• il y a 10 heures
Avec député LR des Hauts-de-Seine et chef du service des Urgences de l'hôpital Pompidou

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-03##

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00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin. — 8h34. Notre invité ce matin, Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine
00:12et chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou. Philippe Juvin, bonjour. — Bonjour.
00:17— C'est intéressant de vous recevoir aussi parce que vous étiez membre de la fameuse CMP, la Commission mixte paritaire Sénat-Assemblée,
00:25qui a écrit le texte budgétaire qui viendra à l'Assemblée nationale cet après-midi et qui entraîne un 49-3 de la part
00:37du Premier ministre François Bayrou. Bien, je vais revenir là-dessus. Mais je voudrais d'abord que nous regardions
00:42les deux élections qui ont eu lieu en Ile-de-France ce week-end. Première élection, élection municipale de Villeneuve-Saint-Georges.
00:49Louis Boyard largement battu. Est-ce une surprise pour vous ? Est-ce logique ? — Oui, je crois que c'est logique.
00:57En fait, moi, j'ai été maire 20 ans. Quand on vous élit comme maire, on élit quelqu'un à qui on confie son patrimoine de vie quotidienne,
01:05sa vie quotidienne. Le maire, c'est la vie quotidienne. Et quand on voit le spectacle de Louis Boyard, franchement,
01:10est-ce qu'on a envie de confier à M. Boyard, qui a non seulement des options politiques que je conteste évidemment absolument
01:18mais aussi qui est totalement dépourvu d'expérience, pour gérer votre vie ? Est-ce que vous accepteriez M. Boyard va gérer votre vie ?
01:25Ben non. La réponse, c'est non. Donc on voit très bien que les gens ont eu un réflexe salutaire.
01:30— Bien. Autre élection partielle à Boulogne-Billancourt. Là, il s'agit d'une législative. Premier tour. Arrive en tête Elisabeth de Maistre,
01:39qui est LR, largement en tête devant le candidat. Ce sont les deux seuls qualifiés, d'ailleurs, devant le candidat soutenu par Édouard Philippe,
01:48large défaite de la candidate sortante, Lauriane Rossi, qui était soutenue par Gabriel Attal. Dites-moi, c'est fini, votre accord local entre Gabriel Attal
02:02et vous, l'accord local que vous aviez passé. — Alors Mme Rossi n'était pas la candidate sortante. Le candidat sortant, c'était séjourné.
02:08M. Séjourné, qui est un commissaire européen. Et Mme Rossi, d'ailleurs, avait été élue dans une autre ville. Donc c'était un parachutage en plus.
02:14— Ah d'accord. D'accord. — Non. Écoutez, moi, je crois qu'il y a une leçon à tirer de cette affaire. La leçon, c'est que ce qui compte aujourd'hui,
02:23ce sont les élus locaux. La candidate Elisabeth de Maistre, la candidate LR qui, j'espère, va gagner la semaine prochaine, était soutenue par le maire de Boulogne-Billancourt,
02:33Pierre-Christophe Baguet. Et nous, les Républicains, nous avons sans doute beaucoup de défauts, mais nous avons une qualité.
02:38C'est que nous sommes une famille politique qui est ancrée dans le terrain avec des élus locaux. Et le poids d'un élu local, c'est important, parce qu'on est dans le concret.
02:48— On est dans le concret. — C'est pour ça que ça marche. Maintenant, les candidats parachutés... — C'est une lourde défaite pour Gabriel Attal ?
02:53— Bah pour Gabriel Attal, pour Édouard Philippe, et puis pour David Lissnard, qui a aussi présenté un candidat contre nous. — Oui. Qui a fait 4%.
03:00— 4%. C'est une lourde défaite, parce qu'il faut bien comprendre, encore une fois, que les Français n'en peuvent plus des parachutages ou des gens sans expérience
03:10ou des coups politiques. Je crois qu'il y a une révolution en marche, qui est une révolution politique et intellectuelle, qui fait que désormais,
03:18il y aura une prime pour les gens sérieux et les gens de terrain. — Bien. Philippe Juvin, revenons sur la fameuse CMP.
