• il y a 9 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1, comme tous les matins
00:00:04 jusqu'à 9h30 et sur CNews bien évidemment jusqu'à 10h30.
00:00:08 Le mot euthanasie est si tabou que Emmanuel Macron a préféré utiliser l'expression
00:00:13 "aide à mourir".
00:00:14 Mais soyons honnêtes, qu'est-ce qu'une aide à mourir sinon une euthanasie qui ne
00:00:18 dit pas son nom jusque dans les paroles du président de la République ?
00:00:21 Aide à mourir adoucit bien sûr cette idée insupportable.
00:00:25 Aide à mourir apporte une humanité que le mot euthanasie dans sa froideur clinique n'a pas.
00:00:31 Avec ce texte, on regarde la mort en face, a dit Emmanuel Macron, ignorant que le soleil
00:00:35 ni la mort ne peuvent se regarder fixement.
00:00:37 J'ai cité hier Charles Biettry, atteint de la maladie de Charcot, qui a vu dans ce texte
00:00:42 une liberté et une dignité.
00:00:44 Il a conclu son message par un simple "merci" qui dit tout.
00:00:48 Je pense qu'il faut écouter en priorité les hommes ou les femmes qui sont confrontés
00:00:52 au sujet de la fin de vie.
00:00:53 Ils parlent en connaissance de cause alors que d'autres, encore éloignés de cette échéance,
00:00:58 évoquent cela comme une hypothèse.
00:01:00 Que penserais-je lorsque la mort frappera à ma porte ? Au fond, je ne le sais pas.
00:01:05 J'observe que beaucoup de professionnels hier ont exprimé leur réticence quant à ce projet
00:01:10 de loi, notamment Marie de Haenzel qui connaît ce sujet depuis tant d'années.
00:01:14 Soigner la mort n'est pas un soin, dit-elle.
00:01:16 J'observe aussi que l'église de Rome, comme toutes les religions, refuse l'euthanasie.
00:01:22 Voilà le débat posé.
00:01:23 Chacun en conscience décidera.
00:01:25 Il me paraît essentiel qu'un condamné à mort par une maladie incurable ne devienne
00:01:31 pas un condamné à vivre s'il ne le souhaite pas.
00:01:34 Il est 9h.
00:01:35 Jeanne Halouston.
00:01:36 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:49 L'autonomie de la Corse devrait bientôt être reconnue après une rencontre de 5h.
00:01:53 Place Beauvau.
00:01:54 Un accord a été trouvé cette nuit entre les élus locaux et le ministre de l'Intérieur.
00:01:58 L'Assemblée Corse et le Parlement vont maintenant devoir voter.
00:02:02 En attendant, Gérald Darmanin explique les contours de cet accord.
00:02:05 La Corse pourra définir un certain nombre de normes encadrées par la loi organique.
00:02:09 Une montagne qui plonge dans la mer et donc pose des questions très importantes dans
00:02:12 son développement.
00:02:13 Et ce pouvoir d'adaptation, ce pouvoir normatif, il ne crée cependant pas.
00:02:19 La séparation de la Corse avec la République puisqu'on n'évoque ni le peuple, ni le statut
00:02:23 de résident, ni la confidentialité de la langue.
00:02:25 Nouvelle grève à la SNCF pour l'ouverture des ventes estivales.
00:02:29 Normalement, à partir de demain, vous pourrez réserver vos billets pour la période du
00:02:33 6 juillet au 11 septembre.
00:02:35 Sauf que Sudrail a appelé les employés des guichets et de la centrale téléphonique
00:02:38 à se mettre en grève.
00:02:39 Vous pourrez donc réserver vos billets uniquement via internet ou l'application mobile.
00:02:44 Et puis, ces nouveaux actes anti-chrétiens en Dordogne.
00:02:47 58 stèles d'un cimetière ont été profanées, recouvertes par des tags à caractère islamiste.
00:02:54 On peut lire entre autres des inscriptions qui appellent à se soumettre à Allah.
00:02:58 Alexandre Cayet, membre d'une association de restauration de monuments chrétiens, est
00:03:03 indigné.
00:03:04 Ce qui est important, c'est le symbole.
00:03:05 Là, on parle du monument aux morts, des gens qui se sont battus pour que la France soit
00:03:11 libre, pour que la France reste la France.
00:03:13 Les gens sont vraiment outrés, choqués, traumatisés certains.
00:03:17 Donc, notre rôle, c'est vraiment d'apporter de l'espoir là-dedans et de dire que les
00:03:21 monuments qui ont été dégradés vont être restaurés.
00:03:24 Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:26 C'est à vous, Pascal.
00:03:27 Merci, Shana.
00:03:28 Effectivement, le fait que la SNCF soit encore en grève est absolument sidérant.
00:03:32 Charlotte Dorneda, c'est avec nous.
00:03:34 Naomi Schultz, Joseph Macéscaron, Vincent Herouet.
00:03:37 On parlera évidemment de ce qui va se passer à l'Assemblée nationale cet après-midi.
00:03:40 Mathieu Lebret et Georges Fenech, bonjour à tous.
00:03:44 On va parler de Rennes, on en a parlé hier.
00:03:46 On va être une nouvelle fois avec M.
00:03:47 Gallet qui était là hier et j'ai une question à lui poser que je ne lui ai pas posée hier
00:03:51 et qui est absolument importante.
00:03:54 Mais avance-moi peut-être la séquence des tirs dans la nuit de samedi à dimanche.
00:04:02 Vous êtes dans Rennes et pendant une heure, il va y avoir des échanges de tirs ou de
00:04:08 kalachnikovs.
00:04:09 Voyez cette séquence et écoutez pour nos amis d'Europe.
00:04:12 On va être donc en direct de Rennes dans une seconde.
00:04:42 Voyez le sujet de Mickaël Chahou et voyez surtout la détresse de ceux qui habitent
00:04:47 dans ce quartier de Rennes.
00:04:49 Les impacts de balles sont visibles partout, en nombre, sur les entrées des immeubles
00:04:55 de la place du Bannas.
00:04:56 Les habitants parlent mais ne veulent pas être filmés.
00:04:59 Tous sont sous le choc.
00:05:01 Je suis de mal à parler.
00:05:04 D'entendre tous ces coups, on n'est pas habitués à ça.
00:05:09 J'en ai marre.
00:05:10 J'en ai marre d'avoir peur.
00:05:12 Ça a tiré, ça a tiré pendant au moins 30 minutes.
00:05:15 Ça a tiré comme si c'était une guerre en fait.
00:05:18 Il y avait vraiment des garçons avec des armes.
00:05:20 Ils disaient fermez vos volets, fermez vos volets.
00:05:24 Je ne sais pas comment on appelle ça, c'était un peu des armes lentes.
00:05:29 Le procureur de Rennes confirme l'emploi d'armes de type kalachnikov calibre 7,62.
00:05:34 Deux hommes ont été blessés dans cette fusillade pour le contrôle d'un point de
00:05:38 délire, une heure de tir d'une grande intensité du jamais vu à Rennes.
00:05:42 C'est la grande délinquance quand on utilise des armes longues, des tirs en rafale.
00:05:47 On voit les individus qui sont cagoulés, porteurs de gilets pare-balles.
00:05:52 Comment voulez-vous appeler ça autrement ?
00:05:54 Cet homme de 81 ans a retrouvé deux douilles dans sa cuisine dimanche matin.
00:05:59 La balle est rentrée par le montant de la fenêtre.
00:06:03 Elle a sectionné le tourniquet pour monter le volet.
00:06:07 Elle a suivi son chemin dans mon micro-ondes.
00:06:11 Et si j'étais venu dans la cuisine, je serais mort actuellement.
00:06:15 Le couple de retraités ne souhaite qu'une chose maintenant, déménager,
00:06:19 comme la plupart des habitants rencontrés.
00:06:21 On était hier avec Frédéric Heuillet-Gallet, qui est responsable policier d'Allianz.
00:06:28 Et monsieur Gallet, merci d'être avec nous.
00:06:30 Et il y a une question, effectivement, après l'émission, que beaucoup de gens
00:06:33 me m'ont posé, que je ne vous ai pas posé et je le regrette.
00:06:37 Comment se fait-il que pendant une heure, il y ait des tirs
00:06:42 sans que la police ne soit intervenue ?
00:06:46 Alors, ce n'est pas qu'on ne soit pas intervenu.
00:06:49 C'est que l'urgence n'était pas vitale, puisque tous les appels 17
00:07:00 et les témoins sur place, ainsi que les collègues,
00:07:03 ne mentionnaient aucun blessé, ni dans les immeubles,
00:07:06 ni sur les individus sur place, puisque les deux seuls individus blessés
00:07:12 ont été transportés tout de suite à l'hôpital et ont été protégés par les effectifs.
00:07:17 Après, il y a eu le déclenchement du raid.
00:07:19 Il faut du temps pour que le raid arrive sur place.
00:07:22 Et il a fallu organiser les colonnes avec du matériel lourd,
00:07:27 s'équiper en lourd avec les armes longues et nos G36,
00:07:33 ainsi que les protections lourdes.
00:07:35 Donc, le directeur s'est déplacé sur place à organiser l'intervention,
00:07:40 et d'où ce délai.
00:07:42 Et la stratégie a été plutôt bonne, puisque le bilan en termes de blessés
00:07:50 est très léger, puisqu'il y a deux seuls blessés par balle et il n'y a pas de mort.
00:07:54 Donc oui, le délai a été long, mais le délai est justifié par la prudence
00:08:00 et on s'est adapté à la situation.
00:08:05 Je devine une forme de diplomatie dans votre réponse, que je peux comprendre.
00:08:09 Ce que je devine, c'est lorsqu'il se passe quelque chose comme ça,
00:08:12 vous êtes réticent à intervenir directement pour ne pas qu'il y ait,
00:08:17 j'allais dire, un bain de sang.
00:08:18 Je ne sais pas si l'expression est juste, mais en tout cas,
00:08:21 vous êtes d'une très grande prudence et vous préférez au fond qu'il y ait des tirs.
00:08:24 Ce qu'on peut comprendre d'ailleurs, qu'il y ait des tirs,
00:08:27 s'il n'y a pas de blessés, bien sûr, s'il n'y a pas de gens en danger.
00:08:32 Mais comprenez que ceux qui entendent ces tirs pendant de longues minutes se disent
00:08:37 "mais que fait la police ? Pourquoi n'intervient-elle pas ?"
00:08:41 Pour les raisons que je vous ai données, il n'y avait pas d'urgence vitale engagée.
00:08:46 Personne n'était à terre, personne n'a signalé quelqu'un
00:08:50 avec une intervention de secours urgente.
00:08:54 Donc pas de SAMU, pas de pompiers déplacés, pas de collègues blessés.
00:08:58 Si les collègues étaient intervenus de façon désordonnée sur place,
00:09:02 il aurait pu y avoir des blessés graves, voire des morts.
00:09:05 Donc je pense que la situation et la stratégie utilisée a été la bonne.
00:09:10 - Je vous remercie, effectivement, je peux comprendre et entendre.
00:09:14 Ces personnes qui ont tiré dans la nuit, elles sont aujourd'hui sous les verrous.
00:09:21 Elles sont recherchées ou en est l'enquête ?
00:09:24 - L'enquête est en cours.
00:09:26 On a les deux personnes blessées qui sont identifiées, qui faisaient partie.
00:09:31 Alors pour l'instant, en termes de victimes, elles étaient évidemment sur les lieux de la fusillade.
00:09:39 Donc l'enquête est en cours et je ne peux pas donner d'éléments quant à ça.
00:09:45 - Je comprends. Merci beaucoup, M. Gallet.
00:09:47 Une nouvelle fois, vous étiez avec nous hier.
00:09:49 On ne va pas reparler longuement de cela.
00:09:52 - Je ne suis pas convaincu.
00:09:55 Je comprends la difficulté des forces de police, de forces de l'ordre,
00:09:59 mais le délai était très long quand même.
00:10:00 Et ils ne peuvent pas savoir au départ s'il n'y avait pas eu d'intention d'homicide,
00:10:04 de règlement de compte.
00:10:05 Il y a eu beaucoup de chances, effectivement,
00:10:06 mais le délai me paraît particulièrement long.
00:10:09 - Moi, je n'ai pas envie, vous le savez bien, de pointer du doigt
00:10:13 les policiers qui font un travail déjà tellement difficile
00:10:15 et qui peuvent être en danger,
00:10:17 qui ont une très grande prudence aujourd'hui.
00:10:19 Donc forcément, on s'interroge.
00:10:21 - Il y a un élément nouveau par rapport à hier.
00:10:23 Gérald Darmanin a annoncé l'envoi de la CRS 8 dans le quartier de Rennes.
00:10:26 Comme à chaque fois, la CRS 8 arrive.
00:10:27 Il reste 15 jours, un mois, il reparte et rien ne change.
00:10:31 - Si on abordait ce sujet, il n'y a rien de nouveau que nous disons depuis 15 journées.
00:10:36 - J'étais le focus sur Marseille, maintenant c'est Rennes, demain Toulon, Lyon.
00:10:39 - Avant, c'était Nîmes aussi.
00:10:41 - Ça s'appelle un changement de logiciel.
00:10:45 - Le monde fait florès.
00:10:47 - Pour aborder ces sujets, c'est un changement de logiciel.
00:10:51 - Noémie Schultz, bonjour.
00:10:53 On va parler de Crépole avec un tweet de la maire de Roment.
00:11:03 Non, pas de Roment d'ailleurs.
00:11:04 - Roment-Sueur.
00:11:06 - Je salue le travail des enquêteurs de la gendarmerie
00:11:08 après l'interpellation de 11 individus.
00:11:10 Je reste inquiet de la situation exposée dans les quartiers
00:11:12 et des réalissements d'une minorité en sauvagère.
00:11:14 - On va parler de la justice armétique au valeurs de la République.
00:11:16 Justice pour Thomas.
00:11:18 Dites-le, je propose de voir le sujet.
00:11:20 Vous allez nous dire où en est l'enquête.
00:11:22 - Un coup de filet qui apportera peut-être des réponses.
00:11:27 Ce lundi matin, une dizaine de personnes ont été interpellées par les gendarmes
00:11:31 dans le cadre de l'enquête sur la mort de Thomas Perrotto.
00:11:35 Ce jeune rugbyman âgé de 16 ans avait été mortellement blessé
00:11:38 par un coup de couteau dans la nuit du 18 novembre au dernier
00:11:41 alors qu'il participait avec des amis à un bal organisé dans le village de Crépole.
00:11:46 D'après nos informations, ces nouveaux suspects, dont l'un est mineur,
00:11:49 sont originaires de romances sur Isère ou à proximité immédiate.
00:11:53 De nationalité française, ils sont connus des forces de l'ordre pour des délits mineurs.
00:11:57 Ils sont actuellement en garde à vue dans le but d'éclaircir leur rôle précis dans cette affaire
00:12:01 où les arrestations se multiplient.
00:12:03 Quelques jours après le drame, 9 individus dont 3 mineurs
00:12:06 avaient été interpellés et mis en examen pour meurtre en bande organisée,
00:12:10 tentative de meurtre ou violence volontaire commise en réunion.
00:12:13 L'auteur du coup mortel reste toujours inconnu.
00:12:16 Le Gérald-Christian Rodrigues était ce matin l'invité d'RTL et s'est exprimé.
00:12:21 Ces personnes sont soupçonnées d'avoir été présentes lors de ce drame
00:12:28 avec un niveau de responsabilité qui restera déterminé.
00:12:33 Mais elles ont été présentes et dans cette enquête, l'intérêt c'est d'avoir le regard de chacun
00:12:39 pour que tout le monde nous dise ce qu'il a vu ou ne nous dise pas
00:12:42 et pour qu'on puisse confronter les propos des uns des autres
00:12:45 pour mieux y voir dans cette affaire et savoir quelles sont les vraies responsabilités.
00:12:49 Bon, ça va être très important à Crépole, parce qu'effectivement c'est quelque chose
00:12:53 qui sera regardé par les politiques et par les médias.
00:12:56 Noémie Schultz, parce que chacun n'analyse pas Crépole de la même manière.
00:13:03 Pour certains c'est un fait divers, pour d'autres c'est un fait de société
00:13:07 qui dit quelque chose de la France d'aujourd'hui.
