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Avec Stéphane Troussel, président du Département de Seine-Saint-Denis et porte parole du PS

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-27##

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Transcription
00:008h35, l'interview politique sur Sud Radio. N'hésitez pas d'ailleurs à réagir au 0826-300-300.
00:12Il est né à Saint-Denis, vous savez, cette ville de Seine-Saint-Denis.
00:15Il est président du conseil départemental de ce département, porte-parole du Parti Socialiste.
00:20Stéphane Troussel est avec nous. Bonjour Stéphane Troussel.
00:23Bonjour. Le nouveau gouvernement a été nommé, nous le connaissons.
00:30Beaucoup ont espéré le trois fois un tiers de Bayrou, c'est-à-dire un tiers de droite, un tiers du centre, un tiers de gauche.
00:39Où êtes-vous ? L'EPS, vous n'y êtes pas ? On vous y attendait ?
00:42Non, bien évidemment que nous n'y sommes pas, parce que les responsables du Parti Socialiste, Olivier Faure, Boris Vallaud,
00:49Patrick Cannaire, quand ils ont rencontré le Premier ministre, d'abord ils lui ont rappelé que le président de la République
00:57aurait dû, au mois de juillet, à la suite des élections législatives, quand même, les macronistes ont été battus à trois reprises.
01:05Vous allez nous reparler de Lucie Castex, non ?
01:07La règle aurait été que le président de la République appelle un Premier ministre de gauche.
01:13Alors c'est de qui cette décision ? Dites-le aux auditeurs de Sud Radio.
01:17Est-ce que c'est François Bayrou qui ne veut pas de vous, qui ne vous fait pas de proposition ?
01:22Ou est-ce qu'il vous propose et vous vous dites non ?
01:24D'abord, un Premier ministre de gauche, ce que le président de la République ne fait pas,
01:28et de fait il nie le résultat des élections législatives de juillet dernier.
01:33Ensuite, à partir du moment où il y a ce Premier ministre, les responsables du Parti Socialiste ont dit,
01:39nous avons dit que nous étions ouverts à des compromis, que nous vous souhaitions un changement de cap,
01:45que nous souhaitions qu'il y ait un engagement du Premier ministre,
01:48qu'il n'y ait pas de passage en force au Parlement, notamment par l'utilisation du 49.3.
01:53Mais sur les ministres, donc c'est vous qui avez dit pas de ministre socialiste ?
01:57Ça paraît tellement surréaliste, vous avez la possibilité de vous faire écouter.
02:02Nous nous avions toujours dit que nous étions ouverts à des compromis,
02:05mais à partir du moment où François Bayrou, chacun connaît son parcours,
02:10il s'est retiré de l'élection présidentielle pour apporter son soutien à Emmanuel Macron.
02:15Donc à l'évidence, en nommant François Bayrou Premier ministre,
02:20le Président de la République envoie un message clair,
02:23il s'agit que rien de son bilan depuis 2017 ne soit mis en cause.
02:28C'est vous qui avez dit non, donc ? Vous n'auriez pas aimé être ministre de la Ville, Stéphane Troussel ?
02:35Pardonnez-moi, ça aurait eu de la gueule !
02:37Oui, mais vous savez, moi je crois en politique à la fidélité à ses engagements,
02:42à la fidélité à sa famille politique, à la constance dans ses convictions.
02:47Et donc je ne crois pas...
02:49Vous êtes fidèle au Nouveau Front Populaire, toujours ?
02:51Je suis fidèle à la famille politique, le Parti Socialiste,
02:54et au rassemblement de la gauche et des écologistes qui s'incarnent dans ce Nouveau Front Populaire.
03:00Les choses sont claires pour moi, vous savez...
03:02Parce qu'il y a 2 voire 3 courants au PS, on est d'accord.
03:05Il y a Olivier Faure, alors lui...
03:07Ce que j'ai vu ces dernières semaines et ces derniers mois,
03:09c'est au contraire un Parti Socialiste qui parle d'une seule voix
03:12pour dire que nous sommes attachés au rassemblement de la gauche et des écologistes.
03:17Et dans ce rassemblement, les socialistes s'affirment
03:20parce qu'il y a eu un rééquilibrage maintenant au sein de cette gauche,
03:24au sein de ce rassemblement de la gauche.
03:26Et donc oui, les socialistes font entendre leur voix.