03:24Vous étiez membre LR de la CMP, la Commission mixte paritaire. 7 députés, 7 sénateurs, 8 voix contre 6. Le budget a été adopté par la CMP.
03:34Et c'est ce budget, ce texte budgétaire qui vient à l'Assemblée nationale aujourd'hui. Le Premier ministre a décidé d'utiliser le 49-3.
03:46— Certains parlent encore une fois de gestes antidémocratiques. — Ah, le fameux 49-3, non. Écoutez, le 49-3 est prévu dans la Constitution.
04:00Il utilise un outil qui est prévu dans la Constitution et qui est utile quand il n'y a pas de majorité absolue. Il n'y a pas de majorité absolue
04:07à l'Assemblée nationale. Et aujourd'hui, la priorité des priorités, je le dis, c'est que nous ayons un budget. Il n'y aurait rien de pire
04:14qu'il puisse nous arriver que nous n'ayons pas de budget. C'est pour ça que... Parlons peut-être du fond de ce budget.
04:18— Oui, on va parler du fond, oui. — C'est un texte très imparfait, très imparfait. Ce n'est pas le budget que...
04:23— 50 milliards d'économies, 30 milliards de dépenses en moins et 20 milliards de recettes en plus.
04:29— Exactement. Donc on a des dépenses en moins, des recettes en plus. Mais on a surtout plus de dépenses en moins que de recettes en plus.
04:36C'est un des éléments clés que nous avions voulu imposer, nous, les Républicains, comme condition. Mais encore une fois, c'est un budget imparfait.
04:42Mais le pire, le pire... Alors vous allez me dire pourquoi le voter, s'il est imparfait. Parce que l'alternative, c'est pas d'avoir un budget parfait.
04:48Il n'y a pas de majorité pour l'adopter. Le pire, ça serait de ne pas avoir de budget. Donc nous, nous voterons ce budget, même imparfait,
04:54parce que la France ne peut pas se permettre d'être un pays sans budget. — Bien. Vous voterez ce budget. Tout le monde n'est pas sûr de voter ce budget.
05:02On sait ceux qui ne voteront pas le budget, LFI, les communistes, les écologistes. Motion de censure qui sera déposée.
05:10Est-ce que le gouvernement, selon vous, peut tomber mercredi ? — D'abord, j'ai pas de boule de cristal. Mais...
05:16— Non, mais d'après les informations que vous avez, vous étiez à la CMP. Vous avez vu des députés de tout bord ou des sénateurs. — Je crois pas. Je crois pas.
05:22Je pense que le Rassemblement national ne prendra pas la responsabilité de faire tomber. Je pense que les socialistes ne prendront pas la responsabilité
05:27de faire tomber. Et je leur dis de toute façon aux uns et aux autres que le parti politique qui, aujourd'hui, prendrait la responsabilité
05:35de faire en sorte que non seulement le gouvernement tombe mais que nous n'ayons pas de budget aurait une responsabilité majeure et les Français
05:42auraient raison de n'être pas contents. — Bien, c'est un budget d'austérité. C'est la gauche qui le dit.
05:48— Oui, mais la gauche, dès que vous coupez 10 millions quelque part, c'est de l'austérité. Non, c'est pas un budget d'austérité.
05:56C'est un budget de pays qui n'a plus de marge de manœuvre. Et c'est ça, ma préoccupation, voyez-vous. Ma préoccupation, c'est qu'on aura
06:03un déficit budgétaire qui est très élevé, qui sera le plus élevé de toute la zone euro. Et malgré cela, nous n'avons plus de marge de manœuvre.
06:10Moi, j'ai été frappé. C'est la première fois que j'assistais et que j'étais membre d'une commission mixte paritaire.
06:14Donc pour moi, c'était une découverte. Et j'ai été frappé de cette absence de marge de manœuvre à tel point que nous en étions sur un budget
06:22qui est un budget en dépenses de 444 milliards. Donc il y a beaucoup d'argent, quand même. Nous en étions à discuter des dépenses de 10 millions,
06:2920 millions, 30 millions. Tantôt, je me disais que je suis dans un conseil municipal. Nous parlons de petites sommes à l'échelle du pays.
