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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros.
00:00:03 Ce matin, le Conseil d'État a modifié hier la jurisprudence du paysage audiovisuel
00:00:07 français en vigueur depuis 1986.
00:00:10 Jusqu'ici, seul le temps de parole des hommes politiques était observé.
00:00:15 Demain, les paroles des journalistes, chroniqueurs, invités pourraient faire l'objet d'un recensement.
00:00:21 L'ONG Reporters sans frontières est à l'origine de ce revirement de jurisprudence possible.
00:00:26 L'ONG avait saisi l'ARCOM pour demander la mise en demeure de notre chaîne, CNews,
00:00:32 estimant qu'elle ne respectait pas le pluralisme.
00:00:34 Évidemment, si les règles changent, elles changeront pour tout le monde.
00:00:38 Est-ce que l'émission quotidien de Yann Barthez sera contrainte d'inviter Marine
00:00:44 Le Pen puisque jamais elle n'est venue sur le plateau de TMC ? Est-ce que les sketchs
00:00:49 de Jean-Michel Apathy seront décomptés ? Au même titre que les saillies de Sandrine
00:00:53 Rousseau, lui qui fustige le RN à chaque chronique, est-ce que Nicolas Demorand, qui
00:00:58 vient du journal Libération et présente la matinale de France Inter, devra laisser
00:01:03 sa place une semaine sur deux ? Pourquoi pas Geoffroy Lejeune ? Et puisque nous parlons
00:01:08 de France Inter, comment l'ARCOM classera-t-elle Pierre Aski, qui est au conseil d'administration
00:01:13 d'Aiderieur de Reporters sans frontières, éditorialiste chaque matin de politique étrangère
00:01:19 sur France Inter, transfuge de rue 89, officine d'extrême gauche, ou Thomas Legrand, aujourd'hui
00:01:25 à Libération, mais toujours salarié de France Inter, pour une chronique politique.
00:01:29 Et comment, toujours sur France Inter, classer l'émission La Terre au Carré, qui professe
00:01:34 un écologisme militant ? Christophe Deloire est avec nous ce matin,
00:01:38 a-t-il inscrit à l'ordre du jour des états généraux de l'information le pluralisme
00:01:41 du service public ? Il réserve ses coups les plus durs pour ces news.
00:01:45 Il est étrange d'ailleurs de constater que les attaques les plus vives viennent de Télérama,
00:01:51 Libération ou Le Monde, la sainte trinité des bien-pensants qui éructent l'anathème
00:01:57 quand ils entendent dans le paysage d'autres voix que les leurs.
00:02:01 Comme le révolutionnaire Marat, Christophe Deloire est journaliste, mais je n'imagine
00:02:06 pas qu'il veuille écrire des listes pour envoyer ses confrères à la guillotine, guillotine
00:02:10 symbolique, certes qui prendrait la forme de la censure.
00:02:13 Je le remercie d'être avec nous et il pourra nous répondre dans quelques instants.
00:02:19 Bonjour Christophe Deloire et merci d'être avec nous.
00:02:22 Chana Lusso !
00:02:23 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:37 Attention si vous avez prévu de partir en vacances en train ce week-end.
00:02:40 Les contrôleurs de la CGT et de Sudrail appellent à la grève dès demain soir.
00:02:45 L'objectif de la SNCF est d'assurer un TGV sur deux.
00:02:48 En attendant, les usagers sont agacés d'avance.
00:02:50 Ils ont probablement une certaine légitimité mais c'est quand même toujours assez fâcheux
00:02:56 que d'utiliser les périodes de vacances pour lancer des mouvements de grève.
00:03:01 C'est bien dommage parce que je pense que c'est ceux qui vont vouloir partir en vacances
00:03:06 qui vont payer le prix.
00:03:07 Vous l'avez dit Pascal, la liberté d'expression de CNews semble dérangée.
00:03:12 Le Conseil d'Etat sollicité par Reporters sans frontières somme l'ArkHomme de plus
00:03:16 nous contrôler.
00:03:17 Concrètement, il est demandé à ce que les opinions des animateurs et des journalistes
00:03:21 de la chaîne soient comptabilisées en temps de parole comme s'il s'agissait de personnalités
00:03:25 politiques.
00:03:26 Ecoutez ce qu'en pense François-Olivier Gisbert.
00:03:28 C'est honteux et c'est très grave.
00:03:30 C'est-à-dire que je pense vraiment que c'est la liberté d'expression qui est en question.
00:03:34 Le problème de fond c'est le gouvernement des juges.
00:03:36 On est en train d'aller peu à peu en France vers un gouvernement des juges.
00:03:40 Le Conseil d'Etat de quoi il se mêle ?
00:03:43 Un hommage national sera rendu à Robert Badinter.
00:03:47 Aujourd'hui, la cérémonie aura lieu Place Vendôme devant le ministère de la Justice
00:03:51 où il a passé 5 ans sous François Mitterrand.
00:03:53 Sa famille a fait savoir que le RN et la France Insoumise ne sont pas les bienvenus à cet
00:03:58 hommage.
00:03:59 Et puis je sais que vous y tenez Pascal, aujourd'hui c'est la Saint-Valentin bien sûr mais c'est
00:04:02 surtout le mercredi des cendres qui marque le début du carême pour les chrétiens.
00:04:06 Bon carême à tous les catholiques.
00:04:08 Vous avez raison chère Chana Lusto de saluer cette entrée en carême.
00:04:12 On salue également nos amis et d'Europe 1 jusqu'à 9h30 et puis nous sommes ensemble
00:04:16 jusqu'à 10h30 évidemment sur CNews.
00:04:19 Je salue donc de nouveau celui qui sera peut-être un jour ministre de l'Information ou de la
00:04:23 censure.
00:04:24 Bonjour M. Deloire.
00:04:25 Bonjour M. Prot.
00:04:26 Est-ce que ce plateau vous convient ?
00:04:28 Vous m'avez comparé à Jean-Paul Marat.
00:04:30 Voilà un début d'intervention qui n'est pas du tout une manière d'orienter les débats.
00:04:35 Mais je ne vous ai pas comparé.
00:04:36 Je sais que vous avez mal compris mais peut-être comparnez-vous mal les choses.
00:04:39 J'ai dit qu'il était journaliste comme vous mais que je ne doute pas, que je n'imagine
00:04:43 pas que vous soyez comme lui.
00:04:44 C'est exactement le contraire que j'ai dit.
00:04:46 Mais j'ai l'impression que…
00:04:47 J'aurais écouté mais bon, comment sont pas sur un aspect…
00:04:51 Prenez des notes, prenez des notes parce que j'ai l'impression que vous écoutez mal
00:04:54 souvent.
00:04:55 Est-ce que le plateau vous convient ?
00:04:56 Mais moi je ne juge pas les plateaux.
00:04:59 Attendez je présente les gens d'abord.
00:05:00 On dit bonjour.
00:05:01 C'est juste de la politesse.
00:05:02 On dit bonjour aux gens qui sont sur le plateau.
00:05:04 Je me souviens de l'émission où le présentateur commençait avec des gants de boxe.
00:05:07 Ça me rappelle un peu ça.
00:05:08 Charlotte, non, je dis bonjour à nos invités.
00:05:11 On va parler du fond je pense.
00:05:13 Vous connaissez Charlotte Dornelas.
00:05:15 Elle est pas…
00:05:16 Je l'ai saluée.
00:05:17 Bon.
00:05:18 Je vois parfois qu'elle est considérée comme une journaliste d'extrême droite.
00:05:20 C'est votre avis ?
00:05:21 Je ne crois pas que vous m'ayez vu dire ça ni que vous aviez vu quiconque de Reporters
00:05:25 sans frontières dire ça.
00:05:26 Nous ne catégorisons pas les journalistes.
00:05:28 Je tiens à le dire.
00:05:29 Donc pour vous, Charlotte Dornelas…
00:05:30 Vous reprenez à Sans Frontières partout dans le monde.
00:05:31 Pour vous, Charlotte Dornelas, ce n'est pas une…
00:05:33 Je vais vous dire une phrase.
00:05:34 Je présente juste les journalistes.
00:05:35 À aucun moment, nous ne catégorisons les journalistes ni nous ne leur demandons leurs
00:05:39 cartes politiques ou leurs opinions politiques avant de les défendre.
00:05:42 Sauf que vous n'attaquez que CNews.
00:05:43 Vous n'attaquez que CNews.
00:05:44 On va y venir.
00:05:45 Vous n'attaquez que CNews, ce qui met à mal chaque matin la démocratie, dites-vous.
00:05:50 Nous avons attaqué l'Arcomm.
00:05:52 Non, non.
00:05:53 Si vous commencez à ne pas…
00:05:55 Non, écoutez, soyez effectivement…
00:05:57 Assumez vos propos.
00:05:59 Assumez vos propos, Monsieur Deloer.
00:06:01 Hier soir, pendant votre émission…
00:06:02 Florian Tardif est là.
00:06:03 Je vous laisse présenter tout le monde.
00:06:04 Florian Tardif est là.
00:06:05 Bonjour.
00:06:06 J'espère que le plateau vous convient, Monsieur le ministre de l'Information.
00:06:08 Monsieur, comment dire, Olivier Dardigolle, qui a une sensibilité peut-être de gauche.
00:06:13 Monsieur Nolot, qui a une sensibilité également de gauche républicaine.
00:06:18 Apparemment, ce n'est pas à moi de la définir, donc j'attends.
00:06:19 Et Monsieur Fenech est là.
00:06:21 Alors, effectivement…
00:06:22 Ça dépend de quel film.
00:06:24 Moi, il y a une phrase que je n'ai pas comprise.
00:06:26 C'est le Canada historique.
00:06:27 Et je voudrais…
00:06:28 Alors ça, c'est vous qui l'avez dit.
00:06:29 Chaque jour, CNews passe son temps à tester la démocratie.
00:06:34 Ça, c'est votre phrase.
00:06:35 J'ai dit que CNews, que le type de télévision, de chaîne de télévision qui est CNews, teste
00:06:42 en effet les protections démocratiques en matière de droit à l'information et notamment
00:06:48 en matière d'indépendance éditoriale et de pluralisme de l'information, qui sont
00:06:51 deux notions importantes du droit pour tous.
00:06:53 Qui sont importantes pour tout le monde, qui ne sont pas importantes juste pour CNews.
00:06:56 Pourquoi, comment et dites-moi quand ?
00:06:57 Quand est-ce que j'ai testé la démocratie dans ce pays ?
00:07:01 Est-ce que Pascal Praud, je peux commencer quand même par dire pourquoi je vous ai proposé
00:07:05 hier pendant l'émission de venir ce matin ?
00:07:06 Non, non, non.
00:07:07 Moi, je vous pose une question.
00:07:08 Non, je vous pose une question.
00:07:09 Depuis hier soir, je lis les bandes d'eau RSF contre la liberté d'expression.
00:07:14 Vous ne pouvez pas répondre à ma question.
00:07:15 Vous me dites que je teste la démocratie et vous ne voulez pas répondre à ma question.
00:07:18 Moi, je serais vous.
00:07:19 Je serais vous si vraiment, si vraiment, je testais, comme vous dites, la démocratie,
00:07:24 j'aurais tout de suite une réponse.
00:07:26 Je vous demande de répondre à ma question.
00:07:28 Là, vous êtes en train de mettre un bandeau RSF contre la liberté d'expression,
00:07:31 alors que ce n'est pas de ce dont il s'agit.
00:07:33 Et que moi, je vous ai contacté hier soir, et on s'est parlé après votre émission,
00:07:36 en vous disant que, en regardant votre émission, et je l'ai fait hier soir,
00:07:40 j'étais vraiment très, très surpris d'y entendre des choses qui n'ont rien à voir
00:07:46 avec la démarche de Reporters sans frontières et la décision du Conseil d'État.
00:07:50 Et que, moi, je vous propose qu'on reparte un peu d'une base factuelle sur ces questions-là.
00:07:54 J'entendais ce matin sur votre antenne que la démarche disait
00:07:58 à ficher politiquement les journalistes.
00:08:01 Les bras m'en tombent, mais de quoi parle-t-on ?
00:08:04 En tout cas, quand on ne voit pas cette décision.
00:08:06 En fait, vous allez nous expliquer que vous nous aimez bien, que vous nous écoutez bien,
00:08:11 et puis finalement, comme toujours, d'un côté, vous allez écrire des choses horribles,
00:08:14 et puis une fois que vous êtes en face de moi, vous ne me dites rien,
00:08:16 parce qu'il n'y a pas le début d'un argument.
00:08:18 Ça va être ça, finalement, notre conversation.
00:08:20 Je vous demande en quoi je teste la démocratie.
00:08:22 La question est simple.
00:08:24 C'est fort de dire ça.
00:08:26 Je ne veux rien contre mes confrères.
00:08:29 J'ai cité Jean-Michel Appadie, mais au fond, je les aime bien.
00:08:32 C'est ça, la vérité. J'aime bien Yann Barthez, j'aime bien tous ces gens qui ne pensent pas comme moi.
00:08:37 Je suis abonné à Mediapart.
00:08:40 Je paye à Mediapart.
00:08:44 Et je n'ai pas envie de faire fermer Mediapart.
00:08:46 Monsieur Deloire, surtout pas.
00:08:48 Voyez-vous, surtout pas.
00:08:49 Donc, je vous pose une question, vous n'y répondez pas.
00:08:51 Laissez-moi parler.
00:08:53 Franchement, vous n'êtes pas terrible, jusqu'à présent.
00:08:56 Il y a deux enjeux en démocratie.
00:08:58 Il y en a beaucoup.
00:09:00 C'est vous qui les donnez.
00:09:01 Il y a évidemment le périmètre de la liberté d'expression,
00:09:05 et qui doit être extrêmement large.
00:09:07 Il y a des exceptions prévues par le droit.
00:09:09 Mais pour le reste, tout ce qui n'appartient pas au champ des exceptions à la liberté d'expression est autorisé.
00:09:13 Et il est important que le pluralisme dans les médias soit le plus large possible.
00:09:18 Il y a un second principe.
00:09:20 S'agissant du pluralisme,
00:09:22 et où on doit distinguer la presse écrite et la télévision,
00:09:25 qui est une distinction que sans doute les Français connaissent assez peu,
00:09:28 mais qui est une notion juridique importante,
00:09:30 c'est qu'en matière de presse écrite,
00:09:32 il y a une logique dite de pluralisme externe,
00:09:34 une diversité de lignes éditoriales,
00:09:36 et les lignes éditoriales peuvent être très orientées,
00:09:39 à gauche, à droite, ailleurs, peu importe.
00:09:43 S'agissant de la télévision,
00:09:44 il y a un principe qui a été posé et qui est prévu par la loi,
00:09:47 par une loi datant de 1986,
00:09:50 qui est une loi reconnue comme une loi de liberté.
00:09:52 - Je ne vais pas vous faire un cours, je ne suis pas au CFJ, tout ça.
00:09:54 Pas de soucis, l'Arkham vous a répondu là-dessus.
00:09:57 L'Arkham vous a répondu.
00:09:59 Donc vous, vous êtes allé voir le Conseil d'État,
00:10:02 l'Arkham vous a dit "CNews respecte la loi de 86".
00:10:06 Vous, vous êtes venu sur un autre terrain,
00:10:08 en expliquant que Charlotte Dornelas, maintenant, doit être comptabilisée,
00:10:11 peut-être parce que...
00:10:12 - Ça n'est pas dans la décision, ça n'est pas dans la démarche de la tête.
00:10:15 - Vous pouvez me répéter mille fois, ça n'en fera pas une vérité.
00:10:18 - Alors, il n'y a pas de problème.
00:10:19 Quel est le problème de CNews, selon vous ?
00:10:22 - La loi prévoit...
00:10:23 - Est-ce qu'il y a un problème de CNews, selon vous ?
00:10:25 Mais moi, je vous pose des questions, ça.
00:10:26 Vous attaquez CNews.
00:10:28 Quel est, pour vous, le problème de CNews ?
00:10:31 - Répondez à cette question, arrêtez la longueur de parole.
00:10:33 - Quel est, pour vous, le problème de CNews ?
00:10:34 Est-ce qu'il y a un problème avec CNews, oui ou non ?
00:10:36 - Oui. - Selon vous ?
00:10:37 - Oui, alors, quel est le problème ?
00:10:38 - Je vais dire oui.
00:10:39 - Quel est le problème ?
00:10:40 - Ce qui n'est pas...
00:10:41 Ça n'est pas une question de ligne éditoriale.
00:10:43 C'est une question qu'effectivement, dans l'audiovisuel,
00:10:46 est prévu un pluralisme interne.
00:10:49 C'est-à-dire que sur chaque antenne, en audiovisuel,
00:10:52 et particulièrement en télévision,
00:10:54 on doit entendre des opinions différentes,
00:10:58 et une grande diversité.
00:11:00 - Et vous trouvez qu'il n'y a pas des opinions différentes ?
00:11:01 - C'est ce que prévoit la loi, et jusqu'à présent,
00:11:03 c'est ce que l'Arkom faisait, à suffisamment respecter.
00:11:05 - Et vous trouvez, par exemple, que sur CNews, c'est pas le cas ?
00:11:07 - De fait, le spectre politique est relativement restreint.
00:11:10 - Est-ce que je...
00:11:11 - Restreint ?
00:11:12 - Honnêtement, vous en conviendrez.
00:11:13 Il suffit de regarder CNews pour voir que...
00:11:15 - Mais, monsieur Dart...
00:11:16 - J'imagine que le débat ici va être extrêmement contradictoire,
00:11:18 mais pour l'instant...
00:11:19 - Mais moi, je vous pose une question.
00:11:20 Quand madame Binet, Sophie Binet, voit un micro de CNews
00:11:23 et qu'elle refuse de parler, je fais comment ?
00:11:25 Quand j'invite Sandrine Rousseau tous les jours
00:11:27 et qu'elle ne vient pas, je fais comment ?
00:11:28 Et quand j'invite Jean-Luc Mélenchon tous les jours
00:11:30 et qu'il ne vient pas, je fais comment ?
00:11:31 Ces gens-là ne veulent pas venir.
00:11:33 Et vous savez pourquoi ils ne veulent pas venir ?
00:11:34 Parce qu'ils ne veulent pas parler à Éric Nolot,
00:11:35 ils ne veulent pas parler à madame Dornelas.