00:13:10 Oui, mais on voudrait avoir la fin de l'histoire alors que l'enquête est toujours en cours
00:13:14 et que la difficulté est notamment d'identifier l'auteur du coup de couteau qui a tué Thomas.
00:13:19 On a une description, c'est un jeune avec les cheveux longs.
00:13:22 Or il y a plusieurs jeunes interpellés qui font partie des jeunes maintenant
00:13:26 qui sont soit mis en examen, soit qui ont été interpellés très récemment
00:13:30 et qui correspondent à ce profil-là.
00:13:32 Et pour le moment, personne ne reconnaît être l'auteur du coup de couteau.
00:13:35 Donc c'est la difficulté.
00:13:37 L'autre question qui se pose, c'est de savoir si c'était vraiment comme ça a été présenté,
00:13:42 une descente organisée de jeunes qui se sont présentés dans ce bal pour en découdre.
00:13:49 Or on sait aussi maintenant qu'un certain nombre des jeunes interpellés
00:13:53 sont arrivés dès le début de la soirée.
00:13:56 Donc oui, quand l'enquête sera terminée et au moment du procès...
00:14:00 Ces jeunes avaient des couteaux si vous me permettez.
00:14:02 Absolument.
00:14:03 C'est essentiel.
00:14:04 C'est-à-dire que vous avez des jeunes gens qui font une fête dans un village et qui voient arriver...
00:14:10 Mais c'est deux choses de savoir.
00:14:11 Si c'est des gens qui arrivent en cours de soirée pour en découdre
00:14:13 ou s'il y en a qui sont là dès le début du bal.
00:14:16 Je vous donne les éléments factuels, après vous en tirez les conclusions que vous voulez.
00:14:20 J'entends bien, mais des jeunes gens qui viennent dans une fête de village avec des couteaux,
00:14:24 je peux m'interroger de leur motivation.
00:14:27 Oui, soit qu'ils soient au début ou intervenus après, ils avaient des couteaux, ça c'est sûr.
00:14:33 En tout cas, l'enquête, là où vous avez raison, il faut être...
00:14:37 Que dites-vous ?
00:14:38 Je dis que contrairement à Rennes, ils n'avaient pas de kalachnikov.
00:14:41 En tout cas, il faut être prudent, bien évidemment.
00:14:43 C'est un sujet sensible, bien évidemment.
00:14:45 L'enquête est en cours et Noémie Schultz a raison de le préciser.
00:14:49 Et il va falloir attendre précisément, mais ça sera regardé au microscope.
00:14:54 Vraiment, Crépole.
00:14:55 Bien évidemment.
00:14:56 Autre sujet, sauf si vous avez des commentaires à faire.
00:15:01 Autre sujet judiciaire.
00:15:02 Et celui-là, c'est Jean-Luc Reichman qui hier a tweeté,
00:15:07 Jean-Luc Reichman, le présentateur des 12 coups de midi,
00:15:10 qui a tweeté "Bastien, ancien candidat des 12 coups de midi, était une belle personne,
00:15:15 toujours pas de jugement, 5 ans après son décès."
00:15:17 C'est pas normal, ça.
00:15:18 Comme vous dites.
00:15:19 Ces agresseurs ont été relâchés.
00:15:21 Oui, c'est un contrôle judiciaire, mais relâché.
00:15:23 Ces agresseurs ont été relâchés.
00:15:24 Il est mort, hein.
00:15:25 Oui.
00:15:26 Bon.
00:15:27 D'abord, je crois que c'est la loi, on ne peut pas...
00:15:28 Au bout d'un moment, tu ne peux pas garder quelqu'un, c'est le procès.
00:15:31 Il y a 15 mois, je crois, de détention.
00:15:33 Tu aurais pu le garder un peu plus, quand même.
00:15:35 Donc ces agresseurs ont été relâchés.
00:15:36 Ils sont aujourd'hui dans la nature.
00:15:37 On ne pense évidemment pas à sa maman, à sa famille, etc.
00:15:40 Je trouve ça invraisemblable.
00:15:42 Et ça, c'est un commentaire personnel que je fais.
00:15:44 Je voudrais qu'on voit peut-être le sujet de Mathieu Deveze.
00:15:46 Et vous allez pouvoir peut-être me dire ce que vous en pensez.
00:15:49 Un sentiment d'abandon vécu par la famille de Bastien Payet.
00:15:54 L'étudiant et chanteur de 23 ans est mort à Reims il y a 5 ans, tabassé en pleine rue.
00:15:59 Malgré une instruction achevée depuis plus d'un an, le procès n'a toujours pas eu lieu.
00:16:04 Et aucune date n'a été annoncée.
00:16:06 Les trois suspects, eux, ont retrouvé la liberté.
00:16:09 Peut-être que quand je fais mes courses, peut-être qu'ils sont à côté de moi.
00:16:13 J'en sais rien.
00:16:14 Pourquoi ils se priveraient de ne pas recommencer ?
00:16:17 Puisque de toute façon, il ne se passe rien derrière.
00:16:19 Ça fait 5 ans, il ne se passe rien.
00:16:21 Ils ont certainement leur petite vie tranquille, je ne sais pas.
00:16:24 Je ne veux pas le savoir.
00:16:26 On risque de nous les montrer comme des gentils petits garçons qui se tiennent à carreau.
00:16:31 Seulement, ils ont tué mon fils il y a exactement 5 ans.
00:16:34 Une attente insoutenable pour la mère de Bastien.
00:16:37 Elle confie perdre peu à peu confiance en la justice.
00:16:40 On est tous ultra choqués.
00:16:42 Moi, ma vie est complètement détruite.
00:16:46 J'ai perdu mon travail, je suis en invalidité.
00:16:50 J'ai perdu ma santé, j'ai perdu mon fils unique.
00:16:56 J'ai tout perdu.
00:16:57 Après les faits, 2 des 3 suspects étaient restés en détention provisoire pendant 1 an et 5 mois.
00:17:02 Le 3ème, quelques mois de plus.
00:17:05 Quand on pénètre dans chaque affaire,
00:17:11 et en fait ces affaires, on en parle uniquement parce qu'elles sont médiatisées.
00:17:15 Donc les autres, on peut s'imaginer que ça se passe comme ça, mais elles ne sont pas médiatisées.
00:17:18 Quand on pénètre dans le fonctionnement de la justice française,
00:17:22 on est vraiment surpris.
00:17:25 On est glacé.
00:17:27 Oui, on est peut-être même glacé.
00:17:29 Entre le temps, entre...
00:17:31 Mais pourquoi ces gens-là sont-ils dehors ?
00:17:33 Pardonnez-moi, mais pourquoi ces gens-là sont-ils dehors ?
00:17:36 Ce n'est pas acceptable d'avoir une justice qui ne rend pas des décisions,
00:17:41 surtout dans des affaires criminelles.
00:17:43 Là, actuellement, l'affaire est terminée, l'instruction est terminée.
00:17:46 Il faut attendre un délai d'audiencement,
00:17:48 qui est fixé au minimum à un an.
00:17:50 Vous vous rendez compte ?
00:17:51 Pourquoi ? Parce que la justice nous dit que l'urgence, c'est de faire juger les dossiers où il y a des détenus.
00:17:56 Oui, mais là, on est dans une affaire criminelle.
00:17:58 Ces individus étaient incarcérés, ils ont été libérés en raison de la lenteur de l'instruction.
00:18:04 5 ans, c'est beaucoup trop long.
00:18:05 Ce qui montre, effectivement, notre défaillance à ce niveau-là.
00:18:08 La seule chose qu'il faut dire, et ce n'est pas du tout pour justifier,
00:18:11 effectivement, c'est un délai qui est assez difficile à justifier,
00:18:15 le fait qu'ils ne soient plus détenus, ils sont sous contrôle judiciaire,
00:18:18 mais effectivement, c'est pas une priorité par rapport à des procès d'assises
00:18:21 où vous avez les accusés qui sont détenus et donc qui doivent être jugés en priorité.
00:18:25 Et l'autre chose, c'est toujours de rappeler quand même
00:18:27 que c'est pas parce que ces personnes qui ont été placées en detention provisoire,
00:18:30 puis remises en liberté en attente de leur procès,
00:18:32 qu'on paraissent libres, qu'elles ne partiront pas en prison à l'issue du procès.
00:18:36 Seule précision que je voulais apporter.
00:18:38 Oui, c'est un petit loup de consolation, mais je pense que la mère qu'on vient d'entendre,
00:18:42 elle ne comprendra pas, parce qu'elle verra les frauteurs de la mort.
00:18:47 On ne pense jamais aux victimes, on ne pense pas à cette dame qui est la mère de cet enfant.
00:18:52 C'est ça qui est absolument choquant.
00:18:55 Bon, sujet évidemment, la fin de vie dont on a parlé hier.
00:18:59 Est-ce que, Charlotte Dornelas, pour vous, le mot aide à mourir est équivalent du mot euthanasie ?
00:19:08 Le mot, non, mais la chose, très certainement.
00:19:13 Ce que nous propose Emmanuel Macron comme aide à mourir, c'est à la fois l'euthanasie et le suicide assisté,
00:19:18 dans différents cas, mais il propose les deux dans la loi, en l'occurrence.
00:19:22 L'euthanasie étant la dose létale donnée par un tiers, en l'occurrence du corps médical ou un proche.
00:19:29 Un proche, ça n'existe nulle part ailleurs dans le monde, par ailleurs.
00:19:32 Et le suicide assisté étant que vous prescrivez une dose létale à la personne qui peut le prendre.
00:19:37 Je disais tout à l'heure, je pense que ceux qu'on doit entendre en priorité, c'est ceux qui sont confrontés à cela.
00:19:44 Il me semble, en priorité, et je citais Charles Biettrich, que je cite tous les matins,
00:19:49 qui a dit hier "merci, merci pour cette loi" et qui a parlé de liberté et de dignité.
00:19:53 Cette parole me paraît plus importante que les autres.
00:19:56 Un témoignage, par définition, ne se discute pas.
00:20:02 Vous ne pouvez pas la porter dans un débat.
00:20:04 On ne débat pas avec quelqu'un qui témoigne de la situation dans laquelle il est,
00:20:07 de sa manière d'affronter la maladie et la mort.
00:20:09 Simplement, dans un débat pareil, je ne remets pas du tout en cause l'importance.
00:20:14 Je ne fais pas une hiérarchie d'importance.
00:20:15 Je vous dis, il y a des milliers de malades qui ont des témoignages extrêmement différents.
00:20:19 Et si je vous apporte un témoignage d'une personne qui est atteinte de la même maladie
00:20:23 et qui vous dit le contraire, comment vous gérez ?
00:20:25 - Oui, je vais vous répondre.
00:20:26 C'est que dans ces cas-là, chacun choisit pour lui.
00:20:30 C'est-à-dire que le fait que cette loi soit votée n'enlève rien à ceux qui ne veulent pas l'appliquer.
00:20:38 C'est ça le raisonnement que je mets en place.
00:20:40 - Je vous réponds à ça.
00:20:42 Là, en l'occurrence, le sujet, et c'est pour ça que je conteste le mot "aide à mourir",
00:20:47 je préférerais débattre avec des gens qui assument ce qu'ils veulent faire.
00:20:50 En l'occurrence, euthanasie et suicide assisté.
00:20:53 Et d'ailleurs, l'Élysée, en faisant le service après-vente, nous explique
00:20:56 que le président a trouvé que les mots étaient trop chargés.
00:20:59 - Je confirme, c'est chargé et c'est lourd comme décision.
00:21:01 C'est évidemment une décision qui est grave et tout le monde l'aborde comme telle.
00:21:05 Simplement, la question qui se pose, c'est à la société entière.
00:21:08 La différence entre, précisément reprenons le mot "suicide",
00:21:11 entre le suicide et le suicide assisté, c'est que vous convoquez un tiers.
00:21:16 En l'occurrence, et d'ailleurs Emmanuel Macron le dit comme ça, la société.
00:21:19 Donc c'est bien tous ensemble que nous sommes concernés pour savoir si, oui ou non,
00:21:23 nous accordons à un tiers le droit de donner cette dose létale, donc de tuer,
00:21:27 même sur demande du patient, par ailleurs, demande qui est discutée là dans le texte,
00:21:31 puisque c'est l'équipe médicale qui aura le dernier mot, et non pas le patient,
00:21:34 quelle que soit sa situation.
00:21:36 Donc la liberté, elle est encadrée, elle ne le sera plus dans les moutures qui suivront.
00:21:42 Mais là, en l'occurrence, ce qui est convoqué précisément dans ce sujet-là, c'est la société.
00:21:46 Donc, quand vous changez la loi, la loi, elle concerne tout le monde.
00:21:49 Donc vous pouvez avoir une objection de conscience à la loi qui régit votre pays.
00:21:53 On va voir le sujet peut-être de Marie-Elise Chevalier,
00:21:57 puis après je vais vous interroger les uns les autres.
00:21:59 Ce qui me frappe, moi, depuis hier, c'est que les professionnels aussi, je l'ai dit,
00:22:02 et Marie de Haenzel, qui est psychothérapeute, qui connaît ces sujets depuis longtemps...
00:22:05 Claire Fourcade, patronne des soins palliatifs en France, quand même.
00:22:07 Oui, exactement.
00:22:08 Elle conteste pas seulement, elle est très en colère.
00:22:10 Oui, c'est ça que je comprends pas.
00:22:12 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, visiblement, n'a pas ou peu consulté ces gens-là.
00:22:16 C'est-à-dire qu'ils ont...
00:22:18 Ils ont 60 000 bénévoles dans les unités de soins palliatifs.
00:22:23 Pour la plupart, d'ailleurs, ce sont des gens qui sont très engagés sur le plan religieux.
00:22:27 La plupart sont des chrétiens pratiquants.
00:22:31 Faut pas se cacher son petit doigt.
00:22:34 Ce sont les cathos qui vont aider pour la plupart les gens.
00:22:38 Ils les aident pas à mourir, ils les aident à vivre.
00:22:42 La loi de fraternité qu'appelaient les églises,
00:22:46 la fraternité qu'a mis en avant le président,
00:22:50 la loi de fraternité, c'est d'aider à vivre, c'est pas d'aider à mourir.
00:22:53 Accessoirement, l'État, sa responsabilité, c'est de développer des unités de soins palliatifs.
00:22:58 La loi de l'Unité date de 1999, ça fait un quart de siècle.
00:23:02 Et l'un n'exclut pas l'autre.
00:23:05 Pardon ?
00:23:06 L'un n'exclut pas l'autre.
00:23:07 Développer les soins palliatifs...
00:23:08 Si, en fait.
00:23:09 Quand vous êtes dans le réel, si.
00:23:11 Parce que, d'abord, l'aide à mourir, c'est pas simplement des mots.
00:23:15 C'est une sorte de rupture anthropologique.
00:23:18 C'est, sur le plan symbolique, quelque chose de très, très important,
00:23:21 qui va être très difficile à vivre pour tout le corps médical,
00:23:23 tous les gens qui s'occupent de santé.
00:23:24 Et puis, deuxièmement, dans le concret,
00:23:26 quand vous êtes auprès d'un malade déprimé, par exemple, qui souffre,
00:23:30 si vous atténuez sa souffrance, déjà, il est un peu moins déprimé,
00:23:34 il souhaite moins mourir.
00:23:36 Et puis, si vous l'insistez réellement, si vous l'écoutez,
00:23:39 si vous le prenez en charge, si vous passez du temps,
00:23:41 si vous êtes dans une forme de compassion,
00:23:45 qui ne soit pas seulement sur le plan des mots,
00:23:47 si vous êtes là, si vous lui tenez la main,
00:23:49 eh bien, il a moins envie de mourir.
00:23:51 Mais non, non, attendez, je ne vous parle pas de choses...
00:23:53 On ne parle pas de quelqu'un qui est déprimé,
00:23:55 on parle de maladie incurable.
00:23:57 La désespoir, c'est quoi ?
00:23:58 Je veux dire, déprimé.
00:23:59 On parle de maladie absolument incurable.
00:24:01 Il me semble que ce n'est pas...
00:24:03 Il y a deux choses.
00:24:04 Il y a le soin médical.
00:24:05 Ce que je vous propose, de toute façon,
00:24:06 parce qu'on va marquer une pause.
