Rendre le reconditionné désirable, calibrer ses besoins en énergies alors que l’IA prend de l’ampleur, lutter contre l’isolement numérique… Ce sont les défis des télécoms et du numérique auxquels Orange souhaite répondre. Elizabeth Tchoungui, directrice RSE du groupe, répond à la question « prête pour l’impact ? » Elle nous présente aussi son engagement pour la féminisation des pôles de direction des entreprises.
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00:00Prête pour l'impact ? C'est la question que je vais poser tout de suite à mon invité. C'est la question que je pose chaque semaine à une personnalité qui compte dans l'économie française.
00:11Bonjour Elisabeth Chungui. Bonjour Thomas. Bienvenue sur ce plateau. Vous êtes la directrice RSE du groupe Orange. On a 25 minutes de grand entretien.
00:19Et je vais commencer par l'actualité. C'est ce programme de recyclage des câbles. Donc cuivre, un or rouge, c'est ça que vous allez récupérer ?
00:28Alors c'est vrai que le cuivre est un matériau rare et critique désormais. Et on voit bien qu'il suscite des convoitises puisque régulièrement nous devons faire face à des vols de cuivre.
00:41L'enjeu pour nous donc effectivement c'est le kick-off là cette année du décommissionnement du cuivre en France.
00:48Avec donc le rationnel au départ. C'est un réseau qui a montré ses preuves pendant longtemps mais qui est désormais obsolète pour absorber l'augmentation du trafic.
01:00La fibre est beaucoup plus efficace. Donc ça c'était le réseau ADSL c'est ça ? Oui c'était le réseau classique jusqu'à présent ADSL.
01:08Et effectivement aujourd'hui à la fois il y a des sujets d'entretien, la fragilité face à l'humidité et puis surtout c'est un réseau qui est moins performant que la fibre face à l'augmentation des usages et du trafic.
01:23Donc évidemment décommissionner tout ce vaste réseau c'est un vaste chantier.
01:29Mais ce qui est intéressant c'est effectivement l'impact environnemental. Déjà massivement déployer la fibre. La fibre c'est trois fois moins énergivore que le cuivre.
01:39Et puis effectivement l'enjeu c'est le recyclage non seulement du cuivre mais aussi du plastique qui entoure la gaine.
01:50Donc ça rejoint complètement nos enjeux d'économie circulaire, tout ce qu'on porte à la RSE du groupe.
01:59Ça veut dire quoi ? C'est presque une filière à créer ? Parce qu'on va récupérer le cuivre de nos réseaux ADSL mais c'est des milliers et des milliers de kilomètres ?
02:10Alors potentiellement c'est pour ça qu'on parle d'or rouge parce qu'il va se vendre sur un marché donc ça c'est une bonne nouvelle pour Orange.
02:16C'est une filière à créer en quelque sorte ?
02:18Absolument c'est vrai comme vous dites des milliers et des milliers de kilomètres.
02:21S'il fallait tricoter des pulls en cuivre on en aurait beaucoup en stock.
02:26Mais effectivement c'est une filière industrielle à mettre en place. On ne fait pas ça tout seul.
02:31Il faut déterrer des réseaux, il faut construire la filière pour le recyclage.
02:37Donc c'est un vaste chantier qu'on a initié et qu'on fait pas à pas avec toujours beaucoup de responsabilités.
02:44On va choisir les meilleurs acteurs, les mieux-disant sur le plan environnemental du recyclage.
02:50Donc là c'est une aventure qui va durer à cinq ans mais qui mobilise positivement les équipes parce que justement il y a cet enjeu de durabilité, d'économie circulaire.
03:04Et donc c'est vraiment en adhérence avec nos enjeux de contribution à la lutte contre le changement climatique.
03:14Ce programme de promotion de l'économie circulaire c'est le programme REUX tout simplement.
03:20Alors il y a plein de verbes derrière le REUX. C'est quoi l'objectif général ?
03:25L'objectif général effectivement REUX c'est vraiment la vitrine pour nos clients.
03:30Et vraiment on a été le premier opérateur en France à proposer un service intégré autour des objectifs environnementaux aux clients.