03:28Et d'ailleurs, dans cette période, nous avons dit, face à l'inquiétude,
03:32face à la lassitude, une forme de colère de nos concitoyens,
03:35oui que nous étions ouverts à des compromis pour sortir de cette instabilité.
03:40– Stéphane Troussel, vous dites, nous ne parlons que d'une seule voix.
03:43Ça tombe bien, vous êtes le porte-parole du Parti Socialiste.
03:45Mais est-ce que c'est le même discours chez Nicolas Maillard-Rossignol,
03:50chez Hélène Joffroy, qui sont les deux courants, on va dire,
03:53plutôt opposés à Olivier Faure ?
03:55Ne nous faites pas croire ce qui n'est pas entendable.
03:59Enfin, ne nous prenez pas pour des idiots, pardonnez-moi.
04:01– Pas du tout, ce n'est pas de l'habitude.
04:03– Vous ne vous entendez pas.
04:04Vous savez, ça me rappelle Rocart-Mitterrand, et puis après Valls-Hamon.
04:07– Mais vous savez, ce qui fait la force du Parti Socialiste, justement,
04:11c'est qu'en dépit de ces débats, parce qu'il y a des histoires,
04:14des parcours, des sensibilités différentes.
04:16– La pluralité, c'est ça ?
04:17– Oui, oui, c'est ça qui fait sa force et sa richesse.
04:19– Oui, mais la cohérence.
04:21– La cohérence, mais c'est de savoir se rassembler
04:24dans les moments où il y a besoin de se rassembler.
04:27C'est ce qui s'est passé ces dernières semaines.
04:29Le Parti Socialiste a parlé d'une seule voix face au Premier ministre
04:32en lui demandant trois choses.
04:34D'une part, de ne pas être sous la tutelle de l'extrême droite.
04:37C'est raté, il fait tout l'inverse.
04:39On l'a vu avec les déclarations de Xavier Bertrand,
04:41de ne pas passer en force.
04:43Et le Premier ministre annonce déjà qu'il pourra avoir recours au 49-3.
04:47Et troisième chose, d'affirmer un changement de cap politique.
04:50C'est ce que réclament nos concitoyens,
04:52sur les retraites, sur le pouvoir d'achat, sur la santé,
04:54sur les fonctionnaires, sur l'éducation.
04:56Et donc, les premières déclarations du Premier ministre,
04:59c'est quand même le grand flou.
05:01– Si Stéphane Troussel, si Lucie Casté,
05:03avaient été nommé Premier ministre,
05:05vous y seriez allé, on a compris.
05:07Si Bernard Cazeneuve avait été nommé Premier ministre.
05:09– Oui, mais moi je ne fais pas de la politique avec des signes.
05:11– Oui, mais c'est des repères, vous comprenez,
05:13parce que l'auditeur et l'électeur ont besoin de repères, Stéphane Troussel.
05:18On ne sait plus où vous êtes.
05:20– L'auditeur, il sait très bien où nous sommes.
05:22– Et j'en suis le symbole, je suis auditeur aussi.
05:25– La réalité, c'est que le Président de la République
05:28n'a jamais voulu nommer une personnalité de gauche
05:32à la tête du gouvernement.
05:34Parce qu'une personnalité de gauche à la tête du gouvernement,
05:39ça aurait signifié un changement de cap politique.
05:42Et à l'évidence, le Président de la République
05:45a donné consigne à ce Premier ministre-là,
05:47comme au précédent, de ne pas changer de cap.
05:50Et donc, c'est ce qui nous préoccupe, nous inquiète,
05:53parce qu'au contraire, nous pensons que pour que le pays aille mieux,
05:57pour que les Français aillent mieux, il faut un certain nombre de changements
06:00dans un certain nombre de domaines.
06:02– Vous avez esquissé, mais j'y reviens,
06:04Manuel Valls, ce n'était pas un signe intéressant ?
06:08Vous êtes fiers avec Manuel Valls ?
06:10– Finalement, c'est nos amis espagnols qui en parlent le mieux.
06:15Le journal El País, ce grand journal, ce grand quotidien espagnol
06:19de centre-gauche, a dit que c'était, je crois,
06:22une nomination sortie de nulle part.
06:26Bon, je n'ai pas envie d'en dire beaucoup plus que ça.
06:29– Stéphane Troussel, en bon journaliste que je suis,
06:32je suis allé pour me renseigner sur vous,
06:35même si je connais tout de vous, bien sûr.