00:24:07 Il est 9h23 et c'est un sujet, évidemment,
00:24:11 c'est très difficile d'avoir un avis définitif,
00:24:13 me semble-t-il, sur ce sujet.
00:24:15 En revanche, on va marquer une pause
00:24:16 et je vais saluer Thomas Hill, tout de suite,
00:24:18 qui est notre ami d'Europe 1,
00:24:20 à qui je vais céder la parole.
00:24:23 Je ne vous vois pas, cher Thomas, mais...
00:24:24 - Merci beaucoup, mais je vous vois, moi,
00:24:26 et je vous embrasse.
00:24:27 - Et c'est réciproque, cher ami.
00:24:29 Et on vous laisse jusqu'à 11h sur Europe 1.
00:24:32 Nous, on marque une pause.
00:24:33 - À tout à l'heure.
00:24:34 - Et nous revenons pour évoquer ce sujet...
00:24:38 - Effectivement, effectivement, dans deux minutes,
00:24:40 c'est Culture Média qui commence avec un programme formidable.
00:24:42 - Oui, mais là, je vous entends et même je vous écoute.
00:24:46 À tout de suite.
00:24:48 Je remercie Mehdi d'être venu avec nous.
00:24:54 J'étais avec Mehdi hier sur Europe 1.
00:24:56 La mère de Mehdi est décédée il y a quelques semaines.
00:25:00 Elle était atteinte de la maladie de Charcot.
00:25:02 Et vous nous raconterez précisément comment vous l'avez accompagnée
00:25:05 et ce qu'elle voulait, parce que c'est ça qui nous intéresse.
00:25:09 Soumaya, la BD.
00:25:11 - Le pire est à venir.
00:25:15 La Cour des comptes étrie la gestion des comptes publics.
00:25:18 Dans son dernier rapport, l'institution juge la situation préoccupante
00:25:22 et sérieuse et émet des doutes pour amener le déficit
00:25:24 à 4,4 % du PIB en fin d'année.
00:25:28 Débat houleux en perspective à l'Assemblée.
00:25:30 Avec cette question, quel soutien ?
00:25:32 L'Ukraine, le vote sans valeur contraignante,
00:25:34 est attendue aux environs de 20 heures.
00:25:36 Vote auquel le RN s'abstiendra, prévient déjà Jordan Bardella.
00:25:40 Et puis l'espoir d'un couloir maritime pour acheminer de l'aide.
00:25:44 Un bateau vient de quitter Chypre, direction Gaza.
00:25:47 Gaza où seuls les largages permettent encore aux habitants de survivre,
00:25:51 alors que nombre d'entre eux sont en proie à la famine.
00:25:54 - Merci beaucoup Soumaya.
00:25:56 Je vous propose d'écouter, c'était hier chez Jean-Marc Morandini,
00:25:59 cette séquence avec Mario Baravecchia,
00:26:02 dont vous vous souvenez sans doute puisqu'il a gagné la Starac il y a quelques années.
00:26:05 Il a parlé de sa mère.
00:26:07 - Il n'a pas gagné, il a participé.
00:26:08 - Il a participé à la Starac.
00:26:10 Et il était avec Philippe Bouriaki, qui est sur le plateau,
00:26:14 qui était un conseiller de l'Île-de-France, conseiller régional,
00:26:17 et qui a été particulièrement ému par l'histoire de Mario Baravecchia.
00:26:21 Écoutez.
00:26:22 - Mon père a été atteint de la maladie de Charcot,
00:26:24 qui est une maladie neurodégénérative.
00:26:27 Ces dernières semaines, mon papa me demandait très souvent de le laisser partir.
00:26:32 C'est une question très délicate.
00:26:34 C'est un dilemme pour un fils aussi de répondre favorablement à la demande de son père,
00:26:38 qui ne veut plus se voir souffrir, dépérir, devenir un légume,
00:26:43 et de se dire, allez, on va respecter la dernière parole de son père.
00:26:49 Et puis il y a le côté où on veut le garder le plus longtemps possible près de soi.
00:26:55 C'est un certain miracle aussi, forcément.
00:26:58 Et voilà, j'aurais certainement dû respecter la parole de mon père un peu plus tôt
00:27:04 et lui accorder de partir avec beaucoup moins de souffrance.
00:27:08 - Merci beaucoup, Mario. Votre témoignage est très fort.
00:27:11 Vraiment très fort. Juste, Philippe Bouriaki, vous êtes en larmes sur ce plateau.
00:27:16 - C'est terrible.
00:27:19 - C'était une preuve d'amour que Mario a fait à son père.
00:27:23 - Quand il a parlé de son père, j'ai des images de ma mère qui attendait moi autour avant de partir
00:27:29 et nous avait demandé de respecter sa dignité et de partir en femme forte.
00:27:34 Et donc je comprends que ça lui a été très difficile pour Mario de débrancher.
00:27:38 Je suis vraiment désolé. Pardon.
00:27:41 - C'est terrible.
00:27:44 - Vous avez réussi à l'aider à partir, votre maman ?
00:27:48 - Les médecins ont fait ce qu'il fallait à ce moment-là.
00:27:53 Mais j'ai eu très peur qu'ils me demandent de le faire parce que...
00:27:58 Un amour inconsidérable pour celle qui représentait tout pour moi
00:28:02 et qui représente toujours tout pour moi.
00:28:04 Et j'aurais respecté sa volonté. Pardon.
00:28:10 - Mehdi Bouzou est avec nous. Votre mère Catherine est décédée il y a quelques semaines.
00:28:17 - Voilà. Un mois et demi, oui.
00:28:20 - Elle est décédée en France ?
00:28:21 - Oui, en France.
00:28:23 Elle était donc prête à la maladie de Charcot.
00:28:27 Très vite, elle avait fait le choix de partir en Belgique pour faire les démarches.
00:28:32 Et elle nous a tout de suite annoncé la couleur en nous disant
00:28:36 que c'était une femme lumineuse avec une vie pétillante, très très belle.
00:28:42 Elle ne voulait pas se voir dépérir comme ça.
00:28:44 Comme d'habitude, elle a pris les devants et elle a fait les démarches elle-même.
00:28:48 Elle nous l'a annoncée. Moi, je n'étais pas forcément très pour.
00:28:51 Mais elle nous l'a annoncée. On l'a suivie. On l'a accompagnée.
00:28:56 La maladie a mis vraiment deux ans à la faire partir.
00:29:02 On a passé toutes les étapes avec plusieurs étapes d'handicap à gérer.
00:29:09 Comme disait Mario, moi aussi j'aurais préféré agir un peu plus tôt.
00:29:15 Parce que j'ai vu, même si ma maman avait toute son importance,
00:29:23 c'était mon rock, de la voir comme ça souffrir.
00:29:27 J'entends les sujets à dire qu'il y a peut-être une chance de guérison.
00:29:33 Il y a des situations où ce n'est pas possible.
00:29:36 Il n'y a pas de possibilité de guérison.
00:29:39 Passer une heure, juste une heure, moi c'était avec mon frère et ma sœur,
00:29:45 tous les jours, tous les soirs, mais passer une heure avec une personne
00:29:48 qui a du mal à respirer, qui a la gorge qui gratte et qui commence à s'étouffer,
00:29:53 et ça plusieurs fois dans l'heure, c'est quelque chose qui est très très long.
00:29:58 C'est-à-dire que c'est une souffrance pour elle,
00:30:00 parce qu'elle nous voit forcément un peu démunis.
00:30:04 Et c'est une souffrance pour les accompagnants.
00:30:07 Nous, on a eu la chance d'être tout le temps avec elle.
00:30:11 Elle ne s'est jamais plainte.
00:30:13 Elle a toujours été d'une dignité sans nom.
00:30:16 Mais quand elle nous a dit après les fêtes, ça y est les enfants, je veux partir,
00:30:22 malheureusement, on ne pouvait plus aller en Belgique,
00:30:25 parce qu'elle n'avait plus la possibilité de bouger,
00:30:27 elle était 100% tétraplégique, elle ne se nourrissait plus,
00:30:31 elle ne pouvait plus parler, quasiment plus respirer.
00:30:34 Donc on l'a accompagnée comme il se devait.
00:30:37 Ça a été magnifique, ça nous a énormément aidé dans notre deuil.
00:30:41 On a passé un moment de grâce.
00:30:45 Et aujourd'hui, je suis effectivement totalement satisfait
00:30:51 du chemin qu'est en train de prendre cette loi.
00:30:54 Pardonnez-moi de poser des questions précises.
00:30:58 La mort n'a pas été naturelle, c'est ce que je comprends.
00:31:02 Elle n'a pas été naturelle, disons qu'on a pris nos responsabilités.
00:31:10 C'était sa demande.
00:31:12 C'était sa demande, on l'a respectée.
00:31:14 Et alors, le corps médical a été à la hauteur, ils nous ont aidés.
00:31:24 Maintenant, il y a des choses qui sont malheureusement impossibles
00:31:30 aujourd'hui dans le cadre juridique de faire pour les médecins,
00:31:33 des choses que je peux comprendre.
00:31:35 Mais vous l'avez dit à plusieurs reprises,
00:31:37 c'est une loi qui n'enlève rien à personne.
00:31:40 Rien.
00:31:41 Je ne peux pas croire et je ne peux pas jeter la pierre aux médecins.
00:31:45 Les médecins, s'ils peuvent sauver quelqu'un,
00:31:48 ils feront tout pour le sauver.
00:31:50 Si la personne peut être sauvée.
00:31:52 Mais si elle ne l'est pas, à un moment donné,
00:31:54 il n'y a plus rien à faire, il faut soulager les souffrances.
00:31:59 Et moi, je fais confiance aux médecins d'aller au bout des choses.
00:32:04 Je fais confiance aux soins palliatifs.
00:32:06 Il faut renforcer un maximum les soins palliatifs.
00:32:09 Mais un médecin, s'il peut sauver quelqu'un,
00:32:11 même si la personne émet le désir de partir,
00:32:14 il va essayer de la sauver.
00:32:16 Mais si ce n'est plus possible, il faut laisser le choix
00:32:19 et découvrir cette possibilité et décharger la conscience des médecins.
00:32:23 Je ne sais pas si Vincent ou Gilles Arbaud...
00:32:27 Moi, je veux bien réagir.
00:32:29 Je veux bien réagir parce que je me suis trouvé, il y a plus de 30 ans,
00:32:33 dans une situation où ma mère était dans un cancer face terminale.
00:32:38 Ma mère avait été mannequin, très belle femme.
00:32:41 Et donc, il y avait pour tout, il y a plus de 30 ans,
00:32:45 les soins palliatifs étaient encore plus dérisoires qu'aujourd'hui.
00:32:48 Donc, c'était un peu de morphine.
00:32:51 Et quand elle sortait, évidemment, de la situation de morphine,
00:32:54 elle poussait des cris, pas simplement de douleur,
00:32:57 mais aussi parce qu'elle voyait l'état dans lequel, elle, elle avait été.
00:33:01 Son ventre totalement noirci, les intestins...
00:33:04 L'horreur absolue. Bien.
00:33:06 Et en fait, elle me demandait plusieurs fois, elle dit,
00:33:10 "Il faut arrêter. Il faut arrêter."
00:33:13 Et en permanence, il y avait une infirmière qui passait,
00:33:16 qui me montrait la dose de morphine et qui me disait,
00:33:19 "Monsieur, si vous poussez un peu plus loin, n'y touchez pas,
00:33:24 parce que son cœur s'arrêtera."
00:33:26 Et moi, je ne comprenais pas. J'avais un ami médecin,
00:33:28 je me disais, "Mais pourquoi elle me dit ça à chaque fois ?"
00:33:30 Cet ami médecin m'a dit, "Parce qu'ils attendent que tu le fasses."
00:33:34 Je l'ai fait.
00:33:36 Et je vais vous dire, 30 ans après, je regrette de l'avoir fait.
00:33:40 Moi, je dis, je regrette de l'avoir fait.
00:33:43 C'est quelque chose qui me hante tout le temps.
00:33:46 Je regrette de l'avoir fait. Voilà.
00:33:48 Donc, moi, je veux bien qu'on passe, qu'on parte sur une grande chance.
00:33:53 Pourquoi vous regrettez ?
00:33:55 Parce que je n'ai pas le droit.
00:33:59 Je ne me sentais pas ce droit.
00:34:01 De quel droit ? C'est une question fondamentale.
00:34:04 Alors, si je me pense, pardonnez-moi, si je me dis,
00:34:07 de quel droit je l'ai fait ? De quel droit ça a été fait ?
00:34:12 Je n'imagine pas que, d'une manière ou d'une autre,
00:34:15 l'État puisse avoir le droit.
00:34:17 C'est Bannater qui disait, très justement, Bannater, pardonnez-moi,
00:34:21 qui disait, à partir du moment où on installe l'euthanasie,
00:34:25 c'est un recul définitif de la démocratie.
00:34:28 Ça voudra dire que notre démocratie est en danger.
00:34:31 Il y a des pages et des pages, pardon, de Bannater là-dessus.
00:34:34 Bien. Donc, c'est, pardon, c'est, je crois que c'est Guillaume Tamar
00:34:38 qui prend, qui parle de charge sociétale.
00:34:41 Cette cavalcade sociétale qu'il y a aujourd'hui,
00:34:44 de la part de M. Emmanuel Macron,
00:34:47 sur des sujets qui sont des sujets hautement douloureux,
00:34:50 hautement douloureux, parce que tous les témoignages,
00:34:52 je respecte le témoignage de M. et je le comprends,
00:34:54 et je comprends sa démarche.
00:34:56 Mais il y a un moment donné où, pardon, mais,
00:34:59 je vais le dire très, très brutalement,
00:35:01 cette loi ne doit pas être faite pour faire plaisir Aline Renaud.
00:35:04 On est bien connus, on est bien d'accord.
00:35:06 Cette loi, elle doit être faite en prenant tous les acteurs
00:35:09 en permanence.
00:35:11 Vous l'avez fait parce que votre mère vous le demandait.
00:35:13 Oui, et je regrette de l'enfer.
00:35:16 Et là, effectivement, une des lignes rouges, même des députés socialistes,
00:35:19 on entendait ce matin le langage, c'est que dans le tiers
00:35:21 qui peut intervenir si le patient n'est pas dans la capacité
00:35:25 de s'injecter lui-même le produit létal,
00:35:27 et c'est pourquoi c'est de l'euthanasie,
00:35:29 il ne faut pas reprendre toujours les éléments de langage de l'Élysée,
00:35:31 ça pourrait être un proche qui n'est pas médecin,
00:35:33 qui n'est pas horménical.
00:35:34 Alors, ça, ce qui est intéressant, c'est ce que vous dites,
00:35:36 c'est que l'espace médiatique reprend les éléments de langage
00:35:41 que vous appelez les éléments de langage de l'Élysée.
00:35:43 Et comme souvent.
00:35:44 Et qu'elle aide à mourir, c'est euthanasie,
00:35:46 c'est ça que vous voulez dire.
00:35:48 À partir du moment où il y a un tiers qui intervient
00:35:53 et qui introduit le produit létal au patient
00:35:56 qui n'est pas dans la capacité de le faire,
00:35:58 c'est la définition même de l'euthanasie.
00:36:00 Donc on n'est pas obligé d'acheter les éléments de langage
00:36:02 et juste sortir de l'hypocrisie pour débattre,
00:36:04 comme le disait Charlotte, du vrai sujet.
00:36:06 Chacun aura une position, la mienne elle est assez claire,
00:36:08 c'est d'entendre ceux qui sont en première ligne,
00:36:11 si j'ose dire, concernés par ça.
00:36:13 Mais Pascal, je veux dire, il faut aussi qu'on accepte
00:36:16 à la veille de ce débat, pour qu'il soit correct,
00:36:18 qu'on est tous concernés.
00:36:20 Non.
00:36:21 Mais si, bien sûr que si.
00:36:22 Non, pardonnez-moi, non.
00:36:24 D'abord, la question peut se poser à tout le monde.
00:36:26 Et elle se posera par la légalisation à tout le monde.
00:36:29 Et par ailleurs, nous avons...
00:36:31 Alors, nous avons tous, nous avons tous déjà
00:36:35 quelqu'un qui est mort dans notre entourage,
00:36:37 quelqu'un qui a une maladie, accompagné des gens,
00:36:39 plus ou moins, évidemment...
