• il y a 3 heures
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##BRIGITTE_LAHAIE-2025-02-05##
Transcription
00:00Et nous avons Josée maintenant qui nous rejoint. Bonjour Josée.
00:04Bonjour Brigitte, bonjour Docteur.
00:07Bonjour Josée, vous pouvez m'appeler Laurent.
00:09Laurent, oui, bonjour.
00:10Je crois qu'il préfère même qu'on l'appelle Laurent.
00:12Oui, bonjour Laurent, bonjour Brigitte.
00:15Merci de réagir. Vous avez été addict au cannabis, c'est ça ?
00:20Oui, j'ai été addict au cannabis pendant 7 ans.
00:24Oui, ça va encore.
00:27Et vous avez été mariée à quelqu'un qui était addict au sexe, c'est ça ?
00:30Voilà, oui, auparavant, oui.
00:34Mais qui était violent en même temps.
00:36Il associait la sexualité à la violence.
00:39Et ça m'a détruite.
00:41Donc après je suis passée au mode cannabis pour pouvoir calmer, je sais pas, tout ça.
00:48Ça me détendait au départ, je ne me suis pas rendue compte.
00:51C'est une fois que vous l'aviez quitté que vous avez commencé ?
00:54Oui.
00:55Vous étiez certainement très mal, à la fois de la violence que vous aviez subie,
01:00plus le fait de vous retrouver seule.
01:03Oui.
01:04Et vous aviez pris en charge le traumatisme ?
01:08Comment le prendre en charge ?
01:10Il était en moi, il était sur moi, sur mes épaules et il fallait que...
01:14J'ai connaissé une communauté de hippies qui m'ont fait fumer du cannabis
01:18et j'ai dit, mon Dieu, on devrait utiliser ça partout, dans les hôpitaux psychiatriques.
01:22Est-ce que c'est bien, ça détend ?
01:24Au début, ça fait du bien.
01:26Mais après, je suis tombée dans une maladie.
01:28On plane, au début, oui.
01:30Oui.
01:32Mais c'est très dur de s'en sortir parce que moi je m'en suis sortie
01:35mais les autres personnes qui fumaient avec moi ne s'en sont pas sorties.
01:38Je continue à fumer, je suis la seule, je crois, à être sortie.
01:41C'est très, très, très difficile de sortir.
01:43Comment vous avez fait, alors ?
01:45Tout simplement, j'étais envoyée en hôpital psychiatrique.
01:48Et là, j'étais restée trois mois.
01:51Du coup, j'avais, en sortant, j'ai oublié le cannabis.
01:53Je ne connais même pas.
01:55Et quand j'ai revu mes amis, j'ai vu qu'ils étaient toujours là-dedans.
01:59J'avais oublié et je me disais, tiens.
02:01Et ils m'ont rejetée parce que moi, je ne faisais plus partie du clan.
02:04Tant mieux qu'ils vous aient rejetée, remarquez, parce que vous auriez pu replonger.
02:09Mais vous n'êtes pas allée en hôpital psychiatrique pour la question du cannabis,
02:12c'était pour d'autres choses, c'est ça ?
02:14Oui, mais il y a eu une IVG qui s'est greffée là-dessus après avoir quitté mon mari.
02:17Évidemment, on est dans des vies assez dissolues.
02:20Par conséquent, il y a eu une IVG avec une prise de LSD.
02:25Et là, ça m'a vraiment fait plonger.
02:28Mais j'ai expliqué en psychiatrie que j'avais fait une IVG,
02:31que c'était ça qui m'avait fait du mal.
02:34Et tout ce que j'ai vécu psychiquement, qui est très particulier, très…
02:40Je n'ai jamais parlé de tout cela au psychiatre.
02:43J'ai été hospitalisée plusieurs fois.
02:46Et ma mère a vu que j'étais très, très touchée, très atteinte,
02:50parce que j'étais quand même infirmière, j'avais fait des études, etc.
02:53Et elle est allée prier dans un lieu de maria en France.
02:59Et elle a supplié pour ma guérison et ma conversion.
03:05Et c'est advenu par la suite.
03:08Et je dis ouf, parce que vraiment, c'est agressif.
03:12Parce que j'ai été détectée schizophrène, après psychotique, ils ont dit,
03:16et puis bipolaire.
03:18Et vraiment, j'ai eu des années difficiles, difficiles.
03:23Et au final, vous êtes toujours suivie par un psychiatre, alors ?
03:26Non, c'est fini.
03:28Vous allez mieux ?
03:30Je vais bien.
03:33Bravo, parce que vous êtes revenue de loin, comme on dit.
03:37Oui, de loin, oui.
03:39Quand je raconte cette histoire, je dis, je suis revenue du pays d'où l'on ne revient pas.
03:45C'est vraiment une profonde maladie, très, très profonde.
03:49Oui, et merci de témoigner, parce que je pense que vous avez envie de montrer
03:55à quel point il faut se faire aider, jusqu'à pourquoi pas se faire hospitaliser,
04:00quand on en est là.
04:02Ce que je pense quand même, José, c'est qu'il y a dû y avoir, avant la rencontre avec cet homme,
04:08il y a certainement eu quand même des failles ou des choses,
04:12parce que ça explique aussi pourquoi vous vous êtes laissée emporter de cette manière-là.
04:18Oui, il y a eu des failles, oui.
04:21Dans mon enfance, c'était mon grand frère, mais je ne l'accuse pas,
04:27parce qu'il s'est suicidé malheureusement à l'âge de 19 ans.
04:31Et dans mon cœur, je n'accuse pas mon frère.
04:36Je dis, nous étions deux jeunes, deux enfants, on était curieux de tout.
