce Raphaël Arnaud
01:16:29qui fait le malin, elle le mouche,
01:16:31comme vous avez raison, et elle conclut
01:16:33magnifiquement en disant qu'il faut peut-être aussi
01:16:35ne pas essentialiser, comme l'a rappelé Eric,
01:16:37masterclass, masterclass
01:16:39de Rachid Haddati.
01:16:41Mais il faut leur répondre, il faut leur répondre
01:16:43comme ça, parce qu'ils ne sont pas très bons, en fait.
01:16:45L'humoriste est viré de France 5, il n'est pas viré de France Inter.
01:16:47Oui, mais il faut leur... Ils ne sont pas très bons.
01:16:49Ils ne sont pas très bons.
01:16:51Ils ne sont pas très malins, au fond.
01:16:53Voilà, ils ne sont pas très malins.
01:16:55Donc, ils ne sont pas très malins,
01:16:57ils ne sont pas très forts.
01:16:59Et elle, elle y va. Et elle a raison.
01:17:01Et elle y va. Et elle gagne.
01:17:03Et c'est exactement ce qu'il faut faire.
01:17:05C'est quand même curieux de siéger au sein de la représentation nationale
01:17:07et de prêter à la nation française les pires turpitudes
01:17:09en permanence, mais bon, on a l'habitude maintenant avec
01:17:11la LFC. C'est leur prix de commerce pour gratter quelques voix.
01:17:13Je vous assure, ils sont... Ils sont médiocres.
01:17:15Leur argumentation, en tout cas.
01:17:17Leur argumentation.
01:17:19Il est 10h30.
01:17:21Sandra Thumbo.
01:17:25Après environ 30 heures de garde à vue,
01:17:27Owen, elle, a reconnu avoir
01:17:29tué la fillette Louise, 11 ans.
01:17:31Son ADN a été découvert sur
01:17:33les mains de la collégienne.
01:17:35Le principal suspect de 23 ans et 3 de ses proches
01:17:37sont toujours en garde à vue.
01:17:39Une des pistes étudiées pour comprendre son passage à l'acte
01:17:41serait une défaite à un jeu vidéo.
01:17:43Le procureur d'Evry tiendra une conférence de presse
01:17:45à 18h en direct sur CNews.
01:17:47Bruno Retailleau a pris la lourde responsabilité
01:17:49d'ouvrir une guerre des chefs à droite.
01:17:51L'entourage de Laurent Wauquiez a réagi
01:17:53à l'annonce de la candidature du ministre de l'Intérieur
01:17:55à la tête des Républicains.
01:17:57Il serait préférable qu'il puisse se consacrer
01:17:59pleinement à son action à Beauvau
01:18:01et laisser Laurent Wauquiez mener à bien
01:18:03la mission de reconstruction du parti
01:18:05il poursuit. Et puis, l'Assemblée nationale
01:18:07a adopté un texte pour renforcer la sécurité
01:18:09dans les transports. Les députés l'ont validé
01:18:11en première lecture hier.
01:18:13Il autorise notamment les forces de sécurité
01:18:15de la SNCF et de la RATP
01:18:17à procéder à des palpations où le port
01:18:19de caméras piétons pour les contrôleurs
01:18:21le ministre des Transports, Philippe Tabarro,
01:18:23s'est félicité de son adoption.
01:18:25Merci Sandra. Il nous reste quelques minutes
01:18:27et je voulais vraiment saluer la tribune
01:18:29de Renaud Dutreil et Françoise Laborde.
01:18:31La décision du Conseil d'Etat sur l'exclusion
01:18:33de C8 de la TNT dira
01:18:35où en est la liberté d'expression
01:18:37en France. C8 n'est pas
01:18:39une chaîne qui ressemble aux élites françaises.
01:18:41Elle est populaire au sens propre et au sens figuré.
01:18:43Première chaîne en audience de la TNT
01:18:45à l'antenne depuis 20 ans a été décrite
01:18:47lorsque l'ARCOM a exclu C8
01:18:49de la TNT. Les députés LFI
01:18:51ont allumé des feux de joie
01:18:53et les députés de droite ont crié au liberticide.
01:18:55Que serait la liberté d'expression
01:18:57si elle coulait sur les esprits
01:18:59comme l'eau tiède ? Que serait le pluralisme
01:19:01dans l'audiovisuel si toutes les chaînes étaient
01:19:03consensuelles ? Il est possible que le Conseil d'Etat
01:19:05trouve, et je l'espère en tout cas,
01:19:07qu'il y a disproportion
01:19:09entre cette sanction et puis
01:19:11l'effet. On rappelle que C8
01:19:13a été condamné, donc il y avait eu déjà des sanctions.
01:19:15C'est la première fois, il me semble-t-il,
01:19:17qu'on ferme une chaîne
01:19:19de cette manière-là, en tout cas.
01:19:21En Europe, ça a l'air
01:19:23de... Il n'y a plus de gens, évidemment, qui réagissent
01:19:25parce que le monde
01:19:27médiatique est dominé d'une pensée
01:19:29de gauche qui
01:19:31effectivement ennuie.
01:19:33La pensée de gauche pourrait s'émouvoir que 400 ou
01:19:35600 personnes sur le carreau. D'un point de vue
01:19:37de gauche, ça pourrait être un sujet.