00:11:38 Ils refusent la conversation.
00:11:40 Et vous m'accusez, moi, de pluralisme ?
00:11:43 C'est eux qui ne veulent pas venir.
00:11:45 C'est eux qui ne veulent pas venir.
00:11:47 Alors quand monsieur Mélenchon, sur tous les plateaux,
00:11:49 il ne veut pas parler avec Nolot, pourquoi ?
00:11:51 Parce que Nolot est très intelligent et il va le mettre en difficulté ?
00:11:54 Peut-être.
00:11:55 Peut-être.
00:11:56 Donc ne parlez pas de pluralisme, s'il vous plaît.
00:11:58 Et ne parlez pas de démocratie.
00:12:00 - Non, mais monsieur Nolot...
00:12:01 - Et ne donnez pas de leçons, s'il vous plaît.
00:12:03 Surtout pas à moi.
00:12:04 Surtout pas à moi.
00:12:05 Je vous pose des questions depuis un quart d'heure,
00:12:07 il n'y a pas l'ombre d'une réponse dans vos questions.
00:12:09 - Monsieur Delors, je me demande...
00:12:11 - Attendez, une seconde.
00:12:12 - Vous m'empêchez de parler, s'il vous plaît.
00:12:13 - Je ne vous ai pas parlé encore.
00:12:15 Admettez que vous avez dit une connerie, on passe à autre chose.
00:12:17 Parce que là, je vais vous dire comment c'est perçu.
00:12:20 Vous êtes incapable de répondre à une question très simple.
00:12:22 Vous avez dit "CNews teste la démocratie",
00:12:25 vous êtes infoutu de donner le moindre fait.
00:12:27 Alors moi, je vais vous expliquer ce qui se passe.
00:12:29 Il y a une mise au pas de tout ce qui ressemble à une dissidence
00:12:32 sur la base d'un syllogisme.
00:12:34 Tous les gens qui s'éloignent d'un IOTA, de la DOXA,
00:12:36 sont classés à l'extrême droite.
00:12:38 Une fois que tout le monde est classé à l'extrême droite,
00:12:40 vous arrivez en disant "Regardez à CNews, ils sont tous d'extrême droite.
00:12:43 C'est anormal, il faut faire quelque chose."
00:12:45 Donc c'est basé sur un syllogisme complètement absurde.
00:12:48 Vous n'arrivez pas à assumer parce que vous vous appelez
00:12:50 "reporteur sans frontière" et maintenant vous êtes reporter avec frontière.
00:12:53 C'est-à-dire que vous voulez que tous les journalistes
00:12:55 soient à l'intérieur de frontières idéologiques bien précises.
00:12:58 Ce que vous faites, c'est absolument honteux et inadmissible.
00:13:02 Je n'aurais jamais cru qu'une association comme la vôtre,
00:13:05 qui s'est battue pendant des années et des années
00:13:08 pour la liberté d'expression dans des pays où elle n'avait pas droit de citer,
00:13:11 se batte maintenant pour que des gens soient fichés politiquement
00:13:14 parce que c'est ça qui se passe.
00:13:16 On vous donne une dernière chance, je vous répète la question de Pascal Praud.
00:13:19 En quoi CNews testent la démocratie ?
00:13:22 En quoi sur ce plateau ou sur d'autres de ces news,
00:13:25 il se passe des choses antidémocratiques ?
00:13:27 Il se tient des propos antidémocratiques.
00:13:29 C'est votre dernière chance que si j'ai bien fait de prendre du café,
00:13:32 je suis en train de m'endormir.
00:13:33 Vous n'assumez pas ce que vous avez dit, vous n'assumez pas ce que vous avez écrit.
00:13:36 Je vous pose une dernière fois la question de Pascal Praud.
00:13:38 Dites-nous quel est le problème que nous posons à la démocratie.
00:13:41 Mais dites-moi quelle sera la sanction quand vous exécuterez votre menace.
00:13:45 Quelle menace ?
00:13:46 Vous m'avez dit que c'était la dernière fois.
00:13:48 Quelle menace ?
00:13:49 Laissez-moi vous répondre.
00:13:51 En fait vous dites n'importe quoi.
00:13:53 Quelle menace a été dite ?
00:13:54 Vous voyez ce qui est en train de se passer.
00:13:56 Mais vous dites n'importe quoi.
00:13:57 Mais vous me traitez de menace.
00:13:58 Mais quelle menace ?
00:13:59 On vous pose une question.
00:14:00 Où est le journalisme dans ce débat ?
00:14:01 Mais on vous pose une question.
00:14:02 Le journalisme c'est quand même d'abord aller rechercher des faits.
00:14:04 Est-ce qu'on ne peut pas ?
00:14:05 On vous pose une question, vous êtes incapable de répondre.
00:14:07 On vous a demandé de répondre à une question, on vous a demandé de parler de menace.
00:14:10 Je n'ai pas encore réussi à expliquer le sens de la décision, la nature de la décision.
00:14:15 Vous ne m'en laissez pas le temps.
00:14:16 On est là dans une inflation du commentaire.
00:14:19 Parce que vous avez un bordeau qui libère et s'apprête contre la liberté d'expression.
00:14:22 Je retiens que la ligne éditoriale…
00:14:24 Une organisation dont mes collègues prennent des risques, certains finissent en prison
00:14:28 et allaient dire que nous sommes contre la liberté d'expression.
00:14:30 Vous avez dit que la ligne éditoriale de CNews n'était pas le problème.
00:14:33 Je retiens cette phrase d'ailleurs qui est formidable.
00:14:35 C'est dément.
00:14:36 C'est dément.
00:14:37 Vous avez dit la ligne…
00:14:38 Je dis que ça n'était pas une question de ligne éditoriale exactement.
00:14:40 D'accord.
00:14:41 Nous n'avons aucune préférence pour une ligne éditoriale contre une autre.
00:14:44 Vous n'attaquez que CNews.
00:14:46 Simplement, vous n'êtes pas allé sur France Inter.
00:14:48 CNews est conventionné par l'autorité administrative indépendante Arcom comme service d'information.
00:14:56 Nous avons diligenté des études d'information vraiment factuelle, de présentation des faits.
00:15:02 Il y avait au moment de l'étude 13% sur le temps de l'étude.
00:15:06 13% sur 100% du temps.
00:15:08 Le reste, c'était du débat, du commentaire.
00:15:12 Et ça, ça met en péril, disons-le, le journalisme.
00:15:16 Ce que vous dites est dément.
00:15:19 Le commentaire met en péril le journalisme.
00:15:22 Mais c'est dément, ce que vous êtes en train de dire.
00:15:24 Le journalisme, c'est d'abord la recherche de faits.
00:15:27 Et là, vous êtes en train de témoigner.
00:15:28 Vous êtes en train d'avoir une attitude qui consiste à être dans une forme de condamnation.
00:15:32 Mais le journalisme…
00:15:34 Et en fait, on n'est pas vraiment dans un débat, là.
00:15:38 Je le regrette.
00:15:39 J'aimerais qu'on soit dans un débat.
00:15:40 C'est pour ça que je vous ai proposé hier soir de venir.
00:15:42 C'est moi qui ai fait la démarche.
00:15:43 Donc, vous pouvez me citer toute la liste des gens qui ne veulent pas venir à CNews.
00:15:47 C'est moi qui vous ai appelé hier soir.
00:15:48 Monsieur Delormange, j'aimerais échanger avec vous.
00:15:51 Et je pense qu'il faut qu'on puisse débattre de tout ça.
00:15:54 D'abord, vous dites, au final, la ligne éditoriale n'est pas le sujet pour moi.
00:15:58 D'ailleurs, je ne pense pas qu'il y ait de neutralité, nul part.
00:16:01 Ce que vous dites, ce qui est important, c'est la capacité des citoyens
00:16:05 à accéder à une diversité de faits et d'opinions.
00:16:09 C'est ça, en fait, sur lequel vous pointez.
00:16:12 Absolument.
00:16:13 Moi, je peux témoigner, c'est mon expérience,
00:16:15 je ne sais pas si vous regardez CNews régulièrement,
00:16:18 que j'ai à réagir à une diversité de faits.
00:16:21 Je peux témoigner que les débats, en effet, ils existent, peuvent être rugueux.
00:16:26 En tout cas, ils existent.
00:16:28 Est-ce qu'au regard du constat qui est le vôtre,
00:16:31 vous encouragez des personnes qui ne souhaitent pas participer à ces débats
00:16:36 à venir se frotter au réel et à débattre ?
00:16:39 Première chose.
00:16:40 Et deuxième chose, dans les états généraux de l'information,
00:16:43 vous savez, les personnes qui nous parlent dans la rue,
00:16:46 ils disent "l'information, je l'ai".
00:16:48 Il faut la décrypter, l'analyser.
00:16:50 Elle tombe souvent ici aussi, c'est une complexité.
00:16:53 Et j'aime bien ces débats parce que ça me permet de me confronter,
00:16:58 ça me permet parfois de changer d'avis, y compris, Pascal Praud a évolué
00:17:02 sur la constitutionnalisation de l'IVG sur la dernière période.
00:17:05 C'est-à-dire que nous échangeons.
00:17:07 Est-ce que cette dimension dans le travail d'une chaîne est importante ou pas ?
00:17:12 Vous m'avez posé deux questions.
00:17:15 D'abord, le fait de débattre.
00:17:17 Moi, je n'ai pas encouragé qui que ce soit à venir ou à dissuader.
00:17:20 Je n'ai jamais dissuadé personne de venir, évidemment.
00:17:22 Moi, je suis quelqu'un qui parle avec tout le monde.
00:17:25 Je crois que je vous en ai donné la preuve, Pascal Praud, hier soir.
00:17:28 Mais si, j'ai répondu à cette question.
00:17:30 Non, vous ne répondez pas à la question essentielle.
00:17:32 Toutes nos attaques sont sursérieuses.
00:17:34 On est là, il y a des adultes, chacun fait ce qu'il veut.
00:17:37 Je cite Christophe Barbier, qui est un confrère de BFM,
00:17:43 et qui dit "Vive le pluralisme, vive la controverse,
00:17:45 et vive la liberté éditoriale des rédactions".
00:17:47 Je ne suis pas d'accord avec vous, etc.
00:17:49 Et il cite Voltaire.
00:17:51 Moi, je vous assure, je le répète, je souhaite que toutes les rédactions vivent.
00:17:56 Je vous le répète, je suis abonné personnellement à Mediapart.
00:17:59 Je paye ma cotisation, ils peuvent vérifier.
00:18:01 Je veux, je lis Libération, je les taquine souvent,
00:18:04 parce que je ne suis pas forcément d'accord avec eux,
00:18:06 mais pour rien au monde, je voudrais les contrôler.
00:18:09 Pour rien au monde.
00:18:10 Et même France Inter, je ne souhaiterais jamais contrôler France Inter.
00:18:14 Parce que les uns et les autres écoutent ce qu'ils veulent.
00:18:17 En revanche, eux, ils veulent, effectivement,
00:18:20 il y a le monopole, souvent, de ces gens-là, sur les idées, sur la pensée.
00:18:23 Et qu'est-ce qu'a fait CNews, depuis maintenant 6 ou 7 ans ?
00:18:27 CNews permet d'entendre des voix qu'on n'entend nulle part ailleurs dans le PAF.
00:18:32 Nulle part ailleurs.
00:18:33 C'est-à-dire que Charlotte Dornelas, elle n'a jamais été invitée sur France Inter.
00:18:36 Et au contraire, elle a été moquée un jour par un humoriste.
00:18:39 Éric Nolot, il n'est plus jamais invité aujourd'hui sur le service public,
00:18:42 parce que, précisément, il ne correspond plus à la DOXA.
00:18:45 Hier soir, Gilles-William Goldenel était là,
00:18:47 il a la première vente de livres en France,
00:18:49 il n'est invité sur aucun service public.
00:18:51 C'est ça, la différence.
00:18:52 Et tout à l'heure, lorsqu'on a eu un échange un peu vif,
00:18:55 ce que je regrette quand vous dites que je mets à mal la démocratie...
00:18:59 Je ne dis pas que vous mettez à mal, j'ai dit le modèle.
00:19:02 Mais quel modèle ?
00:19:03 Laissez-moi 2 minutes pour raconter.
00:19:05 2 minutes.
00:19:06 Alors, c'est tout.
00:19:07 Et regardons, il y a eu un laboratoire, c'est les États-Unis.
00:19:11 Il y a une chaîne aux États-Unis qui s'appelle Fox News.
00:19:14 Fox News n'est pas née juste de la volonté de son propriétaire,
00:19:17 Rupert Murdoch,
00:19:18 elle est née précisément de l'abandon aux États-Unis,
00:19:22 de l'équivalent de cette notion de pluralisme interne en France,
00:19:25 qui aux États-Unis s'appelait "balance",
00:19:27 équilibre en anglais,
00:19:28 dans le cadre d'une loi, je ne vais pas faire un cours,
00:19:31 américaine qui s'appelait la "Fairness Doctrine",
00:19:33 qui était très solide et qui permettait d'assurer ce pluralisme,
00:19:36 et puis qui a été démantelée par Reagan
00:19:38 et à partir de là par la Cour suprême américaine.
00:19:41 À partir de Fox News,
00:19:42 il y a eu une polarisation générale des médias.
00:19:45 Évidemment, la polarisation, ce n'est pas d'un seul côté.
00:19:48 Les médias ont fini par proposer des visions du monde unilatérales,
00:19:55 sans la moindre place pour une vraie confrontation,
00:19:58 une vraie contradiction entre les idées.
00:20:01 - Vous ne parlez pas de nous ?
00:20:04 - Il me semble que Fox News est quand même une forme de modèle pour CNews.
00:20:07 Je me trompe ?
00:20:08 - Mais vous vous trompez.
00:20:10 Qui ? Vous avez cru voir ça ?
00:20:12 - CNews, rappelez-moi, est inspiré de quelle chaîne ?
00:20:14 De Fox News.
00:20:15 - Mais vous êtes sérieux en disant ça ?
00:20:16 - Oui, je suis sérieux.
00:20:17 - Et CBNews s'est inspiré de Fox News ?
00:20:20 News, ça veut dire information.
00:20:22 Mais enfin, vous êtes sérieux ?
00:20:23 C'est-à-dire que vous faites le rapport entre Fox News et CNews parce qu'il y a news ?
00:20:27 - Non mais enfin, je vous assure.
00:20:29 - Le rapport entre Fox News et CNews,
00:20:31 c'est exactement la même chaîne.
00:20:33 - C'est exactement la même chose.
00:20:35 - Vous êtes en plein délire.
00:20:36 - Mais vous regardez Fox News ?
00:20:38 - Parlons de...
00:20:39 - Vous regardez Fox News ?
00:20:40 Est-ce que vous regardez Fox News ?
00:20:41 - J'ai regardé l'autre jour...
00:20:42 - Vous pouvez me citer deux...
00:20:43 - J'ai regardé l'autre jour l'interview par Tucker Carlson,
00:20:45 qui est l'ancienne star de Fox News.
00:20:47 - Vous pouvez me citer deux journalistes de Fox News ?
00:20:50 - Sans l'interrompre.
00:20:51 - Vous pouvez me citer deux journalistes de Fox News ?
00:20:52 - Mais je ne peux pas vous citer deux journalistes...
00:20:54 - Parce que vous ne regardez pas Fox News ?
00:20:55 - Je ne regarde pas tout le temps Fox News.
00:20:56 - Mais vous ne savez pas ce qu'est Fox News ?
00:20:58 - C'est que la réserve des médias a fini par fragmenter...
00:21:03 - Vous ne pouvez même pas me citer deux journalistes de Fox News ?
00:21:06 - A fini par fragmenter la société américaine,
00:21:08 et à la fin, les Etats-Unis se retrouvent avec des gens
00:21:10 qui non seulement ne veulent plus vivre dans le même pays,
00:21:12 mais qui en plus sont au bord de la guerre civile.
00:21:15 Est-ce que c'est ce que vous voulez ?
00:21:17 - Moi je ne peux pas répondre à vos questions, parce que là c'est n'importe quoi.
00:21:19 - Excusez-moi, Fox News ça n'a rien à voir avec CNews,
00:21:23 vous citez un ancien journaliste de Fox News en disant "vous voyez bien".
00:21:27 Ecoutez, vous êtes complètement à côté de la plaque,
00:21:29 je ne sais pas ce qui vous a pris,
00:21:30 j'ai l'impression que vous avez dit une connerie,
00:21:32 vous ne voulez pas revenir dessus,
00:21:33 et vous vous enfoncez parce que c'est "reporter sans frontières"
00:21:36 et pour la censure, c'est emmerdant.
00:21:38 - Je vous assure, moi je m'inquiète.
00:21:39 - C'est un naufrage ce que vous faites,
00:21:41 depuis une demi-heure, c'est un naufrage total.
00:21:43 Vous êtes incapable de justifier ce que vous dites.
00:21:45 - Vous avez été nommé par le président de la République
00:21:47 pour diriger les états généraux de la presse,
00:21:49 je vous assure, je m'inquiète.
00:21:51 - C'est de la formation.
00:21:52 - Je m'inquiète de votre nomination,
00:21:54 je ne comprends rien de ce que vous dites.
00:21:57 Je ne sais pas dans quels médias vous avez travaillé.
00:21:59 On nous apprend la clarté, la concision,
00:22:02 manifestement on ne vous l'a pas appris,
00:22:04 vous êtes dirigeant du CFJ,
00:22:05 également vous dirigez le centre de formation des journalistes,
00:22:08 c'est effrayant ce que j'entends depuis tout à l'heure.
00:22:10 Je pensais vraiment, en venant sur ce plateau,
00:22:12 que vous auriez des arguments contre nous.
00:22:14 - Contre nous ?
00:22:15 - Contre nous, il n'y en a pas le début d'un argument.
00:22:18 Et c'est vous qui allez piloter les états généraux de l'information.
00:22:21 - Mais c'est effrayant.
00:22:23 - Et c'est le président de la République qui vous a nommé.
00:22:25 - On est sur un vol.
00:22:26 - Vous pouvez amener le débat sur autre chose,
00:22:28 utiliser tous les grands mots, porter toutes les expressions.
00:22:31 - D'ailleurs, ça ne vous gêne pas de diriger les états généraux de l'information
00:22:35 et d'être également sur "Reporter sans frontières" ?