03:39Donc REUX c'est réparer, déjà c'est collecter des mobiles pour pouvoir après les recycler.
03:45C'est réparer des mobiles et c'est aussi fournir des mobiles reconditionnées.
03:51Et aujourd'hui on voit les parts de marché des mobiles reconditionnées qui augmentent dans nos boutiques.
03:59Parce que je pense que notamment la génération Z ou A est très sensible à ces enjeux et préfère aujourd'hui avoir un mobile reconditionné performant.
04:11C'est vraiment un changement d'état d'esprit.
04:14C'est-à-dire que l'économie du smartphone s'est créée sur la nouveauté, sur le fait de changer son smartphone le plus souvent possible.
04:23Et on en a peut-être été victime les uns et les autres.
04:26Effectivement mais il y a un changement de mindset déjà parce qu'aujourd'hui il y a un message qu'on véhicule fortement.
04:34C'est l'allongement de la durée de vie de vos téléphones.
04:39Ce sont des objets très performants, ça ne sert à rien d'en changer tous les deux ans, ça peut durer trois, quatre ans.
04:45On était déjà dans cette démarche avec nos box.
04:48Certaines de nos box peuvent être reconditionnées et ont un cycle de vie qui peut aller jusqu'à dix cycles.
04:55Et donc je pense qu'après il y a une conjoncture et c'est ça qui est intéressant avec les RSE.
05:01C'est quand finalement les intérêts financiers rejoignent les intérêts écologiques.
05:06Le nouveau smartphone il devient de plus en plus cher.
05:10Donc il y a plein de gens qui n'ont plus les moyens de se payer un noeud de leur smartphone dernier cri.
05:16Donc en fait c'est une balance aujourd'hui, les intérêts se rejoignent parce qu'un reconditionné de très bonne qualité coûte moins cher.
05:24Et en plus c'est un geste pour la planète.
05:26Donc tout ça est très vertueux.
05:28Le groupe Orange s'est donné pour objectif d'être net zéro carbone en 2040.
05:32Ce n'est pas si loin, vous en êtes où aujourd'hui ?
05:35On est content parce qu'on a pris des objectifs ambitieux mais c'est notre responsabilité.
05:41Des objectifs qui ont été validés par la Science Based Target Initiative, qui est vraiment l'organisme international,
05:47qui vérifie que la trajectoire est cohérente avec des points de passage parce que sinon c'est du greenwashing et on ne nous tamponne pas.
05:54Il n'y a pas beaucoup d'opérateurs qui sont validés SBTI sur tout le périmètre du groupe.
05:59France, Europe, Afrique avec des enjeux différents.
06:04On en est où ?
06:06Au départ, et c'est ce que j'adore dans mon métier, c'est qu'au départ on me dit que ça va être impossible,
06:11moins 30% en 2025, Scope 1 et 2, ça ne va pas être possible.
06:15Sur le Scope 1 et 2, les objectifs ont été atteints déjà l'année dernière.
06:20Donc ça veut dire que c'est possible.
06:22Le gros enjeu aujourd'hui c'est ce qu'on appelle le Scope 3,
06:25c'est-à-dire toutes les émissions carbone de toute la chaîne de valeur, clients, fournisseurs.
06:29Et aujourd'hui on sait que c'est vraiment les fournisseurs.
06:32C'est les équipements réseau, c'est le matériel qu'on achète pour le réseau,
06:38c'est les minerais, tout ce qui est dans la fabrication des réseaux qui servent notre connectivité.
06:47Donc là le vieil est plus difficile à activer, ça veut dire quoi ?
06:50C'est-à-dire que vous mettez la pression, vous co-construisez avec eux, vous renoncez à certains partenariats,
06:54c'est des choix difficiles ?
06:56La première étape c'est d'engager nos fournisseurs.
07:00On a lancé un programme par NERT, Net Zero Carbon, cette année en 2024,
07:05avec l'idée d'engager l'écosystème et dans un premier temps dans des contrats de progrès.
07:11Par exemple on a signé un MOU avec Cisco au Mobile World Congress à Barcelone l'année dernière.
07:17Donc on n'est pas encore dans une démarche coercitive,
07:22mais parce qu'après c'est du fonctionnement intelligent puisqu'on est tous le Scope de chacun.
