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00:00Toujours avec Gabriel Cluzel et avec Louis Ouzalter, on revient en 2025, on a fait un véritable saut dans l'histoire avec Georges-Marc Benhamou et on se souviendra de cette conversation.
00:12Jean-Marc, et on en parlait pendant la pause publicitaire avec Gabriel, qu'il a, Georges-Marc, pas forcément réponse à toutes les questions, mais il ouvre énormément de tiroirs qui sont, voilà, des questions qui sont posées, qui ont été posées par le passé et sur lesquelles on n'a pas de réponse,
00:27parce que sans doute il y a des réponses embarrassantes.
00:30Il y a encore des tabous sur ce sujet, très fort.
00:32Il y a encore beaucoup de tabous. Je voudrais qu'on parle des prisons, des attaques des prisons.
00:41Gérald Darmanin était ce matin sur nos antennes, Europe 1 et CNews avec Sonia Marbrouk.
00:48La question c'est qui se cache derrière les attaques contre les prisons ? Le narcotrafic, évidemment, dit le ministre de la Justice, on l'écoute.
00:55Il y a manifestement, on voit bien, des gens qui essaient de déstabiliser l'État en l'intimidant.
01:01C'est une intimidation grave et on essaye de voir si l'État va reculer.
01:04Nous mettons en place, dans la loi narcotrafic que j'ai portée, un régime carcéral inédit,
01:10semblable à la loi antimafieuse italienne qui a montré son efficacité en Italie.
01:15Nous créons des prisons de haute sécurité qui n'ont jamais existé en France.
01:18Et pourquoi êtes-vous sûr que c'est la main des narco-bandits ?
01:21Vous excluez la piste de la mouvance d'ultra-gauche à cet instant ?
01:24En nature, ayant été mise à l'intérieur, je n'exclus rien.
01:26Mais quand on tire à la Kalachnikov contre des centres pénitentiaires comme il ira à Toulon,
01:32c'est plutôt un mode opératoire de délinquants, de jeunes délinquants
01:37qui sont peut-être payés quelques milliers d'euros pour faire ce genre de choses.
01:40Voilà, donc Gérald Daman, ministre de la Justice, ce matin sur Europe 1.
01:43Et sur CNews, Louis Osalter, ce lien est-il aussi évident que le dit le ministre ?
01:52Dans le mode opératoire, oui, parce que ce que dit le ministre, mais pas seulement,
01:55également les spécialistes, la place Beauvau, c'est qu'au début, ils ont songé à l'ultra-gauche.
02:02Parce que des messages, des tags laissaient penser à cette piste-là.
02:07Mais le mode opératoire ne correspond pas à celui qui est souvent à la fois de la menace,
02:10du tag, du sabotage, de la dégradation.
02:12Le mode opératoire et le fait d'utiliser des armes automatiques
02:16ne correspondent pas au mode opératoire habituel de l'ultra-gauche
02:18qui, au demeurant, a un petit peu baissé en activité ces derniers temps,
02:22en partie pour des règlements de compte internes.
02:24D'ailleurs, c'est tout à fait un autre sujet.
02:25Bon, dans tous les cas, ce qui est sûr, c'est que c'est absolument inédit.
02:30C'est complètement dans la veine, dans la foulée de l'évasion dramatique,
02:35mortelle, tragique de Mohamed Amra l'an dernier.
02:38Et deux agents pénitentiaires y avaient laissé l'avis.
02:42Et je pense aussi que c'est un point faible, en fait, du système judiciaire,
02:46parce que ça dépend du garde des Sceaux et du ministère de la Justice.
02:49L'administration pénitentiaire.
02:51Je ne sais pas si vous savez, depuis des années,
02:53l'administration pénitentiaire a du mal à recruter des agents.
02:55Parce que personne n'est pas s'améliorer de prison.
02:59Ça ne va pas s'améliorer, exactement.
03:00C'est mal payé, vous êtes au contact, évidemment, de criminels, de bandits,
03:04toute la journée, qui te disent, on sait où est ta femme,
03:08on sait où sont tes enfants.
03:10Insultes, tu me fous la paix, prise d'otages, menaces,
03:13et désormais menaces taille trouvées dans le vestibule d'immeuble
03:17d'une agente d'une prison en Seine-et-Marne.
03:20Donc, je crois que c'est un peu un talon d'Achille du système répressif français
03:24qui défaille de bien des parts.
03:28Mais le fait que les narcotrafiquants, si cette piste est bien avérée,
03:31s'y attaquent directement, c'est extrêmement inquiétant,
03:34parce que c'est déjà un point faible.