00:22:38 Je vous pose cette question, ça ne vous gêne pas ?
00:22:40 - Je suis venu...
00:22:41 - Ça ne vous gêne pas ?
00:22:42 - Mais pourquoi ça me gênerait ?
00:22:43 - Vous ne trouvez pas qu'il y a un conflit d'intérêt
00:22:45 entre être "Reporter sans frontières" ?
00:22:47 - Il y a une demande de nos concitoyens.
00:22:49 C'est nous, on aime parler de la demande réelle ou supposée des Français.
00:22:57 Il y a une demande très forte des Français
00:22:59 sur les questions de pluralisme.
00:23:02 Ça, les sondages l'établissent.
00:23:04 - Comme nos audiences.
00:23:05 - Avec "Reporter sans frontières", on a fait un tour de France l'an dernier.
00:23:08 Dans un bus pour le droit à l'information,
00:23:10 on a organisé des assemblées citoyennes.
00:23:12 Et dans les trois demandes des Français,
00:23:14 on est perdu dans ce flot informationnel, la fatigue, etc.
00:23:18 Il y en avait une deuxième,
00:23:19 qui était une demande d'indépendance des médias et de transparence.
00:23:23 Il y en avait une troisième,
00:23:24 qui est "parlez-nous de la réalité, de toute la réalité".
00:23:27 - Je m'en fais sur ce mot.
00:23:28 - Il y a une demande très forte en matière d'indépendance éditoriale.
00:23:31 - Il y a trois enchaînements, M. Deloire.
00:23:33 Chacun regarde ce qu'il veut.
00:23:35 Ceci avec une chaîne.
00:23:37 Les gens font ce qu'ils veulent.
00:23:39 Je ne vais pas gouverner l'âme des gens.
00:23:41 S'ils veulent regarder France Inter, ils regardent France Inter.
00:23:43 Charlotte Cap a parlé.
00:23:44 - J'ai deux questions, justement, par rapport à ce que vous venez de dire.
00:23:48 Vous expliquez, en prenant l'exemple de Fox News,
00:23:51 que la ligne éditoriale d'un média a pour conséquence de fracturer la société.
00:23:57 Je m'étonne toujours que vous ne posiez pas la question dans l'autre sens.
00:24:01 C'est-à-dire la question du pluralisme.
00:24:02 Si on la prend sur l'ensemble des médias,
00:24:04 ces news, en abordant certains sujets qui ne sont pas traités ailleurs,
00:24:08 en faisant parler des personnes qui ne sont pas invitées ailleurs,
00:24:11 a répondu, à l'échelle globale, à un manque de pluralisme.
00:24:16 C'est ce que les gens vous disent.
00:24:17 En effet, parlez-nous de toute la réalité.
00:24:19 Certaines n'existaient pas.
00:24:21 La deuxième chose, c'est qu'avant que ces news existent,
00:24:24 par exemple sur la question de la fracture de la société,
00:24:26 il y a deux événements qui ont montré que les Français sont quand même assez grands
00:24:31 pour prendre de la distance aussi par rapport à ce qu'ils entendent.
00:24:35 La première chose, c'est Jean-Marie Le Pen au second tour en 2002.
00:24:38 Pas un média en France, à l'époque, ne plébiscite le vote pour Jean-Marie Le Pen.
00:24:44 Vous serez d'accord avec moi.
00:24:45 Il arrive au second tour.
00:24:46 On peut parler du traité constitutionnel européen, où il y a une grande fracture,
00:24:49 puisque la majorité des médias...
00:24:51 Ces deux exemples-là montrent que les Français ont d'abord une distance
00:24:56 à l'égard de leurs médias, et qu'une partie des Français
00:24:59 choisit contre l'avis de 100% des médias.
00:25:03 Là, le pluralisme se pose sur les deux terrains.
00:25:05 Et la deuxième question que j'ai, c'est que RSF a parlé,
00:25:09 et là je vais parler factuellement, comme vous dites,
00:25:11 à travail sur la base d'un rapport fait par le sémiologue François Jost,
00:25:17 qui compare... Alors là, vraiment, j'étais très étonnée.
00:25:19 La démarche, c'est d'analyser la ligne éditoriale de ces news,
00:25:24 donc le choix des sujets et la manière de les traiter dans leur hiérarchie,
00:25:28 à partir des choix faits par BFMTV.
00:25:32 Mais qui décide que la ligne éditoriale de BFMTV est objective,
00:25:37 et qu'à partir de ça, on peut décider que celle de ces news n'y est pas ?
00:25:40 Donc s'il faut un comité de décision du choix des sujets,
00:25:43 de leur hiérarchie, et des mots à utiliser pour le traiter,
00:25:46 il faut le dire comme ça ? Mais là, je suis très étonnée, en effet.
00:25:49 - Non, c'est pas l'objet de l'étude.
00:25:52 - Ah si, l'objet de l'étude, c'est celui-là.
00:25:54 - L'objet de l'étude, c'est d'avoir suivi...
00:25:56 - Moi, vous me faites peur. Franchement.
00:25:57 - Laissez-moi parler.
00:25:58 - Non mais à tout point de vue.
00:25:59 - Vous êtes vraiment en train de faire la preuve...
00:26:01 - Votre rôline idéologique et votre confusion intellectuelle,
00:26:03 vous me faites très peur.
00:26:04 - Mais vous êtes en train de faire la preuve.
00:26:05 - Si c'est à vous qu'on fit l'information en France,
00:26:07 le soin de définir ce que c'est qu'une bonne information,
00:26:09 qu'une mauvaise information, je vous dis, vous me faites peur.
00:26:12 - Éric Nolot, vous l'avez lu, la décision ?
00:26:14 - Très honnêtement.
00:26:15 - Nous l'avons lu ce matin.
00:26:16 - Oui.
00:26:17 - Et ce que vous réclamez ?
00:26:18 - Jean Fenech, la Lune, nous en avons parlé avant,
00:26:20 je ne crois pas que vous l'ayez lu.
00:26:21 - Juste un mot, parce qu'il y a notre ami Thomas Hill,
00:26:23 je suis obligé de lui dire bonjour et au revoir en même temps.
00:26:26 Thomas Hill, d'abord je vous remercie d'être là.
00:26:29 Parce que ça, je veux dire, vous nous attaquez durement,
00:26:32 donc forcément, moi quand je dis...
00:26:34 Attendez, parce que je dis bonjour et au revoir à Thomas Hill,
00:26:36 il est là, Thomas ?
00:26:37 Je lui dis bonjour et au revoir.
00:26:38 Thomas, c'est un peu chaud, figurez-vous que c'est la Saint-Valentin,
00:26:41 donc on a dit à Monsieur Deloyer de venir pour la Saint-Valentin.
00:26:44 - Vous faites un petit couple, ensemble.
00:26:45 Vous êtes mignons comme tout.
00:26:46 - On va trouver un terrain d'entente, parce que je rappelle que c'est un journaliste,
00:26:49 c'est quelqu'un comme nous, qui a une carte de presse comme nous.
00:26:51 - Et vous avez raison de souligner qu'il est courageux de venir sur votre plateau, en tout cas.
00:26:55 - En tout cas, c'est parfait.
00:26:56 Merci, bonne émission à vous.
00:26:58 - Bon débat, Pascal.
00:26:59 - Donc, restons évidemment courtois, mais moi ce qui me...
00:27:02 - Je veux une réponse, Pascal.
00:27:04 - Voilà, vous allez avoir une réponse.
00:27:05 - On veut tous une réponse.
00:27:07 Mais effectivement, comme vous nous dites qu'on met à mal la démocratie,
00:27:10 on est un peu agacés.
00:27:11 Et c'est tout.
00:27:12 Mais à aucun moment, évidemment, le traitement de l'actualité par BFM TV doit être la référence.
00:27:20 - C'est pourtant le cas de l'étude, vous êtes d'accord.
00:27:22 - Non, l'étude ne porte pas...
00:27:23 Ce n'est pas une étude comparée des deux antennes.
00:27:25 Il y a...
00:27:26 Je l'avais oublié, moi, pour tout vous dire.
00:27:28 - Mais vous l'avez oublié, elle est citée partout.
00:27:31 - Lisez l'étude comparée, pardonnez-moi de le dire en tant qu'intervenu.
00:27:35 - L'étude, elle porte...
00:27:36 - Vous n'avez pas lu l'étude que vous avez commandée, je suis quand même très surpris.
00:27:41 - Vous dites que CNews n'est pas BFM.
00:27:43 Bah oui, CNews n'est pas BFM, effectivement.
00:27:45 - Mais moi, je ne suis pas venu dans une démarche hostile.
00:27:49 - Même moi non.
00:27:50 - Vous autres, vous avez revu que Votre intention financière a attaqué l'Arc-com, le Conseil d'État.
00:27:54 - Ah oui, vous êtes...
00:27:55 - Effectivement, pour inaction dans le dossier CNews, que la décision du Conseil d'État,
00:27:59 elle s'applique à l'ensemble de l'audiovisuel.
00:28:02 Nous ne demandons évidemment pas...
00:28:03 - Oui, mais vous n'avez attaqué que CNews.
00:28:05 - Nous ne demandons pas...
00:28:06 - Ce n'est pas un message principal hier.
00:28:08 - Nous ne demandons évidemment pas un droit spécifique,
00:28:12 au contraire des restrictions spécifiques pour CNews.
00:28:15 Absolument pas.
00:28:16 - Dans le tact.
00:28:17 - Vous conviendrez que la loi, elle s'applique pour tous de la même manière.
00:28:23 - Mais pourquoi vous n'attaquez que CNews alors ?
00:28:25 Pourquoi vous n'avez pas attaqué France Inter ?
00:28:28 - Et parce que, et je crains que ce matin, notre discussion en soit un exemple, un mauvais exemple,
00:28:36 mais sur les plateaux de CNews, où on est plus souvent dans le commentaire, la discussion, que dans l'enquête.
00:28:46 - C'est dément.
00:28:47 - Le niveau de journalisme, d'enquête, de terrain...
00:28:51 - Le commentaire France Inter, qu'est-ce que vous racontez ?
00:28:53 Le commentaire a toute sa place sur France Inter, bien sûr, mais ici, il y a des reportages ici.
00:28:57 Écoutez, ça n'a aucun sens.
00:28:58 - En tout cas, ce principe de pluralisme, il s'applique évidemment à tout l'audiovisuel privé.
00:29:02 - Pourquoi vous avez signé...
00:29:03 - Le privé, comme à l'audiovisuel public.
00:29:04 - Si vous aviez ciblé tout le monde, pourquoi vous avez ciblé CNews ?
00:29:08 - On est dans des débats avec des nuances sur les mêmes positions.
00:29:11 - Mais sur quel sujet ?
00:29:13 - Et quand...
00:29:14 - Moi, je n'ai pas encore parlé.
00:29:15 - Je vais vous laisser.
00:29:17 - Vous n'avez rien à vous cacher ?
00:29:18 - Je n'empêche personne de parler.
00:29:19 - J'aimerais beaucoup que Reporters sans frontières, parfois, nous accompagne justement sur le terrain.
00:29:24 Parce que moi, je suis sur ce plateau, mais parfois, j'y suis aussi, sur le terrain.
00:29:27 J'aurais bien aimé être soutenu, par exemple, parce que j'ai suivi la gauche durant la campagne présidentielle.
00:29:32 Et je peux vous dire que oui, la pression exercée par certains, par certains politiques,
00:29:37 pour tenter de contrôler ce que disent les journalistes sur la personnalité politique en question,
00:29:43 je l'ai vécu.
00:29:44 Et je l'ai très bien vécu, je peux vous dire.
00:29:46 Et il n'y avait personne.
00:29:47 Et je peux vous dire qu'on était très peu.
00:29:49 Je vais vous citer un exemple précisément.
00:29:51 Il y a eu un meeting de Jean-Luc Mélenchon, où les équipes de Jean-Luc Mélenchon,
00:29:56 effectivement, ont été déçues du fait qu'il y avait beaucoup moins de personnes qu'annoncées.
00:30:01 On a été trois journalistes à le dire.
00:30:04 Trois journalistes à le dire.
00:30:05 Compte tenu de la pression qui a été exercée sur les journalistes sur place,
00:30:09 qui n'ont pas osé, parce qu'ils suivaient la campagne du candidat,
00:30:13 aller, effectivement, contre la pression de ces équipes.
00:30:16 Et ça, malheureusement, c'est ce qui se passe également en France.
00:30:21 Malheureusement, je le regrette.
00:30:23 Mais vous-même, sur cette antenne, vous avez critiqué l'arbitraire.
00:30:25 Monsieur Tardif n'est pas journaliste de droite.
00:30:27 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:30:29 Il n'y a pas de journaliste de droite, il y a un journaliste de gauche.
00:30:32 C'est dans votre voix, d'ailleurs.
00:30:35 C'est très étonnant.
00:30:38 Il y a des journalistes qui ont des...
00:30:41 C'est pas une décision politique, c'est une décision démocratique.
00:30:46 Il y a quand même quelque chose qui transcende les logiques partisanes.
00:30:51 Je vais parler.
00:30:52 Et particulièrement s'agissant du journalisme et de l'information,
00:30:56 il y a des grands principes d'honnêteté de l'information,
00:30:58 de pluralisme, d'indépendance, protéger la fiabilité.
00:31:03 Il faut sécuriser la liberté d'expression.
00:31:08 Et dans la liberté d'expression, il y a des responsabilités particulières
00:31:12 attachées au journalisme.
00:31:13 Monsieur Deloire, au-delà de Reporters sans frontières,
00:31:16 des états généraux sur la presse que vous présidez, etc.
00:31:18 L'information.
00:31:19 L'information.
00:31:20 Moi, ce qui m'a effrayé hier, je l'ai ressenti comme vraiment une rupture,
00:31:25 c'est un putsch judiciaire du Conseil d'État
00:31:29 qui s'est substitué au législateur,
00:31:32 qui a rajouté à la loi de 1986, j'ai relu toute la loi de 1986,
00:31:38 qui a restreint encore davantage la liberté d'expression.
00:31:43 C'est ce que dit France Olivier Gisbert aussi, on l'a entendu tout à l'heure.
00:31:46 Donc moi, j'en appelle très solennellement à nos dirigeants politiques
00:31:50 et au Premier ministre, Gabriel Attal, qui est, rappelons-le,
00:31:54 le président de l'Assemblée Générale du Conseil d'État,
00:31:56 qui a vocation à conseiller l'État.
00:31:58 Et qui est venu de nombreuses fois sur ce plateau.
00:32:00 Est-ce que le Premier ministre et le président de la République
00:32:03 peuvent laisser faire ce qui est en train de se passer dans notre pays aujourd'hui,
00:32:07 qui n'est, que l'on ne vous trouve dans aucune démocratie.
00:32:10 Et vous n'avez toujours pas répondu à la question
00:32:12 en quoi M. Prots teste la démocratie.
00:32:15 J'aurais voulu avoir cette réponse.
00:32:16 Robert Ménard est avec vous parce qu'il a été président de Reporters sans frontières.
00:32:20 Il était secrétaire général.
00:32:21 Secrétaire général.
00:32:22 Je voulais vous dire un mot parce qu'il n'est pas du tout d'accord avec vous.
00:32:24 En fait, beaucoup de journalistes ne le sont pas, disons-le.
00:32:27 Beaucoup de journalistes, je pense, sont sur ma position en disant,
00:32:29 c'est la position de Voltaire, ce qu'a dit Christophe Barbier.
00:32:32 Il y a 300 chaînes.
00:32:33 S'il y en avait une, il y a 300 chaînes.
00:32:34 Chacun choisit ce qu'il veut.
00:32:36 Et la vérité, c'est qu'on ne met pas du tout à mal la démocratie.
00:32:40 Charlotte le disait très très bien.
00:32:42 Il y a des voix ici qui s'expriment nulle part ailleurs.
00:32:45 Nulle part ailleurs.
00:32:46 Vous devriez vous dire, mais ce que dit M.…
00:32:50 Ecoutons Robert Ménard.
00:32:53 Robert Ménard va vous poser une question.
00:32:56 Robert Ménard va vous poser une question.
00:33:01 Bonjour Robert, vous êtes en direct.
00:33:03 D'abord, je remercie une nouvelle fois M. Deloire d'être présent.
00:33:06 Et Robert Ménard, vous pouvez lui poser une question.
00:33:08 Christophe, je suis atterré.
00:33:12 Je te le dis.
00:33:14 Quand on a créé "Reporters sans frontières",
00:33:16 c'était exactement pour ne pas avoir cette attitude-là.
00:33:19 Je me contrefous de savoir si je suis d'accord ou pas d'accord
00:33:25 avec ce qui se passe à l'antenne de CNews.
00:33:27 Tu devrais être le premier à te réjouir
00:33:30 qu'un certain nombre de points de vue qui n'étaient jamais entendus
00:33:35 sur des médias et des télévisions en France
00:33:37 le sont grâce à CNews.
00:33:39 C'est ça ton boulot.
00:33:41 Ton boulot, ce n'est pas de quoi.
00:33:43 Tu es l'arbitre des élégances maintenant.
00:33:45 Tu vas nous dire ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire.
00:33:48 Mais enfin, on s'en contrefous de ça.
00:33:50 "Reporters sans frontières", ça a été créé,
00:33:52 pardon, c'est moi qui l'ai créé avec trois journalistes.
00:33:54 Tu le sais, je l'ai dirigé pendant 23 ans.
00:33:56 Ça a été fait pour défendre des gens
00:33:59 dont on trouvait les opinions,
00:34:01 pour certaines, de temps en temps, même indéfendables, figure-toi.
00:34:04 On allait sortir des gens de prison dont je ne partageais rien,
00:34:08 absolument rien.
00:34:09 Et ici, on a une télé qui a le mal à tes yeux,
00:34:14 parce que ne prends pas, il ne faut pas, tu vois,
00:34:16 ne prends pas un imbécile.
00:34:18 Qu'est-ce qu'ils ont ? Ils sont de droite.
00:34:20 Et tu n'es pas de droite.
00:34:21 Et tu n'aimes pas beaucoup les gens de droite.
00:34:23 Et oui, c'est ça, Christophe.
00:34:24 Tout le reste, c'est du baratin.
00:34:26 Le problème, c'est les liens incestueux
00:34:29 qu'un certain nombre d'organisations défendent,
00:34:31 de droite, de haut.