07:27On est les clients de nos fournisseurs donc on fait aussi partie de leur Scope 3.
07:31Donc il y a vraiment un intérêt aujourd'hui à co-construire avec la filière.
07:36Donc là on se focalise sur nos plus gros fournisseurs
07:39et il y a beaucoup de mobilisation sur toute la chaîne.
07:45Donc c'est difficile mais c'est positif, il y a une dynamique en tout cas.
07:50En cinq ans, la quantité de données transitant par les réseaux des opérateurs télécoms
07:55a été multipliée par 10 dans le monde.
07:58C'est ce à quoi on assiste notamment.
08:00Ce n'est pas la seule explication mais nous dans nos usages,
08:04c'est toujours plus de vidéos qui font tourner toujours plus de serveurs,
08:08qui consomment toujours plus d'électricité.
08:10Est-ce qu'on n'est pas dans une spirale infernale quand même ?
08:14Il faut répondre à une demande et d'ailleurs pour revenir au cuivre,
08:18heureusement qu'Orange avait déployé massivement la fibre au moment du confinement
08:22parce que tout le trafic en télétravail etc. ça aurait été compliqué juste avec du cuivre.
08:28Donc il faut juste agir de manière intelligente et à plusieurs niveaux.
08:34C'est vrai que le trafic et les usages augmentent.
08:38Donc comment on peut agir ?
08:40Déjà en nous, en fabriquant, en mettant en place des équipements beaucoup plus intelligents,
08:46des réseaux, on peut faire d'ailleurs appel à l'IA pour faire de la veille,
08:53pour développer ce qu'on appelle des green features
08:57et donc calibrer pour que nos réseaux soient les moins énergivores possibles.
09:03C'était l'objet de notre programme Green ITN qu'on continue de développer.
09:07Et puis après je pense que, et c'est aussi le rôle d'une entreprise comme Orange,
09:12il faut aussi responsabiliser sur les usages,
09:16calculer l'empreinte carbone de nos usages.
09:20C'est possible en France aujourd'hui, dans notre offre,
09:24on sait que chaque client peut avoir accès à son empreinte carbone.
09:27Et puis aussi c'est sensibiliser.
09:29C'est des gestes tout simples parfois,
09:31c'est vous regarder d'une vidéo en streaming chez vous,
09:37branchez-vous sur le wifi plutôt que de le regarder sur votre téléphone, sur la réseau mobile
09:41parce que le wifi est moins énergivore.
09:44Donc il y a une partie d'éducation.
09:46Sur les infrastructures, parce que tout ça, ça aboutit où,
09:50à des datacenters qui tournent de plus en plus ?
09:53Je sais que vous travaillez à réduire l'impact de vos datacenters, comment ?
10:00Effectivement, l'enjeu des datacenters est important,
10:03il va l'être de plus en plus avec l'IA d'ailleurs.
10:06Donc nous, ce qu'on développe, c'est ce qu'on appelle des systèmes de free cooling,
10:11c'est architecturalement intégré, de la ventilation naturelle,
10:15pour ne pas avoir à utiliser des énormes climatiseurs pour nos datacenters.
10:23C'est vraiment une démarche dans laquelle on est engagé depuis déjà quelques années.
10:27On en a un pas très loin, en Normandie, à Val-de-Reuil, on en a d'autres.
10:31Ça nous oblige à être créatifs, cet enjeu de décarbonation,
10:36et donc forcément, qui dit créativité, dit passion et responsabilité aussi.
10:41Il y a un autre levier, c'est l'origine de l'électricité que vous consommez.
10:45Ce que je trouve intéressant, c'est que je pense que 95% des invités que je reçois dans cette émission
10:52nous disent qu'on se fournit en électricité renouvelable, en énergie renouvelable.
10:56Génial, mais sauf qu'il doit y avoir une concurrence et une demande difficile à fournir.
11:03Est-ce que vous êtes en bagarre pour trouver les bons fournisseurs d'énergie renouvelable ?
11:08Est-ce que vous en avez assez ?
11:10On en a assez, mais vous avez raison, c'est une bagarre parfois,
11:14parce qu'effectivement, face à la demande, l'offre, il faut faire coïncider.
