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Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Sophie Primas, porte-parole du gouvernement.
Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Sophie Primas, porte-parole du gouvernement.
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00:00Sophie Prémat qui aimerait bien en garder un peu de stabilité justement, on verra ce qui va se passer dans les heures qui viennent.
00:06Bonjour à vous et merci d'être avec nous en cette matinée un petit peu particulière parce que c'est vrai que c'est un moment important
00:11qu'on va vivre tout à l'heure à l'Assemblée. François Bayrou va annoncer solennellement qu'il utilise l'article 49.3 pour faire passer le budget en urgence.
00:19Expliquez-nous quel sera ensuite le timing s'il n'y a pas de censure, évidemment, à partir de quand la France aura pour de bon un budget ?
00:26Écoutez, si cet après-midi l'ensemble des formations politiques entendent les arguments de François Bayrou, ne votent pas la censure dans leur majorité,
00:35eh bien nous pensons que nous pourrons avoir un budget entre mi-février et fin février, un budget promulgué.
00:41Oui parce qu'il y a urgence, c'est ce qu'a expliqué le Premier ministre et l'ensemble du gouvernement tout le week-end.
00:45Oui il y a bien sûr urgence mais moi je fais comme les parlementaires, je fais comme tous les hommes politiques, le week-end je rentre chez moi,
00:52je parcours les marchés et les cérémonies et partout les Français viennent vous voir, vraiment dans une démarche très proactive pour vous dire ça suffit,
01:01il faut qu'on ait un budget, je crois qu'ils ont compris l'urgence, cette urgence dans un monde politique qui est une situation politique non identifiée, qui est nouvelle.
01:0949.3 pour le budget, 49.3 également pour le budget de la sécurité sociale ou pas ?
01:14Probablement qu'on sera dans une même avancée pour l'instant.
01:18Normalement c'est un peu trop tôt pour le dire puisque en réalité nous sommes encore dans cette phase qui est la phase de dialogue,
01:25donc c'est un petit peu trop tôt pour le dire mais les mêmes mécanismes atteignent effectivement les mêmes décisions.
01:33Donc 49.3 probable également pour le projet de financement de la sécurité sociale.
01:38Le coût de la censure vous l'évaluez au gouvernement à 100 millions d'euros par jour, soit 12 milliards au total.
01:44En mettant en avant ce chiffre, c'est une façon de dire à chacun, aux RN et aux socialistes surtout de prendre leur responsabilité,
01:50de dire si vous censurez ça va coûter cher à la France ?
01:53Ça coûte cher déjà à la France, le fait d'avoir censuré Michel Barnier déjà coûte beaucoup d'argent et surtout un manque de croissance,
02:00un manque de relance, un manque d'investissement, c'est cela que les Français aujourd'hui perçoivent parfaitement.
02:05Donc effectivement c'est à peu près estimé à 12 milliards d'euros, c'est considérable,
02:09mais surtout ça bloque, ça bloque les investissements, ça bloque les embauches, ça bloque les communes, ça bloque tous les investisseurs, l'emploi.
02:16Il faut redémarrer.
02:17Alors il faut redémarrer, sauf si évidemment il y a une nouvelle censure.
02:20Du côté du Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy, qui est un peu le monsieur économie du RN, dit qu'à titre personnel, lui, il voterait la censure.
02:26Ce qui a mis une épée de Damoclès sur vos épaules.
02:29Est-ce que vous essayez de convaincre le RN ou bien pour vous le RN n'est plus dans l'équation ?
02:33Écoutez, la méthode de François Bayrou, c'est de l'écoute, l'écoute de toutes les formations politiques.
02:39C'est le dialogue avec celles qui veulent engager des dialogues et qui ne sont pas forcément dans la majorité.
02:44Et puis ensuite, c'est la responsabilité.
02:46Donc aujourd'hui, on est à l'heure de la responsabilité, la responsabilité du gouvernement qui engage sa responsabilité justement par le 49-3,
02:54c'est la responsabilité des formations politiques d'écouter les Français.
02:57Et vraiment, j'insiste, les Français nous demandent d'avancer.
03:00Alors on sait bien que vous vous êtes davantage appuyé cette fois sur le Parti socialiste.
03:04Vous négociez encore avec eux ou bien la version adoptée en commission paritaire, elle est ferme et définitive ?
03:09La version qui a été adoptée en commission paritaire est déjà une première étape.
