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00:0013h-14h, l'Europe 1 13h. 13h19 sur Europe 1, la suite d'Europe 1 13h avec vous, Céline Girault.
00:07Et aujourd'hui avec vous pour décrypter l'actualité de ce jeudi 9 janvier,
00:10Victor Hérault, journaliste politique à Valeurs Actuelles et le chroniqueur politique Olivier Tartigolle.
00:16Bonjour les amis, bienvenue dans ce studio et merci aussi parce que c'est aussi grâce à vous,
00:22si vous l'avez vu, Europe 1 gagne encore des auditeurs,
00:25470 000 de plus qu'il y a un an à nous écouter chaque jour sur Europe 1.
00:29C'est aussi grâce à votre sagacité et ce décryptage toujours pointu.
00:33Voilà, toutes les équipes, c'est un travail d'équipe, on est vraiment...
00:36Et merci à vous, chers auditeurs d'Europe 1 13h, alors on va décrypter l'actualité.
00:39Je voulais commencer à vous parler de sécurité.
00:41C'est un sujet qui vous préoccupe puisque selon un sondage CSA pour Europe 1,
00:46CNews et le journal du dimanche paru ce matin,
00:4987% des Français estiment que la sécurité doit être une priorité pour le nouveau gouvernement.
00:56Et par exemple à Strasbourg, le préfet Dubarin a décidé de prendre le taureau par les cornes
01:01en envoyant une lettre aux parents des délinquants mineurs arrêtés lors du réveillon du Nouvel An.
01:05Écoutez en exclusivité pour Europe 1, Jacques Witkowski, le préfet Dubarin.
01:10Quand on a quelques dizaines de jeunes, voire de très jeunes, quand je dis très jeunes, c'est 12-13 ans,
01:14qui manipulent les mortiers d'artifices, qui font face à la police nationale
01:18ou aux gendarmes dans des violences urbaines, qui mettent le feu à des véhicules, ce qui est dangereux.
01:22On peut se demander pourquoi de jeunes adolescents sont absents du domicile et incendient les voitures des voisins.
01:28Et donc tout simplement, j'ai souhaité alerter les parents qui ont reçu une lettre individuelle
01:34pour leur dire écoutez, vous ne pouvez pas rester indifférents aux actions délictuelles de votre enfant.
01:40Et donc on les invite à venir nous voir.
01:41Et puis pour les ressortissants étrangers, je rappelle quand même que pour rester sur le sol français,
01:46on a un comportement qui est conforme aux us et coutumes de la République,
01:50mais aussi en respect des lois et des règlements, tout simplement.
01:53On pourra peut-être s'avérer qu'on prête des décisions de retour au pays,
01:55si ce sont des délinquants en réitérant, etc. Et mon stylo ne tremblera pas.
02:00Voilà, son stylo ne tremblera pas à Jacques Witkowski, c'est le préfet Dubarin.
02:04Alors là, c'est l'illustration évidemment d'une réaction.
02:06Mais ce qui concerne et ce dont j'ai envie de vous parler, c'est de cette demande des Français.
02:11De plus de sécurité, je le disais, 87% qui estiment que ça doit être une priorité absolue pour le nouveau gouvernement Victor Hérault.
02:17Sondage après sondage, les chiffres sont toujours plus hauts.
02:20Oui, c'est plus de 3% que septembre dernier avec le gouvernement Barnier.
02:23Moi, j'ai l'impression qu'on atterrit un petit peu sur cette question-là et c'est tant mieux.
02:27Pendant longtemps, on a dit que la sécurité était l'obsession de la droite,
02:32que l'insécurité était un fantasme, pour reprendre le mot d'Éric Dupond-Moretti.
02:37Là, on revient sur quelque chose de très concret,
02:39puisque quand on voit le détail de ce sondage, sans surprise du côté des Républicains, du Rassemblement National,
02:43le chiffre monte à 98-99%, mais du côté même de la France Insoumise et de l'électeur de la France Insoumise, c'est à 77%.
02:50C'est énorme ! 77% des électeurs de la France Insoumise demandent à ce que la sécurité soit une priorité pour le gouvernement.
02:55Moi, j'explique ça par quelque chose de très simple.
02:58Premièrement, la sécurité, c'est le tout premier des droits citoyens et c'est la toute première des obligations de l'État dans le contrat social.
03:04Et deuxièmement, l'insécurité, c'est ce qui frappe en premier les personnes les plus précaires,
03:09qui n'ont pas les moyens de s'acheter une porte blindée ou d'habiter dans un quartier riche et sécurisé,
03:14qui n'ont pas un matelas économique leur permettant, pardonnez-moi l'expression, de se faire cambrioler.
03:19On revient à quelque chose de très concret, très pragmatique,
03:22qui est que les Français ont besoin de ce premier droit citoyen, qui est la sécurité.
03:25Olivier Dardigolles ?
03:27Moi, je suis totalement d'accord sur le constat qui consiste à bien voir que c'est aujourd'hui une attente et un besoin sur l'ensemble de la société.
03:37Toutes sensibilités confondues, avec quand même une situation très difficile dans les quartiers les moins favorisés.
03:46Puisque là, vous avez une forme de double peine avec des inégalités sociales très fortes,
03:52avec de la pauvreté installée et une insécurité qui est tout autant.
03:57Quand vous avez une situation difficile et que le matin vous vous réveillez que votre voiture a brûlé, c'est difficile.