00:34:32 Et je me flatte de dire que ce n'était pas le cas
00:34:34 de "Reporters sans frontières",
00:34:35 mais ça l'est aujourd'hui avec la gauche.
00:34:37 Au fond, il n'y a de bonne pensée qu'à gauche.
00:34:41 Le reste, c'est une espèce d'intrusion
00:34:43 qui ne le mérite pas.
00:34:44 Tu peux dire tout ce que tu veux,
00:34:46 tout ce que tu veux.
00:34:47 C'est ça aujourd'hui.
00:34:48 Sinon, mais attends, je ne t'ai jamais entendu
00:34:50 protester contre les propos, je ne sais pas,
00:34:53 des douilles plénèles sur Mediapart.
00:34:55 Tu n'as jamais trouvé que sur ce qu'ils disaient
00:34:57 sur la liberté d'expression,
00:34:59 ça te posait un problème.
00:35:00 Jamais tu n'as eu de réflexion.
00:35:02 C'est une discussion qu'on a eue trois fois,
00:35:03 donc on l'a publiquement aujourd'hui.
00:35:05 Je suis peiné, je vais te dire quelque chose.
00:35:07 Parce que depuis que j'ai quitté "Reporters sans frontières",
00:35:10 ça fait maintenant, je ne sais pas, 15 ans,
00:35:13 ou 16 ans, ça fait 16 ans exactement,
00:35:15 jamais je ne te l'ai dit, jamais.
00:35:18 Je n'ai parlé de "Reporters sans frontières"
00:35:20 malgré de temps en temps des différences de sensibilité.
00:35:23 Je ne l'ai jamais fait.
00:35:24 Tu peux au moins reconnaître que je ne l'ai jamais dit.
00:35:27 Mais là, non. Là, non.
00:35:29 Mais tu rigoles. Tu rigoles.
00:35:30 Comment tu peux te mettre dans cette position ?
00:35:32 Et en plus, tu vas être secrétaire général
00:35:34 où tu es responsable, je ne sais pas comment ça s'appelle,
00:35:37 des réflexions sur l'information.
00:35:42 Des états généraux.
00:35:44 Je vais chercher cette information.
00:35:45 Mais comment tu peux dire ça ?
00:35:47 Enfin, tu n'es pas obligé d'être d'accord avec Pascal Praud.
00:35:49 Il est plus engagé, Pascal Praud.
00:35:51 Il est plus de parti pris, je le dis parce qu'il est à côté de toi,
00:35:54 il est plus de parti pris qu'un certain nombre d'animateurs du service public.
00:35:59 Il y a 15 jours, je te donne un exemple,
00:36:02 mais ça ne va pas te choquer.
00:36:04 Il y a un type qui a invité, c'était France Musique,
00:36:07 et qui dit "je vais abéger",
00:36:09 alors on lui demande "pourquoi vous allez abéger, faire de la musique ?"
00:36:11 C'est un type que je ne connais pas, mais peu importe.
00:36:14 Il dit "oui, je vais pour défendre la liberté dans cette ville fasciste".
00:36:18 Fasciste ? Béziers, c'est une ville fasciste.
00:36:22 - Christian Deloire va vous répondre, bien évidemment.
00:36:24 Mais c'est vrai que les liens incestueux, on le disait tout à l'heure,
00:36:27 il vous répond, les liens incestueux, c'est quoi ?
00:36:29 C'est Pierre Assie, qui le matin, éditorialiste, politique étrangère,
00:36:34 France Inter, tous les matins, qui vient de rue 89,
00:36:37 qui a sûrement des qualités, mais moi je n'ai rien contre lui,
00:36:39 il est simplement dans votre conseil d'administration, vrai ou faux ?
00:36:42 - Oui, parmi 25 membres. Il est le président, je peux même le dire.
00:36:46 - On peut citer tous les membres du conseil d'administration,
00:36:48 c'est assez intéressant.
00:36:50 - Vous pouvez, mais je pense que la plupart des gens seront inconnus de vos téléspectateurs.
00:36:53 - Et à votre avis, vous les recrutez où, ces gens ?
00:36:55 Il y a des gens du Figaro ?
00:36:57 Il y a des gens de Valeurs Actuelles ?
00:36:59 - Alors... - Non mais répondez à mes questions !
00:37:01 Il y a des gens de CNews ?
00:37:03 - Notre conseil d'administration est composé essentiellement...
00:37:06 - Non, il n'y a pas de gens du Figaro, il n'y a pas de gens de CNews,
00:37:08 il n'y a pas de gens...
00:37:10 - Est-ce que les conditions du débat sont réunies ?
00:37:12 - Non, je vous pose des questions, mais vous ne répondez pas !
00:37:14 - Enfin, même au-delà du débat...
00:37:16 - Alors répondez !
00:37:18 Il y a M. Moreira, qui est passé également par Canal+ ?
00:37:20 - Notre conseil d'administration est essentiellement international.
00:37:23 - Il est essentiellement de gauche, si vous me permettez.
00:37:26 - Non, il n'est pas essentiellement de gauche, vous ne pouvez pas dire ça.
00:37:29 - Bah si.
00:37:31 - Écoutez, si vous voulez publier une enquête sur le sujet, faites une enquête,
00:37:33 et ensuite, vous pourrez payer.
00:37:35 - Mais vous avez le droit !
00:37:37 - Mais vous avez le droit, Pierre Asqui vient de rue 89, il est sur France Inter,
00:37:40 M. Moreira, j'en connais deux,
00:37:42 M. Moreira, il est passé par Canal,
00:37:44 ils ont le droit d'ailleurs !
00:37:46 Moi, je veux dire, vraiment, je trouve formidable que ces journalistes fassent leur travail !
00:37:50 - Écoutez, moi, je ne vous comprends pas très bien.
00:37:52 J'ai entendu sur cette antenne,
00:37:54 que vous étiez, il y a déjà assez longtemps,
00:37:58 offusqué de forme d'arbitraire de l'Arcom,
00:38:02 c'est vous, autour de cette table, qui le disiez,
00:38:04 au moment où il y avait eu un changement de statut d'Éric Zemmour,
00:38:08 qui était passé à personnalité politique.
00:38:10 Et que cette appréciation de l'Arcom,
00:38:14 sur simplement le fait de statuer sur les personnalités politiques,
00:38:18 de tenir compte du temps de parole des personnalités politiques,
00:38:21 d'intégrer ou ne pas intégrer des gens,
00:38:23 que des décisions de l'Arcom sur des contenus,
00:38:27 ça vous paraissait préjudiciable.
00:38:32 Précisément, cette décision, et la démarche qu'on a effectuée,
00:38:36 c'est en disant à l'Arcom, votre rôle,
00:38:38 ce n'est pas de statuer sur telle ou telle séquence.
00:38:42 C'est d'assurer, structurellement, dans le fonctionnement des médias,
00:38:48 des grands principes qui sont prévus par la loi depuis 1986.
00:38:52 Pluralisme de l'information, indépendance de l'information.
00:38:56 - Ce que nous respectons, scrupuleusement.
00:38:58 - A la seconde. - A la seconde.
00:39:00 - Alors pourquoi aujourd'hui cette réaction aussi violente ?
00:39:04 Pourquoi dès lors que vous considérez que ces principes sont louables,
00:39:08 et que donc il a effectivement du rôle de l'Arcom...
00:39:10 - Je suis sur la loi de 1986, mais je ne veux pas demander à Charles Ornelas
00:39:17 si ses paroles tombent sous le coup...
00:39:20 - Mais à aucun moment, la décision du Conseil d'État ne dit ça.
00:39:24 - C'est des invités chroniqueurs.
00:39:26 - Elle ne dit évidemment pas ça.
00:39:28 - Elle vise à dire que le pluralisme...
00:39:30 - Et animateurs. - Et animateurs.
00:39:32 - Et invités. - Et invités.
00:39:34 - Elle dit que l'appréciation du pluralisme n'est pas simplement
00:39:40 sur le temps de parole des personnalités politiques.
00:39:42 Ça ne veut pas dire d'ailleurs qu'il faut obligatoirement élargir la logique
00:39:47 au temps de parole d'autres personnes.
00:39:49 Ça n'est absolument pas ce que dit la décision, puisque la décision...
00:39:51 - Alors qu'est-ce que ça veut dire ?
00:39:53 - La décision donne 6 mois à l'Arc, Charles Ornelas, pour trouver un moyen.
00:39:57 Et évidemment, il faut que ce moyen soit pertinent,
00:40:00 soit pas une usine à gaz.
00:40:02 Il y a des propositions sur la table.
00:40:04 Peut-être un jour, organiserez-vous ici une séquence
00:40:08 où des gens pourront venir débattre de propositions en la matière.
00:40:12 Bref, vous lui faites dire, à cette décision, des choses qu'elle ne dit pas.
00:40:17 Vous faites dire à RSF des choses qu'elle ne dit pas.
00:40:20 - N'assume pas. - Moi, je demande...
00:40:22 - Que vous ne dites pas et que vous n'assumez pas.
00:40:24 - N'assume pas et ne veut pas.
00:40:26 - Est-ce que vous avez dit ?
00:40:28 - Nous défendons, Reportage sans frontières, des journalistes,
00:40:31 quelles que soient leurs orientations politiques.
00:40:33 À aucun moment, nos décisions ne sont orientées politiquement.
00:40:37 Nous souhaitons les mêmes principes pour tout le monde.
00:40:39 - Celle-là l'est. - Elle ne l'est pas.
00:40:41 Il y a un cas sur lequel, effectivement,
00:40:45 dont on s'est saisi pour faire valoir des principes,
00:40:48 qui valent pour tout le monde.
00:40:49 Donc, moi, je voudrais comprendre simplement
00:40:51 si ces principes vous paraissent.
00:40:53 - Vous êtes beaucoup plus discerte sur votre compte Twitter
00:40:55 que quand vous proposez un décryptage
00:40:57 de la décision du Conseil d'État.
00:40:59 Je l'ai lu attentivement.
00:41:01 Et dans ce décryptage, vous assumez,
00:41:03 plus nettement que ce que vous faites aujourd'hui,
00:41:06 le fait que le calcul du pluralisme doit être élargi.
00:41:09 Et je vous pose les questions de...
00:41:11 Avec quel outil ? Jusqu'où ?
00:41:13 On bascule vers quoi ?
00:41:15 Cette question-là, vous vous la posez, quand même ?
00:41:17 Comment c'est praticable, tout ça ?
00:41:19 - Bien sûr, c'est tout ça.
00:41:21 - Comment c'est praticable ? Ça m'intéresse d'abord.
00:41:23 - C'est votre solution.
00:41:25 - Parce qu'en plus, ça a un lien aux états généraux de l'information.
00:41:27 - Non, c'est pas du tout un lien.
00:41:29 - Ah ben si, parce que vous allez avoir à vous...
00:41:31 à débattre des suites de tout ça.
00:41:33 - Mais ce qui est marrant, et il a raison,
00:41:35 c'est que vous ne dites pas du tout les mêmes choses
00:41:37 sur le compte Twitter.
00:41:39 - Vous dites parfaitement les mêmes choses.
00:41:41 - Mais non. - Le double jeu, votre décryptage...
00:41:43 - Votre décryptage sur le fil Twitter est intéressant.
00:41:45 - Vous dites le refus de l'Arkom d'agir contre ces news.
00:41:47 Contre ces news. C'est vous qui l'écrivez, c'est pas moi.
00:41:49 Contre ces news. Voilà.
00:41:51 Vous regrettez que l'Arkom n'ait pas agi
00:41:53 contre ces news. C'est votre écriture.
00:41:55 - Sur les questions du...
00:41:57 - Et là, vous me dites le contraire.
00:41:59 Donc c'est effrayant. Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:42:01 - Au moins, le pouvoir sous-électrique assumait la censure.
00:42:03 - Mais non, mais... - Charlotte Dornéas.
00:42:05 - Mais là, j'entends des outrances.
00:42:07 - Mais si. - Les outrances parlantes.
00:42:09 - Vous êtes un censeur qui n'assume pas.
00:42:11 Moi, je préfère les censeurs d'Europe de l'Est.
00:42:13 Au moins, ils assumaient. Vous, vous n'assumez pas.
00:42:15 - Vous arrivez sur le plateau pour dire le contraire.
00:42:17 - Mais bien sûr.
00:42:19 - Charlotte Dornéas. - Je veux bien continuer cette discussion.
00:42:21 - Charlotte Dornéas. - À condition qu'on parle du fond.
00:42:23 - Mais oui, mais... - C'est des noms d'oison permanents, etc.
00:42:25 - Mais il n'y a pas de noms d'oison. On vous pose des questions.
00:42:27 Je n'ai pas le début. Pardonnez-moi.
00:42:29 Je n'ai pas le début d'une critique
00:42:31 contre ces news depuis que... 9h que vous êtes là.
00:42:33 Il n'y a pas le début
00:42:35 d'une critique précise.
00:42:37 Si vous me dites, Pascal, ce jour-là,
00:42:39 dans ce plateau-là, vous n'avez pas respecté
00:42:41 le pluralisme. Vous avez traité un sujet
00:42:43 de mauvais souhait. Je vous dirais oui ou non.
00:42:45 Parfois, d'ailleurs, je peux me tromper.
00:42:47 C'est le début d'une affirmation.
00:42:49 - Je vous ai répondu sur ce point tout à l'heure. Vous pouvez n'avoir pas
00:42:51 entendu. Je vous ai répondu. - Sur lequel ?
00:42:53 Sur lequel ?
00:42:55 - Je vous ai évoqué l'étude de François Jost.
00:42:57 - Mais l'étude de François Jost ? - À l'autre angle,
00:42:59 Charlotte Dornéas... - L'étude de François Jost ?
00:43:01 - Il dit qu'on prend à servir des informations. Il y a seulement
00:43:03 13% d'informations factuelles.
00:43:05 Le reste, c'est du commentaire.
00:43:07 - Mais ce n'est pas du commentaire. Pardonnez-moi.
00:43:09 - Le commentaire peut tuer le journaliste. - Mais ce n'est pas du commentaire.
00:43:11 - Le journaliste... - Ça s'appelle le débat.
00:43:13 - Le débat... - Parce que vous savez ce qu'est le journaliste ?
00:43:15 - Parce qu'il y a eu des débats sur...
00:43:17 - Vous savez ce qu'est le journaliste ?
00:43:19 Ce n'est pas le journalisme, vous. Vous êtes dans la profession.
00:43:21 Vous êtes Albert Londres.
00:43:23 Toute votre itinéraire montre que vous êtes
00:43:25 vraiment un grand parmi les grands
00:43:27 de ce métier et qu'il faut se prosterner
00:43:29 devant vous. - Écoutez, moi, si vous voulez...
00:43:31 Je vous incite simplement parce qu'il y a trop
00:43:33 à être dans une forme de respect.
00:43:35 - Qui êtes-vous pour donner des leçons
00:43:37 de journaliste ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous avez fait
00:43:39 dans votre métier, dans ce métier
00:43:41 qui justifie la position que vous avez ?
00:43:43 - Le récit de mon... - Donc, Charlotte Dornelas, je vous pose une question.
00:43:45 - Parfois, on n'intéresse pas tellement vos... - Mais si, parce que vous êtes dite
00:43:47 le journaliste. Vous le définissez. - Mais... Attendez.
00:43:49 Est-ce qu'on est tous autour de cette table légitime ou pas ?
00:43:51 - Vous êtes... - Ou vous êtes... - Je vous demande si vous êtes
00:43:53 Albert Londres ou Pulitzer.
00:43:55 - Pardon. - Je vous demande si vous êtes Pulitzer
00:43:57 ou Albert Londres. Eh ben non.
00:43:59 - Charlotte Dornelas, je vous pose une question. - Je ne suis pas Pulitzer ni Albert Londres.
00:44:01 Ça, on en convient, mais je ne vois pas tellement le sens de la question.
00:44:03 - Moi, j'ai juste une question
00:44:05 aux journalistes, là, cette fois-ci.
00:44:07 C'est une question assez simple. Où commence le commentaire ?
00:44:09 Parce que, pardon, mais dans la présentation
00:44:11 des faits, je peux
00:44:13 expliquer un même fait
00:44:15 avec des mots différents, avec une manière
00:44:17 de le présenter qui est différente.
00:44:19 Moi, je pense que le commentaire
00:44:21 commence dans la sélection
00:44:23 et dans la hiérarchie des faits. C'est pour ça
00:44:25 que je vais vous citer votre étude où il était
00:44:27 reproché à CNews, même pas en
00:44:29 creux, d'ailleurs, totalement dans cette étude,
00:44:31 de ne pas trier et hiérarchiser
00:44:33 les informations,
00:44:35 comme, en l'occurrence, son confrère,
00:44:37 ce qui, à mon avis, est une attaque
00:44:39 au pluralisme. Ma deuxième
00:44:41 observation, précisément,
00:44:43 c'est... Je reviens sur
00:44:45 les fameux événements, je vous prenais des exemples précis,
00:44:47 mais est-ce que vous voyez
00:44:49 d'autres
00:44:51 atteintes potentielles au pluralisme
00:44:53 et à l'indépendance ? Je vais vous prendre des exemples précis.
00:44:55 Quand vous avez la rédaction
00:44:57 de France Inter,
00:44:59 qui réagit par communiqué,
00:45:01 parce que trois personnes viennent dans la
00:45:03 matinale, Natasha Polony,
00:45:05 Alexandre Devecchio
00:45:07 et Étienne Gernel,
00:45:09 donc Le Point, Le Figaro
00:45:11 et Marianne,
00:45:13 ils sont invités le matin dans la matinale,
00:45:15 trois minutes, donc trois
00:45:17 minutes chacun par semaine, neuf minutes.
00:45:19 La rédaction réagit
00:45:21 en disant que c'est une atteinte à l'objectivité
00:45:23 qu'il y a, et la direction
00:45:25 de France Inter dit "on va
00:45:27 nommer cette chronique en toute subjectivité
00:45:29 pour calmer la
00:45:31 rédaction". Moi, je vois
00:45:33 dans le récit de cet événement-là
00:45:35 une atteinte au pluralisme
00:45:37 ou en tout cas la révélation
00:45:39 d'un manque de pluralisme.