00:36:41 Mais je pense que ce n'est pas pareil.
00:36:43 En l'occurrence, j'ai une histoire, je ne vais pas la raconter,
00:36:45 très similaire.
00:36:47 Je sais, vous l'aviez racontée.
00:36:49 Non, je ne voulais pas raconter, je l'ai...
00:36:51 Elle m'a débordée.
00:36:53 Oui.
00:36:54 Et je n'ai pas du tout le même regard.
00:36:56 Donc vous voyez que c'est une question...
00:36:58 Je vous disais, on ne peut pas débattre d'un témoignage
00:37:00 et on l'accueille.
00:37:02 Mais, Charlotte, on ne peut pas avoir le même regard.
00:37:04 Je dis simplement que ça n'enlève rien.
00:37:06 C'est la phrase de Mehdi.
00:37:08 La mère de Mehdi, elle veut ça.
00:37:10 Vous allez lui dire quoi ?
00:37:12 Vous allez lui dire non, continue de souffrir.
00:37:14 C'est ça que je saisis mal.
00:37:16 Pas d'hypocrisie.
00:37:18 Vous dites que ça n'enlève rien.
00:37:20 Bien sûr que si, ça enlève, au moins...
00:37:22 Mais quoi ?
00:37:24 Attendez, vous allez comprendre.
00:37:26 Ça enlève le fait que, contrairement à ce que l'on pense,
00:37:28 nous ne reçoivons pas aujourd'hui des soins palliatifs.
00:37:30 Rien ne sera fait sur les soins palliatifs.
00:37:32 Mais ça, c'est autre chose.
00:37:34 La psychiatrie en France,
00:37:36 elle est vraiment en déférence complète.
00:37:38 Mehdi répond.
00:37:40 Et évidemment, on ne fera rien, etc.
00:37:42 On ne fera rien sur un grand nombre de sujets,
00:37:44 tout simplement pour expliquer, pour dire
00:37:46 on n'a rien fait, on ne fera rien.
00:37:48 Méhdi répond.
00:37:50 Mais il y a une avancée sociale.
00:37:52 C'est un autre sujet.
00:37:54 Moi aussi, je pense que c'est un autre sujet.
00:37:56 Les soins palliatifs,
00:37:58 l'ADMD qui est l'association qui accompagne
00:38:00 justement les personnes
00:38:02 qui sont dans
00:38:04 l'aide à mourir,
00:38:06 les soins palliatifs
00:38:08 doivent être
00:38:10 démocratisés,
00:38:12 des budgets phénoménaux doivent être mis en place
00:38:14 pour justement renforcer ça.
00:38:16 Vous avez comment vu que ça ne sera jamais le cas ?
00:38:18 Je pense que si.
00:38:20 C'est un autre sujet.
00:38:22 C'est le sujet.
00:38:24 Je suis dans un pays où j'entends
00:38:26 des personnes qui me disent ça.
00:38:28 Effectivement, il faut que les médecins
00:38:30 aient leurs clauses de conscience,
00:38:32 il faut qu'il y ait des soins palliatifs.
00:38:34 On ne parle pas du sujet de l'euthanasie.
00:38:36 Moi, je suis pour changer ce vocable,
00:38:38 de parler de l'aide à mourir.
00:38:40 Ce n'est pas de l'hypocrisie,
00:38:42 c'est que ça reste un sujet dur.
00:38:44 Quand vous êtes en train de dire
00:38:46 que c'est un combat contre la démocratie
00:38:48 ou quoi que ce soit,
00:38:50 non, il y a 83% des Français
00:38:52 qui sont pour cette loi, pour l'euthanasie.
00:38:56 Le terme "euthanasie" fait peur.
00:38:58 Soit, pourquoi ?
00:39:00 On sait très bien de quoi on parle.
00:39:02 Ça ne change rien qu'on dise "aide à mourir"
00:39:04 ou "euthanasie". On sait qu'on parle de l'euthanasie.
00:39:06 Tant mieux si ça adoucit...
00:39:08 Dans la bouche du président, ça change quelque chose.
00:39:10 Dernier mot de Vincent Herouette et après...
00:39:12 Vous savez pourquoi ce mot fait peur ?
00:39:14 Non, s'il vous plaît.
00:39:16 Parce qu'on est au plus sensible de l'humanité.
00:39:18 Pas simplement. Parce qu'il y a des précédents.
00:39:20 Non, pardonnez-moi, il y a des précédents historiques.
00:39:22 Comment ?
00:39:24 Comme. Parce que, pardonnez-moi,
00:39:26 l'euthanasie a été...
00:39:28 La théorie de l'euthanasie
00:39:30 qui va de pied
00:39:32 avec l'eugénisme, avec une sélection,
00:39:34 c'est quelque chose qui quand même fait peur.
00:39:36 Pardonnez-moi.
00:39:38 Vincent Herouette, un mot.
00:39:40 C'est pragmatique. Parce que ceux qui l'ont vécu
00:39:42 pendant l'Allemagne nazie, ils l'ont vraiment vécu.
00:39:44 Là, c'est pragmatique.
00:39:46 C'est un tabou qui saute, effectivement,
00:39:48 l'eugénisme. Mais il n'y a pas de dernier mot
00:39:50 sur la question. Il y a une réalité
00:39:52 qui est celle que l'on vit, tragique,
00:39:54 quand on est soi-même ou un de vos proches
00:39:56 que vous aimez face à la mort
00:39:58 et face à la souffrance.
00:40:00 Mais il y a une réalité qui est...
00:40:02 qui s'imposera à tous parce qu'elle est
00:40:04 économique, parce qu'elle est...
00:40:06 L'aide à mourir coûtera beaucoup moins
00:40:08 cher que l'aide à vivre.
00:40:10 Et le médecin
00:40:12 et le fonctionnaire de l'Agence
00:40:14 régionale de santé aura sur
00:40:16 ces questions une approche qui s'imposera
00:40:18 à tous.
00:40:20 - Je pense pas. Vous n'avez pas confiance
00:40:22 en nos médecins. - Je pense à la raison.
00:40:24 - Non mais... - C'est la réalité pour nous.
00:40:26 - Oui, mais vous biaisez parce que...
00:40:28 - Je ne biaise pas du tout, mon cher ami.
00:40:30 Il y a 243 000 avortements
00:40:32 en France. C'est un record
00:40:34 au monde. - Non mais c'est pas...
00:40:36 - C'est une contraception qui ne
00:40:38 dit pas son nom. Et on est
00:40:40 incapable de regarder cette réalité en face.
00:40:42 C'est un tabou. Et bien de la même manière,
00:40:44 vous aurez la même chose à l'autre bout
00:40:46 de l'existence, face à la mort.
00:40:48 - En Belgique, ça représente
00:40:50 2,5 millions de personnes. - Notamment des personnes très âgées.
00:40:52 - C'est de l'analyse que vous faites.
00:40:54 - On est sur quelque chose d'extrêmement...
00:40:56 - En Belgique, les mineurs
00:40:58 peuvent avoir recours à l'euthanasie.
00:41:00 - Vous aurez de plus en plus de centenaires
00:41:02 qui seront gravataires,
00:41:04 qui coûteront très cher.
00:41:06 Et il faudra bien régler ce problème-là aussi.
00:41:08 - D'ailleurs, il y aura 2 millions de personnes dépendantes
00:41:10 en 2040. On le sait.
00:41:12 - Vous avez dit, sur les 240 000
00:41:14 abortements avec une contraception
00:41:16 qui ne dit pas son nom, c'est votre analyse.
00:41:18 - Oui. - C'est votre analyse.
00:41:20 - Mais sur l'euthanasie aussi, c'est mon analyse.
00:41:22 - Je vous remercie beaucoup,
00:41:24 monsieur Bouzou. Il est déjà 9h46.
00:41:26 On a beaucoup de sujets,
00:41:28 effectivement, à évoquer ce matin.
00:41:30 Je pense qu'on va en reparler régulièrement.
00:41:32 Je voulais simplement
00:41:34 que nous évoquions
00:41:36 un ou deux sujets judiciaires.
00:41:38 Et notamment avec...
00:41:40 Les transitions sont toujours extrêmement
00:41:42 difficiles dans ces cas-là,
00:41:44 de passer d'un sujet à l'autre.
00:41:46 Mais l'imam Ikyusen, le tribunal administratif
00:41:48 de Paris, a rejeté hier la demande
00:41:50 de l'imam marocain Hassan Ikyusen
00:41:52 qui voulait faire annuler son arrêté
00:41:54 d'expulsion. Et je voulais que Noémie Schultz,
00:41:56 qui était là tout à l'heure,
00:41:58 puisse revenir sur notre plateau
00:42:00 pour nous préciser.
00:42:02 Et je remercie beaucoup, vraiment,
00:42:04 monsieur Bouzou. Je vous avais eu hier,
00:42:06 je l'ai dit, sur Europe 1. Votre témoignage
00:42:08 m'avait tellement touché
00:42:10 que je vous avais demandé de venir
00:42:12 sur notre plateau. Et vraiment,
00:42:14 merci pour ce rendement,
00:42:16 d'avoir apporté cet éclairage,
00:42:18 ce témoignage, et la réalité
00:42:20 de ce qui se passe
00:42:22 dans les cliniques et dans les hôpitaux.
00:42:24 Vraiment, merci beaucoup.
00:42:26 Noémie va pouvoir reprendre votre place dans une seconde.
00:42:28 Le tribunal indique dans un communiqué
00:42:30 rejeté la demande de monsieur Ikyusen
00:42:32 visant à l'annulation de la décision d'expulsion
00:42:34 prise par le ministre de l'Intérieur
00:42:36 le 4 juillet 2022.
00:42:38 Est-ce que vous pouvez nous éclairer,
00:42:40 chère Noémie, cette décision ?
00:42:42 C'était la décision,
00:42:44 vous savez, à l'époque, quand le Conseil d'État
00:42:46 avait validé l'expulsion de l'imam Ikyusen,
00:42:48 c'était dans le cadre d'une procédure d'urgence.
00:42:50 Il y avait la procédure au fond qui suivait son cours.
00:42:52 Et hier, effectivement,
00:42:54 le tribunal administratif de Paris,
00:42:56 a statué, estime que l'imam Ikyusen,
00:42:58 que c'est légitime que la France
00:43:00 ait expulsé l'imam Ikyusen. Alors, elle donne
00:43:02 une série de raisons. Les propos tenus lors
00:43:04 de conférences et sur des vidéos, des propos
00:43:06 antisémites, constitutifs d'actes de provocation
00:43:08 explicites et délibérés à la discrimination,
00:43:10 à la haine et à la violence contre les Juifs.
00:43:12 Les discours systématiques
00:43:14 sur l'infériorité de la femme
00:43:16 et sa nécessaire soumission à l'homme.
00:43:18 Ainsi que les propos
00:43:20 virulents, hostiles à l'égard des non-musulmans.
00:43:22 Parmi les arguments
00:43:24 qui étaient avancés
00:43:26 par l'imam Ikyusen et sa défense, il y avait le fait
00:43:28 qu'il est né en France, que tous ses enfants
00:43:30 vivent en France.
00:43:32 Il lui a été répondu que ses enfants sont majeurs,
00:43:34 que sa femme a la nationalité marocaine,
00:43:36 donc elle peut lui rendre visite au Maroc.
00:43:38 Et donc, le fait qu'il ait été expulsé
00:43:40 ne porte pas une atteinte excessive
00:43:42 au droit, au respect
00:43:44 de sa vie privée et familiale.
00:43:46 Les recours vont se poursuivre.
00:43:48 Il va sans doute faire un recours devant la Cour
00:43:50 administrative d'appel, puis devant le Conseil
00:43:52 d'État. Et tout cela finira
00:43:54 sans doute devant la Cour européenne des droits de l'homme.
00:43:56 Mais ça va durer
00:43:58 plusieurs années. Et en attendant,
00:44:00 il ne peut pas revenir en France.
00:44:02 On va marquer une nouvelle pause.
00:44:04 Nous allons recevoir Véronique Janoux
00:44:06 dans une seconde. Et vous,
00:44:08 vous n'étiez peut-être pas tenu quand vous étiez
00:44:10 sûrement même dans les années 90.
00:44:12 Je vais bien se finir mon jeûne à âge. Il y a une vidéo qui est ressortie
00:44:14 déjà sur les réseaux sociaux.
00:44:16 De quoi ? De votre jeûne à âge ? Non, vous me dites la semaine
00:44:18 dernière, il est temps d'aller se coucher, Gauthier.
00:44:20 Ah bon ? Eh bien justement, je vais vous dire la même chose
00:44:22 parce qu'elle va vous prendre votre place. Il est temps d'aller se coucher
00:44:24 et de laisser les adultes continuer
00:44:26 de travailler ensemble. On ne pourra pas décrypter le projet
00:44:28 du Rassemblement national sur l'aide à l'Ukraine.
00:44:30 Eh bien vous resterez là
00:44:32 parce que de toute façon, Noemi,
00:44:34 sur l'actualité judiciaire,
00:44:36 on va parler du pont de Ligonnès
00:44:38 tout à l'heure, mais ensuite vous pourrez
00:44:40 rester en coulisses. Mais il y a eu
00:44:42 à l'époque, il y avait deux ou trois télés.
00:44:44 Il y avait trois télés je pense d'ailleurs au moment de Pause Café.
00:44:46 Et Pause Café passait le jeudi soir.
00:44:48 Et c'était l'assistante sociale
00:44:50 du lycée ou du collège.
00:44:52 Et c'était un phénomène de société.
00:44:54 Et
00:44:56 Véronique Jadot était une icône
00:44:58 absolue pour
00:45:00 les jeunes
00:45:02 étudiants ou collégiens ou lycéens
00:45:04 que nous étions.
00:45:06 Et on doit le dire, on était amoureux d'elle.
00:45:08 Ça vous intéresse pas ce que je dis ?
00:45:10 - Non, ça m'émeut même de
00:45:12 cette nostalgie de votre jeunesse,
00:45:14 de ce temps révolu.
00:45:16 Je suis ému par vos mots.
00:45:18 - Alors Véronique Jadot aussi a fait une carrière
00:45:20 formidable de chanteuse
00:45:22 et elle est là
00:45:24 d'actrice, comédienne. Et Véronique Jadot,
00:45:26 le présent est mon refuge.
00:45:28 L'invitation de Véronique Jadot à méditer
00:45:30 et à s'ouvrir pleinement au monde. Et croyez-moi,
00:45:32 on en a besoin. C'est pour ça qu'elle est là ce matin.
00:45:34 Dans une seconde avec nous.
00:45:36 A tout de suite.
00:45:38 On est très en retard ce matin.
00:45:44 Non, on est très en avance parce qu'il est 9h57
00:45:46 et on est avec Véronique Jadot, le présent
00:45:48 est mon refuge. Merci d'être
00:45:50 avec nous. Parce que
00:45:52 que me dit Marine Lanson ?
00:45:56 Qu'est-ce qu'elle me dit, Marine Lanson ?
00:45:58 Ah, un atelier pour deux.
00:46:00 Voilà. Merci Marine.
00:46:02 Au théâtre de Passy, Véronique Jadot,
00:46:04 Jean-Luc Moreau, un atelier pour deux.
00:46:06 Et c'est dans le même théâtre dont on a parlé avec Véronique
00:46:08 Jeunesse, il y a deux, trois jours.
00:46:10 - Oui, absolument. Nous, on joue à 19h et Véronique Jeunesse
00:46:12 joue à 21h. - Bon. Il y a deux Véroniques
00:46:14 donc. - Il y a deux Véroniques et il y a deux Passy.
00:46:16 - Et alors, c'est intéressant
00:46:18 que vous soyez là avec nous ce matin
00:46:20 parce que vous allez nous aider
00:46:22 à réfléchir, pourquoi pas, plus que jamais face aux tourbillons
00:46:24 du monde. J'ai envie de partager
00:46:26 avec vous les leçons que j'ai pu prendre
00:46:28 de la vie au travers de mes doutes,
00:46:30 des épreuves que j'ai vécues, mais aussi des découvertes
00:46:32 et des rencontres bouleversantes que j'ai pu faire.
00:46:34 Qu'est-ce qu'il faut que vous nous disiez
00:46:36 ce matin pour que nous allions mieux ?
