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Lors de l’Appel Pour l’Égalité du Think & Do Tank Marie Claire, à l’Hôtel de Lassay, à l’Assemblée nationale, Caroline Neyron, Directrice Générale du Mouvement Impact France, a mis en lumière le rôle des entrepreneurs dans la transformation économique et sociale.

À travers cette conversation, elle partage sa vision sur l’impact des entreprises engagées, les défis rencontrés par les femmes entrepreneures et les leviers à activer pour favoriser leur succès et leur visibilité.

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00:00Alors, un petit mot sur le mouvement Impact France. C'est une organisation patronale qui a pour vocation de réaligner les intérêts économiques des entreprises avec l'intérêt commun et qui comprend plus de 15 000 entreprises.
00:24C'est ça, qui existe depuis quelques années maintenant. Les femmes sont-elles nombreuses à entreprendre en France aujourd'hui ? Première question.
00:34Alors, merci de votre invitation. Effectivement, l'enjeu de la responsabilité des entreprises et de comment elles traitent cette question des femmes entrepreneurs à la tête des entreprises, dans les entreprises, c'est clé, comme on en a parlé au cours des premières interventions.
00:51Et donc, le fait que des entreprises veuillent prendre cette question et le mettre aussi au cœur de leurs réflexions, de leurs engagements, de leurs business models, c'est ce qu'on essaye de faire.
01:02Et donc, effectivement, aujourd'hui, on a à peu près 40% des entrepreneurs qui sont des entrepreneuses dans la création d'entreprises. Et pourtant, comme nous, on est un mouvement qui cherche à mettre en valeur des rôles modèles de femmes, à, sur des scènes comme celle-là, faire toujours la parité, aller chercher les exemples dans les comex.
01:30C'est plus difficile à trouver. Et donc, comment ça se fait ? C'est assez simple. Aujourd'hui, on a un vrai enjeu de pouvoir permettre aux entrepreneurs de devenir de réelles chefs d'entreprise.
01:46On a trois patronnes du CAC 40. Donc là, on n'en a pas parlé depuis ce matin, mais c'est quand même pas encore la parité. On en est vraiment très loin. Donc, il y a des avancées, mais ça, c'est un signe très, très clair qu'on n'avance pas assez vite.
01:59On a aussi un NEXT 40. On est fiers de notre French Tech. Mais la première femme à la tête d'une entreprise lauréate du NEXT 40, c'était en 2023, Eleonore Crespo avec Pigment. Et on voit que dans le NEXT 120, les meilleures start-up françaises qui vont devenir potentiellement des licornes, on n'a que 15% de femmes qui font partie des fondateurs, de l'équipe fondatrice.
02:27Il y a une raison toute simple. C'est qu'aujourd'hui, un des vecteurs clés de réussite, c'est le niveau des levées de fonds. C'est comme ça qu'on regarde la qualité aujourd'hui des entreprises en création.
02:42Or, les femmes sont 17% seulement des levées de fonds en France. Donc, on est 40% des entrepreneurs, 17% des levées de fonds. On voit tout simplement le goulot d'étranglement qui arrive. Donc, pour nous, il y a deux possibilités pour rétablir et pour donner l'ambition au bon niveau à ces femmes.
03:03C'est, un, faire bouger la finance, aussi emploi. On n'est pas seul. Tout à l'heure, Tatiana Janas sera là pour Sista. Et donc, introduire d'autres critères dans les critères qu'ils choisissent aujourd'hui pour choisir les entreprises dans lesquelles ils investissent.
03:20Aussi, faire bouger un peu, twister les critères de réussite. Qu'est-ce que ça veut dire réussir une entreprise ? A quoi sert une entreprise en France ? C'est un peu philosophie. Mais en même temps, c'est exactement ça. Et nous, on a créé un indice qui s'appelle l'indice Impact 40.
03:36Ça veut dire faire remonter toutes les entreprises à impact social et écologique qui répondent à une problématique écologique et sociale, qui veulent la résoudre et qui sont en capacité de devenir des licornes à impact. Et on ne va pas vérifier combien elles lèvent de fonds, mais les millions, les dizaines de millions, les centaines de millions de coévités écologiques et sociaux qu'elles pourraient apporter à la société.
03:59Et là, tout d'un coup, comme par magie, sans même faire un critère favorable, on a 53% de femmes dans les équipes fondatrices. Évidemment, on arrive comme ça à mettre en valeur de nouveaux rôles modèles. Évidemment, on pense à Tougou Tougou, Lucie Bach qu'on connaît bien, mais plein d'autres, et d'ailleurs Daech, d'origine diversifiée, tout ça bizarrement va ensemble, qui sont en capacité aussi d'être des rôles modèles pour demain et peut-être de donner de l'ambition à d'autres.
04:28Alors, qu'est-ce que vous faites au mouvement Impact France pour encourager? Quelles actions, quels plaidoyers vous mettez en place depuis que vous existez pour valoriser, mettre en lumière ces femmes entrepreneurs?
04:40Alors déjà, il y a deux choses. La première chose, c'est, et je veux saluer Madame de Rixin, enfin vraiment, ce qui s'est passé avec cette loi, l'indice Pénicaud qui a été mis en place, plus la loi Rixin, c'est des avancées qui sont majeures et qui drainent l'engagement d'entreprises, qui soutiennent les entreprises qui s'engagent le plus et qui font en même temps la voiture-balai.