03:36C'est un point par lequel ils essayent de s'engouffrer,
03:38et ça a été vu, effectivement, dans des pays,
03:40je pense à l'Amérique latine,
03:41dans lesquels les narcotrafiquants mènent une guerre ouverte, armée, à l'État.
03:46On n'est pas encore là en France, il y a un cap qui est franchi.
03:48Oui, de fait, c'est inquiétant,
03:50parce que jusque-là, des évasions, on connaissait,
03:53mais là, c'est une attaque frontale,
03:54ça ressemble aussi quand même à ces gendarmes.
03:57Vous savez, il y a quand même des casernes de gendarmerie
04:00qui avaient été attaquées.
04:02Je me souviens, au moment de l'affaire Adama Traoré,
04:06là aussi, on est dans l'offensive,
04:07c'est un autre genre d'attaque,
04:08mais on n'est plus dans la défensive,
04:10ce ne sont plus des délinquants qui sont dans la défensive
04:11et qui ont peur des forces de l'ordre,
04:12c'est l'impunité de ceux qui sont dans l'action.
04:15Alors, j'entends, et de fait, j'ai entendu les analyses
04:19qui ont dit, bah oui, ça ressemble à l'ultra-gauche,
04:21parce qu'il y a un peu de littérature,
04:22ce n'est pas le propre des narcotrafiquants
04:24d'écrire des phrases sur les murs.
04:27Mais en même temps, la Kalashnikov,
04:30ce n'est pas l'ultra-gauche.
04:31Après, l'extrême-gauche, il y a eu Action Directe,
04:33on l'a connue violente aussi.
04:35Donc, c'est vrai que la pire des hypothèses,
04:37c'est peut-être la jonction entre les deux.
04:39Parce que, vous savez, on pense souvent à la jonction
04:41qui existe déjà dans d'autres pays,
04:43au Liban, au Hezbollah, tout ce que vous voulez,
04:44entre, et aussi un peu en France d'ailleurs,
04:46parce qu'une fois, Bruno Retailleau l'avait dit,
04:48entre l'islamisme et les narcotrafiquants.
04:51L'un s'alimenta autant de l'autre, etc.
04:53Mais on peut imaginer, évidemment,
04:55le troisième laon qui se trouvait
04:57des factieux d'extrême-gauche.
05:00Donc ça, c'est quand même un vrai sujet.
05:02Alors, je note que Gérald Darmanin,
05:03il a peut-être raison du reste,
05:05mais c'est un peu son récit.
05:08C'est-à-dire que dès qu'il commence
05:09à y avoir des tirs,
05:11et que ça commence à s'exciter,
05:12il dit que c'est parce qu'on a fait
05:13beaucoup de choses.
05:14Donc, on a tapé dans la fourmilière,
05:17et c'est pour ça que ça se passe ainsi.
05:18Néanmoins, reconnaissons que c'est
05:20une étape supplémentaire qui est franchie,
05:22et elle n'est pas très rassurante.
05:25Sur un autre sujet maintenant,
05:29le patron de Safran,
05:31qui ne veut plus investir dans les villes
05:33dirigées par les écologistes.
05:35On va écouter Olivier Andriès,
05:39qui a été accueilli par des tomates
05:42sur le site industriel à Rennes,
05:44jetées par les écologistes.
05:46Le projet est maintenu,
05:46mais écoutez ce qu'a déclaré Olivier Andriès
05:48lors d'une commission d'enquête.
05:50Hier, c'était à l'Assemblée nationale.
05:51On a été surpris, dès l'annonce,
05:53d'être critiqués par les écologistes à Rennes,
05:57qui ont mis en cause
05:59la majorité municipale de Rennes.
06:02Et là, les écolos nous ont jeté des tomates
06:05sur le thème, c'est scandaleux,
06:06un groupe vient s'installer,
06:08créer de l'emploi,
06:09c'est l'aéronautique, c'est l'avion,
06:12ils vont polluer,
06:13et puis c'est le militaire, c'est pas bien.
06:14Pour moi, il n'est plus question, aujourd'hui,
06:17d'investir en France
06:19dans une ville qui est détenue
06:21par une majorité écologiste.
06:23Quand on crée 500 emplois
06:24dans une région,
06:26si c'est pour se faire accueillir
06:27par des tomates,
06:29ce n'est pas la peine,
06:30je ne le ferai pas.
06:31Alors, j'imagine qu'il y a quelques auditeurs
06:32en entendant ça,
06:33qui sont tombés de leur chaise.