06:37Et nous en étions là. Nous n'avons aucune marge de manœuvre s'il y a un pépin, par exemple.
06:41— Comment se sont passées les discussions entre vous ?
06:43— Nous avions décidé, nous, les Républicains, ainsi que le Bloc central, on va dire la Macronie au sens large, même si ce n'est pas très élégant
06:51comme terme. Mais comme ça, vous me comprenez. Nous avions décidé que de toute façon, nous nous mettrions d'accord parce que nous voulions un budget.
06:58Donc l'accord que nous avions, c'était sur tous les points, il faut que nous soyons unis. Même si nous ne sommes pas d'accord, sur tous les points,
07:04nous devons être unis. Donc nous avons tous voté ensemble. Alors vous allez me dire « Ah, ces imbéciles, ils votent de façon automatique, sans réfléchir ».
07:12Non. Nous votions unis parce que nous voulions donner un budget à la France. De temps en temps, nous n'étions pas d'accord.
07:17Nous faisions une suspension de séance. Et on essayait les deux camps, on va dire les Allers d'un côté, la Macronie de l'autre,
07:22de nous mettre d'accord sur une demi-mesure. Nous y sommes arrivés sur quasiment tous les points, sauf un sur lequel les Allers n'ont pas voté
07:32comme les Macronistes et réciproquement, c'est l'aide médicale d'État. — J'allais y venir. — Où nous voulions, nous, une baisse de 200 millions d'euros
07:40par rapport au budget de Barnier. Et la Macronie ne voulait pas. Elle ne voulait que 100 millions d'euros de moins.
07:46— Vous avez transigé, je crois. C'est passé à 110 millions, c'est ça ? — Oui, c'est ça. En fait, oui, on a transigé, oui.
07:53On a une baisse de l'aide médicale d'État de 110 millions d'euros par an par rapport au budget de Barnier. Mais par rapport à l'année dernière,
08:01c'est un budget identique, ce qui fait qu'avec l'inflation, c'est un peu moins. — C'est un peu moins. Mais ça vous satisfait pas.
08:07Mais vous avez voté. — Non, parce que je pense que le vrai problème, il n'est pas tant budgétaire sur l'aide médicale d'État.
08:13Il est sur la définition du panier de soins. Moi, je suis médecin. Je soigne tout le monde. Mais la question que je me pose,
08:20c'est est-ce qu'il est normal que tout soit gratuit ? Vous, quand vous allez à la pharmacie, M. Bourdin, et que vous achetez
08:28une boîte de médicaments, vous payez 1 € qui est à votre charge sur la boîte de médicaments. Tout n'est pas remboursé.
08:33Et moi, je souhaitais que sur l'aide médicale d'État, par exemple, tous ceux qui bénéficient de l'aide médicale d'État,
08:39ce qui est très très généreux – nous sommes un système très généreux – participent aussi à 1 € de boîte de médicaments.
08:46Cette redéfinition du panier de soins n'aurait rien changé à l'accès aux soins. On continue à soigner les gens. La question n'est pas là.
08:52Mais simplement, je pense que les Français ne peuvent pas comprendre que tout le monde ne fait pas d'effort.
08:56— Bien. Le patronat, les grandes entreprises, Bernard Arnault, s'insurge contre la fameuse taxe exceptionnelle d'un an.
09:04Je dis bien d'un an. Même si quand une taxe est exceptionnelle en France, elle risque de durer, ils s'insurgent tous,
09:13protestent contre cette surtaxe imposée aux plus grandes entreprises et aux très hauts revenus.
09:19Oui, mais l'urgence n'impose-t-elle pas un élan de patriotisme ?
09:23— Écoutez, d'abord, c'est normal que tout le monde participe. Les particuliers comme les entreprises. La question n'est pas là.
09:27Arnault a raison, en fait. Moi, j'aimerais que la France ait plus de Bernard Arnault. Plus de Bernard Arnault dans l'énergie, dans les transports,
09:34dans les télécommunications. On a besoin de gens comme lui qui font la richesse. Pourquoi ? Parce que je rappelle un principe simple.