00:45:41 Deuxième exemple très précis,
00:45:43 toujours à France Inter, je prends
00:45:45 à dessein le service public parce que
00:45:47 s'il y a bien une exigence de pluralisme qui est
00:45:49 urgente, c'est d'abord sur le service
00:45:51 public que nous finançons tous et que tous les Français
00:45:53 financent. Deuxième exemple,
00:45:55 l'année dernière, pendant la campagne présidentielle,
00:45:57 la direction, encore
00:45:59 une fois de France Inter, décide de lancer
00:46:01 un petit format, on va dire,
00:46:03 de questions intimes,
00:46:05 perso, aux candidats à la présidentielle.
00:46:07 La rédaction réagit
00:46:09 contre le format en disant que c'est une
00:46:11 dépolitisation de l'information, très bien.
00:46:13 En précisant,
00:46:15 surtout quand ça concerne
00:46:17 les candidats des partis extrêmes,
00:46:19 ils ne les définissent pas, donc voilà,
00:46:21 les candidats des partis extrêmes
00:46:23 parce que ça sert à les
00:46:25 dédiaboliser. Et j'insiste
00:46:27 sur le mot, vous avez une rédaction d'un
00:46:29 service public qui explique donc
00:46:31 que son métier initialement,
00:46:33 c'est à l'égard de candidats
00:46:35 qui ne sont pas interdits et que des Français choisissent,
00:46:37 que leur métier consiste donc à
00:46:39 les dédiaboliser. Là, vous n'y voyez pas
00:46:41 une atteinte au pluralisme. Je
00:46:43 note que personne n'y a vu une atteinte au pluralisme.
00:46:45 Et est-ce que
00:46:47 ces faits-là existent ou pas ?
00:46:49 Dans le débat ou pas ? Ou alors,
00:46:51 est-ce qu'il n'y a qu'Assez News parce qu'en effet,
00:46:53 les faits ne sont pas choisis de la même manière,
00:46:55 voire même, ce ne sont pas toujours les mêmes faits
00:46:57 qui sont choisis dans l'information
00:46:59 qui posent problème ?
00:47:01 - Sur le service public,
00:47:03 et je sais combien vous le critiquez ici,
00:47:05 moi, vous voyez, France Télévisions,
00:47:07 je vois beaucoup de gens, alors les gens de gauche
00:47:09 disent que c'est macroniste,
00:47:11 les gens de droite disent que c'est
00:47:13 gauchiste,
00:47:15 les macronistes trouvent pas que c'est macroniste,
00:47:17 bref,
00:47:19 dans ces critiques, il y a aussi,
00:47:21 chacun renvoie du prisme qu'il a.
00:47:23 Et je crois pas qu'on puisse dire,
00:47:25 s'agissant de
00:47:27 France Télévisions par exemple,
00:47:29 que... - Ma réponse à chacun.
00:47:31 - Si vous voulez me faire mes réponses, faites-les,
00:47:33 mais là, je vous fais ma réponse à moi. - Non mais mes questions étaient quand même assez précises.
00:47:35 - Oui, mais je réponds sur le point
00:47:37 de service public. Deux, sur les communiqués
00:47:39 que vous citez, moi, j'approuve pas
00:47:41 ces communiqués.
00:47:43 - Vous l'avez dit ? Vous l'avez fait savoir, que vous ne l'approuvez pas ?
00:47:45 - Mais je...
00:47:47 je m'exprime pas sur les contenus de CNews,
00:47:49 en fait. Vous voyez, RSF s'est exprimé
00:47:51 sur ce contenu-là, cette parole de...
00:47:53 - CNews a fait un travail de démonstration.
00:47:55 - Non, là, vous êtes... - Mais vous n'attaquez pas le contenu de CNews.
00:47:57 - Nous sommes sur ce principe.
00:47:59 - Non mais moi, je vous demande pas d'approuver ou pas,
00:48:01 je vous demande juste, est-ce que vous y voyez un manque de pluralisme
00:48:03 ou pas dans la rédaction ? - La question, c'est qu'est-ce qu'il y a ?
00:48:05 Et vous disiez qu'il y avait eu des critiques
00:48:07 sur la présence de trois journalistes
00:48:09 à l'antenne, qui de fait, étaient à l'antenne.
00:48:11 Et ces trois journalistes dont vous avez parlé,
00:48:13 il se trouve que ces trois derniers jours, par exemple, j'ai échangé avec eux.
00:48:15 - Oui, mais est-ce que ça révèle qu'il y a un manque de pluralisme ?
00:48:17 - C'est un enjeu, s'il y a des critiques
00:48:19 fortes d'une part du public,
00:48:21 s'il y a la perception de biais,
00:48:23 c'est normal que soit sécurisé le pluralisme.
00:48:25 Donc, ici,
00:48:27 vous devriez être ravis de cette décision
00:48:29 qui s'applique à vous
00:48:31 et qui s'applique à d'autres. - Vous rigolez, quoi.
00:48:33 - Vous désolez. Mais alors, je veux pas...
00:48:35 Ça n'est pas porté atteinte au secret
00:48:37 des conversations, mais c'est ce que
00:48:39 j'entendais ici, hors plateau. - Sans que vous puissiez me dire comment elle va s'appliquer
00:48:41 pour ici et pour les autres ?
00:48:43 Avec quels instruments ? - Il y a des propositions.
00:48:45 Et les instruments sont
00:48:47 soit sur l'élogie... - C'est une bande à fragmentation.
00:48:49 - La vérité, c'est que c'est impossible.
00:48:51 Et vous le savez bien, c'est pour ça que c'est absolument...
00:48:53 Vous allez aller vérifier, par exemple, ce que dit
00:48:55 Pierre Astige, je le recite une nouvelle fois.
00:48:57 Ben non, parce qu'en fait, il a le droit d'être
00:48:59 de gauche, il a le droit d'être orienté.
00:49:01 Vous allez aller vérifier la couverture
00:49:03 qui est faite sur l'attentat,
00:49:05 sur le pogrom
00:49:07 qu'ont subi les juifs
00:49:09 sur le terrain d'Israël
00:49:11 et l'AFP qui ne parle toujours pas
00:49:13 d'attaque terroriste.
00:49:15 Vous intervenez sur ce sujet ?
00:49:17 - Mais vous voulez dire à l'AFP quel terme utiliser ?
00:49:19 - Oui, sur attaque terroriste, précisément.
00:49:21 - Je pense qu'effectivement, la vraie tende est logique.
00:49:23 Je vous réponds en fait, oui.
00:49:25 Je vous réponds précisément.
00:49:27 Pas vous.
00:49:29 Bien entendu que... - Pas vous ?
00:49:31 - Ah non, je ne dis pas qui doit dire quoi.
00:49:33 - Attaque terroriste, il ne faut pas dire ça.
00:49:35 - Mais non, mais c'est très intéressant comme exemple.
00:49:37 Ça veut donc dire que le choix des mots est important.
00:49:39 - Non, mais là, c'est vous qui voulez orienter.
00:49:41 - Non, mais je vous pose une question.
00:49:43 - L'AFP a fait des choix.
00:49:45 Je ne suis pas là pour défendre l'AFP particulièrement,
00:49:47 mais l'AFP a fait des choix.
00:49:49 - Et vous, vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
00:49:51 - D'abord, je me relève d'elle.
00:49:53 Moi, à aucun moment, je crois que de l'extérieur,
00:49:55 c'est vous qui la voulez imposer à des rédactions.
00:49:57 - Monsieur Deloire, je peux vous...
00:49:59 - L'orphraséologie, l'éterminologie...
00:50:01 - Vous trouvez que c'est une attaque terroriste ?
00:50:03 - Oui.
00:50:05 - Mais moi, "Reportage sans frontières"
00:50:07 n'emploie pas le terme terroriste.
00:50:09 En étant conscient qu'il y a des pays
00:50:11 où la qualification de terroriste juridique
00:50:13 dépend des systèmes juridiques.
00:50:15 Et pour les organisations internationales,
00:50:17 c'est un enjeu.
00:50:19 Mais nous, on a eu aucune ambiguïté sur ce sujet.
00:50:21 Et je comprends la position de l'AFP.
00:50:23 Mais qui ici veut imposer à chacun à l'AFP ?
00:50:29 Non, ce n'est pas moi.
00:50:31 Moi, pas du tout. Jamais.
00:50:33 - J'ai eu le sentiment quand même.
00:50:35 - Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:37 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:39 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:41 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:43 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:45 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:47 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:49 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:51 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:53 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:55 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:57 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:50:59 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:51:01 Moi, je ne m'en suis pas allé.
00:51:03 - C'est quoi votre objectif ?
00:51:05 - C'est d'abord de regarder le réel sous toutes ses coutures.
00:51:07 D'aller chercher les vérités factuelles.
00:51:09 - Ce que vous faites chaque jour.
00:51:11 - Je n'ai pas l'impression que là,
00:51:13 on soit en train de passer beaucoup de temps
00:51:15 à aller chercher les faits et à enquêter.
00:51:17 - On essaie juste d'avoir des réponses à nos questions.
00:51:19 C'est un boulot à plein temps.
00:51:21 - Et ça, plutôt qu'avoir une intention,
00:51:23 plutôt que de partir d'une intention
00:51:25 qu'elle soit politique, commerciale, etc.
00:51:27 Je ne suis pas sûr qu'on ait une position différente
00:51:29 sur ce point.
00:51:31 - Ça, c'est un enjeu pour le journalisme.
00:51:33 - Vous me donnez un très bon exemple.
00:51:35 Juste, la présentation des faits.
00:51:37 Par rapport aux devoirs d'information
00:51:39 vis-à-vis des Français.
00:51:41 Reprenons l'exemple que Pascal vient de citer.
00:51:43 À savoir, l'attaque du 7 octobre.
00:51:45 Si je prends deux journalistes
00:51:47 qui vont dire "les faits,
00:51:49 c'est une attaque,
00:51:51 temps de mort, à la frontière, etc."
00:51:53 Vous avez un journaliste qui va dire
00:51:55 "7 octobre, attaque terroriste
00:51:57 du groupe terroriste Hamas
00:51:59 contre des civils israéliens."
00:52:01 Vous avez un autre journaliste
00:52:03 qui va traiter l'info et qui va dire
00:52:05 "le Hamas venge les Palestiniens
00:52:07 en faisant un acte de résistance
00:52:09 vis-à-vis d'un État colonisateur."
00:52:11 C'est la même information
00:52:13 qui est traitée.
00:52:15 Vous voyez bien que le seul choix des mots
00:52:17 n'a pas du tout la même portée
00:52:19 informationnelle vis-à-vis du public.
00:52:21 Et pourtant, l'information est traitée.
00:52:23 Le fait, comme vous dites, est traité.
00:52:25 Cet exemple-là est, à mon avis,
00:52:27 assez... comment dire...
00:52:29 lumineux pour comprendre
00:52:31 que le commentaire
00:52:33 commence avec les faits.
00:52:35 - Et M. Deloire, ce qui vous ennuie,
00:52:37 c'est pour ça que vous n'avez attaqué d'ailleurs
00:52:39 que CNews. C'est très révélateur.
00:52:41 Votre démarche, vous l'auriez faite
00:52:43 globalement, sur tous les médias,
00:52:45 ce ne serait pas du tout la même chose.
00:52:47 Vous avez dit "CNews ne respecte pas
00:52:49 le pluralisme." Vous avez attaqué CNews.
00:52:51 Et dans votre tweet,
00:52:53 vous dites "contre CNews."
00:52:55 Donc je n'entends pas. Et maintenant, sur le plateau,
00:52:57 vous dites "oui, mais ça devrait vous servir
00:52:59 parce que ça peut servir tous les médias etc."
00:53:01 - Je vais devoir quitter votre plateau. Et vous le savez, je vous avais dit...
00:53:03 - Oui, vous m'aviez dit 12h30, mais vous pouvez revenir quand vous voulez.
00:53:05 - Mais on a passé très longtemps 9h30, donc je vais devoir y aller.
00:53:07 - Vous ne répondez pas vraiment à mes questions.
00:53:09 - Je vous réponds à cette question
00:53:11 et ensuite je quitte le plateau.
00:53:13 Vous savez que
00:53:17 Reprenteurs sans frontières
00:53:19 s'est battu sur les pratiques
00:53:21 du propriétaire de CNews,
00:53:23 Vincent Bolloré,
00:53:25 vis-à-vis de ses rédactions.
00:53:27 Avec, disons-le,
00:53:29 encore ces derniers jours,
00:53:31 j'observe que ces faits n'ont pas été évoqués ici,
00:53:33 mais deux sociétés des journalistes
00:53:35 de deux médias du groupe
00:53:37 qui ont dû interrompre
00:53:39 leurs travaux.
00:53:41 Des rédactions où il y a eu à plusieurs
00:53:43 reprises la stratégie du putois.
00:53:45 On met quelqu'un qui
00:53:47 fait fuir les journalistes et avec
00:53:49 des rédactions... Laissez-moi terminer.
00:53:51 - Ce que vous dites est absolument faux.
00:53:53 Pardonnez-moi.
00:53:55 C'est même insultant.
00:53:57 Ce que vous dites est faux et insultant.
00:53:59 Je suis désolé de vous le dire.
00:54:01 Il n'y a pas de stratégie du putois.
00:54:03 C'est absolument...
00:54:05 - Des procédures Bayon. Un défaut de contradiction
00:54:07 dont malheureusement votre plateau
00:54:09 se régne aujourd'hui.
00:54:11 - Ce que vous dites est factuellement faux,
00:54:13 c'est même scandaleux, c'est insultant
00:54:15 pour les gens qui dirigent
00:54:17 cette chaîne, pour notamment Serge Mejar.
00:54:19 Vous avez eu un mouvement de journalistes
00:54:21 qui n'étaient pas d'accord quand M. Morandini
00:54:23 faisait de l'antenne et jusqu'à ce jour
00:54:25 il est encore
00:54:27 sous la présomption d'innocence.
00:54:29 La réalité, c'est que
00:54:31 des gens n'ont pas voulu que
00:54:33 Jean-Marc Morandini fasse de l'antenne
00:54:35 sur ces news et se sont mis en grève pour ça.
00:54:37 C'est exactement pour ça.
00:54:39 - "Reportage sur les frontières", vous le savez,
00:54:41 il fait un documentaire sur le système B
00:54:43 qui montre des pratiques particulières.
00:54:45 - Je vous répète, sur la E-télé,
00:54:47 j'ai vécu cela, des gens sont partis
00:54:49 en grève parce qu'ils ne voulaient pas de Jean-Marc Morandini
00:54:51 parce qu'à ce jour
00:54:53 il est toujours présumé innocent.
00:54:55 Je conteste ce que vous dites.
00:54:57 - Je suis venu ce matin, je vais en terminer là.
00:54:59 - Ce que vous dites n'est pas vrai.
00:55:01 - On pouvait essayer de discuter, je ne pensais pas
00:55:03 qu'il y aurait de telles séries de noms d'oiseaux.
00:55:05 - La stratégie du putois ?
00:55:07 - Ce n'était pas des noms d'oiseaux, c'était des noms de mammifères.
00:55:09 - Non mais écoutez...
00:55:11 - Les noms de mammifères.
00:55:13 - On a échangé avec vous,
00:55:15 c'est vous qui avez parlé de la stratégie du putois.
00:55:17 - Ce que je trouve vraiment insultant d'ailleurs.
00:55:19 - Veuillez bien me laisser 30 secondes.
00:55:21 - Vous le laissez tout le temps que vous voulez.
00:55:23 - C'est un enjeu qui dépasse les logiques partisanes.
00:55:25 C'est un enjeu démocratique.
00:55:27 Et on pourrait, je pense,
00:55:29 entre citoyens, entre démocrates,
00:55:31 journalistes ou pas,
00:55:33 arriver à se mettre d'accord
00:55:35 sur l'importance de principes
00:55:37 qui transcendent
00:55:39 plutôt que d'être dans des logiques de polarisation
00:55:41 très rude.
00:55:43 - J'ai une dernière question, c'est pas oui ou non.
00:55:45 - Non, je dois y aller.
00:55:47 - Un jour, sur les ondes de France Inter,
00:55:49 un philosophe d'Exxon-Portchal,
00:55:51 Paul Laganry, a dit "je trouve que les opinions
00:55:53 contraires à la mienne devraient être interdites".
00:55:55 Est-ce que vous avez entendu un propos similaire
00:55:57 sur un quelconque plateau de CNews ?
00:55:59 Ça se passait sur France Inter, il n'a pas été contredit.
00:56:01 Je réclame l'interdiction des opinions
00:56:03 contraires à la mienne parce que je suis détenteur
00:56:05 du bien et de la vérité. Est-ce que vous avez entendu ça
00:56:07 ici ou ailleurs sur CNews ?
00:56:09 - Non mais j'ai entendu l'intervention que vous citez
00:56:11 et qui évidemment, je vais vous le dire,
00:56:13 était choquante de mon point de vue.
00:56:15 - En tout cas, merci.
00:56:17 En tout cas, merci.
00:56:19 En tout cas, merci monsieur Deloire
00:56:21 et vous êtes venu sur notre plateau.
00:56:23 Je ne peux pas dire
00:56:25 que vous m'ayez beaucoup convaincu
00:56:27 pour expliciter
00:56:29 le pourquoi du comment
00:56:31 des attaques que vous formez
00:56:33 contre CNews. Chacun aura pu
00:56:35 se faire son opinion pendant
00:56:37 quasiment une heure de débat.
00:56:39 - Et les téléspectateurs.
00:56:41 - La meilleure question de monsieur Deloire étant
00:56:43 "Je ne comprends pas pourquoi vous réagissez aussi vivement.
00:56:45 On est traités tous de fachos
00:56:47 et de gens qui devraient être fichés
00:56:49 et nous réagissons un peu vivement."
00:56:51 Ben oui, ça fait partie de la nature humaine.
00:56:53 - Monsieur Rouart, qui est là,
00:56:55 on va marquer une pause.
00:56:57 Monsieur Jean-Marie Rouart, qui est venu ce matin.
00:56:59 Voilà, Jean-Marie Rouart.
00:57:01 On va marquer une pause dans une seconde.
00:57:03 - Il est désormais à l'académicien d'extrême droite.
00:57:05 - Quelle affaire, monsieur Rouart.
00:57:07 - Ça vous étonne ?
00:57:09 - Ben non.
00:57:11 - Ça me paraît un débat
00:57:13 qui est complètement français
00:57:15 puisque l'idéologie française...
