Avec Sébastien Boussois, chercheur spécialiste du Moyen-Orient et directeur de l’Institut Géopolitique Européen
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Nous sommes avec Sébastien Boussois, qui est chercheur spécialiste du Moyen-Orient et directeur de l'Institut géopolitique européen. Sébastien Boussois, bonjour.
00:13— Bonjour. — Merci d'être avec nous. Revenons sur les propos de Donald Trump, qui va faire de Gaza la côte d'Azur du Proche-Orient, du Moyen-Orient,
00:20comme on veut. Mais j'ai vu que La Maison-Blanche avait déjà nuancé en expliquant bien que le transfert des habitants de Gaza serait temporaire,
00:30en expliquant que les États-Unis ne paieraient rien et surtout n'enverraient pas de troupes. Est-ce que c'est un recul ?
00:39— Bon. Donald Trump est un peu souvent comme ces VRP ou ces représentants de commerce qui vendent un produit.
00:46Puis ensuite, il faut passer derrière pour arrondir les angles, pour essayer de dire techniquement parlant et concrètement parlant comment on va s'organiser.
00:54Moi, je pense que le message est lancé. Il est un message qui est lancé en direction de Netanyahou pour le soutenir et lui permettre de maintenir sa coalition.
01:01Et il est également un message à l'égage du Hamas en disant que le Hamas ne sera pas une solution d'avenir pour gérer Gaza.
01:07Comme personne n'a rien d'autre à proposer, comme la communauté internationale est relativement passive et impuissante,
01:14lui arrive avec cette grande idée qui paraît assez phénoménale ou voire scandaleuse. Mais fondamentalement, l'idée, c'est de savoir globalement ce qu'on va faire.
01:24Et c'est pour ça que La Maison-Blanche nuance, parce qu'elle revient aux fondamentaux de Donald Trump qui est a priori au départ pas d'interventionniste
01:33mais pas d'argent engagé au nom des Américains sur de nouveaux terrains.
01:36— Voilà. Est-ce qu'il a la volonté, est-ce que Donald Trump a jeté un peu ce pavé dans la mare pour forcer par exemple les États du Golfe à réagir
01:45et trouver une solution aux Palestiniens ? Pour les Palestiniens, je pense évidemment à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
01:53— Bah écoutez, je pense que ce type de pays-là n'a pas forcément toujours besoin de la validation des États-Unis pour s'engager sur des terrains
02:02qui les dépassent et dans leurs zones d'influence. Maintenant, je rappelle quand même que les pays que vous avez cités, comme le Qatar,
02:08sont les, avec les Émirats, les grands partenaires de la région des États-Unis. Donc il y aurait une sorte de gestion ou d'influence
02:17ou de soutien financier de la part de ces pays-là pour reconstruire Gaza. Vous savez la phrase de Donald Trump.
02:23« Tout le monde saute au plafond en criant, en trouvant ça scandaleux ». Mais fondamentalement, je vais le dire à chaque fois,
02:28quand vous êtes un gamin de 5 ans à Gaza dans la situation qui est celle-là, est-ce que vous avez envie ? Est-ce que vous avez le même rapport
02:34à la terre par ailleurs que vos aînés ? J'ai entendu plusieurs reportages super intéressants ces derniers jours où on voit qu'évidemment,
02:41les vieilles générations veulent rester jusqu'à la mort. Mais les jeunes, certains, s'ils ont l'opportunité de pouvoir aller ailleurs
02:46et de faire quelque chose, ils ont envie de le faire. Alors on a évidemment l'idée d'une nouvelle Mar-a-Lago ou d'un Disneyland qui paraît
02:53évidemment, au regard du don international, totalement illégal. Mais on a aussi l'idée d'essayer de faire de cette terre une terre d'espoir.
03:00Et évidemment, quand vous parlez du Golfe, quand il parle de la Côte d'Azur ou de la Riviera, il aurait pu citer Dubaï aussi, évidemment.