11:21On a dû faire monter en compétence nos équipes qui négocient les achats d'énergie renouvelable.
11:28Parce que ça vous coûte plus cher ?
11:30Justement, le message, c'est que nous, heureusement d'ailleurs,
11:34on a commencé à contracter beaucoup de Power Purchase Agreement,
11:40donc des contrats d'achat longue durée d'électricité renouvelable,
11:43avant la crise en Ukraine, parce que depuis, les prix ont augmenté.
11:48On a connu les sujets de crise énergétique, la sobriété, etc.
11:51Nous, on avait conclu la plupart de nos Power Purchase Agreement à ce moment-là,
11:55où ce n'était pas encore trop cher.
11:58Donc voilà, ça demande de l'anticipation aussi des enjeux de décarbonation,
12:02et je pense que les équipes en charge de l'énergie ont eu du nez sur le sujet.
12:07Quelques chiffres clés sur le groupe Orange, près de 300 millions de clients dans le monde,
12:12137 000 salariés, plus de 44 milliards de chiffres d'affaires,
12:16vous opérez dans 26 pays, en Europe évidemment, mais aussi en Afrique et au Moyen-Orient.
12:21Alors là, j'ai une question très générale sur ce que sont les principes RSE
12:25que vous portez comme directrice RSE.
12:28Comment les appliquer partout ?
12:30C'est impossible de les appliquer partout de la même façon,
12:32il y a des cultures, des traditions différentes en fonction des pays dans lesquels vous opérez.
12:37Il y a de toute façon un socle commun,
12:40les enjeux de décarbonation le moins net, net zéro carbone 2040,
12:44on l'a pris pour tout le groupe.
12:46Et c'est un vrai challenge parce qu'en Afrique,
12:49on est encore en train de déployer beaucoup de réseaux,
12:51donc on achète des équipements, ça fait grimper notre empreinte carbone.
12:54Mais ça a été en engagement dès le départ,
12:57contrairement à d'autres opérateurs qui ont pris des engagements en Europe,
13:00mais pas en Afrique, et nous on n'était pas du tout à l'aise avec le message,
13:04parce que le message c'était en gros, on peut continuer à polluer en Afrique,
13:08donc nous c'était hors de question.
13:10Donc ça c'est les mêmes principes, tout en montant en puissance dans ces pays-là.
13:13Net zéro carbone dans tout le groupe,
13:15donc ça veut dire qu'il faut qu'on déploie les leviers dans tous les groupes,
13:17donc on solarise massivement les nouveaux sites qu'on déploie en Afrique,
13:22donc ça c'est le premier point.
13:25Le socle commun c'est aussi sur les volets sociétaux,
13:28on a, quelles que soient les cultures,
13:30il y a des principes de non-discrimination,
13:32il y a des principes d'impact positif sur les sociétés,
13:37comment on réduit la fracture numérique dans toutes les géographies où on est.
13:42Et donc notre principe finalement, c'est à...
13:45C'est mon côté gourmand, je ne sais pas si vous aimez les donuts.
13:49Ça m'arrive, oui.
13:51La théorie du donut, c'est une théorie qui a été développée
13:54par une économiste britannique, Kate Roberts,
13:57qui dit que si on veut résoudre les grands défis de l'humanité,
14:01chaque organisation doit s'inscrire dans un donut,
14:05c'est-à-dire inscrire son activité au-delà d'un plancher sociétal,
14:09donc impact positif sur la société, justice sociale,
14:13et en-dessous du plafond environnemental.
14:17Donc ça donne un donut, et nous on s'inscrit complètement là-dessus,
14:20avec une démarche très holistique,
14:22parce qu'il n'y a pas l'environnement d'un côté
14:24et les enjeux sociétaux de l'autre,
14:26tous sont interpénétrés,
14:28et ça fait partie des convictions et du socle commun à tout le groupe,
14:34en dépit des contextes de marchés très différents.
14:38Par exemple, je crois qu'il y a un programme
14:40de formation gratuite aux métiers du numérique,
14:43dans quel pays et avec quel objectif ?