00:57:17 - Eh bien, on en parlera après l'idéologie française
00:57:19 parce qu'il faut marquer la pause.
00:57:21 A tout de suite.
00:57:23 - Nous allons pouvoir évidemment débricher
00:57:27 ce que nous avons écouté
00:57:29 et nous sommes avec "Sommeil à la midi"
00:57:31 qui nous rappelle les titres.
00:57:33 - La grève est un droit
00:57:35 mais travailler est un devoir.
00:57:37 Réaction à l'instant de Gabriel Attal
00:57:39 au mouvement des contrôleurs.
00:57:41 Reste à savoir comment ces mots
00:57:43 vont aider la SNCF à sortir de la crise.
00:57:45 Seulement un train sur deux
00:57:47 devrait circuler ce week-end.
00:57:49 Un choix assumé
00:57:51 malgré l'opposition de la famille.
00:57:53 Adrien Quatennens confirme la présence
00:57:55 de deux insoumis lors de l'hommage à Robert Badinter.
00:57:57 Ce n'est pas une provocation
00:57:59 que de répondre à une invitation
00:58:01 du président de la République, a-t-il ajouté.
00:58:03 Et puis,
00:58:05 fragile espoir de trêve entre Israël et le Hamas
00:58:07 même si la délégation israélienne
00:58:09 est partie, les pourparlers
00:58:11 se poursuivent au coeur des discussions
00:58:13 la libération des otages
00:58:15 et l'aide humanitaire.
00:58:17 - Merci Somaïa, merci beaucoup.
00:58:21 Écoutez, nous allons peut-être
00:58:23 débricher ensemble ce qui s'est dit.
00:58:25 Alors, un sentiment...
00:58:27 - Je rappelle que
00:58:29 Monsieur Deloire est secrétaire...
00:58:31 - Délégué général...
00:58:33 - Mais surtout, voilà,
00:58:35 moi je suis quand même très inquiet
00:58:37 sur les états généraux
00:58:39 de l'information.
00:58:41 Donc c'était prévu par
00:58:43 le président Macron, c'est bien ça ?
00:58:45 - Oui, au sommet de l'État, on était un peu inquiet aussi.
00:58:47 - Mais qui a nommé
00:58:49 Monsieur Deloire ?
00:58:51 - C'était une décision
00:58:53 effectivement de la part de l'Élysée
00:58:55 de le mettre ici.
00:58:57 Ils n'étaient pas tous d'accord,
00:58:59 mais on a fait un ton en coulisses
00:59:01 sur cette décision.
00:59:03 - Orwell avait tout prédit.
00:59:05 Donc là maintenant, c'est la liberté
00:59:07 des médias, c'est la censure des médias.
00:59:09 C'est un nouveau stade orwellien de la civilisation.
00:59:11 Et Monsieur Deloire était
00:59:13 très embêté parce qu'il n'avait absolument
00:59:15 aucun argument à présenter.
00:59:17 Donc c'est juste une guerre idéologique.
00:59:19 Moi je préférais les censeurs d'antan,
00:59:21 c'était des types équipés idéologiquement.
00:59:23 Les censeurs albanais, soviétiques, étaient des professionnels.
00:59:25 Monsieur Deloire est un amateur de la censure.
00:59:27 Avec des très bons résultats.
00:59:29 - Laissez parler le communiste un peu.
00:59:31 - Oui, très bons résultats.
00:59:33 Alors c'est pas que je prenne leur partie, mais simplement
00:59:35 au moins c'était basé sur une idéologie
00:59:37 sérieuse, concertée,
00:59:39 étudiée. Là, Monsieur Deloire,
00:59:41 il veut juste être dans l'air du temps. L'air du temps, c'est de taper
00:59:43 sur ces news, ces petits compensés.
00:59:45 - Ce qui m'a frappé moi surtout,
00:59:47 parce que je pensais qu'il y aurait
00:59:49 des débuts d'arguments, qu'il y aurait une
00:59:51 pensée cortiquée, comme on dit,
00:59:53 qu'il y aurait des choses qu'on pourrait
00:59:55 reprocher, pourquoi pas, des exemples
00:59:57 précis, et il n'y en avait pas
00:59:59 le début. - Je crois même à un procès en sourcellerie.
01:00:01 - Moi c'est ça qui m'a le plus frappé.
01:00:03 En fait, je vais vous dire, ce qui m'a
01:00:05 le plus frappé, c'est le niveau de cet
01:00:07 homme. Voilà, c'est ça qui m'a le plus frappé.
01:00:09 - J'ai beaucoup pensé aux téléspectateurs qui ont suivi
01:00:11 ce débat. Parce que je les rencontre,
01:00:13 comme vous tous,
01:00:15 dans la rue, dans les salons, et qui nous
01:00:17 disent "merci". "Merci parce
01:00:19 qu'on entend chez vous, parce qu'on n'entend pas ailleurs".
01:00:21 Et qui sont fidèles, et je crois
01:00:23 que ce qui dérange M. Deloire
01:00:25 et toute cette frange, je dirais,
01:00:27 c'est le succès de ces news, en réalité.
01:00:29 Et j'ai pensé à tous les téléspectateurs
01:00:31 qui doivent se poser beaucoup de questions
01:00:33 sur l'état de la démocratie dans notre
01:00:35 pays aujourd'hui. - Mais est-ce que vous avez pensé à tous les
01:00:37 téléspectateurs qui vont nous rejoindre, encore plus nombreux ?
01:00:39 - Mais bien sûr. - Parce que ça, ce genre d'attaque,
01:00:41 ça rend les gens extrêmement nerveux. Ils se disent
01:00:43 "on veut censurer, donc on va soutenir
01:00:45 les gens qui sont l'objet de cette censure". Donc ça va être
01:00:47 très très bon pour ces news. Malheureusement, pour M. Deloire,
01:00:49 il y aura tout plus à voir. - Il y a eu quand même
01:00:51 deux écueils principaux. - Les expressions sont
01:00:53 folles, quand même. La stratégie du putois.
01:00:55 - Il y a eu deux écueils principaux. - Les expressions sont
01:00:57 folles, je rappelle. - Le premier écueil, c'est que
01:00:59 il dit, il l'assume pas,
01:01:01 en fait, par rapport à ce qu'il a pu dire
01:01:03 sur les réseaux sociaux, sur le décryptage
01:01:05 de la décision du conseil d'État, bon, ce qui ne
01:01:07 permet pas d'avoir un débat délié
01:01:09 et très ouvert. Et deux,
01:01:11 quand on lui demande le mode
01:01:13 d'emploi de la décision, là,
01:01:15 il est... - C'est impossible. Alors, Jean-Marie Rouart,
01:01:17 vous vouliez dire, avant la publicité,
01:01:19 quelque chose et malheureusement, vous avez été
01:01:21 coupé. Vous avez dit, ça vous étonne
01:01:23 et vous êtes parti et...
01:01:25 - Non, j'ai dit, ça ne m'étonne pas, parce que c'est
01:01:27 un débat très français, puisque
01:01:29 l'idéologie française
01:01:31 est de gauche.
01:01:33 Eh bien, on le sait depuis très longtemps. Et
01:01:35 d'ailleurs, j'aime beaucoup la phrase de Gorbatchev,
01:01:37 qui disait "La France
01:01:39 est le seul pays
01:01:41 où le communisme est réussi."
01:01:43 Donc, c'est vrai
01:01:45 que toutes les réactions en France,
01:01:47 comme on l'a bien vu récemment,
01:01:49 pour le journal du dimanche, avec la nomination de Geoffroy Lejeune,
01:01:51 il aurait été trotskiste,
01:01:53 comme Jospin dans son article.
01:01:55 Eh bien, il n'aurait pas eu de problème.
01:01:57 C'est-à-dire, avoir été de gauche,
01:01:59 communiste, ça ne posait aucun problème.
01:02:01 - L'ambertisme. - En revanche,
01:02:03 avoir eu des liens
01:02:05 avec la droite, et encore,
01:02:07 c'est tellement difficile, parce que la droite,
01:02:09 il y a tellement de gens qui ont changé.
01:02:11 Regardez maintenant, tous les grands éditorialistes
01:02:13 ont commencé par une extrême gauche.
01:02:15 Et c'est vrai qu'on a un a priori,
01:02:17 regardez Jean-François Revelle,
01:02:19 un a priori, quelqu'un qui a été
01:02:21 communiste, socialiste,
01:02:23 et ensuite de droite,
01:02:25 il est admis par la droite, parce que
01:02:27 on lui donne le gage d'avoir été à gauche.
01:02:29 Donc, en France, c'est vrai,
01:02:31 et ça serait très intéressant d'analyser,
01:02:33 il y a un fonds chrétien
01:02:35 qui fait qu'il y a un a priori favorable.
01:02:37 Ce n'est pas un hasard, si le Parti
01:02:39 communiste, à un moment, a été,
01:02:41 et a eu 30% de voix
01:02:43 pour les communistes. Donc, il y a un fonds,
01:02:45 en ce moment, la vérité
01:02:47 est de gauche,
01:02:49 et il faut l'admettre, c'est la France,
01:02:51 culturellement en tout cas.
01:02:53 - Oui, mais c'est 80% des journalistes
01:02:55 contre 80% des Français, c'est ce que je dis en permanence,
01:02:57 Jean-Marie Roy, c'est-à-dire,
01:02:59 et c'est bien le problème de ces gens-là,
01:03:01 c'est-à-dire qu'ils ont pris en otage
01:03:03 les idées,
01:03:05 les pensées, les courants, etc.
01:03:07 Et ce n'est pas du tout représentatif
01:03:09 de ceux qui écoutent
01:03:11 la télévision,
01:03:13 ou écoutent la radio.
01:03:15 - Non mais bien sûr. - C'est quand même
01:03:17 important de souligner que dans notre
01:03:19 métier, aujourd'hui, vous avez 80% de pensées
01:03:21 communes, uniques. - Pas seulement dans le visuel,
01:03:23 mais dans la presse écrite. - Ce qui se passe avec ces news,
01:03:25 c'est fou. - Dans la presse écrite, le fait
01:03:27 d'être, a priori, de droite,
01:03:29 et je veux dire, ce n'est pas évident de définir quelqu'un
01:03:31 de droite, parce qu'il y a beaucoup de nuances,
01:03:33 moi, franchement, ça fait 30 ans
01:03:35 que je n'ai pas d'article dans Libération,
01:03:37 pas d'article dans Le Monde,
01:03:39 et que je ne suis pas invité à France Inter.
01:03:41 Mais j'en ai pris mon parti,
01:03:43 je me suis dit, je suis en France, donc
01:03:45 le fait d'avoir travaillé au Figaro
01:03:47 et au Côte-Vienne-Paris, c'est quelque chose qui vous
01:03:49 élimine définitivement. Pourquoi ?
01:03:51 - Vous n'êtes jamais invité
01:03:53 sur France Inter quand vous sortez un livre ?
01:03:55 - Non, jamais. Non mais,
01:03:57 je ne me plains pas, mais c'est...
01:03:59 - Mais non, mais c'est juste
01:04:01 sidérant. - C'est néant !
01:04:03 - Ils ont trop de gens dedans. - Dans Libération,
01:04:05 je vous donne un exemple, dans Libération,
01:04:07 je n'ai jamais, bien sûr, eu d'article,
01:04:09 mais j'en ai eu un, le jour
01:04:11 où j'étais condamné en diffamation
01:04:13 par la 17e Chambre dans l'affaire Maradade,
01:04:15 eh bien je me suis fait éreinter
01:04:17 dans une page entière par Libération,
01:04:19 parce que, et c'était quand même cocasse,
01:04:21 parce que même à front renversé,
01:04:23 défendant un jardinier marocain, Libération
01:04:25 m'attaquait. Mais, si vous voulez,
01:04:27 ça fait partie de
01:04:29 cette malhonnêteté. Moi,
01:04:31 ce n'est même pas idéologique, parce que,
01:04:33 ce qu'il y a de très curieux, j'ai pu l'observer,
01:04:35 moi, au Figaro, où je dirigeais
01:04:37 le Figaro littéraire, et vraiment, j'étais ouvert.
01:04:39 Que, bizarrement, le Parti
01:04:41 communiste, les journalistes communistes
01:04:43 sont beaucoup plus ouverts, les critiques littéraires
01:04:45 communistes. - Je voulais vous faire écouter une séquence,
01:04:47 parce que, alors, on est attaqué
01:04:49 par tout le monde, et on est attaqué régulièrement
01:04:51 par Quotidien. Bon. Et je voulais
01:04:53 vous montrer, hier, vous allez...
01:04:55 C'est très intéressant, la séquence
01:04:57 qu'ils ont mise en ligne sur nous,
01:04:59 c'est M. Julien Belvert, qui dit
01:05:01 "La machine a broyé",
01:05:03 Nicole Belloubet. On a simplement,
01:05:05 et je prends des gens à témoin, rappelé
01:05:07 des faits, simplement les paroles
01:05:09 de Mme Belloubet, c'est-à-dire que, quand un ministre
01:05:11 est nommé, eh bien, les journalistes
01:05:13 disent "Qu'est-ce qu'il a fait ? Quelles ont été
01:05:15 ses prises d'engagement ?" etc.
01:05:17 Eh bien, dans la bouche de M. Belvert,
01:05:19 ça devient "La machine a broyé", c'est-à-dire
01:05:21 que le simple fait de faire son
01:05:23 métier devient, pour
01:05:25 M. Belvert,
01:05:27 et puis les autres, "La machine a broyé".
01:05:29 Voyez cet extrait.
01:05:31 Ce matin, depuis Reims, elle a répondu à ceux
01:05:33 qui se sont étranglés quand ils ont tendu
01:05:35 son nom pour l'Education nationale.
01:05:37 - Que répondez-vous à la droite si vous êtes
01:05:39 présidente du groupe Appendiaï ?
01:05:41 - Je réponds que la droite s'exprime comme elle l'entend.
01:05:43 J'ai beaucoup d'amitié pour
01:05:45 Appendiaï. Je ne suis pas Appendiaï.
01:05:47 - Voilà, alors Nicole Belloubet a évité
01:05:49 à peu près tous les pièges tendus ce matin.
01:05:51 Il faut dire qu'à peine arrivée, elle est déjà
01:05:53 la cible de la droite, de l'extrême-droite,
01:05:55 et dans l'opposition, mais aussi dans les médias.
01:05:57 Depuis sa nomination, CNews, par exemple,
01:05:59 a mis en route sa machine à broyer
01:06:01 du Belloubet.
01:06:03 - Une wokiste, donc, à l'Education nationale.
01:06:05 - Elle est wokiste ?
01:06:07 - Elle est contre l'autorité, elle est contre l'uniforme,
01:06:09 et elle est contre les cours magistraux.
01:06:11 - Elle a été nommée parce qu'elle sera bien accueillie
01:06:13 par les syndicats.
01:06:15 - Une femme qui a dit "Voilà, il faut supprimer
01:06:17 le ministère de l'Education nationale".
01:06:19 Madame Belloubet, elle incarne, je l'ai dit,
01:06:21 tout ce qui ne marche pas en France.
01:06:23 - Et quand la machine à broyer Bolloré est mise en route,
01:06:25 elle est redoutable. Les mêmes arguments sont déroulés
01:06:27 entre eux.
01:06:29 - Elle a libéré 12 000 prisonniers pendant le Covid,
01:06:31 non 6 000 en 15 jours, ce qui aboutit à une hausse
01:06:33 de l'insécurité stupéfiante en 2021.
01:06:35 - Elle libère 12 000 prisonniers,
01:06:37 et le taux de la crémalité a bondi
01:06:39 dans des proportions considérables.
01:06:41 - C'était aussi la ministre de la Justice qui avait libéré
01:06:43 des détenus au moment de la crise du Covid.
01:06:45 Tout ça est très cohérent idéologiquement.
01:06:47 - Nicole Belloubet sait très bien que son chemin sera semé
01:06:49 d'embûches.
01:06:51 - C'est intéressant parce que c'est simplement des faits
01:06:53 qui sont rappelés. Alors, il ne faut pas les rappeler,
01:06:55 selon M. Bellevers.
01:06:57 - Non seulement nous, mais de Thomas Frey.
01:06:59 - Il y a eu encore mieux Thomas Legrand.
01:07:01 - Oui, de France Inter.
01:07:03 - Qui a reproché CNews,
01:07:05 vous a reproché
01:07:07 vendredi matin
01:07:09 de traiter de l'arrivée de Nicole Belloubet
01:07:11 de ne pas faire un hommage
01:07:13 à la mort à Robert Bernhardter
01:07:15 qui venait de mourir. Sauf qu'à 9h,
01:07:17 on ne le savait pas encore.
01:07:19 - Il a vraiment dit ça ?
01:07:21 - C'est-à-dire ?
01:07:23 - On ne savait pas pourquoi on n'était pas en édition spéciale.
01:07:25 - Je vais répondre à M. Legrand.
01:07:27 L'info est tombée je crois à 11h30.
01:07:33 J'étais sur Europe 1,
01:07:35 on a fait une spéciale d'1h30.
01:07:37 Puisque 1h30,
01:07:39 j'étais à l'antenne d'Europe 1,
01:07:41 à partir du moment où c'est tombé. Alors effectivement, M. Legrand,
01:07:43 je ne peux pas faire une spéciale avant que les gens meurent.
01:07:45 Je trouve que ce n'est pas possible.
01:07:47 Ce n'est pas correct.
01:07:49 Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:07:51 - Il ne dit pas, en fait,
01:07:53 tous les journalistes de CNews rappellent des faits indiscutables
01:07:55 que tout le monde peut vérifier. Ils disent,
01:07:57 il se passe des fiches entre eux.
01:07:59 En fait, nous nous communiquons des éléments de langage.
01:08:01 Moi, j'aimerais bien qu'on ait cette approche collective,
01:08:03 mais il se trouve qu'on est chacun des individus.
01:08:05 On arrive ici
01:08:07 avec notre liberté.
01:08:09 - Je rappelle que
01:08:11 ceux qui parlent de pluralisme, je rappelle que
01:08:13 Quotidien n'a jamais invité,
01:08:15 c'est M. Belvert qui l'avait dit,
01:08:17 n'a jamais invité un membre du Rassemblement national.