03:13Ça fait 12 ans, je crois qu'il n'y a pas eu de commission mixte paritaire positive qui s'est soldée de façon positive.
03:19C'est donc une première étape extrêmement importante.
03:22La version qui est proposée est celle sur laquelle le gouvernement engagera sa responsabilité cet après-midi.
03:27Donc ça ne bougera plus ?
03:29On a beaucoup dialogué, chaque formation politique a apporté ses idées, a apporté sa volonté.
03:34Je n'aime pas trop le nom de ligne rouge, chacun a été entendu.
03:38La version qui sort du Sénat et de la commission mixte, mais chacun veut plus.
03:42Mais si vous voulez, je le redis, on est dans un objet politique non identifié pour les Français, pour les responsables politiques.
03:48Le fait de ne pas avoir de majorité à l'Assemblée nationale, c'est une situation tout à fait nouvelle.
03:54Il faut qu'on l'appréhende et qu'on prenne en compte les avancées qui ont été faites.
03:58On voit que les socialistes réservent leurs réponses.
04:00Ils sont peut-être suspendus à une annonce de votre part sur le SMIC.
04:03Ils demandent une hausse du SMIC. Est-ce que vous pouvez leur accorder cette hausse du SMIC ou pas ?
04:07Cette hausse du SMIC n'est pas là dans ce budget-là.
04:10Il faut qu'elle fasse l'objet d'une discussion sociale.
04:13C'est ce que le Premier ministre va engager avec la ministre de l'Emploi.
04:17Nous allons faire une conférence sociale dans laquelle, une fois de plus, le dialogue sera à l'ordre du jour.
04:24La question du SMIC est une question qui sera posée, mais qui n'est pas là dans le budget.
04:28Au gouvernement, vous souhaitez cette hausse ou pas ?
04:30Pour les Français, c'est la question du pouvoir d'achat.
04:34Ce que nous souhaitons, c'est que nous réfléchissions sur le bas de page de sa feuille de salaire.
04:39Nous réfléchissions au SMIC avec les difficultés que nous avons aujourd'hui à sortir de cette trappe à bas salaire.
04:46Un trop grand nombre de Français reste bloqué au niveau du SMIC.
04:50C'est non ou c'est peut-être oui ?
04:52La question, c'est la question du pouvoir d'achat et la question de la bas de page.
04:55Les socialistes vont vous demander un truc très précis aujourd'hui.
04:58Avancez sur le SMIC et on ne vous censurera pas.
05:01Le SMIC a déjà été réévalué, je le rappelle, au mois de novembre.
05:05La question aujourd'hui pour nous n'est pas celle d'augmenter le SMIC maintenant,
05:08mais de rentrer dans une conférence sociale dans laquelle on travaille tous ces points-là.
05:12L'augmentation du SMIC rapidement ou pas, c'est vraiment la conférence sociale qui le déterminera.
05:18Et comment on améliore la différence entre le brut et le net ?
05:21Mais pas de geste immédiat visiblement.
05:23Ils sont dans quel état d'esprit les socialistes pour les retours que vous avez eus ce week-end ?
05:27Sur la censure évidemment.
05:29Ils sont dans une position, je ne vais pas parler à leur place, c'était un peu délicat pour moi.
05:33Je suis ça de près, ne serait-ce que dans ma propre circonscription, là où j'habite.
05:37Et ils sont vraiment très à l'écoute du terrain, je pense.
05:42Et le terrain leur envoie des messages qui sont des messages apaisants.
05:46Ils sont aussi à l'écoute de certains propos urticants, comme la submersion migratoire,
05:50évoquée la semaine dernière par François Bayrou.
05:52Cet épisode, il est passé ou pas ?
05:53Cet épisode, il est passé.
05:55Je crois qu'on ne peut pas jouer l'avenir de la France et l'avenir des Français sur un mot,
05:59un mot qui, quel qu'il soit, dépeint une réalité,
06:02sur laquelle là aussi il faut un peu de sérénité et il faut en parler tranquillement.
06:05Il y a un autre mot qui est heurté ce week-end, c'est le mot de rat.
06:08Vous avez sans doute entendu ça dans la bouche de Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT,
06:11à propos du coup de colère de certains grands patrons contre la surtaxe de l'impôt sur les sociétés,
06:16Bernard Arnault notamment, qui s'est exprimé.
06:18Sophie Binet, elle dit les rats quittent le navire.
06:20Est-ce que cette expression vous a choqué ou pas ?
06:22Elle a fait pas mal causer ce week-end.