06:37Mais j'ai lu quand même sur votre fiche OPS,
06:39vous vous battez contre les discours de haine.
06:42C'en est un quand même.
06:44Ce qui a été dit sur Manuel Valls,
06:46quel exemple c'est donné à la société ?
06:49C'est violent.
06:50Vos amis, parce que vous l'avez rappelé,
06:52LFI, vous êtes proche d'eux.
06:54Quand Aymeric Caron dit, il soutient le génocide,
06:58j'ai envie de vomir ou je ne sais…
07:00Mais où allez-vous ?
07:01En plus, c'est entre vous, vous êtes de gauche.
07:04– D'abord, je pense que Manuel Valls, en ce qui le concerne,
07:06il a quitté les rives de la gauche depuis longtemps.
07:09C'est un constat, c'est un fait.
07:11Par ailleurs, je vous ai dit qu'une de mes boussoles,
07:15c'était la constance, la fidélité à des engagements,
07:18à des valeurs, à une famille politique.
07:20À l'évidence, ce n'est pas être violent ou insultant
07:24que de dire que, par exemple, dès 2017,
07:28il a fait d'autres choix,
07:30en forme de renoncement à son parcours.
07:35– D'accord, mais le discours de haine, ce n'est pas nécessaire.
07:37– Mais interroger ceux qui s'est interrogé.
07:39– Dites-le, dites-le, on va trop loin.
07:41– Interroger ceux qui s'expriment de cette manière.
07:44Je vous dis simplement qu'aux yeux à la fois des militants socialistes,
07:49des élus socialistes et de notre famille politique,
07:53de nos électeurs, oui, il incarne une forme de trahison
07:56par rapport à ce que nous avons toujours été.
07:59– Et non, le discours de haine n'a pas lieu en politique.
08:01Vous ne le dites pas, ça ?
08:02– Mais moi, je m'exprime, vous l'avez dit,
08:05j'ai une manière de m'exprimer,
08:07j'ai une manière de respecter le débat politique,
08:10de respecter mes adversaires politiques,
08:12mais je suis aussi, je remarque, je constate
08:17quels ont été les parcours des uns et des autres.
08:19Et à l'évidence, oui, il a renoncé,
08:22il a trahi une partie de ses engagements
08:24et de ce qui fait la fidélité à une famille politique.
08:27– Bon, ça c'est le PS.
08:28Vous n'empêcherez pas de penser que vous avez raté une occasion ?
08:31– En l'occurrence, s'agissant du ministre des Outre-mer,
08:34ce n'est pas le PS.
08:35– Bon, d'accord.
08:36Quelle espérance de vie vous donnez au gouvernement Bayrou ?
08:38– Moi, je ne fais pas de pronostics.
08:40En tout cas, ce qui est sûr, c'est que si je regarde
08:43les trois points que j'ai évoqués, c'est-à-dire
08:45pas de passage en force avec le 49-3,
08:47pas de tutelle de l'extrême-droite
08:49et un changement de cap politique,
08:51à l'évidence, ces trois principes-là,
08:53ces trois points que nous avions mis en avant
08:56ne sont pas réunis dans la feuille de route de ce Premier ministre.
09:01Et donc, c'est le groupe socialiste,
09:03ce sont les députés socialistes qui se réuniront
09:06dans les premiers jours du mois de janvier
09:08pour décider de leur position.
09:11– Et le 14 janvier, on censure, c'est ça ?
09:13– Je ne vois pas, à ce stade, ce qui ferait
09:16que le PS ne censure pas ce gouvernement.
09:18– Quelle est la stratégie derrière ?
09:20S'il doit, comme Michel Barnier, quitter son poste,
09:23qu'est-ce qu'il se passe après ?
09:25– Vous savez, encore une fois, les Français,
09:27ils ont besoin de choses claires, de choses simples.
09:29– C'est ce que j'essaye de vous faire dire,
09:32c'est de respecter leurs votes.
09:34Enfin, on ne peut pas chaque jour, chaque semaine, tout le temps…
09:38– Alors comment on fait avec les 11 millions des électeurs du RN ?
09:42– Et comment vous faites par rapport aux électeurs du nouveau Front populaire
09:46qui ont placé la gauche en tête ?
09:48– Et comment on fait avec ceux du centre ?
09:50– Qui ont placé la gauche en tête ?