00:46:38 - D'être au présent,
00:46:40 d'essayer de
00:46:42 garder le calme
00:46:44 dans un monde qui va
00:46:46 trop vite,
00:46:48 où on ne peut plus perturber depuis
00:46:50 pas mal de temps,
00:46:52 d'aller à la rencontre de soi,
00:46:54 d'essayer de ne pas avoir peur
00:46:56 malgré toutes les peurs qu'on nous
00:46:58 impose, qu'on nous propose
00:47:00 dans tous les sens,
00:47:02 d'essayer de se trouver dans tout ça,
00:47:04 de ne pas s'oublier.
00:47:06 - Alors ça se travaille. - Ça se travaille.
00:47:08 - Mais oui, justement, mais comment ? Parce qu'une fois qu'on a fait cette
00:47:10 déclaration d'intention, comment
00:47:12 vous avez eu le sentiment vous-même
00:47:14 de vous trouver ?
00:47:16 - Ça ne s'est pas fait comme ça
00:47:18 en claquant des doigts. On va dire que c'est
00:47:20 un parcours de longue haleine.
00:47:22 Ça a commencé il y a longtemps,
00:47:24 longtemps ce chemin.
00:47:26 Il faut le temps, il faut souvent
00:47:30 d'ailleurs une souffrance
00:47:32 dans une vie pour arriver,
00:47:34 pour avoir envie
00:47:36 de comprendre que certaines vérités
00:47:38 sont ailleurs, que
00:47:40 là où on vous propose
00:47:42 un rythme de vie qui n'est pas
00:47:44 le vôtre et des règles qui ne sont pas
00:47:46 celles qui sont les meilleures pour vous trouver,
00:47:48 pour être dans un bien-être.
00:47:50 - Et quand vous faisiez, par exemple,
00:47:52 Pour ce Café, qu'à l'époque, il y avait
00:47:54 deux ou trois télévisions,
00:47:56 que le soir, peut-être c'était le jeudi soir,
00:47:58 ça passait, il y avait peut-être 15 millions de personnes
00:48:00 qui le regardaient. - C'était énorme, c'était énorme.
00:48:02 - Forcément, ça percutait, bouleversait
00:48:04 votre vie, que rien n'était...
00:48:06 que vous ne pouviez sans doute pas sortir dans la rue sans...
00:48:08 - Non, alors moi, je n'ai pas été
00:48:10 turbée à ce point-là. En fait, ça a été
00:48:12 une telle rencontre
00:48:14 avec le public, mais dont je...
00:48:16 En fait, étrangement, je me suis rendue compte
00:48:18 plus tard, quand les gens sont venus me dire
00:48:20 "mais qu'est-ce que ça m'a aidée de
00:48:22 voir Pour ce Café, qu'est-ce que j'ai aimé cette série ?"
00:48:24 - Mais vous aimiez vous être... - C'était assez
00:48:26 incroyable, en fait,
00:48:28 combien ça a aidé énormément de gens
00:48:30 et combien ça a fait connaître aussi
00:48:32 les problèmes de société d'une façon différente,
00:48:34 les aborder aussi d'une façon différente.
00:48:36 C'est merveilleux quand on fait quelque chose
00:48:38 qui a un impact à ce niveau-là.
00:48:40 - Mais vous, vous aimiez cette période ?
00:48:42 Vous vous aimiez dans cette période ?
00:48:44 - Ah moi, j'ai beaucoup aimé le message
00:48:46 que portait Pour ce Café,
00:48:48 Joël Mazard.
00:48:50 Je préférais l'époque
00:48:52 de... Oui, il y a
00:48:54 30 ans qu'aujourd'hui, c'est sûr.
00:48:56 Je trouvais que la vie était plus joyeuse.
00:48:58 Il y avait quand même... Le ciel avait
00:49:00 d'autres couleurs. - Bon, on va
00:49:02 en parler évidemment de ce bouquin.
00:49:04 Il est 10h01, "Sommeil à la Bidi" nous rappelle
00:49:06 les titres et on va parler de Xavier Dupond-Neligonnais
00:49:08 dans une seconde et bien sûr de ce qui se passe
00:49:10 aujourd'hui à l'Assemblée nationale
00:49:12 avec vous,
00:49:14 Vincent Herouët.
00:49:16 Là, vous étiez sous le charme de Véronique Janot
00:49:18 mais il va falloir revenir à des choses
00:49:20 plus dramatiques.
00:49:22 "Sommeil à la Bidi".
00:49:24 (Générique)
00:49:26 - Succès de l'opération
00:49:28 Place Nette, 900 interpellations
00:49:30 et plus de 200 incarcérations
00:49:32 depuis fin septembre,
00:49:34 annonce du directeur général de la Gendarmerie nationale
00:49:36 Christian Rodrigues qui précise toutefois
00:49:38 qu'aujourd'hui, il y a de la drogue
00:49:40 partout, c'est un vrai sujet.
00:49:42 Un pas de plus vers l'autonomie,
00:49:44 le gouvernement et les élus corses annoncent
00:49:46 un accord en ce sens avec des lois
00:49:48 qui pourront être adaptées à l'île de beauté
00:49:50 mais ce n'est qu'une première étape, reste encore
00:49:52 un long processus de vote avant
00:49:54 éventuelle réunion d'un congrès
00:49:56 à Versailles. Et puis,
00:49:58 il jette l'éponge, le Premier ministre haïtien
00:50:00 a remis sa démission, très contesté.
00:50:02 Ariel Henry était confronté à une vague
00:50:04 de violences initiée par des gangs,
00:50:06 des violences qui secouent le pays depuis
00:50:08 plusieurs jours maintenant.
00:50:10 Noémie Schultz, merci beaucoup Somaïa.
00:50:12 Noémie Schultz est avec nous, Xavier Dupont-de-Ligonnès,
00:50:14 vous savez que Christine Dupont-de-Ligonnès a écrit
00:50:16 un livre et qu'elle est intervenue
00:50:18 samedi soir. Je ne crois pas que
00:50:20 ce sont les corps d'Agnès
00:50:22 et des quatre enfants parce que la lettre
00:50:24 que j'ai reçue dix jours avant m'a donné un autre regard.
00:50:26 Dit-elle, sur le moment j'ai trouvé
00:50:28 que l'emballement était excessif, c'est ce qui m'a décidé
00:50:30 à prendre tout de suite un avocat. Il y avait vraiment
00:50:32 un excès qui commençait à m'empêcher de dormir.
00:50:34 Je veux montrer son vrai visage, elle parle de son frère,
00:50:36 je pense qu'il est vivant, mais certainement
00:50:38 pas en France. Et elle a écrit
00:50:40 donc ce livre, "Xavier, mon frère présumé innocent".
00:50:42 Et ce qui nous intéresse ce matin, c'est
00:50:44 cette phrase, "Je ne crois pas que ce sont
00:50:46 les corps d'Agnès et des quatre enfants
00:50:48 qui ont été retrouvés".
00:50:50 Oui, parce que le fait qu'elle pense que Xavier Dupont-de-Ligonnès
00:50:52 est vivant, elle n'est pas la seule
00:50:54 à le croire. On le rappelle, on ne l'a jamais
00:50:56 retrouvé, ça fait 13 ans que c'est un des
00:50:58 plus grands mystères judiciaires
00:51:00 français. On ne sait pas
00:51:02 où est Xavier Dupont-de-Ligonnès. Ce qu'elle dit,
00:51:04 elle fait part de son sentiment
00:51:06 dans ce livre, effectivement, c'est que
00:51:08 non seulement Xavier Dupont-de-Ligonnès est toujours vivant,
00:51:10 mais aussi Agnès, son épouse
00:51:12 et leurs quatre enfants.
00:51:14 Alors qu'on le rappelle, les corps ont été
00:51:16 retrouvés sous la terrasse de la maison familiale
00:51:18 à Nantes. Les autopsies ont établi
00:51:20 qu'il s'agissait bien de l'épouse
00:51:22 et des quatre enfants. On sait que
00:51:24 trois enfants et la mère ont été tués
00:51:26 la même nuit. Un dernier
00:51:28 enfant sans doute un peu plus
00:51:30 tard, parce qu'ils n'étaient pas présents au moment
00:51:32 des faits. Ils ont tous reçu
00:51:34 au minimum deux balles dans la tête.
00:51:36 On les a retrouvés dans
00:51:38 des toiles, dans des draps recouverts
00:51:40 de chaux vives et l'ADN
00:51:42 également a parlé. Alors pourquoi
00:51:44 est-ce que Christine Dupont-de-Ligonnès et son
00:51:46 mari ne croient pas à cette
00:51:48 version ? C'est notamment à cause d'une
00:51:50 lettre qu'ils ont reçue, mais comme d'autres
00:51:52 proches de Xavier Dupont-de-Ligonnès.
00:51:54 Un courrier qui expliquait
00:51:56 le départ soudain de toute la famille vers
00:51:58 les Etats-Unis. Il expliquait qu'il avait
00:52:00 travaillé en secret pour l'agence
00:52:02 fédérale de lutte contre les stupéfiants et qu'il
00:52:04 avait dû être exfiltré dans le cadre du
00:52:06 fameux programme de protection des témoins
00:52:08 et donc qu'il ne pourrait pas donner de nouvelles à ses
00:52:10 proches pendant de nombreuses
00:52:12 années. Elle
00:52:14 semble adhérer à cette
00:52:16 thèse qui est quand même très peu
00:52:18 crédible. Oui et puis ce qui
00:52:20 est important dans ce que vous dites c'est que l'ADN
00:52:22 a parlé. Il n'y a pas...
00:52:24 C'est ça qui est fou. C'est une forme de théorie
00:52:26 du complot, c'est-à-dire que si on prend ce qu'elle
00:52:28 dit pour argent comptant, tout le monde a menti.
00:52:30 Le procureur de la République de Nantes a menti,
00:52:32 les médecins légistes qui ont procédé
00:52:34 aux autopsies, les policiers...
00:52:36 Et alors là elle dit "oui tout le monde a
00:52:38 menti parce que c'est dans le cadre de cette
00:52:40 protection des témoins". Honnêtement...
00:52:42 Écoutez Stéphane Goldenstein qui était
00:52:44 hier l'avocat de Christine
00:52:46 Dupont-de-Ligonnès, qui était
00:52:48 l'avocat et qui était hier sur le plateau de
00:52:50 Laurence Ferrari. On ne sait pas
00:52:52 où ça s'est passé, on ne sait pas comment ça s'est passé,
00:52:54 on ne sait pas qui a pu faire ça
00:52:56 et on a le père de famille qui a disparu.
00:52:58 Voilà. Et ce livre va aider, donne
00:53:00 des éléments. Quand on reprend les autopsies,
00:53:02 je pense qu'elles ont été mal faites, mais ma cliente
00:53:04 elle examine les autopsies et quand on lui dit
00:53:06 que les morts remontent à 10 et 21 jours
00:53:08 et que dans la trace d'un cadavre
00:53:10 il y a encore du bol alimentaire,
00:53:12 ça pose une difficulté, ça ne peut pas remonter
00:53:14 à 10 jours. C'est avant.
00:53:16 Et pourquoi il n'y a pas eu de contre-expertise ?
00:53:18 Parce que justement c'est une des grosses lacunes
00:53:20 de ce dossier, c'est que très rapidement
00:53:22 le juge d'instruction a ordonné
00:53:24 un permis d'inhumé, ce qui ne se fait jamais
00:53:26 dans une affaire criminelle, sauf que celle-là
00:53:28 elle dépassait l'entendement. Donc il fallait vite
00:53:30 enterrer ces enfants et cette famille
00:53:32 parce que je ne peux pas demander
00:53:34 de contre-autopsie. Donc il y a eu une crémation
00:53:36 7 jours après ? En plus. C'est ça.
00:53:38 On n'a même pas mis les cadavres
00:53:40 dans un cercueil.
00:53:42 Il y a eu une crémation pour des raisons certainement financières
00:53:44 mais il n'en demeure pas moins que je n'ai plus de cadavres.
00:53:46 Ce sont quand même
00:53:48 des accusations graves
00:53:50 contre l'institution judiciaire.
00:53:52 Moi je suggérerais que le procureur
00:53:54 de la République fasse un communiqué
00:53:56 pour rappeler que toutes les autopsies
00:53:58 avaient été faites dans les normes,
00:54:00 que l'ADN avait parfaitement identifié
00:54:02 les victimes. Moi ce qui m'étonne c'est
00:54:04 qu'un éditeur ait pu publier un truc
00:54:06 pareil. Et je rappelle,
00:54:08 dernier mot, je rappelle que Christine
00:54:10 Dupond-Ligonnès a succédé à sa mère
00:54:12 dans une organisation à caractère
00:54:14 sectaire qui s'appelle Philadelphie.
00:54:16 Donc il faut prendre tout ça avec vraiment
00:54:18 beaucoup de pincettes.
00:54:20 Il se trouve que je me suis intéressé de près
00:54:22 à cette affaire. De toute façon tout le monde
00:54:24 s'intéresse de près à cette affaire parce que
00:54:26 je publie prochainement
00:54:28 un polard qui se passe, un roman politique qui se passe
00:54:30 à Rockburn-sur-Argence. Bien.
00:54:32 Et donc je suis allé à Rockburn-sur-Argence, je suis allé sur place.
00:54:34 C'est là qu'elle disparaît. La dernière fois qu'on l'a vue.
00:54:36 Et c'est la dernière fois qu'on l'a vue.
00:54:38 Et simplement cette idée en effet que
00:54:40 la dernière image
00:54:42 que l'on a de Dupond-Ligonnès, il laisse sa voiture
00:54:44 sur un parking d'hôtel,
00:54:46 un F1 très précisément, et il part
00:54:48 avec un sac à dos, avec un fusil.
00:54:50 J'ai regardé tous les parcours
00:54:52 qu'il pouvait avoir fait. Et là
00:54:54 tout se mène au même endroit.
00:54:56 C'est-à-dire au rocher de Rockburn-sur-Argence.
00:54:58 Tout sans exception.
00:55:00 Et ça c'est pour dire en fait
00:55:02 qu'il est
00:55:04 invraisemblable qu'une personne
00:55:06 qui est
00:55:08 voulu protéger, etc.
00:55:10 Et suivi
00:55:12 ce parcours. C'est absolument
00:55:14 invraisemblable de me dire tout au long.
00:55:16 Mais ce qui est vrai, c'est que cette histoire
00:55:18 est une histoire absolument passionnante.
00:55:20 - Merci beaucoup Noémie Schultz.
00:55:22 Bien évidemment, merci pour vos précisions.
00:55:24 Ce qui va se jouer cet après-midi
00:55:26 à l'Assemblée Nationale. On va voir le sujet
00:55:28 d'Augustin Donatieux. Et vous allez nous dire
00:55:30 si l'enjeu
00:55:32 de cette discussion
00:55:34 et également notre ami
00:55:36 Gautier Lebret, parce que vous disiez tout à l'heure
00:55:38 il y a des allers-retours sur ce plateau
00:55:40 comme au théâtre. C'est ce que vous disiez.
00:55:42 Il y a des gens qui entrent et des gens
00:55:44 qui sortent. Donc vous
00:55:46 trouviez qu'il y avait quelque chose d'étonnant
00:55:48 dans notre plateau ce matin. - C'est un théâtre de boulevard.
00:55:50 - Mes chers amis, c'est la vie. - Très fréquenté.
00:55:52 - Les portes claquent. - Voilà.
00:55:54 - Non elles ne claquent pas mais il y a des entrées
00:55:56 et des sortes. - C'est un petit théâtre ici.
00:55:58 - Voilà. Alors voyons le sujet
00:56:00 d'Augustin Donatieux.
00:56:02 - 16 février dernier,
00:56:06 Volodymyr Zelensky est accueilli dans la cour
00:56:08 de l'Elysée par un président français
00:56:10 généreux. Quelques minutes
00:56:12 plus tard, sous les ordres de la République,
00:56:14 les deux chefs d'Etat signent un accord
00:56:16 bilatéral de sécurité,
00:56:18 autrement dit, de l'aide financière
00:56:20 et militaire en faveur de l'Ukraine
00:56:22 à hauteur de 3 milliards d'euros.