06:23Écoutez, moi je ne vais pas commenter les expressions des uns et des autres.
06:28Ce qui est certain, c'est que les grands patrons se sont exprimés par la voix de Bernard Arnault,
06:32par la voix du MEDEF, pour dire que la taxation effectivement de leurs grandes entreprises
06:36était une mauvaise chose, ce que nous partageons.
06:39Mais que vous faites quand même.
06:40Mais qu'on fait quand même cette année de façon unique,
06:44puisque nous nous sommes engagés à ne pas refaire ce geste l'année prochaine.
06:48Alors vous savez qu'il n'y croit pas du tout.
06:49Écoutez, c'est un engagement que nous prenons et que le Premier ministre a pris.
06:54Donc chacun doit faire confiance à l'autre.
06:58Mais je ne commenterai pas les propos qui sont ceux de Sophie Binet et que je lui laisse.
07:03Alors si vous dites que ça ne durera qu'un an, ça veut dire que l'année prochaine,
07:07vous allez faire davantage d'économies sans doute.
07:09C'est la promesse que vous faites pour essayer de trouver cet argent.
07:12Vous avez sans doute lu toutes les propositions de Laurent Wauquiez,
07:14que vous connaissez bien puisque vous venez de la droite vous-même, vous êtes LR.
07:17Alors il propose notamment la suppression de nombreuses agences de l'État.
07:20Vous êtes pour ou pas ?
07:21Oui bien sûr.
07:22Ce n'est pas la suppression pour la suppression.
07:24C'est l'efficience de l'argent qui est publique.
07:26Oui mais Eric Lombard, le ministre de l'Économie,
07:28il dit non, non, ces agences elles servent à quelque chose.
07:30On voit bien que vous n'êtes pas d'accord concernant le gouvernement.
07:32Non, bien sûr qu'on est d'accord.
07:33On est d'accord, ces agences elles sont là pour établir des missions,
07:37pour répondre à des missions.
07:39Il faut simplement savoir si ces missions ne sont pas établies plusieurs fois
07:41par plusieurs agences différentes ou par des services de l'État et des agences.
07:45Ça peut arriver.
07:46J'ai quelques exemples en tête.
07:47Et donc il faut être certain que l'efficience de l'argent public,
07:50soit au travers d'une agence, soit au travers d'un service de l'État,
07:54mais uniquement par l'un ou par l'autre, est bien faite.
07:57Autre annonce de Laurent Wauquiez.
07:58Hier, il va y avoir une niche, comme on dit, les Républicains, cette semaine.
08:03LR va notamment défendre la suppression du droit du sol à Mayotte.
08:06Que va dire le gouvernement ?
08:07Est-ce qu'il va soutenir cette proposition LR ?
08:09Vous savez que le droit du sol est un sujet que le Premier ministre lui-même s'en est emparé.
08:15La proposition de loi n'est pas une réforme constitutionnelle
08:19qui n'annule complètement le droit du sol sur Mayotte.
08:22Les aménagements, en fait, pour durcir l'accès à la nationalité française sur Mayotte
08:27sont le propos de cette proposition de loi qui sera, le Premier ministre l'a dit,
08:31soutenue par le gouvernement.
08:32Et les sénateurs proposent aussi, les sénateurs cette fois,
08:34210 jours de rétention pour les immigrés en France
08:38et deux ans de résidence en situation régulière avant de toucher des prestations sociales.
08:43Est-ce que ça vous le soutenez ou pas ?
08:44C'est un petit peu tôt pour dire la position du gouvernement là-dessus.
08:47La première, qui est l'allongement de la durée de rétention administrative,
08:52c'est ainsi qu'on l'appelle, le CRA, on en entend parler de temps en temps,
08:55est une proposition qui est fortement portée par le ministère de l'Intérieur
09:00et le ministre de l'Intérieur.
09:01Et sur les prestations sociales ?
09:02Sur les prestations sociales, c'est un sujet sur lequel il faut discuter,
09:05qui a eu d'ailleurs un avis favorable au Sénat pendant la loi immigration,
09:10dont une disposition avait été censurée car elle a été jugée par le Conseil constitutionnel
09:15comme un cavalier législatif, donc n'ayant pas rapport avec le texte d'origine.
09:19Pas de position tranchée donc pour l'instant, mais on verra ce que va dire le gouvernement.
09:22Merci beaucoup Sophie Primal.
09:23Merci beaucoup Julien.