09:41C'est l'économie qui fait le social. Si vous n'avez pas d'entreprise, vous ne financez pas l'aide sociale et le modèle social généreux que nous avons.
09:51Donc à force de trop taper sur les entreprises, à force de considérer que les entreprises sont des vaches à lait qu'on peut traire à l'envie,
09:58eh bien un jour, elles en tirent les conséquences et elles partent ou elles ferment ou elles embauchent moins. Donc il a raison de s'insurger.
10:05Nous avons essayé de l'entendre, parce que nous n'avons pas de marge de manœuvre. C'est bien le problème sur le budget.
10:09Et nous, les Républicains, nous avons insisté pour que ces mesures soient réduites à 1 an alors qu'elles étaient prévues à 2 ans.
10:15Mais c'est très imparfait et c'est très insatisfaisant. Je continue à penser comme Bernard Arnault. Nous devons dépenser moins, dépenser mieux et faire en sorte de réindustrialiser le pays.
10:25— Alors on essaie de sauver ce qui peut être sauvé, si j'ai bien compris, avec ce budget. — Oui, c'est ça. On écope.
10:30— On écope. On écope parce que pendant ce temps-là, la dette... — Mais vous préférez écoper ou vous préférez que le bateau coule ?
10:36— Non, non. Moi, je préfère écoper. C'est pour ça que je pense qu'il fallait un budget. — Oui. Bon. Oui, on écope. D'accord. Mais pendant ce temps-là, le trou s'agrandit.
10:44On écope, on écope. Mais enfin comme le trou s'agrandit, on risque de plonger et on risque de chavirer. — C'est vrai. C'est vrai. Mais l'alternative qui nous était proposée, M. Bourdin,
10:53il y a 2 jours et l'alternative qui nous est proposée aujourd'hui par la motion de censure, c'est pas de boucher les trous. C'est de ne pas avoir de budget.
11:00Donc vous savez, c'est la définition entre le possible et le souhaitable. Le souhaitable, c'est qu'il n'y ait plus de trous et que le budget soit à l'équilibre.
11:08Mais le possible, c'est entre quoi et quoi ? Pas de budget ou un budget imparfait. Je me répète. Je suis désolé de vous le dire. Nous ne sommes pas satisfaits de ce budget.
11:16Et pourtant, il vaut mieux ça que rien. — Et la dette va continuer à se creuser. — Alors la dette va continuer à se creuser, ce qui pose un problème quasi-philosophique,
11:24parce qu'en fait, ça signifie que votre retraite, la mienne, mon salaire de fonctionnaire hospitalier est payé probablement par mon arrière-petit-enfant.
11:33C'est ça, le vrai sujet. Nous n'avons plus de marge de manœuvre. Et puis il y a une question de souveraineté. Aujourd'hui, la France est dans les mains de ses prêteurs.
11:42Si demain, les prêteurs disent « Ah mais on ne vous prête plus à 3%, mais à 4% ou 5%, » nous sommes à la gorge. Il y a un élément que vous pouvez avoir en tête
11:50et que vos auditeurs peuvent avoir en tête, c'est qu'à la fin de l'année dernière, la France, pour la première fois, a dû emprunter à des taux qui étaient supérieurs
12:00aux taux de la Grèce à 10 ans. Or, souvenez-vous de la Grèce, du Portugal, de l'Espagne, dont on se moquait il y a 10 ans.
12:07Regardez ces gars. Ils ne travaillent pas. — L'Espagne. Croissance de 2,6% prévue en 2025. Avec un gouvernement socialiste. Pardon, Philippe Juvin.
12:18— Oui mais on a les socialistes qu'on mérite. Je vous rappelle que Gérald Schroder, qui a été le ministre... — Gérald Schroder, oui.
12:24— Gérald Schroder est redevenu un pays prospère. Donc la question, c'est pas est-ce que vous êtes de droite ou de gauche. C'est est-ce que vous êtes bon, mauvais,
12:30est-ce que vous avez du bon sens ? Il faut baisser la dépense publique. Voilà. Il faut simplement la baisser. Le problème, c'est que quand vous êtes
12:35en discussion budgétaire, tout le monde dit ça. Mais quand vous prenez votre crayon et votre papier, les propositions de dépense en moins,
12:42ce sont toujours des propositions de dépense en plus. — Oui. Il faudra un budget complémentaire au printemps, vous pensez ?