03:07— Évidemment. Non mais vous êtes réaliste, Sébastien Boussois. Le problème, et Trump est confronté comme tout le monde à la réalité du terrain,
03:15c'est qu'il faut reconstruire, qu'il va falloir payer pour reconstruire, qu'il faut trouver une solution pour le peuple palestinien.
03:24Ce n'est pas facile. — Oui. La question n'est pas... Absolument. Non mais évidemment... Alors j'essaie d'être le plus réaliste possible.
03:30Et quelque part, Trump n'est pas forcément toujours si irréaliste que ça, parce qu'il pose preuve en est. Il suffit chaque jour
03:36qu'il lance une nouvelle phrase. Et il y en a une tous les jours. Et ça fait débat dans le monde entier. Au moins, ça a le mérite,
03:42sous cette administration-là, de réfléchir à la prix. — Oui, d'agiter les gestes. Oui.
03:45— Mais oui, mais parce que personne ne s'est soucié, à commencer par Benjamin Netanyahou, qui a passé son temps effectivement à tout détruire.
03:52Personne ne se soucie de l'après. D'ailleurs, des gens de sa coalition qu'on pouvait pas qualifier de sionistes de gauche à l'époque,
03:59au moment de la guerre, lui ont reproché justement ce manque de stratégie sur l'après, parce que qu'est-ce qu'on fera globalement,
04:06à part reconstruire... Vous dites reconstruire, reconstruire des bâtiments. Mais qu'est-ce qu'on fait, effectivement, des populations ?
04:11Je trouve que cette idée de revenir en ce moment n'a pas beaucoup de sens. En réalité, c'est déplacement de population, revenir où ?
04:18Et puis la gestion. La gestion n'est pas réglée. Si vous faites un Disneyland ou un Dubaï, vous allez mettre le Hamas à la direction de tout ça.
04:24Bien sûr que non. — Bien. Autre chose, puisque vous êtes avec nous. Emmanuel Macron, qui invite le nouveau dirigeant syrien,
04:31Ahmed El Charey, à Paris. J'ai appris aussi que parallèlement – ça a peut-être un rapport – CMA-CGM, le grand armateur français,
04:39va gérer le port de l'Attaquier en Syrie, qui était une base russe. On s'en souvient. — Oui. Bah écoutez, on sait très bien que la Syrie
04:48est un maillon stratégique de la région et surtout une opportunité économique énorme pour bon nombre de pays.
04:56Je rappelle quand même que pendant que le pays était sous sanction du temps de régime de Bachar el-Assad, les Émirats arabes unis, alliés des Américains,
05:02passaient leur temps à contourner les sanctions. Vous aviez des hommes d'affaires émiratis depuis 2012-2013 en Syrie pour déjà reconstruire,
05:10pour déjà signer des contrats. Donc évidemment, c'est la bataille des contrats qui se joue dans ce type de pays-là. Il n'y a plus la Russie.
05:18Les États-Unis, pour l'instant, ne bougent pas trop, parce que je rappelle quand même qu'Ahmed El-Sharé et ses copains de HTC,
05:25donc le groupe plus anciennement djihadiste entre triples guillemets, est toujours sur la liste officielle des terroristes et des personnes recherchées
05:33par les États-Unis. Mais la France essaie de jouer sa carte, sachant qu'elle n'a plus beaucoup d'influence dans la région, soyons clairs.
05:39Donc il y a des entreprises qui essayent de placer des pions et de décrocher des contrats. Tant que c'est encore stable et tant qu'on est dans
05:46cette situation actuelle d'espoir, entre guillemets, ou peut-être de naïveté en réalité sur ce que la Syrie va devenir dans les mois
05:55ou dans les années à venir. — Merci Sébastien Boussois. Merci beaucoup. Très clair, très direct. Mais oui, formidable.
06:01Au moins, c'est une analyse... — Puis nuancée. — Mais oui. Mais bien sûr.