04:40Mais c'est tout à fait votre droit de ne pas l'accuser, de lui pardonner.
04:45Mais en attendant, ça n'excuse pas ce qu'il vous a fait.
04:51Je suppose qu'il a abusé de vous.
04:53Ça n'excuse rien.
04:56Et c'est important de rappeler que lorsque il y a eu un abus dans l'enfance,
05:00ça provoque un traumatisme énorme qui peut ensuite faire tomber dans l'addiction.
05:05Et je pense que c'est important qu'on puisse le dire à tous ceux qui nous écoutent.
05:10Oui, bien sûr.
05:15C'est difficile de poser des mots sur ces choses-là.
05:21Il y a une blessure terrible parce que le duo qu'on doit marier femme,
05:28le mariage, les épousailles, si on veut des enfants, créer une famille,
05:32même si c'est difficile, on a quelque chose de cassé en soi, de brisé.
05:37Quand vous vous sentez sale, vous avez des relations,
05:41c'est comme si vous cherchiez à quelque chose que vous avez perdu.
05:50C'est comme taper à des portes, c'est comme se cogner à des portes.
05:54C'est difficile tout ça, c'est difficile.
05:58Et vous avez été aidée un peu par un thérapeute,
06:02ou vous avez réussi grâce peut-être à la foi ?
06:07Oui, la foi m'a aidée.
06:10C'est un long, long cheminement.
06:13Comment vous expliquer ?
06:16Beaucoup de choses m'ont aidée.
06:19La philosophie, lire, lire des livres, se sortir de soi.
06:26Ça aide à se penser, la philosophie, la lecture.
06:32Vous lisez des choses qui tout d'un coup résonnent en vous
06:35et ça vous donne une piste et du sens.
06:40Oui, aussi arrêter de fumer, la découverte de son corps,
06:45de marcher quand on ne peut pas courir,
06:48puis marcher plus vite, arriver à courir.
06:50Même j'avais 33 ans et je me mettais à revivre.
06:53Aussi l'amitié d'un chien, la guérison.
06:58Un chien peut vous guérir, un animal peut vous guérir.
07:01L'amour d'un chien, ce n'est pas moi qui vais vous dire le contraire, Josée.
07:05Vous avez mis en place plein de choses,
07:09et un suivi par des psychothérapeutes.
07:11Non, je n'ai pas eu de ça, il n'y en avait pas.
07:14On faisait de la peinture sur soi.
07:19C'était alors dans les années 70 ?
07:22Oui, après c'est 80, 75, 80.
07:29C'était bien quand même.
07:32On avait un lieu très beau dans la campagne.
07:36C'était une très belle région, la région d'Ordogne.
07:40C'était très beau, très vert.
07:43Ma mère m'a aidée, mes parents m'ont aidée.
07:46Ma mère, c'est une femme exceptionnelle,
07:49qui ne m'a jamais dit que j'étais psychotique,
07:52que j'étais schizophrène.
07:54Elle m'accueillait avec son regard de maman.
07:57Elle m'aidait à comprendre que dans la vie,
08:00ce qui est important, c'est de mener une vie régulière.
08:05On mange à l'heure, on mange, on mange, on dort.
08:08Oui, c'est-à-dire qu'elle vous a redonné des repères
08:11qui vous permettent de tenir.
08:13C'est vrai que c'est important les repères.
08:15C'est ce que vous dites aussi quand vous conseillez aux gens
08:18d'écrire sur un carnet, parce que c'est des guides.
08:21Avoir sa propre géographie, c'est important.
08:24J'étais restée des fois très longtemps, je ne mangeais pas.
08:29Je pouvais rester six mois, je ne mangeais pratiquement rien.
08:32Au bout de quinze jours, c'était la chute.
08:35Je descendais parce que je ne dormais plus.
08:37A la fin, je ne dormais plus.
08:39J'arrivais à l'hôpital, mais je ne disais pas.
08:42J'étais anorexique.
08:45Jamais je ne parlais de ça.
08:47Je ne me confiais pas.
08:49J'arrivais, maigre comme tout, à l'hôpital.
08:52On me refusait de manger.
08:54Je me disais que c'était bien de manger un repas complet.
08:57Après, je me sens revivre, je redeviens forte.
09:00Mais je n'étais plus capable de rien.
09:02J'étais détruite, sûrement, intérieurement.
09:05En tout cas, vous aviez perdu le sens de la vie et le goût de vivre.
09:10C'est ce qui a certainement fait dire que vous étiez psychotique.
09:14Je parle avec un psychiatre.
09:17Oui, c'est possible.
09:19Ce qui est étonnant, c'est que ces diagnostics soient posés,
09:22et qu'il n'y ait plus de traitement et rien derrière.
09:25C'est ça qui est étonnant.
09:27J'ai un psychiatre pendant 15 ans qui m'a suivie.
09:32Il voulait me faire l'ordonnance.
09:36Je lui ai dit que ce n'était pas la peine de marquer,
09:39parce que ça faisait un moment que je ne prenais plus de médicaments.
09:42Il m'a demandé quel était mon secret.
09:45Je lui ai dit que mon secret était celui de ma mère.
09:48C'était de prendre soin de soi,
09:51d'essayer d'avoir une vie équilibrée.
09:56Je lui ai dit que ma mère faisait du blé germé.
10:00C'était très bien comme traitement.
10:03Le blé germé contient à peu près toutes les vitamines B.
10:09Ce qui est important quand même, c'est que si on a un diagnostic de schizophrénie
10:13ou de troubles bipolaires, il y a des traitements médicamentaux
10:16et un suivi de psychothérapie qu'il faut faire.
10:19Il y a les médicaments et la thérapie.
10:22C'est toujours les deux qui sont importants.

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