09:51– Ça s'appelle le compromis, c'est Fan Tout Seul.
09:53Vous êtes un adepte de la social-démocratie,
09:55vous l'avez incarné au PS, dites-nous ce que c'est.
09:57– Le compromis, par exemple, c'est que,
09:59quand on a une réforme des retraites qui est profondément rejetée
10:02par nos concitoyens, on se met autour d'une table.
10:04Autour d'une table, c'est quoi ?
10:06C'est de dire que cette réforme des retraites est suspendue.
10:09En attendant, nous organisons une conférence sociale
10:12avec les responsables syndicaux, les responsables patronaux
10:15pour trouver les voies d'un financement
10:17en attendant que cette réforme des retraites s'applique.
10:19Et s'il n'y a pas d'accord, s'il n'y a pas de compromis,
10:22nous soumettons l'approbation de ce texte
10:25ou son refus au vote des Français.
10:27Enfin, voilà une proposition de compromis.
10:29– Très bien.
10:30– Sauf que le Premier ministre la rejette.
10:32Et au contraire, il dit, non, elle continue de s'appliquer.
10:36Eh bien, je ne crois pas que dans la période
10:39à la fois de grandes défiances vis-à-vis des institutions
10:43et des responsables politiques face à l'instabilité politique
10:46et institutionnelle, ce soit la bonne méthode.
10:49– Pour ce compromis, Stéphane Troussel,
10:51il eût été intéressant d'avoir le fameux un tiers de droite,
10:54un tiers du centre, un tiers de gauche, j'y reviens,
10:56pourquoi vous n'y êtes pas allé ?
10:57Ça aurait été plus facile pour le compromis
10:58si vous aviez été au gouvernement.
11:00– Mais tout simplement parce que ce que nous avons mis sur la table,
11:03le Premier ministre l'a refusé.
11:04– Donc il n'y aura pas de compromis alors ?
11:06– Vous ne pouvez pas nous dire, alors que depuis des semaines,
11:08ceux qui ont bougé, ceux qui ont montré des signes d'ouverture,
11:12ceux qui ont proposé des compromis,
11:14ceux qui ont cherché à sortir de le pays du chaos,
11:17faire en sorte que les Français aient mieux y compris
11:19en mettant des propositions sur la table.
11:21Est-ce que, oui, écoutez, je suis non seulement porte-parole
11:24du parti socialiste, mais également président d'un département
11:27dans lequel l'éducation, c'est la mère de toutes les batailles.
11:30Est-ce que la nouvelle ministre de l'éducation,
11:34cinquième en un an, cinquième ministre de l'éducation en un an,
11:38est-ce qu'elle revient, oui ou non ?
11:40– Ce sera aussi si vous votez la censure.
11:42– Est-ce qu'elle revient, oui ou non, sur les 4000 suppressions de postes
11:45dans l'éducation nationale ?
11:46Qui peut imaginer qu'on va faire plus et mieux d'écoles,
11:50qu'on va lutter contre les inégalités scolaires,
11:52qu'on va lutter contre la ségrégation à l'école,
11:54qu'on va lutter contre la reproduction de ces inégalités
11:58à la grave crise d'attractivité du métier,
12:01en supprimant encore 4000 postes dans l'éducation nationale ?
12:04Est-ce qu'elle va prendre la balle au bond de la proposition que je formule
12:07pour lutter contre la ségrégation scolaire,
12:09à savoir de redécouper les académies
12:11et faire en sorte qu'il y ait une nouvelle académie,
12:13Paris-Seine-Saint-Denis, pour faire en sorte que mon territoire
12:16soit plus attractif pour les enseignants ?
12:18– Et ça c'est un budget, ça c'est un budget.
12:20– Oui, il faut savoir ce qu'on veut.
12:22Est-ce qu'on va revenir sur les cadeaux fiscaux
12:28qui ont été faits aux plus riches de ce pays,
12:30aux grandes entreprises, pour faire en sorte
12:32qu'on puisse faire vivre l'hôpital public,
12:34qu'on puisse réinjecter des moyens dans l'hôpital public et la santé ?
12:38C'est une préoccupation quotidienne de nos concitoyens,
12:40partout sur le territoire national.
12:42– C'est la partie de l'interview à 8h48 sur Sud Radio
12:45qui nous amène à votre autre casquette.
12:48Vous êtes le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
12:52Et en ce sens, on a plein de questions à vous poser.