14:45Justement, dans tous les pays,
14:47nous déployons des Orange Digital Center,
14:50avec l'idée de former gratuitement les jeunes
14:53à des métiers du numérique à haute valeur ajoutée,
14:57d'accompagner aussi des startups,
14:59donc ce programme s'appelle Orange Digital Center,
15:02on l'a déployé d'abord en Afrique,
15:04avec des taux de réussite impressionnants,
15:0690% des jeunes qui sortent de nos promos sur le code,
15:10trouvent un emploi dès la sortie,
15:13donc en enjeu d'égalité des chances aussi,
15:16mais après, c'est un socle commun,
15:19mais on décline différemment selon les géographies.
15:22En France par exemple, on s'est beaucoup focalisé
15:24sur un programme qui s'appelle Femmes Entrepreneuses,
15:27ça aussi c'est un socle commun,
15:29comment on accompagne les femmes,
15:31et donc ça commence par les jeunes filles,
15:33vers les métiers de la tech,
15:36le fossé de la question du genre,
15:40des inégalités de genre dans la tech,
15:42est absolument crucial,
15:44parce que de toute façon,
15:46de plus en plus de métiers auront une composante forte
15:48en matière de tech,
15:50et donc si on laisse de côté les femmes,
15:52on va creuser les inégalités.
15:54Il y a des pays où c'est plus difficile
15:56d'équilibrer et d'avoir autant de femmes
15:58qui rentrent dans des centres de formation que d'autres ?
16:00Alors, il faut se méfier des clichés,
16:02justement, c'est pour ça que je vous pose la question.
16:04Par exemple, les pays où on a
16:06le plus de femmes ingénieurs,
16:08à la fois dans nos propres équipes,
16:10mais également où on a
16:12un fort taux de femmes
16:14chez nos impromnantes,
16:16dans les Oranges Digital Center,
16:18c'est la Tunisie,
16:20c'est le Maroc,
16:22notamment.
16:24Donc voilà.
16:26Je voudrais qu'on imagine
16:28ce que ça représente
16:30quand, par exemple,
16:32un solaire ou un kit solaire
16:34arrive dans un village
16:36un peu isolé en termes
16:38de croissance économique,
16:40d'impact économique et social.
16:42Qu'est-ce que ça change ?
16:44Ça change tout.
16:46Et notamment
16:48notre
16:50business unique Orange Énergie.
16:52C'est à ça que je pensais.
16:54Pour moi,
16:56c'est la quintessence
16:58de ce qu'est l'ARSE,
17:00un impact positif
17:02sur l'environnement,
17:04un impact positif sur la société
17:06et de la création
17:08de valeurs pour l'entreprise.
17:10Orange Énergie, c'est une
17:12business unique qu'on a développée en Afrique.
17:14Le principe, on apporte
17:16dans les milieux ruraux où il n'y a
17:18pas d'électricité,
17:20parce qu'il ne faut pas oublier,
17:22pas d'électricité, pas de téléphone.
17:24Parfois on l'oublie.
17:26On apporte une antenne
17:28à l'économie, bien entendu,
17:30avec une offre d'énergie
17:32solaire aux habitants
17:34avec un système de payasugo
17:36grâce à notre mobile money,
17:38parce que l'énergie coûte cher en Afrique.
17:40C'est vraiment le principe.
17:42On ne paye que ce qu'on consomme.
17:44Quand l'électricité
17:46arrive dans un village
17:48et le réseau, directement derrière,
17:50ce sont des activités génératrices
17:52de revenus.
17:54Par exemple, on fait des partenariats.
17:56On travaille toujours en écosystème
17:58avec une entreprise qui fait des frigos solaires
18:00et donc, derrière, des activités
18:02liées à la chaîne du froid.
18:04Ce sont des choses toutes simples,
18:06mais qui changent des vies.
18:08C'est des activités de coiffeur,
18:10parce que soudain, on peut avoir
18:12une tondeuse électrique.
18:14Ce qui est intéressant, c'est qu'on peut
18:16mesurer l'impact à travers
18:18les transactions monétaires
18:20faites via Orange Money,
18:22notre service financier mobile.
18:24C'est formidable,
18:26parce que c'est un impact direct,
18:28mesurable.