01:08:19 Ils considèrent que leur pluralisme
01:08:21 s'arrête à
01:08:23 40%,
01:08:25 45% à la fin, Marine Le Pen, au deuxième tour
01:08:27 de la présidentielle.
01:08:29 Donc il y a 45% des gens dont on ne tient pas compte.
01:08:31 - Un peu moins. - En partie, on diabolise.
01:08:33 - Et ce qui est étonnant, c'est que personne
01:08:35 ne dise rien, bien sûr,
01:08:37 dans ce pays, mais bon, c'est la vie.
01:08:39 - Est-ce qu'il y a un présupposé
01:08:41 qui revient régulièrement ? C'est qu'il faut sauver la démocratie
01:08:43 contre les Français.
01:08:45 C'est sûr que si on n'a pas ce présupposé,
01:08:47 c'est que c'est du mal à les comprendre.
01:08:49 - Bon, notre émission
01:08:51 est un petit peu chamboulée,
01:08:53 pour tout vous dire. On a terminé sur ce sujet.
01:08:55 Vous allez peut-être libérer une place, Florian.
01:08:57 Vous disiez, à l'Élysée, vous avez eu
01:08:59 peut-être des informations,
01:09:01 les états généraux
01:09:03 de l'information. Vous pensez
01:09:05 qu'elle a du plomb dans l'aile, après ce qui s'est passé ce matin ?
01:09:07 - Après ce qui s'est passé ce matin, oui, j'ai eu
01:09:09 quelques échos qui me disent que
01:09:11 oui, il a "démonétisé"
01:09:13 les états généraux de l'information
01:09:15 puisqu'il est à la tête des états généraux
01:09:17 de l'information et il doit faire
01:09:19 un traitement impartial
01:09:21 normalement, de la manière
01:09:23 dont on fait de l'information en France.
01:09:25 - Et ça, ces états généraux, devaient avoir lieu quand ?
01:09:27 - Ils ont commencé à partir de
01:09:29 début octobre. - Restitution en juin.
01:09:31 - Oui. - Ça va être intéressant.
01:09:33 - Oui, bien sûr, ça va être intéressant.
01:09:35 - Vous voulez accélérer la restitution ?
01:09:37 - Noémie, allioua !
01:09:39 J'espère que je le dis bien à l'intérieur.
01:09:41 Jusque sous nos draps, sauvez l'amour.
01:09:43 - Et en fait, le moral,
01:09:45 c'est vrai que d'habitude, nous consacrons
01:09:47 plus de temps aux invités, mais c'est un petit peu
01:09:49 chamboulé. Un mot quand même sur Robert
01:09:51 Badinter, puisqu'il y aura
01:09:53 un hommage dans quelques instants
01:09:55 qui sera accordé,
01:09:57 non pas accordé, mais qui sera
01:09:59 proposé, je crois,
01:10:01 au ministère de la Justice.
01:10:03 On va peut-être voir d'ailleurs des images
01:10:05 de cela,
01:10:07 ou même un sujet de Corentin
01:10:09 Brion, l'hommage de Robert Badinter.
01:10:11 - La chancellerie
01:10:13 est finalement restée ouverte
01:10:15 jusqu'à hier soir.
01:10:17 Quelques heures avant la fermeture,
01:10:19 ils étaient encore nombreux à peupler
01:10:21 la file d'attente pour pouvoir
01:10:23 rendre hommage à Robert Badinter,
01:10:25 non sans une certaine émotion.
01:10:27 - J'ai l'impression de perdre
01:10:29 quelqu'un de ma famille, un père,
01:10:31 un père spirituel.
01:10:33 C'est quelqu'un pour qui je... C'est pas de l'admiration,
01:10:35 si c'est de l'admiration, on peut dire ça.
01:10:37 C'est quelqu'un qui m'a beaucoup apporté
01:10:39 et puis j'ai lu ses bouquins
01:10:41 et tout, et ses combats.
01:10:43 - C'est vraiment extraordinaire de voir quelqu'un
01:10:45 qui a vécu la haine,
01:10:47 l'horreur à l'état pur
01:10:49 et qui a pu prendre
01:10:51 cette direction-là. Je crois qu'il a compris
01:10:53 les gens comme ça, ils comprennent
01:10:55 énormément de choses.
01:10:57 Et ce sont les plus belles personnes qu'il y a sur Terre.
01:10:59 Depuis vendredi, jour de l'annonce
01:11:03 de son décès à l'âge de 95 ans,
01:11:05 les témoignages de Français
01:11:07 se multiplient, marqués par
01:11:09 la conscience morale de l'ancien garde des Sceaux.
01:11:11 - Pour moi, c'était
01:11:13 quelqu'un qui représentait
01:11:15 ce qu'il y avait de mieux de la conscience
01:11:17 française et c'était
01:11:19 un homme absolument
01:11:21 remarquable que j'ai admiré vraiment.
01:11:23 - Un hommage national est rendu aujourd'hui
01:11:25 au ministère de la Justice
01:11:27 pour saluer la mémoire d'un homme de combat.
01:11:29 - Et effectivement,
01:11:31 on aura une pensée pour Robert Badinter, pour sa famille.
01:11:33 J'observe que Marine Le Pen
01:11:35 ne sera pas là parce que la famille n'a pas souhaité.
01:11:37 En revanche, la France Insoumise sera présente alors que
01:11:39 la famille avait souhaité également qu'elle ne
01:11:41 soit pas là.
01:11:43 - Un mot, une information qui doit vous faire plaisir,
01:11:47 les bouquinistes à Paris ?
01:11:49 - Ah oui. - Monsieur Rouart ?
01:11:51 - Oui, bien sûr.
01:11:53 - Les bouquinistes sont d'accord.
01:11:55 - On est revenu au bon sens, en maintenant
01:11:57 ce qui,
01:11:59 à Paris, est vraiment connu
01:12:01 dans le monde entier, c'est la légende
01:12:03 de Paris. Eh bien, on leur a
01:12:05 accordé ce droit d'exister.
01:12:07 - Ils auront le droit ?
01:12:09 - Un bon sens absolu.
01:12:11 - Et vous resterez à Paris pendant les Jeux Olympiques ?
01:12:13 - Je ne crois pas.
01:12:15 (Rires)
01:12:17 - C'est la réponse de 80% des Parisiens.
01:12:19 - Je visite la France.
01:12:21 - A la France, c'est la France.
01:12:23 - Bon, Noemi,
01:12:25 à Liyue, c'est bien cela ? Je le dis bien.
01:12:27 - C'est bien que ce soit bien dit.
01:12:29 - Écoutez, c'est intéressant,
01:12:31 la terreur sous nos draps.
01:12:33 Écrivez-vous. Je voulais qu'on écoute
01:12:35 peut-être Judith Godrech
01:12:37 qui parlait hier sur RTL.
01:12:39 Elle s'est exprimée, une nouvelle fois,
01:12:41 sur les rapports qu'elle peut avoir
01:12:43 avec M. Jacot
01:12:45 et surtout ce qu'elle attend aujourd'hui de lui.
01:12:47 Écoutons Judith Godrech.
01:12:49 Judith Godrech, est-ce que nous l'écoutons
01:12:59 ou pas ?
01:13:01 - Je n'attends rien de lui.
01:13:03 J'attends que la justice fasse son travail.
01:13:07 - Il y aura peut-être une
01:13:09 confrontation dans cette enquête,
01:13:11 peut-être,
01:13:13 sur les deux cinéastes.
01:13:15 Est-ce que ce sont des
01:13:17 rendez-vous potentiels que vous redoutez
01:13:19 ou au contraire que vous souhaitez
01:13:21 pour faire avancer la vérité ?
01:13:23 - Non, je ne le souhaite pas.
01:13:25 Je ferai ce qu'il faut.
01:13:27 Ce qui est important
01:13:29 pour que la justice fasse son travail.
01:13:31 Mais non, je ne le souhaite pas.
01:13:33 - La terreur jusque sous nos draps,
01:13:35 est-ce que ça illustre d'une certaine manière
01:13:37 ce qui s'est passé ?
01:13:39 - Vous l'avez bien dit quand même.
01:13:41 Moi, le sujet de mon livre, c'est de défendre l'amour.
01:13:43 Or, dans l'amour, il y a toujours un consentement éclairé.
01:13:45 Et là, il y a quand même une histoire d'une jeune fille qui a 14 ans.
01:13:47 Donc, est-ce qu'il y a un consentement éclairé
01:13:49 quand on a 14 ans ? Je ne suis pas certaine.
01:13:51 Avec un homme qui a la quarantaine,
01:13:53 lorsqu'il n'y a pas de consentement, il ne peut pas y avoir d'amour.
01:13:55 Moi, je défends l'amour.
01:13:57 Je ne défends pas les porcs, je ne défends pas les agresseurs sexuels,
01:13:59 je ne défends pas les enfants
01:14:01 qui ont été embrigadés dans des affaires
01:14:03 dans lesquelles ils n'étaient pas aptes, peut-être,
01:14:05 à défendre leurs propres intérêts.
01:14:07 - Ce qui est important, c'est que tout le monde savait.
01:14:13 Est-ce que ça va être
01:14:15 le procès d'une personne en particulier
01:14:17 ou de deux personnes en particulier
01:14:19 ou le procès d'un système ?
01:14:21 Parce qu'à un moment, Judith Godrej dit que même
01:14:23 pendant le tournage, elle ne parle pas de faits
01:14:25 qui avaient lieu dans la vie privée, il se passait des choses
01:14:27 anormales. Un tournage,
01:14:29 il y a des dizaines de personnes qui assistent.
01:14:31 Alors est-ce que c'est un système
01:14:33 qu'il faut combattre ou on s'en tient à quelques symboles ?
01:14:35 - On y est en 1986, mais vous avez raison.
01:14:37 Écoutons Judith Godrej sur "On se connaît tous"
01:14:39 dans le cinéma parce que ça, c'est intéressant
01:14:41 et vous allez pouvoir rebondir dessus.
01:14:43 - Ce qui me motive à continuer de parler,
01:14:45 c'est de faire en sorte que les choses changent
01:14:47 et
01:14:49 d'espérer que le soufflé
01:14:51 ne va pas retomber. On se connaît tous,
01:14:53 tout le monde se connaît dans le milieu du cinéma,
01:14:55 tout le monde savait.
01:14:57 Quand on connaît Benoît Jacot et qu'on sait
01:14:59 ce qu'on sait de lui et qu'on sait
01:15:01 qu'on connaît sa vie sentimentale
01:15:03 et qu'on sait qu'il est avec moi
01:15:05 et qu'ensuite avec qui il a été,
01:15:07 toutes les autres jeunes actrices, etc.
01:15:09 Comment est-ce qu'on peut regarder son oeuvre
01:15:11 cinématographique quand on est journaliste
01:15:13 de cinéma ou quand on travaille au CNC
01:15:15 et se dire "mais il y a peut-être
01:15:17 un problème, il se passe peut-être quelque chose
01:15:19 qui n'est pas de l'ordre de...
01:15:21 Voilà,
01:15:23 c'est ces questions-là moi qui m'interrogent
01:15:25 et qui me font parler
01:15:27 justement ou continuer
01:15:29 de parler ou de m'exprimer parce que
01:15:31 il y a des vraies questions de société qu'il faut se poser.
01:15:33 - En même temps, à chaque fois qu'elle parle, on pense à ses parents
01:15:35 parce qu'elle avait 14 ans et on se dit "où étaient les parents ?"
01:15:37 Alors sur l'emprise amoureuse, vous dites
01:15:39 "l'emprise inspire un système de subordination,
01:15:41 de pouvoir d'influence" et le terme
01:15:43 vulgarisé ne vise pas seulement à décrire
01:15:45 cette acceptation souveraine de s'abandonner à l'autre
01:15:47 mais le charge d'un pouvoir négatif
01:15:49 presque criminel qui renvoie
01:15:51 à une forme d'aliénation. - Mais oui,
01:15:53 parce que c'est un concept flou l'emprise figurez-vous,
01:15:55 il n'y a pas de définition juridique.
01:15:57 Alors quand vous écoutez les spécialistes, ils vous expliquent que dans l'emprise
01:15:59 il y a toujours une question de subordination,
01:16:01 d'asymétrie,
01:16:03 d'admiration d'ailleurs
01:16:05 de l'autre, mais il y a aussi également cela
01:16:07 dans l'amour et c'est pour ça qu'il faut faire très attention
01:16:09 si vous voulez, à ne pas jeter le bébé avec l'eau
01:16:11 du bain et donc à ne pas
01:16:13 prendre
01:16:15 ces histoires tragiques pour tuer
01:16:17 l'amour, puisque l'objet de ce livre
01:16:19 c'est encore une fois de sauver l'amour
01:16:21 et donc il faut peut-être même faire l'éloge
01:16:23 d'une forme d'emprise dans l'idée qu'on puisse
01:16:25 aussi se rendre vulnérable pour l'autre,
01:16:27 le laisser prendre une certaine forme de pouvoir
01:16:29 sur soi et c'est d'ailleurs ce qu'explique
01:16:31 Alain Fickel-Crode dans son dernier livre
01:16:33 "Pêcheur de perles", il explique qu'il a été lui-même
01:16:35 sous l'emprise de son épouse, qu'il attendait
01:16:37 comme un fou qu'elle le rappelle, qu'elle revienne vers lui
01:16:39 et donc il y a dans cette emprise
01:16:41 l'idée aussi que l'autre peut agir
01:16:43 sur soi, qu'on est quelque part dépendant de lui
01:16:45 et c'est une belle chose,
01:16:47 c'est une forme d'amour, il faut le défendre.
01:16:49 Très beau le texte d'Alain Fickel-Crode.
01:16:51 On l'a reçu, bien sûr.
01:16:53 Il ouvre le livre sur sa forme d'amour où il dit
01:16:55 "en fait j'abdique l'amour propre, l'orgueil, parce que l'amour
01:16:57 est au-dessus", c'est une forme
01:16:59 de confession qu'on n'attendait pas
01:17:01 forcément de lui, mais c'est peut-être le plus beau texte de l'ensemble.
01:17:03 C'est ce que disait d'ailleurs
01:17:05 aussi Stanley quand il parle de la cristallisation
01:17:07 dans son essai sur l'amour, de l'amour.
01:17:09 Il explique bien que lorsqu'on
01:17:11 aime, lorsqu'on commence à aimer,
01:17:13 il y a cette idée que l'autre est mythifié,
01:17:15 qu'on le part de toutes les qualités,
01:17:17 qu'il devient soudainement exceptionnel.
01:17:19 Et alors est-ce qu'il faut condamner ça ?
01:17:21 Est-ce qu'il faut dire que c'est pas vrai ?
01:17:23 Est-ce qu'il faut renoncer à cette idée que l'autre
01:17:25 puisse avoir un pouvoir sur soi ? Je ne crois pas.
01:17:27 La question est chacun se l'est posée dans sa vie personnelle,
01:17:29 est-ce qu'on est prête à tout ?
01:17:31 Et dans cette question,
01:17:33 est-ce qu'on est prête à tout accepter ?
01:17:35 Et c'est ça qui est difficile,
01:17:37 parce que parfois il y a des choses qu'on ne devrait pas
01:17:39 accepter dans l'amour.
01:17:41 Et je trouve que c'est une question
01:17:43 qui me paraît importante.
01:17:45 Parce que parfois,
01:17:47 on peut être humilié dans l'amour.
01:17:49 Alors vous aimez quelqu'un, est-ce que vous acceptez ça ?
01:17:51 Est-ce que vous êtes prêts, ou pourquoi pas,
01:17:53 même à pardonner dans un couple ?
01:17:55 Ça peut se passer.
01:17:57 Ou est-ce qu'au contraire... Non mais,
01:17:59 vous comprenez ce que je veux dire. - Mais il nous semble pas dans une époque
01:18:01 où il y a trop d'amour, on est dans une époque qui fait
01:18:03 reculer l'amour. Regardez les chiffres,
01:18:05 il y a des éléments extrêmement clairs.
01:18:07 Si vous les mettez bout à bout, vous avez parlé,
01:18:09 il y a eu le sondage de l'IFOP,
01:18:11 qui parle de la récession sexuelle. Les gens n'ont jamais aussi
01:18:13 peu fait l'amour. Vous mettez ça en parallèle
01:18:15 avec le Célibat Boom.
01:18:17 Le Célibat a explosé dans notre pays,
01:18:19 il a doublé en 40 ans, les gens sont
01:18:21 de plus en plus seuls, vous allez dans un supermarché,
01:18:23 il y a des plats individuels partout.
01:18:25 Vous mettez ça aussi en corrélation avec... - Mais c'est leur choix !
01:18:27 - Bien sûr, mais c'est toujours leur choix.
01:18:29 - Ils apprécient parfois... - Il y a aussi l'idée de la pornographie
01:18:31 qui explose, des sextypes qui explosent,
01:18:33 et tous ces éléments disent avoir la dissolution
01:18:35 de l'amour. - Il faut pas consulter l'IFOP
01:18:37 pour comprendre l'amour. Je crois que c'est vraiment
01:18:39 un autre domaine, et
01:18:41 heureusement, gardons un peu de poésie,
01:18:43 heureusement, il y a des... - Mais c'est tout l'idée !
01:18:45 - Ça, il y a des idées standard,
01:18:47 c'est vrai, mais là, on n'est plus
01:18:49 du tout dans le standard, on est dans des affaires
01:18:51 judiciaires, on est dans des gens qui veulent régler des comptes
01:18:53 amoureux par la justice.
01:18:55 - Mais ils ont besoin de ça !
01:18:57 - Alors vraiment, je vous promets, moi,
01:18:59 s'il y a une chose qui me caractérise, c'est le refus
01:19:01 de juger les autres. D'ailleurs,
01:19:03 il y a tellement de gens qui passent leur temps à juger
01:19:05 les autres, moi, je ne les juge pas,
01:19:07 j'essaie de les comprendre. Et, puisque
01:19:09 vous m'avez invité pour parler de ma pièce de théâtre,
01:19:11 eh bien, je vais vous dire,
01:19:13 c'est le contraire
01:19:15 justement du jugement.