12:54La Courneuve, Duny, le Bourget, ça c'est chez vous.
12:57– C'est mon canton, c'est ma terre d'élection.
12:59– C'est le fief du communisme d'ailleurs.
13:01Vos parents étaient communistes.
13:02– Oui, je suis issu d'une famille communiste.
13:04– Dites-moi, communistes, les filles aujourd'hui,
13:06elles n'ont rien à voir sur les valeurs, non ?
13:08– Mais interrogez-les, interrogez-les.
13:10Moi je suis responsable du parti socialiste,
13:12je suis président de ce département.
13:14Et ce qui m'importe, c'est parce que je crois que c'est un territoire
13:18qui a besoin de la gauche, qui a besoin de services publics,
13:21qui a besoin d'égalité et de justice.
13:23– Mais de quelle gauche ? Il n'y a plus qu'une seule gauche.
13:25Personne ne va vous croire.
13:26– Moi je crois à la gauche quand elle se rassemble, quand elle est unie.
13:30– Parce qu'on a des valeurs communes.
13:32– Oui, bien évidemment, et je pense que ce qui nous unit
13:35est bien plus fort que ce qui nous divise.
13:37Mais ça ne m'empêche pas de ne pas mettre mon drapeau dans la poche
13:40et d'assumer des débats, parfois des confrontations,
13:43même des divergences.
13:45Une coalition, ça ne veut pas dire l'alignement.
13:47Une coalition, ça ne veut pas dire qui que ce soit,
13:50le doigt sur la couture du pantalon.
13:53C'est au contraire, dans le respect, sans invective, sans insulte,
13:57d'assumer un certain nombre de différences.
14:00Moi je crois que la gauche, elle est forte
14:02quand elle est riche de sa diversité et de son pluralisme.
14:05– En tout cas, elle n'y arrive plus, c'est le problème.
14:07– Si, si, elle y arrive très bien.
14:08La preuve, nous avons été placés en tête par les électeurs
14:11aux élections législatives du mois de juin, juillet dernier.
14:14– Le couple Darmanin-Retailleau.
14:16Alors, Darmanin pour la Seine-Saint-Denis,
14:18est-ce que la Seine-Saint-Denis lui dit merci
14:20parce que tout s'est bien passé pour les JO,
14:22la sécurité sur votre département ?
14:24En revanche, les chiffres de la sécurité sont catastrophiques.
14:27– En tout cas, s'agissant des Jeux Olympiques et Paralympiques,
14:30à Paris comme en Seine-Saint-Denis, l'action collective,
14:34justement le fait que nous ayons les uns avec les autres,
14:37les différentes collectivités locales, avec l'État,
14:40que nous ayons travaillé ensemble, que nous avons uni nos forces,
14:44que nous avons mobilisé toutes nos énergies.
14:47Oui, je crois qu'on a renvoyé une belle image,
14:50à la fois de bonne organisation, d'un événement organisé
14:54avec toute la sécurité nécessaire.
14:57Et puis surtout, c'était mon souhait principal pour la Seine-Saint-Denis,
15:00c'est de faire en sorte qu'il y ait un héritage matériel,
15:03mais qu'il y ait aussi des habitants qui se sentent partie prenante,
15:07qui aient été associés, à la fois aux événements
15:10comme aux différentes célébrations.
15:12– Darmanin Retailleau, alors ça c'est du régalien,
15:15vous le social-démocrate, vous allez observer ?
15:18Parce que finalement, eux ce qu'ils disent, c'est on va être efficace ?
15:22– Oui, mais moi ce que je voudrais, que ce soit à l'intérieur
15:25comme à la justice, c'est moins de coups de menton et plus d'action.
15:29Ce que je constate, c'est que par exemple,
15:31puisque vous me parlez de la Seine-Saint-Denis,
15:33si je regarde le nombre de greffiers, de magistrats,
15:36que si je regarde le nombre d'officiers de police judiciaire
15:41pour aller jusqu'au bout des enquêtes et identifier,
15:45condamner les délinquants, ce que je constate,
15:49c'est qu'un département jeune, urbain et populaire
15:52comme la Seine-Saint-Denis est bien moins doté que d'autres.
15:55Et donc, plutôt que des déclarations à l'emporte-pièce,
15:58plutôt que des coups de menton,
16:00plutôt que des multiplications de déclarations
16:05et d'aller-retour je ne sais où,
16:07ce que j'attends de l'un comme de l'autre,
16:09c'est à la fois une doctrine et des moyens.