01:19:39Je vais vous dire,
01:19:41Cyril Hanouna,
01:19:43il a du talent,
01:19:45il est un des meilleurs
01:19:47de sa génération,
01:19:49et évidemment,
01:19:51tous ceux qui
01:19:53ont un talent,
01:19:55n'ont pas la racine carrée de son talent
01:19:57et de sa réussite, nourrissent
01:19:59une jalousie, une rancœur.
01:20:01Voilà.
01:20:03C'est hélas l'histoire.
01:20:05Après, on pense ce qu'on en veut de Cyril.
01:20:07Des événements,
01:20:09des émissions, des programmes
01:20:11qui sont des phénomènes de société,
01:20:13c'est très rare. De Chavannes avait fait ça
01:20:15dans les années 80.
01:20:17Il y a une filiation, d'ailleurs.
01:20:19De Chavannes avait fait ça.
01:20:21Hanouna
01:20:23a fait ça. Après, on aime, on n'aime pas.
01:20:25Il y a d'autres chaînes.
01:20:27C'est très rare.
01:20:29Cyril disait une chose très juste hier chez Europe. Il disait
01:20:31ils ont voulu me tuer, moi, mais moi, je vais rebondir sans problème.
01:20:33En revanche, ils mettent 200 ou 300
01:20:35personnes sur le carreau. Vous avez plein de gens,
01:20:37je pense notamment à mon ami Jordan Deluxe ou d'autres personnes
01:20:39qui ne savent pas où ils vont aller
01:20:41demain. C'est ça, la réalité. Olivier Dardigoll
01:20:43parlait hier du principe de non bisinidem.
01:20:45Nul ne peut être sanctionné deux fois pour les mêmes faits.
01:20:47Il y a eu sanctions. Ils ont payé
01:20:49des amendes. Elles ont été payées.
01:20:51En plus de payer des amendes, il faudrait
01:20:53fermer cette chaîne au nom de la bien-pensance.
01:20:55Et ça, c'est inacceptable.
01:20:57Est-ce que ce métier vous manque ?
01:20:59Oui, évidemment qu'il me manque.
01:21:01C'est pour ça que je suis très heureux d'être ici,
01:21:03de faire le tour des médias pendant quelques jours.
01:21:05Je retrouve mon âme
01:21:07des 40 ans.
01:21:09Qu'est-ce qu'une drogue ? C'est la télé ou c'est le métier ?
01:21:11Ou c'est le journalisme ?
01:21:13C'est le métier. À l'âge de 5 ans et demi, je voulais déjà être journaliste.
01:21:15Je suis resté réglo
01:21:17jusqu'au bout et je reste
01:21:19journaliste dans l'âme.
01:21:21C'est formidable d'ailleurs. Pourquoi ?
01:21:23Pourquoi ? Parce que je suis curieux.
01:21:25Je regarde tous les jours.
01:21:27J'écoute la radio.
01:21:29C'est un métier merveilleux. C'est un métier extraordinaire.
01:21:31Je suis un zapper impénitent.
01:21:33Quand j'entends qu'on veut supprimer les chaînes, je me dis qu'on est fou.
01:21:35Ce qui est sympa quand même,
01:21:37parce que je lis parfois quelques anciennes gloires
01:21:39de la télé, c'est que vous, vous ne paraissez pas
01:21:41dans la rancœur, vous ne paraissez pas
01:21:43dans le ressentiment et vous ne paraissez pas
01:21:45comme celui qui explique
01:21:47que ses nouveaux confrères sont nuls,
01:21:49que la télé
01:21:51était mieux avant.
01:21:53Je le dois à tous les patrons que j'ai pu côtoyer.
01:21:55Je me suis parfois fait jeter
01:21:57maladroitement. Mais peu importe, c'est la vie.
01:21:59Vous avez été placardisé quand même.
01:22:01J'ai rebondi à chaque fois. Vous avez été placardisé.
01:22:03Moi, pas moi.
01:22:05On m'a viré du 20h.
01:22:07Je suis allé au 23h. On m'a viré du 23h.
01:22:09Je suis revenu au 13h.
01:22:11On est toujours viré du 20h par définition.
01:22:13L'essentiel, c'est de...
01:22:15Vous avez fait combien de temps le 20h ?
01:22:17Je l'ai fait pendant 4 ans.
01:22:19On est toujours viré du 20h par définition.
01:22:21Vous avez été viré parce que ça marchait moins bien à l'époque ?
01:22:23Non, peut-être pas.
01:22:25Un jour, on m'a dit,
01:22:27vous êtes une vedette. Je ne suis pas du tout une vedette.
01:22:29Je suis un journaliste, mais j'ai une star.
01:22:31Ils ont mis une star à ma place.
01:22:33Cette star s'est un peu cassée la figure.
01:22:35Malheureusement pour elle.
01:22:37Je suis revenu après.
01:22:39C'était Christine Ockrent.
01:22:41J'avais un excellent rapport avec Christine.
01:22:43Il fallait mettre une femme.
01:22:47Merci en tout cas.
01:22:49Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:22:51L'info majeure de la matinée
01:22:53va être développée chez Jean-Marc Morandini
01:22:55avec le principal suspect
01:22:57qui a reconnu les faits.
01:22:59Merci à Henri de Mérindeul,
01:23:01à Dominique Rémond,
01:23:03à Nicolas Molière,
01:23:05Marine Lanson et Jean Delacoste.
01:23:07A ce soir.