01:19:17 - Le bar de l'Oriental, jusqu'au 31 mars,
01:19:19 nouvelle pièce de Jean-Marie Rouart,
01:19:21 le bar de l'Oriental,
01:19:23 théâtre Montparnasse à Paris,
01:19:25 dans le huis clos étouffant
01:19:27 d'une vieille demeure coloniale,
01:19:29 cinq personnages en quête d'eux-mêmes
01:19:31 se retrouvent soudain projetés dans le tourbillon
01:19:33 de l'histoire, au tournant de cette
01:19:35 guerre d'Indochine qui s'annonce bientôt
01:19:37 perdue. Vous voulez voir un extrait ? - Alors, c'est...
01:19:39 - Ah oui, vous êtes venu pour ça.
01:19:41 - Pour moi, le danger vient du Nord.
01:19:45 Les Viets ont réuni assez de forces pour passer à l'action.
01:19:47 - Mais non, mais ce n'est pas ce qu'on dit dans le quartier chinois !
01:19:49 - Mais votre quartier chinois est le bouillon de culture
01:19:51 de toutes les divagations ! - Mais ça n'explique pas
01:19:53 la présence de l'auf-into ! - Si, justement !
01:19:55 Pour nous enfumer, pour nous fixer
01:19:57 ici et que nous n'allions pas les déranger ailleurs.
01:19:59 Et pour compliquer les choses, on dit aussi qu'ils seraient chargés
01:20:01 d'entamer des pourparlers de paix.
01:20:03 - Bah, s'il y a une chance de faire
01:20:05 la paix, il faut la saisir. - Oui, on dirait
01:20:07 que vous voulez la guerre à tout prix.
01:20:09 Pourquoi ne pas discuter avec l'auf-into ?
01:20:11 C'est un modéré. Il est peut-être sincère.
01:20:13 - Un communiste modéré ?
01:20:15 Alors là, ma chère, j'aimerais bien savoir quelle tête
01:20:17 ça peut avoir. Peut-être qu'il vous fusille avec modération ?
01:20:19 - Ha ha ha !
01:20:21 Mais on y verra plus clair quand on l'aura arrêté.
01:20:23 - À quoi ça va nous mener ? Vous voulez que je l'élimine ?
01:20:25 Des scrupules ? - Ah non, non, non.
01:20:27 Non, moi, j'ai pas d'état d'âme.
01:20:29 J'obéis.
01:20:31 Quand il aura vidé son sac,
01:20:33 rien n'empêche
01:20:35 après tout qu'il se suicide.
01:20:37 Et on peut même l'aider un peu.
01:20:39 - Bon, donc c'est quoi cette pièce ?
01:20:43 - C'est une approche non idéologique, justement.
01:20:45 C'est une approche humaine
01:20:47 de la guerre de la Deux Chines. Voilà.
01:20:49 Au moment à Kaobang, au moment où le premier
01:20:51 effondrement, la décolonisation,
01:20:53 j'ai essayé de mêler à la fois
01:20:55 les passions amoureuses
01:20:57 et l'histoire. Parce qu'au fond, la passion amoureuse,
01:20:59 ça humanise l'histoire.
01:21:01 Et l'histoire donne
01:21:03 à l'amour une intensité,
01:21:05 une force
01:21:07 qui est un peu... Pardon, mais c'est un peu
01:21:09 le sujet de tous mes livres.
01:21:11 J'adore mêler les deux.
01:21:13 Et ce qu'il y a de passionnant avec la
01:21:15 guerre de la Deux Chines, c'est que c'est une...
01:21:17 Il y a une magie en Indochine
01:21:19 qui est restée parce que
01:21:21 les gens, curieusement,
01:21:23 les soldats appréciaient
01:21:25 leurs adversaires des deux côtés.
01:21:27 Moi, je suis allé en Indochine, j'ai vu les anciens colonels
01:21:29 qui ont gardé la nostalgie de la France.
01:21:31 Ils n'aiment pas beaucoup les Américains,
01:21:33 ça, il faut bien le reconnaître, mais qui ont mené
01:21:35 une guerre complètement différente de celle de la France.
01:21:37 Et l'erreur
01:21:39 première, évidemment, ça a été...
01:21:41 Vous le savez que c'est Jules Furi
01:21:43 qui a décidé de
01:21:45 conquérir l'Indochine. Eh bien,
01:21:47 au nom, donnez-vous bien,
01:21:49 au nom du droit
01:21:51 supérieur à civiliser
01:21:53 les races inférieures ? Et Clémenceau
01:21:55 lui a répondu "J'ai du
01:21:57 mal à imaginer
01:21:59 le cabaretier de Carpentras
01:22:01 civiliser le mandarin
01:22:03 du Tonquin." - Bon, alors,
01:22:05 comme on aime le théâtre, je vous ai demandé de passer,
01:22:07 évidemment, on est un peu bousculé, vous l'avez compris,
01:22:09 le bar de l'Orientale, on aurait pu en parler davantage,
01:22:11 mais vous avez pris le pouvoir dans
01:22:13 cette émission et vous avez eu raison de le faire,
01:22:15 c'est jusqu'au 31 mars, la nouvelle
01:22:17 pièce de Jean-Marie Roir, c'est au théâtre
01:22:19 Montparnasse, qui est un joli théâtre à Paris.
01:22:21 Mais effectivement, votre livre
01:22:23 nous intéressait, et pardonnez-moi
01:22:25 de, j'allais dire,
01:22:27 de revenir aussi vite
01:22:29 sur cela,
01:22:31 parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont intéressantes et qui
01:22:33 montrent combien la société aujourd'hui, elle est perturbée.
01:22:35 Pour les pourfondeuses de l'amour
01:22:37 et leur allié, la galanterie est une attitude sexiste,
01:22:39 par exemple, une provocation. Ça, ça m'intéresse
01:22:41 vraiment beaucoup parce que les hommes
01:22:43 sont, aujourd'hui, ils ne savent plus,
01:22:45 certains, en tout cas, ils se disent "Mais qu'est-ce que je dois
01:22:47 faire ? Si je paye, par exemple,
01:22:49 ça va être pris pour une attitude
01:22:51 sexiste, si je l'invite au restaurant,
01:22:53 ou si ces gestes qu'on faisait
01:22:55 naturellement jadis, aujourd'hui, on pense à les faire
01:22:57 ou pas ? - Oui, bah écoutez, c'est ce
01:22:59 qui est en train de tuer l'amour, et d'ailleurs, tous ces concepts,
01:23:01 ils ont été intellectualisés. Quand vous écoutez
01:23:03 l'actrice Isabelle Adjani, elle vous parle des 3 Gs.
01:23:05 Galanterie, grivoiserie,
01:23:07 goujaterie. C'est-à-dire que, à partir
01:23:09 du moment où vous commencez à payer l'addition à une
01:23:11 femme dans un restaurant, eh bien, déjà, vous avez
01:23:13 l'ADN d'un violeur, vous êtes déjà un porc, c'est-à-dire
01:23:15 un agresseur sexuel. Parce qu'il y aurait
01:23:17 une sorte de culture du viol avec un continuum
01:23:19 - Isabelle Adjani dit pas ça ! - Si, si,
01:23:21 c'est tout le discours
01:23:23 idéologique qui
01:23:25 sous-tend ce genre de discours. C'est
01:23:27 extrêmement clair, c'est écrit, vous avez des intellectuels
01:23:29 féministes qui le disent. Et donc
01:23:31 aujourd'hui, effectivement, les hommes
01:23:33 ont peur, les hommes ont peur de séduire,
01:23:35 ils ont peur d'entrer dans un jeu de séduction,
01:23:37 et pour peu qu'ils soient un petit peu timides,
01:23:39 et un petit peu angoissés, eh bien, ils n'y vont
01:23:41 plus. Et donc, tous ces discours
01:23:43 participent aussi à la fin de l'amour.
01:23:45 - Déconstruire également les contes
01:23:47 pour enfants, c'est passionnant, et que les
01:23:49 œillères de la victimologie féministe
01:23:51 les voient là devenues des récits dégradants,
01:23:53 véhiculant des valeurs misogynes, nécessitant
01:23:55 des avertissements au nom de protection de l'enfance.
01:23:57 C'est pour ça que votre livre,
01:23:59 vraiment, je l'ai trouvé absolument
01:24:01 passionnant. Je ne sais pas d'ailleurs si vous serez invité
01:24:03 là encore sur...
01:24:05 - Écoutez, j'espère que défendre l'amour, c'est pas
01:24:07 encore un crime dans notre pays. - Oui, oui, mais
01:24:09 vous défendez l'amour, mais vous vous opposez
01:24:11 à la société d'aujourd'hui, et ça, c'est pas bon pour
01:24:13 les bien-pensants. - Parce que l'amour est antimoderne.
01:24:15 Regardez, vous avez parlé des
01:24:17 contes. Prenons l'exemple de "La Belle au bois dormant".
01:24:19 "La Belle au bois dormant", ça a toujours été
01:24:21 l'idée que l'amour
01:24:23 permet de
01:24:25 défaire les maléfices. Parce que
01:24:27 le prince Philippe, lorsqu'il réveille la princesse
01:24:29 horreur, il la réveille de son sommeil
01:24:31 de cent ans, eh bien,
01:24:33 elle se réveille. Elle est sortie de son
01:24:35 sommeil éternel. Et donc, il y a le
01:24:37 mauvais sort de la méchante fée maléfique
01:24:39 dont elle est délivrée.
01:24:41 Sauf qu'aujourd'hui, on vous explique que le
01:24:43 prince Philippe, parce qu'il embrasse sans
01:24:45 son consentement, on considère
01:24:47 qu'il n'y a pas de consentement, eh bien,
01:24:49 c'est un porc, c'est un agresseur sexuel. Le prince
01:24:51 Philippe, figurez-vous, de "La Belle au bois
01:24:53 dormant", aujourd'hui, il doit être rangé chez les porcs.
01:24:55 Eh bien, cette vision du monde, elle
01:24:57 dit beaucoup de notre vision de l'amour, de notre
01:24:59 vision de l'homme et de notre vision de la femme qui aime.
01:25:01 Parce que l'homme est criminalisé, mais la femme aussi
01:25:03 elle est culpabilisée. La femme est victimisée.
01:25:05 On considère que la princesse aurore ne l'aime
01:25:07 pas, qu'elle n'est pas capable de lui dire non, ce qui
01:25:09 est totalement faux. Je rappelle que, en tout cas, dans la version
01:25:11 Disney, qui a repris en partie
01:25:13 celle des frères Grimm, eh bien,
01:25:15 elle lui chante une chanson quelques heures avant,
01:25:17 quelques heures avant de s'endormir, elle chante
01:25:19 la chanson "J'en ai rêvé" et elle explique qu'elle l'a
01:25:21 vue dans son sommeil, dans ses rêves
01:25:23 et qu'elle est amoureuse de lui. C'est son amour, elle le dit.
01:25:25 Ce n'est pas moi qui le dis. - Bon, vous êtes diplômée
01:25:27 de sociologie, vous êtes journaliste, vous êtes
01:25:29 chef du service international à
01:25:31 Factuel, ex-rédactrice en chef et
01:25:33 correspondante à Paris pour la chaîne 24 News.
01:25:35 Mais c'est vraiment très intéressant
01:25:37 de décrypter, évidemment,
01:25:39 cette époque. Vous avez de la chance.
01:25:41 - La chance ? - Oui.
01:25:45 Vous avez de la chance de vivre à une autre
01:25:47 époque.
01:25:49 - Vous savez, je crois...
01:25:51 Je crois au classisme.
01:25:53 Je crois justement
01:25:55 au pouvoir d'un écrivain, d'un artiste
01:25:57 qui est justement de prendre l'instant
01:25:59 et lui donner une forme d'éternité.
01:26:01 Donc, franchement,
01:26:03 tous les petits problèmes, les tracas
01:26:05 aujourd'hui, les modes, mais tout ça,
01:26:07 on vit dans un monde de modes.
01:26:09 Justement, ce qui est intéressant dans l'art,
01:26:11 c'est que ça dépasse les modes.
01:26:13 Et les modes sont effacés très vite, on passe à autre chose.
01:26:15 Et ce qui reste, c'est l'essentiel
01:26:17 de l'homme. Et l'homme ne change pas.
01:26:19 Depuis le 5e siècle, l'homme n'a pas
01:26:21 changé. Vous savez, il est toujours amoureux
01:26:23 de la même façon. Il ne tient pas
01:26:25 forcément compte des dictates
01:26:27 de la société.
01:26:29 La société change tout le temps. Vous avez remarqué.
01:26:31 Et les vérités d'aujourd'hui
01:26:33 ne sont plus celles de demain.
01:26:35 - Il y a quand même des choses qui changent. Je pense qu'il faut
01:26:37 prendre au sérieux la modernité et ce qu'elle dit.
01:26:39 - Je ne prends pas le mot "la modernité" au sérieux.
01:26:41 - Je vais vous donner un exemple très précis. - Parce que la modernité, ça ne veut rien dire.
01:26:43 C'est un mot.
01:26:45 - L'époque dans laquelle nous vivons est en train d'idéologiser un mot.
01:26:47 - A toutes les époques, on a été moderne.
01:26:49 Est-ce que Baudelaire n'était pas moderne ?
01:26:51 Alors qu'il était archi-classique.
01:26:53 Est-ce que Proust n'était pas moderne ? Il était archi-classique.
01:26:55 Ça ne veut rien dire.
01:26:57 - C'est terminé. Notre amie Noémie...
01:26:59 - Aujourd'hui, Baudelaire est scandaleux.
01:27:01 La façon dont Baudelaire décrit l'amour,
01:27:03 je peux vous assurer que c'est scandaleux.
01:27:05 - Il est scandaleux pour vous.
01:27:07 - Non, pas pour moi. C'est la raison pour laquelle j'écris ce livre.
01:27:09 - Tant pis pour vous.
01:27:11 - Je vais vous donner un exemple très précis.
01:27:13 - Vous avez 10 secondes.
01:27:15 - Vaiana, aujourd'hui, les producteurs
01:27:17 se vantent du fait que ce soit le premier
01:27:19 dessin animé sans histoire d'amour
01:27:21 parce que c'est la libération ultime de la femme
01:27:23 et de s'émanciper de l'amour.
01:27:25 Je trouve ça dangereux. Ce sont les mêmes réalisateurs
01:27:27 qui ont réalisé "Aladin" et "La petite sirène".
01:27:29 Aujourd'hui, ils vous expliquent que
01:27:31 l'émancipation ultime de la femme, c'est la fin de l'amour.
01:27:33 Je trouve ça problématique.
01:27:35 - Ça va être la fin de l'émission.
01:27:37 Somaya Labidi va nous rappeler les titres.
01:27:39 - Il passe de votre portefeuille à votre téléphone.
01:27:45 Le permis de conduire est désormais à télécharger.
01:27:47 Une dématérialisation qui concerne
01:27:49 de plus en plus de documents admissibles.
01:27:51 Première rencontre entre les syndicats agricoles
01:27:53 et Emmanuel Macron.
01:27:55 La coordination rurale et la Confédération paysanne
01:27:57 seront reçues à l'Elysée cet après-midi
01:27:59 pour une première série de consultations
01:28:01 d'ici l'ouverture du Salon de l'agriculture
01:28:03 le 24 février prochain.
01:28:05 Et puis, en ce mercredi décembre,
01:28:07 les chrétiens du monde entier entament le carême.
01:28:09 Le pape François présidera la traditionnelle messe
01:28:11 depuis la Basilique Sainte-Sabine à Rome.
01:28:13 - Merci, Somaya.
01:28:15 - Merci, Somaya.
01:28:17 - Merci, Somaya.
01:28:19 à Rome. Eh bien merci beaucoup Somaya Labidi, la terreur dans nos draps mais c'est vrai que je disais l'époque était peut-être plus légère, dans les années 70 et on se posait pas ces questions.
01:28:33 Aujourd'hui vous dites les hommes, alors je ne sais pas quels hommes bien sûr, est-ce qu'ils réfléchissent ? Avant, on a parlé du consentement hier assez longuement et c'est une émission vraiment passionnante, mais c'est vrai qu'il doit y avoir chez les jeunes gens,
01:28:45 notamment une démarche différente de celle qui... alors parfois c'est bien et parfois c'est mieux, disons-le, parce que ce qui se passait, et ça vous n'insistez peut-être pas assez dans votre livre là-dessus, il y avait des dégâts quand même,
01:28:59 et des dégâts importants pour des jeunes femmes maltraitées, humiliées et à qui on ne demandait pas leur avis.
01:29:07 Bien sûr, c'est pour ça que j'explique, il y a les "Staliniens à Jupon" comme je les appelle, qui aujourd'hui font la loi sur la question amoureuse, mais pendant longtemps il y a eu les porcs, et quelque part, moi je ne remets pas en question tout le mouvement #MeToo,
01:29:19 je considère qu'il était nécessaire d'une certaine façon, mais il faut aussi pouvoir dénoncer les dérives, il faut aussi pouvoir dire qu'il y a un problème lorsqu'on considère que tous les hommes peuvent potentiellement être des violeurs et des agresseurs.
01:29:30 Le problème c'est toujours de jeter le bébé avec l'eau du bain, il faut distinguer les porcs, les agresseurs sexuels, des hommes, des hommes qui aiment, et il faut éviter de considérer que le prince Philippe est un porc.
01:29:41 - Et bien je vous remercie beaucoup, on rappelle évidemment votre pièce, le bar de l'Oriental.
01:29:51 - J'ai l'impression que vous n'êtes pas très en forme ce matin, si ça va ?
01:29:54 - Bah écoutez, vous ne me donnez pas la parole, donc moi je fais ce que je peux !
01:29:59 - Monsieur Jean-Marie, vous avez bien compris que c'était une émission un peu particulière, qu'on a été...
01:30:03 - Vous me posez la question, vous me dites que je ne suis pas très en forme, pour être en forme il faut avoir accès au micro !
01:30:09 - Mais là vous parlez un peu comme Giscard !
01:30:11 - On va être en forme !
01:30:13 - En tout cas vous savez l'amitié qu'on vous porte et on a vraiment voulu faire un projecteur, j'étais un projecteur, sur votre pièce de théâtre.
01:30:22 - On va y aller, on va tous y aller.
01:30:24 - On va tous y aller, exactement. Je remercie grandement Antoine Garchet qui était à la réalisation, Ludovic Leibach qui était à l'évision, Nicolas Yamanda qui était au son, Marine Lanson et Benoît Bouteille étaient là, toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:30:34 Jean-Marc Morandini dans une seconde !
01:30:36 [Bruit de clavier]

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