12:48— Le gouvernement prétend que non. Moi, j'en suis malheureusement quasi persuadé. Pourquoi ? Parce que nous avons un objectif de déficit de 5,4% du PIB.
12:58Ça dit pas grand-chose aux gens. Mais enfin c'est l'objectif que nous sommes fixés avec les Européens, qu'il faut absolument respecter.
13:03Mais pour le respecter, nous n'avons aucune marge de manœuvre. C'est-à-dire s'il y a un pépin, s'il y a... Alors le Covid, je n'en parle même pas.
13:09Une guerre, je n'en parle même pas. Mais si vous avez par exemple moins de croissance, ce qui est malheureusement possible, eh bien vous aurez
13:15moins de recettes. Et on ne tiendra pas ça. Et dans cette hypothèse, il faudra faire ce qu'on appelle un collectif budgétaire, un budget modificatif. Pourquoi ?
13:24Parce que sinon, les gens qui nous regardent de l'extérieur dans le monde et qui nous prêtent de l'argent vont s'inquiéter.
13:29Donc je crains, oui, que malheureusement, l'absence de marge de manœuvre nous conduise à un budget modifié.
13:34— Par exemple une guerre commerciale qui est engagée par Donald Trump. — Oui. Mais ne serait-ce qu'une baisse de la croissance,
13:42c'est-à-dire que la croissance, c'est un peu technique, est prévue pour le budget à 0,9% du PIB. Ça fait des recettes.
13:49Il y a un certain... Nous allons, grâce à cette croissance, avoir des recettes. Si la croissance est plus basse, il y aura moins de recettes.
13:55Il y a par exemple un institut. Je crois que c'est l'institut Rex&Code qui dit que la croissance sera probablement aux alentours de 0,5% et non pas de 0,9%.
14:03Si c'est 0,5%, c'est 10-12 milliards de recettes en moins. — Qu'il va falloir trouver. — Il va falloir trouver. On voit bien que...
14:09— Donc budget rectificatif. — Exactement. — Au printemps. — Ça signifie que dès demain, le jour où on a notre budget, dès demain,
14:16il faut qu'on se remette au travail pour préparer le budget de dans 1 an et qu'on n'ait pas à faire que du rabot.
14:21Il faut qu'on fasse des dépenses qui sont des dépenses structurelles, c'est-à-dire supprimer réellement un certain nombre d'éléments de dépense
14:28qui sont improductifs ou inefficaces. — Dites-moi, collectivement, vous avez tous sauvé les avantages dont bénéficient les anciens Premier ministre
14:35et président de la République. — Non, c'est pas tout à fait ça qui s'est passé. En fait, l'Assemblée nationale vote à Matignon,
14:42vote pour le Premier ministre un budget. Et c'est ensuite le Premier ministre qui définit ce qu'il donne ou pas, ce qu'il attribue ou pas
14:49aux anciens Premiers ministres, présidents. Moi, je crois à titre personnel qu'il faut évidemment baisser cette dépense.
14:54Elle n'est pas explicable. En tout cas, alors qu'un président de la République, un ancien président de la République qui a connu
15:01un certain nombre de secrets d'État, soit protégé, c'est indispensable. Vous imaginez qu'on enlève même un ancien Premier ministre.
15:07Mais il y a un luxe dont nous sommes... La France a coupé la tête de son roi il y a plus de 200 ans. Et on s'en est jamais remis.
15:16Donc on continue à traiter nos dirigeants comme parfois des rois. Et nous avons un standing de vie qui fait sourire quand on est en ordre d'une heure,
15:26par exemple. — Alors autre budget en discussion. Et ça, ça vous concerne aussi directement, puisque je rappelle que vous dirigez
15:32les urgences de l'hôpital Georges Pompidou. Il s'agit du budget de la Sécurité sociale. J'ai vu pour l'hôpital, on est à plus 3,3 %,
15:41l'effort consacré à l'hôpital. C'est suffisant ? Non, c'est pas suffisant. Mais c'est déjà un effort. Maintenant, il va falloir bien flécher l'argent.