00:56:24 Dans le cadre de cet accord,
00:56:26 la France s'est engagée à apporter
00:56:28 jusqu'à 3 milliards d'euros d'aide
00:56:30 militaire supplémentaire
00:56:32 pour l'Ukraine en 2024.
00:56:34 Cette aide a pour objectif
00:56:36 de continuer de fournir à l'Ukraine
00:56:38 les moyens de défendre dans la durée
00:56:40 sa souveraineté et son intégrité
00:56:42 territoriale. - Une aide
00:56:44 qui n'est pas exceptionnelle. Elle vient
00:56:46 s'ajouter aux 2,1 milliards d'euros
00:56:48 déjà versés à Kiev en 2023
00:56:50 et aux 1,7 milliard d'euros
00:56:52 en 2022. De l'argent,
00:56:54 des fournitures militaires, mais aussi
00:56:56 un soutien à l'adhésion de l'Ukraine
00:56:58 à l'OTAN et à l'Union européenne.
00:57:00 - Je veux te remercier personnellement,
00:57:02 Manuel, pour ce soutien
00:57:04 puissant accordé
00:57:06 à l'Ukraine sur sa voie
00:57:08 vers l'Union européenne.
00:57:10 - Les députés aujourd'hui
00:57:12 puis les sénateurs demain débattront
00:57:14 de cet accord avant de voter symboliquement.
00:57:16 - Bon, d'abord l'aspect
00:57:18 politique français. Le Rassemblement
00:57:20 national sape-tient. Les Insoumis ?
00:57:22 - Les Insoumis, on ne sait pas encore. Ils ne se sont
00:57:24 pas exprimés. Ils ne vont pas voter pour. C'est littéralement impossible.
00:57:26 - Renaissance va voter pour, évidemment.
00:57:28 - Ça va passer. Renaissance va voter pour, les LR vont voter pour,
00:57:30 LPS va voter pour. Donc ça passera.
00:57:32 - Il y a un vrai revirement.
00:57:34 Il y a un vrai revirement de la part du Rassemblement national
00:57:36 puisqu'il y avait le piège, évidemment, tendu
00:57:38 aux RN et à la FI pour pouvoir
00:57:40 les ranger dans la catégorie pro-Poutine.
00:57:42 C'est le but de la manœuvre,
00:57:44 si on se met à un point de vue purement politique.
00:57:46 Et le RN,
00:57:48 la personne de Marine Le Pen, a déclaré il y a quelques mois
00:57:50 que c'était, je cite, "irresponsable"
00:57:52 d'envoyer des armes
00:57:54 à l'Ukraine. Donc la logique voudrait qu'elle vote contre.
00:57:56 Mais vu qu'il y a un piège tendu par le gouvernement
00:57:58 et qu'elle ne veut pas donner un argument
00:58:00 de plus à la majorité pour être taxée.
00:58:02 - Et vous pensez que les Français pensent quoi ?
00:58:04 - Je pense que les Français pensent quoi ?
00:58:06 Les sondages sont plutôt défavorables
00:58:08 à l'aide à l'Ukraine
00:58:10 des Français. Mais bon.
00:58:12 - Hein ?
00:58:14 - Ben...
00:58:16 - Oui, mais pourquoi ?
00:58:18 Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:58:20 Il y a toujours un peu de musique de chambre
00:58:22 avant de jouer de la musique militaire.
00:58:24 - Quelle est votre analyse ? C'est ça qui m'intéresse.
00:58:26 Votre expertise, c'est plus que votre analyse.
00:58:28 - Ecoutez, on pose un cadre juridique et politique
00:58:30 à l'aide militaire à l'Ukraine.
00:58:32 C'est tout à fait normal.
00:58:34 On s'engage pour 10 ans.
00:58:36 - C'est bien incroyable d'ailleurs.
00:58:38 Pour 10 ans on s'engage.
00:58:40 On est plus que les autres.
00:58:42 - Jusqu'à ce que l'Ukraine intègre l'OTAN
00:58:44 et actuellement ensuite l'Union Européenne.
00:58:46 - Les Français ne sont même pas mis dans la boucle.
00:58:48 L'accord qui a été signé il y a plusieurs jours
00:58:50 avec Zelensky, il y a un mois.
00:58:52 Je trouve, je l'ai dit plusieurs fois
00:58:54 sur ce bateau, que le Président de la République
00:58:56 s'engage pour 10 ans,
00:58:58 au-delà de son propre mandat,
00:59:00 sans aucun Français soit consulté
00:59:02 là-dedans, je trouve ça invraisemblable.
00:59:04 - Et ça n'est pas un vote libéral.
00:59:06 - Il ne sert à rien ce vote,
00:59:08 vous le savez pour moi, il est consultatif.
00:59:10 - C'est un bon consultatif, oui.
00:59:12 - C'est une pure manœuvre politique, pour ranger les proseillers de ski
00:59:14 et faire un petit mémoire.
00:59:16 - Donc je voudrais qu'on interroge les Français quand même,
00:59:18 ils ont le droit de donner leur avis.
00:59:20 - Ils ont une représentation nationale pour faire ça, normalement.
00:59:22 - C'est consultatif.
00:59:24 - C'est consultatif, c'est vrai.
00:59:26 - Il n'y a aucune contrainte pour se faire consulter
00:59:28 quand même l'essentiel dans le résidence.
00:59:30 - Tout ça est un petit peu pollué
00:59:32 par les déclarations du Président,
00:59:34 expliquant qu'il fallait envoyer
00:59:36 quand il était prêt à aller,
00:59:38 à l'envoi de tout.
00:59:40 - Est-ce qu'on est plus aujourd'hui,
00:59:42 plus lucraine aujourd'hui,
00:59:44 que l'Espagne, l'Italie, l'Angleterre ?
00:59:46 - Ça dépend comment vous prenez le problème.
00:59:48 Si vous regardez par rapport au PIB,
00:59:50 la proportion des 3 milliards
00:59:52 ne pèse pas très lourd.
00:59:54 Nous sommes 13 ans de ça,
00:59:56 de ce que font la plupart
00:59:58 de nos voisins aéroports,
01:00:00 en France et par l'Allemagne.
01:00:02 Mais en fait, tout ça,
01:00:04 ça fait partie d'une sorte de grand bluff
01:00:06 lancé par la présidence,
01:00:10 avec l'histoire des hommes au sol,
01:00:14 de la volonté qu'on aurait
01:00:16 de ne pas laisser faire,
01:00:18 de ne pas laisser gagner la Russie.
01:00:20 - On a déjà fait des armées depuis.
01:00:22 - L'idée, c'est de montrer à Poutine
01:00:24 qu'on ne le laisserait pas faire.
01:00:26 On a démontré le contraire,
01:00:28 c'est-à-dire qu'on était seul
01:00:30 et qu'on était divisé en Europe.
01:00:32 Ça démontre que s'il suffisait
01:00:34 de chanter la Marseillaise
01:00:36 pour faire reculer les féroces soldats,
01:00:38 on le saurait depuis longtemps.
01:00:40 - Il y a un papier dans le Figaro
01:00:42 qui est en fille.
01:00:44 "La Russie s'affirme comme
01:00:46 1er exportateur mondial
01:00:48 et 1er exporteur stratégique".
01:00:50 C'était un papier très intéressant
01:00:52 dans le Figaro.
01:00:54 Tout ça pour dire qu'on a voulu
01:00:56 mettre la Russie à genoux
01:00:58 et que manifestement,
01:01:00 ce n'est pas ce qui s'est passé tout à fait.
01:01:02 Écoutez Jordan Bardella,
01:01:04 sa réaction ce matin sur ce sujet.
01:01:06 - Je ne souhaite pas qu'Emmanuel Macron
01:01:08 dispose d'un blanc-seing.
01:01:10 Par conséquent, le Rassemblement national,
01:01:12 qui encore une fois est favorable
01:01:14 au soutien à l'Ukraine,
01:01:16 ne souhaite pas entrer en guerre
01:01:18 précisément avec la Russie.
01:01:20 La Russie est une puissance nucléaire.
01:01:22 L'escalade dans laquelle est engagé
01:01:24 Emmanuel Macron est une voie irresponsable,
01:01:26 dangereuse, qui inquiète les Français.
01:01:28 Par conséquent, nous nous abstiendrons
01:01:30 sur ce texte à l'Assemblée nationale.
01:01:32 Le Rassemblement national s'abstiendra
01:01:34 pour une raison très simple.
01:01:36 Sur ce texte, il y a des lignes rouges.
01:01:38 - Il faut quand même noter
01:01:40 le changement du RN qui était opposé
01:01:42 il y a quelques mois à l'aide militaire
01:01:44 financier à l'Ukraine et qui va donc s'abstenir
01:01:46 face à un texte qui propose 3 milliards
01:01:48 d'aides militaires supplémentaires.
01:01:50 - Une manière de s'abstenir, c'est une manière
01:01:52 de dire qu'on n'est pas pour.
01:01:54 - On n'est pas contre non plus.
01:01:56 C'est pour ne pas être taxé d'être pro-Poutine.
01:01:58 C'est évidemment le thème choisi par Emmanuel Macron
01:02:00 et sa majorité pour faire campagne.
01:02:02 - Et les LR, vous êtes sûrs ?
01:02:04 - Aéric Ciotti a été formel, oui, ils vont voter pour.
01:02:06 Après les LR, ils sont capables de se diviser
01:02:08 jusqu'au dernier moment.
01:02:10 Mais normalement, il n'y aura pas de voie manquante
01:02:12 pour les LR.
01:02:14 - Merci Gauthier.
01:02:16 Cette fois-ci, vous allez partir définitivement.
01:02:18 - Je vais partir jusqu'à demain matin, j'espère.
01:02:20 - Mais comme il y a beaucoup d'éléments ce matin,
01:02:22 c'est Bertrand Descaires qui va prendre votre place
01:02:24 pour parler de Kate Middleton.
01:02:26 Mais Véronique Jeanneau est avec nous.
01:02:28 Il n'y a pas que ce livre,
01:02:30 il y a également la pièce de théâtre,
01:02:32 un atelier pour deux, qui est jusqu'au 4 mai.
01:02:34 C'est du mardi au samedi à 19h
01:02:36 et le dimanche à 15h.
01:02:38 C'est au théâtre de Passy.
01:02:40 - C'est un petit théâtre
01:02:42 qui existe depuis deux ans seulement.
01:02:44 C'est un ancien cinéma.
01:02:46 Il a un gros avantage,
01:02:48 c'est qu'il est confortable.
01:02:50 Comme nouveau, en fait.
01:02:52 Les fauteuils sont plus grands.
01:02:54 - Mais ce n'est pas l'ancien cinéma de Passy.
01:02:56 - C'est l'ancien cinéma de Passy.
01:02:58 - Ah, qui est devenu un théâtre.
01:03:00 - On ne le voit pas beaucoup
01:03:02 parce qu'il y a d'autres pancartes devant.
01:03:04 C'est vrai qu'on peut passer devant
01:03:06 sans le voir et c'est un très joli théâtre.
01:03:08 - Un atelier pour deux avec Jean-Luc Moreau,
01:03:10 qui est un des comédiens
01:03:12 qui a le plus joué au théâtre
01:03:14 depuis cinq ans.
01:03:16 C'est tous les soirs sur scène.
01:03:18 J'imagine que c'est une reusse de jouer avec lui.
01:03:20 - C'est formidable.
01:03:22 Mais c'est dangereux en même temps
01:03:24 parce qu'il faut être très adaptable.
01:03:26 Parce que tout d'un coup,
01:03:28 il a une idée toutes les secondes.
01:03:30 Donc il suffit que tout d'un coup,
01:03:32 il y ait quelque chose dans le décor
01:03:34 qui l'inspire et il va partir.
01:03:36 C'est de vif argent, Jean-Luc Moreau.
01:03:38 - Le pitch de cet atelier pour deux
01:03:40 est avant tout le lieu de la créativité,
01:03:42 de la complicité artistique
01:03:44 et du partage que vit Sabine et Bertrand
01:03:46 jusqu'au jour où l'amour frappe à la porte
01:03:48 et que tout bascule.
01:03:50 Vous nous avez apporté un extrait.
01:03:52 Jean-Luc Moreau, Véronique Jeanneau
01:03:54 et Emmanuel Guthièrez.
01:03:56 - C'est cet amour qui fait irruption
01:03:58 dans le monde artistique de Bertrand.
01:04:00 - Je vous propose de voir un extrait.
01:04:02 - Puissance, mouvement,
01:04:04 passion, finesse,
01:04:06 dextérité de la pâte.
01:04:08 Quel dommage.
01:04:10 - Quoi, quel dommage?
01:04:12 - Quand je vois ça,
01:04:14 je regrette vraiment d'être insensible
01:04:16 à la sculpture.
01:04:18 - Tu veux dire que la sculpture...
01:04:20 - Me laisse de marbre, chérie.
01:04:22 Passez-moi le mot.
01:04:24 Il est idiot.
01:04:26 - Non, mais j'aime bien.
01:04:28 - Je ne veux pas.
01:04:30 - Il est idiot.
01:04:32 - Non, mais j'aime bien.
01:04:34 Votre vérité m'enchante.
01:04:36 - Un atelier pour deux,
01:04:38 c'est au théâtre de Passy.
01:04:40 Mais ce qui nous intéresse aussi,
01:04:42 Véronique Jeanneau,
01:04:44 c'est forcément c'est vous.
01:04:46 Et c'est ce que vous pensez,
01:04:48 c'est ce que vous dites.
01:04:50 Et ce livre, vous ne l'avez pas écrit au hasard.
01:04:52 Vous parlez par exemple de la méditation.
01:04:54 Vous dites "aborder la méditation est un véritable choix,
01:04:56 non une petite lubie qui nous passe par la tête.
01:04:58 Mais la méditation, c'est la liberté de la tête,
01:05:00 de sa liberté intérieure, ce qui n'est pas rien,
01:05:02 car votre liberté extérieure, dirons-nous,
01:05:04 celle qui est régie par des codes et des lois,
01:05:06 ne dépend a priori pas de vous."
01:05:08 Et il y a une volonté, effectivement,
01:05:10 volonté personnelle,
01:05:12 dans ce que vous écrivez,
01:05:14 dans ce que vous faites dans la vie,
01:05:16 de trouver un équilibre.
01:05:18 - Ah oui.
01:05:20 Je trouve que c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens,
01:05:22 je dirais pas une grande majorité,
01:05:24 mais beaucoup qui ont du mal
01:05:26 à trouver un équilibre,
01:05:28 parce qu'on est quand même dans un monde
01:05:30 qui va très vite, et je crois trop vite.
01:05:32 Je pense qu'on va trop vite pour l'humain.
01:05:34 Je trouve que, à mon sens,
01:05:36 l'humanité est en danger,
01:05:38 quelque part, aujourd'hui.
01:05:40 Je trouve qu'il y a de moins en moins d'humanité,
01:05:42 il y a beaucoup de valeurs qui se perdent.
01:05:44 La notion de respect a quasiment disparu.
01:05:46 Et tout ça me narvre,
01:05:48 et je trouve qu'il y a tellement
01:05:50 de petites lois
01:05:52 qui, en fait, rendent le présent
01:05:54 beaucoup moins serein,
01:05:56 beaucoup plus compliqué.
01:05:58 Je trouve que c'est important
01:06:00 de se trouver, de chercher tout ce qui peut
01:06:02 nous apporter de l'équilibre.
01:06:04 Et c'est vrai que la méditation
01:06:06 est quelque chose qui nous aide,
01:06:08 parce qu'on se force,
01:06:10 au début, d'ailleurs,
01:06:12 c'est un peu une discipline,
01:06:14 mais une discipline, c'est pas forcément désagréable, au contraire.
01:06:16 Et c'est quelque chose, en l'occurrence,
01:06:18 de tellement salvateur,
01:06:20 de se poser et de prendre le temps de s'écouter,
01:06:22 de s'entendre, et peut-être d'avoir
01:06:24 un autre jugement, aussi, sur ce qui
01:06:26 nous arrive, sur ce qui se passe, un peu plus de
01:06:28 lucidité. - Oui, mais c'est drôle ce que vous
01:06:30 dites, parce que vous êtes une femme
01:06:32 qui a évolué dans ce milieu du cinéma,
01:06:34 de la télévision, du théâtre,
01:06:36 dans les années 70, et
01:06:38 aujourd'hui, beaucoup de femmes
01:06:40 racontent leur expérience,
01:06:42 combien c'était difficile, précisément,
01:06:44 dans ces milieux, combien
01:06:46 le respect n'existait pas,
01:06:48 alors que vous venez de dire, aujourd'hui, il y a moins de respect
01:06:50 qu'il y en avait il y a 30 ou 40 ans.