06:35Comment est-ce que vous voulez
06:36qu'on avance, en fait,
06:38dans ce pays, Gabriel Cluzel ?
06:40Non, mais moi, je trouve
06:41qu'il a eu raison de le dire,
06:42parce que ça a le mérite de la franchise,
06:44mais il faut voir qu'on peut imaginer
06:46ce qu'il dit aussi
06:47à l'échelle d'un pays,
06:49voire d'un continent,
06:50parce que les écologistes
06:53dans notre pays
06:54représentent quoi ?
06:553% aux élections ?
06:56Mais en revanche,
06:57en poids,
06:57en influence,
06:59en lobbying,
07:00ils sont extrêmement forts.
07:02Donc, si vous voulez,
07:02c'est vrai qu'ils parlent de villes...
07:04Ils parlent le fort.
07:05Voilà, mais ils parlent le fort,
07:06ils sont entendus et écoutés,
07:07ils ont une espèce
07:07de magistère moral.
07:09Donc, ils parlent de villes
07:10qui sont menées
07:10par des maires écolo
07:12et des pots cassés,
07:14en quelque sorte,
07:15de la difficulté
07:16qu'il a avancée.
07:17Mais encore une fois,
07:18on peut raisonner
07:19en termes du pays tout entier.
07:22Nous chassons,
07:23nous chassons des entreprises,
07:24nous parlons de réindustrialisation,
07:28mais comment réindustrialiser
07:30dans ce contexte ?
07:30C'est absolument
07:31évidemment impossible.
07:32sa ville en fonction
07:33de la couleur politique,
07:35Louis Ouzalter.
07:36Vous avez raison
07:36de parler de l'échelle
07:37d'un continent,
07:37parce qu'en Europe aussi,
07:38on assiste à ce risque-là.
07:40Qu'est-ce qui s'est passé
07:40sous le précédent mandat européen ?
07:42C'est-à-dire,
07:43sous la première commission
07:44de Mme von der Leyen,
07:45qui avait une coalition
07:46avec des textes
07:47qui étaient votés
07:48par les écologistes européens,
07:49assez influents à l'époque,
07:50car plus nombreux.
07:51C'était le fameux Green Deal,
07:53ce pacte vert,
07:54qui a notamment abouti
07:55à l'interdiction
07:55de la voiture thermique neuve
07:57en Europe
07:58à l'horizon 2035.
08:00L'industrie automobile,
08:01aujourd'hui,
08:01toutes les semaines,
08:01vous avez un avertissement
08:02d'un industriel
08:03de l'automobile européen
08:03en disant,
08:04on ne va pas y arriver,
08:05on ne va pas s'en sortir,
08:06on va être envahi
08:06de voitures électriques chinoises.
08:09Donc, en fait,
08:09à l'échelon européen,
08:10on a également épousé
08:11cet agenda
08:12sans bien savoir,
08:14sans bien discerner
08:14quel allait être
08:15le relais de croissance économique.
08:17Parce que décarboner,
08:18c'est très bien.
08:19Le problème,
08:20c'est qu'une fois,
08:20c'est qu'on a oublié de compter.
08:21Voilà.
08:22Déjà, on oubliait
08:23les plus modestes.
08:23On a oublié les plus pauvres.
08:24Ça, on l'a vu avec le sujet
08:25des zones à faible émission.
08:27On a fait les gueux.
08:28Exactement.
08:28On dirait Alexandre Jardin
08:29sur les EFE.
08:30Qui ne peuvent plus entrer
08:32dans certains centres-villes.
08:33Mais surtout,
08:34on a pris un risque
08:34de suicide
08:36d'une partie
08:37de notre industrie.
08:39Donc, aujourd'hui,
08:40il est tout à fait symptomatique
08:41que des patrons
08:41réagissent comme ça.
08:43Et je crois que
08:43ce n'est qu'un petit bout,
08:45c'est la face émergée
08:46de l'iceberg
08:47par rapport au risque européen
08:49à l'échelle continentale
08:50qui a été prévu.
08:50Et il le fait devant
08:51la commission présidée
08:52par Charles Rodouel
08:53qu'on connaît bien ici
08:53qui vient souvent
08:54à Europe 1 dans Europe 1 Soir
08:55sur cette commission
08:57destinée à arrêter
08:58les freins
08:59à la réindustrialisation
09:00en France.
09:01Merci Gabrielle.
09:02Merci Louis Osaltet.
09:04Ah, c'est déjà terminé.
09:05C'était rapide.
09:05C'est tout de suite.