15:51D'abord, le budget de la Sécu est un budget qui est gravement en déficit cette année. C'est vrai que les hôpitaux sont aussi en déficit.
16:00Mais on va pas durer longtemps comme ça. On va pas continuer à voter des budgets en déficit. Donc il faut se poser la question de savoir
16:06pourquoi il y a un déficit. Pourquoi il y a un déficit dans les hôpitaux ? Voilà. Pourquoi il y a un déficit dans le système de santé ?
16:12— Faut supprimer les ARS. Certains proposent la suppression des ARS, une autre organisation.
16:18— Les agences régionales de santé sont des agences de l'État qui gèrent la santé dans les régions. Il faut évidemment que l'État ait des moyens administratifs
16:28pour gérer la santé. Mais c'est vrai qu'on a observé une inflation des moyens administratifs depuis des années. Et ça fait partie de cette culture.
16:38C'est un état d'esprit, en fait, que nous devons changer. Nous avons un pays qui ne fait pas confiance aux acteurs. Et comme il ne fait pas confiance
16:44aux acteurs, il multiplie les strates administratives pour les contrôler. Souvenez-vous, pendant le Covid, pourquoi finalement on s'en est bien tiré
16:51dans les hôpitaux ? Pourquoi on s'en est bien tiré ? Pourquoi on n'a pas été submergé ? Parce qu'on a fait confiance aux acteurs de terrain.
16:58Vous savez combien de temps il faut pour ouvrir un lit de réanimation aujourd'hui ? Là, je suis directeur d'hôpital. Je décide d'ouvrir un lit de réanimation
17:04parce que j'en ai besoin. Il va me falloir probablement 5 à 8 ans de procédures administratives. — 5 à 8 ans.
17:10— Est-ce que vous savez en combien de temps j'ouvrais un lit de réanimation pendant le Covid ? En 3 jours. Alors je vous dis pas qu'il faut plus de règles du tout.
17:18Mais je vous dis simplement que nous souffrons d'une telle épidémie administrative que tout ça coûte de l'argent, de l'énergie.
17:28Et donc les économies, elles sont là aussi à faire là-dessus. — Alors les 7 heures de travail non rémunérées, 7 abandonnées...
17:33Enfin je vais pas entrer dans le détail de toutes les mesures. Une volonté de matérialiser la carte vitale aussi, ça, c'est indispensable.
17:41— Oui, de contrôler les fausses cartes vitales. On sait qu'il y a beaucoup d'abus, beaucoup de triches. J'ai lu là quelque part qu'il y avait 1 milliard d'euros
17:54qui étaient remboursés par les mutuelles chaque année sur les médecines alternatives, ostéopathie, naturopathie, papouillopathie.
18:01Écoutez, 1 milliard d'euros... Moi, quand je paye ma mutuelle, je n'ai aucune envie de payer... Parce qu'en fait, quand les mutuelles remboursent,
18:08c'est qu'elles ont fait payer leur cotisant, évidemment. Mais je n'ai aucune envie de payer pour des médecines qui ne fonctionnent pas.
18:14Donc on a tout un travail à faire qui consiste à dire où est-ce qu'on veut mettre la priorité. J'ai vu que dans une commune, on allait donner...
18:21C'est très sympathique. Vous me direz des légumes bio gratuits à des femmes enceintes, parce que c'est très sympa, mais qui payent.
18:28Je préfère que l'argent aille à financer des médicaments innovants contre le cancer qui ne sont pas toujours disponibles en France.
18:35Nous avons une question de priorité. La France ne peut pas continuer à être un enfant qui est devant la vitrine des joies de Noël en disant
18:44« Je veux ça, je veux ça, je veux ça ». Non, il faut être sage, et nous ne le sommes pas.
18:47— Puisqu'on parle de l'hôpital, l'épidémie de grippe est toujours là. C'est lui, vous le constatez, aux urgences.