16:13– Vous avez d'ailleurs envoyé une facture de 434 millions d'euros à l'État,
16:19vous, je dis vous, le département évidemment,
16:23Stéphane Troussel, le département de Seine-Saint-Denis,
16:26il y a quand même la problématique de la dette.
16:28Alors évidemment, on a bien compris, c'est le jeu,
16:30on ne va pas lire au premier degré ce qu'on dit,
16:33mais simplement, est-ce qu'en termes d'efficacité,
16:37on n'est pas loin du compte sur la sécurité,
16:40sur l'immigration, sur les prestations sociales ?
16:44Parce que vous souffrez de cela,
16:46vous êtes un peu entre le marteau et l'enclume.
16:49– Moi ce que je crois, c'est que dans une période où l'argent public est rare,
16:54il faut refonder la relation entre l'État et les collectivités locales.
16:59Et que face notamment à plusieurs décennies de décentralisation,
17:05qui au fil des années a surtout consisté pour l'État
17:09à se décharger sur les collectivités locales
17:12de compétences et de moyens financiers qu'il ne voulait pas assumer,
17:18je crois qu'il faut remettre les choses à plat.
17:21Quand l'argent public est rare, il faut donner plus à ceux qui en ont moins.
17:27– Le département ne peut pas faire seul,
17:29et l'option Michel Barnier, moins pour les collectivités locales,
17:31ce n'était pas la solution.
17:32– Et ce que je constate, c'est qu'au fur et à mesure du transfert du RSA,
17:37de l'allocation pour l'autonomie des personnes âgées,
17:39de la prestation de handicap,
17:41l'État a fait payer de plus en plus les territoires.
17:45Et ça crée des injustices, ça crée des inégalités
17:48entre les territoires et les citoyens.
17:50Il n'y a aucune raison que l'État mette moins pour une personne âgée
17:55des Pyrénées-Orientales ou de la Seine-Saint-Denis
17:57par rapport à d'autres territoires.
17:59Or c'est ça la réalité.
18:00Eh bien moi, je ne l'accepterai pas.
18:02– Est-ce que parmi les solutions, il y a celles que vous avez proposées ?
18:05Donc le 1er janvier prochain, Saint-Denis et Pierrefitte fusionnent.
18:09Donc la deuxième ville, la plus grande d'Île-de-France
18:12va être créée, 150 000 habitants.
18:14C'est un projet de solidarité, un projet de gauche
18:17pour le maire PS de Saint-Denis, Mathieu Annotin.
18:20Ça c'est une solution de mutualiser ?
18:22– Oui, en tout cas je crois qu'il a raison de proposer cette nouvelle commune.
18:28Je crois qu'effectivement, face à l'émiettement communal,
18:31un projet comme celui-ci permet d'unir les forces d'une grande ville
18:37avec une ville de taille plus modeste, Pierrefitte,
18:41qui est confrontée à des défis importants financiers,
18:45de renouvellement urbain, de sécurité, de lutte contre l'habitat indigne,
18:48de requalification de son centre-ville.
18:51Et donc je crois que le fait que cette grande ville qu'est Saint-Denis
18:54avec de grandes opportunités, une dynamique urbaine importante,
18:58propose cette union, ça peut être une solution, je crois,
19:01justement dans les débats que nous aurons sur la décentralisation.
19:06Ça doit être un projet que la gauche, justement,
19:08qui a été à l'origine de la décentralisation,
19:10eh bien elle porte à nouveau, mais avec un souffle politique,
19:13avec une vision politique, pas seulement des questions financières à l'esprit.
19:17Il y a une bonne nouvelle, l'ancien ministre du Travail et de l'Emploi
19:20sous François Hollande, François Rebsamen,
19:23est donc désormais le ministre de l'Emploi.
19:26François Rebsamen est le ministre de l'Aménagement,
19:29de l'Innovation et de l'Innovation.
19:32...
19:38Et je sais que ces questions-là l'intéressent,
19:40donc moi je lui ai d'ores et déjà fait part
19:42de quelques-unes de mes propositions sur ce sujet.
19:45Vous savez, moi je me comporterais avec ces ministres
19:48comme avec tous les ministres que j'ai vus se succéder
19:51depuis plusieurs années dans la responsabilité.
