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00:00Edouard Tétrault, neuvième contre-proposition dans le JD News.
00:03Alors là, vous allez vous faire des amis, Edouard.
00:05Multipliez par dix les frais universitaires.
00:08Carrément.
00:09Oui, carrément.
00:10Et André Valény va s'évanouir, mais vous allez lui expliquer.
00:13Carrément. En fait, c'est un scandale français
00:16qui est eu depuis des décennies, sinon des générations.
00:23On met, pour reprendre, pour citer les bons auteurs,
00:26on met un pognon de dingue dans nos universités.
00:28La dépense d'investissement intérieur pour l'enseignement supérieur,
00:33c'est 40 milliards d'euros.
00:35Ces 40 milliards d'euros, qui est-ce qui les paye ?
00:37C'est vous, moi, et de plus en plus, d'ailleurs,
00:42fois deux en disant, les entreprises qui sont sollicitées.
00:45Alors, est-ce que les résultats sont au rendez-vous ?
00:48En fait, non.
00:48Vous prenez les grands classements mondiaux des universités.
00:52La France place trois universités dans le top 100 mondial.
00:57Ce qui est ridicule.
00:58Alors, l'autre problème, avec un tel argent,
01:01on pourrait imaginer que nos universités sont florissantes.
01:0458 universités françaises sur 70 sont en déficit.
01:09Et parfois de plusieurs dizaines de millions d'euros.
01:11Alors, on creuse, on creuse.
01:12La Cour des comptes a fait un très bon rapport
01:14sur l'accès, justement, au savoir.
01:19Quelques chiffres intéressants.
01:23Moins d'un tiers des étudiants terminent leur licence en trois ans.
01:28Plus de la moitié des étudiants ne réussissent pas leur licence en trois ou quatre ans.
01:36Le coût du redoublement, c'est 500 millions d'euros par an.
01:39Il y a un moment, on dit, mais pourquoi on met autant d'argent pour aussi peu de résultats ?
01:44Et en fait, le scandale français, vous prenez les...
01:47J'ai pris quelques chiffres.
01:48Vous prenez...
01:49Alors, bien sûr, les coûts d'une grande école française, c'est 45 000 euros par an, maintenant.
01:5445 000 euros.
01:55Sciences Po, selon vos revenus, c'est 14 000 euros par an, la licence.
02:0220 000 euros, jusqu'à 20 000 euros par an, pour le master.
02:05Et les universités, c'est 175 euros l'année de licence, 250 euros l'année de master, 390 euros l'année de doctorat.
02:13C'est dégueulasse.
02:14C'est dégueulasse parce que le résultat de ça, c'est que malheureusement, nous sommes dans une époque où on ne respecte que ce que l'on paye.
02:21Et quand vous ne payez pas pour le savoir, l'université, vos enseignants, vous ne les respectez plus.
02:27Résultat, vous avez un manque d'ardeur, de motivation, de responsabilisation même des étudiants au travail.
02:35Vous avez des...
02:36C'est quand même bizarre.
02:37On parle de la Sorbonne, on parle de ceux qui étaient parmi les meilleures universités au monde,
02:42et qui sont en train d'être des crèves-la-faim, parce qu'il faut grappiller un peu d'argent pour la photocopieuse, etc.
02:49Donc, ma proposition, elle est très simple, c'est qu'on fait x10.
02:52Alors, x10, évidemment, évidemment, on garde ces tarifs, voire zéro, pour les boursiers, pour...
03:01C'était très curieux d'ailleurs, pardon, je ne vais pas me faire des amis, mais dans le truc de l'éducation nationale,
03:07il y a les boursiers, c'est les critères du mérite, et puis les apatrides.
03:11Le rapport de la Cour des comptes est très intéressant.
03:14Il dit qu'il y a une catégorie de Français qui ont un accès très difficile à la connaissance,
03:21mais quand ils l'ont, ils explosent, ce sont les ruraux.
03:24D'abord, on va commencer à s'occuper de donner des boursiers.
03:27Si on fait x10, ça fait que ça va vous coûter 5000 euros sur 3 ans, votre licence.
03:345000 euros sur 2 ans, le master.
03:37Ça reste très très peu par rapport, non seulement à l'international, mais aux offres concurrentielles.
03:43Et en revanche, qu'est-ce que ça change ?
03:45Ça fait que nos universités, elles vont pouvoir...