01:06:52 - Oui, partout, d'une façon générale.
01:06:54 - Et c'est intéressant, aussi,
01:06:56 de voir ce témoignage
01:06:58 qui va
01:07:00 contre-courant de ce que je peux
01:07:02 entendre, parfois, notamment dans le
01:07:04 milieu artistique dans lequel vous êtes.
01:07:06 - Donc, la question,
01:07:08 c'est quoi ? - La question,
01:07:10 c'est qu'au fond,
01:07:12 ce manque de respect
01:07:14 qui pouvait exister dans les années 70,
01:07:16 vis-à-vis des femmes, dans le
01:07:18 milieu dans lequel vous étiez, vous ne l'avez pas
01:07:20 senti, ou peu senti.
01:07:22 - C'est vrai que, personnellement,
01:07:24 je ne l'ai pas ressenti.
01:07:26 Donc, ça m'est difficile de parler
01:07:28 de quelque chose que je n'ai pas ressenti,
01:07:30 que je n'ai pas vécu.
01:07:32 Malheureusement, de toute évidence,
01:07:34 certaines l'ont vécu et l'ont ressenti,
01:07:36 et c'est bien triste,
01:07:38 mais je pense que
01:07:40 le respect
01:07:42 est une notion
01:07:44 qui se travaille. Il faut déjà
01:07:46 en être conscient de ce que ça représente.
01:07:48 Le respect,
01:07:50 c'est aussi
01:07:52 pour toute forme de vie,
01:07:54 quand on apprend à respecter
01:07:56 toute forme de vie, à respecter l'être,
01:07:58 mais toute la vie,
01:08:00 d'une façon générale, le monde animal,
01:08:02 végétal, aussi,
01:08:04 le respect, ça passe par là. Quand on est
01:08:06 habité par le respect pour toute
01:08:08 forme de vie, déjà, la vie est différente.
01:08:10 Les couleurs de la vie sont différentes.
01:08:12 - C'est vraiment très intéressant de lire ce
01:08:14 livre "Le présent est mon refuge". Vous dites
01:08:16 des épisodes successifs qui vous donnent la réponse
01:08:18 à une question, et vous parlez des signes,
01:08:20 comme une façon de vous guider, comme un
01:08:22 encouragement ou un frein, une rencontre,
01:08:24 un signe. L'irrationnel
01:08:26 peut jouer l'intrus dans votre vie,
01:08:28 organiser au routinière et vous faire peur.
01:08:30 Prenez-le, plutôt comme un cadeau.
01:08:32 Personnellement, je suis très attentive aux
01:08:34 signes. Il est à nouveau important
01:08:36 d'être dans l'instant présent pour saisir
01:08:38 la magie des synchronicités.
01:08:40 Et là, j'avais envie que vous me
01:08:42 racontiez par
01:08:44 des exemples, peut-être,
01:08:46 comment vous avez pu croire aux signes.
01:08:48 - Parce que
01:08:50 ça a été une évidence.
01:08:52 Mais pour ça, il faut être
01:08:54 attentif, encore une fois, attentif au présent,
01:08:56 à ce qu'on est en train de vivre. Parce que
01:08:58 les gens sont où dans le passé, avec le regret
01:09:00 de ce qui s'est passé, de ce qui ne s'est pas passé,
01:09:02 un futur qui est hypothétique,
01:09:04 par définition, et un présent
01:09:06 qu'on ne vit pas toujours pleinement. Et c'est
01:09:08 dans le présent qu'on voit ce qui se passe,
01:09:10 ce qu'on se ressent, et qu'on peut
01:09:12 confronter justement ce qui est en train d'arriver.
01:09:14 Et moi, j'ai eu plein de signes
01:09:16 dans ma vie. - Mais par exemple ?
01:09:18 - Par exemple...
01:09:20 J'ai perdu quelqu'un
01:09:24 dans ma vie qui m'était chère,
01:09:26 et tout d'un coup,
01:09:28 je me suis mise à voir des camions
01:09:30 passer avec son prénom écrit,
01:09:32 par exemple. Mais
01:09:34 si je n'avais pas prêté, c'était une façon
01:09:36 aussi de ressentir sa présence.
01:09:38 Il y a des...
01:09:40 Quelquefois, dans des rêves,
01:09:42 il y a des moments où je me suis réveillée
01:09:44 avec une phrase. C'est très précis dans ces cas-là.
01:09:46 Et comme par hasard,
01:09:48 il se passait quelque chose dans la journée
01:09:50 qui faisait se rencontrer
01:09:52 ces deux informations, et qui tout d'un coup
01:09:54 aboutissait à une évidence.
01:09:56 L'évidence d'une situation qu'il fallait
01:09:58 que je contourne ou que j'évite absolument.
01:10:00 - Parce que ces signes...
01:10:02 - C'est une voiture, en fait. - ...vous donnaient des indications.
01:10:04 - Il faut être attentif à ce qui se passe, à ce qu'on vit.
01:10:06 C'est pas une fixation sur le moindre des signes.
01:10:08 Je suis pas du tout quelqu'un comme ça,
01:10:10 à être absolument
01:10:12 ni bornée, ni excessive.
01:10:14 Pas du tout. Moi, je suis plutôt la personne
01:10:16 du juste milieu,
01:10:18 de la loi du milieu, que prône le Dalai Lama
01:10:20 d'ailleurs dans ses enseignements.
01:10:22 - C'est un peu notre ligne éditoriale également.
01:10:24 - Dans les milieux, jamais dans les extrêmes.
01:10:26 - C'est la ligne éditoriale de l'heure des pros.
01:10:28 - Oui, exactement. - Le juste milieu.
01:10:30 Le Dalai Lama,
01:10:32 c'est un peu notre rédacteur en chef.
01:10:34 - Ah, c'est joli !
01:10:36 - Bien évidemment, c'est lui.
01:10:38 - C'est mal, les gars.
01:10:40 - On en parlera tout à l'heure,
01:10:42 parce que vous parlez de la célébrité,
01:10:44 soyez curieux de l'inconnu, l'inconnu,
01:10:46 c'est très intéressant. Gérer ses émotions,
01:10:48 les émotions sont de grandes traîtresses,
01:10:50 invasives et destructrices, trop souvent, dites-vous.
01:10:52 Mais il ne faut pas mélanger l'émotion,
01:10:54 et les émotions, nier ou combattre l'émotion
01:10:56 serait une erreur. L'enjeu est de gérer l'excès.
01:10:58 - L'émotion, c'est notre signature humaine.
01:11:00 Donc, il ne faut pas combattre l'émotion.
01:11:02 - L'émotion perverse, oui. D'ailleurs,
01:11:04 Sabine, dans la pièce que je suis en train de jouer,
01:11:06 "Un atelier pour deux",
01:11:08 elle est en prise complète dans ses émotions,
01:11:10 et elle n'arrive plus à trouver sa vérité.
01:11:12 Quand on est sous l'emprise des émotions négatives,
01:11:14 on ne peut pas trouver sa vérité,
01:11:16 ni la vérité d'une façon générale.
01:11:18 - Oui, mais comment savoir
01:11:20 qu'on est sous des émotions négatives ?
01:11:22 - Ah, ben si, justement, quand on travaille
01:11:24 dans ce sens, on les identifie tout de suite.
01:11:26 - Faut-il arrêter de manger de la viande, également ?
01:11:28 Mais vraiment, c'est un bouquin...
01:11:30 - J'ai adoré ce bouquin,
01:11:32 parce que c'est...
01:11:34 C'est vous, en fait, ce livre,
01:11:36 et c'est toujours intéressant d'écouter quelqu'un
01:11:38 qui parle de lui.
01:11:40 Les gens, généralement, peuvent être
01:11:42 un peu pudiques, forcément.
01:11:44 Ils hésitent à parler d'eux.
01:11:46 - Oui, mais c'est intéressant de parler
01:11:48 de sa propre expérience, on ne parle pas
01:11:50 quelque chose d'extérieur, on parle de ce qu'on a vécu.
01:11:52 Moi, en l'occurrence, je ne peux bien parler
01:11:54 que de ce que j'ai vécu, sinon c'est...
01:11:56 Forcément, c'est moins profond
01:11:58 et moins vrai, en tout cas,
01:12:00 dans les mots.
01:12:02 - Bertrand Deskerces.
01:12:04 - Bonjour, Pascal.
01:12:06 - Bonjour. Tout va bien ?
01:12:08 Je suis très inquiet pour vous.
01:12:10 Je suis très inquiet pour la famille royale,
01:12:12 parce qu'hier, vous nous aviez annoncé que la photo
01:12:14 était truquée. La photo était truquée,
01:12:16 j'avais parlé d'un chandail qui avait fait rire
01:12:18 mes amis, puisque le mot n'avait pas été
01:12:20 utilisé à la télévision française en 72.
01:12:22 Mais en fait,
01:12:24 on va revoir la photo, mais ce n'était pas un chandail,
01:12:26 c'était un cardigan.
01:12:28 - Un cardigan, oui. - C'était encore autre chose.
01:12:30 Un cardigan qui avait cette...
01:12:32 Alors, je ne sais pas, c'est qui le cardigan ?
01:12:34 - C'est la princesse Charlotte, vous voyez,
01:12:36 qui est la seule fille de Cut.
01:12:38 - Oui, effectivement, ma question est un peu stupide.
01:12:40 Bon, alors, racontez-nous ce qui s'est passé,
01:12:42 parce qu'elle s'est excusée d'une photo-montage,
01:12:44 et pourquoi
01:12:46 la suspicion est grande ?
01:12:48 C'est-à-dire qu'elle ne veut pas montrer son visage ?
01:12:50 - Voilà, absolument. - Qu'est-ce qui se passe ?
01:12:52 - C'est historique. Donc, on a évoqué
01:12:54 hier le fait de cette polémique
01:12:56 complètement incroyable. On a découvert que la photo,
01:12:58 elle a été presque trafiquée.
01:13:00 On utilise le terme "trafiquée"
01:13:02 puisqu'il y a 12 points qu'elle est venue,
01:13:04 elle, retravailler très, très, très précisément.
01:13:06 Les cinq principales
01:13:08 agences de presse mondiales ont décidé de retirer
01:13:10 l'image, en disant "on ne considère pas
01:13:12 que c'est une image vraie", et en effet,
01:13:14 alors je vous disais, c'est historique, à 11h31,
01:13:16 le palais de Kensington a publié
01:13:18 un communiqué, eux qui pourtant sont très,
01:13:20 très avares, eux qui ne communiquent quasiment
01:13:22 jamais, et là où c'est historique aussi,
01:13:24 la princesse prend la parole en personne,
01:13:26 il est rédigé en "je", ce communiqué
01:13:28 en "I", en l'occurrence, et elle dit
01:13:30 "je suis désolé, je présente
01:13:32 mes excuses, comme beaucoup d'entre vous,
01:13:34 je suis une photographe amateur,
01:13:36 j'en suis encore au stade de l'amateurisme,
01:13:38 et en effet, j'ai encore
01:13:40 beaucoup de choses à expérimenter." Elle
01:13:42 reconnaît elle-même que c'est elle qui a
01:13:44 donc volontairement
01:13:46 retravaillé ce cliché pour le rendre
01:13:48 un peu plus sympathique au regard.
01:13:50 Alors maintenant, on se pose tout de suite la question
01:13:52 pourquoi a-t-elle fait cela, et
01:13:54 pourquoi l'a-t-elle, avec autant d'assistance
01:13:56 si je peux dire.
01:13:58 Voilà ce qui semble logique,
01:14:00 elle a souhaité affiner,
01:14:02 affiner son visage,
01:14:04 on pense qu'elle ait suivi,
01:14:06 qu'elle prend de la cortisone,
01:14:08 vous savez la cortisone à ce côté où il fait un peu
01:14:10 gonfler, et qu'elle a trop appuyé
01:14:12 sur le petit bouton qui est affine, affine, affine,
01:14:14 et que ça a modifié considérablement
01:14:16 l'ensemble en tout cas du cliché.
01:14:18 En tout cas, ce que l'on peut dire c'est que
01:14:20 d'emblée, c'est regrettable
01:14:22 parce que Kate Middleton, c'est
01:14:24 l'école de la méritocratie.
01:14:26 C'est la seule dans ce clan Windsor
01:14:28 à avoir décroché le job.
01:14:30 La seule à ne pas avoir une seule goutte
01:14:32 de sang bleu dans les veines. Elle était
01:14:34 idolâtrée par la presse. Vous savez,
01:14:36 ce fameux cliché qui a été volé la semaine dernière
01:14:38 doit comme un accord, tous les tabloïds anglais
01:14:40 ont dit "nous ne publierons pas ce cliché,
01:14:42 nous devons respecter son silence
01:14:44 et son besoin de repos". Et bien maintenant, c'est tout à fait
01:14:46 le contraire qui est en train de se passer.
01:14:48 Elle a la presse contre elle. La presse est en train
01:14:50 de dire "elle nous a vraiment pris pour des cons,
01:14:52 pour des cruches, en tentant
01:14:54 de nous manipuler". - Bah oui, ça,
01:14:56 faut jamais mentir d'ailleurs. Faut jamais mentir, Véronique
01:14:58 Jeannot. - Non mais aujourd'hui,
01:15:00 c'est très très dur. On ne sait pas où est
01:15:02 la vérité. Un petit peu dans tout
01:15:04 quand même. Et justement, avec la manipulation
01:15:06 des clichés,
01:15:08 des photos, on ne sait plus où est la
01:15:10 vérité. C'est extrêmement difficile de savoir.
01:15:12 - Oui, mais est-ce que, à votre avis,
01:15:14 dans cette recherche
01:15:16 de l'équilibre et du bien-être,
01:15:18 est-ce qu'il faut être toujours
01:15:20 au plus près de ce qu'on pense ?
01:15:22 - Ah oui. - Ou est-ce qu'on
01:15:24 doit mentir de temps en temps ?
01:15:26 Pour de mauvaises raisons ou de bonnes raisons ?
01:15:28 - Mais quelquefois, mentir, c'est préserver.
01:15:30 Ça peut être préserver l'autre.
01:15:32 Mais c'est,
01:15:34 voilà, quelquefois le mensonge
01:15:36 peut être aussi une forme de délicatesse.
01:15:38 Mais le mensonge manipulateur,
01:15:40 non. Mais on peut
01:15:42 se manipuler soi-même.
01:15:44 - On peut se tromper soi-même ? - Oui, bien sûr.
01:15:46 - Vous croyez qu'il y a des gens qui se trompent
01:15:48 eux-mêmes ? - Oui. - Ça peut exister dans l'existence ?
01:15:50 - Oui, oui. - Je crois aussi. - Ils ont besoin de se rassurer
01:15:52 parce qu'il y a des choses qu'ils ne peuvent pas
01:15:54 affronter directement et donc
01:15:56 qu'ils se manipulent volontairement.
01:15:58 - Bon.
01:16:00 En 1975,
01:16:02 il y avait un feuilleton qui s'appelait "Horror et Victoria".
01:16:04 "Horror et Victoria".
01:16:06 Je vous jure que c'est vrai.
01:16:08 - Ça, vous êtes le seul à m'en parler.
01:16:10 - Parce que moi,
01:16:12 ma vie s'est arrêtée à 12 ans avec "Horror et Victoria".
01:16:14 Et le samedi après-midi,
01:16:16 il y avait une émission de Bernard Gaullet qui s'appelait
01:16:18 "La Une est à vous" et il y avait ce feuilleton qui passait
01:16:20 "Horror et Victoria".
01:16:22 Et moi, j'ai regardé ça. Et je crois que j'étais...
01:16:24 J'avais un penchant,
01:16:26 je pense, pour "Horror".
01:16:28 Et on a retrouvé un extrait
01:16:30 d'"Horror et Victoria"
01:16:32 où vous êtes...
01:16:34 incroyablement précise
01:16:36 juste dans ce rôle.