18:30Le cercle vertueux, c'est que ça amène
18:32des financements internationaux.
18:34Des institutions comme
18:36la Banque mondiale accordent
18:38des subventions avec un système
18:40qui s'appelle le Results Based Financing.
18:42C'est une subvention,
18:44ce n'est pas un prêt.
18:46Il faut juste prouver
18:48l'impact positif
18:50pour la croissance,
18:52la représentation des revenus
18:54pour les populations.
18:56On arrive à faire tout ça,
18:58notamment grâce au Mobile Money,
19:00grâce à la data dont on dispose.
19:02Pour moi, c'est la quintessence
19:04de ce qu'est la RSE créatrice de valeur.
19:06Je voudrais qu'on commente ensemble
19:08une photo qui nous ramène
19:10à l'époque où on faisait le même métier.
19:12Quand vous étiez journaliste
19:14et présentatrice à la télévision.
19:16J'espère qu'on va voir cette photo.
19:18Pourquoi vous avez pris ce virage ?
19:20Je ne veux pas être le premier
19:22à vous poser cette question,
19:24mais ça m'intéresse.
19:26J'avais choisi les médias
19:28pour la capacité d'influence,
19:30de faire bouger
19:32les lignes sur des sujets
19:34qui me sont chers.
19:36L'égalité de genre,
19:38les sujets de diversité
19:40socio-culturelle,
19:42la solidarité internationale,
19:44le climat.
19:46J'étais très mobilisée
19:48en tant qu'administratrice d'Action
19:50contre la faim, car on voyait bien
19:52comment augmenter le nombre de bénéficiaires
19:54victimes du changement climatique.
19:56Très engagée aussi
19:58sur le sujet de l'inclusion
20:00de personnes en situation de handicap.
20:02J'ai un fils qui a
20:04un trouble du spectre autistique.
20:06À un moment,
20:08je me suis dit
20:10que l'influence, c'est super
20:12et c'est hyper important.
20:14Ça doit être conjugué à l'action.
20:16Avec une conviction profonde
20:18et on le voit de plus en plus
20:20qu'à l'ère où le
20:22politique...
20:24Le geste que vous faites est le bon.
20:26Et fluctuant.
20:28Merci.
20:30Body language, vous avez tout compris.
20:32Finalement,
20:34les grands groupes internationaux
20:36ont une capacité
20:38d'action concrète extrêmement
20:40puissante.
20:42Avec des engagements qui ne fluctuent pas.
20:44Quand on prend des engagements
20:46en termes de responsabilité sociétale,
20:48on doit les suivre.
20:50C'est de plus en plus réglementé.
20:52Et tant mieux parce que ça nous aide
20:54à asseoir nos positions et à en faire
20:56un avantage compétitif.
20:58Mon moteur, c'est l'action.
21:00De l'influence à l'action.
21:02Vous avez beaucoup milité
21:04quand vous étiez journaliste
21:06pour l'égalité femmes-hommes.
21:08Vous le faites toujours aujourd'hui.
21:10Et comment ?
21:12Aujourd'hui, j'ai la chance
21:14d'avoir pour patronne
21:16une des rares
21:18femmes patronnes du CAC 40.
21:20J'allais vous poser la question.
21:22Notre rubrique...
21:24C'est plutôt des CIO qui viennent
21:26dans la rubrique Prêt pour l'impact.
21:28Et il y a très peu de femmes dans le CAC 40.
21:30Même si on élargit au SBF 120,
21:32il n'y en a pas beaucoup.
21:34Il faut qu'il y en ait plus.
21:36L'importance des rôles modèles.
21:38On voit bien dans l'entreprise
21:40les sujets d'auto-censure.
21:42Toujours ces sujets d'équilibre
21:44vie privée, vie professionnelle.
21:46Dans certaines entreprises,
21:48c'est forcément la réunion
21:50à 19h du soir
21:52où les femmes vont chercher
21:54les enfants à la crèche.
21:56Tout ça est un cercle vicieux
21:58qu'il faut déconstruire.
22:00Quand une femme arrive
22:02à la tête d'un groupe comme Orange,
22:04ça accélère.