03:47D'abord, les enseignants vont être moralement et financièrement mieux armés.
03:52nos universités, elles vont pouvoir investir dans les outils d'intelligence artificielle
03:56pour ne pas se laisser dépasser,
03:58et investir dans les profs pour rapprocher, etc.
04:03Et puis, vous avez des élèves plus responsabilisés.
04:06Moi, il me semble que l'assistanat social et culturel en France, il commence là.
04:12Puisque l'université, c'est gratuit, je redouble,
04:15c'est pas de ma faute, c'est la faute au système.
04:17Ben non, maintenant tu mets de l'argent, tu empruntes s'il le faut, et vas-y.
04:22Et c'est les classes moyennes qui vont trinquer, une fois de plus.
04:25Mais non !
04:26Si vous retirez les élèves boursiers de votre proposition...
04:30Mais je ne les retire pas, bien merci !
04:32Non, on garde les boursiers.
04:32C'est pour ça qu'ils sont là.
04:34Je fais très attention à ça.
04:35Vous avez dit, on met zéro pour les élèves boursiers.
04:37On leur fait payer zéro pour les boursiers.
04:40C'est ce que je dis.
04:41Donc, vous ne ferez rien payer aux élèves boursiers,
04:45ce qui peut se défendre,
04:46mais ce sont encore les enfants des classes moyennes qui vont trinquer.
04:49Alors, attention, il faut bien définir les classes moyennes,
04:52parce que si les classes moyennes,
04:53elles payent jusqu'à 14 000 euros par an la licence pour aller à Sciences Po,
04:58ou 10 000 euros pour une école de com, etc.
05:02Oui, absolument, j'assume qu'on fasse monter les prix
05:04pour que les universités soient 3-4 fois moins chères que ces prix-là.
05:10Alors, oui, je l'assume.
05:12Et probablement qu'on va changer de société
05:14et qu'au lieu d'avoir, pas de la géniardise,
05:18mais quelque chose comme un registre de la déresponsabilisation,
05:21ce n'est pas de ma faute, c'est la faute des autres,
05:24eh bien oui, ça vaut le débat.
05:25Dernier mot là-dessus, avant la pause.
05:27Très intéressante proposition.
05:28Dans l'histoire, on n'a plus jamais reparlé de ce sujet
05:32qui est un vrai problème.
05:33C'est vrai qu'il faut payer l'université.
05:34Depuis la loi de Vaquet, je ne me souviens plus,
05:42c'était en 1986, au moment de la cohabitation,
05:45où il y avait une loi sur l'université
05:47où on disait simplement que les droits pourraient augmenter.
05:50C'est ce que demandaient tous les présidents d'universités,
05:53sans le fixer.
05:54Et là, à partir de là, comme Mitterrand avait réacté
05:56son grand truc du grand service public laïc unifié ou tout ça,
05:59il y a eu le moment, le moyen de rameuter la gauche.
06:05Et donc, il y a eu les grandes manifs.
06:06Les grandes manifs.
06:07Et demandaient à Julien Dray, qui a beaucoup travaillé,
06:11où on a fait croire aux élèves que comme c'était la gauche
06:14qui avait supprimé l'impôt sur la grande fortune,
06:17eh bien, on paierait jusqu'à 10 000, 12 000.
06:19Et on a mis les lycéens dehors.
06:21Ça a été...
06:22Et il y a eu Malik Ousekine.
06:23Et Malik Ousekine a arrêté la chose
06:25et on n'en a plus jamais parlé.
06:27Voilà.
06:28Et donc, je comprends que les gouvernements,
06:30vous voyez, dès que vous voulez faire ça,
06:31aussitôt, ben voilà, l'extrême gauche, tout s'arrête.
06:34Et voilà.
06:34Et on ne peut pas.
06:35Et d'ailleurs, en France, on remarque que tout ce qui est gratuit,
06:37comme la santé, parce qu'on ne paye pas assez,
06:39eh bien, ça ne marche plus.
06:39Voilà.
06:40L'université, c'est exactement le même problème.
06:42Voilà.
06:42Allez, petite pause.
06:43On se retrouve dans un instant avec nos débatteurs.
06:45On évoquera la situation avec l'Algérie.
06:47Puis, on écoutera le patron de Safran aussi.
06:48Très intéressant.
06:49Il a dit qu'il ne voulait plus investir 1 euro
06:50dans les mairies dirigées par des écolos.
06:52C'est très bien.

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