19:53Sauf Manuel Valls, on l'a bien compris.
19:55J'aurais peu l'occasion d'échanger avec lui
19:57compte tenu de la responsabilité qui est la sienne.
19:59D'accord, mais François Rebsamen,
20:01Juliette Méadel par exemple, c'est plutôt bien.
20:04François Rebsamen, il a été un grand élu local,
20:07Juliette Méadel, à part faire du tourisme électoral
20:10à chaque fois, je ne vois pas bien ce qu'elle a fait
20:13jusqu'à présent d'utile.
20:15C'est dur Stéphane Troussel avec Juliette Méadel.
20:17Mais qu'il s'agisse de François Rebsamen
20:19sur la décentralisation, qu'il s'agisse du nouveau
20:21ministre de l'Économie, que j'ai beaucoup apprécié
20:24dans sa fonction précédente de directeur général
20:26de la Caisse des dépôts, ou qu'il s'agisse
20:28de Marie Barzac qui était jusqu'à il y a quelques semaines
20:30en charge de l'héritage au comité d'organisation.
20:33Et qui est ministre des sports désormais.
20:35Je les rencontrerai et je leur ferai part
20:37de mes propositions dans un certain nombre de domaines.
20:39Oui, elle faisait partie du Cojo,
20:41c'est-à-dire du Cojop précisément.
20:43Vous avez précisé Paralympique.
20:45Bon, une dernière question, j'en ai plusieurs.
20:47Vous êtes plus que jamais de gauche
20:49ou plus que jamais socialiste ?
20:51Vous allez me dire les deux, mais on commence par quoi ?
20:53Comme vous voulez.
20:54Non, c'est vous qui dites, c'est pas moi.
20:56Ma famille politique c'est le parti socialiste
20:58mais je crois au rassemblement
21:00de la gauche et des écologistes.
21:02Il n'y a pas dans ce pays de victoire possible
21:04pour la gauche si elle n'est pas
21:06unie, rassemblée
21:08et si elle ne porte pas une vision
21:10à un projet de justice et d'égalité.
21:12C'est pas que des mots.
21:14On vient de parler des questions
21:16de relations financières entre l'État et les collectivités locales.
21:18On vient de parler du service public,
21:20notamment de la justice et de la sécurité,
21:22de l'éducation, de la santé,
21:24de la justice fiscale.
21:26Il faut qu'on voit la carnée.
21:28Il faut mettre d'accord Roussel et Mélenchon.
21:30François Hollande peut le faire.
21:32Vous êtes content du retour de François Hollande ?
21:34Tout le monde imagine qu'il veut se présenter.
21:36François Hollande.
21:38Je crois que face à la situation actuelle,
21:40face à ce qui nous est arrivé lors des
21:42précédentes élections présidentielles,
21:44nous avons une obligation,
21:46c'est de préparer la gauche
21:48aux victoires futures. Et à travers quoi ?
21:50À travers un projet.
21:52Il faut qu'il y ait une candidature
21:54qui soit en capacité de rassembler
21:56toutes les familles politiques de la gauche.
21:58Vous ne dites pas oui pour François Hollande.
22:00Il faut un candidat ou une candidate
22:02qui soit capable de rassembler toutes les familles de la gauche.
22:04On voit bien la situation actuelle.
22:06Et c'est encore une histoire de compromis.
22:08Il faudra bien chercher une candidature
22:10qui nous rassemble très largement pour être qualifiée
22:12aux secondes tournées élections présidentielles.
22:14Merci beaucoup Stéphane Trousset,
22:16porte-parole du Parti Socialiste
22:18et le président du comité départemental de la Seine-Saint-Denis.
22:20Belle année vous avez eu, c'était Paris 2024.
22:22Et on va préparer la suivante avec le même enthousiasme
22:24et la même énergie.
22:26Merci d'être passé nous voir sur Sud Radio.
22:28Dans un instant, votre journal à 9h.
22:30Et puis, vous les auditeurs de Sud Radio,
22:32vous réagissez à ce que vient de dire
22:34Stéphane Trousset.
22:36Notamment sur l'EPS.
22:38Je vous imagine gratouillant, un petit peu comme j'essaie de faire.
22:40Mais Stéphane Trousset n'a pas plié.
22:42Elle est fiée et tout le monde.
22:44Ok, j'ai compris.
22:46Dans un instant les infos.

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