01:16:38 Je ne sais pas si vous vous souvenez bien du tournage.
01:16:40 - Ah oui, oui, oui, je m'en souviens. C'était dans "Le Périgord".
01:16:42 - Et pourquoi vous aviez été repérée
01:16:44 aussi jeune ? Vous aviez fait un casting ?
01:16:46 - Ah mais j'avais été repérée avant.
01:16:48 J'avais fait "Le jeune fable" avant.
01:16:50 - "Le jeune fable", bien sûr. - Avec Mehdi.
01:16:52 J'avais fait "Paul et Virginie".
01:16:54 Et "Horror et Victoria", c'était après. C'était bien après, déjà.
01:16:56 - Et comment vous aviez été repérée aussi jeune ?
01:16:58 - Alors...
01:17:00 "Le jeune fable" ?
01:17:02 - Oui, comment vous arrivez dans ce cas ?
01:17:04 - Ma mère, à l'époque, m'avait inscrit dans l'annuaire du cinéma
01:17:06 les conseils d'une de ses amies
01:17:08 qui travaillait dans la publicité à l'époque, avec qui elle travaillait
01:17:10 elle-même. Et en fait,
01:17:12 j'avais été repérée
01:17:14 dans l'annuaire du cinéma
01:17:16 par Cécile Aubry qui m'a demandé de monter à Paris.
01:17:18 Et il se trouve que je correspondais
01:17:20 à Lisabelle Cadrouz
01:17:22 de ses rêves.
01:17:24 Quand on écrit un roman,
01:17:26 on a une idée
01:17:28 d'un personnage dans la tête
01:17:30 et je correspondais, tout simplement.
01:17:32 - On va voir cet extrait. - Ça a été la magie
01:17:34 de la rencontre avec le rêve d'un metteur en scène.
01:17:36 - On va voir cet extrait d'Aurore et Victorien
01:17:38 et nous replonger
01:17:40 dans ce temps ancien
01:17:42 de nos émotions qui étaient très vives
01:17:44 à l'époque, quand nous étions adolescents.
01:17:46 Après, bon, les émotions...
01:17:48 Mais là...
01:17:50 - Sautez !
01:17:54 N'ayez pas peur, je vous retiens.
01:17:56 ...
01:18:06 - Regarde, Victorien, une coccinelle sur ton gilet.
01:18:08 - Elle est toute affolée,
01:18:10 elle ne sait pas quoi faire. - Tiens, ça voit la partie.
01:18:12 ...
01:18:18 - Et maintenant, voulez-vous, mademoiselle,
01:18:20 que nous descendions jusqu'à l'étang ?
01:18:22 - Oui, oui, c'est ça.
01:18:24 - À l'étang.
01:18:26 - Je vais attacher les chevaux.
01:18:28 - Et moi, je vais voir à ta source, à toi.
01:18:30 ...
01:18:50 - Vous n'avez pas changé. - Oui, oui, oui.
01:18:52 - Vous n'avez absolument pas changé.
01:18:54 Alors, c'est l'histoire d'une belle aristocrate
01:18:56 qui tombe amoureuse du régisseur...
01:18:58 - Du régisseur du royaume.
01:19:00 - Et donc, c'était bien de regarder à l'époque.
01:19:02 - Du domaine. - C'était des belles histoires d'amour.
01:19:04 - Oui, c'était d'un romantisme absolu.
01:19:06 - Et c'est pour ça que ça touchait les jeunes gens
01:19:08 que nous étions. - Oui, bien sûr.
01:19:10 - Somaya Al-Abid, il va nous rappeler les titres, et puis on va terminer avec vous
01:19:12 votre livre, parce que, vraiment,
01:19:14 lisez ce livre, "Personnalités introverties
01:19:16 contre extraverties", il y a beaucoup de choses.
01:19:18 "Vivre le deuil", "Méfiez-vous de la peur",
01:19:20 "Faut-il arrêter de manger de la viande", je l'ai dit.
01:19:22 C'est vraiment très intéressant de
01:19:24 vous lire. Mais Somaya Al-Abidi.
01:19:26 (Générique)
01:19:28 - "Émotions et
01:19:30 incompréhensions" a clairement
01:19:32 d'excideuil en Dordogne, des tags
01:19:34 à caractère islamiste découverts sur
01:19:36 plusieurs tombes du village, comme vous
01:19:38 pouvez le constater sur ces photos.
01:19:40 Inscription qui soulève la colère
01:19:42 des habitants.
01:19:44 Vote crucial au Parlement européen, les
01:19:46 députés pourraient valider la circulation
01:19:48 dans le lieu de méga camions,
01:19:50 ces engins allant jusqu'à 25 mètres
01:19:52 pour 60 tonnes. Les écologistes
01:19:54 et les acteurs du fret ferroviaire sont déjà
01:19:56 vent debout contre cette possibilité.
01:19:58 Et puis, coup dur pour la Russie,
01:20:00 deux dépôts de carburant russes en feu,
01:20:02 après des attaques de drones, l'un situé près
01:20:04 de la frontière ukrainienne, et l'autre à
01:20:06 450 km à l'ouest,
01:20:08 à l'est de Moscou.
01:20:10 - On va rappeler bien sûr un atelier pour deux,
01:20:12 parce que c'est l'actualité de Véronique Janneau,
01:20:14 évidemment, mais c'est toujours difficile de parler
01:20:16 d'une pièce sans la déflorer,
01:20:18 et c'est pourquoi je parle
01:20:20 davantage peut-être... - C'est une...
01:20:22 Ça parle d'amour aussi. - Ah !
01:20:24 - Voilà, moi j'aime bien parler d'amour. - J'ai l'impression que c'est
01:20:26 le grand sujet de votre vie quand même, l'amour. - Oui, mais bien sûr !
01:20:28 Bien sûr, je trouve que c'est... Il n'y a rien de plus beau
01:20:30 que de parler d'amour, que de défendre
01:20:32 l'amour. - Et puis forcément, comme vous êtes
01:20:34 une célébrité, les gens ont parfois suivi
01:20:36 vos itinéraires amoureux,
01:20:38 et puis au hasard, parfois, de cette
01:20:40 vie, il y a eu des gens que le public connaissait
01:20:42 également. - Oui, bien sûr !
01:20:44 [Rires]
01:20:46 - Mais non !
01:20:48 - Mais par délicatesse,
01:20:50 nous n'en parlerons pas et nous n'évoquerons
01:20:52 rien ! - Mais non, parlons de l'actualité
01:20:54 de cette pièce. - Mais exactement, et ça serait
01:20:56 parfaitement indélicat de parler de ça. - Celle de l'histoire d'amour si particulière
01:20:58 que je joue au théâtre de Passy dans un atelier
01:21:00 pour deux. - Bon, je suis d'accord
01:21:02 avec vous. C'est une pièce
01:21:04 de Laurence Gilles. - Oui.
01:21:06 - Bon. - C'est une... D'ailleurs, je pense
01:21:08 que cette pièce
01:21:10 ne pouvait pas être écrite par un homme. Je pense que
01:21:12 c'est vraiment un sujet
01:21:14 qui ne pouvait être écrit que par
01:21:16 une femme. - Alors ça, ça...
01:21:18 - C'est tellement particulier. - C'est vraiment...
01:21:20 - Et original. - Oui.
01:21:22 Ah oui, parce qu'il n'y a que les femmes qui peuvent être particulières
01:21:24 et originales. - Non, mais franchement,
01:21:26 je n'imagine pas un homme écrire
01:21:28 cette histoire. - Non, mais
01:21:30 je suis plutôt d'accord avec vous. - Ah, ben voilà.
01:21:32 - Mais c'est vrai que le monde d'aujourd'hui,
01:21:34 cher Charlotte, ne fait plus
01:21:36 la différence. - Mais il y a ambivalence là-dessus, parce qu'on est
01:21:38 tous pareils, mais en même temps, jamais pareils.
01:21:40 Enfin, je ne sais pas. Mais
01:21:42 en effet, les hommes et les femmes n'écrivent pas de la même manière.
01:21:44 - Ce qui serait intéressant, parfois, c'est de soumettre aux uns
01:21:48 et aux autres des textes et
01:21:50 d'imaginer qui les a écrits, pour
01:21:52 voir... - On serait sans doute étonnés, souvent.
01:21:54 - Ah oui. - Je reviens
01:21:56 quand même au présent
01:21:58 et mon refuge, parce que
01:22:00 votre personnalité, disons-le,
01:22:02 paraît particulière.
01:22:04 Ça ne veut pas dire grand-chose, une personnalité particulière.
01:22:06 Mais en tout cas,
01:22:08 elle ne ressemble pas à tout le monde.
01:22:10 La vie est intimement liée à des champs énergétiques
01:22:12 invisibles, par exemple.
01:22:14 Écrivez-vous. Il y a une interaction avec tout ce qui vous entoure.
01:22:16 Les plantes, ne l'oublions pas, ont des fonctions
01:22:18 identiques à celles des hommes.
01:22:20 - Bien sûr. - Vous trouvez que les plantes
01:22:22 ont des fonctions... - C'est pour ça que
01:22:24 j'attire toujours l'attention sur l'importance
01:22:26 de la nature.
01:22:28 Et quand des mouvements écologiques, mais les
01:22:30 vrais, les vrais de vrais,
01:22:32 sont tellement importants.
01:22:34 On maltraite trop tôt,
01:22:36 depuis trop longtemps, notre
01:22:38 terre-mer. Il ne faut pas oublier quand même.
01:22:40 Il ne faut pas oublier tout ce qui se passe
01:22:42 à travers le monde. Bien sûr qu'il se passe des choses
01:22:44 sur le plan humain, terribles,
01:22:46 mais sur le plan de la nature, c'est une catastrophe
01:22:48 tout ce qui se passe. Et on n'en parle pas, comme on ne parle pas
01:22:50 avec les peuples premiers qui vivent en harmonie
01:22:52 avec la nature, qui eux sont
01:22:54 tellement sensibles, parce qu'ils en vivent,
01:22:56 ils en dépendent, ils la respectent, ils l'honorent.
01:22:58 - Mais on en parle beaucoup quand même. On parle plus
01:23:00 de l'environnement aujourd'hui, par exemple, qu'on en parlait il y a 40 ans.
01:23:02 - Oui, parce qu'il y a urgence.
01:23:04 Il y a urgence. On a fait tellement de bêtises.
01:23:06 Il y a urgence, mais en même temps, on est
01:23:08 quand même dans beaucoup d'incohérences.
01:23:10 Moi, je suis désolée, mais l'électrique, par exemple,
01:23:12 je ne comprends pas. Parce qu'on ne sait pas...
01:23:14 On parle d'une
01:23:16 époque toute à l'électrique,
01:23:18 mais on n'est pas prêt
01:23:20 au recyclage des batteries.
01:23:22 Donc, comment ça va se passer,
01:23:24 par exemple, et combien de
01:23:26 montagnes va-t-il falloir creuser,
01:23:28 excaver, dans quel pays, pour arriver
01:23:30 à récupérer les gisements de lithium
01:23:32 et de tous ces minerais nécessaires
01:23:34 à l'élaboration des
01:23:36 batteries ? Pour moi, c'est une incohérence
01:23:38 de parler d'écologie, de parler d'électricité
01:23:40 aujourd'hui, à ce point-là, alors qu'on
01:23:42 n'est pas au point.
01:23:44 - Et vous faites passer des messages le soir, quand vous êtes au théâtre
01:23:46 de Passy, avec Jean-Luc Moreau,
01:23:48 avec Emmanuel Guterres ?
01:23:50 Ce sont des choses dont vous parlez,
01:23:52 j'imagine ? - Non, pas du tout. Pas de ça, non.
01:23:54 Non, j'en parle chez vous. Mais je ne parle
01:23:56 pas de ça. Justement, Sabine,
01:23:58 elle est en proie à
01:24:00 trop d'émotions, et
01:24:02 elle essaye de trouver la bonne décision
01:24:04 à prendre. - Sabine, c'est le personnage que vous jouez.
01:24:06 Écoutez, c'était un plaisir, Véronique Jeanneau,
01:24:08 de vous recevoir, parce qu'effectivement,
01:24:10 c'est toujours particulier
01:24:12 lorsqu'on traverse la vie
01:24:14 comme cela, avec une comédienne, une chanteuse,
01:24:16 une actrice, qu'on connaît
01:24:18 sans connaître, mais qui est présente
01:24:20 dans la vie. Et je pense que ceux qui
01:24:22 nous écoutent auront été contents de vous écouter,
01:24:24 et puis ils y iront, je l'espère,
01:24:26 en tout cas. Vous serez peut-être en tournée ensuite, après ?
01:24:28 - Oui, normalement, oui.
01:24:30 - J'avais une musique également,
01:24:32 avec laquelle on pouvait terminer,
01:24:34 parce que vous avez eu des
01:24:36 succès importants. "Désir, désir", c'est un succès
01:24:38 très très important, avec Jean-Rosie.
01:24:40 Et puis il y avait... - "Aviateur".
01:24:42 - "Aviateur", ça avait été...
01:24:44 - Avec "La patrouille de France".
01:24:46 - Voilà. Et il y a un clip
01:24:48 qui est formidable, d'ailleurs. - Magnifique.
01:24:50 - Ah oui. - Un grand grand souvenir, ça.
01:24:52 - Bien sûr. - Immense.
01:24:54 - Ça a la couleur,
01:24:56 précisément, des années 80, cette musique.
01:24:58 C'était Moussou Marat qui avait...
01:25:00 - Non, c'était Voulzier-Souchon.
01:25:02 - C'était Voulzier-Souchon. - Le duo avait
01:25:04 sa vie, encore.
01:25:06 Le merveilleux duo. - Eh bien,
01:25:08 merci, vraiment.
01:25:10 Je salue Norbert Saada, qui manifestement
01:25:12 vous aime beaucoup. Et il nous écoute
01:25:14 tous les matins, Norbert Saada. Je l'ai vu
01:25:16 chez Didier Barbelivien du Bonchoir.
01:25:18 Et vraiment, on le salue. - Un ami de longue date.
01:25:20 - Exactement.
01:25:22 - Et je remercie Benoît...
01:25:24 Nicolas Bayet, qui était à la réalisation,
01:25:26 Ludovic Lébard, qui était à la vision,
01:25:28 Rodrigues, qui était au son. Merci à Marine Lanson, bien sûr,
01:25:30 à Benoît Bouteille. Toutes ces émissions sont à retrouver
01:25:32 sur cnews.fr. Vous pouvez écouter
01:25:34 Aviateur
01:25:36 et Désir, Désir, et puis aller vraiment
01:25:38 au théâtre.
01:25:40 Et je vous laisse avec Jean-Marc Morandini.
01:25:42 Je vous donne rendez-vous ce soir.
01:25:44 - C'est l'histoire. - Alors ça, c'est
01:25:46 Désir, Désir. Ça, c'est extraordinaire.
01:25:48 Ça, c'est formidable, ça. Ça, c'est quelle année ?
01:25:50 - Ça n'a pas vieilli. - 83, 84 ?
01:25:52 - Euh... 84,
01:25:54 je crois.
01:25:56 - Elle appelle,
01:26:00 mais il n'entend pas.
01:26:02 - Mais il n'entend pas.
01:26:04 - Mais il n'entend pas.
01:26:06 - Mais il n'entend pas.
01:26:08 - C'est un génie, elle vous le dit.
01:26:10 Et ce son, c'est deux génies.
01:26:12 - Ça, ça a vraiment été un grand moment.
01:26:14 - Oui. - Vraiment. Et c'est vrai, quand on faisait
01:26:16 la promo, c'était tellement de rire,
01:26:18 de fourir. - De vous voir ensemble
01:26:20 chanter ça et la complicité
01:26:22 qui se dégageait du couple
01:26:24 que vous formiez à l'écran,
01:26:26 était absolument
01:26:28 formidable. Et je me souviens de ça
01:26:30 et effectivement, là,
01:26:32 pour le coup, ce sont des émotions très...
01:26:34 - On a beaucoup de chance quand on vit ça dans une vie.
01:26:36 - Je suis d'accord avec vous. On va se mettre à chanter,
01:26:38 nous aussi.
01:26:40 À ce soir !
01:26:42 ♪ Baby, yes I do ♪ ♪ Baby, yes I do ♪