22:06Orange a toujours été très engagée
22:08Christelle Edman,
22:10je pense à cette déclaration
22:12de Zuckerberg
22:14sur l'idée d'une sorte d'énergie masculine.
22:16Je peux vous dire que l'énergie féminine
22:18et le leadership féminin existent.
22:20Christelle Edman l'incarne
22:22à perfection avec des choses
22:24très simples.
22:26Sur les nommisations de postes de cadres dirigeants,
22:28s'il n'y a pas de femme dans la shortlist,
22:30vous êtes prié d'aller revoir votre copie
22:32et vous allez en chercher.
22:34Encore une fois, tout ça
22:36est très systémique.
22:38Cet engagement sur les qualités
22:40femmes-hommes, ça commence
22:42par un engagement écosystémique
22:44dès le collège.
22:46J'ai la chance aujourd'hui
22:48d'être présidente de Capitalphi.
22:50C'est quoi Capitalphi ?
22:52C'est une association formidable.
22:54C'est une association de mentorats
22:56qui a été fondée par Orange il y a une dizaine d'années
22:58avec d'autres entreprises, des grands groupes,
23:00L'Oréal, Engie,
23:02Sadophie, avec l'idée
23:04de mettre en relation
23:06des marraines salariées
23:08de ces entreprises avec des
23:10fioles, des quartiers prioritaires
23:12de la ville
23:14ou de milieux ruraux.
23:16C'est un double plafond de verre.
23:18Celui du genre, celui de l'origine,
23:20du contexte géographie, du contexte social.
23:22C'est vraiment
23:24l'idée de dire que tout est possible.
23:26Déconstruire les biais,
23:28quand je vais faire des ateliers,
23:30les biais sont encore terribles.
23:32Les métiers de la tech,
23:34elles ne savent même pas forcément
23:36ce que sont les métiers de la tech.
23:38Quand on leur explique,
23:40ils disent que ce n'est pas pour eux
23:42parce qu'il faut être bon en sciences
23:44et les filles, ce n'est pas bon en sciences.
23:46Étape un, déconstruire les préjugés.
23:48Il y a du boulot, les biais inconscients.
23:50Et deux, leur donner confiance.
23:52Et ça, le rôle des marraines,
23:54ça peut être aider à faire un CV,
23:56ça peut être présenter des métiers d'avenir,
23:58ça peut être aider dans la jungle
24:00de parcours sup,
24:02mais surtout le message,
24:04c'est toujours de rôle modèle.
24:06Tout est possible quand on est une femme.
24:08Cette association est présente
24:10dans toutes les académiques d'Hexagone.
24:12On a lancé à La Réunion au mois de mai.
24:14C'est un continuum sur ce sujet
24:16d'engagement pour l'égalité
24:18de genre.
24:20On l'a dit, il n'y a pas suffisamment
24:22de femmes au poste de CEO.
24:24Si on regarde les conseils d'administration,
24:26il y a 6% de femmes dans les conseils d'administration
24:28dans les entreprises du SBF 120.
24:30On a dit que la politique pouvait être
24:32parfois fluctuante. Là, on va plutôt dire
24:34que ça prouve l'efficacité de certaines lois.
24:36Sans la loi Copé-Zimmermann de 2011,
24:38on n'en serait pas là.
24:40Ça veut dire qu'il faut
24:42aussi l'aiguillon
24:44réglementaire pour faire bouger
24:46les mentalités ?
24:48Oui, il faut des quotas quand c'est nécessaire.
24:50C'est effectivement le sens
24:52de la loi Copé-Zimmermann.
24:54Sans les quotas, les choses n'auraient pas bougé.
24:56Là, maintenant,
24:58c'est la loi X1.
25:00C'est une très bonne nouvelle.
25:02Les entreprises vont devoir s'engager
25:04fortement. Nous, on est tranquilles
25:06sur nos objectifs de féminisation
25:08de nos instances dirigeantes.
25:12Il ne faut pas hésiter à aller
25:14sur des quotas, sur des
25:16sujets de justice sociale.
25:18Merci beaucoup
25:20Elisabeth Chungui et à bientôt sur
25:22la Bsmart for Change. On passe tout de suite à notre rubrique
25:24Startup.