04:04Après, je suis totalement d'accord avec l'initiative du préfet, du barin. Pourquoi ?
04:09Parce que les études nous montrent que dans le continuum de délinquance,
04:15de fait, au début qu'on peut qualifier de petite délinquance, il y a à chaque fois une montée, un crescendo.
04:23Et que s'il n'y a pas d'alerte, notamment de la famille, de la cellule familiale,
04:29de ceux qui ont autorité parentale dès la première incartade, dès le premier signal qu'on peut juger plus ou moins.
04:36Mais dès le signal faible, le fait de recevoir une lettre de la préfecture.
04:40Votre enfant était dehors, qu'est-ce qu'il faisait dehors ? Est-ce qu'on peut se rencontrer ?
04:44Avec des menaces de sanctions fortes ?
04:46Oui, ça permet de remettre en place des politiques publiques avec un maillage plus resserré, on en a besoin.
04:54Quand on le fait, on peut obtenir des résultats.
04:57Et Bruno Retailleau, Victor Hérault, a choisi finalement aussi de s'appuyer sur ses préfets.
05:02C'est la pierre angulaire de sa stratégie.
05:05Tout à fait, c'est une très bonne chose. Alors que ce soit par le bas sur les préfets,
05:08parce que ce sont les préfets qui sont les plus au contact de tout cela et qui peuvent le mieux gérer la situation.
05:12Bruno Retailleau fait confiance, si vous voulez, en l'indépendance et en l'intelligence des préfets.
05:16C'est-à-dire en disant, vous connaissez mieux chaque territoire que moi, qui suis tout en haut,
05:20je vous donne la consigne d'appliquer au mieux ce que vous pouvez faire.
05:23Maintenant, on ne peut évidemment pas négliger aussi le tandem avec Gérald Darmanin,
05:27puisque c'était un très bon signal envoyer le fait que les deux bouts de la chaîne de la justice et de la police soient en parfaite cohésion.
05:39C'était un très bon signal envoyé.
05:41Sur la petite délinquance, je trouve que c'était très intéressant,
05:44parce que c'était d'ailleurs l'un des mantras de Michel Barnier du temps de son gouvernement,
05:49qui disait qu'il combattait absolument les nuisances du quotidien,
05:52qu'il se battait pour la tranquillité du quotidien.
05:54Ça, c'est un marqueur fort, parce que si on arrive dans une société où on n'est plus choqué que par la grande délinquance
05:59et qu'on s'habitue petit à petit à la petite délinquance, c'est dramatique.
06:03C'est-à-dire que les Français, sans forcément tomber au proie des plus grands délinquants, des narcotrafiquants,
06:09se trouvent quand même embêtés dans leur quotidien,
06:12empêchés de vivre paisiblement dans leur ville, dans leur quartier.
06:16C'est un vrai marqueur qu'il faut très vite rétablir.
06:20Il ne faut pas s'habituer à cette violence-là.
06:22En s'appuyant sur les préfets, en leur donnant une nouvelle circulaire,
06:25en leur donnant aussi une forme de liberté pour exercer rapidement les sanctions.
06:32Le tout, ce que demandent les préfets, c'est de ne pas avoir d'ordre contradictoire,
06:36c'est-à-dire que ce ne soit pas ordre contre ordre.
06:38C'est-à-dire que les préfets ont besoin d'une feuille de route.
06:41Ils sont certainement très intéressés à ce qu'il n'y ait plus d'instabilité politique dans le pays,
06:46parce que le fait qu'un budget ne soit pas voté a aussi des répercussions importantes
06:51sur l'organisation de la puissance publique à l'échelle des territoires,
06:55des périmètres dont ils ont la responsabilité, que ce soit à l'échelle d'un département ou d'une région.
06:59Mais nous verrons la manière dont ça se passe pour Bruno Rotaillot.
07:04Il vient de perdre un arbitrage politique concernant le voile pour les accompagnatrices scolaires et à l'université.
07:16Le Premier ministre théorise l'idée qu'il n'y a plus de contrôle concernant l'expression des ministres.
07:23Je trouve que c'est plutôt bien, il y a un côté infantilisant que de faire valider son élément de langage.
07:30Mais il faut voir la manière dont ça se passe à une toute prochaine période.
07:34Sur ce premier couac de Rotaillot retoqué...
07:37Je ne sais pas si c'est vraiment un couac, je ne suis pas sûr de qui subira ce couac-là.
07:42Parce que Bruno Rotaillot est l'une des personnalités politiques en exercice aujourd'hui préférée des Français,
07:47et je crois que c'est pour ce genre de sortie-là qu'il est préféré.
07:50Parce qu'il ose le dire, et que beaucoup de Français aiment entendre dire ce genre de choses,
07:54que ce soit à la télévision ou dans des communiqués.
07:56Et que c'est plutôt ceux qui retoquent par derrière ces propos-là qui passent pour les faibles,
08:01qui passent pour ceux qui disent qu'on a un peu peur de dire ça, il faut qu'on annule.
08:04Pour la carrière individuelle de Bruno Rotaillot, la carrière politique de Bruno Rotaillot, c'est un très bon pas.
08:10Et puis il va, si vous voulez, un petit peu aussi sur les plates-bandes du RN.
08:13S'il prépare 2027, c'est un très bon signal à envoyer.
08:15Un peu moins pour le gouvernement de François Bayrou, le reste du gouvernement en tout cas.