05:03Donc vraiment, c'est magnifique. On a la capacité aujourd'hui de pouvoir s'appuyer sur des réglementations qui aident réellement. Parce que quand on a, je ne veux pas peut-être mettre une mauvaise ambiance, mais on a quand même Mark Zuckerberg qui a parlé de l'énergie masculine qu'il faut remettre dans l'entreprise.
05:22Un petit coup de l'énergie masculine qui nous manquait parce que vraiment, sinon on était vraiment parti à la dérive. C'est quand même une question qui se pose hyper concrètement aujourd'hui à toutes les entreprises françaises, européennes. Quels choix elles vont faire aujourd'hui face à cette poussée extrêmement forte et extrêmement claire?
05:39Elles peuvent s'appuyer sur la réglementation et nous donc, on a vraiment des entreprises qui soutiennent ces réglementations et qui vont jusqu'à soutenir ce dont on vient de parler, les gaz conditionnalités, la capacité à introduire le respect de la loi Rixin, le respect de l'index Pénicaud pour pouvoir avoir accès aux aides publiques qui sont importantes pour les entreprises et qui doivent pouvoir être accélérateurs aussi d'engagement pour elles.
06:08Si tout le monde a des aides, même celles qui ne respectent pas la loi, notamment sur ce sujet, c'est extrêmement, c'est extrêmement dommage. Alors toutes les organisations patronales ne le disent pas, mais nous, ça nous paraît hyper, hyper clé.
06:19Et du coup, on a ce travail main dans la main avec les pouvoirs publics au niveau local, national, européen pour que ces réglementations avancent. Pourquoi? Pas parce qu'on est masochiste et qu'on se dit là, là, c'est une contrainte pour trois raisons.
06:31Un, l'égalité, ce n'est pas une contrainte. La justice, ce n'est pas une opinion. On a des valeurs, les valeurs européennes, on doit les suivre, on doit les défendre. Si nous, on ne les défend pas, on arrête tout, on fait autre chose et on n'aura plus rien finalement à porter dans le monde.
06:51C'est un peu grandiloquent, mais à quoi servent les entreprises à porter aussi une vision du monde? Et il ne faut pas se dire, une politique de justice et d'égalité aujourd'hui, c'est un must-have. Non, c'est une base de notre société.
07:06Par ailleurs, c'est un enjeu de compétitivité pour les entreprises. C'est-à-dire qu'en fait, on sait qu'une entreprise qui est diverse, elle est plus performante. Et donc c'est un enjeu, un trésor de compétitivité pour les entreprises européennes.
07:18Elles doivent le garder, elles doivent le chérir, elles ne doivent pas se dire, là, on jette le bébé avec l'eau du bain, on arrête d'en s'ennuyer, puis on reprend nos petits copains qui étaient exactement comme nous, on se fait une armée de clones et on repart en avant, ce sera plus simple.
07:28C'est parfois plus simple, mais en fait, à court, moyen, long terme, c'est moins efficace. Donc, c'est un enjeu que les entreprises puissent continuer à le faire et à l'intégrer au mieux dans l'entreprise.
07:42Par exemple, on sait aussi que les gens qui sont plus à l'aise, à l'aise pour être eux-mêmes dans l'entreprise, femmes, et puis ça peut aussi s'adresser à des profils diversifiés d'acteurs, la productivité des entreprises, elle est augmentée de plus de 60%.
07:57Donc, en fait, on a un intérêt économique. Donc, les membres d'Impact France, ce ne sont pas des citoyens militants, ce sont des chefs d'entreprise qui pensent qu'il y a un intérêt à le faire.
08:06Et puis, en plus, on a un enjeu, finalement, public-privé, c'est-à-dire qu'on voit aussi qu'une politique plus diversifiée, ça apporte du PIB à la France, ça réduit les dépenses publiques et ça augmente les recettes.
08:22Alors, on a un petit intérêt partagé. Et du coup, je salue Marlène Schiappa aussi avec qui on a beaucoup travaillé. Et donc, on a un intérêt à avancer ensemble sur cet enjeu.
08:34Alors, du coup, qu'est-ce qu'on défend ? Nous, c'est finalement assez simple. On fait des choses très concrètes, donc des programmes, par exemple, de maraînage.
08:44J'ai vu que dans les propositions, il y avait du maraînage entre femmes entrepreneurs parce que ça marche bien. Les femmes qui ont vécu un parcours ont souvent envie de donner la main, give back, comme on dit.
09:00Et on fait hyper attention à le faire agir au quotidien. Donc, bien sûr, dans nos prises de parole, dans les rôles modèles qu'on met en valeur, c'est une attention quotidienne.
09:11Quand on fait parfois des événements avec 200, 300 speakers, c'est un vrai enjeu de pouvoir le regarder. Ça, c'est vraiment les actions du quotidien.
09:22Mais ce qu'on défend, c'est l'intégration et le respect, comme je vous le disais, de ces réglementations dans toutes les politiques des entreprises.
09:31Ce qu'on défend aussi, c'est que ces entreprises continuent leur politique d'inclusion à tous les niveaux. Et évidemment, dans les conseils d'administration, ça marche bien.
09:42Et aussi, évidemment, dans les comex. Ce qu'on défend aussi, c'est que les politiques d'égalité femmes-hommes soient finalement précurseurs aussi des politiques plus globales,
09:54d'égalité au sens large, et le soutien, la défense des politiques D&I qui, franchement, peuvent être contestées en ce moment.
10:05Petit coucou à notre ami d'Amazon. Je ne sais pas s'il est encore là, mais comme Amazon a annoncé un recul majeur avec Meta, avec d'autres ces derniers temps,
10:14le fait qu'on soutienne, qu'on continue à soutenir, ça, pour nous, c'est un enjeu clé.
10:18Merci beaucoup, Caroline, pour vos témoignages.

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