18:53— Très fortement. C'est une épidémie qui est beaucoup plus sévère que celle de ces dernières années, avec une mortalité qui est probablement
19:00deux fois supérieure. Donc je vous le dis très simplement. On ne sortira pas des épidémies de grippe si on n'a pas de vaccination qui soit large.
19:08— Vaccination des personnels soignants, obligatoire ? — Mais bien entendu. Évidemment, il faut vacciner de façon obligatoire les personnels soignants.
19:16Pourquoi ? L'hôpital devient un endroit où il est quasiment certain d'attraper la grippe, puisque la majorité des personnels soignants
19:23ne sont pas vaccinés. Il faut qu'il y ait une politique de vaccination obligatoire contre la grippe. Et puis nous devons aussi nous poser les questions
19:30de savoir pourquoi des soignants sont antivax, pourquoi il y a des soignants qui ne veulent pas se faire vacciner. Vous voyez, avouez que c'est quand même
19:37assez fou. Ça la témoigne d'un niveau de formation qui devrait nous interpeller. C'est un peu comme si à l'agence spatiale européenne, on embauchait des gens
19:45qui pensent que la Terre est plate. — Mais dites-moi, est-ce que vous êtes inquiets, à propos d'antivax, est-ce que vous êtes inquiets de la nomination
19:51de M. Kennedy par Donald Trump aux États-Unis ministre de la Santé ? — Non, mais c'est incompréhensible. C'est comme la décision de Donald Trump
19:58de ne plus financer l'Organisation mondiale de la santé à la prochaine épidémie. Qui va, dans ces cas-là, fournir des vaccins aux pays en voie de développement ?
20:08Qui va organiser tout ça ? Il faut remettre de la raison dans cette affaire. Par exemple, sur l'épidémie de Covid, je suis frappé de voir que ce qui nous est arrivé
20:18il y a 5 ans, on n'en a toujours pas tiré des leçons. Eh bien loin d'en avoir tiré des leçons, on apprend que le ministre de la Santé américain est un antivax.
20:27C'est incompréhensible. Et c'est inquiétant pour l'état de la science, aussi. — Oui. Et je termine sur l'immigration, avec ce sentiment de submersion migratoire.
20:35— Le fameux. Le fameux. — Ça ne vous a pas du tout... Ça vous a choqué ? Non, pas du tout, cette expression. — Bah non, non, non, pas du tout.
20:40Si vous voulez, je veux dire que... Écoutez, la question de l'immigration illégale est une question clé. Pourquoi ? Parce que cette immigration illégale,
20:50c'est comme si vous donniez une prime à celui qui rentre sur le territoire qui est quasiment certain de se faire régulariser. La circulaire Retailleau a eu cette vertu
21:01de dire que quand vous êtes illégal sur le territoire, vous n'avez pas de droit à la régularisation automatique. Et pourquoi je crois que c'est important ?
21:09A la fois parce que nous sommes un État de droit qui doit lui-même définir les conditions de situation de vie sur son territoire. Et deuxièmement parce que je crois
21:20à la nécessité d'une immigration régulée. Je suis pas contre l'immigration. Les médecins étrangers, sans eux, le système de santé ne fonctionne pas.
21:27Mais pour cela, il faut que l'immigration reste légale. Les pires ennemis des immigrés légaux, c'est leurs faux amis, c'est ceux qui veulent
21:38aucun contrôle. Pour que l'immigration légale puisse continuer à fonctionner, il faut pas qu'il y ait d'immigration illégale.
21:44— Oui. Pour aider Bruno Retailleau, deux propositions de loi LR du Sénat sont sur la table, et notamment une proposition qui instaure une durée minimale
21:55de 2 ans de résidence en situation régulière pour bénéficier des allocations familiales, des APL ou de l'allocation autonomie.
22:01— Oui. Nous avions même mis sur la table 5 années de présence sur le territoire. C'est absolument indispensable. L'immigration, aujourd'hui,
22:07c'est une immigration malheureusement illégale qui vient pour des raisons sociales, la plupart du temps, pour bénéficier d'un système généreux.
22:13C'est à nous de le réguler. — Merci à Philippe Juvin d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
22:19Patrick Roger est là après les infos de 9 heures.

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